Entre Mars et Avril 2045
En rapport avec "Le Sortilège d’Allégresse".
Cours 3, Deuxième Année.

Le temps est trop gris pour qu'on puisse profiter du Parc en cet après-midi. C'est déprimant. Les vacances de Pâques ayant étant annulées, cela fait trop longtemps que je n'ai pas vue ma famille et Julia. Réellement déprimant. Je ne sais plus quoi penser de Maman. Affreusement déprimant.
Peut-être que le cours de Sortilèges me redonnera un peu le moral, j'aime bien cette matière. Peu importe l'endroit et la manière dont je le fais, j'ai toujours adoré apprendre de nouveaux sorts. Et les utiliser, parfois. En première année, les cours de Sortilèges m'impressionnaient, aujourd'hui je suis plus habituée, certes. Mais il reste ce sentiment de surprise, capable de me rendre étonnement joyeuse. Parfois.
Entrée dans la salle, je rejoins normalement ma place habituelle. Machinalement, je sors une plume et un parchemin de mon sac pour prendre des notes. Je fais de même avec ma baguette, restée dans la poche de ma chemise, et la pose sur la table. J'y fais très attention et la pose le plus délicatement possible. Elle est plutôt solide, mais j'ai l'impression qu'elle peut se casser d'une pression de main.
Miss Perkins nous salue et commence le cours, je l'écoute avec attention, prête à noter les détails importants du cours. Les mines moroses que nous affichons avec certains de mes camarades ne lui ont pas échappées. Elle poursuit en disant que nous irons mieux après, ce que j’espérais, justement.
Je plisse les yeux lorsqu'elle dit que le sortilège étudié dans ce cours sera pratiqué sur un humain. J'ai toujours peur d'abimer les objets ou de faire du mal aux personnes aux alentours lorsque je lance un sort. Cette peur ne sera que plus accentuée, ce cours-ci. Et elle n'est pas apaiser par les dires de la professeur qui nous mets en garde.
Le silence se fait. Je suis prête à parier que beaucoup d'élèves dans cette salle ont peur aussi, de faire du mal à quelqu'un. Miss Perkins annonce ensuite le sujet du cours. Le Sortilège d'Allégresse. "Réjouir sa cible". Oh, je crois bien que j'en ai besoin.
J'entends quelques uns de mes camarades discutaient et me tourne vers ma voisine. Élicia. Je ne la connais pas assez pour lui faire part de mon sentiment sur le cours qui se déroule. Même si j'aimerais bien en discuter avec quelqu'un. Je souris donc simplement à la Poufsouffle. Et me reconcentre sur le cours, impatiente d'apprendre à utiliser ce sortilège qui semble rendre heureux.

Ce jour là, il faisait vraiment mauvais, et cela affectait l’humeur d’Élicia. Elle se rendit donc en Sortilège, avec une allure de fantôme. Étant une des dernières à s’installer, elle se lassa glisser sur la chaise à côté d’une de ses camarades à Gryffondor. Welmina. Elle ne lui avait jamais parlé, mais étant dans la même classe, elle savait son prénom.
Le cours commença. Miss Perkins avait remarqué l’humeur de classe, et avait donc proposé un sort plutôt intéressant : le sortilège d’Allégresse.
Boucle d’Or releva la tête, intéressée. Si un sort lui permettait de se sentir mieux, elle était totalement partante ! Même si d’habitude elle était très intéressée par les cours en général, curieuse d’en apprendre plus sur le monde magique qui l’entourait.
Le sortilège sera fait sur leur camarade. La rouquine s’en doutait, car faire ce sortilège sur un objet ne servait pas vraiment. Cela ne l’empêcha pas de douter. Et si c’était dangereux ? Et si quelqu’un se retrouvait à l’infirmerie à cause d’un sort mal lancer ?
L’avertissement de là professeur ne la rassura pas, loin de là.
Une idée traversa son esprit. Si vraiment les élèves de sa promotion n’était pas capable de faire ce sort, alors Miss Perkins ne leur aurait pas proposé, et elle serait là en cas de problème, ainsi que leur infirmier. La jeune fille garda quand même en mémoire l’avertissement de sa professeur.
Elle se tourna vers sa voisine lorsqu’elle entendit le reste de la classe bavarder. Celle-ci lui sourit, alors elle fit de même.

