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19 juin 2018, 21:27
Une nouvelle fois, une dernière fois...  privé 
Mai 2043

Aliénor se réveilla en sursaut en inspirant beaucoup trop d’air pour son pauvre corps. Elle toussa le plus discrètement possible, le dortoir était encore tellement silencieux, tout le monde dormait malgré les rayons de soleil courageux qui traversaient les rideaux. Le souffle saccadé, le corps en sueur, les yeux pleins de larmes…. Un cauchemar, comme toujours, le même sans cesse. Comment quelques images, quelques sensations, comment un seul moment d’une vie peut la gâcher à ce point ? Un peu plus d’un an, un an c’était écoulé et rien ne changeait. Aliénor faisait toujours se même cauchemar à cause de cette erreur si insignifiante. Tous les enfants chutent, et tous se relèvent mais Aliénor n’y arrivait pas. Les larmes coulèrent sur ces joues, non, elle devait rester forte, pour elle, dissimuler ce qu’elle ressentait était le seul moyen d’oublier, faire comme si tout allait bien.

Mais ce matin rien n’y faisait. Aliénor n’arrivait pas à se calmer. Elle en avait assez de subir cette erreur du passé, elle en avait assez d’être faible, de tomber à chaque fois sur cette foutue pierre. Elle se leva d’un coup, sans faire attention à ces camarades qui émergeaient peu à peu. Elle enfila des vêtements convenables et légers car l’été commençait à pointer le bout de son nez.

Elle courrait presque dans les couloirs, déterminée, prête à tout pour enfin se débarrasser de se poids qui l’empêchait d’avancer. Elle poussa violement les portes menant au parc et le traversa sans s’arrêter. Son regard était fixe, porté sur son objectif, son seul et unique objectif, le lac.

Aliénor n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi puissant en elle, cette envie de revanche, cette hargne, cette soif de victoire. Elle n’allait pas affronter quelqu’un non, elle allait s’affronter à son passé et à ce qui l’empêchait de dormir, l’eau. Si ridicule, si stupide pensait la Poufsouffle, pourtant c’était bien l’eau qui lui faisait faire tous ces cauchemars et la réveillait en sueur et terrifiée.

Mais aujourd’hui elle mettait fin à tout cela, à ces doutes et ces incertitudes. Aujourd’hui Aliénor irait dans l’eau et tout se passerait bien. Du moins c’était ce qu’espérait la jeune fille. Elle n’était jamais arrivée ici aussi vite et s’arrêta net devant l’eau du lac noir. Il n’y avait pas grand monde autour du lac, on était en week-end et il était encore relativement tôt pour que des élèves soient déjà dehors.

Aliénor regarda son reflet dans l’eau qui la reflétait si bien. Mais ce n’était pas elle se dit intérieurement la Pufsouffle, c’était son passé qu’elle allait laisser dans ce lac, maintenant et pour toujours.

Elle avança doucement vers cette eau, qui auparavant l’attirait tellement, elle y était si bien avant ce jour, ce jour qu’elle aurait préféré ne jamais vivre. Enragée, Aliénor avançait sur le sable de la petite plage. L’eau vient chatouiller ces orteils et bientôt submergea tous ces mollets. Aliénor sentis son cœur tambouriner dans sa poitrine, son souffle se faisait plus court, haletant. Mais elle devait se ressaisir, rien ne devait l’arrêter aujourd’hui. Elle secoua sa crinière de droite à gauche et respira un grand coup. Reprenant le contrôle de sa respiration, elle fit un pas, puis un autre. L’eau venait maintenant caresser son ventre. Ces vêtement lui collaient à la peau mais elle s’en fichait. Le contact froid du liquide fit frissonner Aliénor. Son cœur battait de plus en plus vite, ma sa détermination était inébranlable. Elle continuait d’avancer, le regard fixé sur l’horizon.

