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19 sept. 2019, 23:26
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Privé-Alice Sangblanc


Rhys s'assit dans son fauteuil avec le dernier numéro de Balai Magazine en main. Cela faisait plusieurs jours, semaines maintenant, que les élèves avaient repris le chemin de l'école ainsi que les professeurs, par la même occasion. 

Les jeunes avaient bien grandi pendant leurs congés. Le professeur de vol avait eu l'opportunité d'en côtoyer quelques-uns, ceux qui étaient restés au château durant ces dernières semaines. Pour les autres, il était heureux de revoir des têtes familières. 

Les cours se déroulaient plutôt bien dans l'ensemble. Les élèves étaient attentifs comme ils pouvaient l'être pendant une période de troubles, mais Rhys appréciait leur volonté et leur investissement pour ces premières heures passées en sa compagnie. 

Néanmoins, il manquait quelques élèves. Certains n'étaient pas revenus pour cette nouvelles année scolaire. Et puis il y en avait d'autres dont le professeur savait qu'ils étaient de retour au château mais qui ne venaient pas à ses cours. La situation ne pouvait pas rester comme cela.

D'une parce que louper des cours dans un internat se remarque très rapidement, mais l'adulte devait également connaitre les raisons de cela, puisqu'il savait que les élèves se rendaient dans d'autres cours. Il avait d'ailleurs convoqué une de ces fameuses élèves ce matin. Il ne savait pas si la jeune fille viendrait mais elle avait plutôt intérêt. Elle, Alice Sangblanc. Il avait déjà eu affaire à l'adolescente, l'année dernière. Il portait donc un regard particulier sur les absences de la demoiselle. 

Il était inconcevable qu'elle n'aille pas en cours. Non pas qu'il en soit affecté personnellement mais il voulait connaitre son "excuse". Et elle devait être plus que valable. 

En ce samedi matin, l'air était doux malgré un soleil timide. Il entrouvrit la fenêtre et attendit que l'élève de deuxième année fasse son apparition. Il se perdit dans un article sur les étriers dernier cri et se cala plus confortablement dans les coussins moelleux en l'attendant. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
20 sept. 2019, 16:43
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Elle avançait dans le parc, ses longues boucles sautillant autour d’elle à chaque pas qu’elle faisait. Sa baguette, d’où s’échappait une ombrelle blanche, la cachait du soleil qui, bien que discret, enflammait la peau de porcelaine d’Alice. Sur son nez retombait la paire de lunette de soleil noire qu’Imogen lui avait offert à Londres. Vêtue de son long manteau rouge bordeaux, Alice n’avait enfilé qu’une manche, son autre bras maintenu contre elle par son attèle.
Ce drôle d’accoutrement avait valu à Alice quelques regards étonnés, parfois quelques rires. Mais la petite fille s’en moquait, il y avait bien plus important à affronter que quelques moqueries : l’ombrageux professeur Saunders.

Peut-être que le professeur de Vol voulait savoir ce qui s’était passé, pourquoi elle ne venait pas en classe depuis le début de l’année. Oui, bien sûr que c’était cela, pour quelle autre raison ? La fillette déglutit. Elle n’était pas prête à en parler, mais ne pouvait pas mentir à son professeur : il l’avait déjà surprise à le faire une fois, à présent il connaissait son regard lorsqu’elle mentait. Qu’allait-elle pouvoir lui raconter ? Rien. Rien, c’était très bien ainsi. Il n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait été agressée, cela ne regardait qu’elle et monsieur Penwyn. Personne d’autre. Et si il venait à l’obliger à parler, la menaçait de lui donner des heures de colle ? Il n’oserait tout de même pas ? Alice ne pouvait pas se permettre d’être coller encore cette année, elle avait beaucoup trop de leçon à rattraper de l’an dernier.
Son cœur battait fort dans sa poitrine. Cette convocation la mettait mal à l’aise, vraiment très mal à l’aise. Alice aurait dû s’y attendre, ne pas venir en cours l’exposait forcément à des retours de bâtons. Peut-être aurait-elle dû demander une permission ou quelque chose de ce genre ? La carte de la méconnaissance de ce genre de procédure pourrait être abattue, car c’était vrai, elle ne savait pas ce qu’elle devait dire, et à qui. Et d’un côté, c’était mieux ainsi.

