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05 mai 2020, 00:17
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
Avec @Phénicia Greene

9 AVRIL 2044 - En matinée
COULOIR PRÈS DE LA SALLE DE POTIONS

Quoi de mieux qu’une balade dans les sous-sols ? L’humidité, le froid, les odeurs de moisissures, autant de choses qui faisaient se demander à Bad ce qui lui avait pris de venir ici ce matin. La tête ailleurs et se laissant aller au rythme de ses pérégrinations, il avait fini par se retrouver dans le couloir près de la salle de classe où était enseignée le cours de Potions.

Il n’y avait personne ici si ce n’est deux garçons qui quittaient les lieux en courant et en riant dans un grand tumulte. Rien n’agaçait plus Bad que les gens qui manquaient de savoir vivre et qui ne faisaient pas attention au respect des autres. C’est les sourcils froncés et l'air légèrement agacé qu’il continua d’avancer le long du couloir. Il s’apprêtait à prendre l’escalier menant au rez-de-chaussée lorsque un bruit le fit s’arrêter.

Un coup sec comme lorsque l’on frappe à une porte. Bad, qui pensait être seul, lança alors des coups d'œil dans toutes les directions à la recherche du responsable de ce bruit. Il n’y avait personne. Le rythme de son cœur s’accéléra soudainement et il commençait à avoir chaud malgré la fraîcheur du lieu.

Quelques secondes d’inquiétude plus tard, il essaya de retrouver son calme et de se concentrer. D’où pouvait bien provenir ce bruit ? De sa droite, lui semblait-il. En tournant les yeux de ce côté, il ne vit qu’un vieux placard à balais fermé par un cadenas plutôt grossier. Ça ne pouvait pas venir d’ici, à moins que … Non, il n’y croyait pas. Se pouvait-il qu’on ait enfermé quelque chose là-dedans ?
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6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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05 mai 2020, 19:08
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
"Ténèbre"
Voilà ce qui entourait Phénix.Les Ténèbres étaient en fait comme l'Ombre de la petite fille, son passé plus exactement. Récemment, les différentes rencontres qu'avaient pu faire la rouquine alimentaient sa Lumière. Mais là, la situation différait, l'obscurité ne provenait pas d'elle. Assise dans le noir elle ne voyait rien. Pas même un filet de lumière lui parvenait, seul le claquement sinistre des semelles pressées contre la pierre perdurait.

A quoi pensait-elle en descendant dans les sous-sols du château ? Elle n'en gardait aucun souvenir, son esprit devait être embrumé par le flot de ses pensées. L'air humide dérangeait quelque peu l'Irlandaise, l'odeur légère de moisissures ne la faisait pas non plus rêver. Un imposant placard attira son regard, elle aborda le meuble et jeta un bref coup d'oeil vers son contenu dans l'espoir d'apercevoir plus que de vieux balais. Evidemment ce fut une déception. Une porte du placard était fermée tandis que l'autre, ouverte, masquait presque l'entièreté du corps de Phénix, ses pieds restaient cependant visibles.

Des éclats de rire fusèrent et se rapprochèrent en courant. Les propriétaires de cette joie ne semblaient pas avoir remarqué la Serdaigle car, dans son élan, l'un d'entre eux heurta violemment la porte restée ouverte. La rouquine tomba et rencontra le fond du meuble à une vitesse presque surprenante. Suite au choc, elle resta évanouie quelques minutes, rien de grave. Cependant, durant le laps de temps que son silence avait laissé filer, un cadenas en avait profité pour verrouiller l'Irlandaise.

Un bruit sortit Phénix de sa torpeur. Elle tenta de percer les ténèbres omniprésentes mais n'y parvint pas. Une mèche poisseuse collait à son front, en la retirant ses doigts touchèrent du sang, la rouquine en déduit qu'elle s'était certainement ouvert l'arcade dans son plongeon. Elle décida que la priorité se trouvait ailleurs et se redressa. Ses jambes vacillèrent sous son poids mais elles tinrent bon. Le meuble ne laissait pas même la moindre petite lueur rentrer. Phénix poussa la porte mais celle-ci ne bougea pas. Elle était décidément bloquée, dans l'attente et le noir. Uniques cadeaux que lui offrait sa situation.

Phénix cogna le meuble pour que quelqu'un vienne la sauver. Au début elle toquait légèrement puis au fur et à mesure elle se mit à réellement frapper le placard, s'enfonçant des dizaines d'échardes dans les mains. Des pas se rapprochèrent. Et, après mûre réflexion, la Serdaigle songea qu'un élève l'avait sûrement enfermé volontairement et qu'il pouvait encore être là. Elle tenta sa chance et se racla la gorge. Le son rauque résonna doucement dans la pièce. Si elle souhaitait faire peur à son potentiel sauveur elle avait réussi avec succès. Elle inspira longuement et s'étouffa, elle suffoquait. Finalement, abandonnant l'idée que qui que ce soit la trouverait , elle se laissa tousser bruyamment.


@Bad Eaven

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Edmund n'est pas un elfe libre
06 mai 2020, 01:08
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
Le bruit se répéta une nouvelle fois. Bad sentait ses jambes flancher sous son propre poids. La peur l’avait gagné peu à peu. Elle se répandait dans les moindres recoins de son corps tel un poison. Le courage n’était pas sa plus grande qualité. La témérité non plus. Il fixait à bonne distance cette porte de placard. De toute manière, il ne pouvait n’y s’en approcher ni s’en éloigner, son corps refusant de répondre. Il n’arrivait plus à réfléchir. La chaleur qui l’avait envahi quelques minutes plus tôt se transformait désormais en une sueur froide qui lui parcourut l'échine. Il sentait son corps baisser en température comme s’il cherchait à disparaître, comme s’il avait abandonné l’idée de combattre ou de fuir.

Mobilisant ses dernières capacités intellectuelles encore en état de marche, il réfléchit. C’était un animal qui était enfermé, il en était persuadé. Un très gros animal tant la violence des coups était puissante. Qui aurait pu l’enfermer ? Pourquoi ici ? Mais surtout pour quelles raisons ? Il y avait quelque chose d’anormal. Bad le sentait mais il n’arrivait pas en définir la cause. La Bête cogna à nouveau.

L’ambiance poisseuse de ce couloir et la solitude n’arrangeait rien à la situation mais Bad sentait qu’il devait réagir, intervenir dans la mesure de ses capacités. Reprenant petit à petit conscience de son corps et de son environnement, il décida de garder ses distances avec la Bête. Prenant une grande et profonde respiration, il mobilisa le peu de sang-froid qui lui restait. Visant le bas de la porte, il voulait découper sur quelques centimètres le coin de la planche afin d’observer l'animal. Pour ne pas exciter la créature enfermée, il murmura à voix basse :

« Diffindo. »

Mais alors que le bas de la porte se fendit laissant pénétrer dans le placard une fine raie lumineuse, Bad entendit un raclement rauque. La Bête avait l’air furieuse. Sur le coup de la surprise, le jeune garçon fit un pas maladroit en arrière tombant sur les fesses et lâchant sa baguette. Cette dernière roula sur le sol pavé pour s’arrêter à une trentaine de centimètres du placard.

« Mince … »

La peur l'envahit de nouveau.
Dernière modification par Bad Eaven le 09 mai 2020, 15:36, modifié 1 fois.

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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06 mai 2020, 17:14
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
"Douleur"
C'était une chose personnelle à chacun et à chaque situation. Selon le contexte, une simple égratignure peut rester douloureuse plusieurs jours alors que pour certains, cette douleur les accompagne. Amie ou ennemie ? Un jour, elle soulage tes peines pour que tu penses à autre chose, et le suivant elle te poignarde dans le dos. Mais il y encore une alternative : le stress.

Phénix décida de prendre le temps de contempler les dégâts de son anxiété. Maintenant qu'elle y pensait, elle sentait du sang chaud glisser de son arcade pour échapper à la blessure. Du sang ! La rouquine respira longuement mais rien à faire, son souffle restait court et saccadé. Ténèbre se rapprochait avec en main, les images morbides du sang de son passé. Les yeux exorbités, elle tâchait de contrôler ses spasmes sans trop de conviction. Puis, elle scella ses paupières et songea à cette nuit dans la tour, elle s'était jurée que Lumière reprendrait ses droits. Lors de sa promesse, il y avait un témoin, qui d'une certaine façon, l'obligeait à la tenir. Elle déroula son dos et se calma. La rouquine pressa son front sur les portes closes et regarda ses mains. Elle ne voyait rien, elle se doutait seulement que ces dernières devaient désormais être pourpres.

Le souffle fuyant fit alors son entrée. Une personne se trouvait donc bien à l'extérieur. Surement un élève.
"Il m'a entendu, c'est sûr. S'il ne réagit pas, c'est qu'il sait. Qu'il m'a lui-même mit sous clé." songea l'Irlandaise.
Ses soupçons se confirmèrent lorsqu'un éclair de lumière vint percuter le bas du meuble. Elle s'était décalée juste à temps. Ses oreilles bourdonnaient et des pas lourds se faisaient entendre. A moins que ce ne soit son coeur qui tambourinait dans sa poitrine. Un filet discret de lumière chatouilla les chevilles de la Serdaigle. De l'air frais ! Certes, l'odeur de moisissure des sous-sols persistait mais maintenant, elle pouvait voir et respirer librement. Elle s'accroupit près de la fente.

Trois doigts. Elle ne pouvait y passer que trois doigts. Par simple curiosité elle risqua un regard vers le couloir. Son champ de vison se limitait à une petite baguette en bois clair et un peu plus haut, les pieds de ce qui devait être son propriétaire. Dans sa naïveté, elle glissa dans la fente une main ensanglantée en s'enfonçant de nouveau des échardes dans la chair. Elle grimaça instinctivement puis chercha du bout des doigts la baguette. Ce fut un échec car elle rentra sa main, en prenant soin cette fois, de ne pas l'abimer plus encore. Seul restaient des gouttes pourpres et un mouton de poussière, uniques témoins de son passage.


@Bad Eaven

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Edmund n'est pas un elfe libre
07 mai 2020, 00:42
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
Bad ne pouvait s’approcher davantage du placard. La Bête le sentirait s’il tentait de récupérer sa baguette. Il avait du mal à respirer comme si une chape de plomb reposait sur son torse. Il n'arrivait plus à remplir entièrement ses poumons d’air. Il suffoquait et avait le souffle court. L’angoisse l’envahissait et il ne pouvait lutter. Sans sa baguette, il se sentait nu, vulnérable. Réagis Bad, se dit-il intérieurement. La Bête est enfermée, elle ne peut pas t’atteindre. Il tentait par tous les moyens de se rassurer, de se calmer quitte à se voiler la face. Alors, qu’il allait tenter de se relever ce qu’il vit lui donna un haut-le-cœur.

Des doigts puis une main ensanglantée se glissait douloureusement par l’interstice que son sort avec créé quelques secondes auparavant. Il ne put se retenir et eut juste le temps de tourner la tête pour vomir. La Bête était en train de dévorer un être humain qui tentait de s’enfuir. La vue de Bad commençait à se voiler et sa vision rétrécissait. Il était en train de s’évanouir. Son angoisse disparaissait, il commençait à se sentir bien.

C'est le choc de son crâne sur le sol qui lui fit reprendre connaissance. Pendant quelques secondes, il ne sut plus où il se trouvait, l’esprit embrumé. Mais rapidement tout lui revint en tête. Le placard. La Bête. Sa baguette. Le festin humain. Comment un animal mangeur d’hommes pouvait avoir été nourri et enfermé dans un placard. Il y avait forcément un complice extérieur. Que voulait cette personne ? Nourrir la Bête ? Ou se débarrasser d’êtres humains ? Comment cela pouvait-il arriver à Poudlard ? C’était impossible. Était-il dans un cauchemar sanguinaire ou alors se trompait-il depuis le début ? Beaucoup de questions et peu de réponses. Bad devait trouver un moyen d’en obtenir.

Il approcha lentement du placard, à quatre pattes, retenant sa respiration. Ses genoux frottant les pavés lui faisaient mal mais la douleur à la tête était plus forte encore. Il devait cependant en faire abstraction pour le moment. Faire preuve de discrétion, ne faire aucun bruit. La Bête a mangé, elle devrait être plus calme, se dit le jeune garçon tout en avancement discrètement. Plus que deux mètres. Il voyait distinctement des gouttes de sang tachées le sol au pied de la porte du placard. Plus qu’un petit mètre. Il commençait à devenir rouge sous le manque d’air. Il tendit le bras touchant du bout des doigts sa baguette. C’est à ce moment qu’il la vit.
Dernière modification par Bad Eaven le 09 mai 2020, 15:36, modifié 2 fois.

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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07 mai 2020, 12:21
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
"Peur"
Le plus beau courage est de l'admettre. Percer ses propres faiblesses. Valser avec elles au lieu de les enterrer toujours plus profondément dans les abysses de son âme. La fille le savait très bien et apprivoisait ses peurs au quotidien. Alors pourquoi ? Pourquoi son corps frêle tremblait-il comme un navire dans la tempête ?

Phénix abandonnait. Elle chutait sur le sol de l'armoire. Allongée ainsi, un oeil en face de la fente, elle se laissa bercer par son inquiétude. Les larmes, pluie-du-corps, roulaient sur les joues rebondies de la fillette. Phénix ne put s'empêcher de plisser les yeux. Dans la pénombre ambiante, les perles salées scintillaient. Elles scintillaient beaucoup, peut-être trop. La Serdaigle comprit: plus une larme brille plus le néant intérieur est profond. Elle avait beau se mentir à elle-même, elle était brisée. La tristesse l'avait quitté, mais les traumatismes sournois et les angoisses malicieuses demeuraient immuables.

Même les yeux fermés elle dansait dans les étoiles, courait entre les astres et contemplait la Lune. Le bruit d'une tête rencontrant le dallage résonna à son tour dans une mélodie morose. Phénix sursauta, sa torpeur s'enfuyait trop brusquement."Reviens là toi. J'ai besoin de toi. Je ne veux pas affronter la réalité et l'obscurité de ce lieu ". Ses pensées la guidèrent vers une autre, la faiblesse était-elle un défaut ? Non. La faiblesse marquait juste une existence trop violente, rien de plus. La pluie-du-corps tombait lentement sur le sol du placard. Au sol, les gouttes se remplissaient de chaos, un mélange de gris poussière et de pourpre. C'était beau. Phénix voulait observer à l'infini ces galaxies splendides.
Son corps continuait donc de la faire pleuvoir pour exaucer un souhait silencieux.

La lueur de la fente faisait briller les yeux de la petite fille. Ces deux fenêtres azures reflétant les larmes de son âme. La douce lumière ne lui léchait plus la peau. Rien. Ouvrant ses yeux entièrement elle retient sa respiration. Une immensité verte la scrutait. Une émeraude. Une couleur singulière qu'elle appercevait pour la deuxième fois seulement. Au début, elle sentit la poigne du garçon-solitaire et la chaleur du Caloroscope dans ses paumes. Mais ensuite elle s'étrangla. Ce pouvait-il qu'il l'ait lui-même enfermé là ? "Non, c'est impossible." déduit-elle facilement. L'Autre Serdaigle ne pouvait pas se trouver ici. Avec du recul, plusieurs personnes devaient avoir un regard vert. En face, une présence. Qui ? Pas la moindre idée. Pourquoi ? Pas la moindre idée. Mais plus encore, pourquoi cette crainte et cette surprise dans ses yeux ? Toujours un silence.


@Bad Eaven

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Edmund n'est pas un elfe libre
09 mai 2020, 00:07
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
Il l’aurait reconnu entre tous. Ce regard azur profond empli de larmes, il l’avait déjà vu. Dans un autre lieu, dans d’autres circonstances. Il ne pouvait y croire, il ne pouvait l’accepter. Pourquoi elle ? Pourquoi l’avoir donné en pitance à la Bête ? Qui pouvait être aussi cruel et froid pour cela ? Il sentit son coeur se briser dans sa poitrine répandant ses morceaux sur le sol glacial du couloir. Il resta là, allongé sur ce sol froid et poisseux à contempler ce regard qui allait s'éteindre. Il ne pouvait se résigner à lui adresser ses adieux.

Soudain, l’oeil bleu cligna. Se pourrait-il que …, se surprit Bad avec espoir.

« Phénix ? », osa-t-il en espérant de tout son être entendre la voix de la jeune fille.

Il n’avait plus peur maintenant. Son amie était en danger et il sentait le sang monter en pression dans son corps. Son coeur avait repris sa place et battait à tout rompre dans sa tête. Sa vue se rétrécissait encore une fois mais sous le coup de la colère maintenant. Il devait la sortir de là et affronter la Bête. Il se fichait des conséquences pour lui. À cet instant, il se fichait de tout.

Il n’attendit pas de réponse et tout en ramassant sa baguette, Bad se redressa de tout son long et fit face à cette porte qui l’avait tant terrifié. C’était terminé la peur. Il était prêt à tout pour aider la belle rousse. Il ne devait pas penser à ce que la Bête lui avait fait subir. Levant sa baguette, il s’écria, d’une voix forte mais incontrôlable, en direction de la serrure :

« Alohomora ! »

Un cliquetis puis le cadenas qui se libère. Il s’approcha du dernier pas qui le séparait de la porte mais avant d’avoir poser sa main sur la poignée, elle s’ouvrit vers lui.

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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09 mai 2020, 19:29
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
"Patience"
Elle est l'art d'espérer. Elle est belle et réfléchit. Elle est l'arme des forts et la clé de la délivrance. Seulement, Phénix était faible et elle le savait. La patience lui apparaissait comme une de ses plus grandes qualités mais étrangement elle n'en pouvait plus d'attendre. Ténèbre l'oppressait de plus en plus. D'ailleurs combien de temps avait filé depuis sa séquestration anonyme ?

Le regard continuait de la transpercer. La pluie-du-corps continuait à fuir et à lui embrumer la vue. Elle se perdait dans les limbes de son esprit. Elle commençait à sombrer. Le regard vert devenait flou comme une peinture abstraite. Elle cligna rapidement des yeux pour se ramener à la réalité. La personne se recula et Phénix reconnut Bad. Un joli brun, cheveux bouclés, nez retroussé et grand regard émeraude. Oui, il était là. Il murmura son nom avec une inquiétude non dissimulée. La jeune fille voulait répondre mais les mots n'atteignaient pas ses lèvres. Au lieu de ça elle battit des paupières et remua sa bouche en silence. Son attitude changea, il se redressa et attrapa sa baguette avec empressement. Il la dirigea vers le placard. Le coeur de l'Irlandaise tambourinait dans sa poitrine, il s'affolait. Qu'allait-il faire. L'achever ? Non, il semblait vraiment préoccupé.

"Alohomora". Ce mot innocent fut prononcé par le Serdaigle. Un cliquetis indiqua que le cadenas s'ouvrait et un bruit mat retenti lorqu'il chuta. La rouquine revivait. Elle était libre. L'attente avait duré une éternité mais elle pouvait désormais sortir. Elle respira une dernière fois et poussa la porte de sa main. Les gonds rouillés accueillir cette ouverture dans un grincement mécontent. Elle franchit le seuil et sursaute en voyant Bad juste là, à quelques centimètres de la sortie. Elle avala la distance qui les séparait mais ses jambes faibles et engourdies la firent chuter au sol. Elle ne parvenait pas à marcher. Elle observa ses mains et le sang qui gouttait de son front, en accord avec ses larmes."Tu t'es mise dans un piteux état chéri" lui chuchotait sa conscience. Dans un dernier effort elle s'éclaircit la gorge et lui dit: "Merci Bad. Vraiment."
Faute de pouvoir se lever elle s'assit plus confortablement et sourit timidement à son sauveur.


@Bad Eaven
Dernière modification par Phénicia Greene le 11 mai 2020, 10:14, modifié 1 fois.

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Edmund n'est pas un elfe libre
11 mai 2020, 00:31
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
La porte grinça libérant la jeune rousse. Elle s’écroula devant Bad après avoir fébrilement parcouru la courte distance qui les séparait. Elle est vivante, soupira le garçon soulagé. Et entière … Alors que Phénix épuisée fixait ses mains déchirées, tristes réceptacles des gouttes de sang qui coulaient de son front, Bad s’agenouilla devant elle. S’assurant que la jeune fille tenait le choc, le brun regarda par dessus son épaule prêt à voir la Bête surgir. Mais rien ne vint. Le placard était vide. Qu’était-il arrivé à Phénix ? D’où lui venait toutes ses blessures ? Que faisait-elle enfermée ici ? Alors qu’il cherchait ses réponses, la jeune fille, la gorge sèche, l’interrompit dans ses pensées:

« Merci Bad. Vraiment. »

Laissant de côté ses réflexions, il revient à celle qui était assise devant lui. Il l’a vit sourire. Un sourire sincère et reconnaissant. La résilience que Phénix dégageait revint à Bad comme un boomerang. Comme lors de leur première rencontre, la force qui émanait d’elle troubla le jeune garçon. Toujours à genoux, il prit délicatement ses mains ensanglantées dans les siennes et les fixa de longues secondes, silencieux, le visage figé. Il se tourna finalement vers Phénix, le regard dur.

« Qui t’a fait ça ? »

Il ne parlait pas des blessures physiques mais de celles qu’on avait infligées à son âme. Des blessures profondes et difficiles à guérir. Bad comprenait maintenant la situation. Il n’y avait jamais eu de Bête dans le placard, il s’était fourvoyé. Mais pourtant cette bête existait. Elle déambulait dans le château fière de son acte. La vengeance ne résout rien. Tu n’aideras pas, Phénix comme ça. Toutes ces pensées rationnelles, Bad les ignora. Il n’avait qu’un seul désir : retrouver cette bête et lui faire payer son acte odieux. Il haïssait ceux qui répandaient le Mal, qui volontairement blessaient. Il était capable de basculer dans leur monde pour les combattre. D’utiliser leurs armes. Il le ferait pour Phénix. Il le ferait parce qu’il ne pourrait pas se contrôler. Toutes ces émotions qui l’avaient traversées depuis qu’il était arrivé dans ce couloir avaient brisé ses limites. Relâchant doucement les mains de Phénix sur ses cuisses, il plongea son regard dans les yeux bleus de la jeune fille :

« Dis-le moi. Qui t’a fait ça ? »

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11 mai 2020, 13:58
De l'autre côté ...  PV P.Greene 
"Amour"
La chose la plus apaisante en ce monde, c'était quand quelqu'un embrassait vos blessures en ne les voyant pas comme des catastrophes dans votre âme mais simplement comme des fissures dans lesquelles mettre son amour. C'était un peu ce que ressentait Phénix quand Bad était là. Ténèbre pesait moins lourd et Lumière daignait se montrer.

Le brun en face la regardait et elle, elle lui souriait. Puis il s'agenouilla, le regard décidé. Il attrapa ses mains pour les examiner. Ils laissèrent le silence parler pour eux quelques minutes. Le Serdaigle prit l'initiative de le rompre au profit d'une minuscule question: "Qui t'a fait ça ?"
Les mots avaient été prononcés doucement mais avec assurance. Phénix réfléchissait à la réponse qu'elle pourrait lui offrir. Elle ne savait pas, elle n'avait pas vu le visage de cet élève. Elle songea d'ailleurs qu'il devait s'être fait mal en rencontrant le placard et s'excusa silencieusement pour lui.

Croisant le regard du garçon elle comprit qu'il attendait une réponse "profonde". Il ne voulait pas savoir ce qu'elle faisait dans ce placard ni qui l'avait enfermé. Non. Il voulait apprendre, savoir, découvrir Ténèbre. Quand et comment elle était devenu aussi indifférente à ses blessures. Elle ne voulait pas détruire les autres, donc elle se détruisait elle-même. Des dizaines de larmes stagnaient dans son corps et noyaient son âme. Pour le moment, elle se contentait de vivre, de survivre. Pourquoi ce garçon la poussait toujours à révéler ses secrets, ses peurs et ses angoisses. Et pourquoi elle les lui dévoilait ? Il avait en main des armes pour la faire chanter, la faire plier, tirer de sa souffrance une satisfaction. Pourtant, la rouquine sentait que Bad n'en ferait rien. Confiance ou naïveté ?

"Dit le moi. Qui t'a fait ça ?". De nouveau cette question. Les yeux du garçon reflétaient de la colère et Phénix n'aimait pas ça. Elle fuyait sa colère et ses démons, la colère n'apportait rien de bon. Elle détourna le regard. Sa bouche s'ouvrit puis se referma. Un soupir de résilience s'en échappa. Il avait lâché ses mains et elle les tordait et se craquait les doigts. Elle s'était assez plaint pour toute une vie. L'Irlandaise accorda au final, quelques phrases à son voisin: "Tout d'abord je veux que tu saches que c'est seule que j'ai déclenché ça. Suite à l'accident je me suis enfermé sur moi-même, je refusais de voir les gens. Mes faiblesses ont commencé à me briser petit à petit. Autour, des voisins, des amis, des connaissances, des adultes, des enfants. Tous si heureux, tous avec une vie parfaite. C'était ce que je pensais. En vérité, peut-être qu'eux aussi se battaient chaque jours. J'ai déversé ma haine sur des inconnus et des proches. Un jour, ils se sont vengés. Pas un jour en fait, une semaine, un mois, une année,... C'est là que Ténèbre est née. C'est là que j'ai appris que ma colère s'appelait en vérité douleur."

Elle releva les yeux vers son interlocuteur. Il était compréhensif et réconfortant. Il avait sûrement des problèmes lui aussi, peut-être qu'il se sentait mal au fond. Mais il l'écoutait patiemment. Elle ne contrôlait plus ses gestes. Son cerveau éteint laissait les commandes à son coeur. Les larmes coulaient toujours mais un sourire de remerciements illuminait son visage. Elle s'avança et laissa sa pudeur de côté. Inconsciemment elle le serra dans ses bras. Elle tremblait. Si elle le lâchait, est-ce que Ténèbre reviendrait la chercher ? Est-ce qu'elle continuera à se voiler la face ? Elle n'avait pas la réponse. Elle s'agrippait à lui, sur son radeau perdu au milieu de l'océan elle n'était plus seule. Elle le lâcha et regarda les dalles au sol : "Merci. Je crois, que ça va être long. Très long, trop long. Mais j'ai l'impression de doucement basculer de l'autre côté... "


@Bad Eaven

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