L’eau lui arrivait maintenant à la poitrine. Des flashs venaient perturber la vue d’Aliénor. L’eau qui l’entourait, cette vue floue à cause de tout ce liquide, le poids que l’eau exerçait sur elle. Non ! Elle est trop près du but. N’écoutant pas son corps qui commençait à trembler dangereusement, Aliénor s’élança dans le grand bleu. L’eau l’entourait, ces pieds ne touchaient plus le sol, elle était en apesanteur elle se sentait bien. Enfin, elle avait réussi !

Soudain, les images vinrent frapper la jeune fille en pleine figure. Cette eau, ce froid qui saisissait tous ces membres, les vêtements se faisaient plus lourds. Le cœur d’Aliénor s’emballa, son souffle aussi, elle respirait aussi vite qu’un marathonien à la fin de sa course. Elle s’agitât, tous ces membres tremblaient. Le souvenir de l’eau qui s’engouffrait dans sa bouche devin réel. Elle bût la tasse, une fois, deux fois… Non ! Ça ne pouvait pas recommencer. Aliénor hurla de toutes ces forces, mais une légère vague vint étouffer ces cris. La tête de la jeune Poufsouffle se retrouva sous l’eau.

Encore une fois, Aliénor luttait de toutes ces forces, s’agitant dans tous les sens, se battant contre cette créature qui voulait encore lui ôter la vie. Mais elle ne pouvait pas se laisser faire. Avec l’énergie du désespoir Aliénor remonta à la surface et cria encore une fois, peut-être la dernière fois.

Epuisée, elle se laissa descendre doucement, les griffes de la mort venaient chatouiller ces pieds, c’était la fin, cette fois personne ne viendrait au secours de la petite fille.

Elle avait de nouveau 10 ans, l’eau s’infiltrait peu à peu dans son nez, sa bouche. C’était si doux et pourtant ça faisait si mal… Aliénor arrêta ces mouvements, c’était inutile. Elle ferma les yeux, plus rien n’avait d’importance. Elle voyait ces parents, tous les deux avec des regards aimant, ils l’aimaient tant…
Dernière modification par Alienor Delphillia le 02 sept. 2018, 17:44, modifié 2 fois.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

27 juin 2018, 21:47
Une nouvelle fois, une dernière fois...  privé 
Margot marchait seule dans les couloirs, ses pas résonnaient sur le sol en pierre glacée de Poudlard. Seule,  comme elle l'avait bien trop souvent été l'année passée. Elle était retombée dans cette armure où elle se sentait en sécurité mais contrairement à sa première année, elle savait qu'elle n'avancerait pas en étant seule, qu'elle avait besoin des autres.

Sa cape voletait derrière elle au rythme régulier de ses talons claquants sur le sol, elle réfléchissait. Margot avait des amis, de bons amis mais il manquait quelque chose, un lien indestructible qui se formait autour d'une histoire forte, non par une simple routine avec des personnes que l'on connait bien.
La serdaigle avait besoin de ce lien, ce serait le seul moyen pour qu'elle puisse vraiment se raccrocher à la vie, qu'elle soit heureuse.

Elle n'aurait su dire depuis combien de temps elle se trouvait là, à tourner en rond, plongée dans ses pensées. Ses pensées, si désordonnées, se mélangeaient et troublaient l'esprit de Margot devenu flou à force de réfléchir sans cesse mais ne trouvant aucune solution. Soudain, son corps dit stop, sa vision se brouilla jusqu'à devenir noire, des éclairs éclatèrent dans sa tête, ses jambes se dérobèrent sous elle et elle tomba sur le sol froid, inconsciente. Ce bruit sourd de la chute brisant ce rythme monotone de ces pas, mettant fin au surmenage qui était jusqu'à lors présent dans son esprit déjà bien trop abimé.

Margot était étendue sur le sol, un petit filet de sang coulait dans ses cheveux roux. Son inconscience demeura quelques secondes et bien vite les yeux bleus de la Serdaigle se rouvrirent, affolés. Elle ne se souvenait que d'un éclair blanc devant ses yeux puis le noir complet. Elle se releva doucement, elle avait peur, c'était un des premiers signes qu'elle redoutait, elle allait devenir folle. Margot se mit alors à courir pour sortir de cet affreux couloir sombre, de ce chateau étouffant. Elle passa les grandes portes et ne s'arrêta que lorsqu'elle fut arrivée au lac.

