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02 mai 2019, 20:34
Eaux troubles
avec @Katniss Moherty
Le 17 février 2044
En milieu d'après-midi

1ère année
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C'était un mois de février plutôt froid. Moins froid que le reste de l'hiver, cependant. Par exemple, le lac n'était pas gelé comme il l'avait été les mois derniers... Mais il ne faisait pas chaud pour autant ! Il ne neigeait plus, mais le vent froid de l'Ecosse ne semblait pas vouloir arrêter de souffler sur le château. Ce n'était pas idéal pour sortir se promener, ou juste sortir pour prendre un bol d'air frais. Aussi, peu d'élèves avaient tentés l'expérience et le parc, ainsi que les alentours du lac, étaient plutôt déserts. On pouvait croiser quelques élèves, emmitouflés dans des écharpes sous de chaudes capes d'hiver. Si on se promenait jusqu'au bord du lac, on pouvait constater qu'Adaline se trouvait être l'un d'eux.

Cependant, elle ne se promenait pas. Elle avait décidé, après un cours de Sortilèges (plutôt mal compris, sûrement parce qu'il avait été mal écouté), de descendre dans le parc. Pour plusieurs raisons ; elle avait eu très envie de prendre l'air (elle considérait, bizarrement, qu'avoir froid l'aidait à se concentrer) et avait eu très envie de faire ses devoirs dehors. Ses idées en tête, elle avait apporté son devoir de Sortilèges, les notes prises dans le précédent cours, et son manuel de Sortilèges. Puis elle s'était assise sur l'herbe fraîche (mais sèche) sur la rive du lac. Elle se trouvait cependant très près de ce dernier. L'idée d'y tomber la déplaisait, elle hésita à plusieurs reprises - lors de la demi-heure qu'elle avait déjà passé assise là tout seule - à changer de place.

Sa tête un peu embrumée, de diverses pensées peu jouasses à propos des cours et malheureusement pas à propos de son amie Térésa (avec qui elle avait pourtant passé une bonne matinée) ni à propos de diverses aventures plus marrantes, elle la posa dans ses mains. Elle était assise en tailleur, et avait posé le devoir à faire sur ses jambes croisées. Devant elle était ouvert son manuel de Sortilèges dans lequel elle avait glissé ses notes.

« Mince, j'aurais du écouter un peu plus... » remarqua, pour elle-même mais à haute voix, la petite Gryffone. Effectivement, elle brillait dans de nombreuses matière, et obtenait souvent une moyenne d'Optimal. Cependant, plus l'année passait, plus son attention en classe diminuait. Peut-être qu'elle arrêtait de s'intéresser à l'école ? pensa Adaline, en secouant la tête.

La Gryffone abandonna un peu son devoir, et plongea son regard dans l'eau du lac. Elle avait l'air drôlement froide... Elle soupira. Elle n'avait pas vraiment envie de bosser son de voir de Sortilèges, finalement... Devait-elle l'abandonner dès maintenant ?
Dernière modification par Adaline Macbeth le 23 juin 2019, 15:20, modifié 15 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

04 mai 2019, 15:26
Eaux troubles
Debout devant mon chaudron rempli, je comparais le livre au résultat. C'est vrai, ce n'était pas très ressemblant mais tous les ingrédients y étaient. Ma potion d'Aiguise-Méninges était violette et faisait des petites bulles odorantes et - contrairement à toutes règles de potion apprises récemment - elle était fini. Bref, je la bu sans plus tarder.

- Dans combien de temps fera-t-elle effet ?

Le livre ne me donna pas la réponse et ne voyant pas mes pensées être plus claires qu'auparavant, j'en déduis qu'il fallait un petit temps d'attente avant que les effets se montrent.

Quoi de mieux d'aller faire un tour près du lac avec des idées aussi claires que l'eau ?

Je sortis d'un pas tranquille du château et me dirigeais maintenant vers le fond du parc où l'étendue d'eau m’attendait. Très peu d'élèves étaient de sortie - ce que je compris sans difficulté, compte tenu du vent glacial qui soufflait dans les parages. L'air était humide mais l'herbe fraîche et le temps devrait se réchauffer d'ici quelques jours.
Une petite boule chaude se forma au creux de mon ventre et ma tête tournait un peu. J'avais réussi ! J’avais réussi une potion de quatrième année. Le flot de mes pensées ralentit subitement pour ne laisser de la place qu'à une - aussi absurde soit elle.
L'électricité traversa mon corps de parts et d'autres.

Le lac se trouvait à présent à seulement deux cents mètres de moi.
Mais qu'est ce qu'il faisait chaud. Affreusement chaud. Sans m'en rendre compte plus que ça, je commença à enlever mes vêtements et à courir à grandes enjambées.


Cape. Cent trente mètres.


Le vent fouette mes cheveux avec ardeur.

Chaussures. Cent dix mètres.


Un bout de bois mort s'enfonce dans mon pied droit.

Pull. Quatre-vingts mètres.


Le froid me transperce.

Chaussettes. Cinquante mètres.


La terre humide salit mes jambes.

Tee-shirt à manches longues. Vingt-cinq mètres.


L'air glacé érafle mes bras.

Pantalon. Dix mètres.


Une seule idée en tête.



- Je suis Jésus ! Je suis Jésus !
Cinq mètres


-Je suis le Christ !
Premier contact avec l'eau gelé.


-Je suis le Chr...
Deuxième pas


Pendant un quart de seconde, mon pied gauche flotta à la surface du lac. Puis il s'enfonça profondément. Le reste de mon corps était peu à peu enveloppé d'une matière froide et liquide. Cette matière engourdissait tous mes membres.
Dernier souffle.

Ma tête plongea dans le liquide qui m'attirait à lui incontestablement.



Puis, tout devint noir et silencieux.

Je ferais sûrement moins de bruit, moins de tord
Moins de mal en faisant le mort.

07 mai 2019, 11:56
Eaux troubles
Adaline avait été interrompue dans le flot de ses pensées par des... cris ? Lorsqu'elle s'était retournée, elle avait pu voir une élève passer en courant. Elle avait immédiatement froncé les sourcils. Ce n'était pas une élève qu'elle connaissait... Quoi que... La connexion ne se fit pas très bien, dans l'esprit d'Adaline, tant elle fut surprise par le spectacle qui s'étalait devant elle. Elle entendit les cris de la fille alors qu'elle courait jusqu'au... lac. Adaline constata qu'elle avait enlevé tous ses vêtements, puisqu'ils gisaient sur le sol, et retraçaient visiblement sa course jusqu'à l'étendue d'eau. La Gryffone regarda alors la fillette, en sous-vêtements, finir sa course dans le lac. Elle suivit du regard sa course frénétique, les sourcils d'abord froncés puis les yeux grands ouverts.

« Non ! »

Avait crié la petite brune, lorsque la fillette posa son premier pied, qui s'enfonça largement, dans l'eau. Mais elle ne semblait rien entendre. Quelle étrange chose à laquelle Adaline était en train d'assister. Elle se redressa, après avoir poussé négligemment son devoir, son manuel et tout le reste sur le sol, et finit même par se relever, s'approchant de l'eau comme pour rattraper la fille qui venait de s'y laisser tomber. Elle tendit sa main, pleine de désespoir, au dos de cette fille qui ne daignait pas entendre les « Qu'est-ce que tu fais ? Attends ! » d'Adaline, et qui ne la vit même pas lui tendre cette main.

Et maintenant, la fillette était complètement plongée sous l'eau, son pied gauche venant tout juste de passer sous la surface de l'eau sombre, et probablement gelée, du lac.

« Mince, non ! Oh... »

Avait gémit Adaline, sautillant presque sur place. Ses sourcils à nouveau froncés et ses yeux toujours écarquillés par la stupeur. La Gryffone, avant d'être coupée par cette étrange fille, pensait justement à combien elle détesterait avoir un contact avec cette eau qu'elle jugeait trop sombre et imaginait très froide... Mais... Il fallait faire quelque chose.

Elle n'eut à réfléchir qu'une demi-seconde ; si elle s'était accordé plus de temps, ç'aurait peut-être été trop tard. Adaline mit un premier pied, puis un deuxième dans l'eau et tenta de distinguer la silhouette ombrée de la fille qui venait de se laisser aller dans le lac. Elle la distingua rapidement, une ou deux secondes plus tard, et plongea rapidement ses deux mains, ses deux bras. Elle évita d'y mettre la tête...

Mais elle était encore trop courte pour attraper un membre de la fille et l'extirper de là. Elle doutait d'ailleurs de pouvoir y arriver. Mais qu'importe, c'était l'adrénaline qui s'était emparée d'elle et qui lui permettait de ne pas se laisser aller dans l'eau froide tant ses propres membres étaient endoloris. Elle prit une bouffée d'air et plongea sa tête, attrapant ainsi une jambe. Elle tira de toutes ses forces, et parvint à sortir cette jambe. Elle recula, dans la vase, de quelques pas pour tenter de la sortir du lac. Fort heureusement, la fillette ne s'était pas jetée trop loin. Adaline eut plus de mal que de bien à extirper la fille de l'eau sombre, mais parvint à hisser son corps entier hors de l'eau. Une fois son corps, inerte, sur la berge, Adaline fit le tour pour pouvoir glisser ses deux bras sous les aisselles de la fillette, et ainsi la redresser. Elle espérait qu'elle cracherait de l'eau.

« Mince, mince, mince... »

Avait grogné Adaline, qui, si elle avait été assez forte, aurait porter la fille jusqu'à l'adosser contre un arbre et lui aurait ramené en vitesse les vêtements secs qu'elle venait de jeter. Au lieu de ça, que pouvait-elle faire... Sa cape ! Adaline se redressa, adossant la fillette contre ses genoux, et retira sa cape. Elle la passa autour des épaules froides de la fillette. Elle s'accroupit, et frotta avec ses deux mains le dos gelé de cette dernière.

« Réveille-toi, réveille-toi ! » s'exclama Adaline, largement dépassée par ce qui venait de se passer. Elle en avait oublié tous les réflexes élémentaires, et s'en voulait beaucoup... Avant de se rappeler qu'on ne les lui avait jamais appris. Bon...
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:31, modifié 4 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

30 mai 2019, 10:17
Eaux troubles
Lorsque je réouvris les yeux, tout était sombre et silencieux. L'air dont j'avais rempli mes poumons avant de sauter dans le grand bain ne me permettrait pas éternellement de rester sous l'eau, et quand bien même cette pensée venait à m'effleurer avant de repartir aussi vite qu'elle était venue, le froid de l'eau avait gelé tout mon corps, qui, j'en avais l'impression, entrait en hibernation.
Mon cerveau tournait au ralenti et pourtant une idée me vint.

* Je suis Jésus, donc même si je meure, il suffira que me ressuscite, hein ? *

Les derniers morceaux d'oxygène quittèrent mon corps et remontèrent à la surface. Blop.

* Je suis Jésus, je n'ai qu'à me transformer en poisson ! *

Dans un immense effort je longea avec ma main valide - l'autre ne voulait plus bouger - la partie gauche de mon corps, à la recherche de ma baguette. Ce mouvement fit entrer l'eau dans mes poumons. La surface ! Il fallait que je trouve la surface ! L'eau entrait mais ne ressortait pas. A nouveau le noir.

Je n'entendis pas quelqu'un s'enfoncer dans l'eau pour m'enlever par la jambe hors du lac. Je ne sentis pas cette personne m'attraper par les aisselles pour me tirer plus loin. Je ne vis pas celle-ci me mettre sa cape sèche autour des épaules alors qu'elle-même était trempée et grelotait de froid. Je ne l'entendis pas me crier de me réveiller. Et pourtant je la remerciais.
Tout compte fait, je n'étais pas Jésus.

Ce n'est qu'une dizaine de minutes après être sortie de l'eau que mes paupières se levèrent. Tant de lumière, c'était magnifique. Je cracha de l'eau et me demanda combien de temps avais-je arrêter de respirer - et si j'aurais des séquelles. La jeune fille - je la voyais et l'entendais à présent -, m'avait sauver des eaux. Dans un élan d'espoir, je me retourna vers elle (plutôt douloureusement, d'ailleurs) et, en la regardant fixement lui demanda :

- Es-tu Jésus ?

[right]Désolée pour ce retard immense[/right]

Je ferais sûrement moins de bruit, moins de tord
Moins de mal en faisant le mort.

11 juin 2019, 14:44
Eaux troubles
Un tas de pensées envahissaient la cervelle de la petite Adaline, onze ans, qui frottait le dos mouillé d'une camarade mouillée avec les mains mouillées. Est-ce que la situation avait déjà été plus catastrophique ? Alors qu'elle essayait de rendre le corps de sa camarade moins froid en se fondant en frictions rapides sur le dos de celle-ci, Adaline gardait les sourcils froncés, l'air inquiet, et l'envie de s'enfuir à toutes jambes. L'expression prendre ses jambes à son cou aurait sûrement pris tout son sens si les principes enseignés par Cassiopée n'avaient pas profondément pris Racines.

Alors Adaline avait mouillé le maillot. Elle s'était mouillée tout court puisqu'elle avait eut à s'immerger presque complètement dans l'eau froide du lac, en plein mois de février. Deux choses lui vinrent à l'esprit. Dès qu'elle se réveille, je file au château. Et autre chose, ensuite, alors que son sang bouillonnait malgré la basse température de son enveloppe corporelle. Quand elle se réveille, je la trucide.

Adaline qui était restée, jusque là, positionnée derrière la fillette qu'elle venait de secourir, miraculeusement, eut un mouvement de recul net lorsque celle-ci de 1) se retourna et de 2) lui demanda si... Si elle était Jésus.

« Quoi ? »

Alors qu'Adaline avait laissé son esprit divaguer et le temps s'arrêter presque complètement, voir le visage, et les yeux ouverts, de la fillette tourné vers elle eut l'effet d'un électrochoc. Elle n'entendit pas tout de suite sa question. Jésus. Jésus c'était un concept moldu complètement dépassé. Peut-être qu'il n'était pas seulement moldu. Mais quoi qu'il en soit, personne chez elle, à Cambridge - comme elle regrettait Cambridge à cet instant précis - ne parlait jamais de Jésus. Elle avait lu mais peu saisi de ce concept dans des livres.Cassiopée le lui avait expliqué. La religion. Mais ça n'avait pas intéressé Adaline. Cependant, alors que le sujet venait d'être remis sur le tapis comme un vieux chiffon imbibé d'eau, Adaline tentait de rassembler les informations qu'elle possédait à propos de Jésus.

Puis, elle secoua la tête.

« Qu'est ce qui t'as pris à toi ? T'es folle ? On est toutes les deux trempées ! T'es contente ? »

Alors qu'elle avait presque oublié les promesses qu'elle s'était faite en attendant le retour à la conscience de sa camarade, Adaline avait fini par se reprendre. Elle avait arrêté de frictionner le dos de la fillette, dont elle ne voulait rien savoir, et c'est tout juste si elle n'avait pas arraché sa cape de ce même dos. L'air renfrogné.

Adaline était en colère.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:31, modifié 2 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

12 juin 2019, 17:21
Eaux troubles
Les peu de vêtements que j'avais sur moi, trempés, glaçaient mes os jusqu’à la moelle. Souvent, des courants d'air déjà froids les rendaient glacés. Je n'allais pas mourir noyé dans le Lac Noir mais de froid ! Ma sauveuse - Ysaline ou Adeline - frottait vigoureusement ses mains contre mon dos, dans le but de me réchauffer. Elle aussi devait être morte de froid mais l'adrénaline qui coulait encore dans ses veines l'empêcher de ressentir ça, sûrement. Enfin, j'espérais.

Ma gorge et mon œsophage étaient douloureux et comme endormis. Ma tête tournait plus que si je dansais et des sucs acides remontaient lentement puis redescendaient sans se soucier de mon bien-être. Alors que quelques instants auparavant je voyais et entendais clairement, ma vue se brouillait et mes oreilles se bouchaient. Je crus entendre parler ma Sauveuse. Peut-être avait-elle dit "Quoi" ou "moi", "toi", "loi", "va", allez savoir. Sa voix m’apparaissait très lointaine et atténuée. Cependant, elle cria presque dans mes oreilles : "Qu'est ce qui t'as pris à toi ? T'es folle ? On est toutes les deux trempées ! T'es contente ?"

Qu'est-ce qui m'avait pris ? Alors, j'ai plongé dans un lac gelé pensant que j'étais Jésus, mais je pense que ma Sauveuse avait remarqué ma petite baignade, sachant que c'était elle qui m'avait sortie des eaux du Lac Noir. Si je suis folle ? Il n'y a point de génie sans un grain de folie, c'est Aristote qui l'a dit. Mais je ne suis pas une génie... Si j'étais contente ? Quelle drôle d'idée, il faisait vachement frais, ici ! J'aurais préféré lire un bon petit livre dans la tour des Serdaigles.

Flash.


Je me vois en train de préparer une potion. Désastreuse. Jamais on devrait me laisser toucher à un chaudron et des herbes. Je me vois boire la potion ! Non !

Retour à la réalité.


Je respirai à fond avant d'essayer de parler à ma Sauveuse.

_Je... ma gorge était horriblement sèche malgré toute l'eau avalée récemment et il était difficile de prononcer le moindre mot. Merci. Je suis désolée. L'eau est vraiment froide. Euh... Merci beaucoup. Je, j'ai bu une potion et, bah, ça à tourné au désastre.

Je ferais sûrement moins de bruit, moins de tord
Moins de mal en faisant le mort.

16 juin 2019, 20:28
Eaux troubles
« Je suis désolée. » L'était-elle vraiment ? *Non* Sourcils froncés, Adaline détaillait l'Idiote qu'elle avait devant elle. L'Idiote qui avait poussé son Stupide Cerveau à agir : et à la sortir de l'eau. Quelle idée. Comment est-ce qu'une seule seconde Adaline avait pu imaginer que se jeter dans l'eau après une Inconnue était une bonne idée ? En fait, elle ne savait plus exactement ce qui l'avait motivé. Elle ne savait plus ce qui l'avait poussé à se jeter dans les eaux troubles et gelées du Lac Noir. Elle ne savait plus pourquoi elle avait récupérer cette Inconnue dans les eaux, alors que ce n'était pas son rôle. Elle ne savait plus pourquoi elle était Là, dégoulinant de l'eau sale et du Mépris. Mais Adaline restait Là, et écoutait l'Inconnue sans pour autant vouloir s'y impliquer. Alors se contentait d'ouvrir les oreilles, mais elle prenait soin de ne pas laisser ses pupilles brunes se poser sur l'Inconnue.
« L’eau est vraiment froide. » Cette autre phrase. Elle déclencha la Colère. Adaline n'avait plus été en Colère, lorsque l'Inconnue s'était excusée. Mais Cette phrase. Adaline posa finalement ses pupilles dans celles de l'Inconnue. Elle voulu s'interposer dans son Stupide Discours, mais ne trouva pas la Place. Sa bouche resta entrouverte sans qu'aucun son n'en sorte.

Sourcils froncés. Ses cheveux étaient mouillés, et ses vêtements presque solides après que le Vent soit passé par Là. Là, où Adaline se tenait encore. Elle ne voulait plus y être. Elle avait déjà lâché l'Inconnue, mais elle avait envie de la lâcher encore. Quand elle se rendit compte que sa cape était toujours sur Ses épaules, elle eut le réflexe de tendre la main, pour le Lui arracher. « J’reprend ma cape. » Son Geste était déjà loin, son Geste était déjà Là. Alors elle n'avait plus qu'à le justifier. Elle arracha la cape des épaules de l'Inconnue avant de décider que ses pupilles étaient restées sur les Siennes trop longtemps. Elle se détourna. Tout son Corps, en même temps que son Esprit, se détourna.

Mais, elle glissa quand-même, après un Instant de Réflexion : « C’est débile. Faut pas goûter ses potions. Les profs le disent. » A un froissement de langue prêt, un tu comprends pas ? ce serait échappé de sa Vicieuse bouche. Adaline avait l'envie profonde d'être Vicieuse. *Idiote* Pourtant, au fond d'elle-même : quelque chose rechignait. Quelque chose n'était pas d'accord avec le son et le ton de sa Voix. Quelque chose n'était pas d'accord avec ses Mots. Quelque chose n'était pas d'accord avec ses Gestes.

Qu'était-ce ?

Elle avait déjà tourné le dos à l'Inconnue. Elle lui avait déjà enlevé sa cape. Elle lui avait déjà montré son yeux sombres. Adaline ne pouvait plus exprimer la Colère. Est-ce qu'elle était encore Là ?
Le Froid, en même temps que le Vent soufflait, reprenait sa place. Et quelle place. Il avait sa place dans le moindre interstice. Dans la moindre fibre de ses fringues. Dans le moindre micro-poil qui ornait sa peau. « J’ai froid. » Et bientôt, les dents d'Adaline qu'elle s'était employée à serrer claquèrent. Elle n'eut bientôt plus de prises sur ses doigts.

« Faut que je rentre. » Elle avait demandé la Permission. C'est comme si elle demandait la Permission. Pourtant, l'Inconnue n'avait aucun droit de lui donner. L'Inconnue était juste une Inconnue. Pourquoi est-ce qu'Adaline avait l'impression de devoir lui demander la Permission ?
Était-ce la Culpabilité ?

Magic Always Has a Price
6ème année

18 juin 2019, 17:57
Eaux troubles
La fille en face de moi était étrange. D'abord, elle me sauve des eaux glacés et maintenant elle me crie dessus comme si j'étais une tâche. Sa voix était puissante et je détestais cela. Le niveau sonore de ma Sauveuse était bien trop élevé. Inconsciemment, je baissai le regard vers le sol détrempé et sur mes pieds sales. Une douche chaude ne serait pas de trop. Les gens appréciaient se sentir supérieurs et moi, je me fichais qu'ils pensent que je suis inférieure. Ils ne savent pas qui je suis et c'est mieux de faire croire aux gens - à certains du moins - qu'on est bête. Alors, baisser les yeux réduisait l'influence négative et hop ! Comme par magie, ça les calme. C'était immédiat. Comme Ulysse fait avec les filles, il dit une phrase et elles ferment leur clapet. Ma Sauveuse avait repris sa cape mais ce n'était pas si grave, j'avais très froid depuis qu'elle avait arrêté de me frotter le dos. Je pensai à mon frère, lui qui avait toujours chaud, c'était une véritable bouillotte ambulante ce Jack. Après, elle me fit une autre réflexion : comme quoi fallait pas goûter les potions qu'on faisait. Pff... C'est en faisait des expériences qu'on fait d'immenses découvertes, pas en restant assis.

J'avais encore envie de la remercier mais je ne voulais pas être gelée ET avoir mal. Qui sait ce dont elle capable ? Elle a bien plongé dans un lac glacée. Pour moi, une inconnue. " J'ai froid. Faut que je rentre. " avait-elle dit. Avant qu'elle ne parte, il fallait que je lui pose une question.

- Déso... Comment tu t'appelles ?

J'avais relevé la tête mais elle me tournait le dos. Elle faisait la même taille que moi, à quelques centimètres près.

Je ferais sûrement moins de bruit, moins de tord
Moins de mal en faisant le mort.