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25 oct. 2018, 00:04
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Fin du mois d'octobre


Cyanna avançait doucement vers le lac. L'air se faisait de plus en plus froid ces derniers temps. La petite sentait le vent s'engouffrer sous sa robe mais elle continuait à marcher vers le la grande étendue d'eau, animée par une sorte de désir brûlant au fond de sa poitrine, contrastant avec le froid ambiant. Elle sentait l'herbe fraîche et humide crisser sous ses pas. Les oiseaux s'étaient tus comme si eux aussi avaient peur à l'approche d'Halloween.

Cyanna arriva au bord du lac et s'accroupit. Elle sortit de sa poche une petite fiole en verre. Malgré le froid matinal qui lui mordait les doigts, elle ôta le petit capuchon de liège qui la refermait, garantissant son étanchéité. La petite glissa le morceau de parchemin roulé dedans. Avant de refermer précautionneusement la fiole avec son capuchon. Elle la regarda un instant encore en repensant aux mots, gravés sur le papier. Des mots désormais intemporels, à jamais inscrits sur le morceau de parchemin :
Le ciel n'est jamais le même,
Le ciel est mon emblème.

Tantôt noir,
Quand vient le soir,
Mettant fin à l'espoir,
Si je ne peux plus y voir.

Tantôt gris,
Quand vient la pluie,
Synonyme de nostalgie,
Si je n'ai plus d'envies.

Tantôt bleu,
Quand viennent les jours heureux,
Les temps joyeux,
Sous le plus beau des cieux.

Il y a un ciel dans ma tête,
Un ciel en tempête.
Un ciel où se mélangent bleu, noir et gris,
Un ciel où l'on entend pleurs, rires et cris.

Il y a un nuage dans ma tête.
Un grand nuage gris qui m'embête.
Je ne vois rien.
Je ne sens rien.

Mais par delà ce brouillard,
Hors de mon cauchemar,
Je vois une lueur.
Et lentement, je sors de ma torpeur.

On a tous un ciel.
Et on a tous une étoile.
On a tous des ailes,
Des ailes pour s'envoler vers l'étoile.
La petite jeta l'embarcation précaire sur les flots en la regardant dériver. Loin. Loin... Loin... Ses secrets, son oeuvre, étaient bien  gardés. Loin de la vue. Loin des jugements. Au milieu de rien.
La jeune sorcière s'en alla comme elle était venue, sans un regard pour le morceau de papier.
Dernière modification par Cyanna Hillways le 15 mai 2019, 21:22, modifié 2 fois.

Être ou ne paraître.
Gérante du Club de poésie avec Harriet Greenwood - 6ème session en cours !

25 oct. 2018, 07:06
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Pourquoi c'était tombé sur elle ? Elle n'en savait trop rien, c'était juste un hasard parfait mais elle avait trouvé une petite bouteille, une fiole en verre tout en longueur qu'elle n'avait pu s'empêcher de ramasser. Depuis qu'elle avait parlé à Solenn, et même à Kwon on aurait dit qu'elle était... Libérée. D'un poids qui avait semblé peser des tonnes, un poids qu'elle ne pensait jamais pouvoir laisser derrière elle mais elle avait finit par le faire. Avec un peu d'aide, un peu beaucoup, de la douleur et du temps. Elle a apprit que, parfois, les sentiments n'étaient pas la meilleure des armes mais le meilleur réconfortant. Et laisser éclater ses sentiments avait été une véritable épreuve mais elle était heureuse de l'avoir finalement fait parce que ça voulait dire qu'elle était prête à laisser passer tout ça, à laisser la vie reprendre son cour normal, laisser le passé derrière elle. Elle n'avait plus aucune raison de s'en faire. C'étaient elle et Solenn contre le monde, maintenant, mais les deux fillettes semblaient plus soudées que jamais.

Au début, lire ce poème lui était apparu comme une agression, comme si elle était rentrée dans la vie privée de l'autre pour en sortir le pire et le meilleur. Mais, c'était elle qui l'avait mit à l'eau donc elle ne pouvait que s'en vouloir. Pourquoi elle ? Cassiopée savait reconnaître une écriture féminine. Plus tournée, plus ronde. Mais si cette autre lui avait montre ce qu'il y avait au fond de sa poitrine, elle se dit que c'était pas une mauvaise chose qu'elle lui rende la pareille. Parce que l'autre n'avait pas l'air d'être une gosse joyeuse comme ceux qu'elle voyait dans les couloirs et, si elle ne voulait pas que l'histoire se répète sur quelqu'un d'autre, elle devait l'aider. Elle grimaça face à son écriture. Petite, ronde et serrée. Pas de doute sur le fait que son écriture était presque illisible pour quelqu'un qui ne la connaissait pas.
Il suffisait d'un contact,
D'une seule caresse.
Pour que l'ivresse,
S'empare de mon cœur opaque.

