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18 nov. 2019, 23:07
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Rhys tournait toujours le dos à la fille aux cheveux singuliers. Son silence pendant les confessions de l'homme était équivoque. Tout du moins, il l’interpréta ainsi.Il lui faisait pitié. Ou alors c'était de la politesse. Elle s'en fichait peut être. Non pas que cela préoccupe le professeur, loin de là, il se moquait encore et toujours du regard des autres. Mais il n'aimait pas que les gens aient pitié de lui. Les élèves encore moins. Il ferma les yeux, baissa un peu la tête, puis se tourna vers la Serpentard, lorsqu'elle lui adressa de nouveau la parole. 

- Evidemment qu'il n'y a pas que des élèves intolérants. Je serais parti depuis longtemps sinon. Déjà qu'avec tout ce qui se passe...

Rhys laissa sa phrase en suspens. Il devait se montrer résistant aux yeux des adolescents. Il ne devait en aucun cas leur montrer qu'au fond de lui, une rage et une chose dont il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus , bouillaient.

Il garda son visage impassible malgré les paroles de la jeune fille. "Parce qu'il avait l'habitude de donner des mauvais conseils peut-être." C'était en plus un conseil sans en être réellement un, il ne pensait pas qu'elle allait l'appliquer. Mais dans un sens, tant mieux. Cela voulait dire qu'elle se préoccupait de ce qu'il pouvait lui dire.

- Bien c'est une bonne chose alors. J'espère que cela durera comme cela. Mais revenons au vif du sujet. Je ne vous ai pas juste fait venir ici pour avoir de vos nouvelles. J'ai entendu ce que vous me disiez. Mais comprenez également que je ne peux pas en rester là.

Rhys se rassit en se plaçant face à la jeune fille. 

- Votre attitude fut intolérable et il est dans mon devoir de prévenir vote tuteur. "Enfin si le hibou arrive" pensa l'adulte. Je vous prierai donc de bien vouloir me donner ses coordonnées. Et bien entendu, ne vous avisez pas de m'en donner des fausses, je vérifierai. 

Rhys savait que cette option n'allait pas plaire à la deuxième année. Le regard apeuré des instants précédents lui en avait donné la certitude. Néanmoins, il le fallait. Pour elle et pour son tuteur.

-Cela ne servirait à rien de vous mettre une longue retenue. Cela vous ferait encore plus détester les cours. Néanmoins, je m'assurerai que pour le prochain cours ensemble, vous aurez tout rattrapé et assimilé. Je vous interrogerai. Je verrais si je prolonge ou non votre sanction en fonction de vos résultats. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
26 déc. 2019, 23:15
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Malgré la chaleur qui se dégageait des mots de la jeune fille, le professeur Saunders restait aussi froid qu’un bloc de glace. Alice ne s’attendait pas à un sourire venant de cet homme, elle avait abandonné l’idée de le voir montrer un quelconque soupçon de joie. Mais tout de même, rien qu’un petit frémissement du nez qui lui aurait indiqué que l’homme était touché par la mémoire d’Alice, ç’aurait été une jolie chose… Rien, comme d’habitude. Cet homme était taillé dans un marbre robuste, rien ne semblait pouvoir l’atteindre. La fillette ne s’en sortirait pas aisément.

Monsieur Saunders revint s’asseoir devant Alice. Elle s’était raidie, avait cessé ce petit jeu inconscient de ses doigts se chevauchant. Elle déglutit, ses grands yeux portés sur le visage du sorcier. La sentence allait tomber, couperet sur sa nuque. Sa morsure froide l’aurait mis à terre si Alice n’avait pas forcé son corps à tenir bon.

Les lèvres d’Alice se serrèrent, retenant un petit cri de rage lorsque monsieur Saunders annonça qu’il voulait, et allait prévenir oncle Kenneth. Il n’avait aucune pitié, il n’avait que faire des larmes d’Alice. Il ne faisait aucun effort pour essayer de comprendre Alice. Tout ce qui comptait pour lui, c’était ses cours idiots et dangereux ! La peur qui cisaillait les tripes de son élève, la douleur, la honte qui la faisait trembler, il n’en avait cure. Finalement, monsieur Saunders n’était pas différent des autres adultes : il ne la comprenait pas, et ne voulait pas en faire l’effort. Terrible poids que celui de la déception, s’abattant sur les épaules frêles d’Alice.

Alice garda pour elle cette haine soudaine qu’elle mourrait d’envie de cracher au visage de monsieur Saunders. Ç’aurait été libérateur, mais ô combien contre-productif. La colère ne lui était d’aucune utilité. A présent, il fallait réfléchir à comment s’en sortir face à Kenneth. Il ne pardonnerait jamais à Alice d’avoir seché les cours de vol. Oh, bien sûr, il comprendrait pourquoi elle ne pouvait pas voler, étant handicapée par son bras, mais il pointerait du doigt l’absence de mot de l’infirmier prévenant d’une incapacité à suivre les cours. Il comprendrait alors qu’Alice n’avait pas été voir l’infirmerie pour faire surveiller son poignet, et finirait par savoir qu’elle craignait qu’on ne découvre la vérité au sujet de sa blessure. Que ce n’était pas une mauvaise chute qui avait brisé son poignet, mais la poigne violente d’un Manteau Noir.

« Kenneth Bain » lâcha Alice d’une voix éteinte. « 10 Colgrain Terrace… à Glasgow. C'est... c'était le collègue, le subalterne et le meilleur ami de mon père. »

Alice souffla un coup, assaillie par l'émotion. Comment allait-elle s’en sortir à présent ? Peut-être ne fallait-il plus revenir chez eux jusqu’aux vacances d’été pour garder le secret à jamais ? Cela pouvait se faire. Peut-être même pouvait-elle rester à Poudlard tout le temps ? Cela ne lui faisait pas peur, et personne ne pleurerait son absence. De toutes façons, il était hors de question de subir Kenneth et Imogen qui allaient bientôt savoir qu’Alice mentait, et séchait.

Être collée, Alice s’en moquait. Elle avait déjà subit un premier mois de retenu avec monsieur Saunders, et n’en était pas morte. A côté de son secret qui menaçait d’être dévoilé à ses tuteurs, ce n’était rien du tout. Le seul point noir de cela, c'était l'opinion que devait avoir monsieur Saunders à son sujet.
Oh, et finalement, peu importait.

La fillette prit une grande inspiration tremblotante, et pointa ses grands yeux d'argent sur son professeur.

« Est-ce que vous allez essayer de me forcer à remonter sur un balai, monsieur ? »

Nulle défiance dans ses mots, Alice voulait seulement jusqu'où irait son professeur pour asseoir son autorité. Il ne l'obligerait pas à reprendre le vol alors que son bras la faisait souffrir, ça c'était une certitude. Monsieur Saunders était autoritaire, mais pas brutal.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN
27 janv. 2020, 23:05
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Au fur et à mesure que Rhys lui annonçait la nouvelle, il voyait toute une palette d'émotions se dessiner sur le visage immaculée de la jeune fille. Elle ne trichait plus désormais, elle redevenait la fillette qu'elle devait être et prenait sûrement conscience de la portée de ses agissements. Lorsqu'elle lui donna l'adresse à son professeur, celui-ci la nota sur un bout de parchemin qui traînait entre deux devoirs, sur son bureau. Il l'avait fait apparaître grâce à sa baguette et un accio informulé. Une plume déjà encrée, était présente sur la table basse posée à coté des magazines qu'il lisait un peu plus tôt. 

Encore une fois, l'adolescente parlait de son père au passé. Pourtant il ne semblait pas que celui-ci soit décédé. Peut-être préférait-elle employer ce temps pour des raisons qui lui étaient propre. 

Son regard croisa celui de la Serpentard, quand elle lui posa une question incongrue.

- Non je ne vous forcerai pas. Ma présence ne ferait qu'empirer les choses. Le balai ressent votre peur. C'est comme une baguette. Néanmoins, un jour ou l'autre, quand votre bras sera guéri, il va falloir essayer et persévérer. Vous ne pouvez pas vivre sans balai. Je ne peux que vous conseiller de demander à quelqu'un en qui vous avez entière confiance, de vous aider a déjà apprivoiser l'objet. Puis faire comme dans les premiers cours, vider votre esprit de toute pensée négative et de ne voler qu'à des petites hauteurs. Cela peut être un bon début pour vous redonner confiance. 

Le professeur marqua une pause, plia le parchemin, remercia silencieusement la fillette. 

- Je ne pense pas que je vous sois utile. Par contre, lorsque vous vous sentirez un peu plus à l'aise, j'attendrais forcément quelque chose de vous. 

Rhys se leva, passa derrière les fauteuils et les tables pour ouvrir la porte à son élève. 

- Je pense que nous nous sommes tout dit pour aujourd'hui, Miss. A moins que vous ayez autre chose à me dire. Sinon je vous souhaite une bonne journée et espère ne plus jamais à devoir avoir de nouveau ce genre de discussion, lui lança t-il avec un regard appuyé. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino
31 janv. 2020, 10:56
Et là, tu crois, que j’vais rester sans rien dire?
Alice écoutait religieusement les explications de monsieur Saunders. Bien sûr qu’elle pouvait vivre sans balai, et elle le ferait. Ce serait peut-être la première sorcière à voyager dans toute sa vie sans jamais grimper sur un balai, et cela ne lui faisait pas peur. Être une précurseuse, ce n’était une idée désagréable.
Cependant, il était vrai, Alice pourrait un jour demander de l’aide à quelqu’un pour au moins ne pas se ridiculiser en cours de vol. Elle ne pouvait pas éviter la classe de monsieur Saunders pendant six années, ce serait bien trop d’heures de colle. Mais qui pouvait bien l’aider ? Kenneth, il ne fallait pas y songer après ce qu’il allait apprendre. Eileen Eastwood, elle était une inconnue pour Alice, et puis elle n’était même plus à Poudlard. Irene, c’était hors de question, son paraître en pâtirait. Christopher, il ne fallait plus jamais y songer. L’enfant serra les dents. Elle finirait bien par trouver quelqu’un. Peut-être Mike ? Il était batteur dans l’équipe des Griffes Ardentes, après tout. A moins que ce soit un gardien ...

Monsieur Saunders se leva, et Alice l’imita sans un mot. Elle réfléchissait trop pour parler. Comment continuer à mentir à oncle Kenneth et Imogen, comment parvenir à monter sur un balai et s’élever dans les airs sans trembler de la tête aux pieds...
Le sorcier ouvrit alors la porte, invitant l’enfant à quitter son bureau. Cette entrevue était enfin terminée. Finalement, tout c’était bien passé. Monsieur Saunders avait été glacial, peut-être plus que d’habitude, mais au moins il avait été cordial, peut-être même gentil si on y réfléchissait bien. Il lui avait donné des conseils, de bons conseils, comme la première fois. Il n’était pas méchant ce professeur, seulement très, très intimidant. Peut-être même plus que miss Loewy.

«  Je vais me reprendre en main » assura Alice en s’efforçant de soutenir le regard de monsieur Saunders. «  Bonne journée à vous, désolée pour le temps que je vous ai fait perdre. »

Et sur un signe de tête respectueux, Alice quitta le bureau. A présent, il lui fallait trouver des solutions à ses nouveaux problèmes qui venaient de s’ajouter par la faute de monsieur Saunders. Il ne lui rendait vraiment pas la vie facile.

• FIN DU RP •

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN