Ah l’hiver, jolie saison non ? La neige qui recouvre le château, les arbres qui se découvrent, les animaux qui ne sortent qu’à l’aurore et brise se silence gelé et apaisant. C’est une saison mystique, voir magique. Tout est différent en hiver, tout est plus lent mais aussi plus vif. En extérieur, seuls les plus courageux font des bonhommes de neige ou encore des batailles et parfois même, quand le froid est à son paroxysme, du patin sur la glace. C’était au bord du lac non loin de son sycomore où elle retrouvait Betty qu’Aliénor contemplait l’horizon. Elle aimait bien se calme de l’hiver et voir cette beauté figée dans le temps, ça l’inspirait. C’était pour ça qu’elle était là d’ailleurs, pour l’inspiration. Son carnet posé sur les genoux, son crayon noir en main, mains recouvertes de mitaines rouges vif. Elle se laissait aller à l’inspiration du moment, dessinant un grand arbre circulaire sans aucune feuille et, s’enroulant autour de celui-ci un renard allongé donc l’intérieur représentait les galaxies et les étoiles. Du moins c’était ce qu’elle voyait elle, le dessin était loin d’être parfait, certains traits étaient tremblant dû au froid et aussi à l’expérience de la fillette. Même si celle-ci se débrouillait bien en dessin, elle était loin d’être une artiste accomplie. Mais elle était satisfaite de son croquis.

Elle rangea son carnet dans une grande poche de sa veste et regarda autour d’elle. Il n’y avait pas grand monde aujourd’hui autour du lac gelé. Même si certains éclats de rire parvenaient jusqu’à la fillette. Elle regarda ce lac, ce lac qu’elle avait affronté durant tout le début de cette année, toutes les semaines avec son amie Zoé, elle allait dans l’eau et bravait sa peur. Jour après jour elle progressait et ces cauchemars ce faisaient de moins en moins nombreux. Aujourd’hui elle n’en faisait presque plus et elle arrivait à rentrer dans l’eau sans faire de crise de panique. Certes elle rentrait doucement et il ne fallait pas qu’elle soit dans un mauvais jour, mais c’était déjà bien mieux !

La fillette se releva et se dirigea vers le lac. Une fois juste au bord du lac de glace, quelque chose attira son attention. Un peu plus loin elle aperçut quelqu’un. Cette personne était visiblement seule. Elle ne la reconnut pas de suite, mais cette fille c’était Elwing, elle l’avait rencontré l’année passée et avait eu beaucoup de cours avec elle. Elle s’entendait bien avec la brune même si elle n’était pas très proche. Elle se dirigea vers elle marchant comme elle le pouvait sur la glace. Elle était bien plus à l’aise que l’année dernière. Elle s’accrochait aux branches autour d’elle puis petit à petit elle prenait confiance, laissant glisser ces chaussures sur la glace. Bon elle devait avoir l’air bien stupide mais c’était assez amusant dans les faits.

Une fois arrivée à hauteur d’Elwing elle se plaça devant elle.

-Hey ! Ça va Elwing ? Qu’es ce que tu fais là toute seule ?

Elle s’accrocha à une branche en attente de sa réponse. Aliénor était plutôt de bonne humeur et elle était contente de tomber sur sa camarade de classe.

  Elwing était déprimée en cette après-midi froide.  Dans la matinée, elle avait mis fin à la relation qu'elle avait avec Juliette.  La Poufsouffle l'aimait encore, enfin elle en avait l'impression en tout cas, mais quelque chose n'allait pas, elle n'était plus heureuse. 
  La jeune fille essayait de chasser ces pensées de sa tête mais rien n'y faisait.  Elle avait besoin d'air, de sortir même par ce froid.  Elwing préférait l'hiver glacé à la solitude qui la refroidissait de seconde en seconde.  Elle se rendit donc au lac, le sol était plein de plaques de verglas, l'hiver était bien là !

  Elwing s'assit au bord de l'étendue d'eau transformée en patinoire géante par les températures basses.  La Poufsouffle releva la tête et aperçut quelqu'un qui avançait difficilement sur la glace vers elle.  Quand celle-ci fut plus proche, la jeune fille reconnut Alienor, une Poufsouffle avec qui elle s'entendait bien.  La Pouffy's lui parla tout en se tenant à une branche.

- Hey ! Hum...  Ca va pas trop non, une peine de coeur, c'est rien...  Rien de grave, ne t'inquiète pas.

  Elwing sentit les émotions et les larmes monter.  Elle se retint le plus longtemps possible, elle ne voulait pas le montrer à Ali, elle ne voulait pas en parler.  La Poufsouffle savait bien qu'elle serait attaquée par mille questions si elle craquait.  Elle lutta mais la tristesse gagna et les larmes se mirent à couler le long de ses joues.

- Je...  Je...  C'est...  C'est rien.  Ca...  Ca va aller, dit-elle d'un ton saccadé.

Mais la fillette ne pouvait pas s’attendre à ça, Elwing qui avait ce visage si triste lui expliqua que la raison à ce visage était une peine de cœur. Une peine de cœur ? S’il y avait bien quelque chose qu’Aliénor ne pouvait pas comprendre, c’était une peine de cœur. La fillette était tota-lement hermétique du mon pour l’instant à tout ce qui était amour et sentiments de ce genre et elle ne voulait pas spécialement en entendre parler. Sa vie était très bien comme ça elle se fai-sait des amis et c’était bien assez.

-Euh… Je…

Ouais vraiment elle ne maitrisait pas ce sujet et ne savait pas trop quoi faire pour changer les idées de sa camarade. Surtout qu’elle commençait visiblement à se laisser envahir par ces émo-tions. Ah non, Aliénor devait éviter ça, elle n’aime vraiment pas se retrouver avec des larmes à gérer. De plus elle ne supporte pas voir les gens qu’elle aime mal et triste.

Elle devait trouver un moyen pour remonter le moral de son amie ou du moins lui faire penser à autre chose.
Aliénor se plaça à côté d’Elwing en regardant le lac. Puis son regard passa de ces chaussures au lac ainsi de suite puis une idée germa dans l’esprit de la fillette.

-Elwing, viens on va te changer les idées !

Elle tendit la main à la fillette dans le but de l’emmener un peu plus loin sur l’étendue d’eau gelée.

-T’as pas le droit de refuser !

Aliénor lui sourit en espérant qu’elle ne soit pas trop morose et qu’elle accepte. Et aussi que cette petite idée allait porter ces fruits. Elle voulait vraiment changer les idée de sa camarade, c’était sa nouvelle mission et quand elle avait une mission, elle ne lâchait pas. Elle voulait at-teindre son but.

  Au début, Alienor ne semblait pas trop savoir quoi dire à Elwing, c'était compréhensible après tout, elle ne s'attendait sûrement pas à ça en venant vers elle.  Mais après, la Poufsouffle lui proposa d'aller sur la glace.  Elwing n'avait pas trop envie de bouger dans le froid mais elle ne voulait pas décevoir son amie.  Elle se leva et s'aventura sur la glace.

- Merci Ali, ça me fait plaisir, vraiment.

  La jeune fille attrapa la main de son amie et commença à marcher à petits pas sur le lac.

- Ça ne m'arrive pas souvent d'être déprimée mais là, j'avais bien besoin de faire autre chose.  Merci d'être venue vers moi en tout cas.

  Elwing ne voulait pas être triste éternellement.  Elle essaya de chasser toutes les mauvaises pensées en elle et commença à faire des glissades, entraînant Alienor avec elle.  A un moment, elle perdit l'équilibre, entraînant sa camarade dans sa chute.  Elle éclata de rire malgré la légère douleur qui lançait dans sa cheville.

- Je suis désolée, tu ne t'es pas fait mal ?  Je suis vraiment nulle aujourd'hui...

  Elwing essaya de se relever mais n'y arrivait pas, elle glissait trop.

