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12 oct. 2020, 08:40
Pardon de vous déranger...
Mardi 13 décembre 2044


Le cours de Sortilège arrivait à son terme. Comme à chaque fois, le but de ce cours avait été de s'entraîner au maniement d'un sort, le Sortilège d'Allumage de baguette cette fois-ci, et comme à chaque fois, après quatre heures de dur labeur, Edmund avait échoué. Il commençait à avoir l'habitude à présent, il connaissait le refrain, mais cela n'en atténuait en rien le sentiment d'impuissance qu'il ressentait. Certes, autour de lui, nombreux avaient été les élèves à ne pas parvenir à lancer un lumos d'une intensité convaincante, et certes il n'était pas tout à fait le seul à ne pas être parvenu à lancer le sort du tout, mais il savait que chacun d'entre eux aurait réussi à le faire d'ici le prochain cours, après un peu de pratique dans la bibliothèque ou dans le dortoir. Il serait le seul à garder la tête baissée, abattu, lorsqu'il indiquerait pour la ènième fois dans son devoir, sous la question "Dans quelle situation ce sortilège vous a-t-il été utile ?", qu'il ne lui a pas été d'une quelconque utilité car il n'était pas parvenu à le lancer.

Lorsqu'il regarda l'horloge, le garçon remarqua qu'il avait encore le temps pour un tout dernier essai. Saisi d'une détermination aussi inattendue que soudaine, l'apprenti sorcier ferma les yeux et prit une grande inspiration par le ventre, puis souffla par la bouche jusqu'à vider complètement ses poumons. Il réitéra la manœuvre puis, parfaitement concentré, se représenta le bout de sa baguette nimbé d'un halo lumineux semblable à celui qui avait entouré la baguette de sa professeure quelques heures auparavant. Il se concentra alors sur tous les espoirs qu'il avait dans sa vie, dont le plus grand d'entre eux : parvenir à lancer un bon sang de sort au moins une fois. Focalisé sur ce sentiment, il entreprit alors d'imprimer à sa baguette la gestuelle adapté au Sortilège d'Allumage de Baguette et prononça Lumos.

Edmund senti la magie descendre le long de son bras comme un courant d'énergie, faisant fourmiller son système nerveux de façon pratiquement imperceptible. Arrivée dans le creux de sa main, elle se transféra de ses doigts à sa baguette par le lien qu'il y avait entre cette outil qui était bien plus qu'un outil et lui-même. Cependant, alors que le lien entre eux se formait, le cœur du sorcier manqua un battement et ses yeux se voilèrent pendant un fraction de seconde, rompant le lien. La magie n'ayant pas pu traverser depuis la main du garçon jusqu'à sa baguette, il se passa la même chose que tant de fois auparavant, c'est-à-dire rien. Absolument rien.

Le châtain fixa sa baguette avec des yeux vitreux qui commençaient à s'embuer. Pour un raison qui lui échappait, il s'était figuré que cette fois-ci il aurait pu réussir. Qu'il aurait pu faire de la magie. Mais c'était encore raté. Peut-être que la direction s'était trompée, peut-être qu'il n'était pas un vrai sorcier. Après tout, quel genre de sorcier était incapable de réaliser le moindre sortilège, même le plus basique ?

Le claquement de main familier de la professeure Perkins indiquant la fin du cours sortit partiellement Edmund de ses pensées, et après une dizaine de secondes à ruminer des idées noires, il entreprit enfin de ranger ses affaires avec résignation. Ne se hâtant nullement à partir — quitter la salle scellerait son échec — il se retrouva rapidement seul, à l'exception de la professeure de Sortilège. Le garçon se rapprocha du bureau pour prendre un devoir à remplir pour la semaine suivante et commença à se diriger vers la sortie en lisant rapidement les questions.

Durant votre partie pratique, vous vous êtes entraînés à lancer Lumos. Faîtes un compte-rendu de votre premier essai.

À ces mots, l'élève s'arrêta et sentit une fois de plus les larmes lui monter aux yeux. Encore ? Il allait encore devoir raconter son échec par devoir interposé à son professeur ? N'en avait-elle pas assez de lire continuellement, semaine après semaine, ses faillites lamentables ? Ne pouvait-elle pas, au moins une fois, laisser passer ?

