Maisie s’était levée particulièrement tôt ce matin-là, bien trop stressée par la journée qui l’attendait. Elle n’avait pratiquement pas fermé l’œil de la nuit, s’imaginant sans arrêt tout un tas de catastrophe qui pourrait lui arriver.

Bien sûr, elle savait qu’il ne lui arriverait rien de bien méchant. Le pire pour elle était sûrement l’oubli de sa plume ou de son parchemin.

Elle n’avait pas mis longtemps à se préparer. Vingt minutes, environ. Son ventre gargouillait trop pour qu’elle mette plus de temps.

Une fois son sac prêt, et après avoir vérifié trois fois qu’elle n’avait rien oublié, Maisie se rendit dans la grande salle. Un copieux petit-déjeuner l’attendait.

Une fois son petit-déjeuner engloutit, Maisie s’en alla de la grande salle pour se rendre en cours. En métamorphose, plus précisément. Sur le pas de la porte, la petite brune se mit à paniquer. Elle avait pensé à tout, sauf à faire du repérage. Ainsi, elle ne savait absolument pas où elle devait aller. Il y avait bien trop de couloirs et d’escaliers pour qu’elle puisse trouver son chemin en si peu de temps. Son cœur commençait à battre de plus en plus vite, elle était même à deux doigts de verser une petite larme.

Néanmoins, elle se ressaisit rapidement. Il fallait qu’elle contrôle son angoisse, autrement elle n’arriverait pas à réfléchir et à arriver à l’heure en cours.

Au loin, elle aperçut une Gryffonne parler avec un élève qu’elle savait en même année qu’elle, mais qui n’était pas dans sa classe. Par un cheminement improbable d’idées, elle finit par en conclure que cette Gryffonne était sûrement une fille de sa classe qu’elle n’avait jamais vue. Après tout, c’était encore le début de l’année, Maisie n’avait pas retenu tous les visages.

Discrètement, elle se mit à la suivre, pensant qu’elle la conduirait vers la salle de métamorphose.

Mauvaise idée.

Sans trop savoir où tous ces chemins menaient, Maisie restait déterminée. Son instinct lui disait que c’était le bon chemin à suivre. Sans s’inquiéter, elle ne s’arrêtait donc pas.

Jusqu’à ce qu’elle arrive devant la porte que la Gryffonne venait de passer. Finalement, son instinct avait fait demi-tour, l’abandonnant à son triste sort. Maisie ne fit pas marche arrière, et ce, pour deux raisons. La première, elle risquait de se perdre et la seconde, elle arriverait probablement en retard, attirant l’attention sur elle. Ça, elle ne le souhaitait pas. Alors, elle entra.

En passant le pas de la porte, Maisie savait qu’elle ne devait pas être là, mais elle ne bougeait pas. Au contraire, elle s’en alla même prendre place. La salle était bien trop étrange pour être une salle de Métamorphose.

Maintenant, elle attendait que le cours commence. Peut-être qu’elle se trompait. Peut-être que miss O’Sullivan avait des goûts étranges en termes de décoration, et que c’était bien elle qui apparaîtrait pour faire cours. Maisie avait des doutes quand même.

Pour ce premier cours de l'année avec les nouveaux troisièmes années, Irene avait prévu une introduction en douceur. Elle parlerait de la divination, du don de double vue, elle poserait les bases de ce que les élèves étudieraient durant les cinq prochaines années. 

Après avoir salué tous ses élèves, elle les invita à s'installer deux par tables. C'étaient des guéridons, entourés de petits fauteuils. Irene attendait à l'autre bout de la salle de classe, en face de la trappe qui servait d'entrée. La différence entre ce premier cours et celui qu'elle avait donné un an plus tôt était frappante. Après la prise de pouvoir d'Ursula Parkinson et du Conseil des sorciers, tout était devenu plus compliqué, à commencer par le fait d'être professeur à Poudlard. Irene avait également perdu son autre emploi, au Ministère qui n'était plus. Et enfin, sa famille avait dû se dissoudre, son mari d'un côté, son fils et elle de l'autre. Dans ces conditions, il lui était difficile d'être toujours aussi motivée par la transmission de savoir.

Elle avait tout de même enfilé son masque de glace, le même sourire habituel sur les lèvres. 
« Bienvenue dans votre cours de divination. Je suis Irene Field et je serai votre professeur pour les cinq prochaines années. Si vous avez choisi la filière spéciale, nous nous verrons une fois par semaine. Pour les élèves en filières complète ou totale, ce sera une fois tous les quinze jours. 
Elle avait récité son cours comme une bonne élève récite sa poésie : sans faute, sans accroc, sans vie.

