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03 avr. 2019, 16:52
 ++  Par-delà les devoirs de l'esprit  R. Saunders 
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Certaines réalités sont suggérées en arrière-plan, sans plus ; des choses que seuls maitre et élève partagent, éléments contenus dans les devoirs. Au lecteur de les imaginer. Je n’en dévoilerai rien. A vous de décoder !

Je savais. Une surveillance assidue permet toujours d’obtenir les informations souhaitées. Mon professeur de vol ne pouvait être sorti de son bureau, il me suffisait de frapper, attendre son accord, je ferais alors mon entrée et pourrais tout lui dire. Depuis le début de cette année, j’avais souvent observé cet adulte aux allures de colosse dégingandé.  La fascination était perceptible même si au départ, rien n’avait laissé croire à ma réussite.

Huit mois plus tard, et les résultats des devoirs le montraient à l’évidence, j’étais devenue crédible. Mais il n’était pas question de laisser passer l’été sans aller m’entretenir une dernière fois avec lui. De même, j’avais revêtu pour la circonstance ma robe verte fétiche, en velours émeraude…avec des chaussures à talon réglés au minimum, je m’étais faite belle, autant qu’une fille aussi banale que moi puisse le prétendre. Concentrée, décidée au point de savoir mon texte par coeur, je frappai à sa lourde porte. Des entretiens de cet ordre, j’en avais déjà eus. Avec Madame Kwon, à qui je vouais un véritable culte, avec la professeure de défense contre les forces du mal aussi mais le professeur de vol constituait à mes yeux une étape d’un autre genre. J‘étais… électrisée.

A son mot, je fus autorisée à ouvrir la porte, ce que je fis sans attendre. L’ambiance ne changeait pas des couloirs traversés juste avant, le quidditch, partout… mais surtout, un ordre impeccable, ce professeur était des plus organisés. Confondant… je lui avais adressé un bonjour respectueux sur le chemin de la chaise désignée par lui comme destinée à accueillir mes maigres os. Et en m’asseyant, n’y tenant plus, je me lançai.

-… Monsieur, je voulais vous voir car j’ai des choses à vous dire. Et surtout à me faire pardonner.

A partir de ce moment-là, je me sentais inarrêtable.  Et de fait, je poursuivis aussi surement que fermement.

-… Trop longtemps j’ai délaissé votre matière, au point de ne plus être capable cette année de réussir correctement, de comprendre un traitre mot de ce qui m’était demandé. Plusieurs fois, je me suis permise de vous dire des choses désagréables dans mes devoirs, me suis comportée en personne insolente, inapte à apprendre ; une véritable honte pour la maison dont je fais partie. Mais vous avez su m’écouter, avec vous, j’ai retrouvé la patience dont je sais faire preuve dans d’autres circonstances. Monsieur, vous avez vu ce qui est arrivé durant l’épreuve pratique.

Je le fixais droit dans les yeux, non plus pour le défier comme sans doute il m’était arrivé d’agir en début d’année. Cette fois, je laissais la confiance sortir d’eux, une confiance absolue.

- Je veux devenir une autre personne, gagner votre respect.

Cette fois, je quittais mon texte, une force étrange, issue d’un domaine de mon corps que je connaissais mal, me poussait à avancer en terrain vierge.

- Monsieur… mon but est de devenir membre du magenmagot, je veux étudier le droit. Mais pour deux raisons je dois à mon sens travailler vos cours. C’est une erreur que de rester dans son bureau à limer le fond d’un siège en cuir. Je veux m’aguerrir. Et je me demandais… est-ce que les questions juridiques concernant l’exercice du vol avec un balai sont clairement établies à ce jour ? N’est-ce pas un domaine à travailler car en manque de jurisprudence ?

Je ne pouvais lui dire l’intégralité de mes projets, prendre la direction du magenmagot à la sortie des études était une idée absolument farfelue. Mais donner des indications sur l’avenir que j’envisageais se tenait parfaitement.
Une certaine assurance traversait mon visage, cette vivacité lisible chez les personnes à la séduction naturelle. Je n’étais pas seulement jolie, il n’était d’ailleurs pas question de cela, j’étais… porteuse d’un charisme inconscient. Il aurait fallu être en marbre de Polcevera pour demeurer impénétrable à cette qualité-là... Je serais adulte ans une semaine plus tard, et je vivais une sorte d’examen d’embauche. Parvenait-il à lire au travers de ce regard provocateur que je lançais, en toute innocence sauvage ?

Edité/modifié le 11-11-19 pour ajustement visant à respecter des éléments de chronologie.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 11 nov. 2019, 13:45, modifié 2 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...
10 avr. 2019, 10:37
 ++  Par-delà les devoirs de l'esprit  R. Saunders 
La fin d’année scolaire était proche. Les Cinquième et Septième année avaient passé leurs examens, qu’ils avaient réussi haut la main pour certains, avec plus de difficultés pour d’autres. Quelques uns avaient étonné leurs professeurs et camarades par leurs résultats. Le château alternait entre effervescence et moment de répit. Les vacances scolaires arrivaient à grands pas, les élèves étaient partagés entre moment de nostalgie, excitation ou inquiétude de retrouver leur famille, joie ou déception pour les examinés.

Malgré tout, le soleil surplombait le lac et le parc, réchauffant l’atmosphère. Le professeur de Vol, dont le bureau se situait au-dessus des vestiaires de Quidditch, ouvrit la fenêtre pour profiter de la douce température.

Il remettait un peu d’ordre dans les magazines qu’il avait lu la veille, lorsque quelque chose d’étrange surgit par la fenêtre. Le professeur sortit sa baguette d’un mouvement brusque mais l’abaissa aussitôt en reconnaissant l’objet. Un petit balai qui volait s’arrêta à hauteur de ses yeux. Le sorcier l’attrapa et découvrit un parchemin. Une de ses élèves demandait à le rencontrer sans préciser le sujet de sa visite. Le professeur ne savait pas par quoi il avait été le plus surpris : le balai miniature qu’il trouva formidable et qu’il examina sous toutes les coutures ou l’identité de l’élève qui demandait audience. Il répondit évidemment par l’affirmative, intrigué.

Il se remit à son rangement lorsque des coups furent frappés à sa porte. Déjà ? Il ne s’attendait pas à ce que l'écolière vienne aussi tôt. À moins que ce ne soit quelqu’un d’autre qui venait lui dire au revoir. Il invita la personne à entrer, la salua et lui désigna une chaise pour qu’elle puisse s’installer. Il se plaça dans son fauteuil, en croisant les mains.

Intérieurement, il se dit qu’il ressemblait de plus en plus à son père. Il se mettait souvent comme cela, lorsqu’il recevait quelqu’un. Cette pensée le troubla et il détendit ses mains sur ses genoux. Ces mouvements auraient pu passer pour des yeux extérieurs comme des marques de stress ou d’hyperactivité, mais le jeune adulte était plus en proie à des réflexions comportementales, qu’autre chose.

Bien que l’homme ne fût pas du genre à remarquer ce genre de détails, il eut du mal à reconnaître de suite la jeune fille. Celle-ci était élégamment vêtue, ce qui changeait de la plupart des tenues confortables dans lesquelles les élèves venaient pour son cours.

À peine fut-elle assise, que la demoiselle commença à faire un monologue sans reprendre sa respiration. Le professeur arqua un sourcil suite à certains propos de la brune. Il soutint son regard lorsque celle-ci le fixa mais il ne vit aucune animosité dans celui-ci. A un moment de son discours, peut-être avait t-elle eut un déclic, car il sentit qu’elle se détendait peu à peu. La parole est libératrice et elle venait sûrement de se soulager d’un poids qui lui pesait depuis plusieurs mois, semblerait-il.

Il est vrai qu’elle n’avait pas été toujours plaisante lors des cours mais il n’avait pas à s’en plaindre. Elle y assistait et ce, de manière toujours assidue, avec une soif d’apprendre, alors même qu’elle n’y était pas obligée. 

La dernière question de l’adolescente décontenança l’enseignant. Non pas parce qu’il n’avait pas d’opinion sur le sujet mais plutôt par la réflexion que l’interrogation entraînait.

- Je vous remercie de vous être confiée à moi et d’être venue jusqu’ici pour me partager, de vive voix, ce que vous aviez à me dire. Je ne sais pas si je vais pouvoir répondre à tout mais je vais essayer. Dites-moi si j’oublie des choses.

Le professeur prit un parchemin et une plume, comme s’il allait griffonner quelque chose mais il n’en fit rien.

- J’espère déjà que vous vous êtes bien remise de vos blessures. Miss Loyd m’a assuré que oui mais je voudrais avoir votre version? Il la regarda dans les yeux.

- Concernant votre comportement, j’accepte vos excuses si cela peut vous soulager, néanmoins, sachez que de mon côté, je n’ai jamais pris vos remarques comme un affront. Vous l’auriez su sinon, croyez-moi. Il fit un sourire en coin.

- Si je peux me permettre Miss, ne devenez pas une autre personne. Devenez une meilleure version de vous-même. Toujours. C’est ce qui fait que nous avançons dans la vie.

Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, pensa-t-il. Il devrait appliquer son conseil sur lui-même avant de le prodiguer aux autres… Il poursuivit.

- C’est un métier très noble que vous envisagez, je ne doute pas un seul instant que vous arriverez à y parvenir facilement. Pour répondre à votre question, à vrai dire, je pense que plusieurs employés du Ministère et notamment de différents services doivent se pencher sur la question. Ce projet est transversal mais vous savez, des fois, la lenteur de l’administration fait que nous ne percevons pas les choses et nous avons l’impression que rien ne bouge. Que sous entendez-vous exactement ? Vous voulez parler de la visibilité auprès des Moldus ? Des règles de vol en dehors des zones protégées ? Ou une autre nuance que je n’aurais pas saisie ?

Il se plaqua contre le dossier de son fauteuil et attendit. Par Merlin ! Son père ne le lâcherait donc-t-il jamais ?

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
10 avr. 2019, 21:19
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Faisait-il exprès de passer pour un imbécile où était-ce un jeu de sa part pour tester mon endurance, la capacité qui serait mienne de décrire mes idées comme je le ferais dans un devoir … Son regard était plus distant que durant les cours, je n’avais pas… prévu cela. J’avais imaginé au contraire un entretien bien plus intime, moins… impersonnel. C’était pourtant le même homme qui m’avait relevé plusieurs fois après des chutes dont au moins avait été « sévère ». Le même qui avait fait signe à l’une de ses élèves durant un match de quidditch dont je ne retenais plus tard que cet instant.

- Monsieur…

Je m’étais un peu redressée, ce qui n’avait pas pour but de mettre en avant une poitrine aussi pitoyable que les poumons d’un moineau. Ce geste les mettait en valeur, faisant de moi une jeune fille presque acceptable. Ce que je venais dire ne souffrait aucune idée de corruption, ce n’était pas ma faute si je pouvais avoir quelque attrait. Cet âge de la vie fait de vous une bombe d’hormones et de sentiments dont on n’a jamais conscience.

-…je cherche d’ores et déjà un sujet, enfin… plusieurs sujets possibles qui me permettraient de bâtir un dossier d’entrée dans une école supérieure de magie. J’ai en tête l’institut supérieur de droit magique d’Ecosse. Je remplis toutes les conditions théoriques, je maitrise l’anglais, le russe, ces deux langues parfaitement. Et j’ai déjà commencé l’apprentissage du français. Ce sont nos plus directs voisins et j’ambitionne de travailler entre autres le droit international. Je veux creuser la filière « approche théorique des magies (noire, blanche) qu’on y enseigne et je me demandais s’il n’y a pas là un sujet possiblement lié au vol. Peut-être étudierons-nous ces questions d’ici aux ASPICs ? Sinon, j’ai besoin de vos lumières.

Il semblait réfléchir, et moi je tentais de lire dans ses yeux comme une gamine effrontée que rien n’arrête. Cet homme avait une part de  secret qui me touchait. Je n’aurais pas su dire pourquoi. Etait-ce son aptitude à me faire croire en mes talents de pilote ? Ou sa foi inébranlable en la capacité d’une élève à progresser ? Il ne me prenait  ni pour un idiote ni pour une aristocrate ! J’avais l’impression d’exister pour moi-même dans ce bureau.
 
-… Je me disais… je dois apporter quelque chose de concret, qui parle aux professeurs de cette grande école. Et je ne me vois pas leur amener un traité de droit de la magie noire… N’y a-t-il pas au moins un sujet qui n’a pas été traité et mériterait de l’être ? Ne serait-ce qu’une tentative de redéfinition des règles du quidditch ? Ou quelque chose lié à l’organisation des grands tournois ? Dans le pays de ... mon père (elle eut un peu de mal à le dire  ainsi mais il le fallait), ils organisent des courses de traineaux magiques l’hiver. C’est très règlementé, ils  vont même jusqu’à mesurer l’épaisseur de la glace sur tout le lac Baïkal avant chaque course. Au centimètre près ! Mais sinon…n’existe-t-il aucun code de vol concernant les traversées océaniques ? Ou un code vieux comme Merlin qu’il faudrait actualiser ? Une idée de départ me suffirait !?!

Je devais le balayer de mon enthousiasme. Ayant surtout évité de dire que j’étais une sorcière de cinquième génération, juste ce qu’il fallait pour  l‘lSDM et assez pour le faire fuir…, je désirais beaucoup, à commencer par un sourire, un encouragement… un signe. Mais parfois, les yeux noirs vous isolent définitivement. Comme je ne croyais plus en eux, je décidai de regarder à ma droite. Ne les voyant plus, peut-être aurait-il moins d’appréhension ? J’étais prétentieuse de me croire capable de susciter l’intérêt d’un adulte. Sur le mur, des centaines de livres, à l’évidence classés par thèmes. Je m’étais trompée en l’imaginant bohème, frivole. J’étais assise dans un lieu de travail, un lieu d’adulte. Et je commençais juste à le comprendre. Si je me levais, je ne résisterais pas à l’idée de lui poser des questions sur sa bibliothèque. Et il esquiverait mes autres questions. Alors, contre mes élans, je restai assise, mains l’une dans l’autre comme ma grand-mère quand elle attend patiemment.
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17 avr. 2019, 10:40
 ++  Par-delà les devoirs de l'esprit  R. Saunders 
Le professeur écoutait attentivement la jeune fille assise en face de lui. Elle se redressa et exposa ses souhaits pour son avenir, avec animation. Toutefois, il sentait que quelque chose se tramait. Il avait l’impression qu’elle se retenait. Retenait de quoi ? 

Il la laissa finir et ne put qu’approuver sa démarche. Il est vrai que les entrées dans les écoles n’étaient pas une chose aisée, surtout pour certaines. Il fut impressionné par toutes les compétences qu’elle formulait et l’énergie qu’elle dégageait. À son âge, il ne pensait qu’à une chose. Non rectification à deux choses : le  vol et…les filles ! Il garda sous silence ce passage. Elle n’avait pas besoin de savoir cela. Mais il est vrai qu’il était intrigué par l’adolescente. Un esprit d’adulte dans un corps pubère. Il ne savait pas si elle s’amusait, lâchait prise, riait. Peut-être que oui, mais il avait l’impression que son éducation l’en empêchait. Il ne connaissait que très peu son histoire et tout ce qu’il pouvait dire c’était qu’elle était déterminée. Cela pouvait être interprété comme une qualité mais aussi un défaut après tout.

Passé ces tergiversions, il comprit que la brune attendait une réponse de sa part. Il se pencha en joignant les mains sur son bureau et espérait trouver les mots justes.

- Vous avez déjà des compétences impressionnantes pour votre âge. Il est évident que votre entrée dans cette école ne sera qu’une formalité si vous continuez sur cette voie. Malheureusement, non, comme vous pouvez vous en douter les questions de magie noire ou blanche ne sont pas autorisées à être étudiées en détails ici. Quand bien même elles le seraient, ce ne serait pas dans mon cours que le sujet serait le plus intéressant mais plutôt en Histoire de la Magie ou en Défense contre les Forces du Mal. Nous resterons dans les généralités car comprenez que chacun des élèves doit ressortir de Poudlard avec une base de connaissances commune et généraliste. Rien ne vous empêche cependant de l’étudier par vous-même.

L’adulte marqua une pause. Lui qui n’aimait pas beaucoup bavarder, essayait aujourd’hui de répondre le plus explicitement possible aux questions. Il poursuivit.

- Vous savez les règles du Quidditch sont en constante évolution, elles ont été complètement réformées il y a une vingtaine d’année, là tout de suite, je ne vois pas comment les remodifier sans dénaturer ce sport. Mais il existe des services dédiés et des organisations qui œuvrent pour la mise en place des tournois et le suivi du respect des règles. Peut-être pourriez-vous vous tourner vers eux, si tel est votre souhait ? Nous pouvons penser à la course annuelle en Suède également, qui est planifiée chaque année et dont l’encadrement se fait très rigoureusement. En ce qui concerne les traversées océaniques, je crois que vous êtes trop ambitieuse, lui dit-il dans un sourire. Non pas parce que je ne vous estime pas capable d’édifier un tel code, mais tout simplement parce qu’il n’existe pas de balai assez puissant et confortable pour un tel périple ! Le sorcier comme le balai seraient rapidement épuisés. Vous pouvez vous inspirer de Laurentia Fletwock, qui voulait limiter l’usage des balais et qui comme vous le savez peut-être était une éleveuse de chevaux ailés. Vous avez le service de régulation des balais que vous pourrez visiter lors de votre septième année également qui pourrait être un point de départ…

Soudain une idée germa dans l’esprit du professeur.

- Vous pourriez peut être faire le lien entre les relations internationales et les sports sur balais si c’est un sujet qui vous intrigue. Par exemple, savoir si des pays entretiennent des rivalités/alliances à cause ou grâce au Quidditch -ou autre sport bien sûr-, si cela influence les accords et libre-échanges. Ou bien même une influence tout simplement sur les droits des sorciers ! Le bureau international des lois magiques pourrait être aussi une bonne source d’inspiration. Il poussa un soupir. Je ne sais pas jusqu’où vous voulez aller mais si vous voulez mon avis, le code du transport par Cheminette devrait être revu. M’enfin là n’est pas le sujet, grommela-t-il.

Les bonnes vieilles habitudes ne se perdent pas si facilement. La jeune fille avait tant de sujets possibles comme thèmes de recherche qu’il ne savait pas par où l’orienter en premier.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
21 avr. 2019, 19:14
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S’il pensait vraiment ce qu’il disait, la nouvelle constituait à mes yeux le plus beau des compliments. Je devais bien admettre mon erreur de jugement totale le concernant. Ce professeur était un exemple de rigueur. Son lieu de vie, de travail, sans doute une seule et même préoccupation, le démontrait. Alors quoi penser ?... Sérier les problèmes, rester calme. Bien sûr, l’idée que je m’étais faite de ces études-là et la déplorable image que j’avais de moi-même… tout cela rentrait en contradiction avec les propos de mon professeur. Mais il fallait dès à présent un supplément. Sinon, je ne serais venue le déranger que pour entendre des compliments nécessaires mais légers et aussi volatiles que l’odeur du jasmin immature. L’ennemi est dans les détails, il fallait décider.

- Alors selon vous, je pourrais choisir les trajets par poudre de cheminette ?

Il avait donné l’impression d’être contrarié par sa propre idée, comme s’il avait de la chose un souvenir douloureux. Je ne cherchais pas à le mettre dans l’embarras mais s’il connaissait l’existence d’une faille permettant de bâtir un dossier solide sur le sujet, je devais en connaître le fondement, au moins le point de départ !

- … Parce que comprenez-vous, j’ai besoin de quelque chose de plus épais qu’une enquête journalistique, il me faut un véritable outil démontrant mes capacités à traiter une question au travers du droit. La justice magique est une chose subtile, elle prend en compte tous les éléments de la justice moldue en incluant les réflexions sur les apports de la magie, ses dangers, ses… perversions. Bien évidemment, et je me suis peut-être mal exprimée, l’étude de la magie noire ne me passionne pas une seconde. Ce que je veux apprendre à terme, ce sont les rouages de la pensée noire pour en décortiquer les logiques et donc les lire au travers de notre justice. Mon but est là vous savez et je suis très motivée.

Je sentais mon cœur s’emporter. Comme dans une partie rapide, l’esprit filait à vive allure et l’instinct de tueuse déterminée à mater l’adversaire dans un geste solennel faisait de moi un animal redoutable. Il va sans dire que je n’aurais pu à ce moment mesurer mon pouvoir d’attraction, ce que beaucoup nomment la séduction. Mais je ne cherchais rien, celui fascinant l’autre était le plus âgé, cet homme provoquait en moi une forme de libération, j’osais devant lui des choses que jamais je n’aurais exprimées devant quiconque d’autre, même Madame Kwon.

-… je donnerai Père et Mère s’il le fal….

En entendant mes propres mots, je fus interrompue par le respect existant encore en moi. Et ma main sauta sur ma bouche, espérant vainement me faire ravaler ce que je venais de proférer. Je comprenais deux choses opposées dans le même instant. Ce que j’avais toujours eu en moi sans pouvoir l’exprimer venait de sortir, mes soupçons les plus nets envers des parents que je réprouvais, et qui me laissaient toujours sans nouvelles d’eux, de mon petit frère… je m'obstinais à croire que je savais rien de leur situation présente. Mais je venais surtout de me trahir, montrant une facette de moi très au-dessous de ce que j’étais. Jamais je ne ferais cela, et le dire dépassait de beaucoup ma nature réelle. La folie m’avait emportée… sauver au plus vite la face.

- enfin… non quand-même… pardonnez mon emportement.

Comme souvent l'envie de fuir à toutes jambes m’étreignit, la situation ne tenait qu’à un fil, ce regard que nous partagions, le même que le jour des BUSEs, ce jour aux deux extrêmes, il m’avait suivi de loin, je le savais… Il n’avait pas pu oublier d’être cette personne attentive aux autres et compréhensive de leurs débordements. C’était un professeur, il allait me corriger mais aussi m’encourager quand même, je le voulais, je l’espérais, il le fallait…
La poudre de cheminette… juste cette poudre, revenir à la poudre…
Alors je fis ce que seules les personnes sures d’elles savent tenir ; un regard à la fois demandeur et neutre.

Edité/modifié le 11-11-19 pour ajustement visant à respecter des éléments de chronologie.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 11 nov. 2019, 13:45, modifié 1 fois.

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27 avr. 2019, 00:07
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Le professeur fit un sourire franc à la jeune fille lors de son incartade . C’était la première fois qu’elle laissait sa spontanéité ressortir autant. Ce n’était pas pour lui déplaire. Il fit un signe de la main comme pour balayer ses excuses, non pas qu’il ne désirait pas les accepter mais tout simplement pour lui signifier qu’il ne lui en tenait pas rigueur.

- Et bien pour être honnête je ne sais pas si l’étude des transports par cheminée sera si passionnante que cela, mais il me semble que depuis plusieurs années, il y a un nombre de blessés grandissants à cause de ce mode de transport. Enfin surtout parce que certains sorciers se prennent pour des créateurs de Poudre de Cheminette à deux mornilles. Une seule société la fabrique et il y a bien des raisons à cela.

