Elwing avait envie de sortir ce jour-là.  Elle allait plutôt bien mais voulait être libre.  Alors, ce jour-là, elle se rendit au lac et enleva ses chaussures.  Elle s'assit au bord et trempa ses pieds dans l'eau fraîche. 
  La vie de la jeune fille avait beaucoup changé depuis quelques temps.  Elle se questionnait beaucoup sur elle-même, tout avait changé. 

  La Poufsouffle aperçut alors un garçon.  Il semblait plus jeune qu'elle et lui disait quelque chose.  Elle l'avait déjà vu, obligatoirement.  Elwing le regardait, elle ne pouvait pas s'en détacher.  A un moment, le garçon s'installa un peu plus loin, près du lac, la jeune fille le regardait toujours.  Il tourna la tête et regarda Elwing dans les yeux, faisant une drôle de tête.  Elle eut l'impression de le connaître depuis toujours, un nom lui venait même. 

- A... A...  Aeden !  C'est ça !  Je crois qu'il s'appelle Aeden.

  La jeune fille avait une mémoire incroyable.  Elle se souvenait de petits détails comme ceux-là.  Elle était certaine de l'avoir déjà vu.  Alors, la Poufsouffle se leva et marcha vers lui.

- Salut, je... je suis à Poufsouffle en deuxième année, tu t'appelles Aeden non ?  Je crois qu'on s'est déjà vu, en tout cas je me souvenais de ton nom, enfin si c'est bien ton nom !  Tu saurais où l'on se serait croisés ?

L'année à Poudlard avait bien commencé, l'existence dans cet univers ayant plus ou moins débuté de belle manière même si le stress avait eu raison de lui durant les premiers jours, quand le jeune Aeden se décida à s'accorder un moment de pause: ses camarades lui ayant recommandé plusieurs endroits il décida d'essayer d'essayer de se détendre à l'extérieur du château.

Il réussit à se trouver un coin tranquille, posant son regard autour de lui, quand sa tranquillité fut dérangée par l'arrivée d'une autre personne: un peu plus vieille que lui semblait-il, de Poufsouffle si il en croyait sa tenue, et qui se détendait au rebord du lac et ne regardait nul autre que lui.

Ne comprenant pas pourquoi il se rapprocha du lac, sentant le regard de sa condisciple toujours posé sur lui, quand ses yeux se posa sur les siens: elle semblait déstabilisée au même titre qu'Aeden qui ressentait une gêne mais, il ne savait pourquoi, un bouleversement intérieur.
Des souvenirs ressurgissait alors, tandis que la Poufsouffle se dirigeait vers lui, de sa mère lui expliquant que la vie était régie par des forces puissantes qui s'amusaient à nos dépend: c'était ce qu'il ressentait à l'heure actuelle, un dieu sans nom jouant avec sa vie, un bouleversement dans son existence.

- Salut, je... je suis à Poufsouffle en deuxième année, tu t'appelles Aeden non ? Je crois qu'on s'est déjà vu, en tout cas je me souvenais de ton nom, enfin si c'est bien ton nom ! Tu saurais où l'on se serait croisés ?

Comment connaissait-elle son nom ? Il l'ignorait mais, tandis qu'il s’apprêtait à lui répondre, le bouleversement qu'il ressentait doublait de volume: qui était elle ? pourquoi réagissait elle ainsi ? ... ? Que de questions mais de quelle manière les exprimer sans la faire fuir tel était le second dilemme...

Se ressaisissant un instant il formula donc une réponse qui, il espérais, ne trahirai pas ses sentiments

- Salut oui je m'appelle Aeden et toi quel est ton nom ? je suis nouveau et né-moldu j'avoue être vraiment perdu dans ce château ! dit-il en riant, espérant cacher les émotions qui tiraillaient le jeune homme.

  Il s'appelait bien Aeden...  Mais il ne se souvenait pas d'Elwing...  La jeune fille tentait de trouver une réponse à sa question "Qui est-il ?".

- Je m'appelle Elwing, Elwing Silvewand, pour vous servir !

  La jeune fille fit une révérence devant le garçon, se voulant accueillante et si possible drôle.

- C'est vrai que le château est grand, il y a de quoi se perdre !  Je peux t'aider si tu veux ?  Je suis sang-mêlé en fait, j'ai vécu avec les deux cultures, je te comprends.  D'ailleurs, j'adore les chansons moldues !  J'adore chanter tout court en fait...  C'est tellement bien de chanter !

  Elwing s'était toujours demandé comment faisaient les né-moldus pour découvrir la magie.

- Sinon, comment tu as découvert tes pouvoirs ?  Et comment tes parents ont réagi quand tu as eu ta lettre ?  Personnellement, j'ai toujours eu peur d'avoir le côté moldu de mon père, enfin de mon défunt père...  J'étais tellement contente quand j'ai découvert que j'étais une sorcière !