– Veuillez, s'il vous plaît, sortir de quoi écrire.
Irene avait décidé de changer de tactique. Elle ne parviendrait pas à tenir tout le cours à faire semblant, alors autant se préparer tout de suite des moments de répit.
– J'aimerais que vous écriviez ce que vous savez de la divination et du don de double vue, et les raisons pour lesquelles vous avez choisi une filière où la divination est enseignée. Je vous laisse un petit quart d'heure, puis j'interrogerai certains d'entre vous pour que nous définissions ensemble la divination et le don de double vue. Je ramasserai vos parchemins à la fin du cours. Je ferai le tour des tables, au cas où l'un de vous aurait une question. »

Il ne fallut pas longtemps, avant que ses doutes soient confirmés. Le visage du professeur qui se trouvait dans la salle de classe n'était pas du tout celui de son professeur de métamorphose. À moins que cela soit un piège, et que les élèves étudieraient lors de ce cours la transformation d'un humain en un autre humain (est-ce possible ?). Les chances que ce soit la bonne solution étaient très réduites.

Le coeur de la jeune fille se mit à s'emballer. Pourtant, il était encore possible pour elle de s'éclipser discrètement, tous les élèves ne semblaient pas être arrivés. Elle n'en fit pourtant rien, paralysée par le stress, ses jambes ne la guidèrent pas jusqu'à la sortie. Le cours commencerait d'ici quelques minutes, mais la jeune Gryffonne ne bougeait pas. 

Les quelques minutes furent passées. Les portent se refermèrent derrière les derniers élèves, et le professeur en charge de ce cours commença son spitch de début d'année. Apparemment, Maisie se trouvait en cours de Divination, cours auquel elle ne devait pas assister avant sa troisième année, si elle avait bien compris. 

Le temps passait à une vitesse incroyable. Le coeur de Maisie palpitait de plus en plus vite, ses émotions furent décuplées dès lors que la professeure eut donné ses premières instructions. La panique submergeait la Gryffonne, qui avait désormais peur d'être interrogée. Elle ne savait rien de la Divination, elle n'en avait d'ailleurs jamais entendu parler. 

Cependant, elle fit semblant. Peut-être qu'elle échapperait aux interrogations du professeur, et à la fin du cours, elle ferait en sorte de fuir rapidement pour ne pas à rendre le parchemin. 

Sur son parchemin, Maisie Gryffonnait. Elle ne savait pas du tout ce que signifiait la double-vue en Divination. Alors, elle faisait semblant d'écrire, pour éviter d'attirer l'attention sur elle. Bien sûr, elle réfléchissait quand même à d'éventuelles réponses, car si le professeur décidait de l'interroger, elle n'aurait pas d'autres choix que de répondre... 

Les élèves s'exécutèrent face à une Irene soulagée. Elle avait un quart d'heure pour se remettre dans le bain. Elle passa entre les tables, prête à s'arrêter si un élève semblait avoir besoin d'aide. L'année précédente, pour sa première année, le cours s'était bien déroulé. Certains avaient une vision assez faussée du don de double vue et de la divination mais, au moins, tous avaient une base sur laquelle partir. Elle-même ne se souvenait plus vraiment de son premier cours de divination – cela remontait à plus de vingt ans, tout de même – mais elle se rappelait avoir été très vite séduite par cette pratique, si éloignée de ce que ses parents tâchaient de lui enseigner. C'était la singularité qui l'avait interpellée : la professeur de l'époque était tout de même très particulière. Même si Alexandre et Philonoe n'avaient pas critiqué cet engouement pour la science la moins réputée de la sorcellerie (ils avaient au contraire immédiatement fait l'acquisition d'un grand nombre de livres traitant du sujet), Irene savait qu'ils n'auraient jamais choisi cela pour elle.
Elle repensait à cela en continuant à déambuler au milieu des élèves, rappelant de temps en temps de ne pas hésiter à l'arrêter pour lui demander son aide. Certains semblaient pensifs et n'écrivaient que quelques mot tandis que d'autres griffonnaient sans répit sur leur parchemin. Puis les quinze minutes vinrent au bout et Irene n'eut d'autres choix que de reprendre la parole. Ou, plutôt, de la prendre pour la donner aux élèves.