En proie à un désespoir aussi saisissant qu'irrationnel, le petit garçon fit demi-tour et revint jusqu'au bureau de Ms. Perkins pour y déposer le sujet de devoir.

« Euh... excusez-moi Madame... commença-t-il d'une voix sur le point de craquer. Est-ce que... Pardonnez-moi de vous déranger mais est-ce que ça vous dérangerait si je ne répondais pas à cette question dans mon devoir de la semaine prochaine ? »

À ces mots, il désigna d'un doigt hésitant la question à l'origine de son trouble, en prenant bien soin de regarder la feuille et surtout pas les yeux de sa professeure.

@Eleanor Perkins Si jamais la façon dont Edmund interagit avec vous ne vous convient pas (il ne vient pas directement demander des conseils pour lancer des sorts contrairement à ce qui était initialement convenu) je peux tout à fait changer la fin du RP pour que ce soit plus direct.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

25 oct. 2020, 19:38
Pardon de vous déranger...
Chaudement habillée et tentant de se réchauffer comme elle le pouvait, Eleanor donnait cours aux première année en cette froide après-midi de décembre. Légèrement dissipés, ils lui avait donné du fil à retordre mais, très vite, elle avait fait revenir le calme. Il n'était pas question qu'ils remettent en question son autorité plus longtemps. Après ce léger écart de comportement de la part de quelques élèves, la jeune professeure débuta la partie pratique du cours. Comme d'habitude, après avoir appris la théorie, les élèves devaient la mettre en pratique et s'exercer à lancer le sortilège vu en cours. Passant d'élève en élève et conseillant ceux qui en avaient besoin, le temps s'écoulait et bientôt le cours touchait à sa fin.

Regardant sa montre, Eleanor frappa dans ses mains pour signifier à ces élèves que le cours était désormais terminé et qu'ils pourraient quitter la salle de classe après avoir pris leur devoir. Après plusieurs secondes de bruit, de rire et de bavardages, le brouhaha cessa et les élèves quittèrent la pièce... Tous ? Tous à l'exception d'une jeune garçon de la maison Poufsouffle qui, visiblement inquiet, attendait que sa professeure lui accorde quelques minutes d'attention. Relevant la tête, Eleanor lui sourit et lui fit un petit signe de la tête pour le prévenir qu'elle l'écoutait et qu'il pouvait lui faire part de son problème.

C'est non sans surprise qu'Eleanor comprit ce que son élève lui demandait. Etait-il vraiment en train de lui demander s'il pouvait passer une question ? La question la plus importante du devoir, qui plus est. Quelle idée ! Il en fallait du culot pour venir demander une chose pareille à sa professeure.

Soulevant un sourcil, Eleanor répondit à son élève.

- "Je vous demande pardon ? Bien sûr que ça me dérangerait que vous ne répondiez pas à cette question. Après tout, elle n'est pas faite pour faire joli. Pourquoi cette question ?"

Eleanor avait désormais repris son calme et attendant la réponse de son élève.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

29 oct. 2020, 15:30
Pardon de vous déranger...
La réponse arriva, prompte et sèche. Aux mots de sa professeure, Edmund enfonça la tête dans son cou et garda le regard baissé, loin des yeux de son interlocutrice. Il savait qu'elle avait absolument raison, ses devoirs n'étaient pas faits pour que les élèves choisissent leurs questions au plaisir comme sur un marché aux puces. Il était conscient de ce que sa demande était absurde et irrespectueuse du travail que Miss Perkins avait fourni pour élaborer ce devoir. Mais il ne voulait pas faire cette question. Il ne voulait même pas s'imaginer devoir y répondre. Il ne voulait même pas la lire. Eût-il pu la déchirer et la brûler, il l'aurait fait sans hésiter.

Le rouge monta aux joues de l'apprenti sorcier alors que le silence commençait à s'épaissir entre la professeure et l'élève. Le garçon réalisait peu à peu le ridicule de la situation dans laquelle il s'était mis et alors qu'il reprenait lentement ses esprits, il se sentit de plus en plus honteux. Miss Perkins devait être absolument furieuse qu'il eût osé lui parler ainsi et dénigrer son travail ! Et ce sentiment était on ne peut plus légitime. Il n'avait pas voulu la fâcher ou critiquer son travail, ce n'était absolument pas ce qu'il avait voulu dire, mais c'était bel et bien ce qu'il avait fait.

