Avec sa toile et son chevalet, Rufus avait besoin de calme pour décompresser un peu de cette vie. Il commençait à avoir des difficultés et ses parents commençaient peu à peu à lui manquer. Il entrait dans une phase de déprime. Il remonta de son dortoir avec sa peinture et marcha doucement vers une petite dune, d'où il avait une vue sur les saules pleureurs et sur la rive lisse du lac. On était en fin d'après midi et le soleil commençait à redescendre doucement. Comme a son habitude il avait pris un casse-croûte gentillement offert par les elfes de maisons des cuisines, ils étaient si généreux. Dans son sac, il avait pris de la peinture d'aquarelle et quelques pinceaux. Il avait eu la flemme de porter tout ça alors il fit voler tout  avec un sortilège de lévitation et en prime un tabouret pour ne pas s'assoire sur l'herbe. 
Il posa le tabouret et le chevalet, pas un brin de vent pour le déranger. Il sortit sa toile blanche et ses peintures et, avant de mouiller le pinceau, jeta un coup d'œil au lac, sa surface était noire et plate comme du papier. Un signe glissait dessus lentement comme une danse gracieuse. Il prit une profonde inspiration, trempa son pinceau et entreprit de mettre sur toile cette belle et vaste étendue.

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Solenn n'était pas là. Elle ne l'avait pas vu de toute la journée, même pas pour le réveil puisqu'elle avait été la seule à ne pas rentrer dans le dortoir de toute la nuit qu'elle avait passé à laisser les flammes de la cheminée danser dans ses orbites, à la manière d'un feu ravageant une forêt. Sûrement qu'elle avait été à la bibliothèque, après-tout, elles ne passaient pas systématiquement leur temps ensemble, Solenn voyait d'autres personnes. Elle, ça lui arrivait moins souvent d'aller voir les gens de son plein gré. Le plus souvent, elle les croisait juste et par malheur, ils engageaient une conversation avec elle, bien qu'elle détesta ça. Lorsque Solenn n'était pas là, elle se baladait. Cela lui arrivait souvent en milieu d'après-midi où Solenn disparaissait souvent quand elle n'était pas avec elle, sinon, les deux filles restaient à se balader, en salle commune ou à la bibliothèque. Elles ne parlaient pas beaucoup devant les gens, préférant le faire en privé, c'était plus simple et les gens ne risquaient pas de les déranger avec leur présence trop énervante. Rester avec elle sans parler n'était pas ennuyant. Elle avait juste l'impression de se sentir bien quelque part, enfin. Mais quand Solenn n'était pas là, elle allait dans le parc la plupart du temps, la nature semblait se mouvoir au fil de sa respiration, s'écartant sur ses pas comme si elle était consciente de sa présence et c'était magnifique.

Malheureusement, le parc, le lac et tous ces endroits étaient peuplés de gens étranges, énervants qui ne comprenaient rien à rien mais qui continuaient pourtant de rester là comme si tout leur était dû, comme si tout ce que le monde donnait était pour eux et elle détestait ces gens là. Ils pourraient crever, ça ne la gênerait pas. Et pourtant, depuis sa première année -elle était entrée dans sa deuxième- elle supportait ces gens. Pourquoi ? Elle ne savait pas mais c'était comme ça et pas quelque chose d'autre. 

L'hiver. Pour certaines ça pouvait être quelque chose de déprimant, la nature qui se meurt, le froid mordant, mais pour Rufus cela signifiait d'habitude des battailles de boules de neige, les fêtes, Noël ! Mais cet hiver ci ne lui semblait guère joyeux.

Comme il l'avait redouté, le parc était bondé. Mais principalement de gens comme lui, deprimeux. Il mit un autre pull en laine tout doux -son quatrième-  prit son pinceau, et peint. Un cygne blanc comme neige dansait sur la surface de verre du lac noir. Pas une brise de vent et pourtant, froid. Non pas froid, glacial. Les bruns d'herbes recouverts de givre était magnifiques et brillants au soleil. Rufus tourna la tête à la recherche d'unr source d'amusant mais tout ce qu'il trouva s'était le Saul cogneur qui agita ses branches pour en faire partir la neige. 

