Inscription
Connexion

26 mars 2019, 22:00
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
Mercredi 13 février 2044

Rp avec @Roman Blackbirds


La grande fenêtre du dortoir était froide, humide et surtout inconfortable. La joue collée contre celle-ci, Elfia, songeuse, ne cessait de soupirer. Une étrange lettre épaisse l'avait rejoins lors du dîner de la veille, d'ailleurs cette mystérieuse apparition l'avait empêchée de finir son plat, une réchauffante ratatouille. Il n'y avait que son prénom négligemment griffonné contre le papier, rien d'autre, aucune indication, aucun autre mot. Vide. Oui, le reste était vide. En revanche l'intérieur l'était beaucoup moins, un objet rond, semblable à une perle se faisait sentir au toucher. La fillette faisait la moue, une peur, une angoisse, un nœud se logeait doucement dans son ventre, la ralentissant un peu plus à ouvrir cette maudite enveloppe. Que contenait-elle? Qu'allait-il arriver? Était-ce une piètre blague? Ou plus important que cela, une lettre de sa mère? Elle ne savait pas, elle ne savait rien. La seule solution était de se jeter à l'eau.
Le temps dehors était tout aussi froid que la vitre de la pièce, le ciel était gris avec quelques nuances de bleu. Un soupire encore sortit de la bouche de la fillette, il fallait qu'elle sorte. Elle était emprisonnée dans ses pensées, dans la lettre et dans le nœud qui grandissait au creux de son ventre. D'un pas déterminé elle attrapa sa veste à carreaux dans son armoire, l'enfila, puis à tout allure elle quitta la pièce pour se rendre dehors. Elle manqua de tomber plusieurs pendant sa course, ce qui lui arracha quelques jurons. "Maudit soyez-vous, saletés de pieds gauches". Le dernier couloir approchait, à quelques mètres du dehors, Elfia humait l'air frais, l'odeur douce du temps pluvieux qui arrivait, l'humidité qui se dégageait de l'herbe. Un sourire se dessinait sur son visage, elle trouva une certaine nostalgie à travers le ciel maussade, à travers le vent qui frappait ses cheveux. Ceux-ci maintenant étaient totalement décoiffés, moins raides, moins droits. Sa marche se fit lente lorsqu'elle arrivait près du lac, le paysage était calme, doux, il était réconfortant. Sans savoir pourquoi, elle se sentait moins seule, elle était accompagnée par le chant de quelques oiseaux, par la brise légère qui dansait dans ses cheveux et par les maigres vagues du lac. La fillette approcha d'un banc, et se laissa glisser contre le dossier frissonnant, puis fit pivoter là lettre entre ses doigts jusqu'à trouver l'ouverture. C'était le moment, c'était maintenant. Elle tenait fermement le papier, les mots étaient inscrit sur un parfait quadrillage.

Te souviens tu Elfia? Te rappelles tu?

De cette homme qui te promenait sur ses épaules dans ses aventures? Te souviens tu l'odeur de thé qui se baladait dans son chalet? Te souviens tu de ce grand père qui, avec une patience folle, s'occupait de tes pleurs?

Il s'en est allé parmi les étoiles.

Te souviens tu de cette conversation avant ta rentrée, sa maladie, sa respiration, ses membres, son cœur. Ce cœur cabossé que tu voulais incessamment apaiser avec des gorgées de citronnade, de jus d'orange. Il s'est éteint, il s'est endormi.

Il s'en est allé parmi les anges.

Ton grand père, avant de fermer les yeux, ne parlait que de toi, de ce temps ou tu peignais ses cheveux lorsqu'il ne le pouvait plus, de ce temps ou tu lui donné à manger dans son fauteuil en cuir, de ce temps ou il ne cessait de t'aimer. Tu étais sa lune, il était ton soleil.

Il s'en est allé.

Tu trouveras avec ces quelques mots, sa pierre qu'il ne quittait jamais, magique disait-il. Il croyait dur comme fer en ses dires lorsqu'il était près de toi. Gardes la en sa mémoire, en souvenir. Elfia ne pleure pas trop veux tu? Klaus serait si triste de te voir ainsi. Sois courageuse, nous le sommes avec toi.

Il t'aimait si fort.

Papa.

- Alors c'était donc ça..

