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07 janv. 2019, 21:57
Mille Couleurs
Assise en tailleur devant un grand vitrail de la salle commune, elle observait les nuances. La teinte du Lac offrait des informations sur la position du Soleil si l’on savait décrypter les variations des couleurs au sein des lents remous. Depuis le cœur de la Nuit, l’adolescente s’était posée ici ; partagée entre l’appréciation du Ballet de la vie, des lueurs et l’attente du changement d’ambiance qui annoncerait que le moment recherché était arrivé. Les prémices de l’Aube, quand les premiers rayons pourraient être captés en biais, avant qu’ils ne dardent leur chaleur selon une inclinaison trop perpendiculaire pour en faire quoique ce soit. L’eau accueillait les traits d’Hélios d’une très belle manière, toute différente de l’absorption de l’éclat de Phébé. À l’instant où elle aperçut une nouvelle vague de mouvement sous-marine, elle comprit que le signe d’une variation venait de se manifester et doucement la jeune sorcière s’approcha de la surface translucide et leva ses yeux gris pour approcher une surface qui devait miroiter en conséquence à l’action de l’Astre la dominant. Elle récupéra une petite sacoche en cuir posée contre l’un des fauteuils et sortit par l’ouverture de pierre avant d’entreprendre son ascension qui la mènerait à une hauteur déterminée. Cette fois, elle aurait besoin de sa baguette magique, qu’elle songea bien à emmener avec elle.

De nombreuses volées devaient être avalées. L’attention de la petite Swan était cependant accaparée non par son trajet et ses embûches, mais sur toutes les fenêtres offrant vue sur le dehors. Elle surveillait la montée du Soleil, qui ne pouvait être plus rapide que Phœbe si elle comptait mener son projet à terme. Un bleu pas tout à fait sombre, mais qui avait commencé à s’éclaircir, emplissait ces ouvertures. Son rythme était presque correct. La Serpentard hâta le pas, son souffle s’était accéléré le temps d’atteindre cet étage, l’un des plus éloignés des Cachots. Si elle n’avait pas eu quelques cours non loin de l’espace convoité, elle n’aurait su trouver la voie y menant sans perdre du temps, qui lui était actuellement particulièrement précieux. Le presque-Sommet de Poudlard.

L’adolescente sortit alors le matériel qu’elle avait emmené. Elle commença par une boule de Cristal, qu’elle ne comptait pas employer à des fins divinatoires. Quand ses yeux de Lune s’y posaient, ils entrevoyaient une multitude d’autres usages que le premier qui était enseigné dans le cadre de cette branche d’étude. L’étudiante avait estimé que la matière et ses propriétés seraient intéressantes à exploiter en l’occurrence. Ainsi l’avait-elle exposé à la lumière, après avoir ouvert la fenêtre pour ôter cet intermédiaire et permettre un trajet direct. Entourant avec délicatesse de ses doigts l’objet, elle lui fit subir de petites rotations pour une réception autre des rayons, jusqu’à ce que sur le mur apparaisse la figure attendue. L’Arc-en-Ciel, où se déployaient toutes les couleurs, toutes les teintes visibles. L’argentée s’approcha alors de la pierre qu’elle caressa à l’endroit où était le reflet irisé. Cette première tentative n’était que le préliminaire de ses expériences, une fondation sur laquelle grimper avant d’aller plus loin.

La petite Swan retourna fouiller dans son contenant pour en faire émerger un verre transparent qu’elle entreprit directement de remplir d’un peu d’eau. Elle joua encore avec son inclinaison pour provoquer la révélation des couleurs si le contenu se faisait frapper sous le bon angle. L’adolescente posa alors le verre de telle sorte à ce qu’elle voit encore la représentation en se plaçant au bon poste d’observation. Reculant de quelques pas, elle sortit sa baguette de magique et pointa sa cible en silence. Elle savait ce qu’elle voulait. Elle ignorait par quel chemin elle y parviendrait. Phœbe souhaitait reproduire au sein même de ce verre un festival de couleurs, par la Magie. La sienne. Serait-ce une reproduction forcée des conditions, une distorsion de la matière, simplement une illusion ? Les formes de Sortilège étaient presque infinies et pour un visuel proche les cheminements étaient aussi divers. La jeune fille avança et plaça la pointe de telle sorte à ce qu’elle lui paraisse derrière le verre de sa perspective. Elle murmura une formule d’un sort maîtrisé depuis des années, ‘Lumos’. À la transparence se subsistèrent les nuances complexes et riches. Artifice. Artifice ? À quelle substitutions la Magie avait-elle le droit ?