Peinture verte. Petit, tout petit pinceau. Chaque petit trait de verdure bravant l'hiver représenté. Chaque personnes, bleues et bronzes, verts et argent, jaune et noir ou rouge et or y ont leur place. 

Peinture noire. Une grande surface verte foncé quasiment noire très sombre. Lisse avec des reflets d'argent. Sans vagues ou très peu. Des élèves s'amusent à faire des ricochets. Petits minéraux plats qui tombent si vites dans les profondeurs sombres du lac et iront sûrement assommer un être de l'eau...

Parmi les visages des personnes qu'elle pouvait voir autour du lac, il y en avait tellement qu'elle ne comprenaient pas, qu'elle ne comprendraient sûrement jamais qu'importe combien elle pouvait essayer de le faire. Ça faisait mal parfois de ne pas être comme les autres et de le remarquer car, à partir du moment où on le faisait, on ne pouvait jamais arrêter d'y penser, ça nous hantait toute notre vie. La société ne calculait pas les gens différents, ceux qui sortaient des normes. Ils étaient au mieux moqués, au pire, ignorés et c'était probablement la chose qui faisait le plus de mal. Le silence des uns et des autres étaient quelque chose d'affreux, c'est comme si vous n'en valiez pas la peine. Comme si vous n'étiez qu'un vulgaire insecte devant lequel on pouvait passer sans rien faire parce que personne ne s'inquiéterait jamais. Un insecte qu'on pouvait écraser de son talent comme une merde, littéralement. Alors certains rentraient dans le moule pour devenir quelqu'un, ça, c'étaient les gens qu'elle pouvait comprendre dans certains cas très particuliers. Ils étaient stupides mais elle comprenaient peut-être pourquoi ils faisaient semblant, vu qu'elle l'avait fait aussi à une époque. Même maintenant ça lui arrivait.  Non, ceux qu'elle ne comprenait pas c'étaient les gens normalement heureux, ceux qui n'avaient pas à faire semblant, qui avaient tout pour eux. Elle ne savait pas pourquoi eux et pas elle, qu'est-ce qu'ils avaient de plus qu'elle et pourquoi elle s'en était prise pleins la gueule alors qu'eux avaient vécu comme des petits princes. Comme le prince de leur monde alors qu'elle n'avait été qu'un soldat du sien, un pion qu'on pouvait sacrifier aux échecs parce qu'on était sûr qu'il n'apporterait rien. 

Et ces gens là, elle avait envie de les tuer. De les voir souffrir comme elle elle avait souffert pour qu'ils se rendent compte qu'ils n'étaient rien, rien de plus qu'une cellule de quelque chose de beaucoup plus grand. Elle voulait leur dire à quel point ils étaient détestables, stupides de penser qu'ils avaient quelque chose de plus que les autres, les petits monstres desquels elle faisait partie. Et le pire dans tout ça, c'était que Poudlard était remplit de ces gens, il y en avait partout, même en salle commune et ça lui foutait la nausée. Elle avait envie de leur vomir ses maudits mots. Ceux qu'elle ne disait jamais parce que ça faisait mal de se l'avouer. Elle n'aurait pas pleuré leur mort. 

Petit problème avec la peinture: le temps. Quand il a commencé le tableau, le ciel était couvert de nuages. Et maintenant, il est gris. Il n'y a plus de nuages, pas même un petit cumulus mais à part ça une brume. Une brume épaisse. Pourquoi avait t'il commencé ce tableau ! Pourquoi une peinture lui aurait remonté le moral ? Il aurait du aller à la salle de répétition et jouer une mélodie au piano... 

Pire ! Il n'en voulait plus de ce tableau. Il était nul ! Nul comme cette journée ! Pourquoi tout le monde autour se sent mieux que lui ? Il n'y avait plus de visages tristes, maintenant c'était des groupes d'amis qui rentraient ensembles au château. Pourquoi était il le seul morose ? Pourquoi depuis une semaine tout partait de travers ? Pourquoi n'avait t'il plus l'envie d'ensorceler le tapis de la salle commune pour que tout le monde tombe en marchant de dessus ? De cette tristesse naquit une colère. Il était en colere contre tout. Ce chateau. Ces élèves et ce foutu tableau !  Il en avait marre. Il avait marre de tout ! 

Il se leva brusquement, prit son chevalet, donna un grand coup dans le sol avec et partit dans la direction du Saul cogneur. Quelques regards s'étaient arrêtés sur lui. IlsIont rienrde mieux à faire eux plutôt que le regarder ? Il allait se débarrasser de ce tableau qui exprimait à la fois colère et tristesse pour lui ou le transformer en quelque chose qui parte loin. Très loin de lui.

Elle laissa ses yeux vagabonder sur les élèves présents. Deux étaient posés près d'un saule pleureur. Un bel arbre auquel elle s’accoudait toutes ces nuits d’insomnie, où elle se perchait pour se cacher des regards indiscrets. Tout le monde finissait par regarder les choses qui sortaient de l'ordinaire, qui n'étaient pas comme les autres et elle l'était totalement. Alors quelques fois on la regardait. Pas pour s'inquiéter d'elle, pas pour s'y intéresser mais plutôt pour juger, juger et proposer des hypothèses sur elle. Curiosité mal-placée. Elle n'avait jamais vu ni parlé à la plupart de ces gens et ne voulait pas le faire, ça ne l'intéressait pas plus que ça. Les gens étaient stupides, elle prenait un peu de plaisir à penser qu'elle ne l'était pas autant. 

C'était comme une tempête qui passa près d'elle et elle s'écarta de justesse, tordant sa cheville désagréablement. Elle siffla de douleur et son regard s'accrocha sur le garçon. Elle n'était pas du genre à aller le voir, à demander des excuses. Elle s'en foutait, ce n'était pas le pire qu'elle ai vécu et certainement pas le pire qu'elle vivrait. Mais elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi il s'était presque mit à courir sans aucune raison. Elle s'en fichait un peu mais une curiosité ne pouvait pas s'enterrer totalement. Elle baissa les yeux. Et si elle n'était pas différente des gens ? Juger sans connaitre. Elle le faisait aussi, quelques fois. Peut-être qu'elle était de ces gens qu'elle détestait. 

Il marchait à vive allure. Renversant au passage une personne sans s'en rendre compte. Il ne l'a même pas senti et il s'en fout un peu. À deux pas du saule cogneur, sa baguette - qu'il range toujours dans sa manche, qui sait pourquoi-  se mit à diffuser une chaleur. D'habitude quand il entre dans une colère noire ou très forte, ce qu'il tient ou quelque chose près de lui casse ou surchauffe. Comme un verre d'eau à bouillie d'un coup. Et lors que c'est sa baguette qui diffuse se met à réagire seule face au comportement de la personne qu'elle a choisie pour maitre par simple contact de la peau cela ne présageaitrien de bon. Peut être est-ce la plume de Phoenix qui faisait cet effet.


Arrivé au saule cogneur, il le dit commencer à s'agiter. Cette sale.... plante ? Il frappa deux coups dans le sol juste devant moi. Il appréciait voir cet arbre "rager" de ne pas pouvoir lui écraser le crâne. Mais pour évacuer toute cette colère qu'il y avait en lui, il fallait qu'il détruise ce pu**** de tableau ! Il  lança la toile avec une grande brutalité et elle atteingnit un noeud et y resta. L'arbre frissonna puis ses branches s'imobilisèrent en hauteur. Sans bouger. Laissant voir un grand trou entre ses racines. Un trou qui semblait s'enfoncer très profond et très loin. Il s'en foutait pour l'instant. Il est encore trop énervé.

-Non mais sérieux quoi ! Tableau de merde ! Diffindo ! Diffindo !  Diffindo ! Flipendo ! Furocréatum ! 

Il lançait tous les sorts offensifs qu'il connaissait. Allant même jusqu'à un Furocréatum. Pourquoi ? Tout ce qu'il voulait c'est de faire mal à... Un objet ? À quoi bon s'acharner sur un objet qui n'a rien demandé et qui est maintenant recouvert de petites créatures volantes. Mais il fait quelque chose. Il représente quelque chose. 

RP abandonné...