Reprenant son souffle avec difficulté, Margot se rendit compte qu'elle s'était totalement laissée aller ces derniers mois. Combien de temps s'était-il passé depuis la dernière fois où elle avait fait du sport ! Ce n'était qu'un exemple parmi d'autres. Son physique avait aussi changé, en plus d'avoir grandi Margot s'était considérablement amaigrie à force de ne presque pas manger. Le serdaigle était belle, mais d'une beauté froide, effrayante. Margot était malade.
La rouquine inspira une grande goulée d'air, ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pour la calmer. Elle rouvrit les yeux et regarda le ciel, elle ne pouvait plus tolérer cet état dans lequel elle s'était enfermée. Il lui fallait réagir, tourner la page. Elle baissa ses yeux saphirs vers le parc et le regarda longtemps d'un regard nouveau, le même qu'elle avait eu le jour où elle était arrivée à Poudlard, elle admirait la beauté du lieu au matin.

Le calme du parc fut alors brisé par un cri presque aussitôt étouffé suivi de bruits d'éclaboussures. Lle coeur de Margot se mit à battre de plus en plus vite, cognant dans sa poitrine. Quelqu'un était en train de se noyer et personne n'était là pour le sauver. Personne sauf Margot. La rouquine courut vers le lac et elle la vit alors, la personne qui avait poussé ces cris. Ses cheveux bruns s'épanouissaient autour du visage de la jeune fille. Son visage était crispé en une expression de terreur. La brune descendait doucement dans l'eau noire du lac.  Margot était pétrifiée devant cette scène horrifiante. Elle était seule devant cette noyade, elle était la seule qui pourrait ramener à la surface cette fille. Elle était horriblement seule à un moment où elle aurait du être accompagnée.

Sortant de son état de spectatrice elle se jeta alors à l'eau. Son corps émit un frisson lorsqu'il rencontra l'eau glacée. Terrifiée elle ouvrit les yeux sous l'eau, tout de suite ils se mirent à lui brûler mais elle s'efforça de les garder ouverts. Sa robe lui semblait peser une tonne, l'attirant vers le fond, rendant ses mouvements lents. Ses cheveux flamboyants semblaient prendre vie dans le lac noir, s'ondulant gracieusement autour d'elle. Elle regarda une dernière fois le soleil à travers l'eau et entrouvrit sa bouche pour laisser s'échapper une bulle d'air. Tout était une question de temps, elle avait laissé s'échapper son oxygène pour pouvoir descendre vers la jeune fille.  Les secondes semblaient s'écouler avec une lenteur terrifiante.

Elle fut bientôt à côté de la jeune fille, Margot n'avait qu'une chance, soit elles étaient toutes les deux sauvées soit elles mouraient perdues dans l'eau noire. La Serdaigle prit alors la brune contre sa poitrine et essaya de remonter à la surface mais son poids additionné à celui de la fille la trainait inexorablement vers le bas. L'oxygène commençait à lui manquer, et elle avait mal à la tête. Elle serra plus fort la fille contre son coeur et fit un effort surhumain pour se ramener vers l'oxygène. Des étoiles commençaient à apparaître devant ses yeux à cause du manque d'oxygène.

Soudain, Margot sentit une montée d'adrénaline dans son corps, elle parvint à se hisser vers la lumière qui filtrait dans l'eau. Elle voyait désormais les berges du lac, elle tendit une main vers une d'elle et l'attrapa. Ses muscles douloureux se contractèrent pour pouvoir se hisser sur le sol. Elle ne sut comment elle y était arrivée mais elle était arrivée à retourner sur la terre ferme en ramenant la fille.