  La Poufsouffle retint ses larmes, elle ne pleurait plus son père, c'était fini.  Elle ne voulait plus, elle allait de l'avant.

- Je parle beaucoup, tu ne trouves pas ?, dit-elle après qu'Aeden lui ait répondu.

  La jeune fille regardait le visage du garçon, elle cherchait toujours d'où pouvait-il bien venir...

Son ainée Poufsouffle continua la discussion: se présentant, proposant son aide, parlant de ses passions, interrogeant le jeune Gryffondor, ... Toutefois dans le ton de sa voix, dans son regard, la gestuelle de son corps il ressentait les émotions que lui-même ressentait: qui était cette personne ? comment la connais-je ? ... ?
Toutefois la carte de la prudence était, selon Aeden, nécessaire à l'heure actuelle: La vie lui avait appris à rester prudent dans ses choix et ses sentiments personnels, attendre d'en savoir plus avant d'agir étant son "credo", pour se préserver et préserver ses émotions: pour, en somme, éviter de céder.

- Merci pour ce que tu me dit ! J'ai découvert mes pouvoirs au fil de mon enfance chose normale de ce que j'en sais. En ce qui concerne mes parents bien entendu la lettre reçu ils ne l'ont pas cru au début mais plus tard l'évidence leur est apparu donc ils ont bien réagi on peut dire ! Après quand un sorcier est venu tout expliquer à mes parents cela a bien aidé !

Bien formulé, ne transpirant pas le stress (du moins il l'espérait tellement les questions le tiraillaient), toutefois une question au combien importante restait tellement bloqué dans l'esprit du jeune Helios qu'il était limite obligé de poser cette question. Toutefois, par chance si l'on peut dire, elle le coupa dans son élan en posant une question au combien innocente:

- Je parle beaucoup, tu ne trouves pas ?

Un moyen de s'évader des questionnements, de la curiosité, offert sur un plateau: une chance qu'il allait saisir avant de céder à ses émotions

- Ahahah oui un peu mais je te pardonne ! Qu'est ce qui t'a poussé à venir au lac ?

  Aeden lui avait posé une question qui était assez vaste pour Elwing.  Elle réfléchit un peu avant de parler.

- Hum, je voulais sentir de l'air frais sur mon visage...  La liberté...  Je ne supporte plus de rester entre ces grands murs !  Et puis, je ne sais pas...  Tu crois au destin ?  Moi, pas vraiment mais parfois je me dis que le hasard ne fait pas tout.  Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu me dis quelque chose mais si je t'ai vu, c'est sûrement pour une raison non ?  J'avais envie de liberté...

  Liberté, liberté...  Ce mot raisonnait dans la tête d'Elwing.  Pourquoi était-ce si important maintenant ?  La jeune fille se sentait plus libre que jamais en réalité.  Le poids de ses parents s'était envolé, elle allait beaucoup mieux.

- La vie est bizarre parfois...  C'est si compliqué...  On se sent à sa place ou pas alors que l'on pourrait être n'importe où.  Je me sens à ma place ici, c'est Poudlard qui m'a libéré.  Je suis seule mais c'est ça qui me plait je crois.  Ne va pas croire que je suis un loup solitaire qui reste dans son coin !  Je ne pourrais pas m'en sortir sans certaines personnes, ils sont comme une famille de remplacement.  Enfin, ça ne fait pas tout, c'est sûr que j'aurais voulu avoir une personne de ma famille avec moi.

- Hum, je voulais sentir de l'air frais sur mon visage... La liberté... Je ne supporte plus de rester entre ces grands murs ! Et puis, je ne sais pas... Tu crois au destin ? Moi, pas vraiment mais parfois je me dis que le hasard ne fait pas tout. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu me dis quelque chose mais si je t'ai vu, c'est sûrement pour une raison non ? J'avais envie de liberté...

Ce genre de ressenti Aeden le comprenait: bien que ce château était le lieu le plus ahurissant qu'il n'ai jamais vu dans sa vie cette demeure plusieurs fois centenaires l'intimidait car, jeune né-moldu, tout cela restait très nouveau pour lui se demandant comment est-il arrivé là ? pourquoi ?
C'est d'ailleurs ce genre de question qui le faisait acquiescer sans un mot à la deuxième partie de son discours: le destin... la seule puissance qu'il considérait comme neutre dans l'univers, pouvant se montrer clémente comme impitoyable sans faire de distinction, et le jeune Gryffondor y croyais dur comme fer... Elwing était-elle un autre jeu lancé par le destin ? Il ne le savait pas le moins du monde et cela déclencha une poussée d'adrénaline dans toute les fibres du corps d'Aeden: qui était-elle ? Pourquoi maintenant ?

