J’avais précédé Madame Xarinez et déjà, devant moi, étaient étalées les multiples choses dont je pensais avoir besoin. De l’acide, du dictame, au cas où l’on en viendrait à devoir… se soigner. Plusieurs fioles et bien sûr ma baguette. J’étais fébrile mais très motivée. Il allait de soi que je m'apprêtais à transgresser une fois encore mes préceptes et en brave fille, confiante en les autorités adultes, j'allais passer par eux pour avancer dans ce qui pourrait être des recherches fructueuses, pour une fois.  De ces cendres, je m’étais laissée dire par les mots de Neptuna qu’elles contenaient quelque chose. Mais je n’en savais pas plus. Ma confiance en ma tante était grande mais je n’étais pas sûre d’elle au point de tout tenter seule. Si par on ne savait quelle construction de la vie il s’avérait qu’elle m’avait fait une méchante farce, il était préférable de se prémunir de la chose. Je m’étais posée bien des questions. Comme à mon habitude, les hésitations quant au fait de tout révéler, de ne rien révéler… avaient été le cœur de mon problème. Et j’avais une fois encore décidé de jouer franc jeu, ce qui allait contre toute logique mais c’était mon choix. Une bonne façon de voir comment la professeure réagirait. Mon intention n’était pas de tester sa loyauté envers le ministère où je ne savais quoi du même ordre. J’avais seulement en tête que mes capacités en Potions n’étaient pas les meilleures et connaissant ma tante, on pouvait s’attendre au pire.
Je voulais savoir, par curiosité. Et si ce n’était qu’une amusette ? Peut-être des suçacides version "Chili con carne" ? En attendant qu’elle arrive, je regardais les cendres de la fiole numéro 2.  Elles n’avaient à première vue aucune caractéristique remarquable. Mais qui savait… Plongée dans leurs reflets inexistants, je n’entendis d’abord pas ses pas. Puis je sentis une présence. Et me tournai vers elle.

- Bonjour Madame.

Magdaléna Xarinez était le premier professeur que j’avais eu en cours. Elle m’avait tellement impressionnée, sa précision, la rigueur de son propos. Après tout ce temps, elle me faisait toujours le même effet imposant, enfin juste intimidant…