Elle regarde, elle regarde le lac de son regard vide qu'elle garde depuis son retour de St-Mangouste la veille...
Elle pense, elle pense a son frère dans son lit d'hôpital...
Elle pleure, elle pleure de l'intérieur, tentant de cacher ses émotions a l'exterieur...
Elle souffre, elle souffre de savoir qu'elle ne reverra peut être jamais son frère....
Elle cherche, elle cherche partout où il pourrait se trouver un amour qui ressemblerait a celui qu'elle entretenait avec son frère...
Elle ferme, elle ferme ses yeux et tente d'imaginer que tout cela n'est qu'un simple cauchemard...
Elle s'assoit, elle s'assoit devant l’immensité d'eau qui se trouve devant elle...
Elle observe, elle observe l'eau dans l'espoir d’apercevoir Antonn à côté de son reflet ...
Elle veut, elle veut a tout pris le revoir, le serrer dans ses bras...
Elle réfléchit, elle réfléchit à un moyen de le ramener parmi eux ...
Elle sent, elle sent comme un millier de poignard qui la frappe de tout côtés symbolisant sa douleur...
Elle entends, elle entends le vent qui souffle dans ses oreilles comme si il voulait l'emporter avec elle...
Elle tombe, elle se sent tomber, et elle sait que ce n'est pas le genre de trou dont on sort facilement...
Elle a besoin, elle a besoin de quelques chose qu'elle n'arrive pas a trouver, elle en a désespérément besoin...

Luce errait une fois de plus dans le parc, elle s’y sentait bien. La nature lui faisait se sentir chez elle, ce chez elle qui lui manquait tant. Poudlard lui plaisait beaucoup, mais son père était loin d’elle, et malgré ses amis supers, elle n'avait pas la chance d’avoir de la famille dans cette école, pas même de cousin, cousine, enfin pas à sa connaissance. Elle se sentait parfois un peu seule dans cette endroit gigantesque, et ses balades dans le parc lui permettaient de s’apaiser.

Elle longeait le bord du lac sans vraiment de but si ce n’était de faire partir cette tristesse, quand elle parvint à la hauteur d’une jeune fille qu’elle ne perçut qu'à cause seulement d’un de ses reniflements. Ne pouvant laisser la demoiselle ainsi, Luce prit place à ses côtés et renifla légèrement à son tour.

La demoiselle avait l’air bien triste et perdue, mais n’osant pas pour l’instant dire quoi que ce soit, elle observa avec elle l’horizon. Rien que cette présence lui fit du bien. Sûrement qu’à la jeune fille aussi ça lui faisait du bien.

Luce resta encore silencieuse un moment, elle savait qu’elle devait laisser la jeune fille parler en première, quand elle sera prête elle voudra peut-être lui parler. "Il ne faut pas garder un gros chagrin pour soi" avait toujours dit son père ! À deux, on est toujours mieux.

Luce aurait bien envie d’avoir une deuxième personne à qui confier son chagrin comme son père le lui conseillait, et la jeune fille aussi peut-être voulait ça. Beaucoup de monde voulait cela finalement.

Alors Luce essuya une larme qui coulait, et tourna enfin la tête vers la demoiselle en lui adressant un sourire se voulant rassurant.

Elle entends, elle entends des pas qui se rapproche doucement d'elle....
Elle sent, elle sent une présence amicale a ses côtés....
Elle se retourne, elle se retourne délicatement et vois une jolie première année qui s'approche d'elle....
Elle regarde, elle regarde cette intrus qui rentre dans son monde et qui semble vouloir partager sa tristesse, sa colère et sa culpabilité....
Elle analyse, elle analyse la situation, elle seule qui déprime et cette jeune fille qui semble pouvoir l'aider....
Elle imagine, elle imagine que l' inconnue pourrait l'aider avant de se rendre compte que personne ne pourras jamais l'aider, jamais....
Elle se souvient, elle se souvient de sa mère lui répétant ces paroles "Il ne faut jamais au grand jamais dire jamais"...
Elle veut, elle veut en parler mais quelques chose semble lui bloquer la gorge, elle ignore qu'elle est cette chose...
Elle pleure, elle pleure car cela lui fait du bien....
Elle prend, elle prends une mèche de cheveux qu'elle entoure autour de son doigts et prends aussi la parole par la même occasion...

-Tu veux quelque chose? Que fais tu ici a mes côtés a me regarder, toi aussi qui semble habitée par la tristesse?

Elle attends, elle attends la réponse de l'autre avec méfiance, ne sachant ce qu'elle pourrait bien lui répondre....
Elle observe, elle observe longuement le lac d'un regard triste....

Luce entendit enfin la jolie voix de la demoiselle. Ses paroles étaient poétiques, mais la tristesse transperçait dans la voix de la jeune fille.

- Je veux comme toi semble-t-il, un peu de présence, je veux t’aider aussi, toi qui a l’air si triste, je ne veux pas te laisser seule dans cet état.

Luce pesait ses mots, elle ne voulait pas être maladroite : la jeune fille avait tout comme elle l’air fragile, et dans ses cas là, la délicatesse était de rigueur.

- Tu veux bien que je reste ? Tu veux parler de ce qui te chagrine tant ? Ou tu préfères que je parle d’abord, jeune demoiselle ?


Elle se fit la réflexion qu’elle ne connaissait encore point le prénom de l’élève, mais chaque chose en son temps, d’ailleurs, Luce appréciait la part de mystère qui régnait pour le moment.

Aider les autres lui avait toujours permis de se changer les idées, et son chagrin, bien qu’encore présent, était déjà moins grand, et cela lui permit d’y voir un peu plus clair dans la situation.

Combien de fois s’était-elle posée là, que ce soit avec ses amies ou seule, pour observer ce beau lac, pour observer cette belle étendue si apaisante à ses yeux.
C’était donc tout naturellement qu’elle était venue ici pour évacuer sa tristesse. Comment ne pas retrouver le sourire avec un tel horizon ? Luce espérait sincèrement que la fille à ses côtés ressentirait la même chose en voyant cela.