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14 mai 2016, 19:01
La sentinelle de Durmstrang  PV 
« On ne force pas une curiosité, on l'éveille. »

Cette après-midi là, la curiosité de Joy Wedenjack avait été éveillée par la discrétion de miss Almeida en ce qui concernait sa vie privée. Tous les professeurs gardaient le secret à propos de leur vie personnelle, évidemment ; ils n'allaient pas dévoiler leur intimité à des élèves indiscrets. Ils se devaient de rester carrés, de marquer la distance avec les étudiants. Un professeur ne pouvait pas faire ami-ami avec un élève, même si celui-ci se comportait de façon exemplaire et rendait des copies toujours soignées et excellentes. La plupart des ragots qui circulaient sur les enseignants étaient soit inventés de toutes pièces, soit nettement exagérés. Miss Loewy était une femme incontestablement mystérieuse, mais également impressionnante ; Joy n'aurait même pas eu l'idée de vouloir chercher quelques informations savoureuses sur la directrice. Elle semblait enfouir tous ses secrets dans une antre impénétrable, protégée par mille sorts qu'une fillette comme Joy n'aurait su déjouer.

Alors, presque naturellement, le nom de la sous-directrice s'était imposé à elle. Miss Almeida enseignait à Poudlard depuis quelques années, sans qu'aucune rumeur ne se soit propagée sur elle. Joy était animée par l'envie d'en savoir plus sur la professeure de Soins aux Créatures Magiques, de lever le voile sur le mystère insoluble qui émanait d'elle. Qu'avait-elle vécu, avant de venir vivre dans cette école ? Des drôles d'amourette, des voyages, des magouilles ? Avait-elle fondé une famille ? Trop de questions embrumaient l'esprit de la jeune préfète et, aujourd'hui, elle avait décidé qu'elle trouverait des réponses. La prochaine édition de l'Espi'Aigle serait nourri de dizaines d'anecdotes concernant le passé de miss Almeida, ce qui ravirait sûrement les élèves de sa maison. Si Joy parvenait à récolter quelques informations, elle ferait la fierté de son équipe de journalisme, c'était certain !

C'est ainsi qu'un deuxième dilemme s'installa dans son esprit ; où donc trouver ces fameux scoops ? L'endroit qui lui semblait le plus évident était la salle des professeurs... qui donc savait ce qui s'y trouvait ? Malheureusement, elle n'avait pas l'autorisation de s'y rendre, et pas l'hardiesse d'essayer d'y pénétrer. Elle avait donc décidé de se rendre près de l'enclos des créatures magiques sur lesquelles veillait soigneusement miss Almeida. Elle explorerait le bureau de la professeure. Peut-être y dissimulait-elle des photos, des lettres, des objets révélateurs,... Joy avait un peu peur de découvrir de banales copies, mais « qui ne tente rien n'a rien ». Elle s'était donc mise en route, forte de ses talents d'exploratrice innée qu'elle aimait s'inventer.

Quelques mèches blondes s'échappaient du chignon indocile qui gouvernait son crâne, et elle souffla dessus pour qu'elles ne viennent plus empiéter son visage pâle. Tentative bien vaine, compte tenu du vent froid qui se baladait dans le Parc. La jeune Écossaise n'avait pas l'intention de violer l'intimité de la professeure, bien que ce soit précisément ce qu'elle s'apprêta à faire. Elle ne prenait pas conscience de la gravité de cet acte. Lorsqu'elle arriva devant l'enclos des animaux, Joy fronça les sourcils et comprit que son plan comportait une faille ; que ferait-elle, si miss Almeida débarquait et la surprenait ? La jeune Serdaigle ne voulait pas prendre ce risque. Il lui fallait quelqu'un pour faire le guet, et vite ! parce qu'elle n'avait pas que ça à faire, enfin !

Elle embrassa le parc du regard sans reconnaître de visage familier. Elle haussa faiblement les épaules et s'approcha d'une jeune femme, seule, qui était à quelques mètres d'elle. Joy ne connaissait pas cette élève, mais à en juger par la tenue qu'elle abhorrait, elle était à Durmstrang. Il lui avait semblé que les filles qui fréquentaient cet établissement étaient peu nombreuses, si bien qu'un soupçon d'étonnement la piqua.


« Salut !, dit-elle lorsqu'elle se fut approchée de l'inconnue. »

Joy scruta le visage de l'élève, légèrement intimidée. Il fallait dire que cette fille semblait nettement plus âgée que la jeune Serdaigle.

« Ça va ? T'es à Durmstrang, hein ? J'me demande comment c'est, là-bas. Différent, j'imagine. Comment tu t'appelles ? »

Elle écouta sagement la réponse de son interlocutrice, ne sachant pas trop comment lui annoncer ce qui allait suivre. Finalement, elle dit ;

« Dis, j'aurais un truc à te demander. Tu vois, il faudrait que j'aille dans ce bureau, expliqua-t-elle en pointant l'endroit de son index. Tu veux bien faire le guet ? Pour pas qu'j'me fasse prendre. »

Mais quel fâcheux défaut, que de toujours demander ses services aux mauvaises personnes.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
29 mai 2016, 15:45
La sentinelle de Durmstrang  PV 
Ekaterina avait décidé de se donner pour but la mise à profit de l'année qu'elle devait passer ici. On ne prenait jamais assez en compte, lorsqu'on en parlait d'un point de vue extérieur, que le Tournoi des Trois sorciers avait beau avoir lieu sur une année entière il n'en était pas moins qu'il n'y avait dans cette année que trois épreuves noyées parmi des centaines de jours ordinaires. Pour les élèves de l'école hôte cela signifiait trois distractions au cours de la normalité mais pour les élèves des délégations c'était autre chose.

Si elle y avait réfléchi plus sérieusement Ekaterina se demandait si elle aurait eu autant envie de venir. Concrètement cette année signifiait pour elle une année à passer dans un bateau, une année sans certains de ses plus proches camarades, sans sa famille, une année loin de son pays, de sa langue natale. Niveau scolarité c'était aussi assez compliqué : c'était son directeur qui lui enseignait tout et si cela signifiait qu'une année durant Durmstrang n'avait pas de directeur sur place cela signifiait aussi qu'elle elle n'avait pas de vrais professeurs.
Ici elle se sentait partout étrangère et bien que ce soit toujours une expérience dont elle pourrait se vanter il lui apparaissait de plus en plus qu'à continuer comme cela cette année l'aurait plus desservie qu'autre chose. D'où sa motivation à remettre un peu d'ordre dans sa liste des choses à faire à Poudlard. Le but étant de regretter de n'avoir pas tout fait en repartant plutôt que de pleurer sur ce qu'elle ne pouvait pas faire en y étant.

La bibliothèque de Poudlard recelait sans doute de trésors intéressants, elle avait déjà trouvé quelques livres sur les potions très instructifs et un autre lui avait permit de se perfectionner dans les sortilèges informulés. Son objectif était d'obtenir un passe droit pour la Réserve, une partie de la bibliothèque où les livres les plus précieux et surtout les plus puissants étaient entreposés. La jeune Voïnov voulait s'initier aux illusions, la prestation de Marie Duval à la première tâche l'ayant assez impressionnée. Néanmoins à son plus grand regret elle ne pouvait pas en lire autant qu'elle le souhaitait : les indications techniques étaient déjà compliquées de base, en anglais c'était pire, et surtout long à déchiffrer.

La bulgare aurait aimé visiter ce qu'ils nommaient la Forêt interdite aussi. Elle avait entendu pas mal de choses intéressantes à son propos et, septième année qui se croyait bien capable d'être championne de Durmstrang, elle n'en avait pas peur. Qu'on n'aille pas lui faire croire que cette forêt était plus dangereuse que la deuxième épreuve du Tournoi, autrement les organisateurs ne se seraient certainement pas privés pour l'utiliser.

Néanmoins ce jour là ça n'était ni la réserve ni la forêt qui l'intéressaient : c'était les créatures de la classe de SaCM. Certaines d'entre elles étaient bien spécifiques à la région et si elle pouvait leur voler deux trois poils ou gouttes de salive pourquoi s'en priver ? C'était sans compter sur une petite fille pâlotte avec un chignon blond qui l'interrompit soudain dans sa séance de repérage. A première vue elle paraissait assez frêle mais le débit de ses paroles la contredit assez vite.


« Salut ! Ça va ? T'es à Durmstrang, hein ? J'me demande comment c'est, là-bas. Différent, j'imagine. Comment tu t'appelles ? »

D'abord surprise, un petit sourire moqueur était discrètement monté sur les lèvres d'Ekaterina tandis que la petite fille semblait la dévisager. Celle ci faisait apparemment les questions et les réponses toute seule. Finalement elle avait coupé court à toutes les questions auxquelles Ekaterina ne voulait pas répondre, c'était plutôt bien vu de sa part. Ou alors elle attendait vraiment une réponse à chaque question et entrait donc dans la catégorie ''gamine pénible''. Généreuse la septième année lui laissa le bénéfice du doute tout en l'observant aussi. Elle repéra au passage un écusson de Serdaigle et un autre de préfète en chef. Effectivement : une petite puce pas si frêle que ça donc.

« Ekaterina Voïnov » avait-elle lâché du bout des lèvres.

L'autre l'observa un instant l'air gênée et la septième année commença à se dire qu'elle allait lui souhaiter une bonne journée dans les limbes de l'hésitation pour la laisser plantée là. Formulé autrement certes. Mais finalement l'hésitation ne dura pas, et c'est avec assez de culot qu'elle ajouta :


« Dis, j'aurais un truc à te demander. Tu vois, il faudrait que j'aille dans ce bureau. Tu veux bien faire le guet ? Pour pas qu'j'me fasse prendre. »

Elle avait dit cela en pointant les enclos du doigts avec une innocence qui ne semblait pas même feinte. Ekaterina leva un sourcil, comprenant que la gamine l'avait accosté parce qu'elle cherchait juste une bonne poire qui accepterait de lui tenir la porte. Un petit ''Allons bon'' glissa le long de ses lèvres dans sa langue natale mais sans doute que la Poudlarienne ne l'entendit pas.

« Oh mais bien sûr ! Je serais ravie de t'aider, je n'ai que ça à faire de toute faisson… J'peux savoir ce que tu veux y faire au juste ? »

L'ironie perçait dans sa voix, encore fallait-il que la demoiselle en face d'elle l'entende. Elle ne voulait pas devenir complice de ce petit jeu, bien que si la sous-directrice arrivait elle se mettrait sans doute de toute façon à lui parler, mais cela la fillette dont elle ne connaissait pas le nom n'avait pas besoin de le savoir. Elle ne voulait pas lui laisser croire qu'elle cautionnait cela et pire encore, qu'elle acceptait d'être utilisée ainsi.

D'ailleurs c'était vraiment irresponsable de sa part lui parler de ces projets, projets qui n'étaient pas très intelligents. Certes la septième année avait l'intention de faire plus ou moins la même chose mais elle au moins ne le faisait pas en pleine journée en présence de témoins. C'était quelque peu manquer de jugeote que de donner sa confiance au premier venu. Pourtant Ekaterina n'était pas forcément le genre de fille qui inspirait la sécurité habituellement, c'était cette petite qui avait l'état d'esprit de ces enfants de cinq ans qui savent engager la conversation avec tous sans penser un instant que le monde puisse comporter des méchants.
29 mai 2016, 20:37
La sentinelle de Durmstrang  PV 
Durmstrang, c'était un univers qui s'étendait à perte de vue, du point de vue d'une gamine un peu perturbée, trop enthousiaste et souvent insupportable. Joy était ce genre d'enfant qui n'avait rien d'exceptionnel, si l'on omettait qu'elle était dotée de magie. Elle aurait aimé être de ces gamins matures, particulièrement intelligents, surdoués ; elle aurait voulu être de ceux que les adultes appréciaient pour leur calme et leur esprit vif. Or, elle avait beau tenté de trafiquer sa personnalité, elle n'arrivait jamais à dissimuler sa vraie nature et son côté sincère reprenait toujours le dessus. Elle avait treize ans, gardait une âme d'enfant qui dérivait facilement en puérilité, était un peu trop bavarde, se montrait malicieuse à vous en faire lever les yeux au ciel. Cependant, elle aurait beau faire tous les efforts du monde pour devenir une jeune fille calme et exemplaire, il arriverait un jour où l'adolescence la frapperait de plein fouet. Et là, sûrement regrettait-elle de ne pas avoir profité de l'innocence qui l'avait animée.

En ce moment, bien loin de la jeune Wedenjack ces vastes songes philosophiques. Ses pensées étaient réservées à l'élève qui se tenait face à elle, droite, fière et plutôt intimidante. Joy aurait aimé lui poser des centaines de questions sur son école ; comment étaient enseignés les cours ? avaient-ils des coutumes différentes de celles de Poudlard ? pourquoi avaient-ils tous l'air d'être fâchés en permanence ? La Serdaigle se serait adonnée à cette interview volontiers, si elle en avait eu le temps. Or, il se figurait qu'elle était là pour récolter des informations sur miss Almeida, pas pour tergiverser à propos des mœurs Bulgares.

Des aventures telles que celles-ci, Joy en vivait des dizaines. Selon elle, c'était la plus belle qualité que possédait Poudlard. Ce château mystérieux leur offrait la possibilité de vivre des moments inoubliables et exceptionnels. Il n'y avait qu'ici, qu'on vivait à côté de loups-garous et autres créatures dangereuses, qu'on organisait des sorties dans un village de sorciers, qu'on jouait à un sport de suicidaires, qu'on s'introduisait dans le bureau d'un concierge fantomatique, qu'on se battait tous les ans pour obtenir une malheureuse coupe et qu'on écrivait des lettres d'amour à des elfes de maison. On aurait pu penser que ces escapades devenaient routinières mais loin de là ; à chaque expérience réitérée, Joy sentait une boule d'excitation se nicher dans son ventre. Souvent, un dilemme s'imposait à elle ; partir à l'aventure en risquant de se faire punir ou rester dans sa salle commune, bien au chaud, sans mettre son poste de préfète en danger ? Puis, à chaque fois, elle prenait la même décision. Pas la plus courageuse, non ; juste la plus immature. Et jamais, au grand jamais, elle ne regrettait quoi que ce soit.

Joy sourit en pensant qu'à Durmstrang, ils ne devaient pas souvent s'amuser autant, à en juger par les minois toujours sévères des élèves de cette école.

Armée de tout son culot, l'Écossaise avait demandé à Ekaterina de faire le guet. La Bulgare n'avait pas l'air d'être la matérialisation de la générosité, mais Joy s'était convaincue qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et qu'elle était peut-être très gentille. Elles ne deviendraient peut-être pas amies, mais elles auraient passé un agréable moment et Joy aurait pu récolter les informations qu'elle convoitait. Évidemment, ça ne se passa pas du tout comme ça. Même si on aurait pu l'espérer...


« Oh mais bien sûr ! »

Et là, évidemment, il aurait paru évident que la Serdaigle allait détecter le sarcasme qui transparaissait dans ces paroles. Mais je vous rappelle qu'on parle de Joy Wedenjack, gamine naïve et animée d'un trop plein d'espoir qui lui faisait souvent défaut. Ses yeux bleus s'illuminèrent en pensant que l'élève de Durmstrang accéderait à sa requête.

« Je serais ravie de t'aider, je n'ai que ça à faire de toute façon… J'peux savoir ce que tu veux y faire au juste ? »

Un grand sourire fleurit sur les lèvres de Joy tandis qu'elle s'approchait de la porte du bureau de la sous-directrice. Elle n'était pas anxieuse, puisqu'elle était désormais persuadée qu'une élève à la carrure imposante était là pour la protéger. De sa voix un peu rauque, la jeune fille répondit :

« Merci, tu m'sauves la vie. En fait, faut que j'réussisse à m'introduire dans c'bureau pour découvrir des trucs secrets sur m'dame Almeida. »

Elle appuya sur la poignée de la porte, comprit qu'elle était fermée mais ne fut pas surprise. Elle s'était préparée à cette éventualité. Elle fouilla dans sa poche pour y sortir une espèce de mini-tige en fer, qu'elle comptait utiliser pour forcer la serrure. Sa baguette magique ?

« J'ai pas pris ma baguette magique. J'ai fait exprès d'l'oublier pour pouvoir faire comme dans les films. Jeter un sort, c'est trop facile pour une aventurière, t'es pas d'accord ? Bon... »

Elle courba légèrement le dos, les yeux plissés sous la concentration, le regard fixé sur les manipulations qu'elle effectuait avec son bout de fer. Manipulations bien vaines, à son plus grand désespoir. Elle eut un air contrarié lorsqu'elle annonça :

« Ça marche même pas, ce truc ! J'fais comment, moi ? Puis, s'adressant de nouveau à Ekaterina : Tu surveilles, hein ? T'aurais pas un conseil pour m'aider, s'te plaît ? J'ai voulu faire comme dans les films Moldus, résultat j'arrive à rien. »

Joy se mit à jouer avec quelques-unes des mèches qui s'étaient échappées de son chignon, tentant de trouver une solution au problème auquel elle était confrontée.

Problème ô combien futile face à celui qu'augurait le visage pas vraiment ravi d'Ekaterina Voïnov.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
26 juil. 2016, 11:38
La sentinelle de Durmstrang  PV 
Si on s'en fiait au grand sourire qui venait de naître sur le visage de la demoiselle cette dernière n'avait effectivement pas envisagé l'éventualité que sa réponse soit ironique. Dans le fond c'était compréhensible, la gamine n'était pas bien grande, néanmoins elle ne devait pas être stupide si elle était préfète, juste un peu trop innocente. Ou alors les critères de sélection des responsables de l'école étaient tordus, ça c'était une autre histoire. Ceci dit étant donné ce qu'elle s'apprêtait à faire et son poste la fillette cachait bien son jeu : l'ironie elle devait très bien connaître, du moins la dissimulation. Car étant donné la façon dont elle se comportait la jeune sorcière n'en était pas à son coup d'essai. D'effraction dans un bureau peut-être mais d'infraction au règlement sans doute pas.

« Merci, tu m'sauves la vie. En fait, faut que j'réussisse à m'introduire dans c'bureau pour découvrir des trucs secrets sur m'dame Almeida. »

Un sourire railleur monta doucement sur les lèvres d'Ekaterina, elle n'était pas bien certaine de lui sauver la vie. Alors ainsi la petite voulait découvrir des ''trucs secrets'' sur sa sous-directrice ? Intéressant, quoique ça n'était sans doute pas la bonne salle pour les chercher mais bon, de toute façon les choix de la gamine étaient douteux. Ce que ne tarda pas à lui démontrer une nouvelle fois la concernée alors qu'elle se précipitait pour ouvrir la porte, sans plus s'inquiéter de qui pourrait se trouver autour d'eux.

« J'ai pas pris ma baguette magique. J'ai fait exprès d'l'oublier pour pouvoir faire comme dans les films. Jeter un sort, c'est trop facile pour une aventurière, t'es pas d'accord ? Bon... »

Elle avait dit ça en lui montrant une sorte de tige métallique avant de se pencher pour tenter de l'introduire dans la serrure comme s'il s'agissait de la clef. Visiblement et sans grande surprise, puisque ça n'était pas la clef ça ne fonctionnait pas. Donc non, la jeune Voïnov n'était pas d'accord, si elle voulait faire son aventurière, surtout en présence de témoin, autant qu'elle s'assure de le faire avec le minimum de classe requis. Films ou pas films. Bien que la jeune Voïnov ne voyait pas trop ce qu'ils venaient faire par là, n'ayant pas compris grand-chose à ces choses. Toujours était-il que le résultat était que la gamine qui s'échinait sur la serrure passait pour une empotée irréfléchie et que ça n'était sans doute pas seulement une impression.
Il fallait tout de même rappeler que la bulgare n'était pas venue ici pour admirer une blondinette entrer par effraction dans le bureau de la sous-directrice de l'école - ce qui par ailleurs était vraiment étrange comme emplacement de bureau - mais pour faire son propre repérage vis à vis des enclos à quelques pas et ce qui y vivait. C'était nettement moins stupide et plus organisé.


« Tu sais... »

Agacée par les prouesses de l'anglaise, la sorcière avait décidée de prendre la parole pour lui demander d'arrêter mais, s'énervant toute seule la petite fille commença à râler, lui coupant la parole :

« Ça marche même pas, ce truc ! J'fais comment, moi ?… Tu surveilles, hein ? T'aurais pas un conseil pour m'aider, s'te plaît ? J'ai voulu faire comme dans les films Moldus, résultat j'arrive à rien. »

Définitivement elle en avait assez, cette petite était trop immature pour elle. Elle ne lui demandait pas grand-chose, juste un tout petit peu plus de réflexion, mais c'était déjà suffisant pour que ce soit pénible. Ça aurait pu être mignon si la fille n'était pas préfète et si elle même n'était pas elle, mais pour l'instant c'était fatiguant.

« Bon écoute, arrête maintenant. »

Saisissant la gamine par le bras elle l'attira d'autorité un peu plus loin, marchant d'un pas tranquille, histoire de ne pas attirer l'attention au cas où quelqu'un regarderait dans leur direction, d'autant qu'elle avait aperçut du coin de l'oeil, sans pour autant les avoir identifié, des promeneurs dans le parc.

« Je sais pas si t'as réfléchi un peu avant de partir dans cette ''aventure'' mais même moi je peux t'en donner des secrets de ta madame Almeida. »

Arrivée à quelques mètres, à deux pas d'un arbre, la bulgare vérifia juste un instant qu'il ne s'y trouvait personne avant de planter son regard dans celui de la petite fille :

« Elle est sous-directrice ta madame Almeida, et professeur aussi… »

Apparemment la septième année était dans son jour de bonté, bien qu'elle soit agacée elle n'était pas partie en claquant les talons, non, au lieu de ça elle tentait de mettre du plomb dans la tête de cette préfète en chef. Il y avait sans doute une bonne raison pour laquelle elle était à ce poste : Ekaterina osait croire qu'elle n'était pas irrécupérable.

« Alors laisse moi te dire deux choses. Premièrement si tu dois faire des bêtises assure toi que tu puisses compter sur les témoins. Je dirais rien, mais j'ai pas l'intention de t'aider en jouant à la complice d'une idée puérile, surtout que tu sais pas ce que tu cherches. Deuxièmement ne prend pas les adultes pour ce qu'ils ne sont pas : si tu refuses d'utiliser ta baguette c'est pas le cas de tout le monde : même avec ma baguette je suis pas sûre de pouvoir entrer, sans compter qu'il peut y avoir une sorte d'alarme, surtout s'il y a réellement un quelconque ''secret'' à l'intérieur. »

Lâchant la petite, Ekaterina secoua la tête avant de lancer, railleuse :

« Le meilleur moyen serait encore de lui demander la clef. »

Après tout c'était vrai, c'était à peine plus stupide que de demander de l'aide à la bulgare pour tenir la porte.
05 août 2016, 19:12
La sentinelle de Durmstrang  PV 
Parfois, quand elle s'ennuyait, Joy essayait de se mettre dans la peau d'un élève de Beauxbâtons ou de Durmstrang. Elle imaginait les réactions qu'ils pouvaient avoir lorsqu'ils découvraient Poudlard ; l'étonnement (Joy aimait bien ces étrangers qui se montraient ouvertement émerveillés), l'indifférence (ceux-là, c'étaient ceux qui voulaient jouer les insensibles, qui cachaient leurs émotions, qui râlaient tout le temps), le mépris (comme si Poudlard était une école abjecte pour jeunes sorciers sous-doués), et j'en passe. Quand elle avait fini de se prêter à ce jeu, la Serdaigle inversait les rôles. Elle s'imaginait visitant l'institut Bulgare et l'Académie Française. Évidemment, Joy n'avait jamais exploré aucun de ces deux lieux, mais elle se représentait mentalement l'intérieur de ces deux écoles de renommée. Pour Beauxbâtons, elle imaginait une espèce de palais aux colonnes de marbre, au sol d'ivoire, aux salles de cours épurées, au plafond couleur neige gigantesque, aux nombreux parcs parsemés d'herbe tendre. Joy n'avait jamais été en France, mais elle aurait beaucoup aimé visiter ce pays.

Quant à l'idée qu'elle se faisait de Durmstrang, c'était bien moins féérique. Une école aux couloirs sombres, où tout était silencieux, à l'image des sorciers Bulgares qui étudiaient là-bas. Joy avait beaucoup observé les étrangers de Durmstrang ; elle leur trouvait une mine grisâtre et un regard froid. Cependant, elle s'était refusée à mettre tous les Bulgares dans le même sac, tant et si bien qu'elle mit de côté ses préjugés lorsqu'elle rencontra Ekaterina Voïnov. Grave erreur.


« Bon écoute, arrête maintenant, fit-elle d'un ton cassant. »

Surprise par ce retournement de situation, Joy lâcha son bout de fer et sentit la poigne puissante d'Ekaterina se refermer sur son bras. Pendant que Voïnov l'emmenait elle-ne-savait-où d'un pas diablement lent, l'Écossaise jeta quelques regards noirs aux élèves qui se retournaient sur leur passage. La jeune fille blonde sentait le courroux monter en elle, profondément agacée par l'attitude de l'étudiante de Durmstrang. De quel droit se permettait-elle d'interrompre les activités de Joy ? La jeune fille avait tout préparé ! Son plan était censé se dérouler comme dans les films d'actions que faisaient les Moldus, et elle aurait pu se vanter auprès de ses camarades d'avoir réussi à déverrouiller une porte sans clef ni baguette magique. Mais évidemment, il avait fallu que Madame Voïnov décide de réduire son projet à néant. Allait-elle la sermonner ? Son égo démesuré avait-il été blessé lorsque Joy lui avait demandé de faire le guet ? La Serdaigle tenta vainement de se dégager de l'emprise de son aînée, lui faisant ainsi comprendre que la tournure des événements ne lui plaisait guère. Elle ne se laisserait pas malmener par Ekaterina Voïnov, quand même bien celle-ci était en septième année !

« Je sais pas si t'as réfléchi un peu avant de partir dans cette ''aventure'' mais même moi je peux t'en donner des secrets de ta madame Almeida, lui dit-elle lorsqu'elle s'arrêta dans un coin reculé du Parc. »

Joy fronça les sourcils, se demandant quels secrets pouvait bien détenir une élève de Durmstrang. Et puis surtout, comment les avait-elle obtenus ? Ekaterina avait-elle déjà cherché et trouvé des informations sur Miss Almeida, quelques jours auparavant ? Si oui, pourquoi n'en avait-elle pas informé Joy avant ? Pour le plaisir de la voir mariner ? L'esprit bourdonnant de questions, la préfète se tut, préférant attendre que Voïnov livre ses secrets d'elle-même. Joy commençait à cerner son interlocutrice, et elle se douta que l'interrompre n'était pas une idée brillante.


« Elle est sous-directrice ta madame Almeida, et professeur aussi… »

Alors c'était ça, ses fameux scoops ? Le visage pâle de Joy se peignit de déception et elle fusilla Ekaterina du regard. La Bulgare venait vraisemblablement de l'emmener dans ce coin du Parc pour se moquer d'elle, ce que la Serdaigle n'allait pas tolérer longtemps. Joy s'apprêtait à répliquer vertement, afin de calmer les ardeurs sarcastiques de Voïnov, mais celle-ci ne lui en laissa pas le temps. La septième année entama un sermon qui, globalement, parlait de prudence. Joy, si elle n'avait pas été furieuse, se serait probablement intéressée aux conseils d'Ekaterina. Mais en cet instant précis, elle n'avait cure des reproches qui lui étaient faits.

« Sérieusement ?, siffla Joy. Lui demander la clef ? T'en as d'autres, des idées pareilles ?, demanda-t-elle en se massant le bras que Voïnov venait de lâcher. »

Il était hors de question que la jeune Wedenjack se dégonfle sous prétexte que son interlocutrice était nettement plus âgée.


« T'sais, au lieu d'me servir ton sermon à deux noises, t'aurais tout simplement pu m'dire que tu voulais pas faire le guet dès l'départ. »

Elle soupira bruyamment et leva les yeux au ciel, espérant secrètement que ces manies insolentes énerveraient son interlocutrice.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
26 août 2016, 17:40
La sentinelle de Durmstrang  PV 
La Voïnov avait l'habitude des fortes têtes et des gens butés mais des élèves qui cherchaient constamment à déclencher une guerre c'était différent. Du moins pas aussi puérilement. Quoiqu'à la réflexion le ton sifflant de la gamine n'avait rien de puéril et, si elle avait voulu être honnête, Ekaterina aurait aussi soulevé le fait qu'elle n'avait pas forcément été tendre. Néanmoins ça n'était pas spécialement un détail qui l'intéressait, son jour de bonté c'était envolé en même temps que l'apparente candeur de la fillette. Fillette qui roulait des yeux avec un petit je ne sais quoi qui semblait la mettre au défi.

Sauf que la bulgare n'avait absolument aucune envie de se battre avec cette gamine qui cachait bien son jeu, à moins qu'elle n'ait une sérieuse tendance à la bipolarité. Une dernière option étant également que ses parents ne lui avaient jamais opposé la moindre contrariété et qu'elle faisait partie de ces enfants heureux qui pensaient que tout leur était du et qui passait de la jovialité à la colère brute quand ça n'était pas le cas. Un de ses cousins était ainsi, autant dire qu'elle n'avait jamais pu le supporter.

Une longue seconde plana entre les deux filles tandis que la septième année observait la sorcière à l'écusson bleu. Son ton se fit plus froid alors qu'elle reprenait la parole :


« Ta candeur apparente te sauve peut-être souvent mais elle le f'ra pas à chaque fois. Et la naïveté c'est clairement un défaut…c'est un réflexe de survie, parfois, de comprendre l'ironie. »

Parce que oui, elle lui avait dit dans le fond, son ton sarcastique était à ses yeux flagrants. D'ailleurs c'était bien la première de ses interlocutrices qui ne le comprenait pas alors qu'elle ne le cachait pas. C'était tant et si bien la première fois qu'en réalité la septième ne savait pas trop qu'en faire, elle était presque certaine que placer le mot mioche dans une phrase pour lui expliquer le problème ne serait que néfaste, la fierté luisait trop dans le regard de la fillette. Mais de toute façon elle n'avait pas réellement l'intention de tergiverser longtemps et encore moins de tenter d'expliquer quoi que ce soit à cette gamine. La première fois qu'elle lui avait expliqué quelque chose Ekaterina était certaine qu'elle aurait tout aussi bien pu lui raconter comment on cuisinait les aubergines en Bulgarie que cela aurait fait le même effet. Aussi renonça t-elle à comprendre le mode de fonctionnement de la petite.

Cachée derrière leur arbre les deux sorcières étaient toujours à quelques mètres des enclos et du bureau de Miss Almeida, respectivement convoités par Ekaterina et la bleue. Prise d'une impulsion subite la jeune femme vérifia que les promeneurs inconnus avaient disparus avant de se rapprocher du bureau rapidement et de lancer un sortilège de déverrouillage un peu plus puissant que l'Alohomora. On aurait pu penser que c'était stupide, qu'elle aussi avait des tendances bipolaires, mais c'était réfléchi : elle aussi avait des choses à vérifier.


« Heureuse ? On dirait bien qu'il va te falloir la clef… Ah, et si une alarme s'est déclenchée tu te débrouilles pour expliquer tes frasques. J'ai pas envie de cafter figure toi mais je pourrais très bien expliquer comment j'ai essayé de te mettre du plomb dans la tête si tu m'y forces, ce serait moins arrangeant pour toi sans doute. »

Et là dessus elle fit demi tour vers le Lac et son bateau sans plus se soucier de la petite préfète. Le bureau était bel et bien protégé et, quant à savoir s'il y avait une alarme, elle pouvait tenter de rester dans le coin pour le voir, même si la gamine n'allait sans doute pas attendre gentiment de se faire cueillir – du moins la bulgare l'espérait pour elle. Néanmoins si c'était possible la jeune femme éviterais le vandalisme, après tout elle savait y faire avec les bêtes elle aussi.

Finalement cette rencontre n'était pas si catastrophique : Ekaterina savait que ses professeurs posaient des sortilèges les prévenant en cas de lancer de sortilège de détection, la sous-directrice de Poudlard faisait peut-être de même. La gamine avait servi de prétexte plus sûr pour tenter directement autre chose. Ça n'était certes pas aussi efficace mais c'était un début de renseignement. A cette pensée un petit sourire monta sur les lèvres d'Ekaterina : elle pourrait presque commencer à apprécier son séjour ici.


Reducio
Fin du rp pour moi, merci pour la rencontre !