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15 avr. 2018, 01:25
Balade printanière.  Solo 
Les cours de la matinée terminés, le repas servi dans la grande salle touchait à sa fin. Tous les élèves, toutes maisons confondues commençaient à s'éclipser. Jacob ne tarda pas non plus à quitter la table des Gryffondor. L'estomac bien rempli du copieux banquet préparé par les cuisiniers du château, il décida de sortir dehors. L'hiver était terminé, le froid glacial laissait place à une douceur printanière. Les branches des arbres, semblables jusqu'alors à des doigts squelettiques, dépourvus de tout feuillage, commençaient tout juste à retrouver des couleurs. Le ciel était dégagé et les quelques rayons du soleil se laissaient poser sur la peau comme de chaudes caresses. L'herbe retrouvait ses couleurs verdoyantes, les pâquerettes, les pissenlits, les violettes, commençaient à sortir de terre.
Jacob franchit une à une les portes du châteaux et sortit dans la cours. Nombreux étaient les élèves qui profitaient de cette belle journée. Le jeune garçon ne s'attarda pas dans la cours et en profita pour se précipiter vers le parc. Lui qui avait bien mangé lors du déjeuner n'avait qu'en tête l'idée de se divertir et de digérer avant de retourner dans les salles obscures l'après-midi. Le parc avait également attiré nombre d'élèves qui étaient venus trouver de la tranquillité après le repas. Au loin, Jacob pouvait apercevoir la forêt interdite, seul coin d'obscurité qui venait obstruer la clarté du soleil sur le parc.

Plus au sud, de nombreuses lumières scintillaient au-dessus d'une vaste étendue d'eau laquelle laissait presque paraître un miroir gigantesque. Il s'agissait là en réalité du lac, l'un des loch d’Écosse, au-dessus duquel surplombait sur une colline le château. Vu d'en haut la vue était magnifique, les oiseaux, de sortie, offraient un balais impressionnant. Jacob décida donc d'emprunter l'un des chemins de terre qui descendait jusqu'aux rives du lac. Plus il parcourait le chemin plus ce dernier se transformait en une terre dure, parfois recouverte de galets, et qui paraissait peu empruntée. Pourtant, plusieurs autres jeunes sorciers suivaient ou précédaient Jacob dans sa marche. En descendant, Jacob leva la tête et pouvait s'émerveiller de la grandeur des montagnes qui entouraient le lac. Ce n'était pas tout, en poursuivant sa route, Jacob fut submergé par la taille du lac qui paraissait interminable. Semblable à un océan, les rayons du soleil scintillaient et la mer au loin se répandait presque jusqu'à lui.

Après quelques minutes de marches, Jacob arriva finalement au bord du lac. La plupart des élèves présent, bien que peu nombreux, se pavanaient sous les saules pleureurs qui peuplaient la rive. Le printemps sortait à peine de son lit et l'humidité autour du lac tout comme la légère brise qui soufflait dans les branches des arbres faisaient savoir que l'hiver n'était pas si loin.
En s'approchant au bord de l'eau Jacob pouvait contempler la noirceur de l'eau. Le lac paraissait d'une profondeur peu commune si bien que l'eau était aussi noir que la nuit. Il comprenait mieux pourquoi tout autour reflétait aussi bien au-dessus de la surface. En regardant à l'horizon, Jacob ne pouvait s'empêcher de détourner le regard à chaque fois que quelque chose bougeait dans l'eau. Le lac était peuplé de différentes espèces de poissons et de mammifères marins. Il ignorait quelles sortes d'animaux marins se trouvaient dans les profondeurs du lac mais cela lui faisaient presque froid dans le dos.

Jacob ne s'attarda pas à contempler le lac comme un simple curieux et s'empressa de trouver un coin à côté d'un somptueux conifère qui avait particulièrement attiré son attention. Le sapin était d'une taille exceptionnelle et déjà de jolis bourgeons de pommes de pin pointaient le bout de leur nez. Le jeune première année s'assit donc dans l'ombre du conifère, juste au-dessous des rayons du soleil qui effleuraient sa tête.
Dans sa sacoche qu'il promène presque tout le temps avec lui, Jacob avait pris soin d'emporter son livre fétiche "Le tour du monde en quatre-vingt jours" du romancier français Jules Vernes. Il avait commencé à le lire l'autre soir en allant se balader dans les couloirs alors qu'il était confronté à une nuit d'insomnie. Sa lecture avait été perturbé par deux jeunes camarades avec lesquelles Jacob avait sympathisé.

Assis en tailleur, il se plongea dans la lecture de son livre et au fur et à mesure que les pages se tournaient, le temps passait lui aussi. Autour, la douceur printanière avait permis aux insectes et autres volatiles de saison de sortir de leurs trous pour venir se balader eux-aussi. Les abeilles et les bourdons venaient butiner sur les fleurs à peine sortie de terre. Les oiseaux chantaient en harmonie dans les arbres. Et les moustiques, qui profitaient de l'humidité du lac, vrombissaient à la recherche de la moindre goutte de sang.
Jacob était un élève soucieux du temps et de l'heure. Pour lui pour être maître de son destin, il fallait avant tout être maître de son temps. Il ne tarda donc pas à plier la page de son livre sur laquelle il s'arrêta et s'empressa de ranger son ouvrage dans sa sacoche. Se levant, il prenait quelques secondes à s'étirer les bras et les jambes engourdies puis repris son chemin. Il se rapprocha une nouvelle fois du lac pour en admirer la beauté et admira la beauté du paysage changeant en fonction de la rotation du soleil par le temps. Jacob décida enfin de reprendre le chemin de terre et parsemé de galets jusqu'au parc puis rejoignit l'école.

Jacob Smith, Première année, Gryfondor.