Je me dirigeais vers la salle de cours. On était mardi après-midi et j'étais un peu fatiguée, la mauvaise humeur commençait à cerner mon esprit. Un pas, puis deux et trois; je n'avais rien à faire et j'étais en avance. Deux choses qui m'arrivaient souvent et qui, pourtant ne s'accordaient selon moi pas très bien. C'était mon dernier cours de la journée, Sortilèges... je n'étais pas mal tomber, notre professeure était plutôt captivante et se cours n'étaient pas trop compliqués. Je fini par m'appuyer contre une des nombreuses colonnes du couloir du troisième étages. Ce n'était pas la position la plus confortable mais c'était convenable, disons que j'étais assez bien pour patienter cinq minutes.

Comme je l'avais prévu, j'attendis cinq minutes avant que le couloir ne se peuple et que la professeure arrive pour nous faire entrer. Le cours était surtout théorique... néanmoins, Miss. Perkins, nous fit lancer quelques sorts simples. Le cours se déroula plus vite que je ne l'aurais pensé, il était maintenant dix huit heures et le cours se terminer. Je me releva doucement, j'avais un peu la tête ailleurs, mais visiblement une autre élève l'avait encore plus que moi. Elle me bouscula violemment. Je tendis le bras et me rattrapa de justesse à une table. Heureusement que j'avais de bons réflexes. Mais c'était qui cette fille! Je me redressa rapidement et lui fit face.

-Non mais oh! Pour qui tu te prends!

J'avais peut être parler un peu fort mais quelle importance, je n'étais pas du genre à laissais passer ça... mais ça quoi? C'était un simple accident, de toute évidence la fille n'avait pas fait exprès mais j'avais besoin de rejeter sa colère sur quelqu'un et c'était trop tard j'avais commencer... dommage pour cette fille qui n'avait rien fait, elle c'était juste retrouvé au mauvaise endroit au mauvais moment en compagnie de la mauvaise personne... Je posa mais mains sur ces épaules et la bouscula, elle recula de quelques pas, je pouvais déchiffrer la peur dans ses yeux.

-Alors? Tu trouves ça agréable?

La classe était vide et la fille déguerpi rapidement. Je me retrouva seule... Je mis mes affaires dans mon sac pour sortir.

Eleanor venait de donner cours aux premières années. Elle était épuisée. En effet, la nuit avait été courte car elle l'avait passée à corriger ses copies. Durant le cours, deux jeunes filles s'était fait remarquer puisqu'elle parlait plus fort que leur professeure. Eleanor n'avait pas hésité à les sanctionner en leur donnant à chacune une préparation à faire pour le cours suivant. Plus tard, un jeune garçon s'était endormi alors qu'Eleanor expliquait les bases du Sortilège du jour. Eleanor lui avait réservé le même sort que pour les deux jeunes filles. La jeune femme était intransigeante et de très mauvaise humeur.

Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son bureau par une porte située près du tableau, la jeune professeure fut surprise par une "dispute" entre deux autres jeunes filles. La première bouscula la deuxième qui, pour se venger, lui rendit la pareille. La première jeune fille, une Serdaigle, n'avait pas fait exprès de faire basculer sa camarade. Eleanor en était persuadée, elle avait tout vu. Pourquoi avait-elle décider de se venger alors? Eleanor décida de ne sanctionner que la deuxième jeune fille, une Serpentard. Elle laissa alors partir l'autre fille.

Une fois la jeune Serdaigle partie, Eleanor, à l'aide sa baguette, ferma la porte de la classe avant même que l'autre jeune fille ne quitte la pièce. Elle n'irait nul part avant de s'être expliquée. La jeune professeur reconnu immédiatement Debra Brunn. Elle décida d'interpeller la jeune Serpentard.

-"Miss, vous allez quelque part?"

Eleanor était plutôt énervée.

-"Vous saviez qu'elle n'avait pas fait exprès de vous pousser..."

Eleanor ne prit pas la peine de terminer sa phrase. Elle souhaitait que la jeune fille devant elle s'explique à propos de son comportement.

Je me stoppa net en entendant la voix de mon professeure... Visiblement elle n'avait rien manqué de la scène qui venait d'avoir lieu. Ma tête commençait a tourner et je du me retenir sur une table pour ne pas tomber. Cette sensation m'était familière désormais, c'était comme si à chaque fois que je faisais quelque chose de mal, je me prenais tout les sentiments de la personne visée dans la figure...

Miss Perkins voulait visiblement que je m'explique... j'étais mal, je n'étais pas... pas moi surement... Le visage si calme de ma mère qui ne s'énervait jamais commençait à être de plus en plus visible dans mon esprit. Ça m'en donnait mal à la tête. Je me tourna vers ma professeure et son regard plein de reproches en disait long sur ce qui allait se passer. J'allais me faire sermonner puis punir et l'histoire serait bouclée...

Je m'approcha et commença à me creuser la tête pour trouver une excuse mais rien ne venait... ce que je venais de faire n'est juste pas justifiable parce que je n'avais simplement pas à le faire. Mon regard fut soudain attiré par le sol et un nœud se forma doucement dans ma gorge.

- Oui, je... je sais...

Parce que je savais... je savais très bien que la jeune Serdaigle n'avait pas fait exprès de me pousser mais ça ne m'avais pas empêché de retourner  ma colère contre elle... ça ne m'avais pas empêché de vouloir crier, de vouloir la faire flancher pour ce qu'elle "avait fait"... ce qu'elle n'avait pas fait en fait...

Désolé pour le retard Miss, je ferais en sorte que ça ne se reproduise plus

Eleanor n'avait pas obtenu la moindre explication. Son élève s'était renfermée sur elle-même. Visiblement, elle n'avait pas très envie d'être là. Eleanor ne pouvait pas laisser passer ça ! La fillette venait de pousser l'une de ses camarades.

-"Si vous saviez qu'elle n'avait pas fait exprès, pourquoi l'avez-vous agressée. Elle n'a pas mérité pareil traitement !"

Eleanor attendait une réponse claire. Elle savait que la fillette était en colère et qu'elle la reportait sur la première personne qu'elle croisait. Sinon, pourquoi aurait-elle agressé cette jeune fille en sachant qu'elle n'avait pas fait exprès de la bousculer. Eleanor avait également eu cette mauvaise habitude quand elle était plus jeune. Pourquoi était-elle en colère à l'époque? Parce que son père l'avait abandonnée. Rien que d'y penser, la jeune professeure eut un pincement au coeur. C'était la présence de ses amis et parfois, de ses professeurs qui lui avait permis de surmonter cette épreuve.

-"Je sais ce que vous êtes en train de faire Miss ! Vous reportez votre colère sur le monde entier. Pourquoi êtes-vous en colère? Contre qui l'êtes-vous? Si vous ne voulez pas m'en parler, vous irez directement dans le bureau de la directrice afin de vous expliquer avec elle. C'est ce que vous voulez?"

Eleanor lisait sur le visage de sa jeune élève qu'elle était triste, terriblement triste. Pourquoi? Que s'était-il passé ? Il était évident que c'était assez grave, un événement banal ne pouvant pas provoquer une telle rage.

-"Vous ne pouvez pas agir comme ça sous prétexte que vous êtes en colère. La seule solution, pour aller mieux, c'est de parler".

Je suis désolée pour le retard ! Ça n'arrivera plus ! @Debra Brunn

  Aucun son ne sortait de ma bouche... Que pouvais-je dire ? La colère était mon seul moteur, ma seule façon de m'exprimer. On ne m'avait jamais laisser être moi-même, on avait toujours étouffer mon avis, et je n'avais jamais rien pu faire pour protester. Et maintenant, de peur d'être de nouveau blessé, je ne dégageais de moi que de la colère pour faire fuir les autres...

  Au fond de moi je savais que ce n'était pas la solution appropriée, mais comment faire autrement quand on n'a jamais eu d'aide extérieur, quand personne ne nous a enseigner l'amabilité, quand on a passer sa courte existence à assumer des problèmes qui premièrement n'étaient pas les notre et qui deuxièmement, étaient bien trop lourds à endurer pour une enfant de dix ans. Comment faire ?

  Et je restais là, sans rien dire en face de ma professeure... Je relevais doucement la tête pour croiser son regard plein reproches... Je pinçais les lèvres pour ne pas prononcer de mots déplacer mais j'étais fatiguer de me retenir de parler ou de mettre des mots sur mon désespoir. Était-il normal qu'une jeune fille aussi jeune que moi souffre autant ? Au fond de moi je connaissais la réponse mais je ne trouvais aucun moyen pour parvenir à être heureuse.

  Peut-être que je n'avais tout simplement pas essayé...

  - Je... ne suis pas en colère.

  Pourquoi ce mensonge ? Pourquoi n'avoir pas fais par à ma professeure de mon malêtre ? J'avais besoin de parler mais je n'avais pas le courage de me plaindre... "Ça n'arrive que lorsqu'on est un être faible" m'aurait dit mon père...

La jeune fille refusait de se confier. Eleanor pouvait-elle l'obliger à parler? Elle venait de bousculer une de ses camarades, elle n'allait pas s'en tirer comme ça.

