Une fois n'est pas coutume, Líle se trouvait en salle de potions pour étudier la théorie de quelques-unes des potions de son manuel scolaire. Elle aurait pu se rendre à la bibliothèque pour cela, mais comme la salle commune des Serpentard se trouvait au sous-sol, près des cachots, comme la salle des cours de potions, et que la bibliothèque de Poudlard se trouvait au quatrième étage...
Quatrième étage, avec les escaliers qui n'en font qu'à leur rampe...
Bref, la petite Irlandaise préférait travailler pas trop loin de son dortoir, et plutôt sous le sol qu'au quatrième étage et les escaliers mouvants.
Chaque fois qu'elle devait emprunter ces trucs, elle avait des sueurs froides et s'accrochait désespérément à la rampe quand ils pivotaient. Elle détestait quand ils le faisaient pile lorsqu'elle était au bord au moment d'atteindre le palier supérieur !
C'était un sacré miracle qu'aucun élève n'ait eu d'accident, à son avis !

Líle soupira à fendre l'âme tout en se laissant aller en arrière sur son banc. Elle laissa tomber sa tête et ferma les paupières pour se masser les yeux.
Cela faisait plusieurs mois à présent qu'elle se trouvait à Poudlard, et elle était resté à Poudlard pour les vacances de Noël et de nouvel an. Elle avait bien fait, puisqu'ici, elle frétillait de joie à l'idée de la délégation chinoise de l'école de magie de Zhuangyán ! Elle avait tellement de questions à leur poser qu'elle en avait même fait une liste sur un parchemin !
D'abord, à quoi ressemblaient leurs dragons ? Est-ce qu'un dragon chinois était comme ceux d'Europe, est-ce qu'ils ressemblaient tous au Boutefeu chinois qui avait quatre pattes et une paire d'ailes de cuir ? Est-ce qu'il existait des dragons chinois comme dans les légendes ? Des serpents qui ondulaient dans le ciel, sans ailes, et apportaient la pluie ?

La fillette rouvrit les yeux et fouilla dans sa robe pour sortir une petite bourse de tissu qui contenait quelques pistaches et des bonbons au chocolat. Elle goba un bonbon de chocolat tout en tournant la tête vers les abysses du lac de Poudlard, de l'autre côté des murs.
Est-ce qu'il était possible de patiner sur le lac lorsqu'il était gelé ? se demanda-t-elle.
Et s'il se gelait, que devenait l'énorme calamar qui y vivait ? Elle imagina les ventouses de la créature et frissonna.
Tout à coup, elle imagina un dragon chinois légendaire patiner, onduler et glisser sur du verglas et pouffa de rire. A quoi elle pensait, se morigéna-t-elle en secouant la tête, mais sans cesser d'afficher un petit sourire amusé.
Elle voulut en revenir à sa lecture et ses études, des parchemins, des plumes et des encres jonchaient le bureau qu'elle occupait seule ce soir.
Mais elle referma son livre de potions. Elle avait besoin d'une pause, sinon elle ne ferait rien de bon à trop travailler. A l'école primaire, ça lui avait coûté quelques points à certains devoirs. A force d'obtenir de bonnes notes, elle pouvait faire preuve d'arrogance et se relâcher, mal répondre, ou pas suffisamment.
Pas qu'elle avait envie de devenir une grande sorcière, mais c'était par fierté intellectuelle. Ce n'était pas parce qu'elle détestait la magie qu'elle rendrait des mauvais devoirs. Au moins, il y avait toujours quelque chose à apprendre, surtout, surtout en potions !

"Un jour, je ferai un vrai philtre d'amour comme dans les légendes," murmura-t-elle pour elle-même en se levant.

Elle marcha jusqu'à une barrique qui se trouvait sous une des fenêtres archées et aveugle pour s'y asseoir et se laisser aller d'une épaule contre le mur. La barrique ne sonnait pas creux, réalisa-t-elle lorsque son talon frappa le bois. Elle se demanda vaguement ce qu'il y avait dedans, mais le calme de la pièce l'apaisait tant qu'elle ferma les paupières un petit moment...
Juste un peu de repos et de calme solitaire.

Quand quelqu'un entra.