Elle tomba sur le sol à côté de la brune toujours inconsciente en toussant, crachant toute l'eau qui s'était engouffré dans son corps. Elle respirait difficilement mais sa seule priorité était la jeune fille. En la voyant toujours les yeux fermés Margot fondit en larmes. Ses larmes se mêlaient à l'eau qui ruisselait sur son corps. La serdaigle tremblait et chuchota d'une voix faible et éraillée "Réveille toi, s'il te plait.."
Ne sachant plus quoi faire, Margot posa une main sur le coeur de la brune pour essayer de voir s'il battait encore mais ses tremblements l'empêchaient de ressentir quoi que ce soit.
Horrifiée elle s’effondra sur le sol en répétant toujours et encore à la brune de se réveiller, de ne pas la laisser seule.

27 juin 2018, 22:30
Une nouvelle fois, une dernière fois...  privé 
Le corps d’Aliénor s’enfonçait peu à peu dans cette eau si sombre, quelques rayons arrivaient encore à éclairer les traits fins du visage de la jeune fille. Elle ne ressentait plus rien. Son corps était devenu lourd et coulait inexorablement comme une pierre jetée à l’eau. Pourquoi s’infliger de telles choses ? Elle était pourtant si paisible, si calme, si pure. Plus rien ne comptait, plus rien n’existait.

Soudain, la température glaciale se réchauffa autour d’Aliénor, une chaleur douce, relaxante. Une main s’accrocha aux vêtements de la Poufsouffle. L’esprit d’Aliénor se mit en alerte, elle voulait réagir, découvrir ce qu’il se passait, mais son corps lui ne répondait plus. Son corps s’arrêta de couler. Elle aimerait tant ouvrir les yeux, bouger, juste réagir, une preuve que son corps est encore là. Mais rien ne se passait. Petit à petit son esprit s’embrouilla.

Elle vit l’eau l’envahir, le souvenir de la force du pouvoir qui lui avait sauvé la vie cette fois-là, puis ces amis, les moments de jeux dans la forêt. Un souvenir s’arrêta devant les yeux clos de la jeune fille : la première fois, sa toute première fois où elle était rentrée dans l’eau. Elle n’était pas comme cette eau trouble et dangereuse. Elle était si belle, si accueillante. Ces images devinrent floues, l’esprit d’Aliénor puisa dans ses réserves pour tenir. Ces muscles étaient totalement détendus, elle sombrait dans un sommeil qui peut-être ne s’arrêtera jamais.

-Réveille toi, s'il te plait..

Soudain Aliénor sentit la chaleur du soleil sur sa peau, elle sentait l’air qui parcourait son corps, elle sentait les gouttes d’eau qui ruisselaient sur sa peau et le sable qui collait à ses cheveux. Puis elle sentit l’eau dans sa gorge, sa difficulté à respirer, l’engourdissement de ses membres et ces yeux qui la brûlaient. Elle devait respirer, respirer pour vivre, elle ne devait pas abandonner, elle devait être forte. Elle essaya de respirer mais de l’eau s’engouffra dans sa trachée. Son corps toussa par réflexe. Aliénor comprit alors, elle doit tousser. Elle pencha sa tête sur le côté et toussa. Ça lui brûlait la gorge, elle cracha toute l’eau qu’elle pouvait cela lui semblait durer une éternité. Mais au bout de quelques secondes, de l’air entra de nouveau dans son organisme. Sa nuque se relâcha instantanément, elle respirait, elle était en vie.

Aliénor ouvrit péniblement les yeux. Elle voyait flou, le temps que ses larmes s’arrête de couler, elle bougeait fébrilement le bout de ses doigts. Elle sentait le sable glisser entre ses doigts. Ce n’était pas un rêve, elle était bien là, de nouveau sur cette plage, en vie. Mais comment ? se demanda Aliénor, comment est-ce possible, comment est-elle sortie de l’eau ? Elle n’avait plus de force et n’était même plus consciente.

Elle tourna la tête et aperçu une silhouette féminine, juste à côté. La respiration d’Aliénor était forte, encore angoissée par ce qu’il venait de se passer. Mais grâce à cette personne, elle était là. Avec le peu de force qui lui restait, Aliénor prit une grande inspiration qui la fit toussoter puis elle réussit à articuler un mot, un seul.

-Merci.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle