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05 déc. 2020, 15:31
Entre un regard sans faille et un sourire  PV 
29 avril 2045
Bureau du professeur Saunders — Poudlard
4ème année



Les Saunders ? une famille très agréable ! J’ai toujours eu de bons rapports avec Rhys, même si nous n’étions pas proches. J’ai un bon souvenir de lui, c’était un bon gars.

Voilà ce que m’a répondu Narym lorsque je lui ai demandé de me parler de cet homme avec lequel il a passé sa scolarité. J’aurai aimé qu’il m’en dise davantage, qu’il me dise ce qu’il savait de lui, quelques petites anecdotes gênantes, peut-être, je ne sais pas. Zakary, lui, m’aurait fait part de ces informations croustillantes, mais il a préféré me parler d’un fameux Declan, paraîtrait-il frère de Saunders, qui était dans sa Maison, à Serdaigle. Mais moi, je me fous de ce Declan, ce n’est pas lui qui m’intéresse.

J’ai mis du temps avant de me décider à aller rendre visite au professeur Saunders. Sont trop récentes encore les piques qu’il m’a envoyé à propos de mon escapade au Japon dont j’ai fait l’erreur de parler lorsque nous nous sommes rencontrés en compagnie de Nyakane — quelle erreur j’ai faite, ce jour-là ! Je m’en veux terriblement, mais je ne peux pas effacer les mots que j’ai prononcé. Après avoir hésité un long moment, c’est finalement ma curiosité (et peut-être également mon envie de discuter avec une personne qui connaît Erza Nyakane, comme si cela pouvait ranimer sa présence) qui me pousse aujourd’hui à descendre dans le parc pour aller parler à Saunders. Pour dire vrai, je n’ai pas de questions précises en tête ; j’ai seulement envie de l’entendre parler de mes frères. Ces derniers m’ont bien évidemment déjà raconté leur scolarité, mais j’ai envie de savoir qui ils étaient aux yeux des autres, si eux aussi ont conscience que ce sont des hommes remarquables. Je me sens un peu idiote de devoir poser mes questions naïves à un professeur mais je ne peux pas m’en empêcher ; j’y pense trop souvent pour accepter de ne rien faire.

En ce samedi matin, je suis certaine de trouver Saunders dans son bureau. Après tout, un professeur de vol n’a aucune raison de se trouver autre part que sur son lieu de travail, non loin du terrain de Quidditch, non ? Ne m’a même pas effleurée l’idée qu’il puisse être n’importe où ailleurs, dans la salle des professeurs par exemple, ou dans ses appartements.

En arrivant près du terrain d’entraînement, et donc des vestiaires des équipes de Quidditch, je ralentis. J’espère ne croiser aucun élève. Je n’ai pas envie que l’on me voit parler au professeur Saunders et que l’on se demande pourquoi Aelle Bristyle va voir un homme qui donne des cours qu’elle ne suit pas — cela serait trop gênant. Heureusement, je ne croise personne ; je jette quand même un coup d’oeil derrière moi en arrivant devant la porte, au cas où. Une fois certaine que la voie est libre, je frappe trois coups discrets contre le battant et tends l’oreille.

25 déc. 2020, 22:36
Entre un regard sans faille et un sourire  PV 
En ce samedi matin, Rhys s'était levé tôt comme à chaque fois qu'il arbitrait un match de Quidditch. Celui du jour opposait l'équipe de Serdaigle à celle de Serpentard. Il y allait avoir certainement un beau spectacle mais l'homme n'était pas serein. Bien au contraire. Depuis septembre, il avait dû prendre en charge l'arbitrage des matchs de Quidditch de Poudlard mais cela ne lui faisait en aucun cas plaisir. Il redoutait ces journée comme celles des cours de pratique sur le Quidditch. Son problème? Le Cognard évidemment. Rhys était toujours nerveux en sa présence et d'autant plus pendant les matchs. Heureusement pour lui, c'était l'avant dernier match. Il n'avait donc plus à subir cela très longtemps. Il allait annoncer à la Direction que, pour la saison prochaine, il ne souhaitait pas rempiler. Il savait que c'était un comble pour un professeur de vol mais sa nervosité faisait ressortir des maux plus enfouis et des douleurs de plus en plus vives. Il ne pouvait plus s'infliger cela plus longtemps.

Assis derrière son bureau, Rhys essayait de se détendre avant l'heure fatidique. Un exemplaire de la Gazette des Sorciers était nonchalamment posé sur le coin du meuble. Il datait d'il y a plusieurs jours et évoquait les Lignées. Le trentenaire devait en discuter avec certains de ses collègues. La dernière fois qu'il avait évoqué ce sujet c'était avec Erza et la jeune Bristyle lors de leur rencontre fortuite, il y avait plusieurs semaines de cela. Il n'avait pas osé demander à la Direction ou même à Elina, si la sorcière africaine avait été les voir. Après tout, cela ne le regardait pas. Cette dernière était partie peu de temps après leurs échanges dans la serre, il n'avait donc pas pu approfondir le sujet avec elle.

Alors qu'il lisait le tout dernier "Balai Magazine", des coups timides vinrent l'interrompre. Qui pouvait venir à cette heure-ci? Pas un capitaine tout de même? Il était hors de question d'accepter qu'une équipe fasse un entrainement de dernière minute!
Ne sachant pas trop ce qu'il l'attendait, il resta derrière son bureau mais il signifia d'une voix forte et claire.

- C'est ouvert. Entrez.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino

13 janv. 2021, 15:56
Entre un regard sans faille et un sourire  PV 
Toutes mes excuses pour ce retard !

Non sans un sursaut au cœur, j’accueille les paroles de l’homme. Je grimace — j’ai bien peur qu’une part de moi assez importante ait espéré que le professeur ne soit pas là. J’aurais trouvé une porte close et un bureau vide, je m’en serais retournée déçue mais avec le soulagement de ne pas m’être ridiculisée devant cet homme qui m’intrigue bien trop pour mon propre bien. Désormais, je ne peux plus faire marche arrière. J’essaie de me remémorer les mots de mes frères et surtout notre rencontre avec Nyakane, notre discussion dans la serre ; une façon, certainement, de me sentir légitime en pénétrant dans ce bureau.

Je pousse la porte après m’être constituée un masque impénétrable. Les yeux sombres, les sourcils légèrement froncés, les lèvres serrées, le dos droit, la robe d’uniforme bien lissée — tout doit paraître parfait, je dois avoir l’air sûre de moi, c’est important. J’entre sans dire quoi que ce soit, surtout sans croiser le regard de Saunders, et je referme la porte derrière moi, comme pour dire « maintenant que je suis là, je ne compte pas repartir sans réponses ». Alors seulement, je me retourne et pose mes yeux sur le professeur de vol assis derrière son bureau.

Mon cœur se retourne ; je le cache aisément. En croisant l’homme dans les couloirs ces derniers temps ou en l’avisant à la table des professeurs, j’ai commencé à comprendre que ce qui m’intéressait chez lui n’était pas seulement sa connaissance de mes frères ou les souvenirs communs que nous avons d’Erza Nyakane, mais bien sa personne entière. Il dégage quelque chose qui attire le regard. Il m’a été très difficile d’accepter que j’étais intriguée par un vulgaire professeur, je préférais croire que c’était à cause de Nyakane. Et quelque part, ce n’est pas faux. Cet homme s’est attiré son amitié ! Je me rappelle encore les gestes qu’il avait pour elle, les regards, les mains sur l’épaule, l’inquiétude, les paroles réconfortantes — ma jalousie. J’aurais bien aimé croire que seule la manipulation a permis à ce gars-là de toucher Nyakane mais j’en suis incapable. Déjà parce que Nyakane n’est certainement pas le genre de femme à se laisser manipuler par qui que ce soit, mais aussi parce que Saunders dégage bien trop de sincérité pour que je fasse l’erreur de le croire.

J’essaie de repousser mes pensées ; ce n’est pas le moment de dériver. Avec un temps de retard, je me rappelle que je dois énoncer quelques formules de politesse si je veux pouvoir mener la conversation sur le chemin que je désire.

« Bonjour, soufflé-je en soutenant, brièvement, le regard de Saunders. J’ai des questions à vous poser. »

Ne jamais, jamais lui laisser la possibilité de retourner mes questions contre moi ! Il lui serait trop facile de m’interroger à propos de Nyakane ou du Japon. Et comme tous les adultes et comme tous les professeurs il s’attendra évidemment à ce que je lui donne des réponses — quelle déception et quelle colère quand il comprendra que je ne veux rien lui dire ! Autant l’éviter.

« À propos de Narym, précisé-je rapidement. Mon frère. »

Clair, concis ; parfait. Je me détourne et fais quelques pas dans le bureau. J’observe les murs, le mobilier, les effets de l’homme, la décoration, l’agencement. Je ne cache ni mon intérêt, ni mon observation minutieuse. Je fais en sorte de toujours avoir l’homme dans un coin de ma vision, simple précaution. Je ne suis pas à l’aise dans son bureau et ce sentiment ne vient pas du fait que la discipline qu’enseigne Saunders ne m’inspire absolument aucune passion.

23 févr. 2021, 17:01
Entre un regard sans faille et un sourire  PV 
La personne qui rentra dans son bureau n'avait rien à voir avec un joueur de Quidditch. Au contraire! C'était la dernière Bristyle qui se présentait devant lui. Celle-ci semblait encore plus droite qu'à l'accoutumée. Elle avait l'air si mal à l'aise que si elle avait des compétences de camouflage, l'homme était persuadé qu'à cet instant, la jeune fille se serait transformée pour qu'il ne la regarde plus. Enfin, elle prit la parole et Rhys fut surpris. Pendant un moment, il pensait qu'elle lui aurait parlé d'Erza mais c'était pour une autre personne qu'elle avait souhaité un échange. C'était pour son frère, Narym.

Rhys aurait bien aimé évoquer leur rencontre avec la sorcière africaine et les échanges que chacun avait pu avoir avec depuis. Celui lui remontait le moral de penser à elle. Mais ce n'était malheureusement pas le sujet pour l'instant.

- Bonjour Miss. Bien sûr allez-y, je vous en prie. Prenez place si vous le souhaitez.

Il lui indiqua le fauteuil juste devant elle et comme à son habitude, il vint s'asseoir sur le canapé placé devant la fenêtre.

Narym était de la même année que Rhys. Et bien que les deux hommes ne soient pas de la même maison, ils s'appréciaient. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, mais Rhys se souvint d'un garçon sympa, bien qu'un peu discret à l'époque. D'ailleurs le professeur de vol n'avait plus aucune nouvelle de lui et ne savait pas trop où il en était. Chacun avait sûrement poursuivit ses études sans prendre le temps de se donner des nouvelles.

- Que devient-il? ne put s’empêcher de demander Rhys.

La famille Bristyle et celle des Saunders s'étaient entrecroisées souvent, notamment lors des scolarités. Que Rhys fasse cours au dernier des garçons et qu'il soit le professeur de la plus jeune, était quand même étonnant lorsqu'on y réfléchissait bien!

Je suis désolé pour le délai de réponse...

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino

14 mars 2021, 16:58
Entre un regard sans faille et un sourire  PV 
Je me fais un plaisir de dédaigner le fauteuil que me propose le Professeur Saunders. Je n’ai aucune envie de m’asseoir, je ne suis pas venue pour prendre le thé mais pour avoir des réponses — même si je n’ai encore aucune idée des questions que je vais poser.

Je le regarde prendre place sur le canapé. Le voir aussi détendu alourdit mon malaise. Comme le bon adulte qu’il est, il doit se sentir en position de force, voilà pourquoi il n’éprouve aucune gêne dans cette discussion. Parce qu’il sait qu’il est l’adulte et que je suis l’adolescente. Et moi, je déteste ce rapport de force. Je déteste ce que me font ressentir les adultes, c’est pour cela que la plupart du temps, je les évite. Quoi qu’il existe quelques exceptions à la règle. Deux, pour être exact. Ou une et demi, peut-être, je n’ai pas la prétention de dire que Loewy ne m’a jamais fait me sentir misérable face à elle — contrairement à Erza qui a toujours été comme je voulais qu’elle soit.

J’arrache mon regard de l’homme et fais quelques pas dans la pièce pour m’apaiser. La seule chose qui me rassure, c’est que je suis persuadée que Saunders ne voit pas mon malaise. C’est agréable de se dire que je peux ressentir tout un tas de choses mais que je suis capable de le cacher aisément. Mon coeur est un sanctuaire. Il s’en passe des merveilles et des horreurs, à l’intérieur, mais rien de tout cela ne s’en échappe — la plupart du temps. Cette idée m’aide à reprendre un tant soit peu le contrôle de mon esprit agité et de porter attention aux paroles de l’homme. Il pose une question tout à fait inutile, m’est avis, mais j’imagine que c’est une façon comme une autre de commencer la discussion. À vrai dire, je me fous un peu de ce qu’il veut savoir. C’est moi qui veux des réponses, pas lui.

« Il est prof, lui aussi, » réponds-je vaguement, le regard davantage attiré par les murs que par l’homme.

Narym a presque toujours été professeur. Ou instituteur, comme ils disent. Enseigner, il adore ça. Il en parle avec passion, comme je pourrais parler avec passion de la Magie. Je ne le comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut aimer enseigner à des plus idiots que nous — ou pire, à des gamins, des tous petits enfants incapables de prononcer une phrase correctement. N’est-ce pas une tâche dégradante que celle-ci ? Ainsi, je ne comprends pas Narym mais je respecte sa passion. Et quelque part, même si jamais je ne l’avouerai, je l’admire. Il a toujours assumé qui il était et ce qu’il aimait, Narym. C’est une force qu’il cache en lui. À le voir tout discret, presque effacé, on pourrait croire qu’il est lâche, qu’il laisse la vie faire ce qu’elle veut de lui, mais moi je sais que c’est faux. À sa manière, Narym est aussi fort que Zakary.

J’offre une vague œillade curieuse à Saunders.

« Comment il était ? »

Avare de mots, je ne m’explique pas davantage. Nous parlons de Narym et de la relation que Saunders entretenait avec lui au collège, nul besoin de le préciser, il comprendra très bien tout seul. Et s’il ne comprend pas, au moins je saurais que mon intérêt pour lui est vain. Dans l’attente de ma réponse, je fixe enfin mon regard dans les yeux sombres de l’homme. J’ai envie qu’il me réponde sincèrement et d’un autre côté, je crains qu’il le fasse. Je n’ai pas envie de savoir combien ils s’entendaient, quels bons moments ils ont passé ensemble, des moments que jamais je ne pourrais partager avec mon grand frère, moi, parce qu’après tout, Narym a toujours eu, depuis ma naissance, une tare énorme, comme Zakary : il a toujours été un adulte.