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22 août 2019, 11:34
Pancréatite  PV. P.J. 
Mars 2044

ft. @Panthéa Johnson


De cet air à la fois indolent et indifférent qui lui était propre, Anathéma tournait les pages de son manuel de potions. Il était typiquement le genre d’élève qui avale les connaissances et la théorie à une vitesse incroyable. Qui n’arrive pas à se contenter d’un rythme d’apprentissage normal. Et qui pouvait rapidement exceller en pratique également. Pas toujours, suffisait de le voir en cours de Sortilèges ou Défense contre les Forces du Mal. Mais en potions… C’était véritablement une Révélation. Dès le premier cours, il sut définitivement qu’il aimerait ça. Car il avait déjà eu une vague introduction, des envies par-ci par-là. Mais se retrouver véritablement devant un chaudron, les ingrédients à disposition et lui, en contrôle de tout ça pour transformer la matière en quelque chose de complètement différent… Un frisson l’avait pris lors de son premier exercice pratique, et ne l’avait jamais vraiment quitté depuis. Une âme vieille dans un corps jeune et déjà défaillant. Ça se lisait dans son regard, s’il daignait bien vouloir vous regarder dans les yeux. Ce qu’il ne faisait jamais évidemment jamais. Trop distrayant, trop de mauvais souvenirs, trop de tout ce qu’il faut pas qui l’empêche d’atteindre cette tranquillité d’esprit qu’il n’arrive à trouver qu’en étudiant et surtout, en pratiquant cette merveilleuse discipline que sont les potions.

Car il y a des règles, dans les Potions. Il y a une logique, il y a du concret et du compréhensible. Du bien plus accessible et intelligent qu’un simple « il faut sentir la Magie ». Mais c’est déjà le Printemps, bientôt, et la Magie, il ne la sent pas. C’est comme un blocage qu’il n’admettra pas. Il préfère de toute façon, sécher les cours de pratique de Magie, rester éloigné, se fermer à tout ça. Parce qu’il échouait et ne supportait pas l’échec. Parce que, quel était l’intérêt de se lancer dans quelque chose, si ce n’était pas pour avoir un résultat parfait ? Il n’arriverait jamais à obtenir un résultat parfait en Sortilèges, il n’était pas même capable de produire un Lumos, alors qu’il pouvait disserter dessus sur autant de centimètres de parchemin que demander. Non, vraiment, ce n’était pas l’intellect qui bloquait. C’était autre chose, de plus enfoui, de plus profond.
On lui avait toujours martelé, plus ou moins directement, dans ses jeunes années, qu’il était trop lent, qu’il ne comprenait rien, que ça n’en valait pas la peine. Il avait juste besoin qu’on lui explique, qu’on lui montre un autre regard. Ça n’avait jamais été le cas. Il dû se faire son propre regard sur les choses, sans repères aucun. Alors, évidemment, il y avait des paradoxes qu’il n’arrivait pas à résoudre.

Mais en Potions, c’était clair, c’était net, c’était précis et surtout, ça laissait une grande part de créativité. Parce qu’avec un récipient, de l’eau et des ingrédients, il pouvait tout faire. Il lui suffisait juste de réduire en poudre, couper en dés, verser, tourner, réchauffer ou refroidir… Il y avait tellement de variantes et de possibilités. Tant d’opportunités de créer quelque chose de totalement inédit que son cœur d’enfant ne pouvait que sauter de joie à l’idée dans sa poitrine. C’était des battements différents que lorsqu’il sentait l’angoisse poindre, en empruntant les couloirs trop fréquentés du château ou en étant obligé de se retrouver dans la Grande Salle pour se sustenter. Ce n’était pas de l’angoisse qu’il ressentait devant son chaudron de cuivre, à l’image de celui de tous les autres élèves, c’était de l’excitation. De l’adrénaline mélangée à de la dopamine qui le faisaient sourire tout seul, alors qu’il se trouvait assit à sa place favorite, au fond à gauche de la salle. Comme ça, il pouvait appuyer son dos contre le mur froid des cachots, la tête sur une main, lire et écrire à son aise.
Bien entendu, il prenait en note le cours. De son écriture étrange, en courbes, et pourtant précises et névrosée dans sa disposition. Allez, il avait même un code couleur pour s’y retrouver !

Dans son coin, à sa place favorite, il prenait les notes de façon automatique, tandis que sa préparation déjà terminée reposait. C’était bientôt la fin du cours, il avait rempli son devoir et de présence et d’activité. Alors, il s’adonnait à quelque chose de plus amusant, qui lui fit louper la sortie de classe : découvrir de nouvelles potions, au hasard, dans le manuel. Lire leur histoire, leur découverte, leur préparation, les ingrédients qui la compose… Parfois, il dessinait lesdits ingrédients, surtout s’il s’agissait de plantes (il aimait les plantes), notait la préparation, posait des questions à son parchemin, ne se souciait pas des autres autour de lui.
Car aujourd’hui, Anathéma Lyndon, troisième de son nom et premier Serdaigle de sa famille, avait jeté son dévolu sur la potion d’Aiguise-Méninge. Le nom plus plaisait, il trouvait ça joli en termes de sonorités, le soufflait même pour lui-même, avec la bouche qui s’étire en ce qui semblait être un petit sourire. Il traçait de son doigt la liste des ingrédients, la suivait comme le ferait un amoureux en recevant la lettre de sa dulcinée, dans les romans courtois. Ceux où il fallait occire un dragon, une métaphore, pour parvenir au succès. Pour lui, la Magie est son dragon. Mais les Potions ? C’est la bénédiction divine qu’il attendait.

Il trépignait presque sur sa place. De toute façon, il avait toujours été un agité, ne tenant jamais véritablement en place. Ne serait-ce que pour s’asseoir correctement sur une chaise. Il avait toujours un pied qui venait se glisser contre la cuisse de l’autre, une jambe qui bougeait, des pieds qui tapotaient. Dans un rythme différent de ceux utilisés pour prévenir l’angoisse et l’anxiété dans des situations requérant de lui trop d’attention sensorielle. Là, chez lui, tout était focalisé sur ce nouvel intérêt, presque ce nouveau jouet qu’il chérissait déjà et qu’il avait envie de mettre en pratique. Les ingrédients n’étaient pas bien difficiles à trouver, après tout. Ce n’était pas comme si ça demandait de la mandragore… C’était même très certainement dans l’armoire à ingrédients de cette même salle de classe. Il pourrait y aller, mettre de l’eau dans son chaudron, la placer sur le feu et commencer… Il pourrait… Oh oui, qu’il pourrait…
Qu’attendait-il alors pour se lancer ?
Dernière modification par Anathema Lyndon le 23 août 2019, 16:40, modifié 1 fois.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
22 août 2019, 12:22
Pancréatite  PV. P.J. 
Depuis sa plus tendre enfance, Panthéa brillait par sa discrétion. En cours, c'était comme si elle cessait d'exister, ou plutôt, comme si elle n'existait plus que sur un plan éthéré. Ses fonctions vitales se réduisaient à l'ouïe et à la vue. Immobile sur sa chaise, assise toujours le dos très droit et les bras croisés devant elle, la fillette fixait son regard sur l'enseignant et écoutait son cours comme s'il s'agissait du meilleur des sermons. Sa respiration se faisait sourde et son corps lui-même s'enkhylosait à force de ne pas bouger un muscle. Seule sa main promenait de temps en temps sa plume sur les feuilles devant elle afin de prendre des notes - l'essentiel uniquement, car Panthéa retenait beaucoup de choses sans avoir besoin de les écrire.

En cours de potions cependant, sa mémoire ne suffisait pas à tout retenir. Les pages s'amoncelaient devant elles, recouvertes de son écriture élancée et ronde, parsemée de boucles ornementales et agrémentée de multiples annotations dans les marges - l'ensemble était toujours ruiné par sa main qui balayait l'écriture à mesure qu'elle progressait : le défaut d'être née gauchère et de n'avoir jamais appris à écrire sans se salir les mains.
L'art de la potion était une science exacte qui tolérait mal l'erreur et qui, en même temps, n'était que nuances et subissait de constantes adaptations. Il semblait à la fillette qu'un véritable potionniste digne de ce nom manipulait les ingrédients avec un tel amour et une telle érudition qu'il savait précisément à quel moment les utiliser sans avoir recours à la notice. Son ingéniosité consistait aussi à savoir palier certains manques ou à trouver des alternatives à des problèmes qui semblaient sans issue - l'absence d'un ingrédient, du mauvais matériel, ce genre de choses. Le potionniste était capable de faire des miracles avec peu de moyens, et c'était ça qui provoquait l'admiration totale de Panthéa pour cet art si précieux.

En dehors de cela, elle était un modèle de bon élève. A part pour les cours de vol pendant lesquels elle avait pu démontrer toute sa maladresse, Panthéa n'avait jamais démérité : tout lui réussissait facilement et sa baguette était devenue l'extension logique de son bras.
Le magie constituait sa nouvelle musique, le nouveau rythme de son corps. Elle l'avait acceptée comme une nouvelle évidence.
Rien de compliqué.

Sauf en potion, ou la création lui demandait toujours un effort de réflexion. Non pas que cela lui était difficile, bien au contraire, elle devait simplement fournir un degré d'attention particulier à la réalisation de la recette - qu'elle mettait toujours un point d'orgue à lire deux ou trois fois avant de toucher aux ingrédients ou à son matériel. Il lui semblait qu'une seule erreur condamnerait tout son travail et l'empêcherait, à tout jamais, de devenir une sorcière accomplie. En outre, Panthéa avait un côté perfectionniste dans son travail, mais elle avait bien du mal à le reconnaître : il s'agissait, à ses yeux, d'une forme de respect face à l'érudition. Or, le perfectionnisme sonnait toujours, dans la bouche des autres, comme un reproche. Elle ne pouvait l'admettre.

Elle s'appliquait à tracer les dernières lignes de conclusion sur le papier qu'ils avaient à rendre pour la fin du cours. Son binôme avait été très compétent, encore une fois, et la fillette était relativement fière de la qualité de la potion qu'ils allaient présenter à leur professeur.
Quand la cloche retentit, elle accompagna son partenaire en souriant jusqu'au bureau de l'enseignant, salua ses amis d'un geste et retourna ranger ses affaires. Le temps qu'elle prenait pour se préparer ou remettre son matériel en ordre lui avait valu, au début de l'année, quelques moqueries, mais tout le monde s'était très vite habitué au style désuet de la petite blonde et à la multitude de rubans qu'elle portait dans les cheveux : rien ne semblait laissé au hasard, tout était assorti et propre.
Même son matériel de classe.

Elle était sur le point de passer la porte lorsqu'une silhouette accrocha son regard depuis le coin de la pièce. Un élève était toujours assis et semblait absorbé par sa lecture. Sans doute n'avait-il pas entendu la cloche. Avait-il seulement pu rendre son devoir à temps ?
Angoissée pour son camarade, elle bifurqua. En s'en approchant, elle reconnu Anathéma. Sans lui avoir beaucoup adressé la parole, Panthéa savait que le garçonnet était au moins autant si ce n'était plus appliqué qu'elle dans la réalisation de ses potions. Elle fut alors certaine que le travail qu'il était en train d'accomplir n'était pas celui du cours, et sa curiosité bondit d'un cran.


"Ana' ...", murmura-t-elle avant de se reprendre. Elle n'aimait pas user de la familiarité tant qu'elle n'y avait pas été autorisée. "Anathéma ? La ... la sonnerie ... Le cours est terminé."
Elle lui adressa un léger sourire, bienveillant et doux. Puis elle tendit le menton vers les parchemins qui recouvraient le bureau de son camarade.

"Sur quoi tu travailles ?"

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"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
22 août 2019, 13:19
Pancréatite  PV. P.J. 
Hypersensible du point de vue sensoriel, il était assez facile de le déconcentrer. Une des raisons pour lesquelles il avait pris en horreur les Sortilèges, notamment à cause de son premier cours. Ce qui pouvait lui donner un certain avantage en terme de préparation des potions : il a un nez, le Ana’. Un nez très performant qui lui cause souvent des malaises quand il se retrouve obligé à partager des lieux communs avec ses petits camarades pré pubères et bourrés d’hormones. Mais un nez qui en contrepartie pouvait différencier les subtilités. C’était un outil très important, en termes de préparation de potions. Etre devant un chaudron, pour lui, ça lui semblait si naturel, si évident. Ce qu’il aurait dû ressentir en tenant une baguette magique. Ce qu’il ne ressentait pas car la simple notion de « ressentir » lui était complètement étrangère. Oh, bien sûr, il n’est pas dépourvu de sentiments. Au contraire même, ça déborde comme un chaudron trop plein. Et le problème, c’est qu’il ne sait pas les gérer ces sentiments. Ça explose de partout sous sa peau et autour de lui, il se sent constamment sollicité. Ce n’est qu’en préparant des potions, en se concentrant sur ses livres ou en dessinant ou jouant du piano qu’il parvenait à trouver une certaine paix, à canaliser tout ce qu’il se passait, à filtrer, tout simplement. Rien n’était évident pour lui, ce qui le complexait immensément. Il se sentait toujours à la traîne, pataud, maladroit. Gauche, même. Ce qui était assez à propos, quand on considérait quelle était sa main dominante.
Mais les potions… C’était un de ses havres de paix. Un cristal d’expérimentation où il se sentait libre, en contrôle. Et c’était important pour lui, le contrôle. Nécessaire, même. Sinon, c’était pour lui source d’angoisse. Et de l’angoisse… Il en avait déjà suffisamment autour de lui, et à l’intérieur de lui. Alors, non merci !

Son corps se balançait au rythme d’une joie apaisée, mêlée à de l’excitation. Il voulait la faire, cette potion. Ou du moins, essayer. Il lisait avec ferveur les ingrédients et avait même sorti son manuel de Botanique et un bestiaire histoire de commencer quelques recherches quand une voix l’interrompit. Le changement dans son comportement était subtil pour des yeux non habitués. Mais il s’était quelque peu tendu, peu habitué à ce qu’on l’interpelle. Il n’avait pas faire grand cas du diminutif utilisé en première instance. Non pas qu’il ne l’ait pas entendu, vu qu’il avait l’ouïe aussi fine que le nez (ce qui lui causait, là encore, de trop nombreux désagréments lorsqu’il se rendait dans la Grande Salle), mais parce qu’il y était assez indifférent. Indifférent et fondamentalement éloigné des pensées des autres, car il ne se sentait pas concerné, même si on s’adressait directement à lui. D’ailleurs, il aurait pu ne pas prêter attention, ne pas répondre tout simplement à la première phrase. Il l’avait entendu, oui, de façon physique. Mais intellectuellement, c’était surtout rentré par une oreille pour sortir par l’autre à la façon d’un courant d’air. Parce qu’il filtrait les informations et estimait que cette première approche n’avait tout simplement aucun intérêt. Allez comprendre pourquoi il n’avait pas d’amis après.

La question qui suivit, cependant, eut le mérite de lui faire lancer un regard en biais. Evidemment, il ne vint pas croiser le regard de sa camarade, dont il avait d’ailleurs oublié le nom. Comme pour tous ses camarades. Il ne retenait que les surnoms qu’il leur donnait. Mais pour ça, il faudrait qu’ils entrent suffisamment en interaction pour qu’il ait le goût de leur donner un surnom. Il ne la regarda pas, pas en face, parce que croiser les regards l’embête, le met mal à l’aise. Et déjà que parler à quelqu’un le met mal à l’aise, si en plus il devait se rajouter une difficulté technique en plus… Il n’était pas rendu. Alors, il se contenta de vaguement regardé la forme étrange et floue qui consistait à représenter métaphoriquement sa camarade avant de lui désigner de sa plume les épines de porc-épic en poudre, nécessaires pour la potion d’Aiguise-Méninge, et représentées dans son Beaulitron.

« - C’est marrant, l’utilisation d’épines de porc-épic pour l’Aiguise-Méninge. Parce que quand t’as des épines dans la tête, ça veut dire la paralysie, pas l’accélération de la pensée. Mais comme c’est réduit en poudre, les effets sont inversés. C’est fascinant. Parce qu’il suffit de transformer la matière, comme ça, pour donner un effet complètement différent de l’utilisation initiale. » Quand on le lançait sur un sujet où il était passionné, à plus forte raison les Potions pour lesquels il entretient une hyperfixation, on ne l’arrêtait plus. « - Pareil, la bile de tatou. Je sais pas si c’est lié aux humeurs. Parce que si c’est le cas, c’est la jaune, donc, de la force et de la violence. M’étonnerait que ça soit la noire, c’est pas la même, même si ça irait bien avec les épines du porc-épic. Mais avec la bile jaune, ça fait effet de stimulant. C’est tellement bien pensé. »

A cet instant, on pouvait nettement discerner de l’admiration pour le travail réalisé avant lui, la découverte et agencement de cette potion. Comme quelqu’un admirant un travail d’artisanat ou une œuvre d’art et qui s’extasie à la fois sur sa construction et ses possibilités. Sa voix au ton d’ordinaire monotone, basse à la limite du chuchotement, aux accents fatigués, semblait prendre un regain de vitalité engendré par une passion toute enfantine. Si bien que ça ne le dérangeait plus tant de communiquer, parce qu’il utilisait surtout ce moyen pour mettre à plat ce qu’il venait de lire. A la façon d’une retranscription, permettant une meilleure compréhension.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
22 août 2019, 15:56
Pancréatite  PV. P.J. 
Il n'avait pas le regard fuyant, le terme n'aurait pas été exact.
Ce n'était pas non plus du mépris.
Panthéa ne connaissait son camarade que de vue, et l'avait observé plusieurs fois à son insu. Elle avait remarqué son comportement atypique, le mouvement de son corps quand il étudiait, sa main gauche qui grattait le papier ... Mais c'était surtout l'isolement d'Anathema qui l'avait frappé de plein fouet, la première fois qu'elle avait vraiment pris le temps de le regarder. Il semblait indifférent à ce que les autres élèves auraient pris pour du rejet, comme s'il ne s'intéressait pas aux autres. Ou plutôt, comme si rien ne l'intéressait vraiment.

C'est pourquoi le changement de ton qu'il adopta en lui parlant des ingrédients qu'il avait devant lui l'interloqua.
Panthéa évoluait dans son monde en essayant d'en comprendre le plus d'éléments possible, à commencer par tous les êtres humains qui le parcouraient. La tâche, loin d'être aisée, lui avait cependant permis de développer un sens aigu de l'empathie et de la compassion. Aucun comportement ne la dérangeait - sauf la violence, lorsque celle-ci menaçait quelqu'un à qui elle tenait particulièrement - et elle ne s'offusquait de rien. Certainement pas d'un regard en biais ou du fait qu'on ne répondait pas directement à sa question. Tout était sujet à questionnement, à analyse, et Anathema, en se montrant sous ce jour qu'elle ne lui connaissait pas, venait de constituer un sujet de curiosité de premier plan.
Elle ne s'attendait pas à ce que sa question provoque un tel engouement chez lui, aussi son étonnement se manifesta sur son visage par un léger haussement de sourcils. Heureusement pour elle, il ne la regardait pas.

Les boucles blondes d'Anathema dissimulait en partie son visage et ne laissait rien percevoir d'une quelconque émotion. De ce qu'elle avait pu voir, de toute façon, ses traits étaient énigmatiques et demeuraient de véritables mystères à ses yeux. Elle était donc convaincue que le regarder ne changerait rien.
Ainsi, tandis qu'il lui énumérait les caractéristiques fascinantes de tous ses trésors - car c'était bien là ce que les ingrédients semblaient être à ses yeux - la fillette avait tiré une chaise et s'était assise à sa table sans même lui demander la permission, légèrement en diagonale par rapport à lui. Non pas qu'elle ne voulait pas être polie, mais elle avait le pressentiment que ce n'était pas le genre de détail qui dérangeait le garçon. Une fois installée, elle regarda la poudre d'épines de porc-épic et la bile de tatou.


"Les épines dans la tête, ça peut aussi dire qu'on est piqué à vif. Comme quand on est curieux, je sais pas. Je n'avais vu ça comme ça les épines de porc-épic. Je veux dire, comme paralysant. C'est bête d'ailleurs parce que c'est leur effet naturel. En même temps j'ai pas encore lu la recette pour l'aiguise-méninge."

Un rapide coup d'oeil au livre qu'il avait ouvert devant lui fut suffisant pour la convaincre que la recette, sans être évidente, n'était pas non plus très compliquée. En tout cas, elle n'était pas au niveau de Felix Felicis. Elle tapota la table devant les ingrédients et s'adressa de nouveau à son camarade :

"Tu voulais essayer de la faire ?"

Ah ! La curiosité. Une bien grande qualité selon Panthéa.
Elle regarda l'état du chaudron d'Anathema puis celui de ses ustensiles. Propres. Elle acquiesça pour elle-même.

"Si tu veux, je peux aller chercher de l'eau."
Et sans attendre sa réponse, elle sortit un tas de feuilles vierges et nota la recette à son tour, tournant très légèrement le livre ouvert dans sa direction. A la recette s'ajoutaient, de temps à autres, des remarques de son propre cru dans les marges, notamment concernant la texture de la potion et la température idéale à laquelle, selon elle, il fallait ajouter chacun des ingrédients mentionnés pour obtenir un résultat convaincant. Certaines lettres disparaissaient sous la pression de sa main, mais elle n'en avait cure.
Il ne s'agissait pas de faire connaissance avec son camarade mais bien de découvrir une nouvelle recette et de prendre de l'avance sur le programme de sa seconde année. L'occasion était trop belle pour la laisser passer : la science, la science avant tout !

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23 août 2019, 10:31
Pancréatite  PV. P.J. 
« - Ah oui, piqué à vif, c’est vrai, sens de l’expression. » Il parlait dans un but informatif. Les informations données par sa camarade étaient d’ailleurs très bien entendues, preuve qu’il n’avait strictement aucun problème d’audition. Au contraire. Il s’intéressait juste à ce qui était important. Ou du moins, ce qu’il jugeait être comme important. Et Panthéa, bien qu’il ne sache ni son nom, ni sa provenance, et qu’il n’en avait à vrai dire pas grand-chose à faire étant donné qu’il ne la connaissait pas (logique), se révélait dispenser des informations intéressantes. Ou, du moins, elle faisait avancer le schmilblick. « - Parfois, c’est évident comme ça. »

Il acquiesce, ou plutôt, impose à sa figure un moment vertical, n’ayant pas même réalisé que la jeune fille avait pris place sur son territoire. Ce n’était pas bien important, pour l’instant. Si chacun demeurait dans son espace vital, il n’y aurait pas de problème.

Il l’écoutait, désormais, l’œil un peu en biais et en tout cas, l’oreille dans sa direction. Mais elle posait beaucoup de questions. Alors, il se contenta d’hocher la tête. C’était une réponse pour les deux. Bien entendu, qu’il voulait faire cette potion. Surtout s’il en avait la possibilité.

« - Du gingembre, des épines de porc-épic et de la bile de tatou. Pis de l’eau, de l’eau. Le timing et le temps de cuisson ont l’air d’être primordiaux pour la réussite de cette potion. »

Loin de sembler effrayé, il avait dit cela avec un sourire qui étirait ses traits, dévoilait ses dents. Ça donnait un peu l’impression d’un masque qui s’étire. Surtout qu’il a la peau souple et élastique, ce qui renforce l’effet sur son visage juvénile, où on lui retirerait bien quatre années, malgré les cernes qui creusaient déjà son regard.

Sans attendre quoique ce soit de la part de sa désormais partenaire qu’il jugeait comme un être indépendant de lui, donc responsable de ses propres actions, il partit récupérer ce qui leur était nécessaire dans l’armoire à ingrédients, sans trop tarder. Il semblait parfaitement savoir où se situait quoi et inversement. C’est qu’avant de faire quoique ce soit, il aimait à observer son environnement, être sûr de lui. Car si le résultat n’était pas parfait, pourquoi prendre la peine de vouloir le réaliser ? C’était absurde. Mais là, il était confiant. Il avait surtout envie d’essayer. D’avoir quelque chose de stimulant entre les mains.
Il revint à la table de travail et disposa les ingrédients comme il avait l’habitude de le faire, par ordre de grandeur. Tout était bien aligné, au carré. Il sortit de quoi moudre en poudre (dit mortier dans le milieu) ainsi qu’une cuillère en bois de ses affaires. Il n’avait pas confiance dans le métal en termes de mélange. Faudrait qu’il se penche sur le sujet un jour.

En disposant leurs outils, son regard s’accrocha aux notes de Panthéa. A son écriture de gauchère caractéristique où il ne put s’empêcher de faire une remarque purement pratique : « - Oh, on ne se gênera pas comme ça. » Signe qu’il avait intégré le fait qu’elle voulait faire la potion avec lui et que ça ne le dérangeait pas. Du moins, qu’il n’allait pas activement chercher à la repousser. « - Tu devrais te mettre à l’hébreu, ils écrivent de droite à gauche, ça sera plus ergonomique pour toi. Parce que nous, tu sais, de gauche à droite. Donc la main appuie sur ce que tu viens d’écrire. Ou alors, tu fais comme moi, t’apprends à écrire des deux mains. » Et le voici qui montre la paume de ses deux mains, à la peau si translucide qu’on en discernait parfaitement le dessin des veines, comme si ça allait expliquer le sens de l’univers. Mais il trouvait son idée d’apprendre l’hébreu tout à fait logique et ergonomique. Et si elle ne prenait pas en compte ce qu’elle lui disait, bah il ne pouvait plus rien pour elle.

Il appréciait, par contre, le fond plus que la forme de ce qu’elle avait écrit et acquiesça de nouveau d’un grand signe de tête, faisant voltiger ses bouclettes, avant de se détourner presque aussitôt, prenant son mortier et les épines dans l’optique de les réduire en poudre. En voyant sa figure frêle et ses bras osseux, on se demandait bien comment il pourrait canaliser suffisamment de force pour réduire des épines en poudre.

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Théana : there's alchemy between us
23 août 2019, 17:34
Pancréatite  PV. P.J. 
Elle l'observa chercher les ingrédients dans les étagères et les armoires de la salle de cours puis les trier devant eux, par ordre de grandeur. Panthéa les aurait trié différemment, par ordre d'ajout à la potion, mais elle ne fit aucune remarque et poursuivit ses notes en silence. Le tri par taille de flacon, elle n'y avait jamais pensé.

Sa plume déposée à côté de ses notes, elle appuya un coude sur la table, le menton dans la main et se mit à réfléchir à la meilleure façon de procéder. Allait-il lui permettre d'utiliser ses ustensiles, ou préférerait-il qu'elle aille chercher les siens ? Elle n'avait jamais travaillé avec lui, aussi ne connaissait-elle pas ses habitudes. Tout n'était que découverte. Mais cela ne la freinait pas, bien au contraire.

Il mentionna l'hébreu comme s'il s'agissait d'une parfaite évidence, et elle réalisa alors que jamais son écriture ne lui avait posé de problème jusque-là. Etait-ce vraiment un souci ? Bien sûr, les travaux écrits de ses camarades droitiers avaient toujours bien plus fière allure que les siens, mais elle avait toujours pensé que le fond prévalait sur la forme, et personne ne lui avait jamais dit quoi que ce soit à ce propos. Ses enseignants avaient-ils tous été trop polis pour lui demander de plus s'appliquer ? Sa famille pensait-elle, comme elle, que cela n'avait aucune importance ? Elle rougit soudainement. Que son camarade lui fasse la réflexion la plongea dans un certain embarras dont elle dissimula les symptômes derrière une longue mèche de cheveux blonds.


"Ah oui ?", parvint-elle à dire en feignant le détachement. "Je ne connais pas du tout l'hébreu. Peut-être que je pourrais dessiner mes lettres comme les Chinois ou les Japonais, j'aime bien dessiner. Ce serait plus facile pour moi, je ne suis vraiment pas douée avec la droite."
Sans s'attarder trop longtemps sur ce qu'elle considérait désormais comme un défaut majeur, elle frotta le côté de sa main dans la paume de l'autre pour atténuer les tâches qui s'y étaient formées.

"Je vais chercher l'eau", déclara-t-elle en saisissant un autre récipient que le chaudron qu'ils avaient en face d'eux. Beaucoup d'élèves préféraient directement remplir le chaudron à la source, mais Panthéa ne trouvait pas cela ingénieux : le dosage, selon elle, risquait d'être faussé. En outre, elle ne s'était jamais senti la force de transporter son chaudron plein d'eau du robinet à sa table de travail sans risquer d'en faire valser les trois-quarts au sol. Il lui aurait fallu tout recommencer. Une inestimable perte de temps.
Et puis, de cette façon, si Anathema refusait qu'elle utilise le même chaudron que lui, elle pourrait toujours s'en servir pour le sien.
Une fois son récipient plein, elle le déposa à côté des flacons en faisant attention de bien l'en distinguer, conservant un espace assez large entre eux. Il était impératif de tout avoir sous les yeux, mais il ne fallait pas prendre le risque de renverser quelque chose en voulant en attraper une autre.

Elle conserva ensuite une position debout, un genou nonchalamment reposé sur sa chaise vide. De petite taille, Panthéa se sentait naturellement plus à l'aise lorsqu'elle pouvait tout atteindre sans devoir s'affaler sur la table.

"Est-ce que le volume d'eau est précisé ?", demanda-t-elle en même temps qu'elle parcourait ses notes du regard. Rien n'était mentionné, mais une phrase avait retenu son attention en mentionnant que le volume total de l'eau devait atteindre environ le nombre suffisant de doses de potion souhaitées pour le résultat final. Elle se mordit la lèvre dans un instant de réflexion.

"Il est dit qu'il faut prévoir l'eau en fonction du nombre de flacons qu'on veut faire.", dit-elle à Anathema en tournant la recette vers lui et en soulignant la ligne concernée avec son index. "On en fait combien ? Deux ? Une chacun ? Ce serait logique."
Après tout, s'ils effectuaient le travail à deux, ils méritaient une récompense égale.

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"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
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27 août 2019, 18:51
Pancréatite  PV. P.J. 
Question poudre, tout était une question de mesure. Et de force, évidemment. Ça pêchait un peu plus de ce côté-là, il n’allait pas le cacher. Il lui fallait simplement un peu plus de temps pour parvenir à un résultat lorsque cela concernait une activité physique. C’est pour cela qu’il préférait tout moudre avant de mettre l’eau à chauffer pour leur préparation. Car tout serait une question de timing et d’efficacité. Et pas question d’utiliser de la poudre déjà moulue. Généralement, c’était pas très frais, ça attendait déjà depuis quelques temps dans un placard. Valait mieux être prudent, avec les risques de contamination. Surtout que les poudres, c’est des granulés, donc ça s’envole. Donc, ça pouvait faire rater l’intégralité de leur potion.
Donc, il s’échinait à moudre des racines de porc-épic dans son mortier, malgré sa constitution qui donnait l’impression qu’il allait faire un malaise, dès qu’on lui demandait quelque chose de plus physique que simplement se rendre d’un point A à un point B en ignorant l’intégralité de la population scolaire sur son passage.

Et tout à son ouvrage, il aurait pu ne pas remarquer le fait que sa camarade lui parlait, qu’elle était parti chercher de l’eau dans son petit récipient, de façon assez ergonomique, d’ailleurs. Mais un détail le fit tiquer. Suffisamment pour qu’il continue ce qui semblait être un début de conversation. « - Le chinois ? Le japonais ? » Si on prêtait suffisamment attention, peut-être pourrait-on voir un sourire étirer ses lèvres, tendre sa peau souple, dévoiler quelques dents blanches. Il avait le sourire un peu comme un chien qui étire ses babines. Un peu comme quelqu’un qui teste un masque de chair et essaye de s’y habituer. Ça semblait pas très normal, pas très naturel. Et pourtant, le sentiment y était. Il était amusé par la remarque de sa camarade. « - Mais ça s’écrit de haut en bas, le chinois, et suit le sens de droite à gauche. Comme le japonais. Ça n’a rien à voir. »

Il aurait presque pu lever les sourcils, mais se contentait de garder cette face en semi-sourire maladroit, tout en appuyant pour moudre correctement ses épines. Ça l’avait amusé, sa remarque. C’était tout de même plus simple de devenir ambidextre. Les gens étaient vraiment bizarres.
Pas un l’instant, cela lui venait à l’esprit que c’était peut-être lui, le plus différent des deux. A quoi cela servait-il d’y penser ?

Il releva sa tête de bouclettes, qui déjà ne souriait plus et avait repris son expression indifférente (parce que ça demandait quand même beaucoup trop d’efforts de sourire), lorsque sa camarade poussa la recette dans sa direction, l’obligeant à regarder ce qu’elle indiquait. Surtout que, là encore, il avait un truc à y redire, et montra d’ailleurs trois doigts face à Panthéa, tandis qu’il observait la recette.

« - Assez pour trois. C’est le chiffre de l’équilibre. En triangle. Plus logique. Surtout si on veut en donner un échantillon à notre professeur. Ou pour tester. »

Parce qu’il leur faudrait bien quelqu’un pour leur dire s’ils avaient ratés ou non. C’était pas toujours évident à évaluer. Surtout de la part de deux enfants en première années qui, bien que passionnés, n’étaient pas à l’abri de se tromper dans les doses, le timing ou le sens de la touille. Avoir un tiers parti s’avérait donc important.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
04 sept. 2019, 11:55
Pancréatite  PV. P.J. 
Un éclat. Une anomalie. Un détail qui lui sauta aux yeux comme une sauterelle verte dans une décharge pleine de boue.
Anathema semblait sourire. Ou ... montrer les dents ? L'avait-elle froissé ? Vexé ? Non ! En y faisant bien attention, l'angle formé par les lèvres creusait une fossette dans la joue du petit garçon. Le ton même qu'il avait pris pour lui répondre semblait légèrement différent de son timbre de voix habituel. La tonalité montait subtilement en fin de phrase. Etait-ce ... de l'amusement ?
Panthéa fut prise de doute. D'ailleurs, la remarque finale aurait pu ressembler à de la moquerie pure, mais elle y pressentait autre chose. Un échange. Une conversation timide.
Elle n'y croyait pas.

Pourtant son camarade décrochait déjà. La neutralité figea de nouveau les traits de son visage comme dans un marbre taillé au millimètre près. Les boucles blondes qui lui tombaient devant les yeux ne dissimulaient plus sa placidité. Alors, tandis qu'il rectifiait ses suppositions quant au nombre de fioles qu'il leur faudrait créer, elle tenta de relancer les dés de la discussion.


"Je voulais dire, pour le dessin ...", non, mal parti. La justification ne servait à rien. "Trois, c'est d'accord."

Face aux étagères, à la recherche de trois fioles de même taille, Panthéa se creusa les méninges à la découverte d'un sujet qu'ils pourraient avoir un commun ou qui, au moins, avait une chance de provoquer de nouveau l'amusement de son camarade. Elle ne le connaissait pas assez. En vérité, elle ne le connaissait pas du tout.
Même les discussions avec Azaël lui semblaient bien plus naturelles et aisées que celle-ci, et pourtant le jeune Serdaigle lui avait, lui aussi, posé beaucoup de difficultés dans les débuts.

Elle retourna à la table de travail et déposa les fioles en ligne, dans un coin, afin de ne pas perturber la zone de préparation de la potion. Elle les rapprocherait quand ils en auraient fini.
Anathema semblait si fragile. Panthéa ne doutait pas des efforts qu'il devait fournir pour réduire les épines de porc-épic en poudre, mais elle savait qu'on n'enlevait pas son travail à un élève comme ça, même si l'intention était bonne.


"Parfois je mouds pendant tellement de temps que j'ai des ampoules aux mains. Enfin, maintenant ça va, le geste vient plus facilement. J'arrive à avoir de la poudre très fine grâce à une technique que ma grand-mère m'a apprise." Elle fit une pause, comme au théâtre. Quelques secondes. Le temps que les graines de l'idée germent en lui.

"Tu veux que je te montre ?", demanda-t-elle ensuite sur un ton qui se voulait le plus neutre et innocent possible. Il n'était pas question qu'elle le laisse s'épuiser. Panthéa était certes chétive mais ses jeunes années de bagarre avec son frère ainsi que les longs après-midis passés à nager dans la mer lui avaient conféré bien plus de force que son camarade. En outre, elle n'avait pas menti sur le geste et était parfaitement consciente de son efficacité en la matière.

Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il la laisse faire. Et sinon, c'était tant pis, elle s'occuperait de l'eau et du reste des ingrédients en attendant.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
16 sept. 2019, 18:52
Pancréatite  PV. P.J. 
Il appuyait, méthodiquement, avec volonté. En essayant d’y mettre un peu plus de force à chaque fois, mais ça ripait. L’idée du geste était comprise mais pas le geste en lui-même. Et trop perfectionniste, il ne pouvait rester sur un échec ou sur une imperfection. Alors il perdait du temps, et de l’énergie. Déjà, il sentait ses bras le lâcher. Ou du moins, ses muscles et ses articulations se faire progressivement de plus en plus douloureux.

Il acquiesçait de loin, à ce que lui disait sa camarade, restant surtout concentré sur sa tâche. Mais un craquement au son habituel pour lui et tout à fait reconnaissable lui fit s’arrêter dans sa tâche un instant. Le temps de se masser le poignet de sa main libre. Tirer peut-être un peu pour remettre les articulations en place. Remonter un peu quand il appuyait sur la chair, essayant le plus possible de sentir la présence rassurante de ses os sous le tissu. Un geste de réconfort. Et de concentration.

Un regard, un changement de degré, une bouclette qui se déplace et le voici à regarder en biais sa comparse pour la préparation de leur potion. Il semblait qu’il faisait la moue, un bref instant. Ses sourcils sont froncés, aucun doute là-dessus. Mais est-ce à cause de la douleur ou la contrariété de ne pas pouvoir accomplir une tâche seul ?

Heureusement, la formulation de la question le pousse à considérer cette dernière. Et après un autre « crac » sonore et articulaire, il finit par opiner doucement du chef couronné de boucles en direction de la jeune fille. La proposition est intéressante et s’il pouvait apprendre une nouvelle technique afin de moudre plus efficacement les ingrédients, il ne disait pas non.
Ainsi, il poussa doucement le bol et le mortier vers sa droite (presque un peu appréhensif dans son geste, tant cela était délicat), pour qu’elle puisse les utiliser. Son regard était fixé sur le bol et sur les gestes à venir tandis qu’il continuait son massage automatique.

« - Elle est potionniste ? »

La grand-mère, évidemment. C’est ce qui avait retenu son intérêt, que l’on pouvait d’ailleurs clairement discerner dans sa voix. Ce serait intéressant d’en savoir plus auprès d’une personne exerçant le métier qu’il aimerait lui-même exercer une fois son diplôme en poche. Ça pourrait presque être le début d’une conversation, voire d’un échange cordial. Pour le moment, en tout cas, il semblait prêt à tolérer cette éventualité.
Il fallait bien un début à tout.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
08 oct. 2019, 09:22
Pancréatite  PV. P.J. 
Les mains tendues vers le mortier qu'il faisait glisser vers elle, Panthéa ne put retenir un léger sourire de satisfaction. Sa stratégie avait fonctionné, aussi était-elle doublement soulagée : Anathema n'avait pas pris sa proposition en grippe et il ne courrait désormais plus le risque de se blesser en réduisant les épines de porc-épique en poudre. Elle n'avait vexé personne et sauvé tout le monde. La victoire était immense.

Tandis qu'elle s'appliquait à reproduire les gestes de sa grand-mère avec une rigueur quasi rituelle, Anathema lui demanda si cette dernière était potionniste.

"Euhm ... P-pas vraiment ..."

La fillette entendait son bégaiement refaire surface alors qu'elle tentait de trouver la meilleure formulation possible à une réponse qui n'était pas évidente à donner. Comment expliquer à un camarade à qui l'on vient à peine de faire tolérer sa propre présence que sa grand-mère n'est pas du tout potionniste, simplement une excellente cuisinière qui communique avec les esprits à ses moments perdus, tout en se renseignant sur la légitimité des exorcismes et des dogmes religieux dans un monde où sorciers et moldus se côtoyaient ? Car Rhéa n'était pas une sorcière, pas même la lointaine descendante de l'une d'entre elle. Panthéa avait hérité des pouvoirs de son père, mais les lubies de sa grand-mère, aussi communes soient-elles pour un sorcier - la fabrication de potions et de philtres, entre autres - ne l'étaient absolument pas pour le commun des Moldus.
Comment expliquer tout cela sans passer pour quelqu'un d'excessivement compliqué ? Sans doute en avouant la vérité, pure et simple.


"Ce n'est pas son métier, elle n'est pas sorcière.", expliqua-t-elle tout en broyant les épines avec un geste sûr. Elle promenait son pilon en petits cercles au fond du mortier, et les agrandissait parfois pour s'assurer d'écraser la totalité des épines qui s'y trouvaient. Plus elle progressait, plus son geste se faisait rapide. "Mais elle fait elle-même ses propres remèdes, ou ses propres poudres pour ... pour communiquer avec les ... avec l'au-delà."

La poudre fût prête au bout de longues minutes, plus fine que jamais. Panthéa passa le bout de son index sur le rebord du mortier, y amassa un peu de poussière d'épines et la porta à son regard pour juger de sa finesse de plus près. Satisfaite, elle repoussa le tout vers son camarade afin qu'il puisse lui aussi juger la qualité de son travail.
"Mais si elle avait été une sorcière", reprit-elle, soucieuse de défendre l'image de sa grand-mère qu'elle adorait, "elle aurait sans doute été une excellente potionniste. J'aimerais bien être aussi douée qu'elle."

Sans doute Anathema se fichait-il pas mal de Rhéa, maintenant qu'il savait qu'elle n'avait rien d'une sorcière, encore moins d'une potionniste. Mais Panthéa était jeune et encore passablement soucieuse du qu'en dira-t-on. Rétablir la réputation de sa grand-mère lui tenait particulièrement à coeur, même auprès de ceux qui n'en avaient rien à faire.

Elle s'assura une dernière fois que tous les ingrédients nécessaires à leur préparation se trouvaient sur la table et décida d'allumer le feu sous le chaudron.

"Prêt ?", demanda-t-elle à Anathema dans un sourire. Si le timing était primordial pour la réussite de la potion, ils se devaient d'être parfaitement coordonnés. Aussi relut-elle consciencieusement ses notes tandis que l'eau chauffait, afin de s'assurer de l'ordre d'incorporation des ingrédients.

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