Miss Perkins annonça le début de l’exercice pratique, du moins la première étape : tester le sortilège sur soi-même.
Élicia chercha dans son esprit un souvenir assez joyeux qui pouvait l’aider pour ce sortilège. Elle savait que ça serait plus simple avec un souvenir, pour s’imaginer ensuite emplie de joie. Il fallait un souvenir joyeux, mais pas super puissant non plus, sinon cela risquait d’être dangereux. Après quelques longues secondes de recherche, elle finit par trouver le souvenir en question : sa rencontre avec Lila, dans la salle commune, une année et demie plus tôt. Ce jour là, elle se rappelait de Lumah allongée à l’envers sur un des poufs, et les trois filles discutaient de groupe, surnoms et de base secrètes, comme des agents secrets en fait. Ce souvenir tira un sourire à la rouquine. Parfait, c’est pile ce qu’il lui fallait !

Elle s’entraîna sur elle quelques minutes comme ça, en cherchant des souvenirs joyeux. Même si elle ne réussissait pas forcément ses sorts à chaque fois, elle en ressentait un peu les effets et ça lui faisait du bien. Raté, raté, réussit, raté, réussit, réussit, réussit !
Pensant être assez prête pour s’entraîner avec un de ses camarades, elle se tourna vers sa voisine.

Tu veux qu’on fasse équipe ?

Son sourire retrouvé depuis le début de l’exercice pratique ne l’avait pas quitté.

J'écoute notre professeur annoncer les consignes. La première étape se fera sur nous-même. Après avoir écouté les consignes et noter quelques mots thématiques. J'arme ma baguette, doucement. Je n'ai pas peur de me faire du mal. Je n'ai pas peur de le lancer sur moi.
J'ai peur des effets du sort. Ou de la façon de le réaliser. Rendre joyeux. Finalement, j'aurais aimé commencer sur quelqu'un d'autre. J'ai bien trop peur. D'essayer de me rendre heureuse. D'habitude, je n'ai pas peur de réaliser un sort. J'y vais sans me poser de question. Mais aujourd'hui, devant ce sort. Je me sens si réticence. Si pusillanime. Mentalement, je me répète les consignes pour réussir un sort en commençant.
Concentration. J'essaye de faire le vide, dans ma tête. Visualisation. Je me vois heureuse. J'essaie de me voir sourire. J'essaie. L'image dans ma tête est floue. Mais il y a un début. J'essaie de visualiser un simple rictus de joie, pour que le sort ne soit pas réalisé à une échelle trop puissante.
La formule sort de ma bouche, naturellement. Et le mouvement l'accompagne. Le contrôle des émotions vient ensuite. Pour ce sort, il faut être joyeuse. Gaie. Il faut penser à quelque chose d'heureux. Il faut être. Joyeuse.
Un souvenir n'est pas introuvable. Mais rien ne vient. Je pourrais afficher un sourire heureux. Mais ce sera forcé. Et ce sera raté.
C'est raté.
Je réessaye le sortilège plusieurs fois. Mais il ne marche pas pour autant. Tout marche. Sauf les émotions. Je ne peut pas les contrôler. Pas maintenant. Même lorsque j'essaie de penser à des choses joyeuses. Ça ne marche pas. Ce sont des joies forcées.
Et pourtant certaines choses auxquels je pense me font sourire. Parfois. Certaines rencontres à Poudlard. La Magie. Et les vacances de Noël, dernière. Je pense à Papa. A Horty. A Arthur. Et à Julia. Mais le sort ne marche pas. Je la revois marcher dans son appartement avec sa désinvolture habituelle. Manger la croûte de son pain avant le mie. Et ça me fait sourire. Mais ça marche toujours pas.
Je suis coupée par ma camarade, lors d'une énième tentative. Ne réussissant pas, je me suis mis à penser à des trucs banals. Genre la première fois où j'ai trouvé une carte Chocogrenouille rare. La déprime me déprime.
Élicia sourit et me propose de faire équipe. C'est vrai qu'il fallait continuer par binôme. En essayant sur un personne qui n'est pas moi. Je réussirais. Si je peux pas me faire sourire. J'peux peut-être faire sourire quelqu'un d'autre.

« Oui, bien sûr. Tu préfères commencer ou je le fais ?»

Je lui lance un merci mental de m'avoir proposé. Je pense que je n'aurais pas oser le faire. Me rappelant les paroles de Miss Perkins, je respire un bon coup. Il faut faire attention. A son duo. Ne pas lui faire du mal. En essayant de bien faire.

Mot gras pour la CdC

Élicia se sentait un peu mieux depuis que l'exercice pratique a commencé.
C'est comme si le ciel qui pleurait quelques minutes plus tôt avait sécher ses larmes, et commençait à sourire de nouveau. C'est comme si, ce ciel qui, quelques minutes plus tôt, rendait la journée d'Élicia déprimante, était le maître des émotions de la jeune fille. Comme si, d'un simple sort, les nuages c'était dégagés, et que l'on voyait maintenant le bleu du ciel et le soleil éblouissant.

Welmina lui avait répondu. Elle était d'accord pour faire équipe et demandait qui commençait.
Boucle d'Or réfléchi un moment. Elle avait vu sa camarade galérer à tester le sort. Peut-être que si elle commençait en première et qu'elle réussissait, sa camarade se sentirait assez bien pour lui lancer le sort ensuite ? Cela valait le coup d'essayer.

Je peux commencer, si ça ne te dérange pas.

Elle sourit de nouveau à la Gryffondor, espérant la rassurer.
Elle recula un peu, brandit sa baguette en la pointant vers Welmina, et se concentra. Elle fit le vide dans sa tête comme on lui avait appris dès sa première année, à l'exception de quelques souvenirs heureux. La découverte du monde des sorciers ? Mouais. Le soir de la répartition ? Quand elle a retrouvé Lumah peut-être ?
Elle visualisa un autre souvenir. L'été précédent, sa semaine de vacances avec Lumah. C'etait un très beau souvenir, elle était heureuse à ce moment là.
La rouquine se concentra sur ce souvenir, essayant de se rappeler tout les détails, les émotions, la chaleur sur sa peau, les vagues de la mer qui léchaient ses pieds...
Puis elle prononça le sort, et fit le geste adéquat.

Élicia regarda sa camarade, avec un regard interrogateur.

Alors, comment tu te sens ? Tu penses que j'ai réussi ?

La jeune fille espérait sincèrement avoir réussi.

Trop occupée sur l'inquiétude de faire du mal en laissant un sort, je n'ai pensé au fait qu'on me le lance. Lorsque Élicia annonce qu'elle va commencer, je me rend compte. Qu'elle va jouer avec mes émotions. Si elle réussit. Ça me fait peur. J'ai peur qu'un sort me rende joyeuse. Et pourtant ça me ferait plaisir. Mais je ne veux pas qu'on trafique mon Moi-même.
Ma camarade me sourit, j'essaye piteusement de lui rendre. Je ne suis pas effrayée. Je ne suis pas réticente. Ça va. Tentent de montrer ce sourire, aussi bien à elle qu'à moi. Mais je n'y crois pas.
Préférant me concentrer sur autre chose, qu'elle ou sa baguette. Je brouille mon esprit à toutes pensées. Fixant vaguement un coin de ma table. Ma curiosité aimerait observer la façon dont la Poufsouffle va jeter son sort, mais je suis bloquée d'appréhension.
Lorsque celle-ci prononce le sort, je me tourne vers elle. Et sourit. J'ai l'impression que mon appréhension s'est envolée. Que ma réticence à lancer le sort. Et même une partie de ma mélancolie due à la pluie, se sont envolées. De façon curieuse.
Entendant Élicia me demander comment je me sens. Je comprend que cette impression doit avoir un rapport avec le sort. J'ai comme l'impression que ça va mieux. Même si je ne suis pas sûre que ce soit grâce au sort. Pour moi, les conséquences étaient... différentes.
Plus soudaines. Plus marquées. La joie qui me traverse est douce. Légèrement impersonnelle. Peut-être que le sort a étais parfaitement dosée. On dirait presque qu'une énergie extérieure m'a transmis cette joie. Peut-être l'énergie de la baguette de ma camarade ?

« Je sais pas trop... J'imaginais pas les résultats comme ça. Mais ça va mieux que tout à l'heure... »

Mes explications sont confuses. Je ne sais pas exactement comment je me sens. Probablement, est-ce un effet du sort. Malgré moi, je souris. Ce n'est pas moi qui l'ai décidé. Ce qui me prouve, plus ou moins, que le sort a fonctionné.
Mais ça m'inquiète encore plus. Ce sortilège rend joyeux. Ce sort. Est Parfait... Ement flippant.

« Je pense que ça a marché. »

Et je me tait. Laissant le sentiment de paix et de joie me parcourir le corps. Comme si j'avais bu une potion. Je me sens mieux. Je crois.

Le sortilège avait apparemment marché. Welmina semblait aller mieux que quelques minutes plus tôt. Enfin, Elicia elle-même n’était pas au mieux de sa forme. Elle espérait juste que le sortilège qu’elle avait lancé sur la Gryffondor ferait effet encore quelques temps, elle semblait en avoir besoin.

La rouquine détourna son regard de sa camarade, et regarda autour d’elle. Ses amies, un peu plus loin, étaient concentrées. En tout cas c’est l’impression qu’elles donnaient. La professeur surveillait les élèves. Elle aperçut également d’autres personnes avec qui elle avait déjà discuté, et les regardat jeter le sort.

Ses pensées s’envolèrent en dehors de la salle de classe. Son frère était sûrement en cours à l’heure qu’il était. Ainsi que sa cousine, récemment rencontrée, qui avait le même âge que Raphael.
Bien plus loin encore, sa sœur et ses parents. Que faisaient-ils en ce moment ? Emma était certainement à l’école, ainsi que sa mère qui était institutrice.
Ils lui manquaient. Elle ne les avait pas vu depuis Noël, et ça commençait à être long.

Une pointe de triste s’empara d’elle.
Boucle d’Or sortie de sa rêverie, et se tourna vers Welmina.

A ton tour, si tu veux bien.

De nouveau, elle essaya de faire un petit sourire, mais cette fois si, elle n’y arriva pas bien. Elle esperait que sa camarade réussisse, autant pour elle que pour la Gryffondor.

Les effets du sort ne durent pas longtemps. Pas assez en tout cas pour qu'ils se mêlent à ma concentration et abreuvent mes chances de réussite. Peut-être que celles-ci ne dépendent pas de ma joie, finalement. Je l'espère en tout cas, sinon c'est perdu d'avance.
La joie que m'a procuré le sortilège d'Élicia disparue, je dois me concentrer sur le sortilège à lancer. J'aimerais bien retrouver cette sensation que le sort m'a offert mais chacune son tour et je ne veux pas déranger ma camarade avec ça.
Lorsque la Poufsouffle m'annonce qu'elle est prête, mes doigts gagnent ma baguette. Ils effleurent le bois de noyer, sensible à la sensation rassurante que ma baguette ma procure, je m'évade rapidement. Les étapes de lancer d'un sort me reviennent automatiquement en tête. Comme s'il n'y avait plus rien autour de moi, je me concentre faisant le vide. Mes yeux fixe ma cible mais mon cerveau est concentré sur autre chose.
J'imagine l'image d'un sourire naître sur ses lèvres, comme le veut la visualisation. Certaines pensées veulent me désorienter, j'ai peur de ne pas réussir. De me sentir nulle. Surtout de paraître nulle. Mais tant pis, je continue, ce serait encore plus idiot d'arrêter. En sois, lancer le sort sur quelqu'un devrait être plus simple que sur sois-même. Pour moi, en tout cas.
Une fois la formule prononcée et le geste effectué, je me concentre sur le contrôle des émotions. Une part de mon Moi-même m'apporte la joie demandée. Je préfère ne penser à rien, au risque de tomber sur un souvenir pas si heureux que ça. Je laisse juste la joie m'envahir. Est-ce que c'est elle que je sent sortir de mes veines jusqu'à ma baguette ? Comme de l'empathie en vapeur et invisible ?