Le terrain d’entraînement se dessinait sous ses yeux. Elle y était presque. Bientôt, il lui faudrait affronter le regard accusateur du professeur Saunders. *Ce ne sera pas si terrible* tentait-elle de se rassurer *Tu as déjà vu monsieur Saunders, tu as même discuté avec lui, tu as passé du temps en sa compagnie ... en retenue* Un gémissement plaintif s’échappa d’entre les lèvres d’Alice. Non, vraiment, elle ne voulait pas y aller. Sa démarche perdait de son élégance, elle s’était mise à traîner des pieds sans s’en rendre. Apercevant les vestiaires des équipes de Quidditch de l’école, Alice sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle revoyait encore Christopher en sortir, un immense sourire aux lèvres, avant de l’enlacer. Elle ressentait encore la tiédeur de sa peau contre la sienne, la caresse de ses cheveux sur ses joues. Sa respiration se faisait tremblante. « Ça va aller » murmura elle. « Ça va aller. »

D’un geste du poignet, Alice fit disparaître l’ombrelle de sa baguette et la rangea dans son manteau. Elle retira également ses lunettes de soleil et plissa ses yeux, subitement agressés par la lumière du soleil pourtant délicat. Elle poussa ensuite la porte et s’engouffra à l’intérieur du bâtiment. Un escalier se présenta à Alice, ses murs décorés des nombreuses récompenses de Quidditch de Poudlard. Alice n’y prêta aucune intention. Elle grimpait, lentement, avec précaution. Ne pas avoir ses deux bras pour se rattraper en cas de chute n’était pas pour la rassurer.
Enfin, Alice arriva tout en haut. Face à la porte qui la séparait de monsieur Saunders, la deuxième année prit un instant pour elle. Elle inspira, expira, ajusta sa frange, frotta un peu son visage ... et frappa de trois coups francs, mais délicats.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN
02 oct. 2019, 21:38
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
- Très ingénieux , murmura Rhys pour un interlocuteur invisible. Ils n'ont qu'à bien se tenir. 

Il en était rendu à l'article sur les nouvelles détections de contrefaçons de balais, quand trois coups à la porte interrompit sa lecture. 

L'article sur les étriers avait été vite parcouru et Rhys avait presque lu la moitié du magazine. Le professeur posa celui-ci sur la table basse devant lui en prenant soin de le laisser ouvert afin de ne pas perdre la page qu'il était en train de lire. On pouvait y apercevoir plusieurs images sorcières dont celle de l'article sur les contrefaçons qui représentaient une arrestation de malfaiteurs. La revue était pourtant parue il y a quelques semaines mais les sujets semblaient si lointains de la réalité. 

L'adulte se leva, épousseta des plis imaginaires sur sa chemise et alla ouvrir lui-même la porte du bureau. Il avait renforcé la sécurité de l'entrée de son bureau à la fin de l'été. 

Il s'agissait bien de la jeune Serpentard dans l'embrasure, elle n'avait pas loupé le rendez-vous. Mais cela signifiait également qu'elle évitait soigneusement de venir aux cours de vol. Il se décala pour laisser passer la fillette tout en lui désignant le chemin de sa main libre. Il vérifia dans les escaliers que rien d'anormal s'y trouvait. Rhys était devenu un peu paranoïaque ces dernières semaines. 

Il pria l'élève de s'installer dans un des canapés et remarqua une blessure à son poignet. Étrange... Était-ce un prétexte ou une excuse? Était-ce réel ou inventé?

- Asseyez-vous, lui ordonna t-il d'un ton un peu sévère.

Il ne voulait pas recevoir l'enfant derrière son bureau même si l'occasion s'y prêtait. 

- Je suppose que vous savez pourquoi je vous ai demandé de venir, Miss Sangblanc.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

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07 oct. 2019, 00:08
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Au moment où la porte s’ouvrît, Alice regretta chaque heure de vol qu’elle avait manqué. Dans quel pétrin s’était-elles mise ? Monsieur Saunders semblait plus froid, plus dur que jamais. * Ce n’est peut-être pas de ma faute ? * pensa t-elle. * Peut-être a t-il seulement passe une mauvaise journée ? * Quand bien même, cela n’arrangeait pas ses affaires.