- Tu peux m'aider ?, dit-elle avec un sourire gêné.  Décidément, cette journée était mal partie, et la Poufsouffle espérait que cela ne continuerait pas comme ça.

A sa surprise, Elwing la suivit sans trop rien dire. Et ben si elle se montrait aussi agréable, lui changer les idées n’allaient pas être très complexe. La fillette savoura sa petite victoire, elle savait bien que ça n’allait pas aider son amie sur la durée, mais c’était déjà un premier pas.

-Tu sais, ça arrive à tout le monde d’avoir une baisse de moral.

Et oui, même ceux qui paraissent toujours joyeux, comme si rien ne pouvait les atteindre et ben au fond, eux aussi ont de moments de doutes et de tristesse. Aliénor, quand ça lui arrive se réfugie dans le dessin ou dans le sport et plus récemment le quidditch.

Les deux filles commencèrent à glisser sur la glace sans vraiment de but. Aliénor avait bien envie de faire une course avec l’autre fille histoire de voir si elle relevait les défis, ce mettre dans un esprit de compétition pouvait lui permettre de passer sa « peine de cœur » au second plan. Mais Elwing semblait vraiment s’amuser à glisser gentiment sur la glace. Aliénor était de plus en plus à l’aise et son sourire ne voulait pas se défaire de son visage. Elle le savait, Elwing était une fille avec qui elle pouvait rire et passer de bons moments.

Mais alors que les deux filles glissaient sur la glace, Elwing fit un faux mouvement et dans un geste réflexe elle s’accrocha à Aliénor. Malheureusement celle-ci n’était pas stable sur ces appuis et les deux filles tombèrent à la renverse. Les genoux d’Aliénor prirent le choc. Une grimace de douleur passa sur son visage mais elle n’avait pas entendu de craquement ou quoi que ce soit d’étrange. Elle n’allait certainement rien avoir si ce n’est deux jolis bleus.

Elwing s’inquiéta de la santé d’Aliénor. Celle-ci toujours sur les genoux lui sourit pour lui indiquer son bien-être.

-Je vais bien ne t’en fait pas ! Et arrête de dire que tu es nulle, ce n’est pas parce que tu tombes sur de la glace que tu es nulle, ça arrive aux meilleurs patineurs !

Aliénor se releva sans trop glisser et se stabilisa avant d’aider Elwing à se relever. Elle lui tendit la main pour que celle-ci la saisisse et puis se relever correctement. Mais la chute avait l’air d’avoir eu plus d’impact sur Elwing que sur le petite Delphillia.

-Ça va, t’as rien de cassé ?

Aliénor avait un regard inquiet, elle avait peur que l’autre Poufsouffle se soit vraiment fait mal. Franchement amener quelqu’un à l’infirmerie non merci… Elle n’aime pas vraiment aller là-bas.

  Aliénor était vraiment un ange avec Elwing, elle pouvait enfin ressentir ce qu'elle donnait toujours aux autres.  Toutes ces personnes qu'elle avait réconfortées depuis le début de l'année...  Elle recevait aussi ce soutien dont elle avait besoin, et ça faisait du bien.

  Quand son père est mort, elle a manqué de personnes autour d'elle, mais maintenant elles étaient là et la vie d'Elwing avait pris un autre tournant.  

  Aliénor parlait et donnait beaucoup de réconfort à la Poufsouffle, tout allait bien jusqu'à cette chute.  Sa camarade avait l'air d'aller bien, elle demanda à Elwing si elle n'avait rien de cassé.

- Je pense que ça va, j'ai mal à la cheville mais c'est rien.  J'avais vraiment besoin de quelqu'un, je sais que je l'ai déjà dit mille fois mais c'est important pour moi.

  Elwing sentit quelques larmes lui monter mais elle les refoula, même si c'étaient des larmes de joies, elle ne pleurerait plus.  Elle voulait s'amuser et profiter de cet après-midi avec Ali.

- Tu as une idée de truc à faire, parce que marcher sur la glace c'est bien mais il y a mieux !  Je ne suis visiblement pas une patineuse hors-pair mais je peux m'habituer, je te laisse faire le programme de cette journée, je suis sûre qu'il sera merveilleux !
  

Bon ma foi si elle dit qu’elle n’a rien c’est qu’elle n’a rien, on ne va pas tergiverser plus loin. Au moins Aliénor n’aura personne à emmener à l’infirmerie, c’est toujours ça de gagné. Elwing semblait vraiment touchée par les efforts d’Aliénor pour lui remonter le moral. Au final elle ne faisait pas grand-chose, mais si ça fonctionnait et ben tant mieux. Sa camarade semblait plutôt sensible du moins en ce moment, elle n’avait pas assez fait connaissance avec elle pour affirmer ça.

Elwing enchaina et laissa les reines de l’après-midi à Aliénor. Elle ? Organiser toute une après-midi ? Aliénor ne se l’aurait jamais proposé à elle-même, alors que ça vienne de quelqu’un d’autre l’étonnait d‘autant plus sachant que son passe-temps consiste à déambuler dans le château, à faire des potions, su sport ou s’entrainer à voler correctement, elle ne savait pas vraiment quoi proposer. Et puis elle, elle était juste venue pour réconforter son amie à la base hein ! Et dessiner aussi, mais c’est quelque chose qu’elle fait seule, dans son monde, dans sa bulle. Alors là, toute une après-midi… Aliénor souffla un grand coup puis rejoint la berge sans trop de conviction. Son cerveau tournait à plein régime pour essayer de trouver quelque chose à faire. D’autant qu’elle ne pouvait pas proposer sa course, avec sa douleur à la cheville se serait risquer qu’elle ne se fasse encore plus mal. Mauvaise idée. Mais qu’es ce qu’on pouvait faire dans un parc gelé et plein de neige ?

Aliénor attrapa de la neige et la lança derrière elle espérant toucher Elwing. Elle partit en courant pour s’installer sur une étendue plus grande quand d’un coup, un groupe de fille attira son attention. Elle ne les connaissait pas du tout, mais elles avaient l’air de prendre soin d’elles. Les cheveux bien lisses, un peu de maquillage, une manucure parfaite et surtout une cible parfaite. Alors qu’Elwing arrivait à son niveau, Aliénor l’attrapa par la manche et la tira vers le sol pour qu’elle se fasse plus discrète. Les deux filles étaient dissimulées par un vieux tronc d’arbre ou peut-être une grosse branche qui avait dû céder sous le poids de la neige.

-Tu vois les filles là-bas ? Pour combien tu leur envoie une boule de neige dessus sans qu’elles ne te voient ?

Aliénor regarda son amie avec un air de défit, mais elle comprit que peut-être tout le monde ne connaissait pas ce jeu. Aliénor le faisait des fois avec ces amis d’avant.

-Dis-moi un nombre limite par exemple 5, on compte jusqu’à 3 et si on dit le même chiffre, tu dois le faire sinon ben tant pis et on trouve autre chose. Plus tu t’en sens capable, plus tu dis un chiffre bas.

Aliénor se rappela des fois ou elle jouait avec ces amis, ce n’était pas violent, jeter des boulettes de papier en classe, verser un verre d’eau sur une fille… Mais elle se souvient qu’elle riait bien. Voyons-voir si Elwing aime les défis.

  Elwing ne faisait pas attention à ce qu'Aliénor faisait et vit une boule de neige passer à un centimètre de sa tête avant de la voir courir.  La Poufsouffle la suivit en disant :

- Eeeeh tu ne t'en tireras pas comme ça !

  Mais avant qu'elle puisse répliquer, sa camarade la tira par la manche, la forçant à s'abaisser avant de proposer un jeu.  Elwing ne comprit pas tout de suite mais fut éclairée par les explications de la Poufsouffle.

  Ce jeu ne plaisait pas trop à la jeune fille, elle n'était pas du genre à faire des mauvaises blagues aux autres.  Elle préférait aider, ces filles n'avaient pas l'air méchantes, elles se souciaient de leur image, du regard des autres, mais pas de leur plaisir personnel et de leur manucure forcément.  Cette proposition lui donna un aperçu de la vision qu'Ali avait de ces filles, ce qui lui plut encore moins.  Elle ne voulait pas la décevoir non plus...  Après tout, elle pourrait dire à ces filles qu'elle voulait faire une bataille de boules de neige avec elles.  

- Ok, je veux bien jouer.  On dit le nombre dans 5 secondes.

  Elwing espérait de tout son coeur que sa camarade ne dirait pas la même chose qu'elle.  Elle lança le chiffre d'une voix hésitante.

- 3 !  Je le fais pour 3 !

Mouais, ce n’était peut-être pas la meilleure idée à proposer à Elwing. Visiblement, celle-ci n’appréciait pas trop ce genre de blagues bon enfant. Aliénor ne faisait ça ni pour se moquer ni pour faire de la peine, elle voulait juste s’amuser un peu, et puis si elle ne fait pas ça maintenant, elle ne le fera probablement jamais. De toute façon elle se fiche bien de l’opinons que peuvent avoir les autres sur elle. Elle sait ce qu’elle vaut et n’a pas besoin que les autres approuvent ou non son attitude. Mais tout cela en restant ouverte aux critiques constructives, elle sait écouter quand elle fait les choses mal et prendre en considération ce que ressentent les autres. D’autant plus qu’Aliénor ne connait pas vraiment les limites et peut avoir tendance à blesser sans le vouloir.

Mais l’autre Poufsouffle se prêta tout de même au jeu, avec un enthousiasme moindre. Mais elle était joueuse ce qui fit sourire Aliénor. La fillette réfléchit à un chiffre, de toute façon ce n’était que du hasard. Mais au fond la vie ne serait-elle pas guidée par le hasard, le hasard des rencontres et des découvertes ? Enfin bref, ce n’était pas le moment de partir dans ces rêveries.

-2 !

Ce n’était pas passé loin, mais elles n’avaient pas pensé au même chiffre. Dommage, leurs têtes auraient été drôles à voir. Aliénor s’assit dans la neige tout en regardant Elwing dans les yeux.

-Chanceuse ! A toi maintenant !

Aliénor pris un peu de neige et forma une boule avec. Elle se la passait de mains en mains, un peu comme un jongleur, même si elle est bien incapable de jongler, ce n’est pas vraiment son truc. Elle avait hâte de voir ce qu’allait proposer l’autre, mais ce petit jeu distrayait très bien la Poufsouffle, a savoir si Elwing aimait ce genre de jeux, ben on verra bien.

  Elwing relâcha son souffle, elles n'avaient pas dit le même chiffre.  La Poufsouffle était sauvée.  Mais c'était maintenant son tour de trouver quelque chose et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait dire.  Ce jeu ne l'amusait pas vraiment, mais elle y mettait de l'entrain pour sa camarade qui semblait adorer faire ça.
La jeune fille regarda autour d'elle pour chercher une idée et remarqua qu'il y avait pas mal de monde dans le parc à présent, ce qui lui donna une idée.  Elwing réfléchit à sa formulation puis annonça le défi à Ali.

- Pour combien tu te mets à danser toute seule en plein milieu du parc en chantant pendant 5 minutes ?

  Elwing avait bien un chiffre en tête, et elle espérait que sa camarade dirait le même.  Elle se l'imaginait déjà en train de se trémousser sur la piste improvisée qu'était l'herbe du parc.  C'était finalement sympathique cet enjeu, cette envie que l'autre exécute l'idée que l'on a soumise.  La Poufsouffle se sentait embarquée par une énergie qu'elle sentait mauvaise mais tellement attirante.  Ce n'était pas une bonne chose de jouer dans son état mais elle le faisait quand même parce qu'elle en avait envie, cela lui donnait l'impression d'éviter ses problèmes.

- Allez, on dit le chiffre...  4 !

  La jeune fille espérait que leurs voix allaient produire les mêmes sons, ceux de la victoire.