« Vous devriez avoir fini, désormais. L'un de vous souhaite-t-il nous faire part de ce qu'il a écrit ?
Sans grande surprise, aucune main ne se leva. C'était compréhensible, le sujet était encore nouveau, personne n'osait prendre le risque de dire n'importe quoi.
– Allez-y, lancez-vous, les encouragea Irene avec un sourire.
Puis, repérant une élève qui faisait partie des griffonneurs, elle lui donna la parole.
– Vous avez l'air d'avoir beaucoup écrit, miss. Pourriez-vous nous faire part de quelques éléments ? Ce que vous connaissez du don, par exemple ? »

La fin du temps imparti se rapprochait, ne laissant plus beaucoup de temps à la fillette pour trouver une réponse aux questions qui avaient été posées. De son point de vue, les autres élèves semblaient bien confiants, puisque tous ne notaient pas sur leur brouillon. Maisie se disait alors qu'ils avaient les réponses dans leur tête, qu'il n'était pas nécessaire pour eux d'écrire.

Soudainement, le professeur tira les élèves de leurs parchemins. Les minutes étaient passées et il semblait être l'heure de délibérer. Le professeur Field, souhaitait que les élèves prennent la parole. Bien sûr, vouloir parler devant tous les autres camarades n'était pas une chose que la majorité des élèves appréciaient. Bien évidemment, lorsqu'elle demanda à ceux-ci de répondre à ses questions, aucun ne leva la main.

Vint un nouveau moment stressant pour Maisie : la désignation aléatoire. Le professeur n'allait tout de même pas parler à la place des élèves, le but étant d'échanger des connaissances, d'en apprendre des nouvelles bien sûr, mais surtout de participer.

Peut-être était-ce parce que la jeune fille tentait du mieux qu'elle pouvait d'éviter le regard du professeur, que celle-ci eut la merveilleuse idée de l'interroger ? La plupart du temps, c'était pour cette raison. Même si plonger son regard dans celui du professeur n'était pas non plus une bonne solution, selon la jeune fille.

– Vous avez l'air d'avoir beaucoup écrit, miss. Pourriez-vous nous faire part de quelques éléments ? Ce que vous connaissez du don, par exemple ?

Le stress montait en elle, si bien que lorsque les derniers mots qui lui étaient adressés furent prononcés, Maisie devint aussi rouge d'une tomate. Oui, elle avait beaucoup griffonné, mais tout n'était pas en rapport avec la Divination. D'ailleurs, on pouvait lire sur son parchemin, si Maisie le mettait en évidence bien sûr : "au secours, qu'est-ce que je fais là ??" ou encore "j'aurais dû partir pendant qu'il en était encore temps, j'suis vraiment trop bête".

Maisie ne répondit pas tout de suite, préférant mettre au clair ses idées. Il fallait qu'elle réponde et vite. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur le morceau de papier devant elle, puis, essaya tant bien que mal de formuler une réponse correcte.

- Le... hum... don de double-vue c'est... heu... le fait qu'une personne puisse voir des éléments liés à... heu... l'avenir... Je crois...

Maisie ne savait pas vraiment si c'était la bonne réponse. Comment pouvait-elle le savoir de toute façon ? En tout cas, c'était la définition qui lui paraissait la plus plausible à ses yeux.

Elle enchaîna ensuite - parce que non, ce n'était pas terminé - :

- Je crois que... heu... on peut obtenir ces éléments d'avenir à travers des objets, comme des... heu... boules de cristal ?

Cette information, elle l'avait devinée car c'était un peu le stéréotype des gens qui pratiquent la divination. Maisie voyait ces gens pratiquant cette discipline toujours avec une boule de cristal sur la table, des tresses dans les cheveux avec des tonnes de bijoux. Etrangement, Miss Field semblait échapper à ce stéréotype. Ce qui n'était pas plus mal finalement, elle faisait moins peur.

Irene n'avait pas désignée l'élève la moins timide, visiblement. Pourtant, la question n'était pas dure, étant donné qu'il s'agissait uniquement de dire ce que l'on savait ou s'imaginait. D'ailleurs, la jeune fille avait répondu en donnant des éléments pertinents. Elle les nota au tableau avant de s'intéresser à un autre élève.

« Avez-vous un point de vue différent de celui de votre camarade ? demanda-t-elle à un garçon. Que savez-vous du don de double vue ?

