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12 juin 2019, 15:04
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
avec @Adaline Macbeth
3 octobre 2043
DÉBUT D’APRÈS-MIDI


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Deux nuits. Cela faisait deux nuits qu'Isaac n'avait pas dormi. Etant né insomniaque, il avait l'habitude de faire une nuit blanche ou deux par semaine, ou de ne dormir que quelques heures. Cela ne lui posait pas de problèmes, et il avait toujours toute sa tête après. Néanmoins, enchaîner deux nuits blanches était dur, même pour lui : cela lui était déjà arrivé plus jeune, et autant dire qu'il n'en gardait pas un bon souvenir. Il avait fini dans les escaliers, et heureusement pour lui sa soeur avait criée et il avait de ce fait évité une chute grâce à l'intervention de sa mère qui fut ainsi alertée. Son objectif était ainsi de ne pas aller dans des endroits où il pourrait faire des chutes. Se disant qu'une promenade le réveillerait peut-être, il était sorti après avoir déposé ses affaires du matin sur son lit. Il avait d'ailleurs oublié de prendre son livre avec lui en ressortant, preuve qu'il n'arrivait pas à réfléchir correctement : oublier de sortir avec un livre était inimaginable pour lui, et simplement poser ses affaires sans les ranger l'était également. C'est ainsi qu'il finit par passer un arbre, puis deux, et ainsi de suite. Il marchait mécaniquement, par automatisme, mais n'avait pas en tête une destination précise. A vrai dire, il n'arrivait même pas à garder ses idées claires, si bien qu'il reprit ses esprits quand il sentit une sensation de froid à ses pieds, qui le fit sursauter. 

Il venait à peine de mettre un pied dans le lac, et la basse température avait suffit à le réveiller brusquement. Il baissa la tête, étonné, puis la leva et vit l'étendue d'eau devant lui. Il se retourna, et aperçu ainsi les bois derrière lui qu'il avait apparemment traversé sans même s'en rendre compte. Le brun soupira, puis se dit que l'eau froide pourrait peut-être le maintenir éveillé jusqu'à ce soir, où il pourrait enfin dormir dans un lit et passer une nuit complète chez Morphée. Il sortir de l'eau, retira sa cape qu'il laissa tomber par terre, retira ses mocassins ainsi que ses chaussettes, puis s'en retourna faire trempette en remontant les manches de sa chemise. Alors que ses pieds et ses chevilles entraient à nouveau en contact avec l'eau, il fut parcourut d'un frisson. Il continua à avancer un peu plus jusqu'à ce que ses tibias soient presque complètement recouverts, puis se baissa et prit de l'eau dans ses mains pour s'asperger le visage afin de se réveiller. L'eau était froide, et la période de l'année ne faisait qu'accentuer cela. Il retourna sur le sable ensuite, puis s'allongea avec uniquement sa tête et le haut de son corps sur sa cape. Il était bien trop fatigué, il n'arrivait même plus à plier ses affaires ou à se plaindre, à faire attention à ce que ses habits ne touchent pas le sable ou même à se sécher. Il n'y pensait même pas, à vrai dire. L'eau ne l'avait pas réveillé bien longtemps, et tout ce qu'il voulait à cet instant, c'était de s'endormir. Morphée sembla avoir entendu sa détresse, et il ferma les yeux avec une respiration régulière. 

Frère jumeau de Wiwi ; Fils de Brett, Carry et Alice ; Neveu de Vanellia et Elicia ; Neveu à la mode de Bretagne d'Aliosus
Ulysse Holmes & Isaac Moriarty ~

12 juin 2019, 22:17
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Distraite. Adaline était distraite. Elle était entrée à Poudlard il y a un mois. Un mois qu'elle commençait à développer une sorte de personnalité alternative. Il y a un mois qu'elle commençait à se laisser aller à la rêverie et qu'elle se déconnectait fréquemment de sa réalité. Ce n'était pas quelque chose de grave. Pour le moment. Et, pour le moment, elle ne se rendait même pas compte de cette attitude détachée pour laquelle son inconscient optait souvent. A quoi était-ce du ? Adaline n'avait pas l'air de vouloir se préoccuper de ce développement émotionnel douteux. Et quand bien même elle l'aurait voulu, il aurait probablement été impossible pour elle de le faire. Elle ne disposait pas des bonnes armes. Elle ne disposait pas d'arguments. Elle ne disposait pas d’événements émotionnels.

Alors Adaline était simplement perdue.

Et, comme c'était courant pour elle au début de cette première année d'études magiques, elle s'était perdue ce matin. Ce 3 octobre au matin. Elle était descendue petit-déjeuner, après avoir enfilé des vêtements. Elle n'y faisait pas attention, pas encore, et probablement qu'elle ne le ferait jamais. Donc, elle était descendue petit-déjeuner. Finalement, les semaines à Poudlard n'étaient que peu occupées par les cours. Du moins, Adaline n'occupait pas ses journées comme ça. Et les instants les plus importants d'Adaline n'avaient pas lieu en cours. Donc, ce matin là, elle avait le temps de se laisser...

Divaguer.

Adaline s'était perdue.

Ainsi, sans l'avoir ne serait-ce que vu venir, Adaline était dans le parc. Et sans non plus le voir,
Adaline venait de tomber.

Ses deux mains venaient de toucher la pelouse encore verte et fraîche d'un début d'octobre et sa tête de taper contre celle-ci. Après un rapide roulé-boulé, Adaline se redressa. Elle se retrouva, sans le désirer un seul instant, assise à côté d'un Isaac allongé. Et, sans qu'elle le souhaite, le visage de William lui apparut. La mine fatigué qu'arborait Isaac et ses cheveux en bataille frappèrent Adaline et la transpercèrent de leur non-chalance. Elle n'avait jamais fait le rapprochement, avant de tomber sur Isaac.

Elle secoua la tête.
Perplexe.

« Mais qu'est-ce qu'tu fou par terre ? »

Venin craché. Alors qu'un amer souvenir remontait à son esprit, ses mots sortirent sans qu'elle en soit vraiment responsable. Elle voyait encore la mine hautaine du garçon auprès duquel elle était malgré elle assise et le regard accusateur et supérieur de celui-ci. Les sourcils bientôt froncés, Adaline croisa ses deux bras. Défense. Maintenant son venin craché Adaline guettait la réaction de son interlocuteur.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 13:07, modifié 2 fois.

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6ème année

14 juin 2019, 10:02
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Un bruit. C'était habituellement tout ce dont il lui suffisait pour se réveiller, le ramener à la réalité après le noir le plus complet. Néanmoins, la fatigue de ce jour faisait qu'il avait un sommeil lourd, et le bruit de la chute ne le réveilla pas. Ce fut les paroles de la jeune fille qui eurent ce privilège. 

Ce ne fut pas un réveil rapide pour autant, il lui tourna le dos une première fois en fronçant les sourcils, puis difficilement, posa une main pour prendre appui. Il se redressa puis ouvrit les yeux. Une fois, deux fois, et à la troisième sa vue fut enfin habituée à la lumière. Tournant la tête instinctivement vers la source du bruit, il eut un léger sursaut en voyant qu'il y avait quelqu'un juste à côté de lui. Depuis quand était-elle là ? Il poussa un long soupire, puis se rallongea comme si rien ne s'était passé dans un râle. 

« Je dors. »

Il mit son bras droit sur ses yeux afin de ne pas être dérangé par la lumière, puis resta un moment ainsi, au calme. Même si sa respiration était régulière, il ne s'était pas encore endormi pour autant, et la sensation de ne pas être seul et de se faire observer était loin d'être plaisante. De plus, qui sait ce qu'elle aurait pu faire pendant son sommeil ? Lui prendre ses affaires ? 
Il n'avait pas remarqué à quel point la jeune gryffone avait changée depuis leur dernière rencontre, il n'avait pas la tête à analyser pour le moment. Il se contenta alors de poursuivre la conversation en attendant qu'elle s'en aille. 

« Si t'as d'autres plaintes à me dire sans raison comme la dernière fois, fais-le maintenant s'il te plaît.. »

La fin de sa phrase semblait lointaine, comme si le sommeil le gagnait à nouveau. Ce n'était pas encore le cas, mais il suffisait de l'entendre pour se rendre compte qu'il n'allait pas tarder à aller rejoindre à nouveau Morphée. Cet état d'esprit lui avait valu de ne pas être agressif ou moqueur, car en temps normal il l'aurait sûrement déjà charriée et usé de l'ironie pour montrer ô combien elle avait été détestable lors de leur dernière entrevue. Mais ce n'était pas ce qu'il souhaitait actuellement. Tout ce qu'il voulait, c'était être tranquille, c'était de pouvoir dormir, du calme, de se reposer. Et il avait besoin qu'elle parte pour cela.  

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14 juin 2019, 14:20
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Comme la dernière fois. Ça résonna. Ces quelques mots qui s'endormaient bientôt résonnèrent en Adaline, pendant quelques instants. Sans raison. Alors qu'Adaline était persuadée d'en être pleine, ces deux autres mots ne résonnèrent pas : ils la transpercèrent. Comment est-ce qu'Isaac pouvait traiter Adaline comme ça ? Sa chute avait déjà été oubliée et elle ne prit même pas la peine de frotter sa robe de sorcier ou de remettre sa masse noire de cheveux en place.

Elle ne comprenait pas.

Les bras toujours croisés, Adaline resta là. Elle resta assise dans l'herbe verte, à côté d'un Isaac endormi. Et si il ne l'était pas : un Isaac qui voulait dormir. Jusque là, son discours tenait debout. Mais... décidément... Adaline n'était jamais sans raison.

Alors elle fronça les sourcils.
Pour tenter de plonger dans ses souvenirs.

Adaline avait rencontré le petit garçon il y a même pas un mois. Elle était au terrain d'entraînement, pour le... Quiddich, un sport qu'elle ne considère toujours pas comme tel. Et puis... Elle avait pensé être sur la même longueur d'onde que lui. Adaline avait vraiment commencé par placer certains de ses espoirs en lui. Était-ce mal ? Visiblement, ce n'était pas conseillé.

Puisqu'Adaline, elle n'arrivait pas à se souvenir comment, avait fini par faussé compagnie à ce garçon dans lequel elle se rappelle nettement avoir vu quelque chose comme... un allié ? Elle secoua la tête.

Alors qu'elle ne se souvenait pas de la fin de sa rencontre avec Isaac, la ride entre ses sourcils s'intensifia.

Puis, elle parvint à la conclusion suivante : Elle ne peut pas être celle qui a provoqué ça. Elle avait de bonnes raisons de dire ce qu'elle a dit et d'avoir pensé ce qu'elle a pensé. Défense.

« Déjà, je dis rien sans raison ! »

On pourrait dire qu'elle avait beuglé. En fait, elle n'avait pas vraiment crié. Mais pour quelqu'un d'assoupi, ce pourrait s'en approcher plus que de raison : justement. Elle secoua encore la tête. Puis elle posa ses deux pupilles sur Isaac allongé. Sans pour autant le détailler, elle attendait qu'il la regarde dans les yeux. Peut-être qu'elle imaginait pouvoir l'impressionner ?

« C'était ta faute. »

Faire réagir.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 18:29, modifié 2 fois.

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6ème année

15 juin 2019, 12:34
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Le jeune Serpentard soupira. Il voulait ne pas perdre de temps, il voulait qu'elle se dépêche de dire les idioties qu'elle avait à dire puis qu'elle le laisse tranquille. Mais bien sûr, c'était trop demandé. Perdre du temps, encore et toujours, les gens de son âge ne savaient décidément pas être efficaces. Sa fatigue se mêla ainsi à son agacement, à son impatience d'être enfin seul. 

« Oui oui, c'était ma faute. Ma faute, évidemment. C'était ma faute si t'as commencé à me dire des trucs plus idiots les uns que les autres et qui étaient censés ME décrire alors que tu ne savais PAS ce que je pensais. MA faute si tu crois aux propres conneries que tu t'inventes, même quand elles concernent des gens que tu ne connais PAS. »

Il lui tourna le dos, toujours allongé. 

« Tu voudrais pas essayer de comprendre les gens avant de leur coller des étiquettes ? Parce que tu vois, ce n'est pas très agréable de se faire juger sans même savoir pourquoi. »

Dû à son agacement, le jeune Serpentard commença à parler un peu plus vite et en haussant le ton. 

« Et encore moins quand cette personne vient te dire après que tu es le problème, alors qu'elle n'a fait que t'accuser de quelque chose sans donner de raison si ce n'est qu'elle s'est imaginée des choses fausses à ton sujet ! »

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16 juin 2019, 16:43
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
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Les yeux d'Adaline s'écarquillèrent. Ils s'écarquillèrent jusqu'à sortir de leurs orbites. Ils explosèrent. Puis se fut au tour de son cerveau. Il coula des orbites maintenant vides de sa face. Son cerveau se répandit sur la partie basse de son visage pour recouvrir son cou et glisser jusque sur sa robe de sorcier. Cette robe qu'elle n'aimait que très peu. Cette robe qu'elle n'avait Jamais envie de porter. Cette robe couverte de son cerveau qui venait de couler des trous de ses yeux. Ses mains, comme des gros rubans, se décomposèrent en lignes de peau. Des lignes droites, longues, si longues qu'elles n'avaient pas de Fin. Elles s'épluchaient et tombaient à ses pieds, autour des ses jambes croisées. Adaline toute entière se décomposait.
Bientôt, elle ne fut plus qu'une Flaque, de Cervelle fondue, de Morceaux d'yeux éclatés, de Lambeaux de membres, d'Etoiles de Corps.

C'est comme ça qu'Adaline se sentit, alors que ses billes sombres se voilaient, que le dessous de ses genoux devenait moite et dégoulinait de sueur, et que les bras qu'elle avait croisé tremblaient. D'ailleurs, avoir croisé les bras semblait lui avoir donné toute l'assurance dont elle s'était parée. Mais ça ne valait plus rien maintenant que ses membres tremblaient et menaçaient de se détacher l'un de l'autre.
Comme elle était faible.

Sa Vue n'avait rien imprimé, sa Vue ne communiquait plus avec son Cerveau. Mais son Ouïe, elle, avait saisi toutes les brides et tous les mots du garçon. Tous ses mots tranchants comme la lame d'une épée devait l'être. Et quels mots. Ils percutèrent Adaline. Ils furent à l'origine de toutes ses réactions. Toutes. Elle sentit son Être devenir Flaque au moment où Isaac le dit. Quand il Le dit. « Tu voudrais pas essayer de comprendre les gens » Il n'avait pas tord. C'était sûrement la raison pour laquelle ses Mots résonnaient si Fort. Adaline ne comprenait pas les gens. Essayait-elle ? Adaline ne voulait pas y réfléchir, Adaline ne voulait pas y être confronté.
Pourquoi y a-t-il fallut qu'elle tombe sur Lui et ses Mots ?

Les yeux écarquillés. « J’ai rien inventé ! » Mains moites.

Adaline ne comprenait rien. Parfois, elle le Savait, parfois, elle faisait semblant de l'Ignorer. Pourquoi est-ce qu'Isaac la forçait à Savoir ? Elle avait crié. Elle avait crié parce qu'elle était une Enfant, une Enfant qui voulait se défendre, une Enfant qui ne voulait pas Exploser.

Les yeux toujours écarquillés. « C’est toi qui dis n’importe quoi ! C’EST TOI ! C’EST TOI ! » Mains toujours moites.

Elle cria encore. Elle le cria encore une fois. Alors qu'elle n'avait toujours pas eu un Regard ou une Considération du garçon sur lequel elle criait. Mais elle voulait qu'il arrête. Elle voulait se rassembler, elle voulait ramasser les morceaux d'Elle qui s'étaient éparpillés par-terre. Avec quels bras ? Ses bras tremblaient toujours et elle eut beau déplacer difficilement ses mains pour les poser sur les os saillants de ses coudes ; ça ne les empêchèrent pas de trembler. Et ils tremblaient. Adaline n'était qu'une feuille. Elle ne savait pas exactement si elle était une feuille de papier, ou une feuille d'arbre. En tout cas, elle tremblait. Elle tremblait et elle ne savait pas comment arrêter Ça.
Pourquoi est-ce qu'il avait dit tout ça ? Pourquoi est-ce qu'il avait abîmé Adaline et sa prestance avec ses Mots ?

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6ème année

16 juin 2019, 20:05
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Il avait bien entendu les cris de la jeune fille. Ses oreilles bourdonnaient, il eut un léger sursaut. Il en pouvait plus. Etait-ce trop demandé de vouloir être seul ? Au calme ? Quelle école à la noix, il aurait dû aller à Durmstrang rejoindre son cousin. Il le savait, il le savait. Chaque instant qu'il restait à Poudlard, il le regrettait. Une école sale avec des gens aussi mal élevés les uns que les autres, une école mal famée dans laquelle il était bloqué ces sept prochaines années. Il se retourna brutalement après le premier cri d'Adaline « J’ai rien inventé ! », faisait-elle donc semblant de ne pas comprendre, était-elle aussi idiote ? Ca l'énervait, il perdait son temps, elle lui faisait perdre son temps. Néanmoins, toute sa colère sembla rester en suspend au moment où il la vit. Elle avait l'air si perdue. Avec un regard toujours sévère, des yeux toujours aussi méprisants, il la regarda de haut en bas. « C’est toi qui dis n’importe quoi ! C’est toi ! C’est toi ! » Oui, elle tremblait belle et bien. Mais elle ne faisait pas que trembler.

Elle semblait sur le point de se briser.


Cette pensée le percuta, et lui permit de reprendre correctement son calme. Il en oubliait la rage qui l'habitait quelques secondes avant, mais également la fatigue qui le tiraillait. Là où la fraîcheur de l'eau avait échouée, Elle avait réussie. Elle l'avait réveillé. Il pouvait enfin réfléchir correctement, et c'est ce qu'il fit directement : il était à cet instant comme une machine qui venait à nouveau d'être branchée, le régime fonctionnait à pleine vitesse et les rouages se transmettaient les pensées tandis qu'ils les décortiquaient une par une. 

Le processus d'analyse venait de se lancer. 

Adaline criait sans réfléchir, elle n'était pas en mesure de traiter les informations. Elle n'était pas dans un état qui lui permettait de comprendre la situation, ni même quelle était la source du malentendu. Plus encore : elle ne semblait pas le savoir. Etait-elle réellement ignorante, avait-elle réellement oublié ce qu'elle lui avait dit, pourquoi elle le lui avait dit ça, ou tentait-elle là de s'auto-persuader de son innocence ? Avait-elle tant de mauvaise foi ? La question restait en suspend pour le moment, l'analyse se centra sur d'autres aspects de la griffonne.
Elle tremblait. Elle perdait son calme, elle réagissait sur le qui-vive. C'est ça, réagir. Elle provoquait des situations et réagissait directement aux réactions qu'elle causait. Ce n'était pas le fond de la discussion ou même l'enjeu qui l'intéressait, elle se centrait d'avantage sur la forme. Elle réagissait par rapport à ce qui était dit, ce qui était fait, pas par rapport à ce qui était sorti et prenait forme, à ce qui se déployait dans l'espace plutôt que par ce qui restait en suspend, dans l'ombre, aux non-dits. Elle ne faisait que réagir. 

Isaac haussa légèrement un sourcil, tandis que ses pupilles se posèrent sur celles d'Adaline. Ce à quoi il venait de penser n'était que de simples analyses et hypothèses pour le moment, et il voulait à présent confirmation. "Les yeux sont le reflet de l'âme", était ce qu'il avait entendu un jour, et bien que les gens n'aimaient pas se le dire et se cacher derrière des phrases telles que "C'est faux, mes yeux à moi son vides" "Je suis trop sombre" et d'autres idioties du même style, elle était plutôt vraie et il suffisait d'un esprit un minimum perspicace pour s'en rendre compte et déchiffrer les informations, pour voir ce qui s'y reflète. Et c'était ce qu'était Isaac, perspicace. 

Il n'aimait pas particulièrement la Gryffondor, mais il ne la détestait pas non plus. En fait, il s'en fichait, elle n'était pas importante. Néanmoins, elle lui avait rappelé sa petite-soeur lors de leur première rencontre. Rien que pour cela, il ne souhaitait pas spécialement la briser. Bien sûr, s'il le faisait il vivrait avec sans regrets puisque ça lui importait peu, il préférait simplement éviter si possible. Il n'avait encore rien répondu aux cris de la jeune fille, qui nous allons pas nous le cacher, ressemblaient d'avantage à des cris de détresse. En revanche, il tendit sa main vers elle, puis la déposa délicatement sur sa tête et la caressa doucement, comme il en avait l'habitude lorsqu'il voulait réconforter sa petite-soeur après qu'il l'ait accidentellement faite pleurer. Il ne savait pas si cette action aurait le même effet, mais l'attention était là mine de rien. Ses yeux n'étaient également plus aussi durs que précédemment, il se contentait de la regarder dans les siens. 


Il se contentait d'être là.



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Ulysse Holmes & Isaac Moriarty ~

16 juin 2019, 22:56
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
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Il, Lui, posa sa main sur la tête d'Adaline.
Il s'était permit de poser sa main sur la tête d'Adaline. De la toucher. De mettre son Corps en contact avec celui d'Adaline. Ce fut étrange. Ce dura Toujours. Elle n'aimait pas ça, elle détestait les contacts humains. Elle n'aimait pas les énormes mains que posaient les adultes sur elle. Elle n'aimait les énormes bisous des mêmes adultes sur ces joues. Elle n'aimait pas toucher. Elle n'avait pas besoin de toucher les Autres. Elle n'avait pas besoin de l'Affection. Elle ne l'aimait pas. Alors le contact qu'Il lui imposa fit frissonner son Corps.

Mais, il arrêta de trembler. Son Corps frissonna et les tremblements cessèrent. Ses deux mains crispées sur ses bras tremblants se laissèrent aller. Ses doigts se ramollirent et pendaient bientôt sur ses mains.

Le Contact, Adaline ne l'aimait pas mais elle ne repoussa pas la Main d'Isaac. Cette Main qui signifiait tant et Rien. Elle se voyait pousser la main d'Isaac violemment, elle se voyait lui décrocher les bras, ses billes noires plongées dans les Siennes. Elle voyait Isaac, dans sa Vision périphérique, perdre son bras. Elle voyait son bras tomber sur le sol. S'y écraser. Mais ses bras étaient trop Faibles. Elle était encore Faible. Et la Force qu'il lui aurait fallut pour arracher le bras d'Isaac était trop importante. Elle ne pourrait probablement pas être contenue En Adaline. Et bientôt elle ne Vit plus Isaac. Elle vit sa Mère poser sa main délicate sur sa tête, pour emmêler ses cheveux. Pour La taquiner. Ce fut rassurant. Adaline n'était qu'une Enfant, et elle s'en souvint lorsque l'image de sa Mère lui apparut. Son visage doux, ses traits fins. Ses yeux intensément bleus, et la masse noire qui les faisait rayonner. Sa mère rayonnait, aussi, un Sourire se dessina sur le Visage d'Adaline, absente. Puis, la main de sa Mère sur sa tête se fit Lourde.

La main d'Isaac commençait à être lourde. C'est ce qui la ramena. Alors elle cligna des yeux, plusieurs fois, huit fois. Isaac se tenait toujours Là, assit devant elle, avec son bras tendu jusque sur sa tête. Ses yeux Lourds se promenèrent sur Ce bras avant de se perdre et de loucher sur Sa peau qui touchait sa tête. Qui La touchait. Elle secoua finalement la tête. Ce n'était même pas Virulent, elle secoua juste la tête comme si elle voulait faire tomber une Plume. Mais la main d'Isaac était bien plus Lourde, aussi : elle ne tomba pas. Ses bras étaient toujours croisés et ne semblaient pas pouvoir l'aider dans son Entreprise.
La Main d'Isaac resterait Là.
Mais Elle la dérangeait.
Beaucoup.

« Mais... Elle se débattait, contre son Esprit embrumé. Contre sa Tête vide. Contre son Enfance. Isaac ! » Grogna Adaline. Sa voix était aussi embrumée que sa tête : elle se rompit et devint rauque.

Ce qui rompit la Voix et le Cœur d'Adaline, ce fut plus que cette Main. Plus que ça, ce fut ce qu'elle lui fit ressentir. Plus que l'Enfance, ce fut Elle-même. Est-ce qu'elle venait de découvrir un tréfonds d'Elle-même. Elle eut Peur. C'est la Peur qui rompit sa Voix et serra sa gorge, pris sa glotte. Elle voulait encore Crier, mais elle n'en était pas Capable. Elle était encore Faible.

Si Faible, tellement que son Esprit s'était ramolli en même temps que ses doigts. Elle se questionnait maintenant sur sa légitimité. pourquoi se sentait-elle comme ça ? En avait-elle le droit ? *Pardon*
Dernière modification par Adaline Macbeth le 21 juin 2019, 16:36, modifié 3 fois.

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6ème année

17 juin 2019, 16:23
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Ses yeux vairons la scrutaient toujours. A première vue, elle semblait s'être calmée, plus sur le point de se briser. Au contraire, elle semblait.. en phase ? Comme si son esprit s'en était allé, comme si ce contact avait provoqué chez elle une réaction à autre chose que lui-même. Il ne savait pas s'il s'agissait d'une bonne chose ou non, mais peut-être était-ce pour le mieux. Il n'avait pas recollé tous les morceaux du vase, mais le fait de mettre des éponges pour aspirer l'eau qui s'en dégage ralentissait son éclatement. Alors il la laissa un moment, jusqu'à ce qu'elle lui dise de l'enlever. L'important, pour le moment, c'était qu'elle assimile les choses une par une, qu'elle prenne conscience à son rythme et de ne pas provoquer une surchauffe. Une fois qu'elle dit son nom, il retira donc sa main, et la posa sur sa cape sur laquelle il était assis pour prendre appui dessus.

« Ca va mieux ? »

Une brise vint faire virevolter ses cheveux ainsi que sa cravate, puis il détourna son regard pour regarder le lac. Peut-être apprécierait-elle davantage ne pas être regardée pour le moment, après tout, elle pourrait peut-être se sentir honteuse de s'être autant emballée ? Encore une fois, il ne le savait pas, mais mieux valait prévenir que guérir. Alors il se rallongea, posant sa tête sur ses mains, mais ne ferma pas ses yeux et les garda ouvert et regarda le ciel. Les rayons du soleil venaient se déposer sur eux, sur ses cheveux bruns qui semblaient ainsi blonds ou roux à certains endroits à cause des reflets, sur ses yeux qui prenaient ainsi une teinte pâle, vert d'eau et presque blanc. 

A vrai dire, il n'avait rien à lui dire, il attendait simplement sa réponse et aviserait en fonction. Il n'avait pas non plus l'envie de réfléchir à la manière dont il pouvait l'aider, il ne lui devait rien et cela lui ferait simplement perdre du temps. Il attendait donc, profitait.. non, il ne profitait pas, disons plutôt ressentait ce qui se passait autour, que ce soit l'odeur de l'eau, ou le son des feuilles lors de légers coups de vent.

Cela faisait un petit moment à présent, aussi, il se risqua à jeter un coup d'oeil à la demoiselle, afin de voir son état actuel, puis se centra à nouveau sur le ciel. Il commençait à se couvrir, peut-être qu'il allait pleuvoir cette soirée, ou même en fin d'après-midi. Ou peut-être que rien ne se passerait.. En soit, ce n'était pas important, mais il divaguait. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire.

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21 juin 2019, 16:58
 Pv  Les Tumultes d'une Eau calme
Et maintenant, tout devint étrange. Adaline se sentait étrange. Son cou était douloureux, ses jambes étaient lourdes, son Esprit fonctionnait à la fois trop vite et trop lentement. Les pensées fusaient mais celles qu'elle comprenait étaient trop détachées et décousues. C'étaient des brides de souvenirs de son Enfance, de sa mère ou sa grand-mère. Des rires et des pleurs. Son Enfance avait était remplie par sa famille, exclusivement par Elle. Et par les livres. Mais son environnement lui avait toujours été familier. C'était Ça, qui avait changé, à Poudlard. Plus rien n'était familier. Quand elle y pensait, ses seuls souvenirs lui étaient familiers. Ses draps, son lit, ses habitudes, les Autres, ne lui étaient pas familiers.

Et cette pensée ne fit que renforcer le malaise qu'elle ressentait. Ses jambes étaient de plus en plus lourdes : mais elles avaient envie de s'en aller. Elles aussi ressentaient le malaise d'Adaline. Ses pensées et ses mouvements étranges. *Merde* Elle ne comprenait pas, elle s'était perdue à l'intérieur d'Elle-même. Comment ferait-elle pour en sortir ? Ses yeux ne voyaient plus rien. Ses yeux ne lui servaient plus à rien. Elle ne voyait pas à travers eux, elle voyait seulement des flopées d'images des gens qui lui étaient familiers ; et Rien sur Ici. Cet endroit qu'elle n'aimait pas. Puis. Elle vit William. *William* Elle l'avait rencontré, elle l'avait écouté, elle l'avait compris. Elle avait envie de s'y identifier. Il était une Ancre. Un Ancre entre Elle et ce qui lui était Familier. Lui était-il Familier ? Lui qui n'était qu'un Autre Enfant Inconnu ? *Non* Il ne l'était pas. Mais il détenait une Vérité, une Vérité sur Elle, et sur Ici : ce n'était pas chez elle.
Bientôt, Adaline eut l'envie subite de s'Enfuir. Partir, quitter Isaac. S'en aller.

Et puis, Isaac. Il apparut devant Elle comme si elle venait d'ouvrir les yeux : le voile des Souvenirs venait de tomber. « Ça va mieux ? » *La ferme* Elle eut envie de crier. Mais elle avait déjà crié : Ça ne lui avait rien apporté. De la Honte et de la Peur. C'est ce que Ça lui avait apporté. L'Enfance, l'amer souvenir d'une Enfance qui était pourtant encore sienne. D'une Famille qu'elle affectionnait. Dont elle avait voulu se détacher : Comme elle regrettait. Et alors qu'elle concluait qu'il valait mieux ne pas crier, elle Décida autre chose.

« J'dois y aller. »
Elle annonça. Avant de se lever, sur des jambes aussi faibles que lourdes. C'était un étrange paradoxe. Elles pesaient tellement lourd qu'il était difficile de les imaginer faibles : mais Elles l'étaient. Sa tête aussi, était lourde, aussi lourde que si la Main d'Isaac y était toujours posée : et son cou. Son cou brûlait sous le poids de sa tête.
Sa si lourde tête.
Elle se redressa sur ses mots et épousseta ses vêtements. Ses stupides vêtements, ils collaient à sa Peau, ils étaient étranges. Alors qu'Isaac n'avait même pas les yeux sur Elle ; elle prit la route du château. Elle le laissa là. Bientôt rongée par la Honte. Sur ses yeux qui voyaient la route qu'elle empruntait jusqu'à l'Ennui qui l'attendait au château, ses mots résonnaient. Elle s'entendait crier sur Isaac. Rongée par la Honte.

-Fin.

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6ème année