Ses paupières s’abaissèrent, elle imagina une explosion multicolore, vive et magnifique. Se déployant par ondulations. Mélange d’opaque et d’invisible, de tangibilité et de volatilité. Libre et sans limites. Une reproduction de ce qu'elle voulait contempler. Une Illusion serait le partage de son regard propre... Le bras gauche de l’adolescente forma un semi cercle autour de l’eau alors que les lèvres de la Serpentard formèrent un mot, susurré.


« Iris… »

Les rayons solaires frappaient encore l’eau de leur inclinaison, de telle sorte qu’il était impossible de déterminer si l’acte magique avait été d’un quelconque effet, si les conditions naturelles étaient à elles seules responsables du visuel. Immobile, elle observait. L’étudiante n’était pas prête à se fixer sur la question. Elle ne parvenait à s’imaginer jeter une ombre devant la lumière pour s’assurer des résultats de sa tentative de... Création ? Avait-elle seulement le droit de faire cela ? De faire de telles manipulations ? La réponse, bien sûr, la Verte et Argent ne l’avait pas, ayant uniquement répondu à une envie, sans réfléchir plus longuement.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

02 févr. 2019, 02:47
Mille Couleurs
Cela devait faire un bon moment que je n'avais pas ouvert un livre d'astronomie. Du moins un livre d'astronomie de ceux qui étaient non magique. J'avais un problème avec le mot Muggles bien trop complexe pour me représenter une sonorité. Quoi qu'il en soit il fallait avouer que cela m'avait manquée. Car si on prenait le programme soi-disant avancé des sorciers une chose était sûr, ces mêmes non-magique nous riraient au nez. C'était marrant de voir comment les sorciers sous prétexte qu'il pouvait utiliser la magie s'en servait de façon impertinente et stupide. Bien sûr il fallait se mettre des sorts dans la tête ou encore être capable de régler des problèmes juridiques et politique. Mais il en était quoi de ce qu'il se passait vraiment en dehors de leur petit monde tout chaud et insipide ? Ça, on le retrouvait chez les non-magique, ceux qui étaient comme le reste de ma famille finalement.

Parcourant les pages de cet ouvrage énorme je m'amusais à rêver et à tenter de comprendre le monde, ce qu'il y avait au-dessus de nos têtes qui nous faisait passer pour de simples fourmis avec l'illusion d'avoir du pouvoir. Bien que je n’entendisse rien de ce qu'il se passait autour de moi, je pouvais aisément ressentir le mouvement qui en découlait. Le sol vibrait au moindre déplacement d'une chaise, parce qu'il était évident que la supériorité de ces élèves stupides, dans ce château stupide, n'arrivait visiblement pas à faire mieux que ces non magiques en soulevant leurs chaises. Non c'était trop compliqué, il fallait utiliser de l'énergie et soulever la chaise. Bien trop dur pour ces gamins ridicules. J'étais néanmoins contente, j'avais abordée quelque chose que je n'avais jamais réussi à expérimenter. Pour cause cette stupide surdité. Mais j'arrivais enfin à voir ce que cela pouvait donner d'un point de vue visuel.

Refermant mon ouvrage pourvu de magnifique illustration fixe acheté pour une dizaine de livres, je me mettais en quête d'un endroit plus calme et surtout vide de tous ces singes que l'on nommait élèves. Et entre, la maison du blaireau, du corbeau, du lion et du serpent dans laquelle j'avais été répartie, il fallait le dire, il n'y avait aucune différence. Peut-être mes amies, si j'occultais cette petite peste écervelée qui se pavanait dans la salle commune en beuglant n'importe quoi. Ah si ! il y avait probablement Alekhin qui était normale. Bon ce n'était pas compliqué de paraitre comme normal au milieu de la bergerie que constituait le château.

Finalement, j'optais pour la salle de divination. Même les sorciers trouvaient cette matière complétement perchée. On aurait dit les charlatans non magiques avec la boule de cristal que je voyais à la télé lorsque je devais regarder les films familiaux. Bon il faut dire que la professeure de divination n'aidait pas à redorer le blason de cette matière. Je m'avançais vers ce lieu qui serait pour le moins, bien plus calme que la bibliothèque. Il faut croire que la majeure partie de ces énergumènes stupides ne connaissait pas la vraie définition du silence. Les foulées de mes pas, augmentaient la fréquence de mes respirations, demandant à mon corps de fournir encore plus d'effort. Qu'est ce qu'il ne fallait pas faire pour échapper au bas peuple. Laissant ma main parcourir les pierres du château qui étaient toujours fraiche même en été, je tentais de ressentir les aspérités ainsi que la régularité.

Lorsque j'arrivais sur les lieux je voyais Phœbe qui semblait être occupée par une expérience. Elle aussi était normale, plutôt réfléchie, sans jugement et surtout ne se prenait pas pour ce qu'elle n'était pas. Je l'aimais bien et je crois que c'était réciproque vue le temps qui c'était passé depuis que je l'avais connue. Ce qu'elle était en train de faire était le pourquoi je l'appréciais, elle ne se cantonnait pas à utiliser la magie de manière futile, elle prenait ce que le monde lui offrait et tentait de le comprendre. En somme quelque chose qui était aux antipodes de l'égoïsme sorcier. Sans la déranger je prenais place. Ouvrant mon ouvrage et attaquant ce que l'on appelait la relativité générale, les trous noirs et de manière plus générale, l'univers.

Je crois que s’il y a bien une chose qui pouvait me transporter c'était bien ces aspects du monde. Bien déterminée à m'essayer à des expériences aussi, j'attendrais la nuit en espérant avoir un ciel clair. La lune était absente ce soir. Du moins si j'avais bien calculé. Je pourrais alors observer par moi-même le ciel et ses secrets. Refermant mon ouvrage je me rapprochais de Phœbe pour observer son expérience qui semblait liée à la lumière. Ça tombait bien, c'était justement le sujet des galaxies rouges et bleus abordées dans le titre que je lisais il y a de ça quelques secondes.

CR Always <3

06 févr. 2019, 23:26
Mille Couleurs
Sa main tendue, doigts écartés, s’avança pour absorber la lumière dirigée vers le contenant transparent. Les fins espacements ménagés offraient un chemin à quelques rares rayons, ils avaient vocation à mourir doucement. La surface de l’eau présentait des reflets miroitants, résultat d’un entrelacement des éclats de diverses sortes. Le constat devait prochainement arriver, quand elle couperait pleinement le lien avec le Soleil frappant toujours le liquide. Quelques mouvement ondulants étaient prétexte à retarder l’heure de vérité. L’adolescente n’avait pas toujours confiance en ce qu’elle entreprenait. Sa Magie avait une facette imprévisible, instable. Parfois se produisaient des phénomènes, attendus ou non, parfois rien. Toujours cette incertitude avant d’oser retirer le voile. Phœbe se souvenait de la première fois où elle s’était essayée à la nouveauté avec sa baguette. En salle de Sortilèges, Eileen coéquipière de terrain qui avait demandé son appui dans l’animation. Son geste avait certainement été trop incertain, les résultats avaient été moyens. Au moins ne s’était-il pas strictement rien produit. Bien sûr il aurait suffi qu’une adulte intervienne pour boucler les recherches. Frustration difficile à avaler pour l’étudiante. Ce n’était pas aux adultes d’avoir le fin mot. L’expérience ne devait pas être souveraine, elle était aussi capable d’accomplissements. Ainsi avait-elle de plus en plus recherché. Les enivrantes Volutes uniques des chaudrons présentaient le plus grand attrait pour la petite Swan, mais comprendre ce qu’elle pouvait sortir de son instrument de bois l’intriguait aussi. S’accroupissant devant le verre, elle posa non loin d’elle sa baguette et observa attentivement les nuances développées en son sein.

Un forme trouble, une ombre semblait obscurcir l’eau, ce qui amena la Serpentard à lever la tête, se confrontant à une forme familière. Verity. Ce n’était pas la première fois qu’elles partageaient un même espace. D’une certaine façon elles venaient de deux univers diamétralement opposés. L’enfant née dans une famille sorcière, toujours baignée dans la Magie et considérant les Moldus comme représentants d’une existence abstraite. Et l’autre enfant qui lui aidait à réaliser la présence de cette autre facette du monde et qui elle découvrait depuis quelques années l’environnement sorcier. Elle lisait un certain ouvrage. Plus intéressant de toute évidence que ce qui pouvait être trouvé dans la Bibliothèque. Quelle présomption après tout de prétendre réunir en un unique lieu les ressources nécessaires à des centaines d’élèves. Poudlard était l’établissement de la présomption, de la fatuité et de l’hypocrisie. Non ce n’était pas une bonne école, comme ils prétendaient avec leur fierté anglaise. Une légende avançait qu’un poste de professeur avait été maudit par Voldemort, empêchant les enseignants d’y rester longuement. Quelqu’un devait avoir trouvé le moyen d’améliorer ce mauvais sort, les professeurs n’étaient que de volatiles images qui disparaissaient bien vite. En rien ils ne pouvaient constituer un quelconque soutien dans l’apprentissage. Seule l’argentée devait s’initier à ce qu’elle souhaitait maîtriser.

Un quelque espoir avait été posé en sa dernière Création. L’illusion tient à sa volonté de représentation et de montrer. La force de son imagination devrait déterminer la finesse de l’aspect visuel obtenu. Elle ne croyait en l’irréalisable. Tenant fermement entre deux doigts le verre, la jeune sorcière le souleva pour le mettre à la hauteur de ses Perles d’Argent. L’aperçu qu’elle avait des effets de se Magie était bien étrange. Un ballet de teintes diverses se mêlaient gracieusement. Mais ce n’était pas l’effet Arc-en-Ciel. Plutôt une explosion des Couleurs internes au liquide, qui donnait l’impression d’une myriade de minuscules têtard couverts de toutes les teintes qui frétillaient joyeusement en tous sens. Une folle vivacité et vitalité animait cette eau auparavant translucide. L’adolescente pivota légèrement en direction de sa camarade, cherchant à capter son regard. Elle fit en sorte que le verre soit bien visible. Souvent elle peinait à distinguer ses espérances de la réalité. Alors ce qu’elle pensait voire pouvait bien être l’impression de ce qu’elle visualisait si nettement en son esprit. Elle murmura alors en direction de la jeune fille.

« Tu y crois ? »

Le ton de voix n’importait pas, elle savait que Verity était capable de lire sur ses lèvres, pour peu qu’elle sache prononcer. Cependant elle ne se cantonna pas à cette demande et souleva sa baguette magique, pour employer un sort qu’elle commençait à apprécier. Il pouvait autant être l’expression de sa rage que de sa douceur. Tandis qu’elle effectuait d’amples mouvements de bras se gravaient en feu dans l’air un symbole graphique. Supposé figurer les trois Sphères de couleur, dont elle pouvait normalement contrôler la teinte. Avec quelque subtilité, tout était modelable. Pourquoi appréciait-elle autant les Symboles ? Ils l’aidaient à exprimer tout ce qu’elle ne parvenait à sortir d’elle et portait une charge trop important pour qu’elle puisse la soutenir à elle seule. Phœbe était tentée de toucher sa bulle magique mais craignait de s’y brûler si elle ne prenait de précaution. Son équilibre jeune était encore instable.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel