RP Annulé

EDIT : RP annulé suite suppression du compte de mon partenaire, donc non pris en compte in RP.
Je poste un solo daté antérieurement (sept 2043) pour conserver l’existence du petit chalet.

[PV : Ulysse Mage]

Samedi 2 juillet 2044
13h

-Près du lac-

Toutes ces grosses branches récoltées à l’orée de la forêt interdite avaient été difficiles à acheminer au pied du saule pleureur. Les bras douloureux du jeune Gryffon attestaient de la pénibilité des nombreux allers-retours nécessaires. Mais elles étaient à présent réunies à l’endroit souhaité.
Gabryel était très satisfait de ses trouvailles. Les morceaux de bois avaient plusieurs tailles et épaisseurs. Les plus plats serviraient de plancher tandis que les rondins auraient une utilité pour les murs. Enfin, les branchages plus fins seraient parfaits une fois assemblés les uns sur les autres afin de composer la toiture.

L’Écossais avait imaginé sa future cabane depuis la découverte de cet endroit, au bord du lac. La petite berge discrètement nichée derrière un petit champ de roseaux et surplombée par un gigantesque saule pleureur avait l’avantage d’être peu fréquentée. C’est ici qu’il se réfugiait lorsque des envies de solitude le prenait. L’arbre de dix mètres de hauteur environ semblait parfait pour accueillir son petit refuge secret. Ses ramifications formaient à certains endroits un support stable et suffisamment plat.
Il avait même trouvé un nom à son futur refuge :
« Le petit chalet ».

Après s’être reposé un moment, le Rouge et Or ouvrit sa besace pour se munir de son plan. Il avait dessiné sa future construction dans les moindres détails, l’avait dimensionnée et établit l’ordre des tâches à réaliser. La diversité des matières premières trouvées ne nécessiterait normalement aucune coupe. L’enfant utiliserait peut-être la magie en cas de grosses difficultés. Mais il n’en était pas à sa première cabane. À Fife, avec son meilleur ami Grégoire, ils en avaient construit des dizaines. Pour assembler le bois, l’apprenti sorcier s’était procuré plusieurs coudées de cordes trouvées ci et là dans l’école durant ses excursions nocturnes. Beaucoup de salles du sous-sol étaient abandonnées et l’on y stockait nombre d’objets dont plus personne ne se servait. Le plus compliqué avait été de les sortir sans attiser la suspicion de Rusard.

L’été avait pris ses quartiers à Poudlard. Tandis que la plupart des élèves avaient rejoint leurs familles, Gabryel restait au Château tout l’été. Mamina n’était pas en grande forme, ses parents avaient préféré rester auprès d’elle à Paris jusqu’à la fin du mois d’août.
C’était donc le moment idéal pour construire sa petite cabane. Il ne restait pas beaucoup d’élèves à Poudlard durant les vacances, il y avait donc peu de chances que l’on vienne l’ennuyer.

Il commenca par aligner sur le sol le bois récolté par formes et par tailles afin de bien visualiser leur utilité. Il fallait ensuite les numéroter avec un crayon à papier afin qu’elles correspondent à son croquis. Son excitation montait au fur et à mesure que les choses se précisaient.

Avachi dans l'herbe, les yeux fermés, j'essayais de vider mon esprit une bonne fois pour toute de tous les tracas que j'avais. Mais, comme la plupart du temps, je peinais à ne plus penser à rien, à lâcher prise quelques minutes. Je me sentais mal depuis de nombreux jours déjà - précisément depuis fin juin, le jour où j'ai reçu une lettre de mes parents. Je soupirais à cette pensée. Je n'arrivais définitivement pas à l'oublier, cette fichue lettre à la noix ! Elle m'obnubilait l'esprit et me donnait envie de pleurer. J'avais beau l'avoir déchirée en morceau et l'avoir lancée dans le Lac, les mots inscrits dessus résonnaient encore dans ma tête comme si quelqu'un me les avait murmurer à l'oreille.

Oh, je sais, peu de gens serait triste de devoir rester à Poudlard pendant les grandes vacances, car c'était la meilleure école au monde. C'était même plutôt stylé, de certains points de vue, de rester au château pendant deux mois. Au moins, les couloirs seraient vidés de la plupart de leurs occupants, et je pourrais en profiter pour visiter les passages secrets ainsi que tous les couloirs dans lesquels je n'avais pas le droit de pénétrer habituellement. Malheureusement, à mes yeux, rester ici était la pire torture que l'on pouvait me faire subir. Cela faisait bientôt un an, un an, que je n'avais pas vu mes parents. Et je ne les verrais encore pas tout de suite, il me faudrait attendre les vacances de Noël. Et encore, là, rien n'était sûr. Je serais peut-être obligé de rester à Poudlard pendant les quinze jours, et alors ça ferait presque deux ans sans les voir. Ils me manquaient terriblement. J'avais besoin des câlins de ma mère, des bisous piquants de mon père. Et puis, j'avais peur pour eux. Papa était un Né-Moldu et l'horrible Ursula pouvait très bien mettre la main sur lui et le tuer ou l'envoyer à Azkaban. Je n'aurais pas supporter cela, ce serait trop dur.

Mes yeux me piquèrent désagréablement, mais je chassais les larmes qui perlaient le long des cils. J'en avais marre de pleurer. Ces derniers temps, je pleurais tous les jours : soit en repensant à Alaska et au coup qu'elle m'avait fait subir, soit en repensant à mes parents. Et, dans les deux cas, je ne pouvais pas m'empêcher de sangloter.

Je rouvris les yeux, et la lumière crue du soleil m'aveugla. Je me relevais doucement, et défroissais mon T-shirt qui avait pris des plis pas possible lorsque j'étais allongé. Je vis, juste à côté du lac, Menthalo ma grenouille, sautiller bêtement. Je lui jetais un regard dégoûté en soupirant. Mes parents, pour se faire pardonner de leur abandon, m'avaient envoyé une horrible grenouille verte et stupide. J'aurais encore préféré qu'ils me demandent mon avis avant de le faire, plutôt que de m'envoyer le pire animal au monde. Menthalo se rendit compte que je le fixais, et se mit à sautiller vers moi en coassant.

"Tais-toi, stupide bestiole !" criais-je, exaspéré.

Menthalo me regarda de ses grands yeux globuleux et peu intelligents, avant de sauter sur mon pied. Je l'attrapais par le dessous du ventre avec une grimace dégoûtée, et le déposais sur mon épaule où il se remit à coasser près de mon oreille. Je soupirais encore une fois, résigné. Je commençais à avancer près du lac, où j'étais à peu près la seule personne. A présent que le Poudlard Express était parti, il n'y avait plus un chat à Poudlard, hormis trois autres Gryffondor que je connaissais vaguement ainsi que quelques autres personnes. Je ne les croisais pas souvent, préférant ma solitude - enfin, ma presque solitude, car l'imbécile de grenouille juché sur mon épaule me tenait compagnie - aux discussions de mes camarades.

J'aurais put continuer mon chemin comme si de rien n'était, si je n'avais pas vu un petit garçon brun s'affairer autour de lourdes planches, agitant parfois sa baguette. Il semblait grimper certaines planches dans un arbre, avant de regarder une feuille qui était déposée par terre. Puis il recommençait son manège. Je m'arrêtais brusquement pour regarder de plus prêt ce qu'il faisait. Je m'approchais sans bruit - Menthalo s'était enfin arrêter de coasser comme un idiot - et découvris un début de cabane dans un arbre proche du garçon. Mes yeux s'écarquillèrent. Le garçon avait eu une idée de génie !

Je toussais pour me faire remarquer par l'inventeur de la cabane, avant de reconnaître en lui mon camarade de chambre Gabryel Fleurdelys. C'était un garçon un peu timide mais aussi très sympathique, avec qui j'aimais parler.

"Gabryel ? Tu fais une cabane ?"

Installé en haut du tronc, à l’endroit stratégique où les quatres branches maîtresses de l’arbre se séparaient, le jeune Gryffon amenait à lui à coups d’Accio les gros rondins qui feraient office de sol une fois liés les uns aux autres. L’endroit présentait l’avantage d’être assez large et la position entre chacune des grosses branches principales était équidistante. Ce plancher soutiendrait sans problème le poids de deux personnes. Cela aurait aussi l’avantage de composer une surface plane.

Il fallait un peu de dextérité pour faire léviter et déposer les tronçons en hauteur à ses pieds, mais l’Écossais restait concentré. Ils n’étaient pas trop lourds, et Gabryel s’était longuement entraîné dans le parc sur du bois mort durant plusieurs mois pour mettre en place son projet.

Un toussotement le sortit de sa réflexion tandis qu’il était redescendu au sol pour examiner son plan. Il leva la tête en direction du son. Ulysse Mage, son camarade de dortoir, en première année lui aussi souriait, sa grenouille Menthalo sur l’épaule :

- « Gabryel ? Tu fais une cabane ? »

Gabryel le salua de la main. S’il avait espéré avoir la paix pendant sa construction, il fut quelque peu rassuré que ce fût Ulysse, un garçon gentil qu’il appréciait, plutôt qu’un casse-pieds qui n’aurait rien eu d’autres à faire que des commentaires sans intérêt.

- « Ouai ! Je m’ennuie au Château, c’est trop vvvvide... »

Ulysse l’observait avec cet air significatif qu’il connaissait chez certains garçons quand on leur parlait de vivre des aventures ou de construire des cabanes. L’oeil de son camarade montrait à la fois un vif intérêt et une forme d’excitation. Celui-ci lui avait confié dernièrement qu’il resterait lui aussi à l’école durant l’été. Gabryel connaissait le manque des proches lorsqu’on ne les a pas vu depuis longtemps. Cela faisait presque un an que l’Écossais n’avait pas vu ses parents et se doutait qu’Ulysse devait aussi en souffrir, même si lui aussi se montrait pudique.

Après un instant d’hésitation, il s’adressa à lui :

- « Si ça te ddddit, enfin, si tu veux, tu peux m’aider... On peut la construire ensemble. Enfin, t’es pppppas obligé Ulysse... »

Gabryel baissa les yeux.
Il avait beau avoir passé un an avec les autres élèves, la timidité du jeune Gryffon ne s’était guère effacée. Le rejet qu’il avait vécu chez les enfants moldus à cause de son bégaiement et ses aptitudes magiques cachées l’avait rendu méfiant. Il avait, tout au long de cette première année, fait de gros efforts pour se sociabiliser, mais il conservait de vieux réflexes.

"Crôôôaaaa" coassa Menthalo en gonflant sa gorge verte. Ses yeux globuleux roulèrent dans leurs orbites tandis qu'il observait Gabryel de son air stupide. Je levais les yeux au ciel. Cette grenouille me faisait honte, et la seule chose que j'avais envie de faire en cet instant, était de la jeter dans le Lac en espérant qu'elle se noie ou qu'elle se fasse manger par le Calmar. Pourtant, il ne semblait pas décidé à quitter mon épaule, et je fus forcé de m'avancer vers Gabryel avec lui sur mon épaule.

Mon camarade agita sa main timidement, et je vis qu'il était un peu gêné par ma présence. Je le connaissais assez bien, pour l'avoir côtoyer toute une année, mais je ne le compterais pas parmi mes proches. Je savais que c'était un garçon réservé et extrêmement timide, et les gens ayant ce genre de personnalité ne me mettaient pas très à l'aise. Leurs coups d'oeils gênés et leurs joues rougissantes ne m'aidaient pas à trouver un sujet de conversation qui pourraient les intéressés et les décoincer ne serait-ce que quelques minutes. Habituellement, je préférais éviter Gabryel lorsque j'étais seul, pour ne pas avoir à faire un monologue.

Mais aujourd'hui, tout était différent. Gabryel était l'une des rares personnes que je connaissais qui restait à Poudlard, et qu'il soit timide ou non ne changeait rien au fait que j'avais besoin de compagnie. C'est pour cela que lorsqu'il me proposa (en bégayant, comme à son habitude) de construire la cabane avec lui, mes yeux s'illuminèrent et un sourire se dessina sur mes lèvres.

"Bien sûr que je suis d'accords !" m'exclamais-je avec entrain. "Ça fait à peine quelques jours que mes potes sont partis, et je m'ennuie déjà... l'été va être horriblement long."

Une lueur de nostalgie passa dans mon regard, mais s'effaça bien vite lorsque mes yeux se posèrent sur le travail déjà abattu par Gabryel. Il était juché sur une branche de l'arbre autour duquel il s'affairait, et assemblait à l'aide de sa baguette - et en faisant des gestes de chef d'orchestre - des rondins de bois. Une sorte de plancher était déjà construit, mais le plus gros du travail était encore à faire. De quoi m'occuper pendant longtemps ! Je m'avançais jusqu'au tronc de l'arbre, et arrachais Menthalo de mon épaule (il coassa avec mécontentement tandis que je le déposais sur l'herbe, mais oublia instantanément sa colère lorsqu'il partit sautiller près d'une branche basse).

Je demandais alors à mon camarade :

"J'fais quoi, chef ? Je peux t'aider pour un truc ?"

Gabryel sentit que son camarade était très motivé à l’idée de l’aider dans sa construction. Après tout, à deux ils seraient plus rapides.
Il proposa à Ulysse de s’assoir à ses côtés dans l’herbe et entreprit de lui expliquer son plan de construction dans les moindres détails, s’appuyant sur son schéma. L’Écossais fit ensuite un point d’étape sur ce qu’il avait déjà fait et ce qu’il restait à accomplir.

En somme, le sol était posé mais il était maintenant impératif de relier les troncs entre eux grace aux cordes. Cela nécessitait de les faire passer par-dessus puis par-dessous, un peu comme l’on construit un radeau solide face aux éléments marins. Il confia cette tâche à l’anglais. De son côté, Gabryel devait maintenant sélectionner les planches qui auraient pour fonction de constituer les murs de la cabane. Elles devaient être suffisamment épaisses et de dimensions similaires.

Tandis qu’il repérait les meilleurs morceaux, et que Menthalo croassait dans un coin, il se tourna vers Ulysse. Finalement, les deux garçons se connaissaient peu. Gabryel était de nature pudique et timide.

- « Alors toi aussi tu ppppasses l’été au Château Ulysse ? Je ne sais pas toi, mais avec les évènements, tout ça, j’aurai quand mmmmême bien aimé voir ma famille... »

Il espéra soudain que le Londonien ne lui reprocherait pas sa curiosité.

Je me recoiffais, faisant claquer mon élastique en plastique qui me suivait partout, avant d'aller m'installer tranquillement aux côtés de mon camarade. L'herbe verte était chaude et douce au toucher, et je me mis à jouer avec deux ou trois brins entre mes jambes croisées. Gabryel me montra le plan de la cabane qu'il avait prévu, et m'expliqua comment on s'y prendrait pour mener à bien son projet. Je fus surpris par tous les croquis bien dessinés et les schémas représentant à la perfection la cabane que le garçon imaginait. J'avais toujours été nulle en dessin, et plus encore quand il s'agissait de représenter la réalité exacte, comme dans les plans ou les schémas. Cela m'impressionnait toujours.

Les jolis plans de Gabryel me motivèrent encore plus pour l'aider. J'aurais tant voulu avoir cette cabane dès maintenant, une cabane rien qu'à nous, où on trouverait tout ce que l'on souhaitait. De la nourriture volée à la cuisine, des couvertures, des objets drôles... tout ce qui me faudrait pour oublier mes problèmes et ma famille qui était à des kilomètres. Perdu dans mes rêves, les yeux braqués sur le parchemin, je ne me rendis pas compte que Gabryel s'était relevé et avait entrepris de sélectionner les planches de bois qui seraient utilisées pour faire les murs de la cabane. Je n'avais pas réalisé que mon travail serait assez physique : il me faudrait grimper sur certaine branche pour faire passer de solides cordes autour des rondins de bois déjà installés, qui auraient pour fonction plancher.

Je me levais d'un bond, un petit sourire dessiné sur les lèvres, et m'exclamais :

"Au boulot !"

Je déchantais rapidement en voyant en quoi constituait mon travail. Je chassais les doutes qui s'installaient dans mon esprit, m'imaginant que nous étions dans un film Moldu et que notre vie dépendait de la réussite de cette entreprise. Je passais à côté de Menthlo qui coassait bêtement en sautillant autour d'une mouche qui voletait, et entrepris d'escalader l'arbre, armé de mes cordes solidement accrochées à ma ceinture. Une fois arrivé à la hauteur du plancher inachevé, j'attrapais l'une des cordes et commençais à l'accrocher aux rondins de bois de façon à les relier entre eux. Ce boulot était fatiguant, et demandait beaucoup d'efforts et de muscles, surtout sous un soleil aussi chaud, mais je progressais rapidement. Cela me rendait heureux de voir ce plancher presque terminé.

"Alors toi aussi tu ppppasses l’été au Château Ulysse ? Je ne sais pas toi, mais avec les évènements, tout ça, j’aurai quand mmmmême bien aimé voir ma famille..." demanda subitement Gabryel.
"Hem..." hésitais-je.

Je me retournais vers mon camarade, les joues rougissantes. Il abordait le sujet dont je ne souhaitais pas parler. Essayant de paraître sympathique et pas gêné, je répondis d'un ton nonchalant :

"Ouais, c'est dommage. J'aime bien Poudlard, mais mes parents me manquent un peu... Et puis mes amis sont tous partis." Je m'arrêtais un peu avant de reprendre d'une voix plus douce : "Eux aussi me manquent."

Où étaient-ils ? Où étaient Isaac, Taylor, Deamon ? Penser à eux me rendait amer, triste. Je jetais un regard agacé à Menthalo, comme s'il était la cause de tous mes soucis.

RP fermé

Je me réserve toutefois le droit de conserver l’existence du « Petit Chalet » pour la suite de mes RP le mentionnant.