Le silence s'étira encore pendant quelques secondes tandis qu'Edmund fixait toujours le papier qu'il avait posé sur le bureau de sa professeure, ses dents commençant à s'attaquer à sa lèvre inférieure. Il réfléchissait désespérément à un moyen d'expliquer à l'adulte qu'il n'avait pas voulu médire ou paraître insolent, mais simplement s'épargner d'être forcé à revivre encore une fois ses échecs répétés et la nullité qu'il était en tant que sorcier. Il voulait seulement qu'on l'autorisât pour une fois à faire l'autruche et à oublier ses problèmes le temps d'une petite semaine. Mais les mots peinaient à sortir de sa bouche, se bousculaient dans sa tête, froissés, sens dessus dessous. Il ne pouvait pourtant pas ignorer ainsi la question de sa professeure — cela eût été infiniment impoli ! Il finit donc, après ce qui lui avait paru être une éternité, par balbutier une réponse d'une voix pitoyable, levant les yeux vers son interlocutrice et les baissant de nouveau sur sa feuille par intermittence.

« Euh... oui je... je sais. Enfin, je veux dire, je sais que vous avez certainement mis cette question parce que c'était ce qu'il fallait faire. Pour le devoir. Je... je voulais pas dire qu'elle est inutile ou que je pense qu'il aurait fallu pas la mettre... c'est vous la professeure, vous savez ça mieux que moi... C'est juste que... C'est que... »

Edmund laissa sa réponse en suspens le temps d'une petite seconde avant de se ratatiner d'autant plus, et de finir de façon presque inaudible :

« J'arrive jamais à lancer de sort : pas réussi une seule fois depuis le début de l'année. Et j'en ai marre d'être obligé de répéter tout le temps, chaque semaine que j'ai encore échoué à lancer un sort. Que j'y arrive pas... Que je suis nul. Je voudrais juste qu'on me laisse tranquille... juste cette fois... »

Le garçon luttait pour que ses yeux demeurassent secs, mais malgré tous ses efforts ils commençaient à s'embuer. Il les essuya rapidement d'un geste de la main droite pour éviter de se mettre réellement à pleurer puis resta dans cette position en attendant la réaction de Miss Perkins. Il espérait qu'elle ne considèrerait pas ses propos comme offensants ou insolents.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

03 déc. 2020, 12:16
Pardon de vous déranger...
Pendant quelques secondes, Eleanor observa le jeune garçon. Visiblement, il ne savait plus où se mettre après avoir posé sa question et la réponse qu'il avait reçu de la part de sa professeure. Avait-elle été trop sèche avec le jeune garçon ? La jeune femme l'ignorait mais, après tout, c'était évident qu'il fallait répondre à toutes les questions du devoir. A quoi s'attendait-il ? Bien sûr, la professeur comprenait bien que l'objectif de son élève n'était pas de la vexer ou de faire preuve de fainéantise mais qu'il y avait un problème quelque part avec cette question du devoir. Maintenant, il fallait encore qu'elle parvienne à comprendre où se trouve le problème et à trouver une solution pour aider le jeune garçon. Sans surprise, ça ne s'annonçait pas de tout repos mais elle allait y arriver.

Alors qu'Eleanor allait briser le silence et réitérer sa question, le jeune Poufsouffle répondit enfin sa professeure. Dans un premier temps, le garçon enchainait les mots sans réellement articuler. Il avait l'air d'être très embêté et gêné par la question qu'il venait de poser, Eleanor en était certaine car elle pouvait le lire sur son visage. Après quelques secondes, il reprit ses esprits et expliqua les raisons qui le poussaient à ne pas vouloir répondre à cette question de son devoir. Tout était plus clair ... Toutefois, s'il espérait que sa professeure de Sortilèges le laisse tranquille, il se leurrait. En effet, il était hors de question qu'il prenne du retard dans la matière ou dans n'importe quelle autre matière. Pour Eleanor, il était évident que son rôle de professeur lui demandait d'accompagner ses élèves dans leur développement et leur scolarité. Par conséquent, s'il fallait l'aider, elle le ferait ! Après tout, il n'était pas le premier à venir demander de l'aide pour le cours et, à plusieurs reprises, la jeune femme avait été d'une aide précieuse.

D'une voix calme et posée, elle répondit au jeune garçon :

- " Je vois ... Malheureusement, je ne peux pas vous laisser tranquille. Je suis là pour vous enseigner une matière et vous, vous êtes là pour apprendre cette matière et la maitriser. Il est hors de question que j'accorde des dérogations à qui que ce soit. Toutefois, je peux vous aider à vous améliorer. Est-ce que ça vous intéresserait ? Si oui, dites-moi, à votre avis, pourquoi n'arrivez-vous pas à lancer de sort ? Je vous écoute ".

Eleanor croisa les bras et attendit la réponse du jeune Poufsouffle.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

20 févr. 2021, 10:05
Pardon de vous déranger...
Quelques secondes s'égrenèrent interminablement après qu'il se tut. Edmund garda le regard baissé durant tout cet intervalle, de plus en plus persuadé d'avoir encore eu des propos déplacés. C'est sûr, si je relève les yeux, elle va me foudroyer sur place. Le fait qu'il s'agît d'un professeur de sortilège rendait cette métaphore d'autant plus terrifiante et Edmund blêmit à cette pensée. Ce n'était certainement pas le genre d'image dont il avait besoin à ce moment-là...

Ce fut cependant une voix incroyablement calme qui remplaça le silence. Bien qu'on ressentît de la fermeté dans les propos de la professeure, le jeune Poufsouffle distingua aussi beaucoup de bonté. Cette réaction, aux antipodes de celle à laquelle il s'attendait, le laissa coi. Il leva vers Miss Perkins des yeux surpris et hésitants, comme s'il doutait qu'elle pût simplement vouloir l'aider après ce qu'il lui avait dit. Il venait de lui avouer qu'il était un échec ambulant et elle ne le grondait pas ? Ne s'énervait pas ?

Mais le visage de Miss Perkins ne trahissait aucune colère, aucun signe de déception. Aucun indice de mécontentement. Elle le fixait, les bras croisés, et semblait attendre sa réponse avec patience et intérêt.
... Était-elle un robot ?

Edmund ne s'attarda cependant guère sur les implication philosophiques de cette question, trop heureux d'échapper à l'orage. Il hocha rapidement la tête pour signifier qu'il acceptait son aide — même si au point où il en était il doutait que la professeur pût faire quoi que ce fût pour arranger son cas désespéré, il s'imaginait difficilement refuser la proposition : il avait échappé à l'orage une fois, mieux valait ne pas tenter le diable — puis entreprit sans grande conviction de réfléchir à la question qui lui avait été posée.

Pourquoi je n'arrive pas à lancer de sort... ?

Edmund releva légèrement les sourcils dans une expression blasée. C'était justement là toute la question n'est-ce pas ? S'il connaissait la réponse à cette question alors il ne se serait pas trouvé là, devant le bureau de sa professeure à demander l'autorisation de ne pas faire une partie de son devoir. Mais il ne pouvait pas rétorquer cela à Miss Perkins, c'eût été très impoli — bien que tout à fait vrai. Il se contenta donc de rester figé, les sourcils froncés dans une intense réflexion, à tourner en rond mentalement comme un chien qui ne sait pas qu'il suffit de baisser la poignée pour ouvrir la porte qui le bloque.

Après une très longue minute — ou peut-être deux ou trois ? — il finit enfin par décider de dire tout ce qu'il savait sur la façon dont on lance un sort. S'il lui montrait qu'il avait retenu tout ce qu'elle leur avait enseigné et qu'il l'appliquait correctement, alors Miss Perkins serait bien obligée de reconnaître que le problème venait d'Edmund et qu'il n'y avait rien à faire. Et alors elle le laisserait peut-être partir s'enfermer dans sa chambre et faire l'autruche jusqu'à la semaine suivante...