Le jeune trentenaire repensa à son passage à Ste Mangouste, où il avait pu côtoyer quelques sorciers bien mal en point, suite à des accidents. Un voile sombre passa sur son visage. Il détestait se remémorer ces longs mois de convalescence.

- Je suis persuadé qu’il doit y avoir un trafic d’objets en tout genre par les cheminées. Mais là ce ne sont que mes convictions personnelles, je ne me suis jamais penché sur la question. Ce n’est pas de mon ressort. Ce qui est certain, c’est qu’il y a des lois à faire évoluer. Le fait que nous voyons chez les sorciers lorsque nous passons devant leur cheminée, même si c’est de manière très rapide, suffit à douter de la confidentialité et de la liberté individuelle de chacun. Nous pouvons nous interroger également sur la mise en place et l’ouverture d’une cheminée au réseau. Vous n’êtes pas sans savoir, qu’une maison « moldue » ne peut pas être reliée au réseau. Mais les lois sont telles, qu’il est très difficile de savoir ce que veut dire une maison « moldue » !

Le sorcier se souvint que lorsqu’il était jeune, son père avait demandé à ce que le foyer familial soit raccordé. Etant dans un quartier moldu, l’accès lui avait été refusé, « Mais enfin, je travaille au Ministère tout de même !  Rugit-il le soir où il reçut le parchemin négatif. « Les hiboux qui sont à l’extérieur de la maison ne les dérangent pas, par contre raccorder la cheminée au réseau, ah ça, bien sûr ce n’est pas faisable.»

- Je ne suis pas certain que cela puisse être intéressant mais après tout pourquoi pas, il y a peut-être des aspects derrière cela, que je ne soupçonne pas. Comme on dit : là où la magie blanche est présente, la magie noire rôde, provocante.

Il conclut cette expression, inventée de toutes pièces, par un mouvement brusque pour rattraper les parchemins qui commençaient à s’envoler, à cause de la fenêtre ouverte et de la brise soudaine qui rentrait dans le bureau.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
30 avr. 2019, 20:58
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Toute à mon projet, je ne sentis d’abord pas cette vague d’émotion monter en moi. Une chaleur, de l’excitation, une forme d’insolence intime que je connaissais sans jamais l’avoir éprouvé à ce degré d’intensité auparavant. Je me rappelais d’une danse frénétique un soir de Noël mais c’était il y a bien longtemps et depuis… enfin non, je ne voulais pas repenser à cela. J’étais électrisée par la magie. Je me demandais comment traduire cet état privé en une manifestation officielle qui ait de la tenue et cette forme d’impétuosité de la part des Alekhin que l’on admire tant à Irkoutsk. Il aurait fallu cette folie, elle sommeillait en moi mais rien n’aurait permis de l’expulser aussi ostensiblement. Enfant sage, qui ne se montrait que face à un échiquier (et sur un balai, une fois dans sa vie), je me retins mais mon corps révolté m’en voulait et la chaleur s’intensifiait tant et plus.

- Je vois. Je crois tenir là une piste de départ intéressante.

Je tentais de donner le change, montrant une image qui ne devait pas le tromper une seconde mais il fallait se montrer digne de ce que j’étais. Cela, je l’avais appris et il m’était facile de le reproduire. Pourtant, je voulais plus, me sentant capable de donner l’estoc comme je le pouvais, à l’endroit précis.

- Monsieur, vous paraissez connaître des failles, enfin… des choses qu’il serait possible de mieux réglementer.  Je creuserai la chose de mon côté et quand j’aurais de nouvelles questions, pourrai-je revenir vers vous ?

Cette fois, l’espace était ténu, entre ma motivation d’étudiante et celle venue d’une part de moi que je ne maitrisais pas... je sortais de ma carapace. De cela je ne prenais pas la mesure, il faut bien en admettre la dimension innocente, et d‘autant plus provocante. Mère m’aurait sans doute gifflé, et Neptuna encouragé, ce qui d’ailleurs revenait au même.
Mes mains croisées devant mon ventre faisaient-elles mine de laisser suinter ma… nervosité ? Ou se bornaient-elles à leur habituel travail d’accompagnement de mes poumons ? J’étais presque calme sur le plan cardiaque. Fausse impression, de folles pensées traversaient confusément un esprit parti dans des volutes de poudre de cheminette. Le tout sans destination apparente.

- Je vous demande juste… n’en parlez pas, ni à mes parents, ni aux autres professeurs. Dans ma famille, le métier que j’envisage sera forcément très mal vu. Il ne faut rien leur en dire, vous m’embarrasseriez…

Nous étions au point de non-retour. J’avais mon information essentielle, ce début d’idée qui me manquait jusque-là. Obtenir davantage était une forme de bonus que je n’espérais pas au départ. Mais j’étais devenue gourmande au fil de notre conversation. Bien sûr, je ne pouvais surtout pas lui révéler ce que je croyais être la vraie vie de mes parents. Je comptais un jour leur régler leur compte au besoin, par le biais du droit magique. Je ne le sentais ni comme une vengeance ni comme une rédemption. La pure expression du droit, celui du plus faible protégé par la loi. Et s’il ne me disait rien de favorable, tant pis, je ferais sans. Mais je désirais que la conversation continue, ce jour précis ou un autre jour. Nous serions amenés à nous revoir, par la force des cours et cette volonté nouvelle de travailler les leçons de vol, cette inspiration qui nous dicte si souvent nos conduites sans que l'on sache d’où vient cet élan.

- Ils sont capables des pires horreurs pour me faire plier. Mais je ne céderai pas…

Ce qui me prenait naissait d’une crainte que je n’avais pas encore vu poindre et qui pourtant m’apparaissait limpide et totalement justifiée. Si tout ce que je subodorais était vrai, ils ne me laisseraient jamais devenir ce que j’avais le plus enfoui en moi comme désir professionnel. Il était d’une certaine manière mon unique chance de demeurer, pour un temps encore, dans l’ombre quant à mes projets. Tôt ou tard ils sauraient mais je devais à mon sens attendre encore. J’oubliais dans l’affaire une vérité  atroce ; ils étaient quelque part en Sibérie, du moins était-ce la version officielle. Et ils tentaient d’aider mon petit frère. Façade ou pas, cette version tenait sur au moins un point : ils étaient loin, enfin Mère... essentiellement. Et nous étions, Ivanovna et moi, le cadet de leurs soucis. Pour l’instant. Prudente, je devais rester prudente. Ce qui, incidemment, me plaçait en position de demander son aide. Aucune manœuvre dans mon comportement, j’utilisais à leur maximum les pièces dont je disposais.

Edité/modifié le 11-11-19 pour ajustement visant à respecter des éléments de chronologie.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 11 nov. 2019, 13:50, modifié 2 fois.

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08 mai 2019, 23:29
 ++  Par-delà les devoirs de l'esprit  R. Saunders 
Le sorcier plaça son encrier pour maintenir les parchemins et ainsi, il put prendre sa baguette, donner un bref coup afin de refermer doucement la fenêtre pour contrer le vent malicieux.

Il sentait que l’entretien touchait à sa fin. La jeune fille semblait avoir trouvé quelques idées pour son futur sujet de recherches. Intérieurement, il ne voyait pas ce qu’il y avait de transcendant dans cela mais après tout si elle arrivait à faire un tant soit peu bouger les choses, il serait fier d’elle et du parcours qu’elle aurait fait. Et puis peut-être que si elle devenait une grande Magenmagot, elle aurait une attention pour lui sur celui qui aurait initié son thème d’étude.

Comme si la jeune fille lisait dans ses pensées- était-elle Legilimens ?- elle le questionna sur cet avenir et lien qu’ils avaient.

- Mais bien entendu. Je serais ravi d’y répondre, du moins si cela reste dans mes compétences. Je ne voudrais pas vous induire en erreur non plus. J’espère de tout cœur que vous irez au bout de vos projets, Miss.

Dans un sens, l’adolescente lui rappelait sa sœur, à son âge. Toujours à viser plus haut, étudier sans relâche, trouver les moindres failles du système. Et puis persévérer, combattre, apprendre. 

D'ailleurs, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pris des nouvelles de tout le monde mais surtout de son neveu. Il se le nota dans un coin de sa tête de le faire dès que possible. Même si les vacances approchaient, il devait se mettre en quête de trouver un logement pour lui même. Cela prendrait sûrement pas mal de temps et d’énergie. Il n’était pas sûr de pouvoir rendre visite à sa sœur aussi souvent qu’il l’aurait souhaité.

Le professeur déforma sa voix suite aux propos surprenants de la brunette.

- Dans le milieu, on m’appelle Langue-de-Plomb.

Il ne savait pas si la jeune fille était réceptive à l’humour mais il fallait avouer que la situation était tout de même comique. Et qu’elle puisse douter de la discrétion de son professeur , lui qui n’était pas réputé pour être très expansif, était là encore surprenant.

Il réfléchit à ce qu’elle venait de dire quand elle asséna le coup final. Comme il le supposait, elle venait d’une famille à l’éducation très sévère semblerait-il. Il ne savait pas quoi en déduire. Son sérieux revint aussi tôt qu’il fut parti.

- Miss, vous pouvez me faire confiance. Je ne dirais rien. Seulement ce que vous dites là n’est pas anodin. Est ce que l’on vous a déjà fait du mal ?

La situation devenait troublante. Il n’avait pas mentionné de noms pour ne porter aucune accusation à tort. L’atmosphère changea. L’adulte avait l’impression que l’air devenait plus pesant. Ou bien avait-il des hallucinations. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
09 mai 2019, 11:10
 ++  Par-delà les devoirs de l'esprit  R. Saunders 
Un puissant frisson me parcourut à l’écoute de ses derniers mots. Se pouvait-il enfin qu’ici un adulte prenne la mesure de ce que je vivais ? Bien sûr, je n’avais jamais rien explicité à personne. Fuir, toujours la fuite, de préférence après en avoir trop dit mais sans que les autres ne creusent vraiment… Pourtant, lui, le dernier auquel j’aurais pensé de prime abord, s’intéressait à moi, au point de manifester le début d’une affection. Je ne puis décrire pleinement les manifestations que mon corps produisit. Je crois que j’ai rougi comme jamais auparavant. Toute à la tentative de contingentement de larmes qui se seraient pleinement justifiées, je perdais le contrôle du reste. Heureusement pour moi, j’étais assise. L’écho des frissons ne cessait…

«… vous pouvez me faire confiance… »

Je n’en doutais pas, sinon je ne serais pas venue le voir mais sa voix, ces mots-là, placés comme il fallait au moment propice… Enfin je sentais une main tendue vers moi, une main… dont la nature me déstabilisait.

« Je ne dirai rien… »

Comment se faisait-il que je le croyais sur parole ? Quand tant d’autres adultes m’avaient trompée depuis des années ? Etaient-ils finalement si peu à mériter ma confiance ? Pourquoi avait-il fallu que cela soit lui ? Un professeur de vol, la pire de mes capacités… Non, il ne dirait rien, nous avions désormais un secret à partager. Lui ne savait pas mais si je devais révéler des choses, un jour, je tenais maintenant la bonne personne… Une bonne personne. Quelle chance était la mienne, quel émoi indescriptible de se sentir compter pour quelqu’un. Il en suffit d’un, un seul, et s’il s’avère que c’est le bon alors on est sauve.

« Seulement ce que vous dites là n’est pas anodin »

Et en plus il me croyait, sur parole, et seulement quelques mots, rien de définitif ni de complet. Un fragment lui avait suffi. Non, ce que je disais n’était pas anodin, mon univers en était tapissé, depuis toujours et lui qui ne voyait rien acceptait d’avancer dans le noir, prêtait suffisamment de crédit à mes mots pour ne pas en douter.

« Est-ce que l’on vous a déjà fait du mal ? »

Oui. Et non. Pas encore, pas assez mais cela ne saurait tarder, on avait touché à Alexandre mon petit frère, on me ferait mal, si la vérité de Père se révélait enfin aux yeux du monde, on le ferait, si Mère acceptait son statut de complice, ce serait plus net encore… et je ne parlais que des menaces sur mon honneur. Car pour le reste, j’étais encline, chaque jour un peu plus, à imaginer le pire. Ils s’en prendraient à moi, tôt ou tard, de manière plus efficace que l'été précédent... comme ils s’en étaient pris à Neptuna…

- Monsieur…

Il fallait bien céder. Je ne pouvais plus reculer, c’en était fini, le temps des esquives.

- … je vous promets que je viendrai vous voir si besoin…

Il se pouvait qu’il me prenne pour une manipulatrice, au final est-ce que je parlais de mes études ou mes mots étaient-ils orientés sur ces dangers, tangibles, prochainement immédiats… je ne jouais pas, je n’avais jamais joué. Mais cette fois, je pensais seulement à ma sécurité, que je venais de renforcer et j’en étais rassurée. Un peu. Le confort de la protection, le sentiment de sécurité. Il existait donc un être assez puissant à Poudlard pour susciter cela en moi. J’avais un protecteur. Mais mon éducation me retenait d’en dire davantage, d’en faire plus. Mes doigts étaient les seules parties de mon corps ne pouvant se taire ; ils bougeaient, se manifestaient, tandis que mes yeux le regardaient avec une profonde reconnaissance. Naissait en moi une vague aux effets imprévisibles. J’aurais voulu que rien jamais n’interrompe cette bulle dans laquelle nous étions. Et pourtant raisonnables. Mes cils, humidifiés, firent leur office de barrage à l’humiliation. Je n’osais plus bouger, de peur d’imploser.

- Je reviendrai vers vous.

Que cela soit le plus tôt, Merlin faites que cela soit demain, ce soir, tout de suite…
Quand je me levai, la conscience du moment m’avait abandonnée. J’étais dans un état post traumatique, de ces moments heureux dont on se souvient qu’ils ont existé. Sans pour autant être capable du reste. La mémoire est un mécanisme d’une grande complexité.

Finite RPGiem

Edité/modifié le 11-11-19 pour ajustement visant à respecter des éléments de chronologie.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...