Dis moi, aujourd'hui,
Que penses-tu de moi ?
Le rejet me tuerais s'il venait de toi,
Il y arriverai trop bien, lui.

Tu es un Soleil
La seule lumière que j'accepte.
Tu protège mon sommeil,
J'ai l'impression qu'on s'complète.

Suis-je la Lune ?
Tu es tout ce qui me reste.
Notre histoire commune
Me semble irréaliste.

Mais même après tout ce temps.
Tu t'acharne à rester avec moi,
Je n'en mérite pas tant.
Alors, tout simplement, pourquoi ?

Je crois que je t'aime.
Mon cœur brise sa cage.
Pourquoi il n'est pas calme ?
On dirait une bête sauvage.

Je t'aime à en crever.
Et ça me dérangerais pas
Pour toi de me noyer
Si tu me demandais ça.
Elle mit le parchemin avec l'autre, les tassant un peu dans la bouteille qu'elle accrocha soigneusement à la branche du saule pleureur à côté de l'eau, la mettant bien en évidence. Le cordon de soie était très solide, nuls doute qu'il tiendrait jusqu'à ce que quelqu'un trouve la bouteille. 

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

26 oct. 2018, 09:57
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Cyanna marchait dans le parc. Il faisait plutôt beau et le soleil d'automne la réchauffait encore un peu. La jeune Poufsouffle avait besoin de se détendre après les cours et une balade au parc était la bienvenue. Le temps avait changé par rapport à la dernière fois, il était beaucoup plus agréable.
La petite sautillait de-ci de-là et tournait sur elle même. Le parc était vide et elle se sentait libre. Elle couru jusqu'à la rive et se figea un instant, au souvenir de sa fiole. Son navire. Le navire de son coeur qui avait manqué de chavirer. Le navire qu'elle avait laissé voguer calmement sur les eaux plates. Elle chercha son petit refuge des yeux mais elle ne le vit pas. Tant mieux. Personne ne le verrait ainsi. Cyanna se retourna d'un bond, pour repartir gambader dans le parc, rassurée, lorsqu'elle se prit les pieds dans les longues feuilles du saule pleureur qui se trouvait là. Allongée par terre, la petite se releva péniblement et se retrouva nez à nez à une petite fiole accrochée par un ruban de soie. Un petite fiole qui ressemblait étrangement à la sienne.
La Poufsouffle prit la fiole dans ses mains et y trouva son poème ainsi qu'un autre bout de papier. Elle lu avec cet étrange sentiment de rentrer dans la vie d'un autre.
C'était beau. Beau et touchant. Mais la personne avait lu son navire. Elle était nue devant l'inconnu et cela de lui plaisait pas.

Elle prit la feuille jusqu'au dortoir et monta les marches 4 à 4 pour répondre, un peu énervée :

Je lis pas ton Journal intime moi !


Mais la colère passa et la petite, intriguée demanda :
T'as de la chance d'avoir un soleil tu sais ? Mais je crois que tu te trompes. T'as pas juste un soleil. T'as un ciel. Un ciel tout entier. Et puis... dans ce ciel il y a des comètes, elles t'illuminent un instant avant de te laisser juste une envie de les revoir sans le pouvoir. Faut éviter les comètes.
Dans le ton ciel, y a des astéroïdes. Ils sont tout noirs et ils faut les éviter. Il font mal quand ils te tombent dessus.
Mais dans ton ciel y a plein d'étoiles surtout. Ouais... Il y a plein d'étoiles qui brillent même si tu ne les voies pas. Même si tu n'en voies qu'une partie, y a des centaines de milliers d'étoiles. Certaines sont loin, trop loin. Mais d'autres sont tout près.
Alors tourne ton télescope vers ces étoiles. Tu pourrais te brûler les yeux à force de ne regarder que le soleil.
Elle rajouta :

Moi j'ai trouvé mes ailes,
Pour m'envoler vers le ciel,
J'ai pas trouvé mon soleil,
Mais il n'y a pas que lui qui m'émereille

J'évite le désastre,
M'envole vers d'autres astres,
Dépasse l'horizon,
Cherche une nouvelle maison.


Cyanna redescendit das le parc et attacha la fiole à une autre branche pour que l'inconnu remarque le changement.

Être ou ne paraître.
Gérante du Club de poésie avec Harriet Greenwood - 6ème session en cours !

27 oct. 2018, 00:22
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Un petit souffle sarcastique passa ses lèvres quand elle remarqua le changement de place de la bouteille. Voulait-elle vraiment jouer à ça ? Elles seraient deux. Ça l'amusait un peu. Les gens se confiaient facilement... Était-ce son cas ? Elle n'en savait trop rien. Elle savait juste que l'autre l'intriguait énormément et qu'une fois qu'on avait réussi à attirer son attention, on avait tout gagné. Même si ça valait pas grand chose quand y regardait de près. L'attention d'un p'tit monstre ça ne servait à rien. Et pourtant l'autre était intriguée par elle alors qu'elle ne la connaissait même pas. Quel étrange système qu'était les sentiments. Elle y comprenait rien, de toute façon alors c'était pas très grave. Qu'est-ce qui lui avait prit de lui répondre par un poème, en plus ? Elle aurait pu seulement foutre à nouveau la bouteille à l'eau mais quelque chose l'en avait empêché. Tellement étrange.
Étrange de m'accuser d'avoir violé ton intimité puisque c'est toi-même qui a jeté la bouteille en sachant très bien que tout le monde pouvait la récupérer. Et d'ailleurs, tu n'as pas peur que cela recommence avec quelqu'un d'autre puisque tu as quand même laissé les poèmes dans la bouteille. Quelle étrange phrase... Pourquoi avoir jeté la bouteille si tu ne voulais pas que quelqu'un lise son contenu ? Pourquoi l'avoir remplie, déjà ? Et pourquoi avoir écrit ce poème ? Y'a de grandes chances pour que tu n'en saches rien. Marrant, non ?

Je veux bien me brûler les yeux. De toute manière, y'a rien à part un Soleil dans mon Ciel. Rien à part des trous noirs et ces machins c'est moi. C'que tu écris n'a aucun sens. Absurde. 
Fièvre de la vie,
De l'envie
Autre univers, autre soleil
De braises et d'étincelles.
Elle fut tentée de reprendre les deux autres morceaux de parchemins mais ne le fit pas, se détournant et rentrant simplement au château.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

28 oct. 2018, 09:53
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Elle frissonna. En lisant le "petit mot" que lui avait laissé l'inconnu, la petite se sentait glacée. Gelée. Elle avait l'impression que le froid mordant des mots de l'inconnu la pétrifiait petit à petit.
Pourquoi ? Qui ? Questions sans réponses. Pourquoi prendre la peine de répondre si elle - parce qu'elle ne voyait pas un garçon prononcer de tels mots - la haïssait ?
Elle était bien trop naïve. Naïve de penser qu'une petite bouteille passerait inaperçue. Naïve de penser que son interlocutrice lui donnerait raison. Naïve. D'une naïveté enfantine écoeurante. Mais que voulez vous ? On ne change pas les gens ?

On ne change pas les gens... N'était ce pas ce que la petite essayait de faire ? N'essayait-elle pas de changer l'inconnue ? De lui dire quoi faire ? A l'idée de donner des ordres à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, qu'elle ne pouvait juger, Cyanna avait la nausée.

L'inconnue avait raison. Elle était bête de penser que son poème ne tomberait entre les mains de personne. Elle se baladait avec son sac de cours ce jour là, aussi elle en sortit une plume et de l'encre :
Tu as raison sur un point. Je suis stupide d'avoir jeté cette bouteille à l'eau et d'avoir laissé le poème dedans.
Mais je ne me poses pas ces questions. Je sais pourquoi je l'ai fait. Et tu me diras que je pense savoir mais qu'il n'en est rien. Je le sais aussi.
En tout cas, c'est fait. C'est trop tard et je ne peux pas y remédier maintenant. Je ne vais pas te lancer un sort d'oubliettes. Ça ne sert à rien de se morfondre sur ces choses là.
Elle ajouta :
Ce que j'écris n'a aucun sens pour toi. Mais tu sais le soleil est une étoile. Par conséquent les étoiles sont des soleils.
Et puis si ton ciel n'a que des trous noirs, ce n'est pas un problème. Une théorie énonce que les trous noirs sont des passages vers d'autres univers. Si tu en as beaucoup c'est que tu as le choix.

Si tu regardes ailleurs,
Peut être verras tu un monde meilleur,
Mais aurais tu peur ?
Peur d'ouvrir ton coeur ?
De te tourner vers ce monde sans malheurs?

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30 janv. 2019, 17:39
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Elle avait envie de brûler la feuille de ses yeux. Que ce parchemin parte en fumée, emportant avec lui toutes les choses qu'elle ne voulait plus avoir dans la tête. Celles qu'elle voulait sortir de son cœur à coup de poignard mais celles qu'elle n'arrivait pas à laisser sortir, comme si elle savait que leur place était au fond d'elle, là où elle pouvaient faire mal. Là où elles pouvaient remplacer ses amies. Solenn n'aimait pas ses amies, elle lui avait dit de ne pas se faire de mal mais elle ne pouvait pas s'en empêcher alors elle s'en faisait là où personne ne pouvait le remarquer. Dans sa tête, à défaut de se crever la peau. et elle avait juste envie de s'enfermer quelque part sans rien d'autre avec elle que sa précieuse conscience qu'elle bridait, brisait un peu plus à chaque fois. Elle avait envie de se crever de l'intérieur pur enfin devenir la jolie poupée de glace que les gens voulaient qu'elle soit. Le pantin en bois. La marionnette que tous pourraient contrôler. elle voulait partir loin, bien plus loin que sont corps ne lui permettait. Au fond de sa tête où tout était meilleur. 
Arrête de penser que tu sais quelque chose de moi. Arrête de parler de soleil et d'étoiles, tu connais rien, tu comprends pas. Je me fous de toi, de pourquoi t'as foutu ça là et pourquoi tu me parles. arrêtes juste de me dégueulasser la tête. t'es rien pour moi et tu seras jamais rien. T'es stupide et tu le reconnais, alors pourquoi tu fais rien pour ça ? Laisse ma tête tranquille, tu sauras jamais ce qu'il y a dedans parce que t'es personne. 
Dégage.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
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24 févr. 2019, 12:26
Une bouteille à la mer  Privé   Terminé 
Le parc. La rive. L'arbre. La bouteille. Elle est fébrile. Ses gestes sont un peu précipités.

*Pourquoi ?*

Cette étrange relation ne lui apporte rien. Elle ne sait même pas à qui elle parle. Peut-être est-ce là son côté enfantin qui ressurgit. A-t-elle l'impression de vivre des "aventures" ? Ou alors est-ce une facilité ? Ses mots, ses lettres, tracées sur le papier lui semblent bien plus simples à réaliser que les mots qui sortent de ses lèvres, ou plutôt qui restent coincés. Sa plume glisse sur le parchemin tandis que ses lèvres restent cousues entre elles.
Elle lit, ses mains tremblent légèrement.

Agressive. Seul mot pour définir ce message laissé. Cyanna ne voulait pas... Non... Elle ne voulait pas l'embêter, l'énerver... Elle sent aux mots forts de la fille - ou finalement du garçon après réflexion - qu'elle n'aurait pas du dire ça... et pourtant !

*T'as mal compris ! C'est pas ça !*

Elle rêverait de le hurler. De retrouver l'auteur de ce papier et de lui expliquer. De... vive voix. Elle se sait incapable de le faire. Alors elle tente de ré-expliquer, elle est certaine que c'est vain : elle a perdu le calme de l'autre.
Je veux pas te dire de te séparer de ce/ceux que tu aimes. Je veux dire que... Y a d'autres gens que tu peux aimer. Au moins un peu non ?
Et puis je veux pas savoir ce qu'il y a dans ta tête : c'est la tienne. J'en veux pas moi. Je veux pas être quelque chose pour toi, c'est pas ça que je cherche.
Et puis je te rappelle que c'est toi qui a déroulé ce parchemin... Et si tu voulais pas être là, si t'en avais vraiment marre de mes mots tu serais pas là.
*Quelques jours plus tard*

La petite revint et ouvrit encore la petite fiole, mais rien. Rien de nouveau. Seule sa réponse restait là, abandonnée. Peut-être avait-elle été lue et ignorée, ou simplement évitée.
En repassant fréquemment voir cette petite fiole, Cyanna sentit, chaque jour, la déception l'envahir un peu plus. Pourquoi avait-elle été si agressive ?
Elle ne reverrait jamais l'inconnu.e... Sur ces pensées, l'enfant jeta définitivement la fiole dans l'eau du lac en la laissant couler vers les profondeurs de l'étendue d'eau. Elle regarda ses mots sombrer avec ceux de l'inconnu.e et leur tourna le dos, rentrant au château.

Fin, suite au départ (du site) de Cassiopée. Merci tout de même pour ces moments.

Être ou ne paraître.
Gérante du Club de poésie avec Harriet Greenwood - 6ème session en cours !