Le garçon devait connaître quelqu'un ayant étudié la divination, car il répondit que le don de double vue, selon lui, n'était pas forcément nécessaire pour lire l'avenir avec des objets. C'était justement là qu'Irene voulait en venir avec ce premier cours, et elle devait bien avouer être contente que quelqu'un d'autre ait introduit cette notion. Elle enchaîna donc sur le reste du cours, continuant à interroger d'autres élèves, leur demandant cette fois ce qu'ils s'imaginaient de la divination. Elle conserva tout de même le garçon,  bien utile, sous le coude.

Quand vint le moment d'interroger les élèves sur leurs filières, elle le choisit et lui demanda ce qui l'avait motivé dans son choix - la filière spéciale. Visiblement, la divination était un moteur pour lui, ce qui redonnait un peu de baume au cœur d'Irene. Elle revint ensuite vers la première élève interrogée :
– Et vous, miss, quelle est votre filière, et pourquoi l'avez-vous choisie ? »
Là, elle n'avait aucune raison d'être paniquée, cette question était encore plus simple que la précédente.

Le temps était quelque chose qui fascinait Maisie. Pour quelles raisons celui-ci passait si vite lorsque les personnes qui vivaient un moment étaient heureux, ou alors s'amusaient ? Et pourquoi, à contrario, celui-ci devenait terriblement lent quand une personne s'ennuyait ou qu'elle se trouvait dans une position vraiment très inconfortable ?

D'ailleurs, pourquoi les positions inconfortables existaient-elles ? Maisie était dans l'une d'elle, et tout ce qu'elle souhaitait, c'était entrer dans un trou de souris pour ne plus jamais en sortir. Elle détestait cette journée et se maudissait intérieurement pour la bêtise qu'elle avait faite en suivant la fille.

Maisie s'était jurée qu'elle ferait un plan de Poudlard lorsqu'elle sortirait de la salle -si elle survit jusque-là-, pour espérer ne plus jamais vivre ce moment aussi embarrassant soit-il. Elle se demandait même pourquoi la Directrice, Miss Loewy, n'en fournissait pas aux élèves dès leur premier jour dans le château. Il y avait de fortes chances pour que les élèves se perdent sans arrêt, n'arrivent pas à bon port, ou pire, aillent dans des lieux interdits. Enfin, peut-être que la Directrice était une personne sadique, qui aimait tourmenter ses élèves ? Maisie ne le savait pas, tout ce qu'elle pouvait dire c'était qu'elle était impressionnante et l'effrayait beaucoup.

– Et vous, miss, quelle est votre filière, et pourquoi l'avez-vous choisie ?

Ce n'était sûrement pas l'intention du professeur de torturer ses élèves avec des questions comme celle-ci, mais à cet instant, Maisie se décomposa. Littéralement. De quoi parlait-elle, au juste ? Des filières ? Elle n'en avait pas entendu parler jusqu'à maintenant. Comment allait-elle faire pour faire face à cette question ?

Peut-être devrait-elle simuler un malaise pour être amenée à l'infirmerie ? Non, elle ne serait pas crédible, ils ne la croiraient pas. En plus, elle était une très mauvaise menteuse. Que faire, que faire ?

Son coeur palpitait, ses joues étaient aussi rouges que son encre et ses mains commençaient à trembler. Ce n'était pas possible de se mettre dans un état pareil.

Les secondes passaient et Maisie n'avait toujours pas prononcé le moindre mot. Ses oreilles étaient attentives à tous les bruits qui l'entouraient. Elle entendait quelques chuchotements, des "mais pourquoi elle répond pas ?" ou encore des "moi j'ai choisi la filière totale, au moins je peux participer à tous les cours de Poudlard".

Bingo !

- Hum... Filière totale. Au moins je... heu... peux étudier tous les cours.

Maisie se sentait si mal, les larmes commençaient à monter, elle n'était plus qu'à deux doigts de s'effondrer, tant le stress était si intense pour elle. Vivre ce genre de situation n'était vraiment pas pour elle. Au fond, elle espérait que le professeur remarque sa réaction. Peut-être comprendrait-elle et peut-être qu'elle ne l'interrogerait plus ? Elle priait pour que ça se passe ainsi.

Désolée pour l'attente

Ah, une élève de la filière totale. Elle ne serait donc présente qu'à la moitié des cours de l'année. Et tant mieux pour elle, visiblement, car les cours de divination avaient l'air de la perturber. Il ne fallait pourtant pas, Irene tachait d'être aussi pédagogue que possible et de ne laisser aucun élève sur le bord de la cheminée. Elle décida de ne plus l'embêter pour ce cours ; mais il faudrait bien que la jeune fille s'habitue à parler car, en divination, Irene aimait faire participer ses élèves, tous ses élèves.

« Effectivement, c'est un bon moyen de continuer à apprendre sans se spécialiser ! Un très bon choix si l'on ne sait pas ou si l'on n'est pas sûr de ce que l'on veut faire ensuite. Merci pour votre participation, miss... pardon, je ne connais pas encore bien vos noms. Miss comment ? »

C'était d'ailleurs le moment idéal pour faire un tour de la classe et des prénoms et, au passage, l'appel. Irene avait tendance à reléguer cette partie à plus tard, considérant que les élèves étaient suffisamment responsables pour ne pas rater un cours important pour leur éducation. Elle imaginait toujours que les enfants étaient comme elle auparavant, alors qu'elle faisait plutôt office d'exception.
Elle alla chercher sa feuille de présence, prête à inscrire une croix en face du nom de la jeune fille.

La jeune fille s'était un peu calmée. Les larmes étaient remontées, elle n'était plus à deux doigts de craquer devant une classe qui n'était même pas la sienne et devant le professeur Field. Bien que cette dernière, sans qu'elle ne le sache, lui mettait beaucoup trop de pression. Enfin, non. C'était Maisie elle-même qui s'en mettait. C'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas faire autrement.

Enfin, tout ça était derrière elle. Le professeur Field allait sûrement la laisser tranquille face à sa réaction - à moins qu'elle soit vraiment sadique ? -. Bien sûr, Maisie n'échapperait sûrement pas à la convocation à la fin du cours. Elle allait sûrement devoir donner des explications sur son comportement étrange. Enfin, c'est ainsi qu'elle l'imaginait. Elle allait donc devoir trouver une excuse et vite, car même si elle n'avait pas l'heure sur elle pour déterminer depuis combien de temps elle se trouver ici, elle se doutait que le cours finirait par prendre fin un moment ou à un autre.

Soudain, la voix de Miss Field s'éleva de nouveau. Maisie écouta ce qu'elle avait à dire, croisant les doigts pour qu'elle n'ai plus besoin d'ouvrir la bouche. Malheureusement, ça se passait rarement comme on le souhaitait. Et Maisie l'apprenait à ses dépends, puisque maintenant, le professeur Field souhaitait connaître son nom. Encore, ça aurait pu ne pas être trop grave. Sauf que là, elle tenait la liste des élèves qui suivaient son cours.

Elle était grillée.

Et si elle simulait un malaise ? Là cette fois, c'était le moment idéal. Elle n'en fit rien cependant. Il ne fallait pas jouer avec ça. Alors, timidement, elle répondit sans vraiment articuler.

- Wilbury.

Peut-être qu'elle confondrait avec un nom similaire.

Puis, avant qu'elle n'ait le temps d'arriver jusqu'aux W de sa liste, Maisie tenta quelque chose qu'elle aurait dû faire depuis longtemps.

- M-Miss ? Puis-je aller aux toilettes ?

Il fallait qu'elle évacue. Avec un peu de chance, elle croiserait un troll des montagnes dans les couloirs, lui faisant manquer le reste du cours.

Irene hocha la tête en entendant le nom de la jeune fille et la chercha dans sa liste. Elle s'interrompit lorsque celle-ci lui demanda l'autorisation d'aller aux toilettes. Avec un petit froncement de sourcils – n'était-elle pas assez grande pour prendre ses précautions avant de venir en cours ? – elle répondit :
« Oui, miss Wilbury, allez-y rapidement.
Car elle n'allait pas pour autant l'empêcher d'accomplir un besoin primaire. Elle lui en toucherait éventuellement un petit mot à la fin de la classe car, tout de même, en troisième année, ce n'était pas sérieux. Et puis, Poudlard ne comportait pas tant de toilettes que cela ; elle risquait de rater une bonne partie du cours ! Oui, elle la convoquerait après et lui conseillerait de demander à ses camarades un résumé de ce qu'elle avait manqué.

Quelque chose cependant la chiffonna : elle ne trouvait pas le nom de l'élève sur sa liste. Était-ce au moins la bonne ? D'après l'en-tête, oui. Peut-être y avait-il eu une erreur au moment d'y inscrire les élèves ?
– Une minute, s'il vous plaît : pourriez-vous me donner également votre prénom ? »
Cela l'aiderait à la trouver, d'autant qu'il n'y avait pas tant d'élèves inscrits en divination. Elle espérait tout de même qu'elle n'aurait pas à chercher chacun d'eux pendant cinq minutes, sinon, ils n'avanceraient jamais.