-"Miss, je peux lire sur votre visage que vous êtes en colère ! Vous n'arriverez pas à me convaincre de l'inverse. Lorsque j'avais votre âge, j'étais également en colère contre le monde entier ! Vous savez ce qui m'a consolée? Me confier à un professeur. Aujourd'hui, je suis prête à vous écouter. Je suis persuadée que vous préfererez vous confier à moi plutôt que d'aller vous expliquer directement auprès de Miss Loewy !"

Cette jeune fille ne méritait pas de souffrir autant ! A cet âge, elle devrait rire et profiter de sa jeunesse au lieu de passer ses journées à contenir sa colère et sa peine. Eleanor voulait lui faire comprendre qu'elle la comprenait et qu'elle était là pour l'écouter se confier et la consoler si besoin. Qu'allait-il se passer si la colère ne partait pas ? Quelles allaient être les conséquences? Il ne fallait pas que ses émotions prennent le dessus sur sa scolarité.

-"Vous avez le droit de vous plaindre, vous avez le droit de vous confier car vous n'êtes encore qu'une enfant. Je suis là pour vous écouter et vous consoler ! Parfois, parler à un adulte est une première étape vers la guérison ".

Le visage de la jeune fille était encore fermé.

Bien que menaçantes, les paroles de ma professeure me rassuraient. Mais savait-elle vraiment sur quel terrain elle c'était lancée ? J'avais du mal à me comparer à qui que ce soit mais... sur ce même moment, je retrouvais une douceur chez quelqu'un que je n'avais pas vu depuis longtemps.

Je n'avais jamais pensé à me confier, je n'avais pensé que cela puisse me faire le moindre bien. On m'avait éduqué en m'enseignant que je ne pouvais, ni pleurer, ni me plaindre, ni même songer à une once de malheur car rien ne pourrait justifier ce comportement faiblard selon mon père. Faire partit de sa famille signifiait garder la tête haute et ne jamais flancher. Mais dans une pension, on est jamais seul, et on ne peu donc jamais craquer... si, j'en avais besoin.

Une larme coula le long de ma joue. Je l'essuyais rapidement en baissant les yeux au sol.

- Mais... Miss, je ne peux pas me plaindre. Je ne peux... pas. J'aurais trop de chose à dire.

Je songeais à mon père et une larme coula... et une autre, et une autre, jusqu'à ce que j'explose et que je ne puisse plus m'arrêter. Je ne comprenais pas mon malheur, ou plutôt, je ne voulais pas le comprendre, car je savais très bien ce qui n'allait pas, ce qui était anormal dans ma vie...

- Pardon... excusez-moi... dis-je en essuyant mes larmes.

Je suis absolument navrée pour ce retard

Pourquoi ne pouvait-elle pas se plaindre ? Elle n'était qu'une enfant. Eleanor, lorsqu'elle vit les larmes couler sur les joues de son élève, s'approcha d'elle et posa sa main sur son épaule afin de la réconforter. Pourquoi s'excusait-elle ? Elle ne devait pas avoir honte de pleurer. Parfois, pleurer pouvait faire beaucoup de bien et nous soulager ! Honnêtement, il arrivait parfois à Eleanor de pleurer. Quand avait-elle pleuré pour la dernière fois? Elle l'ignorait mais son père était probablement le responsable de ses larmes. Peu importe ! Revenant à la réalité, la jeune professeure se concentra sur son élève et l'invita à aller dans son bureau. Perdue, la fillette ne savait où aller alors Eleanor lui indiqua le fauteuil dans lequel elle pouvait s'installer. Eleanor s'assit ensuite dans le fauteuil se trouvant en face de celui de la jeune fille. Après avoir attendu quelque secondes qu'elle se calme, Eleanor rompit le silence.

-"Vous n'avez pas à vous excuser. Vous avez beaucoup de chose à dire ? Ça tombe bien, j'ai du temps devant moi. Avant de vous confier, que diriez-vous d'une tasse de chocolat chaud?"

Eleanor se dirigea vers le fond de la pièce et attrapa deux tasses dans lesquelles elle versa le breuvage qu'elle avait préparé et bu quelque heures plus tôt. D'un coup de baguette magie, elle fit réchauffer la boisson. Munie des deux tasses, la jeune femme se dirigea vers son élève et lui en tendit une des deux. Ensuite, buvant une gorgée, elle s'installa confortablement dans son fauteuil afin d'entendre le discours de son élève.

-"Je suis toute ouïe. Quand vous aurez fini, je propose que vous alliez vous excuser auprès de votre camarade afin de classer ce fâcheux incident. D'accord?"

RPG en pause.