Inscription
Connexion
21 mai 2019, 23:05
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
RP : Simple à ++
Privé.
Terminé avec @Ulysse Mage

Image

29 Février 2044.

Les anniversaires peuvent parfois ressurgir de manière bien plus complexe qu'on ne puisse croire. Et tous ne sont pas les bons.

Les larmes envahissaient les joues de l'enfant. Dans ses mains, un bouquet de roses bleutées, elles étaient leurs préférés, leurs roses de Février. Seulement cette fois, elle était seule à les prendre, à les porter. Que pouvaient-elles bien lui apporter ? La réponse, seule, Taylor la possédait.
Elle posa lentement l'une des fleurs de son bouquet sur l'eau du lac, comme un salut à l'amie que pouvait être la mort, l'offrande d'une partie de son âme.
Les souvenirs prenaient en otage ses pensées, elle pouvait revoir cette journée cinq ans plus tôt, lorsqu'elles avaient sept ans et qu'ensembles, elles fêtaient leurs anniversaires (même si Taylor était née le quatorzième jour de ce mois) , même si la date changeait toujours à cause des années non-bissextiles, pas facile d'être née un vingt-neuf Février.
Taylor se souvenait parfaitement des jours, de ces moments où Roxane souriait, riait avec elle, lui arrachant ainsi bien plus de larmes que de joie. Elle pouvait se remémorer le moindre détails de Roxane, sa peau chocolat, ses cheveux bouclés de couleur ébène, ses magnifiques yeux et la plus magnifique des gentillesse. Jamais elles ne s'étaient jugées, pas même quand la maladie fit perdre à Roxane ses cheveux.

Tay', ça y est, j'ai enfin sept ans, et tu sais quoi ?
Non, dis-moi !
Maman a dit que si je passais mes sept ans, je pourrais guérir sans soucis ! On va pouvoir rejouer dehors ensemble, tu te rends compte, on va pouvoir refaire de la balançoire, sans que je ne risque le rhume.

Mais cela n'est jamais arrivé. Roxane était morte, et le resterait à tout jamais. Elle posa ainsi une deuxième rose sur l'eau, chassant un deuxième filet de souvenirs, mais il ne partait pas, car tout était là: la date, le moment. Laissant ainsi les remords la ronger. Personne ne pourrait chasser son amie, son âme jumelle.

Personne ne peut chasser une jumelle de Février.
Dernière modification par Taylor Bagholmes le 02 déc. 2019, 12:01, modifié 1 fois.

Cinquième année RP / Merci d'arrêter d'utiliser ma création Artbreeder qui me sert d'avatar, ce serait gentil...
22 mai 2019, 16:28
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
L'anniversaire de Taylor n'était passé que depuis quelques jours, et j'étais heureux de lui avoir offert son second cadeau de l'année. N'étant pas une fille, je ne savais pas ce qui leur plaisait comme cadeaux, alors j'avais fait simple : j'avais échanger quelques cartes de chocogrenouilles avec un garçon en ayant trois kilos, que j'avais toutes offertes à ma meilleure amie. Je savais que ce n'était pas un bijou ni un vêtement, mais je savais aussi que Taylor n'était pas ce genre de filles à se préoccuper de son apparence. Au fond de mon coeur, j'avais espéré sincèrement que ça lui plaise. Heureusement, aujourd'hui, son anniversaire était passé et je n'avais plus besoin de me casser la tête pour trouver une idée de présents à offrir à ma meilleure amie. J'étais assez soulagé d'avoir passée cette épreuve, et à présent, je pouvais enfin songer à mon propre anniversaire, même s'il serait dans longtemps. C'était le 24 mai, et nous n'étions que le dernier jour du mois de Février. C'était exactement dans trois mois, c'est à dire une éternité pendant laquelle je devrais supporter ne pas avoir de cadeaux. Mais j'avais hâtes de voir ceux que m'offriraient mes nombreux amis rencontrés tout au long de ma première année scolaire passée à Poudlard, en particulier celui de Taylor. Qu'allait-elle bien m'offrir ? Des bonbons ? Des farces et attrapes ?

Je marchais d'un pas pressé, seul, dans les couloirs de Poudlard. Depuis quelques minutes déjà, je m'étais aperçus que ma meilleure amie avait disparut depuis ce matin, et restait introuvable. Elle avait beau être timide, ce n'était pas son genre de se cacher. Où pouvait-elle bien être, cette petite coquine ? Prévoyait-elle de me faire une farce, ou s'était-elle planquée dans un coin de la Bibliothèque afin de réviser en paix ? Ou alors... avait-elle été enlevée par un fantôme ? Mon imagination débordante inventait de nombreuses situations où Taylor s'était fourrée, mais, au fond de moi, je pressentais qu'aucunes n'étaient la bonne. Et je commençais à m'inquiéter sérieusement. Alors que je contrôlais mon coeur affolé, je fis appel à mes instincts de futur enquêteur pour retrouver la brunette. Je me posais la première question que Sherlock Holmes devait se poser lors d'une situation identique : quand et où l'avais-je vu la dernière fois ? La réponse me vint immédiatement : ce matin, dans la Grande Salle. Nous avions manger ensemble, mais, pour une fois, elle avait été silencieuse et semblait triste. Aujourd'hui devait donc être un mauvais jour pour elle. Maintenant, deuxième question : si elle était triste, pourquoi et où se serait-elle réfugiée quelque part ?

Dans la Bibliothèque ? Non. Dans la Salle Commune ? Déjà vérifiée. Alors... dans le Parc, peut-être ? Je n'y étais pas allé, et ce serait un moyen de me rafraichir les idées. Je pris la direction du Parc, croisant les doigts dans mes poches pour que Taylor y soit. Dès que je sortis, le vent glacé d'hiver qui soufflait me fit regretter de ne pas avoir pris ni mon manteau, ni mon écharpe. Pourtant, je continuais courageusement. J'étais l'un des seuls à sortir par un temps pareil, car le froid avait découragé plus d'un élève, et en plus, il n'y avait plus un gramme de neige. Rien que de l'herbe. Je marchais le long de la pente douce qui descendait en direction du Lac, lorsque j'aperçus alors une silhouette frêle qui me tournais le dos, un bouquet de roses à la main. Ses cheveux châtains volant dans la bise m'indiquèrent que c'était la personne que je recherchais. Mon coeur bondit dans ma poitrine : enfin ! Je finis la descente en courant, et rejoignis le bord du Lac où était installée la fille qui n'était autre que Taylor. J'esquissais un sourire avant de voir son visage grave et triste. Je ralentis le pas, et demanda d'une voix douce :

"Taylor... ça va ?"

Question idiote, vu la mine qu'affichait son visage. Je m'approchais d'elle et restais debout à côté d'elle, sans un mot de plus.

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."
22 mai 2019, 17:03
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
Le cœur à l'abandon, l'esprit à l'écart. Taylor ne pensait plus à la présence des autres autour d'elle. Ils étaient inconnus, intrus à la journée des jumelles de Février tandis qu'elle était intruse à la journée présente. Elle repensait au vingt-neuf Février d'une époque maintenant révolu, car jamais elles ne seraient réunis ensemble, et cela, Taylor pouvait le comprendre. Quoi de plus normal quand on vivait cette situation depuis plus de cinq ans.

Taylor... Ça va ?

Cette voix qu'elle reconnu venait de la sortir de ses pensées, venait de la séparer de la pensée qu'elle privilégiait à Roxane. Elle ne possédait donc plus aucune attache avec son amie, ce qu'elle regrettait. Retenant un flot de colère pour cette voix, cette personne qu'elle connaissait, elle laissa échapper une larme ou deux avant de le regarder. Elle devait lui faire comprendre.

Oui. Tout va bien, Ulysse.

Le ton s'était fait plus froid qu'elle ne l'eut espéré, mais il s'agissait là des conséquences de sa colère, de sa peine, mais aussi des souvenirs envahissant une nouvelle fois son esprit. Pourquoi était-il là ? Pourquoi ne la laissait-il pas dans cette demande silencieuse que fut l'exil de toute la journée. La distance imposée n'avait-elle pas été assez forte pour dire : Laissez-moi tranquille, rien qu'aujourd'hui, je vous en supplie.
Elle ne le comprenait plus. Taylor ne comprenait plus ce garçon qui était son meilleur ami. Elle ne savait plus quoi penser de lui, pourquoi venait-il de tout gâcher en elle.
La main serrée sur son bouquet, elle sentit les épines entrées dans sa chaire et la faire saigner. Un sang rouge qui se mélangeait délicatement aux pétales bleues de ses roses.

Pourquoi es-tu là, Ulysse ? Je pensais que toi, ou même Athéna, aviez compris que je ne voulais rien aujourd'hui, juste.... Rester seule avec elle...

Je voulais tellement que tu me laisses, Ulysse, je voulais que tu me laisses juste une fois rester avec Roxane... J'ai besoin d'elle...

Cinquième année RP / Merci d'arrêter d'utiliser ma création Artbreeder qui me sert d'avatar, ce serait gentil...
23 mai 2019, 22:33
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
J'avais peur de me faire envoyer balader, car je pressentais que j'aurais dût laisser Taylor seule. Quand elle s'isolait de cette manière, cela voulait dire qu'elle n'était pas bien. Mais... pourquoi ? Que s'était-il passé pour qu'elle ne se confie même pas à moi ? Me faisait-elle la tête ? A cette pensée, mon coeur se serra. je savais que je n'étais pas le meilleur meilleur ami au monde, mais je faisais tout pour le devenir. Alors, qu'avais-je fait pour subir cela ? Il ne s'était pourtant rien passé d'étrange et il n'y avait aucunes tensions entre nous... L'air peiné, je m'approchais un peu plus d'elle, tout en évitant le contact physique. Je ne voulais absolument pas que mon amie croit que je l'envahissais. Si elle voulait du silence, ou même de la solitude, alors je la laisserais. Pourtant, au fond de mon coeur, j'aurais aimé qu'elle m'explique la raison de cette isolation qui m'attristait. J'aurais voulus qu'elle me permette de rester avec elle, et même qu'elle me dise ce qui la rendait si triste.

Taylor répondit alors à ma question d'une voix froide et distante, qui ne me plaisait pas. Elle affirma que tout allait bien, signe que tout allait mal. Ce pressentiment fut renforcé par le regard larmoyant qu'elle me jeta, et je vis qu'elle avait pleurer. J'écarquillais mes grand yeux bleus avec un air d'impuissance et d'incompréhension. Qu'est-ce qui pouvait la mettre dans un état pareil ? Quelqu'un était-il mort ? Fronçant les sourcils, je passais un bras amical par-dessus ses épaules, sans paroles, comme pour lui dire que je la soutenais. Je savais que si je parlais trop, elle me renverrais sur le champs, même s'il était très compliqué pour moi de rester muet. Ma meilleure amie déclara alors :

"Pourquoi es-tu là, Ulysse ? Je pensais que toi, ou même Athéna, aviez compris que je ne voulais rien aujourd'hui, juste.... Rester seule avec elle..."

En entendant le nom de ma cousine, j'émis un grognement de mécontentement. j'avais presque oublier qu'elle et moi étions au même niveau dans le coeur de ma chère Taylor, ce qui m'énervait. Pourtant, je ne fis aucunes remarques et la laissais continuer jusqu'à la fin de sa phrase. Mais quand j'entendis "elle", je sursautais. De quoi parlait-elle ? Qui était cette fille avec qui elle voulait rester ? brisant mon silence, je demandais, surpris :

"Tu veux rester seule avec qui ?"

Mon esprit de détective se mit en marche dès que cette question fut formulée à voix haute. Mon regard se posa alors sur deux roses flottant sur l'eau du lac, telles des bateaux solitaires cherchant leur chemin dans un monde étrange. Ces fleurs bleues me rappelaient quelque chose... celles que Taylor tenait dans sa main baissée. Fronçant davantage les sourcils, je devinais alors : quelqu'un était bel et bien mort, et Taylor lui rendait hommage. C'était si évident !

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."
26 mai 2019, 21:40
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
Les yeux dans le vide alors qu'elle était censée le fixer, la jeune fille haussa les épaules à sa question qui contre toutes attentes, pour Taylor, s'était voulue douce. Agréable et destructrice à la fois. Sa mémoire pour Roxane restait forte et fragile, lui retirant de force ses larmes amères et qui ravageaient les traits de son visage, jadis doux.
Un haussement d'épaule comme réponse, elle n'osa en dire plus avant de se mettre à genoux et de mettre une troisième rose bleue à l'eau comme un nouvel appel à cette amie si invisible aux yeux des autres, si réelle encore pour son petit cœur encore en mille morceaux, incollable, inconsolable. Alors, dans le devoir de répondre à son ami, elle dit d'une manière si simple, si cruelle, totalement remplit de souffrance ce qui faisait mourir son être.

—  Tu ne peux pas comprendre... Est-ce que tu savais que la mort peut parfois devenir l'unique amie que nous possédons ? Étais-tu au courant qu'elle pouvait devenir toutes les personnes à qui elle osait retirer la vie ? Pour moi, la mort... C'est ma Grand-Mère Ambre, mon Grand Père Harold, et Elle... Elle...

Les morts se mélangeaient aux mots comme put le faire la vie quand ces derniers l'étaient encore ; oui tout cela avait un sens et un goût bien différent.
La rose flottait sur l'eau allant rejoindre ses deux consœurs, allant librement vers l'inconnu, vers cette personne qui les attendaient avec impatience dans l'au-delà. Roxane les attendait.

Elle, Roxane... Elle aurait dû avoir douze ans aujourd'hui... Mais elle est devenue un des visages de la mort. Elle n'est plus, et j'en ai marre... Elle avait ta place dans mon cœur, c'était elle, celle que j'aimais, que j'adorais, que j’idolâtrais enfant... Et... et...

À genoux sur le sol, elle laissa les larmes la submerger, la tuer à petit feu et surtout détruire l'image d'une fille timide et courageuse, pour sa véritable version : une enfant brisée par les larmes et la douleur.

Cinquième année RP / Merci d'arrêter d'utiliser ma création Artbreeder qui me sert d'avatar, ce serait gentil...
30 mai 2019, 11:26
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
Moi qui pensais que Taylor était indestructible et forte comme du béton Moldu, malgré sa timidité, voyais que cette impression était fausse. La jeune fille semblait complètement détruite, ce qui m'attristait et me surprenait à la fois. Je venais de faire la connaissance d'une autre Taylor, une personne fragile qui avait besoin de mon aide. Mais je ne savais comment l'aider, comment la consoler. Comment étais-je sensé la réconforter alors que je ne connaissais pas la cause de sa tristesse, ni comment on console une fille déprimée ? Mon bras toujours sur ses épaules, je la toisais de mon regard inquiet que j'affichais souvent lorsque j'étais triste. Je soupirais avant de repenser à la théorie de la mort de quelqu'un. Cette personne était-elle de la famille de Taylor, ou l'un de ses amis ? Venait-elle de décéder ou était-elle morte il y a longtemps ? Toutes ces questions se bousculaient dans mon pauvre crâne, et je brûlais de les poser. Malheureusement, je savais que les poser ne ferait qu'empirer  les choses. Il valait mieux me taire et laisser mon amie déballer ses secrets.

Ma théorie se confirma lorsque Taylor devint soudain poète et m'affirma que je ne pouvais pas comprendre. Piqué au vif, je me contractais pour ne pas répondre que moi aussi je connaissais des gens qui étaient morts, et que je n'en faisais pas tout un plat. je me retins de justesse, tandis qu'elle me fit la liste de toutes les personnes décédées qu'elle connaissait. Ses grands parents faisaient partie de cette liste, ce qui me fit sourire tristement. Ceux du côté de mon père, les Moldus, avaient eux aussi rejoint les petits anges au Paradis, si ça existait bien entendu. Et puis elle ajouta un "Elle". Et sa voix s'étrangla, ne la laissant pas finir sa phrase. Curieux, je demandais à brûle-pourpoint :

"C'est qui "elle" ?" - me rendant comte de mon indiscrétion, j'ajoutais d'une voix douce - "Je suis ton meilleur ami, Taylouche, tu peux me le dire."

J'aurais voulut lui dire que je l'aimais beaucoup et que je détestais la voir dans cet état, mais les mots restèrent coincés au travers de ma gorge, mon regard flottant sur l'eau comme la rose bleue posée par Taylor. J'aurais voulut effacer toute cette tristesse qu'il y avait en elle, la remplacée par le joie de vivre. J'aurais voulut m'emparer de sa déprime et la déposer sur l'eau miroitante du Lac, telle la fleur bleue qu'elle y avait déposer. Cette idée m'arracha un nouveau soupir, quand j'entendis Taylor murmurer :

"Elle, Roxane... Elle aurait dû avoir douze ans aujourd'hui... Mais elle est devenue un des visages de la mort. Elle n'est plus, et j'en ai marre... Elle avait ta place dans mon cœur, c'était elle, celle que j'aimais, que j'adorais, que j’idolâtrais enfant... Et... et..."

Mon coeur se serra à l'instant où ma meilleure amie tomba à terre, en larmes. Elle m'avait confier la raison de sa tristesse, celle de la mort d'une certaine Roxanne qui aurait dut avoir douze ans aujourd'hui. Ses mots me blessaient, me transperçaient tels des aiguilles longues et pointues qui s'enfonçaient dans ma chair, mon coeur et mon cerveau. Mon bras qui avait été posé sur les épaules de Taylor s'affaissa le long de mon corps alors que la jeune fille tomba à terre. Je n'eus pas la force de dire quoi que ce soit, une rage terrifiante m'avait animé dès que j'avais entendu la phrase "elle avait ta place dans mon coeur". La douleur était tellement insupportable que je restais figé, dans l'attente d'un rire pour me signifier que c'était une blague. Mais rien ne vint, ni rire ni paroles. Rien que le silence, lourd et pesant. Je compris que je n'étais qu'un simple remplaçant de cette Roxanne, et que Taylor ne pensait qu'à elle. Cette fille qui n'était qu'un fantôme du passé et qui continuait à la hantée. Je serrais mes poings et ma mâchoire, mes yeux s'humidifièrent. Je n'avais pas l'habitude de pleurer.

Je détestais Roxanne.

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."
18 juin 2019, 16:26
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
L’ambiance prit une pente bien plus dangereuse, celle de l’ennui et du malaise. Taylor ressentait la colère d’Ulysse ; elle savait à quoi il pensait, mais elle ne pouvait réellement lui en vouloir. Après tout, elle venait de lui avouer qu’elle avait aimé quelqu’un d’autre dans sa jeunesse, elle avait chéri Roxane ; comme une simple amie, comme une meilleure compagne, et surtout comme sa sœur. Une frangine qu’elle n’avait jamais eue et qu’elle n’aurait jamais. Tout cela rimait avec le passé, sauf quand ce passé restait vivant au fond de l’être, au fond d’elle, comme si cette vision de Roxane était vivace.

Toutefois, elle ne l’était plus et avait emmené une Taylor, si naïve et déjà confrontée à ce qu’est la mort ; même si plus tard, elle l’eût traversée à nouveau avec le décès de Harold, mais tout s’était fait plus sereinement, acclimaté par cette douleur. Habituée par la Roxane d’antan.

La jeune Bagholmes contempla donc son camarade, elle pouvait voir ce serrement de poing, cette rage dans le regard. Il haïssait Roxane, elle le sentait, et il n’était pas si difficile de deviner Ulysse dans son entièreté, mais elle ne lui en voulait pas. Elle ne pourrait pas lui en imposer tant, lui aussi était victime de cette conséquence. C’était ainsi délicat, invivable et surtout incompréhensible. Qui pouvait appréhender cet obstacle qu’avait donné la vie sur un plateau d’or et d’argent ? C’était impossible d’en être au courant, même pour l’enfançonne de douze ans.

Tu sais, Ulysse… Elle était ma meilleure amie dans ma genèse, mais elle est un peu mon fardeau en ce jour… Elle est morte sans que je ne puisse lui dire au revoir. On avait sept ans…

Il faut que je le lui dise, mais, va-t-il bien le prendre ? Je n’ai pas envie que nous nous disputions encore et qu’une réconciliation entre nous se fasse difficilement… Pas comme en novembre, je ne sais pas si je le supporterai davantage…

On ne s’y attendait pas, enfin, si en quelque sorte, la maladie était trop encrée dans son corps, et j’étais là quand c’est arrivé…

À peine ses mots prononcés, Taylor sentit l’antre de ses souvenirs s’ouvrir comme jamais ; laissant traverser une multitude de pensées sur son amie, couchée dans le lit d’un hôpital moldu, le consulter d’un regard presque vide de tout espoir. Tout l’avait quitté à petit feu, sa joie et sa propre vie.

Taylor n’avait que sept ans, et s’était rendu dans cet hôpital si monstrueux à ses yeux pour rendre visite à son unique camarade, à son seul optimisme de la voir en sortir en pleine forme. Sa vision de sa copine, chauve, l’avait perturbée assez longtemps. Touchant sa main autrefois chaude, Taylor avait senti les larmes couler sur ses joues, brûlant dans un même temps ses iris pers d’une manière plus que douloureuse. Elle ne supportait plus cette situation, alors qu’elle était assise sur les côtés du lit, la fixant sans trop savoir ce qu’il se passait. Roxane était faible, sa peau chocolat avait perdu de sa splendeur et son énergie était inexistante.

Taïly… Tu es venue…
Oui, comme toujours, Roxy, comme toujours. Je ne peux pas vivre un jour sans venir te voir.
Mais, Maman m’a dit que tu ne pouvais plus m’approcher… Que je n’étais pas en état de pouvoir te parler !

Taylor avait hoché la tête, elle le savait parfaitement, mais elle avait tout orchestré pour rester un maximum de temps avec elle, sinon aurait-elle regretté de l’avoir laissé seule dans une pareille situation ? Certainement, après tout, son amie avait besoin d’elle, de son soutien. Elle avait pour mission de lui rendre le sourire, de la voir rire comme jamais, et ce, même si le contexte ne le lui permettait pas, tout était difficile dans ces temps-là. Alors pendant des minutes, des heures, elles rirent ensemble avec un plaisir qui ne les avait jamais quittées. Si bien que son cœur battait la chamade, tandis que les éclats de Roxane s’éteignirent sous les siens et qu’un horrible son se mit à résonner dans l’entièreté de la pièce ; la coupant ainsi brutalement dans cette joie si pure.

Roxy ? Roxy ? ROXANE !

Les larmes la prirent sans crier gare, elle hurlait alors qu’elle secouait son amie pour tenter de la réveiller. Tâcher de l’empêcher sur le fait de devenir un ange, un fantôme.

Mais rien n’y avait fait, la mort l’avait attendu si longtemps qu’elle s’était permis de le récupérer dans ses bras, l'extirpant à son entourage. L’arrachant de l’amour que le monde lui portait, mais, il était, trop tard.

Le souvenir s’arrêta, laissant à Taylor le droit de se reprendre et de déposer rageusement une rose bleue dans l’eau du Lac.

J’étais là, et je n’ai rien pu faire, je suis faible… Si minime que je détruis tout ce que je touche… Il n’y a qu’à voir avec nous, je nous ai démolis une fois, je pourrais endommager à nouveau cette chance que l’on s’est offert, mais je n’y peux rien, le destin est comme cela.

Comme cela, si injuste. Oui, la vie peut être bien plus horrible que la mort…

Cinquième année RP / Merci d'arrêter d'utiliser ma création Artbreeder qui me sert d'avatar, ce serait gentil...
20 juin 2019, 22:13
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
En voyant cette fille à genoux, en larmes, tentant de m'expliquer l'histoire cette petite peste qui la faisait souffrir, je compris que ma meilleure amie n'était pas réellement celle que je connaissais. En fait, je savais de l'histoire de Taylor qu'une infime partie, elle ne m'en disait presque jamais rien. Tandis qu'elle savait tout de mon passé, de mon présent et de mon futur, je ne savais rien d'elle, mis à part qu'elle était d'origine américaine. Elle ne m'avait jamais parlé de cette Roxane dont le souvenir semblait la rongée, alors que son ex meilleure amie était morte depuis ses sept ans. Mais pourquoi ne s'était-elle pas confiée à moi ? A quoi ça sert d'avoir un meilleur ami si c'était pour lui cacher ses peurs, ses douleurs et ses secrets ? A cette pensée, je donnais un coup de pied rageur dans le vide, envoyant valdinguer un pauvre cailloux. J'étais en colère contre elle, en colère contre cette Roxane qui lui gâchait la vie. Pourtant, je n'exprimais pas cette haine à voix haute, sachant pertinemment que ça allait encore plus faire pleurer Taylor. Alors je la refoulais, et respirais calmement.

Voyant ma meilleure amie aux prises avec un souvenir qui lui embrumait le regard, je me baissais de façon à être à sa hauteur. Une fois que je fus assis en tailleur, tout près d'elle, je l'écoutais parler. La colère qui grondait en moi me donnait l'étrange et prenante envie de crier à Taylor "Et moi, tu ne m'aimes pas ? Tu t'en fous de ne pas avoir confiance en moi ?", mais je me retins. Lorsque j'entendis sa dernière phrase, tandis qu'une rose bleue qu'elle avait déposée se mit à flotter sur l'eau, je serrais les dents. M'avançant un peu, je lui pris son visage trempé de larmes entre mes deux doigts avant de planter mon regard bleu. J'avais enfin compris son problème avec le fantôme de Roxane : la culpabilité.

"Taylor Bagholmes, écoutes-moi bien. Ce n'est pas ta faute si Roxane est morte. Si elle était malade, tu ne pouvais rien faire pour elle. Si elle a quitté le monde des vivants, c'est qu'elle devait le faire. Et rien ni personne n'aurait put l'en empêcher."

J'espérais sincèrement que ces mots réconfortent Taylor, n'étant pas très doué pour consoler les gens, en particulier les filles en manque de meilleure amie. Mon regard translucide toujours planté dans celui, pers, de la brune, je lâchais son visage et fouillais dans mes poches à la recherche d'un mouchoir pour essuyé tout ce chagrin. Je continuais, tout en sortant une multitude de papiers de bonbons de mes poches :

"Et tu sais, je pense que si Roxane t'avait vue pleuré à cause d'elle, elle en serait désolée. Elle ne voudrait pas que tu te gâches la vie pour son fantôme qui n'existe que dans ta tête. Ou en tout cas, elle le penserait si elle tenait vraiment à toi."

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."
23 juil. 2019, 01:14
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
Ne pas vivre coupable, alors que je le suis ! Pourquoi me dis-tu cela ? Je ne peux y croire, Ulysse, je ne peux y penser.

Les larmes devinrent encore plus silencieuses qu’elles ne semblaient déjà l’être. Toutefois, cela ne fut pas chimérique pour appréhender ce que ses yeux pers criaient. Ils hurlaient de la souffrance, un besoin d’aimer imminent, voire même une aspiration d’être sauvée de cette multitude de démons qui courrait en elle. Cela se répondait par une question de temps, mais était-ce suffisant face à cette cause si importante à ses sens ?

Le mouchoir qu’Ulysse lui tendit par la suite possédait une magnifique couture calligraphiée de couleur dorée qui s’accordait parfaitement à la nuance rouge du tissu. Elle comprenait que c’était un des nombreux cadeaux qu’effectuait Gaïa à son fils. Elle l’en remerciait d’une certaine façon. Elle avait fourni au monde l’un des garçons les plus beaux, l’une des meilleures personnes à l’écoute et surtout l’un des plus sincères de l’univers ; car même si tous les deux avaient eu une énorme dispute lors du mois de novembre : les deux amis avaient pu discuter d’une partie de l’histoire, sauf, ce chapitre identique qu’ils subissaient en cet instant : si douloureux, si destructeur. Pourtant, rien ne pouvait empêcher Taylor d’avoir ce sentiment de culpabilité envers ce qu’il avait pu se passer avec Roxane, mais aussi avec cet allié par excellence qu’elle avait déjà blessé, brisé d’une certaine manière ; comment pouvait-elle faire pour se faire pardonner de le voir encore s’occuper de cette satanée carapace de tristesse, de morosité et de la Taylor qui subsistait depuis tellement d’années ?

Ulysse, je ne sais pas comment elle aurait réagi ! Nous ne possédions que sept petites années de vie… Rien de plus. Moi, j’ai changé, mais pas elle ! Enfin, changer est un grand mot, je suis bien plus une enfant de sept ans dans ma tête que cette élève de Gryffondor que tous veulent que je sois… Vois-tu du courage en moi ? Aperçois-tu de l’ambition ? Parce que je n’en observe pas ! Je ne demeure qu’un reflet, une image que l’on remarque. J’apparais invisible. Peut-être aurait-il fallu que je me retrouve dans une autre maison ?

Son regard s’effaça dans le morceau carmin qu’elle tenait en main, bien que le peu de sang que continrent ses blessures ressortait sur son visage comme pour révéler cette Taylor interne. La véritable Taylor se cachait sous une belle barrière de tristesse joyeuse, une authentique Taylor qui ne possédait que la dépression. Et pourtant, elle venait de faire, sans le vouloir, tomber l’entièreté de son bouquet de roses bleues dans les eaux froides et meurtrières de ce lac.

Penses-tu pouvoir accomplir quelque chose pour moi, Ulysse, crois-tu en moi, en nous, en notre amitié ? Car je l’imagine…

Cinquième année RP / Merci d'arrêter d'utiliser ma création Artbreeder qui me sert d'avatar, ce serait gentil...
04 sept. 2019, 21:54
 Fév.44  Jumelle de Février  Privé 
La douleur que Taylor ressentait me faisait mal. Je voyais bien que, malgré mon discours, ses larmes continuaient à couler et sa culpabilité à la ronger. Je me sentais impuissant face à sa tristesse, et en colère contre elle de ne pas faire attention à moi. Elle pleurait pour quelqu'un qui était mort il y avait des années de cela, alors qu'elle aurait dût oublier. Et puis, son meilleur ami avait beau tout faire pour la consoler, elle ne le remerciait pas, ne se calmait pas. La colère sourde qui grondait en moi était de plus en plus forte, de plus en plus violente. Je voulais lui hurler qu'elle était folle et qu'elle devait oublié cette foutue Roxane, qu'elle avait un super meilleur ami, mais qu'elle n'en avait rien à foutre. Mais je ne dis rien, car je savais que ce serait le drame si par malheur je lui parlais comme ça. Et je ne voulais pas enclencher une seconde dispute, surtout en ce 14 février.

"Ulysse, je ne sais pas comment elle aurait réagi ! Nous ne possédions que sept petites années de vie… Rien de plus. Moi, j’ai changé, mais pas elle ! Enfin, changer est un grand mot, je suis bien plus une enfant de sept ans dans ma tête que cette élève de Gryffondor que tous veulent que je sois… Vois-tu du courage en moi ? Aperçois-tu de l’ambition ? Parce que je n’en observe pas ! Je ne demeure qu’un reflet, une image que l’on remarque. J’apparais invisible. Peut-être aurait-il fallu que je me retrouve dans une autre maison ?"

Je restais bouche bée en entendant la tirade de Taylor. Son problème, elle l'aurait résolu si elle cessait de vivre dans le passé. Si elle voulait cesser de pleurer chaque fois qu'elle repensait à Roxane, il fallait qu'elle se dise, qu'elle s'oblige à se dire qu'elle avait onze ans, que sa septième année de vie était passée depuis longtemps et que Roxane faisait partie d'une page remplie, qu'il fallait tourner. Mais je savais que dit comme ça, "tourner la page" était facile. En pratique, c'était bien plus dur.

Je ne savais que dire. Alors je passais mon bras autour de son épaule, puis la serrais contre moi. Lorsque l'on a un gros chagrin, les câlins étaient les meilleurs remèdes. Quand j'étais petit, c'était ma maman qui me serrait dans ses bras en me consolant. A présent que j'étais grand, c'était à moi de le faire à ma meilleure amie. Je posais mon menton sur son épaule et murmurais :

"Taylor... s'il te plait, écoute moi. Si tu veux que la blessure créé par la mort de Roxane se guérisse un jour, il faut que tu te persuades que tu es plus forte que la tristesse et tes souvenirs. Montre que tu es courageuse, affronte une bonne fois pour toute ton passé, puis fais la paix avec lui. Et après tu te sentiras mieux. Mais dans cette tâche, je ne peux pas t'aider. Tu dois soit te résoudre à le faire seule, soit continuer à être ronger par la culpabilité et la tristesse."

Je repris mon souffle, après mes longues explications. J'espérais de tout mon coeur qu'elles auraient un effet positif sur ma meilleure amie, car je souhaitais ardemment retrouver la vraie Taylor, l'ancienne Taylor intelligente et pleine de vie.

Désolé pour le retard... :'(

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."