« Eh bien... je ne sais pas du tout professeure. Je fais tout comme ce que vous nous avez dit de faire durant les premiers cours. En premier je me concentre et j'évacue toutes les pensées parasite., puis je fais la visualisation que vous nous présentez en début de cours — le bout de la baguette qui s'allume, pour le cours d'aujourd'hui par exemple — puis je fais le geste que vous nous montrez en prononçant bien la formule magique et je fais bien attention au ressenti — l'espoir, donc, pour aujourd'hui. Et pourtant je rate quand même... »

Après une toute petite seconde il ajouta :

« Peut-être que je suis juste incapable de lancer des sorts, Miss. Ça doit bien exister, non ? Des sorciers qui ne peuvent pas lancer de sorts. »

Il y avait dans ses mots de la résignation, un peu de déception, mais aussi de l'espoir. L'espoir que, peut-être, il n'aurait plus jamais à utiliser cette satanée baguette qui le mettait si mal à l'aise.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

13 mars 2021, 23:08
Pardon de vous déranger...
Visiblement, la question de sa professeure avait mis le jeune garçon dans une position assez particulière puisqu'il ne voulait pas paraitre impoli mais que, d'un autre côté, il savait qu'il ne serait pas là s'il connaissait l'origine de ses difficultés. Malheureusement, Eleanor ne pouvait deviner l'origine du problème sans son aide. Il devait, forcément, y avoir un élément déclencheur ou un sentiment particulier qui empêchait son flux magique de se révéler. Quoi qu'il en soit, s'il avait été admis à Poudlard, c'est qu'il était capable de maitriser sa magie et de lancer des sortilèges.

- " Monsieur Long, si vous avez été admis à Poudlard, c'est que vous êtes tout à fait capable de lancer un sortilège surtout quand il s'agit d'un sortilège aussi simple que Lumos. Vous ne faites pas partie des personnes qui n'ont pas de pouvoir magique, j'en suis persuadée. Si vous voulez que je vous aide, je vais avoir besoin d'un coup de main car, seule, je ne parviendrai pas à deviner l'origine de vos difficultés à utiliser votre magie ".

Eleanor s'interrompit quelques secondes et réfléchit aux causes potentielles des difficultés de son élève à lancer un sortilège aussi simple que Lumos. Visiblement, il avait bien compris les différentes étapes du lancer de sort. Si la théorie n'était pas le problème, où se situait-il ? Aussitôt, l'enseignante eut une idée ... Et si le problème venait de sa baguette magie ou, plus précisément, de sa connexion avec sa baguette magique ? Même si la solution lui semblait trop simple, la professeure interrogea son élève sur sa relation avec sa baguette magique.

- " Comment décririez-vous votre lien avec votre baguette ? Ma question peut vous sembler bizarre mais, je vous assure, elle est essentielle et peut, peut-être, me permettre de comprendre votre problème ".

Eleanor attendait la réponse de son élève avait beaucoup d'impatience.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

16 mars 2021, 14:04
Pardon de vous déranger...
La réponse de Miss Perkins fut autant un soulagement qu'une déception pour Edmund. Savoir qu'il n'était pas défectueux était d'un réconfort certain, mais d'un autre côté, cela signifiait qu'il n'avait aucune excuse pour ne pas pratiquer ses sorts.

Quand la professeure ajouta qu'elle avait besoin qu'il l'aide à comprendre son problème, l'enfant baissa les yeux, coupable. Elle ne désirait que lui porter assistance et en échange, il lui avait répondu à côté de la plaque en connaissance de cause, simplement parce qu'il voulait en finir le plus rapidement possible... alors que c'était lui qui était venu la déranger ! Il n'avait qu'été irrespectueux depuis le début de cette entrevue. Dans un tic nerveux, il se mit à mordiller sa lèvre inférieure.

Soudain, la voix de la professeure retentit de nouveau, plus enthousiaste. Edmund releva la tête avec surprise. Avait-elle trouvé d'où pouvait venir son problème ? Aux mots de la sorcière, son visage se figea durant une fraction de seconde puis il baissa les yeux de nouveau. Il ne voulait pas parler du lien qu'il entretenait avec sa baguette. Il ne voulait pas parler de sa baguette. Bien qu'il se fût amélioré depuis le début d'année et qu'il parvînt à présent à la tenir suffisamment longtemps pour tenter de lancer un sortilège, il faisait toujours de son mieux afin de limiter le plus possible les contacts avec elle. Elle le mettait profondément mal à l'aise, et dès qu'il s'en saisissait, il avait la sensation que quelque chose de terrible était sur le point de se produire. Pendant quelques instants, Edmund envisagea de mentir à sa professeure — pour en finir, pour ne pas avoir à ressortir sa baguette après l'avoir déjà tenue pendant les deux longues heures que duraient le cours — mais il ne put s'y résoudre. Mentir n'est jamais une bonne chose. De plus, il avait déjà suffisamment manqué de respect à sa professeure. L'enfant prit une profonde inspiration et avoua d'une voix frêle à Miss Perkins :

« Mon... mon lien avec ma... baguette — il hésita sur ce mot, comme s'il lui en coûtait de le prononcer — est... mauvais. En fait, je n'en ai pas vraiment. Je, j'ai essayé d'en avoir un — vraiment ! — mais à chaque fois que je la tiens je me sens mal, comme si quelque chose de terrible allait arriver si je la lâchais pas tout de suite immédiatement. Alors quand j'essaie de lancer un sort, j'essaie de faire comme si elle était pas là, comme si je tenais juste un bout de bâton quelconque. Parfois j'arrive bien à l'oublier, mais parfois j'ai plus de mal. »

Est-ce que son problème pourrait venir de là ? Du fait qu'il ignorait sa baguette autant qu'il le pouvait ? Mais les baguettes n'étaient que des outils, qu'il se convainquît que ce qu'il tenait était un bâton ou qu'il sût que c'était un objet magique, le simple fait de le tenir devrait être suffisant à ce qu'il fît son travail ! Edmund avait beau savoir que c'était faux, il préférait ne pas y penser et continuer de se convaincre que son raisonnement était juste. C'était plus simple que d'affronter sa peur.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

07 avr. 2021, 22:27
Pardon de vous déranger...
Arriver à l'oublier ? Eleanor buta sur les mots de son élève ... Faire comme s'il ne tenait qu'un vulgaire bout de bois ? Elle comprenait mieux pourquoi il ne parvenait pas à lancer de sortilège... En réaction aux propos du jeune garçon, la professeure fronça les sourcil et laissa échapper un long soupir.

- " Pourquoi voulez-vous l'oublier ? Je comprends mieux pourquoi vous n'arrivez pas à lancer le moindre sortilège ... Lors de votre premier cours de Sortilèges, je vous ai appris qu'il était important de créer un lien avec sa baguette magique... Visiblement, vous deviez être absent lors de ce cours pour avoir oublié cet enseignement important... ". Bien entendu, Eleanor savait qu'il avait été présent car jamais un élève n'avait raté son premier cours de Sortilèges. " Si je vous ai demandé quelle est la relation que vous entretenez avec votre baguette c'est parce que le noeud de votre problème se trouve très certainement là... Meilleure est votre connexion avec cette dernière, meilleurs seront vos sorts. Votre baguette n'est pas un simple bout de bois ... Elle vous permet de canaliser votre puissance magique ... Sans elle, votre magie ne peut s'exprimer ... Pour qu'elle puisse s'exprimer, vous devez être connecté à votre magie. Or, ce n'est pas votre cas ... semble-t-il ".

Même si la professeure connaissait désormais les raisons des difficultés de son jeune élève, elle ignorait les raisons qui le poussaient à éviter sa baguette magie ... à l'oublier. Pourquoi ne pas accepter de créer un lien avec cette dernière ? Il devait y avoir une raison secrète derrière tout ça ... Eleanor avait besoin de la connaitre pour remédier à la situation.

- " Je ne parviens pas à comprendre pourquoi vous refusez de créer un lien avec votre baguette ... Avez-vous une idées des raisons qui vous poussent à la rejeter ? "

Eleanor attendait la réponse de son élève.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

16 avr. 2021, 17:53
Pardon de vous déranger...
La réponse de la professeure fut comme une claque pour Edmund. Qu'elle pût penser qu'il avait manqué son premier cours était tout à fait inconcevable pour le garçon, au point qu'il faillit couper la parole à Miss. Perkins pour lui assurer que ce n'avait pas été pas le cas. Il y avait aussi le sous-entendu humiliant que son erreur était d'une facilité déroutante. Honteux, Edmund baissa les yeux et fixa le sol.

À la question qui lui était adressée, il demeura silencieux. Bloqué dans son mutisme, il se refusait à répondre : il ne voulait pas en parler. La présence de sa baguette dans son sac lui pesait sur la conscience.

Ce n'est pas poli de faire patienter les autres.

Edmund serra les dents. Finalement, le devoir de suivre les règles de son père supplanta sa peur et ses lèvres se délièrent avec réticence.

« Oui, souffla-t-il tout bas, avant de s'enfoncer dans un court silence douloureux. Je... je n'me sens pas à l'aise avec ma baguette. Pas du tout. En fait... non, oui c'est ça. Je n'aime pas l'utiliser. Me sentir lié à elle. »

Ses derniers mots furent accompagnés d'un frisson glacial. Il avait croisé les bras et ses mains tenaient fermement le bras opposé dans une tentative de refouler les légers tremblements qui les avaient gagnées. Il prit une inspiration saccadée et son dilemme interne transparut sur son visage : il n'avait pas été tout à fait honnête, et était tiraillé entre son désir taire sa raison profonde et son devoir de sincérité.

« Pour être plus exacte, continua-t-il enfin d'une voix mécanique en enfonçant ses doigts dans ses bras, je... j'ai p... j'ai peur de ma baguette. »

Voilà, il avait avoué. Après des mois à garder cela pour lui-même, les mots étaient sortis presque malgré eux. Son secret minable.

Edmund regardait le sol avec la fixité d'une statue de cire. Ses membres tremblants étaient parfaitement immobiles. Il savait qu'il était incorrect de ne pas tourner les yeux vers son interlocuteur, qu'il manquait à son éducation, mais même cela ne parvenait à le forcer à bouger. Tandis que ses dents s'attaquaient inconsciemment au bout de sa langue, il ne pouvait que redouter dans un silence glaçant la réaction de Miss Perkins.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

03 mai 2021, 00:25
Pardon de vous déranger...
Eleanor était intriguée par ce qu'elle entendait. Même si elle n'était professeure que depuis deux années, elle en avait déjà vues des vertes et des pas mûres mais jamais personne ne lui avait dit qu'il avait peur de sa baguette. Comment pouvait-on avoir peur de sa baguette ? Après tout, une baguette, sans son sorcier, ça n'était pas d'une grande utilité ... Bien sûr, la professeure était loin de penser que ce n'était qu'un "vulgaire bout de bois" comme l'avaient pensé de nombreux élèves alors qu'ils découvraient les cours de Sortilèges.

- " Vous avez peur de votre baguette ? ... Je ne suis pas certaine de comprendre ... Pourquoi avez-vous peur de votre baguette ? Je comprends mieux pourquoi vous souhaitez oublier votre baguette ... Comme je vous l'ai expliqué, ce n'est pas une solution ... bien au contraire, c'est ce qui provoque vos difficultés à lancer un sort ".

Visiblement, le mal-être du jeune garçon était profond. Malheureusement, là, comme ça, Eleanor ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait faire pour lui. Il allait devoir expliquer à sa professeure pourquoi il avait peur de sa baguette si il voulait qu'elle trouve une solution. D'une voix calme et apaisante, Eleanor s'adressa une nouvelle fois à son élève.

- " J'ai envie de vous aider et je vais tout faire pour y arriver ... J'ai besoin de savoir pourquoi vous avez peur de votre baguette. Est-ce que vous voulez bien m'en parler ? Quelles sont les raisons qui vous poussent à la craindre ? "

Même si elle avait déjà tout entendu, Eleanor ne savait pas à quoi s'attendre. Quelles pouvaient être les raisons qui poussaient un jeune garçon à craindre sa baguette ? Alors qu'elle observait le garçon, la professeure constata qu'il était immobile et nerveux.

- " Ne soyez pas timide, il n'y a aucune honte à avoir ... Vous avez le courage de parler de vos craintes, c'est une grande force d'esprit ! "

Eleanor espérait avoir réussi à apaiser et rassurer le garçon. Même s'il ne le savait pas, sa professeure était fière de lui et de sa capacité à admettre ses faiblesses !

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)