- La vie est bizarre parfois... C'est si compliqué... On se sent à sa place ou pas alors que l'on pourrait être n'importe où. Je me sens à ma place ici, c'est Poudlard qui m'a libéré. Je suis seule mais c'est ça qui me plait je crois. Ne va pas croire que je suis un loup solitaire qui reste dans son coin ! Je ne pourrais pas m'en sortir sans certaines personnes, ils sont comme une famille de remplacement. Enfin, ça ne fait pas tout, c'est sûr que j'aurais voulu avoir une personne de ma famille avec moi.

En tant que fils unique il ne pouvait vraiment comprendre ce besoin d'avoir quelqu'un de sa famille avec soit (bien qu'il ai hâte de voir ses parents durant les vacances) toutefois, à la prononciation des mots "j'aurais voulu avoir une personne de ma famille avec moi", une drôle de sensation perçait dans le coeur d'Aeden: comme un arrière-goût acide, un mot sur le bout de la langue, des brumes tenaillant l'esprit du jeune homme.

N'étant pas encore prêt à mettre en œuvre un moyen de comprendre il préféra toussoter puis faire durer la conversation:

- Tu est bien philosophe ! Je crois au destin pour ma part il m'a permis de te rencontrer... tu as des frères ? des sœurs ? des cousins? cousines ?

- Je n'ai plus de famille, je n'ai que ma mère, et je la déteste...  Pas de frère, pas de soeur, pas de cousin et... pas de cousine.  Plus de père et plus de mère.

  Elwing était dans une grande tristesse en évoquant sa solitude.  Elle avait bien une meilleure amie, une petite amie et une petite soeur spirituelle, il lui manquait quelqu'un de son sang, quelqu'un qui ne pourrait pas la trahir quoi qu'il arrive.

- Tu ne sais vraiment pas où l'on s'est vu ? Même pas une petite piste, une petite idée ?  Ça m'énerve un peu de te regarder et de ne pas comprendre.  Je crois que j'ai envie de croire au destin maintenant.  

  Elwing observait ce visage, ces traits lui étaient si familiers. *Familier*, la Poufsouffle en revenait à la famille, incapable de savoir qu'elle était si proche de la vérité.  Après la réponse du garçon, Elwing parla.

- C'est quand même dingue qu'on se retrouve ici, une impression de déjà-vu et on se rencontre. Je viens vers toi et c'est comme si l'on s'était toujours connus.  Je veux comprendre...

 La jeune fille ressentait une grande colère, elle ne supportait plus l'ignorance.  C'est pour cela qu'elle était cultivée, sa soif de connaissance n'avait aucune limite.  De l'extérieur, ce mélange de tristesse et de colère devait ressembler à du stress, tout se bousculait dans sa tête en attendant une réponse qui peut-être la sauverait.

Elle expliqua la situation, n'ayant plus de famille sur laquelle compter, tous parti la laissant seule: Une situation qui peinait le jeune Gryffondor qui avait la chance de vivre dans une famille aimante... Que dire ?

- Tu ne sais vraiment pas où l'on s'est vu ? Même pas une petite piste, une petite idée ? Ça m'énerve un peu de te regarder et de ne pas comprendre. Je crois que j'ai envie de croire au destin maintenant.

Il ne pouvait s'empêcher de rire à la dernière partie de la phrase: c'était l'ironie du joueur qu'était le destin: on pouvait ne pas croire en son existence, rester de glace face aux effets qu'il produit, mais un jour il arrive un instant ou on y croit dur comme fer. Toutefois, après ce rire, il prit un ton sérieux à la suite de l'intervention d'Elwing.


- C'est quand même dingue qu'on se retrouve ici, une impression de déjà-vu et on se rencontre. Je viens vers toi et c'est comme si l'on s'était toujours connus. Je veux comprendre...

Le Gryffondor pouvait rire mais c'était un fait: il partageait le même avis. Qui était-elle bon sang ? D’où viens-elle ? Que de questions qui le tiraillaient mais elle semblait peinée par la famille. Toute sa vie, dans chacun des endroits qu'il avait pu visiter, il ne pouvait s'empêcher d'être le confident, l'épaule sur laquelle pleurer, et il en était fier même si c'était assez tue-l'amour auprès des filles qui lui plaisait (les amours d'écoliers...).

Abordant un ton sérieux il s'exprima:

- Je ne sais vraiment pas... Elwing... ce nom me dit quelque chose je dois l'avouer une chose que m'a dite ma mère il y a longtemps... sinon rien... veux-tu parler de ta famille ? je suis assez doué pour écouter... sinon je comprendrai... De mon côté j'avoue être chanceux d'être proche de mes parents mais on voyage... enfin voyageais désolé cela fait longtemps que je n'ai pas su que je resterai longtemps dans un lieu... souvent donc je n'ai jamais eu de foyer propre c'est ce manque que j'ai pour ma part.