Johanna se trouvait dans le parc en train de faire ses devoirs lorsque le vent se leva. Malgré son gros pull en laine, le vent était froid et elle décida de retourner dans sa salle commune pour étudier bien au chaud devant la cheminée. Lorsqu'elle passa les portes du château, la chaleur se fit enfin sentir. Johanna avait toujours préféré étudier dans sa salle commune que dans la bibliothèque, qui était trop haute par rapport à la grande salle. Ce qui permettait à Johanna d'y passer la plupart de son temps libre et d'être à l'heure au moment des repas. Elle se dirigea donc vers les marches pour se rendre au sous-sol,près des cachots et de la salle des cours de potions. Elle parcourut quelques mètres dans les sous-sol lorsqu'un animal étrangement affublé passa en courant devant elle, ce qui la fit tomber en arrière de stupeur. Il s'était réfugié au détour d'un couloir, de peur que quelqu'un l'attrape. En se relevant délicatement, elle remarqua qu'il s'agissait d'un chat, son pelage crème était caché par une sorte de déguisement de dragon étrangement ressemblant à celui que Poudlard avait préparé pour le nouvel an chinois. Il était en train de miauler de panique et malgré l'amour indifférent que Johanna portait à cet animal, son petit coeur se fendit. Elle regarda autour d'elle à la recherche d'un autre élève ou d'un professeur, mais elle ne vit que ses empreintes de pas pleines de boue depuis sa sortie dans le parc.  Finalement elle se décida à s'approcher du chat, lorsque celui ci prit de panique courra à l'autre bout du couloir, dans la direction des cachots. Elle avait pu voir que le chat était de toutes les couleurs; il y avait du rouge sang, du vert argenté comme Serpentard,de l'orange et un genre de jaune jonquille. Il crachait en direction de Johanna,alors qu'elle voulait juste l'aider. Elle se décida à faire le tour du sous-sol à la recherche d'un élève. Elle commença par faire le tour des couloirs, mais les élèves étaient sûrement en train d'étudier ou de se balader dans le parc. L'arrivée du printemps était proche et se balader dans le parc offrait une vue magnifique sur la floraison des arbres. Elle passa devant un tableau qu'elle n'avait jamais vu, représentant un sanglier chassé par un centaure. Bizarre. Elle arriva enfin devant la salle des potions, espérant qu'un élève en proie à un peu de calme soit venu se réfugier ici. Elle poussa délicatement la porte et entra dans la classe. Elle y trouva une élève, elle aussi en première année à Serpentard. Johanna se trouva rassurée au fond d'elle car elle n'aurait pas à s'occuper de ce chat toute seule. Elle se demanda pourquoi elle s'était assise au fond de la classe sur une barrique de bois devant la fenêtre mais ne se posa pas de question. Elle s'excusa simplement auprès de la jeune fille et lui demanda: 

Je viens de croiser un chat, je ne sais pas à qui il appartient mais je pense que des élèves l'ont déguisé en dragon et depuis il est terrorisé. 

Elle se tut un instant, se demandant si la jeune fille n'allait pas la prendre pour folle de ne pas savoir attraper un chat toute seule mais Johanna finit par ajouter: 

Il court partout dans les couloirs et il refuse que je l'attrape. Et bon... Pour être franche j'ai un peu peur des chats... Tu serai d'accord de m'aider à l'attraper pour lui enlever toutes ses fanfreluches? 

Líle leva la tête et ouvrit les paupières à l'entrée de Johanna dans la classe de potions. Elle l'écouta sans bien trop comprendre cette histoire de chat et de dragon dans un premier temps. Mais la Serpentard qu'elle avait plusieurs fois croisée en salle commune, dans les couloirs, et, bien sûr, en cours, semblait vraiment embêtée.
La fillette quitta sa barrique et s'approcha de Johanna tout en rembobinant ce qu'elle venait d'entendre. Une fois en face de sa camarade de première année, elle se tint droite et les mains dans le dos. Elle était grande pour son âge, avec de longs membres fins comme un oiseau un peu trop maigre. Finalement, elle ne volait pas tout à fait son surnom d'Augurey Déplumé.
Quoique, depuis le dernier cours de Vol, les mauvaises langues s'étaient un peu calmées pour certaines. Une partie admirait son balai à patte de flamant qui bondissait plus qu'il ne volait. L'autre se moquait toujours, mais Líle s'en moquait. Elle était fière de sa métamorphose enfin réussie après un travail acharné de plusieurs session et était extrêmement reconnaissante à leur professeure.

"Y'a un chat déguisé en dragon ? répéta-t-elle en ouvrant grand ses yeux gris sur Johanna. Mais qui a eu l'idée de lui coller ça sur le dos, la pauvre bête !"

Líle roula des yeux dans leurs orbites. Ce que les gamins pouvaient être idiots ! Bien sûr, elle était une gamine autant qu'eux, mais Líle détestait la souffrance animale autant que le ridicule animal.