Alice hocha un peu la tête pour saluer son professeur et pénétra dans le bureau sans un mot. Elle le sentait, trop parler ne lui serait pas d’une grande utilité : bien au contraire. La fillette se souvenait de sa première rencontre avec l’homme, il ne se laissait pas séduire par quelques mots, quelques compliments, quelques mensonges. Elle ne pouvait pas ruser avec monsieur Saunders.
D’un ton qui ne laissait aucune place à la contestation, le sorcier ordonna à Alice de s’asseoir sur le canapé dans son dos, et immédiatement elle le fit, les yeux ronds comme des billes. Il n’allait tout de même pas se montrer aussi méchant tout au long de leur entrevue ? Alice ne le supporterait pas. Elle avait beaucoup trop de respect pour monsieur Saunders, il ne fallait pas que cela change.

À nouveau, il s’adressa à elle. Bien sûr, Alice savait pourquoi elle était ici, face à ce professeur qui ne l’avait toujours pas vu dans son cour.

« - Oui, monsieur.

Elle le regardait, ne le lâchait pas des yeux. Elle le devait, elle devait se montrer forte jusqu’au bout : Alice n’avait rien à se reprocher. Enfin, pas tout.

- J’aurais dû vous prévenir que je ne pouvais pas voler, c’était impoli de ma part et irresponsable.

Du bout des doigts, Alice descendit un peu son manteau pour montrer que seul son bras droit pouvait se mouvoir. Avec une seule et unique main, elle ne pouvait tout de même pas voler ! Cela constituait donc une raison suffisante pour ne pas venir en classe. Cela devrait être le cas, tout du moins.

- Je me suis blessée cet été. Vous pouvez contacté mon tuteur, il vous le confirmera. »

Il n’y avait pas besoin d’en dire trop, monsieur Saunders n’avait pas besoin de tout savoir. Bientôt, il la laisserait repartir, s’excuserait peut-être de l’avoir traité comme une cancre.
Cependant, Alice peinait à y croire.

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08 oct. 2019, 20:13
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Comme Rhys le prédisait, la jeune fille ne pipa mot en entrant dans la pièce. Elle alla s'asseoir directement là où il lui avait désigné. Elle ne perdait pas cependant son air guindé qui lui était si caractéristique. Elle parut un peu surprise par la première question de son professeur, ou bien était-ce pour autre chose? Toutefois, elle n'était pas dupe, elle confirma qu'elle savait le pourquoi du comment. Rhys se demanda même si elle n'avait pas prévu et répété depuis tout ce temps la scène. 

Alors qu'elle montra à son professeur la raison de son absence, celui-ci passa par deux phases: la surprise et la désolation. Lorsqu'il regarda le bras de la jeune fille, la première question qui lui venait en tête était: Qu'est ce que c'était que cet engin? La seconde fut beaucoup plus courte et évidente pour lui: Et?

- Vous êtes allée voir notre infirmier? Il est très compétent parait-il. Cela ne me semble pas normal qu'une blessure ne puisse pas être soignée par la magie. 

La petite en faisait-elle un peu trop? Il trouvait cette histoire louche. Malheureusement, il s'y connaissait en blessures non guérissables par la magie et là, la méthode lui paraissait peu conventionnelle. Mais après tout, il n'était pas médicomage. 

- Vous savez, il existe une formidable invention qui s'appelle la plume à papote ou bien même un camarade. C'est génial! Que vous ne faites pas la partie pratique de mon cours, soit. Que vous ne veniez même assister pour au minimum la théorie, et ce de votre propre chef, je ne tolérerais pas cela. 

Rhys avait parlé d'une traite. Si le ton était sarcastique au départ, il se durcissait au fur et à mesure. Il regardait son élève droit dans les yeux, il voulait qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas intérêt à se moquer de lui plus longtemps. 

Néanmoins dans ce que venait de dire la jeune fille, quelque chose l'interpella. Son tuteur. Drôle de manière d'appeler son père comme cela. A moins que... mais oui, Sangblanc. Il travaillait au Ministère , non? Le propre père de l'adulte l'avait peut-être évoqué un jour ou l'autre. Il y avait tellement de parents d'élèves qui travaillaient au Ministère, que Rhys ne savait plus qui était qui et qui travaillait où. 
Où se trouvaient ses parents? Sa famille? Était-ce à cause d'eux qu'elle était blessée (si tel était réellement le cas)?

