Alors qu’Azaël descend par la trappe, Irene entreprit de ranger sommairement d’un coup de baguette le bazar qu’il avait mis dans son bureau. Puis elle descendit à son tour, ferma la trappe à clef et se tourna vers le garçon. Elle était ennuyée de cette situation, pas sûre de savoir si elle réagissait comme il fallait. Devrait-elle plutôt le gronder ? Lui donner une punition et le laisser partir ?

« Allons-y, finit-elle par dire.
Et elle prit la direction de l’infirmerie, s’assurant qu’Azaël la suivait. Elle frappa à la double porte en bois et entra, cherchant l’infirmier du regard.
– Bonjour, dit-elle, ne sachant pas trop comment nommer cet homme à qui elle n’avait jamais parlé. Je suis Irene Field, professeur de divination. Je vous présente Azaël, un élève de deuxième année. Pourrais-je vous parler en privé ?

Elle indiqua au garçon d’attendre dans l’infirmerie et se rendit dans le bureau d’Alaric, où elle put raconter ce qu’il s’était passé plus tôt.
– Je pense qu’Azaël a peut-être besoin de parler de ses… inquiétudes concernant son avenir, conclut-elle. Puis-je vous laisser vous occuper de lui ?

Puis, avant de laisser Alaric et Azaël, elle s’arrêta devant le garçon.
– Je vous laisse entre de bonnes mains, mais ma porte vous reste tout de même ouverte. Pour… discuter, en tout cas. »

Une fois la trappe passée, Miss Field ne te rejoint pas immédiatement. Pendant les quelques secondes qui s'écoulent, tu en profites pour essuyer une nouvelle fois les larmes qui te montent aux yeux. Correctement cette fois-ci, en espérant que personne ne verra jamais que tu as presque pleuré. Lorsqu'elle te rejoint, elle est toujours aussi calme. Aucune once de colère sur son visage. Rien qui ne laisse indiquer que ce que tu as dit à eu un quelconque impact sur elle. Elle veut simplement que tu la suives. Ce que tu fais en silence. Puisqu'apparemment tu es invisible à ses yeux, tu peux bien être muet également. Peu importe, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, ça ne changera rien avec elle. Tu l'as bien compris.

T'es tout de même surpris de descendre jusqu'au troisième étage. Tu sais bien que le bureau de la Directrice n'est pas par là. Ainsi donc, elle n'a pas prévu de te faire renvoyer. Du moins pas tout de suite. Mais tu ne comprends pas où elle t'emmène, jusqu'à ce qu'elle te fasse passer la double porte de bois de l'infirmerie. Tu sers les mâchoires en comprenant que tu ne vas pas couper à une conversation avec l'infirmier. Sauf que t'as rien à lui dire. Même pas un bonjour, tu te contentes de le regarder avec défiance tandis que Miss Field lui dit qu'elle veut s'entretenir avec lui.

Toujours aussi silencieux, tu laisses faire. Finalement, ta colère est retombée. Tout est retombé. Tu te sens simplement vide, exténué. Tu veux juste qu'on te foute la paix. Elle ne veut pas t'aider, t'as fini par l'accepter. Les adultes ne servent à rien, c'est un fait, et si tu t'en doutais jusqu'à présent, tu viens de le vérifier. Voilà tout. Pas de quoi être déçu ou en colère. Tu trouveras un autre moyen de savoir si tu deviendras le plus grand sorcier de tous les temps, et elle s'en mordra les doigts quand tu le seras et que tu lui feras payer son refus de t'aider. Elle ne perd rien pour attendre, voilà tout. Lorsqu'elle revient vers toi, elle te dit que sa porte te reste ouverte pour discuter. Tu secoues la tête de gauche à droite.

- Je doute que ce sera nécessaire, Professeure.

Tu lances un regard à l'infirmier. Tu veux pas lui parler non plus. Et tu finis par l'ignorer totalement pour aller t'allonger sur un des lits, sans même lui demander l'autorisation. Et tu fermes les yeux. Pas moyen que tu parles, alors tu vas dormir. Ou du moins faire semblant.