"T'as bien fait de demander, parce que s'il te griffait, ça pourrait être grave," rassura-t-elle Johanna sans chercher à être gentille, mais en disant seulement la vérité.

Elle roula une mèche de ses cheveux auburn autour de son index en fronçant un sourcil :

"Je veux bien t'aider, mais faut y penser un peu. S'il est complètement fou, on va se tuer à lui courir partout pour rien si on a pas de plan. Faut le piéger comme une souris. Ou l'endormir. Si on essaie de lui enlever ces cochonneries en étant à portée de griffes, il va nous transformer en steak haché bien sanglant."

La fillette tira sa baguette de sa manche. Elle aurait préféré une potion, mais faire une potion prenait du temps et le chat risquait de se blesser en essayant de se débarrasser seul de ces machins, ou de blesser quelqu'un.

"Tu te souviens du sortilège de transfert qu'on vient de voir en Métamorphose ? Si on arrive à le trouver, mais sans lui montrer qu'on est là, s'il est immobile, et qu'on lance ce sort sur l'espèce de costume, on le lui aura enlevé sans le toucher. Ça peut faire un plan A."

Elle haussa les épaules.

"Si on le loupe, ou s'il court partout sans s'arrêter, on peut aussi le faire léviter si on arrive à le viser comme il faut. Comme ça, on pourra le déplacer à distance et le garder en place pour lui enlever ces machins avec un transfert ? Plan B."

Dans tous les cas, ça risquait d'être assez sportif d'attraper le chat.

"T'en penses quoi ?"

Et, se souvenant soudain de ses manières, elle se présenta avec un petit signe de tête :

"Ah, moi c'est Líle, au fait."

Lìle la regarda avec des yeux ronds en se demandant de quoi était-elle en train de parler. Johanna se demanda si l'élève en question avait bien comprit quand elle lui répondit sans trop savoir ce qu'il se passait: 

Y'a un chat déguisé en dragon? Mais qui a eu l'idée de lui coller ça sur le dos, la pauvre bête ! 

Bonne question se demanda Johanna,elle lui répondit qu'elle n'avait croisé personne dans les couloirs et que le chat était seul lorsqu'elle dit quelque chose qui toucha fortement Johanna. A part sa mère, personne n'avait fait attention à elle comme ça.

T'as bien fait de demander, parce que s'il te griffait, ça pourrait être grave. 

Johanna regarda Lìle en souriant et lui répondit très gentiment:

J'ai essayé de l'attraper mais je n'ai rien su faire,il s'est mit à courir d'un couloir à l'autre et j'ai eu un peu peur... 

Elle avait honte de se mettre à raconter ça à cette jeune fille qu'elle avait croisé seulement quelques fois, en espérant ne pas entendre de moqueries des autres élèves parce qu'elle a eu peur d'un chat. Cette peur remontait à l'âge de ses six ans, il y avait un chat dans leur maison, il s'appelait blanchette. Johanna l'aimait énormément, il dormait avec elle dans sa chambre et les deux étaient inséparables. Un jour lorsqu'elle se réveilla,Blanchette n'était pas couchée à ses pieds comme tout les matins, elle descendit les escaliers en pleurant et appelant sa maman. Lorsqu'elle arriva en bas, sa mère n'était pas là, mais seulement ses frères. Ils la regardèrent en rigolant, leur baguette à la main. Ils savaient très bien qu'ils ne pouvait pas l'utiliser en dehors de Poudlard à cause de leur douze ans, mais Johanna ne le savait pas. Ils commencèrent à lui raconter leur escapade avec le chat,ils étaient partis avec dans le jardin et l'avait transformée en goule avant de le laisser s'échapper. Mais à ce moment précis,Blanchette entra dans la maison en courant partout et en sautant sur Johanna,la laissant pleine de boue et de griffes. Il avait cassé tout les lampadaires du salon et griffé toutes les tapisseries. Elle avait eu tellement peur de cet évènement que maintenant le moindre chat lui donnait des frissons. Lìle prit la parole et fit sortir Johanna de ses pensées:

Je veux bien t'aider, mais faut y penser un peu. S'il est complètement fou, on va se tuer à lui courir partout pour rien si on a pas de plan. Faut le piéger comme une souris. Ou l'endormir. Si on essaie de lui enlever ces cochonneries en étant à portée de griffes, il va nous transformer en steak haché bien sanglant. 

Et zut,Johanna devait vraiment passer pour une folle. Comment n'avait-elle pas penser à utiliser sa baguette pour l'endormir? Elle passait tellement de temps dans ses livres et elle avait, d'habitude, une bonne mémoire. Les heures de sommeil manquantes commençait à s'additionner mais jamais de signe de fatigue était apparu. Peut-être était-ce le premier? 

Tu te souviens du sortilège de transfert qu'on vient de voir en Métamorphose ? Si on arrive à le trouver, mais sans lui montrer qu'on est là, s'il est immobile, et qu'on lance ce sort sur l'espèce de costume, on le lui aura enlevé sans le toucher. Ça peut faire un plan A. Ajouta Lìle d'un ton très concentré. 
Si on le loupe, ou s'il court partout sans s'arrêter, on peut aussi le faire léviter si on arrive à le viser comme il faut. Comme ça, on pourra le déplacer à distance et le garder en place pour lui enlever ces machins avec un transfert ? Plan B. T'en penses quoi ? Demanda-t'elle encore plus concentrée. 

Johanna se sentit rassurée de ne pas être tombée sur un mauvais élève, le chat aurait dû rester comme ça en miaulant. 

Oui je m'en souviens, on devrait peut-être chercher une impasse dans un couloir? Pour le bloquer devant nous. Je suis plutôt contente que ce soit toi, j'ai vu que tu étais une bonne élève. Lui répondit Johanna un peu perdue. 

Ah, moi c'est Líle, au fait. Lui dit-elle très poliment. 

Enchantée,je m'appelle Johanna. Je suis ravie de pouvoir enfin discuter avec toi, même si j'aurai préféré dans d'autre circonstance.  

On se moquait encore de Líle parfois parce qu'elle avait peur de voler sur un balai, peur des escaliers qui bougent parce qu'elle a le vertige, ainsi Johanna ne le savait pas, mais se moquer pour un chat qui peut vous faire mal et vous blesser plus ou moins gravement n'était pas dans la tête de Líle.
Laquelle répondit au nom de sa camarade Serpentard par un bref sourire.

Maintenant que les présentations étaient faites, l'heure était à l'action ! Johanna semblait douce et timide, Líle se rappela de ne pas la brusquer par un flot de questions ininterrompu.

"T'en fais pas, on va l'avoir. Et si au passage on trouve les idiots qui lui ont fait ça, je leur dirai deux mots, moi," déclara-t-elle en relevant le menton.

Ok, là, vous pouvez l'appeler Merida.

"C'est vrai, le plus simple c'est de le bloquer dans une impasse, ajouta Líle, l'index posé sur son menton pointu. T'as raison, vaudra mieux lui couper les sorties. Mais pour commencer, va falloir le trouver, le minou. Tu sais où il peut être ?"

Et puis, elle sourit à Johanna et haussa les épaules avec un sourire poli lorsque sa camarade se félicita d'être tombée sur elle, une bonne élève. La jeune Irlandaise ne s'en ventait pas, mais elle ne faisait pas non plus dans la fausse modestie. Ses résultats étaient un fait qu'elle n'avait pas volé, mais d'autres faisaient mieux encore, comme son ami Solal.

"Je t'ai vue en salle commune, tu sais. Je suis sûre que tu t'en sors aussi bien que moi avec tous les cours. Et puis toi, t'aimes bien la magie, non ?"

Sous-entendait-elle qu'au contraire, Líle n'appréciait que tièdement ses pouvoirs ? Sans doute. Elle n'en faisait pas un secret, comme son aversion pour le vol sur balai.

Elle rit de son rire de flûte de solfège à la dernière remarque de Johanna :

"Ouais, heureusement que le chat est là, parce qu'on a beau vivre dans le même dortoir, avoir fait notre rentrée ensemble et suivre les mêmes cours, c'est la première fois qu'on se parle. On devrait remercier le chat, en fait !" renversa-t-elle la situation d'un point de vue positif qui ne lui était pas habituel. Líle devait être de fort bonne humeur ce soir.

Elle fit un bond en avant pour se trouver épaule contre épaule à côté de Johanna et sortit de sa manche sa baguette magique au bois rigide de châtaignier. Elle se pencha vers sa camarade : il fallait déterminer qui serait le plus efficace pour lancer ces sortilèges qui demanderait assez de réflexes, d'aisance et de précision pour frapper une cible vivante et mouvante.

"Alors, ma baguette est puissante avec les sortilèges, mais alors c'est une vraie plaie tellement elle me demande d'être concentrée et quasi un troisième oeil. C'est du bois de châtaignier avec ventricule de dragon. Si je lance les sorts, j'ai pas mal de chance de me louper. Du coup, toi ? Comment tu t'en sort avec la tienne ? Elle est plus sympa ?"

C'était assez bizarre de se retrouver dans la salle des potions pour expliquer à une jeune fille qu'un chat est déguisé en dragon dans les couloirs. Lorsque Lìle se mit à dire qu'elle espérait croiser les idiots qui ont fait ça pour leur dire deux mots, Johanna éclata de rire. Pas qu'elle pensait qu'elle n'en serait pas capable, mais elle enviait le courage de la jeune élève. 

Et pas que deux mots, je pencherai pour un roman. Pauvre bête... Répondit Johanna en cachant ses mains dans ses poches qui tremblaient d'anxiété. 

Elle approuva l'idée de Johanna,le bloquer était une solution envisageable. Maintenant il ne restait plus qu'à le trouver, et ça, ce n'est pas du gâteau. Elle n'avait pas trop retenu où le chat était apparu, mais elle se souvint d'un tableau représentant un sanglier peu de temps après l'arrivée de l'animal. 

Heu... Franchement je sais pas trop... Il est apparu comme ça d'un coup dans les couloirs, je sais que je suis... Je suis tombée mais c'est juste sur le coup de la surprise! Je ne veux pas que tu penses que je suis un bébé. Il est parti vers les cachots quand j'ai essayé de l'attraper, puis je suis passée devant un tableau d'un sanglier puis je sais plus du tout... Désolé. Lui répondit Johanna encore plus anxieuse. Elle ajouta qu'après avoir fait le tour des couloirs elle s'était rendue directement vers la salle de potions. 

Lìle était vraiment une bonne élève, Johanna savait qu'elle rapportait beaucoup de points à Serpentard et que comparé à elle rien ne valait ses conseils. Pourtant elle ne dénigra pas Johanna,mais la complimenta, comme pour l'encourager, surement l'avait-elle vu trainer dans la salle commune des heures tardives afin de ne rien manquer dans ses devoirs? La dernière phrase prononcée par Lìle flotta dans l'air dans un moment de suspend. Aimait-elle la magie? Bien sûr. C'était pour elle, la plus belle chose inventée au monde, pouvoir parcourir le monde d'un moindre coup de baguette. Et puis qui ne rêvait pas de connaitre le moindre recoin de l'histoire de la magie? Pouvoir voler ou se transformer? Johanna voulu lui répondre tout ça mais en voyant l'expression de Lìle elle hésita. 

Si j'aime la magie? Heu... Oui bien sûr, j'étais très pressée d'avoir mes premiers "instants" de magie, c'était bizarre car j'ai presque fais exploser la tête d'un de mes frères. Mais oui j'aime beaucoup la magie, peut-être parce que j'ai lu quasi la totalité de la bibliothèque? Répondit-elle en rigolant. Et je remercierai le chat après l'avoir attrapé si nous ne sommes pas mortes d'accord? 

Et là Johanna explosa de rire, se sentant un peu moins stressée et contente d'avoir trouvée une amie. Lìle lui parla de sa baguette, elle n'était sûrement pas facile à manier car elle lui expliqua que sans une très forte concentration ses sortilèges ne touchaient pas la cible. Du bois de châtaignier et du ventricule de dragon. Johanna pensa déjà qu'un dragon était agressif, et son père lui avait souvent parlé que certains fabricants de baguettes leurs rachetaient des ventricules pour leur agressivité. 

La mienne est en bois de cerisier, et j'ai une plume de phénix à l'intérieur. J'arrive à m'en sortir pas trop mal, je trouve juste que certains sortilèges sont trop faibles et d'autres trop puissants... Je ne sais pas si c'est moi ou la baguette. Lui répondit Johanna peu sûre d'elle en sortant sa baguette et en la montrant à Lìle. 

Líle balaya d'un geste de la main les justifications de Johanna craignant que l'Irlandaise la prenne pour un bébé.

"Sérieux, non. Un vieux château, un couloir sans personne dedans, et pas un truc moitié chat moitié dragon qui déboule sans prévenir. Moi j'aurais bondi en arrière en criant. Ou je serais tombée, parce que les chats, ça adore se mettre dans les pieds."

Bois de cerisier et plume de phénix, donc... Líle écouta Johanna et son expérience de cette baguette tout en tâchant de se remémorer ce qu'elle avait lu sur les différents bois et les différents cœurs pour le cours de Sortilège. Hélas, comme sa mémoire s'amusait souvent à lui jouer des tours, elle retourna à son banc où se trouvaient ses livres et ses révisions. L'un d'entre eux était grand ouvert et débordait de partout de fanfreluches et choses mignonnes en tout genre.


Líle se rendit au sommaire en marmonnant "Les Baguettes magiques... ah, page trois." et tourna les pages colorées et décorées, au gros titres aux encres bleus, rouges, orange et violette où elle lut tout bas en hochant la tête.

"Ah oui, elle doit pas être facile à contrôler avec ce bois-là..."

Elle leva la tête et sourit à Johanna en disant : "Toi et moi, on a pas de chance avec les bois de nos baguettes ! Enfin, on va commencer par essayer de le retrouver. Avec un peu de chances, il doit tellement se bagarrer avec son costume idiot qu'il doit en avoir laissé des bouts sur son passage. Sinon, on peut aussi demander aux tableaux."

L'avantage non négligeable de vivre en un lieu tapissé de tableaux un peu partout, et des tableaux vivants : de superbes témoins. La fillette rousse hocha la tête à cette seconde proposition qui lui parut la plus simple et la plus efficace. Elle referma son livre et le coinça sous son bras avant de se diriger vers la porte avec un geste d'invitation pour sa camarade qu'elle voyait bien nerveuse et inquiète :

"Allez, c'est parti. Je te suis jusqu'au tableau du sanglier, et on va interroger ses voisins pour pister le chat-dragon."

Líle ouvrit la porte devant Johanna qu'elle essayait de mettre à l'aise sans en avoir trop l'air en faisant la conversation.

"T'as utilisé Gonflus sur la tête de l'un de tes frères ? Tu en as combien ? Et pourquoi ?" l'interrogea-t-elle en ouvrant grands ses yeux gris pleins de curiosité sans marque de jugement.

Líle coiffa son chapeau pointu de sorcière qu'elle avait suspendu à un clou contre le mur. Le chapeau pointu avait été agrémenté d'un écusson en tissu cousu en forme d'augurey. Mine de rien, la fillette brandissait son surnom moqueur en marque de fierté. Si elle avait été de ce genre, elle aurait pu se vanter d'être la seule élève à assister aux cours de vol avec un balai métamorphosé pour arborer une patte de flamant. Le balai bondissait donc plus qu'il ne volait, mais cela avait grandement aidé Líle à s'améliorer avec son problème de vertige.
Peut-être avait-elle même joué à Sautebuisson durant le deuxième cours de vol avec Johanna en janvier-février ?

Johanna regarda Lìle se diriger vers le banc où ses livres et parchemins étaient posés, elle prit un genre de carnet qui y était déposé, ouvert. Il était remplis d'écritures et de fanfreluches de toutes les couleurs. Elle l'écouta expliquer que ni l'une ni l'autre n'avait de chance avec sa baguette, et c'était vrai. Elle avait dur à manier la sienne, espérant qu'au fil des années elle deviendrait plus facile. Lorsque Lìle suggéra de demander aux tableaux, elle se demanda pourquoi elle n'y avait pas pensé plus tôt, les tableaux parlaient et elle l'avait oublié. Elle proposa à Johanna de partir à la recherche du chat-dragon,elle passa devant Johanna et lui ouvrit la porte très gentiment en lançant la discussion sur le premier jour où Johanna avait senti ses pouvoirs. 

Oui je l'ai fais ahaha! Mais bon c'était sans faire exprès.  J'ai trois frères,Winston,Ronny et Donny... Ce sont des triplés, ils ont fait leur dernière année à Poudlard l'année passée donc au moins je ne suis pas avec eux. Ils sont assez "perturbateurs" avec moi, je pense qu'ils me détestent... Et pourquoi j'ai fais un sortilège de gonflus sans m'en rendre compte? Ils m'avaient juste enfermée dans la cave... Répondit Johanna,contente de pouvoir discuter avec une élève de sa maison. 

Après que Lìle eu mis son chapeau pointu,elles sortirent dans le couloir à la recherche de l'animal paniqué. Elle espérait qu'il ne lui soit rien arrivé de grave pendant son absence, peut-être que les élèves qui lui avaient fait ça avaient décidés de lui retirer pour ne pas le faire souffrir? C'était envisageable, mais alors qu'elles eurent parcourus quelques mètres, un miaulement plaintif se fit entendre. Elle regarda autour d'elle, cherchant le chat de vue ou un tableau qu'elle avait croisé en venant jusqu'ici. Lorsqu'elles arrivèrent enfin devant le tableau représentant le sanglier, Johanna s'arrêta. 

Voilà le tableau dont je t'ai parlé. Dit Johanna de plus en plus stressée de se retrouver face au mystérieux chat-dragon. J'espère qu'il n'est pas loin, pour vite en terminer avec ça! 

Oups. Lìle allait surement penser que Johanna voudrait terminer à tout prix cette histoire car elle ne l'aimait pas! Or c'était faux. Johanna était fascinée par l'enthousiasme et l'énergie de Lìle. Elle avait été si sympathique avec elle, que c'était un merveilleux moment qu'elle passait. Mais elle n'oubliait pas le chat et à chaque fois qu'elle le revoyait, son corps se trouvait parcouru de frissons. Et un nouveau miaulement se fit entendre,comme s'il était décidé à lui faire peur, car elle sursauta. Elle fit signe à Lìle qu'il se trouvait au fond du couloir juste derrière elle, et alla dans cette direction faisait face à sa peur. Elle ne pouvait continuer à se comporter comme un bébé, il fallait qu'elle se mette à la hauteur de sa maison. Arrivées au bout de ce fameux couloir, Johanna aperçu quelques fanfreluches dépasser d'en dessous d'une armoire. 

Regarde Lìle,il est là! Ajouta-elle en montrant l'armoire du doigt. On va donc essayer le plan A, mais laquelle de nous deux va jeter le sort? 

Etant donné qu'aucune des deux n'avaient de facilité avec leurs baguettes cela s'avérerait difficile. Pour être sûre de pouvoir se défendre au cas où quelque chose de mal se passerait, Johanna avait sorti sa baguette, déjà prête. Elle espérait que Lìle décide de jeter le sortilège elle même, mais elle s'apprêtait malgré tout, ce n'était plus une enfant. Elle s'était promis de ne pas se comporter ainsi à Poudlard,de montrer qu'elle était forte et pour cela elle devait se surpasser. Quoi de très dangereux d'affronter un chat? Elle fit donc deux pas en direction de l'armoire et s'accroupit. Pensant que le chat se sentirait en sécurité si elle essayait de l'approcher en douceur. Elle pensa au nom du chat,ne le connaissant pas elle décida de l'appeler Minou;elle remarqua qu'à cette appellation il remua quelque peu et sortit une patte. Il ne fallait quand même pas qu'il se mette à l'attaquer, sinon Johanna tomberai dans les pommes et serait bien ridicule devant Lìle alors qu'elle venait de la rencontrer. 

Líle avait sagement suivi Johanna à travers les couloirs peu éclairés du sous-sol jusqu'au tableau du sanglier. En chemin, lorsqu'elles entendirent le miaulement misérable du chat, la fillette s'arrêta net en même temps que sa camarade et observa autour d'elle, mais sans plus de succès. Líle se demanda à quoi ressemblait l'animal. Est-ce que c'était un chat noir ? En tout cas, malgré ses fanfreluches, il était fichtrement furtif.
Contrairement à Johanna, Líle restait calme. Pour le moment. Tant que son imagination ne s'emballerait pas sur des chats fantômes, tout irait bien. Mais peut-on encore avoir peur des chats-fantôme quand on a pris l'habitude de longues conversation passionnantes avec le Moine Gras des Poufsouffle concernant le Moyen-âge de son vécu ? Líle reprit son chemin au côté de Johanna en méditant sur cette question.

Lorsqu'elles se retrouvèrent face au tableau, la tension monta d'un cran. Johanna était nerveuse et espérait en finir vite. Un nouveau miaulement du chat fit bondir Johanna et Líle sourit intérieurement.
Elle se demanda la réaction de sa camarade si elle lui racontait l'histoire du chat-fée irlandais. Sale bestiole. La petite fille se tourna dans la même direction que Johanna qui lui fit signe en direction du chat tant recherché, planqué au fond du couloir. Elle vit Johanna faire un premier pas en avant, seule, puis un autre et encore un autre malgré la tension qui habitait ses épaules et qui tendait ses membres de façon visible. Líle la laissa faire, intriguée et approbatrice à la fois. Elle ne pouvait qu'admirer la volonté de Johanna de prendre son courage à deux mains. Líle la suivit à pas feutrée, quelques pas en arrière. Tout en marchant lentement, elle sortit à son tour sa baguette de sa manche.

Les filles finirent leur avancée face à une armoire. Johanna et elle remarquèrent les froufrous du costume de dragon qui dépassaient de sous l'armoire. Sa camarade s'accroupit. Líle l'imita et aperçut elle aussi l'éclat phosphorescent du regard félin dans la pénombre. On aurait dit un monstre planqué dans les ombres.

Venait maintenant la question de savoir qui jetterait un sort. Johanna appela le chat "Minou" et cela sembla le faire réagir. Mais il faut se méfier avec les chats.

"Il fait trop sombre pour le plan A maintenant qu'il est caché sous l'armoire..." chuchota-t-elle tout bas.
Elle réfléchit rapidement, puis hocha la tête. Elle devait protéger Johanna sans trop en avoir l'air. Sa camarade paraissait très inquiète de ce qu'on pensait d'elle, et le chat lui sans doute faisait peur. Elle ne se moquerait pas si elle avait peur des chats. Líle avait bien peur des balais de sorciers et des escaliers qui bougent. Mais il ne fallait pas non plus la couver. Tout à l'heure, elle voulait faire preuve de courage. Líle respectait ça. Johanna avait sa fierté, elle aussi.

"On va faire les deux et on va travailler ensemble pour le plan C. Tu te mets là-bas et tu vas soulever l'armoire avec un Wingardium Leviosa pour que je voie bien notre chat-dragon. Comme ça, il n'aura plus de cachette et on le verra parfaitement. Dès que je le vois, je lui fais à mon tour un Wingardium Leviosa et on le débarrasse de ce costume à la noix ensuite. Détends-toi, je suis là, tout ira bien. Allez, à toi. "

La protéger, mais aussi ne pas lui donner l'occasion de se dégonfler en décrétant qu'elle n'avait pas le choix. Líle adressa un bref sourire à Johanna qui se voulait encourageant. Elle pouvait le faire. Ce n'était qu'une armoire. Pour encourager un peu mieux Johanna, Líle lui fit un pouce levé et un clin d'oeil.

Les paroles de Lìle réconfortèrent Johanna,elle comprit qu'elle n'était pas toute seule et que quoi qu'il arrive, elle était là. Son idée était très bonne mais allait-elle réussir à lancer le sort sur l'armoire ou sa baguette dévierai de direction? Elle se redressa et recula vers Lìle,elle la regarda avec un regard paniqué mais pour l'encourager, elle leva son pouce en l'air et lui fit un clin d'oeil. Johanna lui répondit par un sourire, si Lìle l'en croyait capable, alors elle pouvait y arriver. Tout était une question de volonté et Johanna n'en manquait pas. Elle chercha autour d'elle un endroit où elle pourrait lancer son sort sans blesser ou endommager quoi que ce soit. Elle se mit près du mur, espérant pouvoir détaler à toute vitesse si quelque chose se passait. Elle regarda encore une fois Lìle et lui montra qu'elle était prête en dirigeant sa baguette vers l'armoire. 

J'espère que ça va bien se passer. Imagine que je casse l'armoire et puis que le chat m'attaque? Lui dit Johanna en rigolant. 

Elle ne pouvait s'empêcher de rire malgré tout, dans cette épreuve assez hors du commun Johanna s'était fait une amie. Elles avaient toutes les deux discuté sans s'en rendre compte tout à fait. Après avoir levé sa baguette elle prononça la formule magique pour soulever l'armoire, espérant que Lìle aurait le réflexe à temps. Elle ferma les yeux dès qu'elle vit le chat sortir du dessous de l'armoire. Elle n'entendit rien d'autre que Lìle lancer le sort sur le chat. Elle recula pour aller se cacher derrière l'armoire qui avait changé de place; regardant Lìle avec un sentiment d'effroi, ne sachant pas trop si son sort était réussi. 

Tu crois que nous avons réussi? Il a toujours son costume? Lui dit-elle dans un souffle espérant que tout se soit bien passé. 

Elle ne voyait pas Lìle,ni le chat. Mais Johanna entendit que l'on bougeait derrière l'armoire où elle s'était réfugiée. Elle se demanda comment elle était arrivée là, c'était la première fois que quelque chose d'anormal lui arrivait à Poudlard. Elle préférait rester en retrait sans montrer qu'elle existait. Mais il fallait bien à un moment donné, sortir de sa coquille et montrer que l'on peut être forte même à 11 ans. C'est pour cette raison qu'elle sortit de sa cachette pour mieux voir ce qu'il se passait. Le chat était couché par terre, sans son costume. Il avait l'air tellement calme après cette dure épreuve qu'il a du subir. Elle s'assit à côté de luirez voulu le caresser. Dirigeant sa main vers le chat, il tourna la tête et vint la frotter sur la main de Johanna. Au moment où le chat se mit à ronronner, elle eut les larmes aux yeux et caressa le chat avec toute la délicatesse qu'elle pouvait avoir. Elle se tourna vers Lìle qui n'avait pas bougé, elle souriait. 

Merci Lìle,je n'y serai jamais arrivée si tu n'avais pas été là... Lui dit Johanna calmement, retenant ses larmes. Je suis contente de t'avoir rencontrée.