- Je le ferai, n'en doutez pas.  Il sera ravi d'apprendre, qui il soit, que vous séchez des cours délibérément. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

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09 oct. 2019, 23:16
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Ses mains lui semblaient moites. Faisait-il si chaud que cela dans le bureau de monsieur Saunders, où était-ce dû aux gerbes de mots enflammés que crachait le sorcier ? Alice s’affaissait petit à petit dans le canapé. Elle baissait un peu les yeux aux fur et à mesure que le professeur parlait, la gorgée nouée. Tout ses derniers agissements lui semblaient idiots, dénués de la moindre once de logique. Elle accueillait alors les reproches de l’homme comme des coups de poings à encaisser.

Alice releva brutalement les yeux en entendant les derniers mots.
« Non ! » se surprit-elle à crier. Elle déglutit, les pommettes rouges, et reprit d’une voix qui se voulait plus calme. « Mon... mon oncle est très fragile en ce moment. Il supporte mal tout ce qui se passe. S’il vous plaît, monsieur. »

Encore une fois, elle mentait. Et encore une fois, elle mentait à monsieur Saunders. Même si cela la débectait, il le fallait : Alice devait tenter le tour pour la tout, oncle Kenneth ne devait pas avoir qu’elle séchait les cours de vol. Par chance, il ignorait que sa protégée n’avait pas assisté à une belle majorité des cours pendant une vingtaine de jour l’an dernier. Il ne comprendrait pas.

Elle reprit presque aussitôt, son regard droit sur monsieur Saunders.

« - Je ne vais pas voir l’infirmier. Je veux juste qu’on me laisse tranquille. Monsieur, je ne fais de mal à personne !

C’était vrai, non ? Pourquoi diable venait-on lui demander quoi que ce soit ? Il y avait bien assez d’élève en cours de vol, une de moins ce n’était pas grand chose tout de même.
Alice souffla furieusement, détournant immédiatement le regard.

- Et puis, je n’aime pas le vol, ajouta t-elle d’une voix basse, boudeuse. Ça ne me servira à rien plus tard, j’utiliserai le transplanage. C’est trop dangereux. »

À nouveau, Alice sentit sa gorge se nouer. Elle revoyait Christopher lui annoncer qu’il avait failli mourir cet été, et imaginait son corps sans vie à chaque fois qu’elle y repensait.
Mais Alice ne flancha pas. Elle redressa son buste et agita un peu sa tête, sans jamais regarder monsieur Saunders. Ce magazine sur les balais était moins accusateur.

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17 oct. 2019, 18:29
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
La jeune fille semblait prendre conscience de ses erreurs lorsque celle-ci réagit instinctivement et violemment à l'évocation de son tuteur. Rhys fut surpris certes, de son cri mais n'eut aucun mouvement. Peut-être un battement de cils plus rapide. A la suite de cela, il lui fit tout de même des gros yeux pour désapprouver sa réaction. 
Ainsi donc, suite au derniers événements c'était son oncle, son tuteur. Rhys s'adoucit un peu mais déclara tout de même d'une voix ferme:

- Je comprends que vous soyez affectée par tout ça. (Rhys fit un cercle de la main) Néanmoins ce n'est pas à vous de le protéger mais à lui. Nous vivons tous des moments compliqués, à différentes échelles, bien sûr. 

L'adulte ne se doutait en rien des agissements estivaux de la fillette. Il poursuivit en désignant son bras:

- C'est lié? Votre blessure?

Avant même qu'il puisse continuer, la jeune fille aux cheveux si singuliers changea d'attitude. Encore une fois. Le scénario se répétait. Il y avait toujours un élément déclencheur qui faisait que le comportement basculait. Mais le professeur en avait plus qu'assez.

- Vous allez changer de ton avec moi, Miss Sangblanc. Je ne sais pas où vous croyez être mais c'est une école ici. Prestigieuse qui plus est. Les cours ne sont pas à la carte. Vous ne choisissez pas d'assister ou non à une matière, parce que VOUS l'avez décidé. Vous irez à tous les enseignements obligatoires que vous le vouliez ou non. 

Encore une fois, Rhys faisait preuve d'autorité. Il ne voulait pas faire de psychanalyse de comptoir , ce n'était en aucun cas , son genre, mais cette rébellion reflétait sûrement le mal être et la non acceptation de la situation dans laquelle était la Serpentard. Le professeur aurait pu tenter de faire preuve de plus d'empathie mais lui aussi avait évolué ces dernières semaines. Enfin, pour sa part, il avait régressé, il s'était de nouveau renfermé sur lui-même. 
Il leva un sourcil à la dernière réflexion chuchotée de l'adolescente. Il hésita à la regarder en restant silencieux comme il savait si bien le faire, mais il sentait qu'il fallait qu'il intervienne.

- C'est vrai qu'un moyen de transport où on risque d'être désartibulé à tout moment, qui rend malade, dont il faut un permis officiel que vous passerez dans plusieurs années au vue de sa dangerosité, est beaucoup plus sécuritaire! lui répliqua t-il ironiquement.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
20 oct. 2019, 10:34
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Sa tête baissée, Alice accueillait la voix autoritaire de son professeur. Ses yeux la démangeaient plus qu’elle n’aurait voulu l’admettre. Elle n’aurait jamais pensé que cette épreuve aurait été si difficile à affronter. Bien sûr, elle savait qu’à sécher les cours de monsieur Saunders, Alice devait se préparer à subir ses remontrances. C’était évident. Et pourtant, Alice souffrait de cela.
Du revers de son petit poignet indemne, la Serpentard essuya les larmes embuaient ses yeux. Pourquoi diable était-elle si fragile, ces derniers temps ?

«  Je suis désolée monsieur »reprit-elle après avoir laissé un temps, un temps salvateur qui lui avait permis de ravaler un sanglot qui n’aurait jamais dû naître. «  Je ne voulais pas vous manquer de respect. »

Alice gardait ses yeux bas, se refusait encore à croiser le regard de monsieur Saunders. Pourtant, il le faudrait bien à un moment, ou à un autre. Mais d’abord, il fallait réussir à se contrôler, à garder ses émotions prisonnières. Il n’était pas bon de se laisser ainsi aller, même si son cœur lui était douloureux. Que disait tante Élise à ce sujet, déjà ?

L’enfant leva enfin les yeux sur Monsieur Saunders. Elle le regarda un moment, sans ajouter un mot supplémentaire. Alice savait qu’elle ne s’en tirerait pas facilement, et écoperait d’une punition. Elle se moquait d’être collée, tout ce qu’elle ne voulait pas, c’était que le professeur prévienne oncle Kenneth. Ce serait la pire chose qui pourrait arriver.

« J’ai peur de voir les autres voler » avoua t-elle enfin. «  Christopher Martin est tombé pendant ces vacances et ... à chaque fois que je vois un balai, j’y repense, je repense au fait qu’il serait mort si ... »

Alice déglutit, son attention se détournant sur un mur. Christopher ne lui en voudrait certainement pas de l’utiliser pour quitter cet endroit au plus vite, et passer à travers tout autres questions qui feraient du tort à l’enfant.

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29 oct. 2019, 19:07
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Rhys s'y attendait. La jeune fille eut les yeux quelque peu humide. Même si elle ne s'était pas effondrée et ne pleurait pas à chaude larme, des gouttes salées venaient mouiller ses joues. Lorsque la Serpentard s'excusa, l'adulte fit un mouvement de tête pour lui signifier qu'il entendait et acceptait ses excuses. Le hochement de tête ne voulait en aucun cas signifier qu'il effaçait tout ce qu'ils venaient de se dire et les jours passés qu'il n'y aurait aucune sanction, non, mais qu'il appréciait ce geste. 
L'adolescente avait mis pour une fois son ego et sa fierté de coté. Et puis elle se livra, ou plutôt se délivra. D'un poids qui devait lui peser depuis plusieurs semaines maintenant. 

Le professeur avait eu écho lors de son maintien à Poudlard de cette histoire avec ce jeune homme. Il n'avait pas eu l'occasion d'échanger avec lui si ce n'était en cours. Mais Rhys se souvenait que Miss Sangblanc et le blond étaient proches, l'année passée. 

- Oui ce qui est arrivé est affreux. Mais il est là. Et c'est tout ce qui importe. Comment croyez-vous que j'ai eu ces cicatrices Miss? 

Rhys marqua un temps d'arrêt. Il n'en avait jamais réellement parlé aux élèves. 

- Tous les jours quand je me regarde dans un miroir, je suis obligé de me rappeler ce jour. Pour autant, dès que j'ai pu, je suis remonté sur un balai. Une erreur ne définit pas qui on est. C'est pareil pour M.Martin et vous-même. Ici, dans cette école, il ne peut pas y avoir ce genre d'accidents. Dehors, ils sont moindre. Je ne dis pas qu'ils n'existent pas mais si vous respectez les règles de sécurité et que vous portez votre équipement alors tout se passera bien. 

Rhys s'arrêta cette fois-ci pour de bon. Et puis d'un coup, quelque chose lui revint en tête. 

- Je vois que votre intégration au sein de l'école s'est plutôt bien faite finalement. Vous qui ne portiez guère vos camarades dans votre cœur. 

Rhys se releva et se plaça dos tourné à l'élève, le corps et le visage faisant face à la fenêtre, contemplant le parc. Il allait attendre quelques instants , le temps qu'il faudrait à la jeune fille pour reprendre contenance, avant de lui annoncer que quoiqu'il arrive il écrirait à son tuteur. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

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03 nov. 2019, 11:16
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Alice gardait silence, profitait de ce doux calme qui régnait à présent. Monsieur Saunders parlait, et l’enfant écoutait. Ce n’étaient pas les mots d’un professeur à son élève, mais ceux d’un survivant a une âme blessée.
L’entendre parler de ces cicatrices qui marquaient son corps força Alice a reposer ses yeux sur l’homme. Elle se sentait privilégiée, car personne n’aimait parler de ses blessures. Son père lui même avait refusé plus d’une fois à lui parler de cette longue cicatrice qui traversait sa main. Était-ce la honte qui forçait les blesser à taire leur histoire ? A moins que ça ne soit la peur des souvenirs qui pourraient réapparaître.

«  Une erreur ne définit pas qui on est. » Cette phrase résonnait en Alice. Imperceptiblement, ses doigts s’étaient resserrés sur son attelle. C’était vrai, tout ce qu’il avait dit l’était aussi pour elle. Ces mots, Alice ne les accueillait pas pour Christopher, car elle savait que lui n’avait pas honte. Lui, avait peur, et en cela elle le comprenait milles fois !
Alice avait cessé d’écouter, pas parce qu’elle n’était pas intéressée, bien au contraire : ses mots soulevaient énormément de questionnements. A son sujet, au sujet de Christopher, de son père aussi. Comment pouvait-elle les aider à accepter les « erreurs » qui les avaient conduits à être blessés ?
Mais elle s’égarait. Encore une fois.

La discussion changea de sens, surprenant Alice qui ne s’attendait pas à ce que monsieur Saunders, qu’elle voyait comme un vieux dragon au coup de patte facile, se souvienne de leur première rencontre. Il se rappelait des mots tranchants que la fillette avait prononcés vis à vis de ses camarades. Elle se sentait touchée, privilégiée, pour la seconde fois de cette entrevue.
Les joues légèrement rosies, Alice répondit, son regard détaillant la crinière noire de son professeur.

«  Je me suis fait des amis. Les élèves de Poudlard ne sont pas tous idiots, heureusement... On m’embête toujours, mais ça va un peu mieux depuis que les septièmes années ont terminé leur année. »

Avec un pincement au cœur, Alice repensait à Meven qui s’en était allé, lui aussi. Il lui manquait toujours un peu plus chaque jour. Ses sourires réconfortants, surtout.

« Et ceux qui persistent à se moquer de moi, je leur répond intelligemment, comme vous faisiez lorsque vous étiez plus jeune. C’est vous qui me l’aviez dit. J’ai retenu. C’était un bon conseil. »

Un merveilleux conseil, qui lui avait permis de fermer plus d’un clapet. Un conseil qui lui avait permis d’aiguiser ses mots devenus ô combien tranchants.

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