Une fois le sort lancé, je regarde Élicia. N'osant pas parler, j’incline ma tête en sa direction, en signe de questionnement. Je ne sais pas du tout si j'ai réussi et ma concentration évaporée, je n'arrive pas non plus à le voir sur le visage de la Poufsouffle. J'attends.

C’était quelque chose de doux, de léger, à peine percpectible. Comme un rayon de soleil qui vient chatouiller la peau, qui glisse et y apporte une douce lumière agréable. Cette sensation parcourut Elicia, qui se sentit soudain toute légère. Etait-ce de la joie ? Le sourire, bien que petit, qui s’était formé sur son visage prouvait que ça l’était. Une joie faible certe, mais s’était bien ce sentiment qui glissait en elle. Welmina avait donc réussit. Avec un peu d’entrainement, elle arriverait à faire mieux, mais pour un début, c’était super, la rouquine le savait.
D’ailleurs, elle s’étonnait d’y être arrivée du premier coup. La jeune fille avait souvent du mal à réussir un sort du premier coup. Dans ses moments là, elle se sentait indigne de sa baguette, et avait l’impression qu’aucun lien n’excistait entre elles. Elle se rappelait néamoins de ce qu’elle avait lu un jour.



Sa baguette l’avait choisi, elle savait donc qu’en s’améliorant, la sorcière en serait digne. En attendant, elle s’éfforcait de faire de son mieux, de s’entrainer, jusqu’à réussir.

Welmina lui avait adressé un signe de tête, pour savoir si son sort était réussit.

Oui ! Je suis sûre que si tu t’entraines, ton sort sera encore plus puissant. Là, il était un eu faible...mais j’ai sentie quelque chose de nouveau, comme si la mauvaise humeur...s’était comme envolée.

Boucle d’Or voulait essayer de nouveau. Pour savoir si elle avait juste eu de la chance, ou non.

Ca ne te dérange pas si je réessaye ?

Sa baguette toujours dans sa main, elle la leva devant elle, sans attendre la réponse de sa camarade. Le bois de sorbier de sa baguette était doux contre sa paume.
La rouquine s’était renseignée dans un livre un jour. Une baguette en bois de sorbier, comme la sienne, était apparemment idéal pour les sorts de protections et de défense. Et le coeur de sa baguette, en plume d’oiseau du tonnerre, la rendait puissante, mais difficile à manier. Cela expliquait certainement le fait qu’elle ait du mal à s’en servir.
Elle fit le vide dans sa tête cette fois si, se concentrant seulement sur la sensation qu’elle avait ressentie. Gestuelle, formule, émotion...tout se suivait. Pourtant, le pressentiment qu’elle n’y arriverait pas cette fois était fort, et son instinct faisait rarement erreur.

Observant Élicia, j'esquisse d'abord une grimace, pensant que le sortilège a échoué. Mais ma camarade contredit mes pensées, annonçant qu'elle l'a senti. Mais il était. Faible. Je ne suis pas déçue, au contraire, mais j'aurais aimé faire plus. Elle a senti. La mauvaise humeur. Partie. Pas remplacée.
J'aimerais la remplacer. Pas que maintenant. Couvrir un mal ne l'empêche pas de grandir. Et avec ce sort ou non, j'ai besoin de savoir les peines détruites. Égoïstement, les miennes, dans un premier temps et pour ce sort, j'aimerais qu'il soit fort.
Mais l'entraînement payera et je pourrais réessayer après. La Poufsouffle veut recommencer, je l'encourage d'un signe de tête et d'une exclamation enjouée.

« Vas-y. On peut faire chacune notre tour, si tu veux ? »

Pressée mais toujours un peu stressée, de ressentir ce sentiment de joie qui m'a traversé, tout à l'heure, je me balance légèrement sur ma chaise. Lorsqu'elle lance le sortilège, j'attends quelques secondes, l'effet peut être plus long, cette fois-ci.
Rien. Le sort n'a pas eu l'effet désiré. Presque malgré moi, je secoue la tête. Je suis persuadée que la première fois n'était pas la chance du débutant. Plutôt comme une bonne surprise. Mais la Magie n'est pas aléatoire. Quelque chose de différent a du se passer par rapport à la première fois où la rousse a lancé son sort.
Je ne sais pas exactement la façon dont elle s'y est pris. Mais mon rôle de duo est de lui donner des conseils, comme elle l'a gentiment fait. Même si les mots à propos des émotions seront forcément flous, j'essaye d'expliquer. Peut-être un peu piteusement. Ce que je ressent.

« La première fois que tu l'a lancé, c'était comme si... tu transmettais tes propres émotions. Je ne sais pas si tu as jeté le sort de façon différente, cette fois-ci, mais je pense que ça vient de tes émotions ou d'autres choses. »

J'ai envie de lui demander si elle comprend, mais je me suis embrouillée, toute seule. On ne peut pas décrire son Sois-même et encore moins comprendre ceux des autres. Mais peut-être qu'avec mes indications, elle comprendra.


J'ai peur de recommencer à lancer le sort, avec l'effet du précédent, c'était plus simple, j'étais sereine. Cette fois-ci, il devra être plus fort. Et surtout réussi. Je n'ose pas lui demander si je peux le lancer, peut-être voudra elle réessayer après son premier échec. Ça m'arrangerait d'ailleurs, mais je n'ose pas non plus lui demander.

Son instinct avait eu raison, encore une fois. Elle avait loupé son sort. Elicia le voyait sur le visage de sa camarade, qu'aucun sourire n'était venu illuminer.

Welmina essaya de la conseiller. Cette histoire d'émotion, ça semblait logique, oui. La rouquine voyait où la Gryffondor voulait en venir.
Il aurait fallu qu'elle imagine la joie, les émotions positives comme...comme une ficelle. Ou mieux ! Comme un fil de lumière, qui allait de son esprit, à son bras, puis sa main, pour ensuite passer dans sa baguette...et atteindre l'adversaire, ou dans son cas, sa partenaire.
Un fil de lumière d'une couleur douce, chaleureuse, qui évoquerait la joie, la bonne humeur.
Si elle voulait transmettre de la tristesse - et même si elle ne savait pas si c'était possible, elle n'aurait pas essayé -, elle le fil de lumière aurait sûrement été bleu. La colère, rouge. Et ainsi de suite.

La jeune sorcière aurait aimé réessayer, mais c'était au tour de la brunette de tenter de relancer le sort.
Elle espérait de tout coeur que celle-ci réussisse son sort, et qu'elle arriverait à mettre un peu plus de puissance dans les émotions qu'elle transmettrait.

Merci pour tes conseils ! Je ferais un peu plus attention.

Elicia sourit à Welmina. Puis elle reprit :

A ton tour de réessayer ! Tu vas y arriver j'en suis sûre !

Confiante, la jeune fille attendit. Elle se rendit alors compte que le temps passait bien vite, et que bientôt le cours prendrait fin...