Elfia, entre ses doigts, contemplait la pierre parsemée de petites écailles, elle était bleu foncé, bleu nuit. Scintillante avec de légères courbes. Quelques sillons, filaments se dessinaient sur celle-ci, on pouvait croire qu'une fibre l'enrobait.
Le vent devint plus violent, les temps devint plus triste. Comme le cœur qui luttait fortement pour ne pas pleurer, pour ne pas craquer. Mais comment? Comment le pouvait-elle? Fragile, sensible, elle ne pu. Non, elle ne pu. Les gouttes salées vinrent se poser sur ses joues légèrement rosies. Elle leva la tête, le temps aussi pleurait maintenant. Il pleuvait. Tout était neutre, froid, sombre. Elfia tremblait, entre ses maigres mains, elle tenait fermement la pierre précieuse de son grand père, tout contre sa poitrine.


"Laissez moi le sentir à travers son trésor, à travers son présent. Laissez moi apercevoir son reflet."
"Il est trop tard il s'en est allé."


Le ciel grondait, hurlait, il claquait ses gouttes de pluie contre le sol, contre la fillette. Elle se leva pour se mettre à l'abri, bien qu'elle se serait cachée derrière le temps un peu plus longtemps pour camoufler ses larmes. Mais dans ce cas elle paraîtrait folle aux yeux des élèves qui rôdaient près du lac. Ses jambes étaient lourdes, tout son corps l'était. La perte était bien trop grande, bien trop immense, énorme à supporter. Elle frotta durement ses yeux avant d'entamer sa marche vers le château. Puis avec difficulté elle fit quelques pas. 1 pas. 2 pas. 3 pas. Stop. La pierre. Elle n'était dans ses mains, plus coincée entre ses doigts. Elle avait disparue, comme Klaus. Elfia se laissa tomber contre l'herbe humide et fouilla avec colère, entre les herbes, les feuilles mortes. La tristesse l'emportait, l’enivrait. Les larmes floutaient sa vue, tout était embrouillé. Son esprit, son cœur, ses pensées, son avenir. Une partie d'elle s'éloignait. Elle devait la retenir, elle devait la retrouver.

Elfia sans relâche, continuait avec des gestes fébriles, à chercher le souvenir de son grand père.

Mots soulignés pour la cabane de cristal.

●○ Les crayons cassés colorient malgré tout. ○●

28 mars 2019, 17:54
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
IH : interior of my head
EH : exterior of my head


EH

Ce qu’avait amené le garçon ici lui avait échappé, enfin, de son esprit. Maintenant, Roman ne savait plus pourquoi il était là, dehors, sous la pluie naissante. Les gouttes perlaient sur son nez, ses vêtement commençaient à prendre l’eau et ses cheveux s’agglutinaient entre eux pour former une masse difforme et sombre au dessus de sa tête. Il lui était tellement facile de rester ici, attendre ... attendre rien en fait, la fin de la pluie ? Devoir rentrer au château ? Tout cela paraissait dérisoire. Alors il restait sous la pluie qui martelait son crâne, comme pour lui rappeler quelque chose, qu’il aurait oublié au fin fond de son esprit si complexe pour lui-même.
IH

Je ne sais plus trop, mon esprit embrumé cherche à voir au loin, mais j’avais cru voir une forme à la surface du lac, une forme humaine qui plus est. Qui pouvait donc marcher sur l’eau ? Et comme je ne trouve pas de réponse même si nous sommes dans un monde où tout est possible, je m’approche doucement de ce que j’ai cru apercevoir. Doucement ne signifie plus grand chose à notre époque où les choses vont si vite, les voitures Moldus dépassent des vitesses incroyables, les gens marchent plus vite et moi, dans ce que je crois être ma lenteur, je me précipite vers le bord du lac et sa mystérieuse forme.
EH

Ce que vit Roman l’impressionna. Grandement. Ou plutôt, cela l’étonna à un point qu’il ne pouvait imaginer. C’était une fille. De première année de toute évidence, mais ça, ce fut son instinct qui lui dicta. La fille faisait quelque chose d’étrange aux yeux de Roman. Elle était à quatre patte dans l’herbe trempée, la ratissant de gestes qui se révélaient fébriles et saccadés. Elle devait sûrement chercher quelque chose pensa Roman. Mais comment se pouvait-il que le jeune garçon l’ait vu sur l’eau ? Un effet de son imagination ? Il en doutait, mais tout était possible, même pour quelqu’un comme lui.
IH

Alors que rien ne m’y prépare, je me met au sol moi aussi, cherchant à imiter la fille. Mes gestes sont encore plus imprécis qu’elle. Je ne sais même pas ce qu’elle veut, mais pas un son ne sort de ma bouche, je ne pense même pas à m’adresser à elle, quelle idée ! Lui parler ! Trop incongru pour moi. Mais je cherche tout de même, ayant en tête cette interrogation, comment à-elle-fait pour marcher sur l’eau.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

28 mars 2019, 22:09
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
L'herbe était froide, humide et elle glissait entre les maigres doigts d'Elfia. Par colère, par tristesse, par une intense rage elle arracha tout ce qui passait sous ses mains. Ses genoux frottaient contre les cailloux, la terre maintenant boueuse, elle était à présent trempée, sale et par dessus tout, chamboulée. Son grand père s'en est allé, la pierre l'avait rejoint quelques heures plus tard. Elle secoua vivement la tête, elle refusa d’abandonner ce fragment, cette partie de cet homme, cette partie qu'elle n'avait tenue que quelques instants. Pendant son calvaire elle lâchait des jurons entre ses dents. "Tu as perdu, tu as tout perdu, idiote, sotte, imprudente, ne pouvais donc tu pas la tenir plus fort? Plus fermement? Tu n'es qu'une sombre idiote." Sa tête hurlait en même temps que son cœur et le temps maussade au dessus de sa tête n'arrangeait strictement rien.

- Je suis si désolé grand père Klaus..

Son murmure l'a frappé durement, son murmure l'a cogné fortement, la peine mordillait chaque parties de son corps. Elle tremblait à chaque morsures, à chaque crocs, mon dieu qu'elle avait mal. Elle s'arrêta un instant les poings crispés sur ses genoux. Sa respiration saccadée lui arracha quelques reniflements. Elfia s'en voulait tellement. Là haut, tout en haut, lui aussi, lui en voulait sûrement. Cette pensée tomba sur elle comme un cognard. La scène devait sûrement le rendre fou, le rendre plus noir que la mort. Elle réalisa qu'il était bel est bien partit, comme la pierre. Avec fébrilité elle regarda ses mains, elle voulait le retenir, le rattraper, et elle le pouvait à travers le bijou. Avec hargne elle reprit le cours de son périple. Le vent, la pluie, les nuages n'allaient certainement pas l'arrêter. Pas maintenant, pas après, jamais. La fillette était déterminée à retrouver le présent de son grand père. Obnubilé dans sa quête, Elfia n'accordait rien au reste du monde. Pas d'attention ou d'importance à la silhouette qui s'approchait, qui s'agenouillait près d'elle. Du coin de l’œil elle constata que c'était un garçon, au vue de ses cheveux courts et ébouriffés qui tombaient sur son front. Dans la mélodie des gouttes de pluie, il fit les mêmes gestes que la fillette, il cherchait lui aussi, mais quoi? Il fouillait lui aussi, mais quoi? Il était trempé maintenant lui aussi, pourquoi? Avec mélancolie elle regarda les mains fébriles du garçon, elles se baladaient doucement dans l'herbe mouillée. Elle ne comprenait pas. Doucement elle releva la tête en direction de son voisin, cherchant à travers ses mèches noirs, ses yeux, oui, elle voulait regarder ses yeux, captiver son regard, le capturer, pour comprendre, pour savoir. "Pourquoi?". Elle trouva la douceur de la mer dans son regard, un bleu intense parcourait le contour de ses pupilles. Elle s'y accrocha pendant quelques instants, oubliant pendant quelques secondes, la perte, les tragiques pertes. Elle ouvrit la bouche, laissant sortir sa voix naturellement cassée.

- Qu'est ce que. Qu'est ce que tu fais? Regardes toi, tu es trempé à présent, comme moi.

Elfia se mordilla la lèvre inférieure, retenant les larmes qui menaçaient de noyer sa gorge. Il était là, sans doute par sa faute, elle s'en voulue. Non, il n'avait pas besoin d'être ici, dans la boue. Non il n'avait pas besoin d'être trempé jusqu'aux os, sous un temps tout aussi triste qu'elle. Alors pourquoi? Elle prit les mains du garçon pour stopper ses mouvements, dans son regard, elle plongeait, d'une voix fragile elle dit:

- Je. Je crois que c'est perdu d'avance, tout, tout est perdu.

Avec légèreté elle relâcha les mains du garçon, baissa la tête, se cacha dans ses mains pour pleurer un peu. Puis d'un sourire peiné elle reprit:

- J'ai perdu mon grand père, j'ai perdu sa pierre, je les ai tout les deux perdu.

Un flot salé tomba sur ses joues rosies.

●○ Les crayons cassés colorient malgré tout. ○●

02 avr. 2019, 17:58
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
IH

Je l’avais vu me regarder du coin de l’œil, il ne s’agissait pas d’un regard à proprement parler, enfin, c’est ce qu’analysa mon cerveau. C’était plutôt comme un geste pour s’assurer que je ne représentais aucun danger. Mais encore une fois, je pouvais me tromper, lourdement, je n’étais pas dans la tête des autres, de la même façon que les autres n’étaient pas dans ma tête. Alors elle commença ça phrase, puis l’arrêta et recommença. *Je suis trempé maintenant* Non, je l’étais bien avant, elle n’avait pas besoin de s’inquiéter pour moi. Et mes mains continuent machinalement de fouiller et mes yeux aussi.
EH

Des yeux d’un inconnu, la scène paraissait irréelle. Déjà que deux enfants restent sous la pluie reste incroyable, mais le fait qu’ils cherchent tout les deux quelque chose au sol rendait le présent incongru. Mais Roman faisait presque la sourde oreille. Et si on ne le connaissait pas, l’on aurait pu se dire que le jeune garçon se moquait de la fille. Et cette dernière ne le connaissait pas. Alors il fallait que le garçon fasse mieux que ça pour prouver qu’il était de bonne foi.
IH

Elle a perdu son grand père, pendant un instant, je veux être triste, que mon visage exprime de la sympathie, mais rien, comme d’habitude. Ma main rencontrait quelques petits cailloux, mais j’avais compris qu’elle cherchait quelque chose de spécial. Et elle se mit à pleurer, la fille versa des des larmes. Et pourtant, il s’était passé quelques secondes entre ses paroles et ses pleurs. Mais elle pleura. Et malgré la pluie qui tomba ardemment, je l’ai vu. Ne me demandez pas comment, je ne saurai répondre. Alors, je me dirige vers elle, geste anodin, sauf ce fut la première que j’allais vers quelqu’un avec une intention.
EH

Et il l’enlaça. Ce ne fut pas un geste d’amour, plus un geste d’amitié. Mais sous ces gestes fébriles et maladroits, cela représentait beaucoup. Car jamais, au grand jamais Roman n’avait entrelacé quelqu’un. Serrant dans sa main droite une pierre à la couleur de l’eau.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

07 avr. 2019, 15:54
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
"On dit bien souvent que les actes sont plus forts que les mots, en cet instant précis, c'était le cas. J'étais là, engouffré dans le creux d'un cou parfaitement inconnu. Nous étions deux âmes innocentes enlacées par la pluie."


Il s'était arrêté de chercher. Il s'était rapproché. Dans la seconde qui suivait, dans ses bras, elle pleurait. La fillette malgré le temps, parvint à sentir l'odeur chaude de son cou, un parfait mélange de réglisse et de cannelle. Étrangement elle ne se sentait pas mal à l'aise, elle n'avait pas peur, simplement elle se sentait réchauffée par ses bras, par son geste. Ses mains tremblaient dans l'herbe mouillée et d'un geste hésitant, d'un geste fébrile, elle ramena ses doigts contre la cape du jeune garçon, elle s'y accrocha doucement. Ses yeux se fermaient, elle profita de ce doux moment réconfortant, de tranquillité pour sombrer un moment dans sa peine, le flot tombait tristement, elle tira un peu plus sur le vêtement du garçon, le chagrin l'emportait. La scène devait être à peine croyable pour les élèves aux alentours. Deux enfants sous une pluie dégoulinante entourés d'un vent froid, se serraient l'un contre l'autre. Difficilement Elfia se calma pour se décrocher du parfum de l'inconnu, elle lui fit face et du bout des doigts elle chassa les dernières larmes qui perlaient sur ses joues rouges. Les mots n'avaient pas leur place entre eux, les yeux suffisaient pour qu'ils se comprennent, c'était étrange et apaisant à la fois. Elle hocha donc simplement la tête accompagné d'un sourire sincère pour le remercier. La fillette leva la tête, le temps devenait menaçant, glaciale et beaucoup trop pluvieux, pour éviter d'attraper la mort ils devaient rentrer au château. Elle se leva, quelque peu tombante sous l'effet du poids de la peine. Elle frotta fortement ses genoux qui étaient sales, colorés par la terre boueuse. Elfia plongea dans les yeux bleus du garçon, espérant qu'il se lève à son tour, les enfants devaient faire vite. Elle se mordit la lèvre inférieure, nerveuse. "Et puis zut!"
Toujours sans un mot entre eux, elle attrapa une des mains de son voisin sans trop la serrer pour ne pas le blesser. Une dernière fois avant de s'abriter, elle baissa la tête et regarda le sol. Son esprit murmurait: "Adieu grand père Klaus, pardonnes moi, je t'en prie, de là où tu es maintenant, pardonnes moi."
Puis d'une vive allure elle courra, accompagnée du jeune garçon, en direction du château, vers la porte qui menait au parc, la plus proche. Pendant sa course, elle se sentait loin, trop loin de l'homme qui l'avait quitté, trop loin des souvenirs, trop loin de son présent. Ils étaient séparés, totalement. Sa respiration était profonde à l'intérieur de l'établissement, difficile à reprendre. Elle s'adossa contre un des murs puis tourna la tête vers le dehors, là où une partie de son grand père se tenait. Surprise de tenir encore la main du garçon, elle l'a lâcha, les joues rosies, encore une fois. Elfia fouilla ses poches pour en sortir un de ses mouchoirs à motifs. Sur celui tendu à l'inconnu, il y avait des étoiles, la lune et quelques aurores boréales.

- Gardes le, en souvenir de cette journée maussade et pluvieuse. Je m'appelle Elfia, Elfia Owensly.

Ses yeux vaguaient de nouveau vers l’extérieur, son visage totalement neutre ne bougeait plus, elle était perdue, impuissante face aux pertes.

- Merci pour tout à l'heure. Notre lutte acharnée dans l'herbe se termine sur un échec..

●○ Les crayons cassés colorient malgré tout. ○●

30 avr. 2019, 18:35
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
« Le cœur à ses raisons que la raison ignore. »
Je m’excuse pour ce retard.


IH

Avec le goût si particulier de la pluie dans la bouche, mes yeux observent au loin. Mais toutes mes pensées sont focalisées sur ce que je fais. Fébrile et confiant, terriblement paradoxal. Mon cœur sait, mes gestes font, mais la raison me crie au loup. Comme quoi ce vieux dicton avait raison. Le cœur a ses raison que la raison ignore. Mais je suis bel et bien dans les bras d’une personne qui m’est totalement inconnue. Inconnue, je ne vis que pour découvrir de nouvelle chose, comme tout le monde en fait, tout le temps, toute ma vie, jusqu’à ce que je découvre la mort.
EH

Ses poings se serrent, il n’a pas suffisamment d’assurance pour poser ses mains ouvertes dans le dos étranger. Et pourtant, il sent que d’autres mains agrippent sa cape. Il se sent nerveux, mais il est soulagé et calme, la pluie martèle sa tête, mais il n’en a rien à faire. Le présent est plus important. Le front de la fille sur son coup est chaud, apaisant pour tout vous dire. Les larmes coulent aussi sur son cou, mais elles viennent d’elle. Pourtant, au lieu de se sentir gêné par la situation, le jeune garçon est heureux, heureux d’enfin pouvoir exprimer quelque chose à travers le geste. Et puis ils se regardent, comme pour la première fois. Il n’y aurai rien à dire si cela n’avait été qu’un regard simple, innocent, mais sur celui-ci, il y aurait tant à raconter. Mais Roman ne dira qu’un mot à la suite : Beauté.
IH

L’on finit par se lever, la fille regarde une dernière fois l’herbe, puis empoigne ma main avec douceur. Et l’on cours comme des tarés au château. Bondissant, évitant les flaques, les gouttes aussi, mais ce fut plus dur, impossible même, les ciel est trop aléatoire. Je me retrouve alors au chaud. Et ce chaud m’enveloppe doucement, comme un doux brasier qu’une bûche aurait retrouvé. Mais je suis toujours trempée. La fille me présente alors un mouchoir et je tente de bredouiller un merci, mais ce n’est sûrement pas assez clair. Je me rend compte que nous venons à peine de nous lâcher la main, la course a été éprouvante, mes pensées dérivent sur la rougeur qui vient d’apparaître sur son visage, mais je ne dis rien et essaye de me concentrer sur le tissu qu’elle m’a donné, il s’agit d’un ciel étoilé, magnifique, l’astronomie est ma matière préférée sans que je puisse l’expliquer, alors oui, ce tissu me touche par sa beauté. Parce que le ciel, c’est l’infini, et l’infini, c’est la vie.

Alors elle s’appelle Elfia, je ne connaissais pas ce nom avant qu’elle ne le prononce. Quant à Owensly, cette famille m’est inconnue. J’en déduis que cette fille m’est totalement inconnue, enfin, sauf depuis dix minutes. Car il se passe des fois plus de choses dans les gestes et les regards que dans les paroles. Et c’était justement dans le silence que j’avais appris à connaître Elfia. Son visage exprime ce que le mien ne montre pas, il est triste, triste d’avoir échoué. Je suis triste aussi, j’essaye de le paraître, comme toujours, ce n’est qu’un essai... Et de ma bouche s’échappe un son cristallin et mélodieux. Des paroles, mes paroles. Pour la première fois aujourd’hui j’adresse la parole à quelqu’un d’autre qu’un ami.

Je,... t’aime,... bien.
Merci, pour... pour le mouchoir, le cosmos est quelques chose que,... que j’adore


Les mots ne sont pas hésitants, je sais parfaitement ce que je veux dire. Mais ma voix m’en empêche, peur, peur de la réaction des autres face à ce timbre si doux et aigu pour un garçon. Avec une once de féminité. Alors je la cache, mon être ne s’exprime presque plus. Peur des autres...
EH

Il ouvre alors sa main droite, laissant apparaître une pierre bleue, couleur océan...
Dernière modification par Leta Blackbirds le 25 juin 2019, 09:27, modifié 1 fois.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

10 mai 2019, 16:55
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
Ce que la voix peut cacher, le regard le livre.


Tout était si calme entre les murs du château, le vent camouflait les soufflements saccadés, les longs soupirs, les tristes battements de coeur. Néanmoins celui-ci ne parvenait pas à cacher les sentiments, les pertes, le goût salé des larmes. La tempête commençait peu à peu à s'effacer, sans doute qu'elle n'en pouvait plus d'être là, ici, à entourer les enfants trop sages, trop peinés. Elfia tournait maintenant la tête, vers une voix, vers sa voix, vers lui, le garçon mystérieux. Un son mielleux, aiguë, cassé, intriguant et doux à la fois chatouillait ses oreilles. Ce garçon était une énigme. Un labyrinthe. La fillette voulait par tout les moyens se délecter de tout ce qu'il cachait. En premier temps elle était surprise, les sourcils froncés elle le regardait en silence, elle buvait son étrange essence féminine. C'était si rare d'entendre une mélodie aiguë sortir de la bouche d'un garçon. Cette particularité était une douceur qui s'ajoutait à son côté attentionné, et sans étonnement, au mystère qu'il était. Un mystère assurément composé d'un ciel étoilé, d'une lune étincelante et innocente, la plus pure, la plus blanche. Celle qu'on ne voit qu'une seule fois dans une existence, celle qu'on ne croise qu'une seule fois dans une destinée. Celle qu'on ose à peine approcher, de peur de la blesser. Ce garçon aimait l'espace coloré, l'univers spatiale, le système solaire. "Et.. Il m'aime.. Bien." Se rendait-il compte qu'il était lui même Une planète à découvrir, un monde étrangement attirant? Non. Sans doute pas. La fillette, d'une voix naturellement cassée, répondit.

- Je t'aime, bien, moi aussi. Et j'aime aussi le cosmos, les trous noirs, les constellations, les différents astres, j'aime me perdre dans les étoiles, dans un télescope.. On est si loin de tout lorsqu'on décide de plonger dans le bleu du ciel.

Elfia baissa la tête, les joues légèrement rosée, elle s'était perdue dans ses rêveries, peut être un peu trop loin. Quelques instants après son souffle s'arrêta. Elle fixait avec de grands yeux stupéfaits, la douce pierre à la couleur de l'eau que tenait le jeune garçon dans une de ses mains. "Qui es tu.. tu interviens sans prévenir, tu m'aides sans rien connaître, sans comprendre, et.., sans le savoir tu sauves mon plus grand trésor, mon plus beau souvenir. Merci."
Les doigts tremblants elle attrapa le précieux bijou, le reflet de grand père Klaus. Difficilement elle retenait ses sanglots, elle ne put s'empêcher de rire un moment, en serrant très fort son trésor dans sa main.

- Co.. Comment puis-je te remercier, tu ne peux imaginer, à quel point je suis soulagée.. j'avais si peur, tellement peur, de ne jamais revoir son présent.

Elle se sentait si impuissante, si faible face à ce personnage. En quelques minutes il avait chamboulé la journée d'Elfia. Elle plissa les yeux pour distinguer et détailler le serpent sur sa cape. Il était Serpentard, il était vert. Alors il n'y avait pas que des vipères dans les cachots. Il en était la preuve. "Il.. Lui.. Le serpent."

- Dit moi, quel est ton prénom?

Nerveusement, elle tira sur les longues de manches de son pull trop grand, attendant impatiemment une réponse.

●○ Les crayons cassés colorient malgré tout. ○●

27 mai 2019, 07:31
Douce pierre à la couleur de l'eau.  Pv 
excuse moi pour ce retard...



« Le meilleur, c’est la fin qui le livre. »

iH

Je me demande si elle connaît beaucoup de chose par rapport au ciel. Je pourrai lui dire de venir avec moi à la tour d’astronomie pour voir les étoiles, ou même rester dans le parc à contempler le ciel. Cela pourrait être beau, à voir, et à vivre. Elle baisse la tête, le rose a gagné sa joue et colore ses pommettes. Et je ne sais pas pourquoi, je le sens presque mal à l’aise, comme gêné pour ce que je suis, ai-je fait quelque chose de mal ? Je ne pense pas, mais il y a ce petit truc, qui m’aurait fait rougir à mon tour, si mon corps avait sût le faire. Je ne me rend compte qu’après que sa voix est à l’opposé de la mienne, une voix presque grave, cassée. Comme si l’on avait échangé ce que l’on devait être.
Et elle attrapa fébrilement la pierre qui se trouvait il y a quelques instants ma main.
EH

Elle rit. C’est étrange. Sûrement devait-elle être nerveuse ou bien que l agression retombait. Mais la solution était sûrement plus simple de ce qu’imaginait Roman : la joie avait pris le cœur de la jeune fille. Roman se surprit alors à l’observer, silencieusement, tandis qu’elle regardait la pierre qui était dans son poing. Une cape portant le symbole de Poufsouffle fit savoir au garçon qu’Elfia était dans la maison des jaunes et noirs. Un examen plus approfondi lui fit savoir qu’elle devait posséder une grâce naturelle, avec une sorte de sincérité naturelle, une gentillesse incroyable. Et même, qu’il fallait réellement bien la connaître si l’on voulait découvrir ses défauts, si elle en avait. Passer du temps, la tester, l’aimer, la détester. Et Roman, sans le savoir, se mit à penser qu’il voulait découvrir les défauts de la fille, pour une raison obscure à son esprit, et seulement à son esprit.
iH

Mon prénom ? Que lui dire ? Que je suis un cygne ? Et que même si les cygnes sont beau, que je suis un cygne noir ? Trop pareil mais tellement différent ? Ou bien la vérité. L’oiseau noir, le Blackbirds. Le garçon au prénom de fille, Romane, Roman. Pourrai-je décliner ma réalité, refuser ma personnalité pendant longtemps ? Je ne sais pas...

Je m’appelle Roman,...


Je n’ai pas envie de dire qu’il n’y a pas de -e- à la fin de mon prénom, je n’en ai pas la force. Je suis qui je suis... et je laisserai Elfia me découvrir s’il elle le veut.

... je, mon nom de famille est Blackbirds, l’oiseau noir. Et je suis à Serpentard, en première année. Et il, il n’y a pas à me remercier, je n’ai fais que voir et prendre. Si, si ta pierre a plus de valeur émotionnelle que de valeur marchande, je, je suis content de, de l’avoir récupéré.


Ce n’est pas très fin, mais c’est la réalité. Et puis, je n’ai pas à avoir de filtre. Pas avec elle.
Fin

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds