Hestia gambadait dans les immenses escaliers, trop heureuse : c'était samedi ! Qui dit samedi, dit week-end ! Qui dit week-end, dit pas cours ! Qui dit pas cours, dit repos ! Qui dit repos, dit.. Elle cessa brusquement de gambader quand elle loupa une marche et manqua de tomber. "Trop de joie tue la joie", lui rappela sa Conscience, cet être plein de lumière qui avait le don de dégoûter la fille de la vie.

Elle descendit les escaliers avec plus de calme en s'assurant machinalement que son carnet était bien dans la poche arrière de son jean, accompagné de son crayon.. Parfait ! Elle coinça sa solution de repli au cas où l'inspiration ne viendrait pas sous son bras - plus simplement appelée Vie et Habitat des Animaux Fantastiques - et essaya désespérément de faire un chignon pour se dégager le visage. Elle dut se battre avec ardeur pour les faire tenir dans un joyeux bazar.. La fillette n'avait aucune idée du nom de la coupe qu'elle avait pue créer mais elle ne lui chatouillait pas le cou !

Un sourire éclaircit son visage quand elle sentit l'air frais lui caresser le visage. Cela devait faire quoi.. Hier qu'elle n'était pas sortie ? Le paysage n'avait d'ailleurs pas changé : feuillages rougeâtres à l'horizon, tas de feuilles mortes un peu partout.. Un magnifique air d'automne ! Ce qu'elle préférait : ni trop chaud, ni trop froid, ni trop envahi de pollen.. La meilleure saison ! Surtout avec les magnifiques éclats de feuilles qui pourrissaient avant l'hiver ! .. Même si le terme pourrir faisait perdre beaucoup de sa splendeur au paysage..

Ses pieds l'emmenèrent, comme d'habitude, vers le bord du Lac Noir.. Ce Lac si mystérieux qui cachait plus d'un secret en son for.. Elle s'assit, le dos contre un arbre, sur la pelouse qui ornait Sa partie du Lac.. C'était un tout petit coin qui était élevé d'une trentaine de centimètres à peine mais qui empêchait tout de même le sable d'envahir l'herbe. Vraiment un joli coin.. Et le sien !

La fillette contempla quelques secondes les vaguelettes qui ridaient la surface de l'eau, les arbres immenses qui donnaient l'impression de pouvoir toucher le ciel, ses pieds.. Qui faisaient tâche dans un décor si calme et si naturel.. Même les deux tombeaux étaient plus en harmonie avec l'environnement que ses baskets ! Elle se leva péniblement afin de poser son carnet à ses côtés, plutôt que dans sa poche.. Mais l'inspiration ne semblait pas désireuse de venir.

Elle porta alors machinalement son livre sur ses genoux.. Et le feuilleta tout aussi indifféremment. La fillette s'arrêta à la page des Veaudelunes, vers le milieu du livre.. Cette page pour laquelle elle avait tout risqué il n'y a pas si longtemps.. Mais aussi grâce à cette page qu'elle avait probablement vécu les plus beaux moments de sa courte vie.. Elle repensa alors tristement au club qu'elle avait délaissé.. Son club de théâtre, sa Troupe.. Mais, en même temps, comment aurait-elle pu vivre sans magie ?! Cracmol. Voilà ce qu'il aurait fallu ! Qu'elle soit cracmolle ! L'idée de faire partie de ces pseudo-sorciers l'effrayait vraiment autrefois.. Mais elle avait clairement revu sa décision lors de l'entrée de sa cousine à Poudlard.. Jamais elle n'aurait cru que sa propre lettre la décevrait tant..

La petite Andrew resta assise contre cet arbre en fixant l'illustration des Veaudelunes tandis qu'une larme commença à dévaler sa joue.

Et c'est ainsi que je clôture mon 1000ème message

Comme tous les samedis, l'école s'agitait. En fait, cela dépendait des samedis ; si il pleuvait c'était plutôt à la bibliothèque ou dans la grande salle que l'on s'agitait. Autrement, si le soleil était au rendez-vous et daignait illuminer Poudlard et ses environs, c'était dehors, et dans la cour, que l'on s'agitait. Et ce samedi, il y avait du soleil ! Adaline, qui avait passé la matinée à lire dans son lit avant de constater que le soleil brillait dehors, profita elle aussi, à l'image de beaucoup d'autres élèves, de l'après-midi pour sortir.

Elle quitta donc sa Salle Commune, où elle n'avait que devoirs à faire, pour sortir dehors. Elle commença d'abord par dévaler les escaliers. Elle aimait d'ailleurs beaucoup les escaliers de l'école, il lui arrivait parfois de s'y perdre... mais ça n'enlevait rien à leur charme, pensait-elle. Et puis, se perde dans Poudlard, honnêtement, c'est loin d'être une corvée et ça ne peut qu'être synonyme de découverte, et d'aventure. La petite Gryffone était donc en train de dévaler les escaliers, gaiement, vêtue de sa cape, sur sa robe de sorcier, qu'elle tenait fermement. Elle était contente, d'ailleurs, de ne pas l'avoir oublié ; ça lui était déjà arrivé !

Mais... elle n'avait rien dans les mains. Qu'allait-elle faire, dehors, toute seule ? Mince, elle n'avait effectivement pas oublié sa cape, mais avait bel et bien oublié d'emmener une occupation ! Elle aurait aimé emmener un livre, si elle y avait pensé, elle aurait même aimé pouvoir lire Vie et Habitats des animaux fantastiques, assise sous un arbre, avec un paysage consciemment et agréablement choisi. Qu'allait-elle faire ?

La fillette se reprit rapidement, sortie de ses pensées lorsqu'elle buta contre un élève, plus grand qu'elle, qui faisait parti d'un groupe d'autres élèves plus grand qu'elle. Elle s'excuse rapidement et changea de direction ; elle était déjà en bas dans le hall qui donnait sur la Grande Salle. Le chemin vers le parc lui apparaissait déjà, elle n'avait plus qu'à continuer tout droit et la lumière du soleil inonderait son visage. Trop tard pour retourner au dortoir ! L'automne et son doux soleil l'appelait !

Adaline fut alors entraînée par ses propres émotions dans une promenade sympathique tout autour du parc. Elle choisi un itinéraire qu'elle connaissait, qu'elle connaissait plutôt bien en plus. Elle choisi l'endroit qui l'avait menée à sa première rencontre, et sa première amie. Peut-être trouvera-t-elle une nouvelle occasion de se faire une amie ? Bien qu'être seule ne la dérange pas - c'était parfois un besoin - elle aimait cependant jouer et bavarder, c'était une enfant après tout !

Elle marcha donc pendant un petit moment, distraite mais heureuse, puis arriva au bord des rives du lac de l'école. Elle marchait sur le sentier, il passait plutôt loin du lac et ses rives - trente mètres - et cela fit froncer les sourcils d'Adaline. La gamine prit alors rapidement la décision de couper dans l'herbe pour s'approcher. Il y avait là une rive un peu surélevée, sur laquelle avait poussé un arbre ! Chouette ! Adaline adorait les arbres ! Elle s'en approcha, et découvrit, à sa plus grande surprise, une autre fillette. Cette fillette avait, sur les genoux, un livre...

"Oh, des Veaudelunes !"

S'exclama la petite Gryffone, sans prendre la peine de s'annoncer, lorsqu'elle reconnu les animaux sur le livre de sa camarde, Vie et Habitats des animaux fantastiques. Adaline était plutôt instinctive, bien qu'elle aimait réfléchir avant de parler ; cela ne lui arrivait pas souvent..!

- Oh, des Veaudelunes !

Hestia sursauta en entendant cette exclamation, faisant en même temps tomber le livre face contre terre. Son premier réflexe fut, naturellement, de tourner la tête vers l'origine de la voix et son deuxième fut d'essuyer la petite larme qui n'avait pas eu le temps de finir sa course. Elle tâta le sol en quête du grimoire tandis qu'elle détaillait la nouvelle arrivante : coupe au carré, teint clair, plutôt fine et air innocent.

La petite Gryffondor s'empara du livre en espérant que son œil ne soit pas rougi, balaya la terre de quelques coups de main puis se décida à prendre la parole :

- Euh.. Oui, hmm..

Une phrase voulait sortir de sa bouche mais quelque chose l'arrêtait.. Mais quoi ? "Mais rien, vas-y !".

- J'aime beaucoup ces créatures..

Quand elle y repensait, c'était juste ses bêtes préférées.. Si on omettait l'existence de Terry, un petit Croup à la deuxième queue coupée qui l'attendait patiemment chez elle, dans Sa véritable Maison. Le système de Poudlard était vraiment idiot quand elle y repensait, rien ne pouvait remplacer notre vraie famille, celle qui était toujours présente de son plein gré.

- Mais ce ne sont pas mes préférés.

La fillette tourna à nouveau sa tête vers la Fille à la Maison Non Identifiée puis aborda un large sourire :

- Et toi ? T'as une préférence pour une créature ?

Adaline fut elle aussi surprise, en voyant la fillette sursauter. Il n'était pas faux de dire qu'Adaline n'était pas très délicate... Peut-être qu'en grandissant cet aspect de son caractère l'inquiétera, en attendant elle n'avait même pas l'air de s'en préoccuper. Elle était plutôt familière, avec tout le monde... Mais son premier réflexe, lorsqu'elle vit que le livre était tombé, fut de se pencher en essayant d'aider ; ce ne fut pas le cas. La fillette qu'elle venait d'interpeller ramassa le livre elle-même. Elle lui adressa alors un petit sourire qui voulait dire "désolée" et haussa un peu les épaules en riant doucement. Adaline n'avait rien remarqué de plus, elle s'était concentrée sur le livre au sol et n'avait pas fait très attention à l'état de le petite fille.

La petite Adaline écouta, entièrement, en prenant soin de ne pas couper la parole avant qu'elle n'ai fini de parler. Elle fut ravie de constater que, à mesure qu'elle parlait, la fillette ouvrait son visage et lui adressait même un sourire. Chouette !

Bon... Il fallait maintenant qu'Adaline lui réponde ! A vrai dire, Adaline n'avait jamais eu d'animal. Il n'y avait que Accio, qui était un gros et vieux chat roux qui appartenait à sa grand-mère et qui avait élu domicile sur un gros fauteuil du salon de cette dernière. Et ce depuis aussi longtemps qu'Adaline était capable de se souvenir.

Mais Adaline avait effectivement une créature préférée. Elle les adorait, elle avait beaucoup de livres, des livres pour petits sorciers avec beaucoup d'images au livres de jeunes sorciers qui étaient plus précis jusqu'au même manuel sur la Vie et habitats des animaux fantastiques, et en connaissait un rayon, sur les créatures magiques !

"Oui, c'est les Veaudelunes ! Sans rire.
Depuis que ma grand-mère m'a offert mon premier imager sur les créatures magiques ce sont mes préférés ! Ils me font trop rire avec leurs grands yeux !
Je désespère d'en voir un jour..."

Dit-elle avec un petit rire. Elle faisait référence au fait que les Veaudelunes étaient des créatures assez timdides et totalement isolées...

"Et toi alors ? C'est lesquelles tes préférées ?"

Demanda Adaline en retour, très curieuse de pouvoir échanger sur un sujet qu'elle aimait tant. Elle espérait que la fillette à qui elle avait à faire était elle aussi une férue de créatures !

Le sourire d'Hestia s'élargit : son interlocutrice aussi raffolait des Veaudelunes ! Quelle magnifique coïncidence ! Seulement, ces créatures étaient à la première place pour l'autre fillette.. Alors qu'elles atteignaient la deuxième place pour la jeune Gryffondor. À moins que.. Elle réfléchit au python de sa mère appelé Koalt, à la chouette familiale nommée Iris, aux tout petit Boursouflets qui étaient trop mignons quand elle avait parcourut la ménagerie magique.. Non, les Veaudelunes se devaient quand même de passer avant ! Même si Terry avait tendance à montrer ses crocs à son père, elle ne pouvait s'empêcher de chouchouter le petit canin ! Sans parler du fait qu'il commençait à apprécier son géniteur ! Non, vraiment, il méritait cette première place..

- ... Ils me font trop rire avec leurs grands yeux !

Ah.. Les Veaudelunes et leurs grands yeux.. C'était, effectivement, quelque chose d'assez spécial chez eux..

- Je désespère d'en voir un jour...

La fillette arqua un sourcil. Elle n'en avait jamais vu ? Pour elle, il lui semblait évident que chaque personne vivant sur Terre avait vu, au moins une fois, ces bêtes nocturnes !! Cette phrase eut l'effet d'une gifle à Hestia.. Il fallait remédier à ce problème ! Elle entrouvrit la bouche mais l'autre brunette s'empressa de continuer :

- Et toi alors ? C'est lesquelles tes préférées ?

L'air surpris de l'intéressée disparut pour laisser place à un sourire enfantin. C'était Terry, sans aucun doute !

- C'est les Croups ! J'en ai d'ailleurs un chez moi !! Je l'adooooooooore !!! Mais on peut pas ramener de canin à Poudlard, d'après ma mère.. C'est nul, quand même : on a le droit aux chats mais pas aux chiens..

Elle ponctua ses dires d'une moue boudeuse visiblement exagérée pour renforcer ses propos. C'était vraiment injuste quand on y pensait ! Les chiens étaient au moins quarante-douze fois plus affectueux que les chats et ils étaient refusés ! Elle finit bien assez vite de faire la tête, se rappelant de ce qu'elle voulait dire avant d'être interrompue :

- T'as jamais vu de Veaudelune ? Je connais bien une petite forêt près de Londres.. M'enfin.. C'est pas vraiment à côté mais j'y allais en transplanant.. On y allait souvent avec ma mère et mon cousin ! Après, j'ai continué avec mon cousin tout court.. T'habites en Angleterre ? On pourrait peut-être les voir à la prochaine pleine lune pendant les vacances ?

La couleur est bd5637

Un Croup ! Adaline en avait souvent vu dans ces livres pour enfants sur les animaux qui illustraient les créatures les plus mignonnes avec des images animées et parfois même avec un dispositif qui mimait le bruit que faisaient chacun de ses animaux. Elle adorait lire, et regarder - encore maintenant quelle était "grande" - les images de ce genre d’imagiers. Mais elle préférait, et ça c'était sûr, des livres plus détaillés à l'aspect plus scientifiques mais qui contenaient des créatures qu'elle ne croisait pas souvent. Bien que, à vrai dire, elle n'ai jamais vu de Croup en vrai... n'était jamais entrée dans une animalerie, et ne voyageant pas beaucoup...

C'était un réel supplice pour elle d'avouer de telles faiblesses : elle se disait folles d'animaux fantastiques (et l'était bel et bien) mais n'en avait que rarement vu... Si ce n'est pas du tout. Mais c'était là que résidait toute sa hâte : il lui pressait de grandir pour pouvoir en rencontrer d'innombrables ! Rien que pouvoir les étudier en cours était une véritable hâte.

Elle n'ignora pas la réponse de la fillette, et avait bien retenu que c'était les Croup qu'elle préférait, et aussi qu'elle en avait un chez elle ! Qu'est ce que ça doit être bien d'avoir un animal de compagnie... Un animal qui joue ! Et pas un chat qui ne fait que dormir... D'ailleurs, la réflexion de la petite fille sur cette règle de Poudlard qui n'autorise pas les canins est effectivement nulle, Adaline était de cette avis. Mais ce fut la deuxième partie de sa réponse qui retint toute son attention.
Adaline n'en fut que plus ravie.

"Non jamais... Mais j'avoue que je ne fais pas beaucoup de voyages... Ma famille est très casanière, c'est dommage !
Tu as vraiment de la chance... Je n'ai jamais transplaner non plus...
Oui j'habite en Angleterre, à Cambridge, ce serait super de t'accompagner ! Crois-tu cela vraiment possible ?"

Avait demandé Adaline avec hâte et une grande excitation. Allait-elle vraiment pouvoir rencontrer des Veaudelunes ? Génial !

L'inconnue confirma le fait qu'elle n'avait jamais vu les bêtes.. Et lui annonça qu'elle ne voyageait pas beaucoup, ce qui était censé être impossible pour Hestia !

- ... Ma famille est très casanière...

Casanière ? Qu'est-ce que c'était ? Elle avait du vocabulaire, en tout cas.. Au contexte de la phrase, la brunette supposa que ça voulait dire ne voyageant pas beaucoup.. Même si une caserne de pompiers fleurissait dans son esprit..

- ... Je n'ai jamais transplaner non plus...

- Quoi ?

Mince, elle l'avait dit à voix haute.. Mais comment se faisait-il qu'elle n'ait jamais transplané ? Était-elle une de ses personnes appelées.. Nées moldues.. ? "Mais non, sa grand-mère lui a donné un imager !". Ses parents étaient cracmols, alors ? Et puis, même, sa grand-mère aurait pu la faire transplaner ! "Mais s...".

- Oui j'habite en Angleterre, à Cambridge, ce serait super de t'accompagner ! ...

Cambridge ? Où c'était, ça ? Tout le monde ne pouvait pas simplement habiter à la capitale ?!

- Ah, euh, ouais, euh.. C'est proche de Londres, Crambidge ?

La géographie était très clairement le point faible de la fillette.. A moins que ce ne soit plutôt le fait de retenir le nom des villes. Elle confondait encore l'Afrique et l'Amérique ! Pourquoi les deux continents commençaient par un A, aussi ? Il n'y en avait pourtant que quatre ! Pourquoi trois continents devaient commencer par la lettre A ? "Non, il y a cinq continents en comptant l'Australie !". L'Australie.. Quatre continents sur cinq commençaient par la lettre A, quand même !! Mais pourquoi commençaient-ils tous par une voyelle ? "L'Antarctique aussi commence par un A !". Ah, l'Antarctique, le continent que tout le monde oubliait.. Ou qu'elle était la seule à oublier. En tout cas, ça faisait de l'Europe le seul continent qui ne commençait pas par A !

Hestia se reprit soudainement en clignotant des yeux, se rendant compte qu'elle se questionnait depuis.. Depuis combien de temps, déjà ? Peu importait, elle avait laissé l'autre jeune fille en plan.. Comment s'appelait-elle, déjà ? Elle avait dit son nom, au moins ? "Bien sûr qu'elle t'a dit son nom, c'est juste que t'as pas de mémoire !". Il fallait camoufler ça dans ses dires.. Tant pis..

- Il faudrait demander à mon cousin ! Mais il était pas trop dispo' vers la fin des grandes vacances.. Au pire, on ira embêter mon oncle : mon père est.. Voilà, quoi. Je crois que ça peut se faire, tonton est hyper cool !

"Voilà quoi.. Tu pouvais pas faire pire ?". Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas son père, c'était qu'elle avait un peu honte de devoir avouer qu'il était dépourvu de pouvoirs alors que la plupart des élèves avaient des parents cent pour-cent sorciers..

Désolée pour le retard, ma flemme est inexcusable

Finalement, Adaline n'était plus très sûre de rien... Était-ce si étrange de n'avoir jamais transplané ? Dans sa famille, c'est vrai, on était pas très doué. Adaline savait bien qu'un tel moyen de voyager existait, cependant, elle avouerait ne s'être jamais demandé : pourquoi pas moi ? Pourtant lotie d'une famille de sorciers, savoir, et avoir déjà, transplaner pourrait être une évidence... Mais réflexion faite, il n'y avait aucun (sauf peut-être Alisée, la plus jeune tante d'Adaline, mais elle se montre peu loquace et a beaucoup d'activités en dehors de la famille) sorcier de son entourage qui savait transplaner. Quelle famille de ratés, pensa immédiatement la fillette, un peu honteuse.

Elle se demanda, le temps d'un instant, où est-ce qu'elle voulait voir aller la conversation... C'était difficile à dire. Elle était tentée de continuer sur les créatures magiques ; ça la passionnait et pouvoir échanger ses informations et les discuter avec une autre passionnée pourrait s'avérer génial ! Cependant il eut quelque chose, un "mon père est... voilà quoi", qui la laissait supposer une similitude dans leur existence ; les compétences de leur famille. Elle se demanda cependant si elle ne faisait pas fausse route... en déduire autant pour si peu était sûrement inapproprié. Mais Adaline mourrait d'envie de se plaindre de sa famille, bien qu'elle en affectionne chaque membre. Elle opta alors pour la deuxième option. Et puis, de toute façon, elle pourra bien parler de créatures ensuite ! Pour le moment, elle devait satisfaire sa curiosité.

"Je crois que c'est pas trop loin de Londres... en vrai j'en sais rien : on utilise la poudre de cheminette pour s'y rendre. En tout je l'ai utilisée pour aller faire les courses au Chemin de Traverse ! Mais sinon, mes tatas et tontons qui travaillent au Ministère l'utilise tout les jours... Alors je ne sais pas... Mais c'est d'accord, on embêtera ton tonton !"

Annonça-t-elle. Elle arrêta de parler lorsqu'elle imagina que c'était suffisant ; elle avait déjà beaucoup parlé. Mais rapidement, elle se rendit compte qu'elle devrait ajouter quelque chose, afin de poursuivre la conversation qu'elle voulait obtenir ; sur la médiocrité des membres de sa famille... Quand elle y pensait mieux, ils n'étaient pas si médiocres, et elle s'en voudrait sûrement d'avoir dit de telles choses sur eux lorsqu'elle rentrerait pour les vacances.

"Ton père... voilà quoi ? Est-ce que comme le mien il n'a jamais bougé un doigt de pied pour travailler à l'école ?"

Proposa la fillette, dans un petit rire encourageant, tout en levant un sourcil. Elle espérait seulement que la moue qu'elle abordait suffirait à pousser sa camarade - il était vrai qu'elle ne connaissait pas encore son nom... cela ne semblait pas la préoccuper - à se plaindre de sa propre famille, ou du moins de son père.

La Poudre de Cheminette.. Mais ce qu'elle pouvait être stupide, des fois ! En même temps, elle ne l'avait utilisé que très rarement dans sa vie.. "Mais nan, t'es juste stupide !". C'était aussi une solution, effectivement.. Hestia esquissa un sourire en entendant la motivation de son interlocutrice : plus on était de fous, plus on riait ! Certes, il n'y aurait peut-être pas la bonne humeur de son cousin mais il y aurait une nouvelle amie ! .. Dont elle avait oublié le nom..

- Ton père... voilà quoi ? ...

Et voilà ! L'exacte chose qu'elle voulait éviter ! Pourtant, son interlocutrice n'avait pas compris son sous-entendu.. Voilà qu'elle supposait que son père était flemmard à l'école ! Quoi que.. Peut-être que c'était le cas, après tout ? S'il avait un métier assez épanoui aujourd'hui, cela ne voulait pas forcément dire qu'il était studieux à l'école..

- En vrai, je sais pas.. Tel que je le vois maintenant, je pense qu'il aurait été un Serdaigle à Poudlard.. Même si je trouve que, avec les risques qu'il s'amuse à prendre, il se transforme rapidement en Gryffondor..

La jeune Gryffondor se saisit alors son carnet, le feuilleta jusqu'à la page où elle avait répertorié d'innombrables dates de pleine lunes.. Et se rendit compte que celle de décembre était le seize du mois. Elle releva alors la tête pour questionner l'autre fillette :

- Tu sais quand est-ce qu'on va repartir pour les vacances de Noël ? Avant le seize, j'espère : c'est la pleine lune !

Un Serdaigle, avait-elle dit... Est-ce qu'Adaline avait pu se tromper à ce point sur le sous-entendu de sa camarade ? Visiblement oui. Elle haussa les épaules. C'est vrai que Serdaigle, c'était bien éloigné d'à peu près tous les membres de sa famille, ainsi peut-être qu'une discussion, et des plaintes, sur cette même famille auprès d'une autre élève n'était pas justifiée, et ne serait pas bien comprise par l'interlocutrice... Adaline apprendrait ce qu'elle peut dire et ne pas dire au cours de cette année, probablement... Quoi qu'il en soit, elle décida de ne pas aborder le sujet de sa famille. Cela lui évitera d'avoir honte à chaque fois qu'elle se pointera en Salle Commune, pensa-t-elle. Et puis, de toute façon, vu la mine de sa camarade, elle non plus ne semblait pas encline à échanger sur sa famille. Pas du tout. La Gryffone regrettait de ne pas avoir saisi plus tôt !

Ainsi, elle se concentra sur la seconde partie du discours de... Il faudrait qu'Adaline annonce son nom et demande celui de sa camarade... Mais elle se concentra quand même sur la seconde partie de son discours, et la regarda sortir un carnet avec intérêt. Elle se pencha même pour y jeter un œil. C'était un carnet qui regroupait les dates des pleines lunes ! Adaline eut un large sourire et se demanda comment elle n'avait pas pu penser à le faire pour elle-même.

"Le 16 ?" réfléchit Adaline un instant. "Je crois que c'est après... au moins le 20 !" s'exclama-t-elle après s'être creusé les méninges. Ainsi, l'idée d'aller observer les Veaudelunes avec sa camarade semblait partir en fumée... Mais, il faut bien l'avouer, ç'aurait été un projet fou... Adaline en vint même à se demander si ses parents l'aurait laissée y aller... Ce qui était loin d'être sûr. A vrai dire, les parents d'Adaline étaient des enfants (qui avaient sûrement subi un sortilège d'Alegrio qui ne les avait plus quitté) et il était difficile d'anticiper quoi que ce soit qui ai attrait à leurs décisions.

Puis, ce fut comme un éclair de génie. Une idée lui vint. "Mais... Puisqu'on sera à Poudlard, le 16, on à qu'à aller voir si il y a des Veaudelunes dans le parc ?" demanda-t-elle ensuite à sa camarade Gryffone en se tournant vers elle, avec des yeux ronds.

"Tu penses que ce serait possible ?" ajouta la petite Adaline sur le ton de la confidence, alors que cette idée qui venait tout juste de germer semblait déjà s'installer dans son esprit, et y faire son nid. Et puis, plus elle y pensait (pour l'instant) et plus elle trouvait que c'était une bonne idée ! Elle avait même déjà oublié de demander le prénom de sa camarade.