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26 oct. 2019, 01:20
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
5 octobre 2044
@Arya Nightshade


- Tu es sûr ? Je n'ai pas l'impression que nous parlions de la même personne...

- Je t'assure, elle a changé et je ne vois pas trop pourquoi. Je me suis dit que je pouvais t'en parler pour que tu puisses voir avec elle ?

- Oui bien sûr, on ne se connait pas si bien mais je peux essayer.

- Tu vas y arriver, je te connais. Elle est souvent au parc ou par là-bas, tu devrais essayer s'aller voir là-bas en premier.

- Ça marche, merci Dylan !

- Sans souci !

Tu t'éloignes de l'entrée de la salle commune de ton frère pour emprunter l'escalier qui te permet de rejoindre l'entrée principale de ton école, pour pouvoir en sortir. Mercredi après-midi, tu as le temps d'y faire un tour, tes devoirs étaient sûrement déjà bouclés depuis une semaine, te connaissant.

Tout en marchant d'un pas rapide, tu te repasses dans ta tête la conversation que tu as eue avec ton frangin, tout ce qu'il a dit sur ton amie. Tu ne pouvais y croire mais tu le sais aussi bien que moi, Dylan ne serait pas capable de te mentir, même pour une blague. 

Plus impliquée pour les cours, jamais en salle d'études ou à la bibliothèque.. Elle se fait rare dans la salle commune, elle passe le plus clair de son temps au parc, de ce que je peux voir en regardant par la fenêtre de mon dortoir..

Non, ce n'était clairement pas la Arya que tu as laissée en avril, tu l'avais même rencontrée à la bibliothèque la première fois, ton frère y était également, ce jour-là, tu te souviens ?  Maintenant que tu y penses, tu te rappelles bien des nombreuses remarques qu'Elle s'était prise pour des devoirs non effectués dans les cours que vous avez en commun. Tu te sens bête, comment ne pas s'en être rendu compte plus tôt ?

Pour Toi, cette situation n'était pas normale, la connaissant, pour Moi, quelque chose avait changé en Arya, mais je n'en sais pas plus que Toi, malheureusement.

En ce mercredi d'automne, peu de gens étaient présent dans le parc et tu pouvais facilement voir qu'Arya n'y était pas. Tu t'apprêtes à retourner sur tes pas quand tu aperçois une silhouette près des rives du lac, en train de faire des ricochets. Tu mets du temps à la reconnaitre, tu n'avais pas fait attention samedi, lors du match, mais elle s'est bien coupé les cheveux. 

Tu t'approches, tu te sens peu sûre de toi mais je sais également que tu l'es car tu n'as pas envie de voir ton amie se dégrader, peu importe la raison. En t'approchant, tu vois que son visage est plus fermé que d'habitude. Tu la connais, cette Arya solitaire mais tu sens quelque chose de différent, tu ne sais pas vraiment d'où cela pourrait venir.

Tu n'es même pas à deux mètres d'elle, tu ne sais pas si elle t'a vue ou si elle fait exprès de ne pas te voir mais tu ne te défiles pas et tu lui dis :

- Salut, Arya, c'est moi. Je voulais savoir.. comment tu allais.

RP ou RP+, c'est toi qui voit, les mots me sont venus tout seul.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

27 oct. 2019, 00:11
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Arya envoya le galet de toutes ses forces, de tout son être. Il rebondit sur la surface du lac, tel une divinité marchant sur l'eau. Elle se saisit d'un autre cailloux tout plat, l'observa un moment entre ses petites mains, puis le relança brutalement en lui offrant le même sort que son prédécesseur.

Elle jetait ces pierres comme elle voudrait hurler. Avec la même force, la même rage, la même détresse.

Elle voudrait partir. Loin d'ici. Loin de cette école pleine de... personnes. De personnes heureuses, des gens qui étalent leur bonheur et lui donnaient envie de vomir.

Voir du bonheur, ça l’écœure. Elle voudrait que tout le monde soit malheureux autour d'elle, que tout le monde ait perdu un parent cet été et que tout le monde soit perdu comme elle.

Elle voudrait que le monde la laisse tranquille. Qu'ils arrêtent de lui demander si tout va bien. Parce que non, ça n'allait pas bien. Comment ça pourrait aller bien ? Ils n'arrêtaient pas de la bassiner à lui répéter que le travail, c'est important, c'est pour son avenir, et bla bla bla. Comment pouvait-on travailler si son avenir n'apparaissait que sous forme de brume compacte ?
Le bonheur n'était plus une option. Ce n'était plus qu'un rêve lointain parti en fumée le 6 Août 2044, à 13h14. Une fumée qui s'était dissipée dans un ciel dont un orage se dessinait à l'horizon.

Ils pensaient tous la connaître. C'est vrai quoi, une fille avec des cheveux à la garçonne qui passait son temps dans les arbres, c'était évident qu'elle ne pouvait être autre chose qu'un garçon manqué. Mais comment pouvaient-ils déjà la connaître alors qu'elle-même ne savait pas qui elle était ? Elle voulait leur hurler de cesser cette mascarade. Elle voulait leur expliquer que c'était bien plus compliqué que ça. Plus compliqué que deux simples mots mis côte à côte : garçon manqué. Mais comme d'habitude, ses lèvres restaient closes, comme si quelqu'un avait décidé de les coudre entre elles. Pourquoi ne s'ouvraient-elles pas alors que, avant, elles se mouvaient de leur propre volonté ? Elle voudrait se les arracher d'elle, se lacérer le visage avec ses ongles pour qu'il n'en reste plus rien.

Elle ne voulait plus rien entendre, plus rien voir, plus rien dire, plus rien faire.

Elle voulait massacrer le monde et le rassurer à la fois. Elle voulait voler et s'enterrer à la fois. Elle voulait être seule et avoir des amis à la fois.

Elle voulait tant de choses. Des choses inaccessibles.

Alors elle passait sa colère. Sur n'importe quoi, de n'importe quelle manière. Dépasser ses limites. Sentir le vent lui fouetter le visage et chasser cette brume dans sa tête.

Elle voulait juste être libre. Était-ce trop demandé ?

Une nouvelle pierre sous ses pieds. Toute lisse, toute plate, toute claire. Pure. Parfaite. Elle n'aimait pas les gens parfaits. Elle la projeta contre la surface transparente qui osait refléter son visage.

Des bruits de pas non loin d'elle. Non. Ce n'était pas le moment. Plus tard. Qu'il s'en aille, cet étranger qui se risquait à s'approcher d'elle dans un moment comme celui-là. Une bonne vingtaine de cailloux devaient encore être jetés.

- Salut, Arya, c'est moi. Je voulais savoir.. comment tu allais.

Comment elle allait ? Encore cette question ? Ce n'était pas dans le lac que finirait le prochain cailloux, mais sur le tête de la personne qui avait osé demandé ça.

Respirer. Voilà, comme ça. Comme quelqu'un de normal. Elle pivota, lentement. Comme une machine. Ses yeux verts, seuls témoins de sa rage intérieure, se posèrent sur l'étranger. Non, l'étrangère.

Lili.

Pourquoi était-elle ici ? Pourquoi maintenant ? Elle ne méritait pas la colère qui allait déferler sur elle. Elle était pas comme tous les Autres, elle. Pourtant elle n'aurait pas le choix. La fureur qui animait Arya ne pouvait être atténuée.

- Salut Lili.

Ce furent les seuls mots qu'elle s'autorisa à prononcer, alors que des millier d’autres s'enchaînaient dans sa tête. Elle attrapa un autre cailloux, mais le garda dans sa main, celui-là. Il était plus rugueux, bien moins lisse que le précédent.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

29 oct. 2019, 23:30
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Tu avais peur de sa réponse, tu te doutais qu'elle n'allait pas plaire. Arya aurait été capable de nier l'évidence ou même de t'envoyer balader, tu le savais bien. Si j'étais toi, je garderais quand même en tête la deuxième option...

Non, au lieu de ça, elle esquive ta question, elle te salue, tout simplement, et c'est Tout. Tout ? Mais c'est déjà bien, non ? Tu pourrais faire en sorte de la mettre en confiance, comme tu sais si bien le faire. Il ne faut pas chercher à l'offenser, tu as autre chose à faire qu'à te prendre les foudres de ton amie, non méritées bien entendu. Il faut que tu fasses attention, et tu le savais pertinemment.

Après les paroles d'Arya, un gros silence s'installe. Le voulait-elle ? Sûrement. Elle devait ne pas avoir envie de parler et tu pouvais le comprendre mais tu voulais, tu tenais à lui montrer que tu étais là au cas où, même si les choses sont difficiles.

Tu finis par prendre ton courage à deux mains. Tu prends une grande inspiration, avant de lui dire :

- Tu sais Arya, je pense que je ne suis pas la première à le dire mais je m'inquiète pour toi. Je ne sais pas ce qui se passe pour toi et je ne t'impose pas de me le dire mais sache que je suis là, si jamais tu en as besoin. Je ne sais plus trop où te trouver mais tu dois savoir où me trouver, au cas où. Je vais passer sous sourdine le discours disant que "l'école, c'est important", tu as sûrement déjà dû trop l'entendre à ton goût.

Tu avais presque tout balancé d'un coup, littéralement. Tu semblais avoir fait de ton mieux, jusqu'à ce que tu repenses à ce que tu venais de dire : Tu sentais que tu venais d'aggraver la situation

- Je... j'aurais pas dû, je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Je dois vraiment être ridicule.

Tu la regardes une dernière fois, tout en lui prononçant :

- Je vais retourner au château, ça vaut mieux pour tout le monde. Bonne journée.

Tu te retournes et tu exécutes ce que tu venais de dire. Tu marchais d'un pas lent, totalement insatisfaite de ce que tu venais de dire. Tu ne peux pas tout réussir, tu t'en rendais bien compte mais ne pas réussir à aider une amie ne te convenait pas. Tu ne savais pas ce qu'il y avait de mieux à faire : La laisser seule, rester avec elle ? Tu veux surtout essayer de ne pas te prendre toute sa colère d'un coup. Quoique.. pourquoi pas ? Cela ne te dérangerait pas, surtout si tu sais que cela pourrait sûrement l'aider.

Comment faire ? Tu retournes vers elle ? Tu attends qu'elle te parle ? Pour le moment, tu étais quelques mètres plus loin, dos à elle, arrêtée. Seule Arya pouvait faire la différence.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

30 oct. 2019, 22:31
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Le silence. C'est beau, le silence. Il est comme un plume qui tombe, léger et calme. Et, si on souffle dessus, son vol s'éternise. C'est ce qu'Arya avait l'impression de vivre après avoir salué Lili. Elle souffla sur ce silence pour qu'il dure, tout en fixant son amie dans ses yeux. Son amie. Arya et le mot ami dans la même phrase n'avait aucun sens. Elle essayait de sonder sa camarade pour découvrir le réel fond de sa pensée, ses yeux verts braqués sur les siens.

Chaque fois qu'on lui demandait si elle allait bien, ce n'était pas pour vérifier si c'était vraiment le cas. C'était seulement pour qu'elle recommence à faire ce qu'elle était censé faire, travailler, parler, se faire des amis, être normal. Ce n'était pas son véritable état qui les préoccupait, c'était ses conséquences.

Est-ce que c'était aussi le cas de Lili ? Elle en doutait. Qu'est-ce que ça lui apporterait, qu'elle se remette à étudier correctement ? Peut-être était-elle curieuse. Peut-être voulait-elle lui demander pourquoi, comme tous les autres. Ce pourquoi aux lèvres de tous le monde, cette curiosité malsaine tout autour d'elle lui donnait envie de vomir. Elle n'était pas une bête de foire.

Arya entendit les paroles de Lili, mais ne les écouta que bien plus tard. Alors qu'elle venait déjà de terminer son monologue, la jeune Gryffondor commença à l'analyser. Elle inclina la tête sur le côté, sans détacher ses yeux de la Serpentard. Cette dernière savait pertinemment que jamais elle ne viendrait la voir d'elle-même, encore moins pour se confier.

Puis Lili changea d'avis et revint sur ses paroles. Comment arrivait-elle à se retrouver dans ses pensées en changeant d'avis si subitement ? La fillette s'imagina un instant perdue dans la tête de Lili. Ça devait être un vrai bordel là-dedans. Une image amusante, en soi. Dommage qu'elle ne soit pas d'humeur à en rire.

Elle fut encore plus perdue lorsque Lili décida de rentrer au château.

Ben... pourquoi elle s'en va ?

L'avait-elle trop fixé ? Possible. Elle avait toujours son caillou en main. Elle pouvait très bien se retourner elle aussi et continuer sa séance de ricochets improvisés. Mais Lili l'intriguait. Elle voulait la retenir, mais n'y arrivait pas. Ses lèvres refusaient catégoriquement de s'ouvrir. Son esprit batailla contre son corps et finit, par miracle, à gagner la manche. Elle réussit à faire un pas vers la Serpentard et à murmurer :

- Attends.

Maintenant que ses yeux n'étaient plus en face d'elle, elle fixait le sol, et la surface du lac tout près d'elle. Enfin, elle releva les yeux vers son amie et prononça :

- Pourquoi ?

Sa voix était enrouée, rauque, comme si elle était un homme des cavernes. Peut-être même que Lili ne l'avait pas entendu. Elle recommença donc,complétant en même temps sa question :

- Pourquoi tu veux savoir ?

C'était à son tour de demander le pourquoi. À son tour de vouloir être curieuse. Sa voix était plus confiante et ferme. Elle voulait sa réponse.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

01 nov. 2019, 22:27
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Il ne t'a pas fallu longtemps pour entendre Arya bouger. Elle vient de faire un pas vers toi. Pourquoi ? Tu ne le savais pas vraiment. Au moins, tu ne lui semblais pas indifférente, ou en tout cas, tes paroles ne semblaient pas avoir été vaines. Oui, tu ne savais pas vraiment ce qu'il y avait de mieux à faire mais au moins, tu avais tenté quelque chose, ce qui n'était pas rien.

Tu l'entends à nouveau, te posant une question que tu ne comprends pas au début. Que voulait-elle savoir ? Pourquoi voulais-tu partir ? Pourquoi tu ne voulais pas forcément savoir ce qu'il se passait pour elle ?

Tu te retournes légèrement, espérant que voir Arya te parler signifiait qu'elle acceptait effectivement ton aide et peut-être même ton soutien. 

Tu entends finalement ton amie te poser la question bien plus précisément, cette fois-ci. Tu te retournes complètement, cette fois-ci, pour la regarder dans les yeux. Son regard semblait inexpressif, ce qui te déstabilisait un peu, connaissant l'Arya de l'an passé. Certes, elle ne pouvait pas vraiment sembler joviale au premier abord mais tu n'avais encore jamais vu un regard de la sorte sur elle. Elle semblait vidée, autant de son énergie que de sa volonté. Tu ne savais pas quoi en penser.

Tu te devais de lui répondre, peut-être que cela la remettrait en confiance. La réponse te semblait en même temps simple et complexe, tu semblais la connaitre autant que tu semblais l'ignorer. Tu finis par te laisser aller, lui disant ce que tu trouvais être la sincère Vérité :

- Je m'inquiète pour toi. Je me fiche des conséquences que ton état actuel a amené, je sais bien que nous ne réagissons pas forcément de la même manière selon les situations. Je sais que tu es du genre à te renfermer et comme nous sommes amies, je n'ai pas envie que tu ailles encore plus mal. Je dois t'avouer que je ne sais pas exactement ce que je pourrais faire pour t'aider mais je suis là, que tu veuilles en parler ou non. En bref, même si tu apprécies ça autant que moi, je ne veux pas que tu te sentes seule.

Voilà, tu semblais avoir plus ou moins résumé la situation actuelle dans laquelle tu te trouvais. Toutefois, tu ne savais absolument pas si ta réponse était convaincante pour ton amie, tu doutais vraiment de toi-même. Je dois avouer que je ne sais pas comment j'aurais pu être à ta Place, mais tu semblais t'être plutôt bien débrouillée.

Tu la regardes comme si tu voulais lire en elle. Tu aimerais pouvoir comprendre, afin de l'aider au  mieux mais malheureusement, cette décision ne t'appartenait pas.

Pour le moment, tu avais mis de côté ton idée de retourner au château, tu souhaitais même plutôt ne plus lâcher Arya du tout, quitte à passer un sale quart d'heure, voire plus. S'il le fallait pour ton amie, tu le ferais sans soucis, tu pourrais difficilement lui en vouloir, tu étais ainsi.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

04 nov. 2019, 22:23
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Lili se retourna, et Arya osa affronter son regard. Elle se doutait de ce qu'elle allait lui dire. Elle ne voulait seulement pas se l'avouer. Elle voulait faire comme si rien n'avait changé depuis l'été, pourtant elle agissait tout autrement. Elle le savait. Alors pourquoi refusait-elle de le voir ?

La fillette baignait dans le déni depuis plus de deux mois. Elle faisait semblant de rien voir, pourtant même sa routine s'était vu radicalement changée. De plus, elle faisait tout pour éviter les regards déçus des professeurs lorsqu'elle ne rendait pas les devoirs demandés, ou lorsqu'elle n'inscrivait que quelques lignes dénuées de sens sur son parchemin.

Elle avait la sensation de se retrouver au tribunal, et Lili était le juge. Ou bien la procureur, au choix. C'était le procès de sa vie foutue en l'air.

- Je vais très bien... murmura-t-elle, mais lorsqu'elle prononça ces mots, elle-même savait pertinemment qu'elle mentait.

Mais allait-elle vraiment mal ? Elle n'en avait pas l'impression. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle nageait dans une brume trop épaisse pour y voir quoi que ce soit. De là à dire qu'elle allait mal... Il y avait un énorme faussé entre son état et ce terme.

- Je sais pas, avoua-t-elle, serrant son caillou dans le creux de sa paume.

Quelle était la cause de cet état ? Elle le sait très bien. Pourtant, elle repousse l'idée au fond de sa tête, refusant d'accepter l'inévitable. Non. Impossible. La mort de son père ne l'affectait pas. Il n'était déjà plus rien pour elle quand la mort était venue l’accueillir. Plus rien. Plus rien ! Elle se répète ces mots dans sa tête, chassant le fantôme de son géniteur qui le suit partout.

Pourtant, il est là, elle le sait. Elle sent sa présence. Il souffle des mots à son oreille, ne lui offrant aucun répit.

Je suis toujours là, Arya. Je serai toujours là, tu entends ? Je ne te quitterai jamais....

Va-t'en !

Jamais. Je fais parti de toi.

Elle tentait de faire taire cette voix à la fois dure et douce dans sa tête, sans y parvenir. Elle ferme les yeux, sentant les sanglots monter. Non, elle ne pleurerait pas.

Si si, tu vas pleurer.

Chut !

Inévitablement, elle ne parvint pas à résister. Elle s'effondra littéralement devant Lili, craquant enfin depuis si longtemps. Elle n'avait pas pleuré depuis la mort de son père. Elle était restée droite, stoïque, forte.

Elle ne savait pas comment elle s'était retrouvée assise au bord du lac, les jambes repliées sur elle, se balançant d'avant en arrière. Elle savait simplement que le fantôme n'avait pas disparu.

Coucou.

Pleurant maintenant à chaudes larmes, la soit-disant Gryffondor murmura d'une voix plaintive :

- Il est là... Il est toujours là...

Je confirme, oui.

- Tais-toi ! pesta-t-elle entre ses pleurs.

Elle n'avait pas fait exprès de s'exprimer à haute voix. Mais pour le moment, elle n'en avait rien à faire. Elle avait complètement oublié la présence de Lili, et tout ce qui l'importait, c'était de pleurer, une bonne fois pur toute. Ensuite, elle sècherai ses larmes et retournerai au château, faisant encore semblant d'être forte et insensible.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

05 nov. 2019, 16:29
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Tu la regardes, n'étant pas certaine de la réaction qu'elle pourrait avoir. Bien sûr, elle commence par nier, tu l'avais prévu. Cependant, la suite te faire plus qu'hésiter : Elle semble perdre les pédales. La pauvre ne sait pas ce qu'elle vit, comment elle se sent. 

Elle craque devant toi, preuve qu'elle devait sûrement te faire confiance mais, surtout, qu'elle n'en pouvait plus. Arya n'est pas du genre à montrer ses faiblesses, tu le savais bien. Tu t'approches d'elle et tu la prends dans tes bras. C'était peut-être ridicule mais tu tenais à lui montrer que tu étais là. Tu l'entends murmurer des mots dont tu ne comprends pas le sens. Il est là ? Qui ça ? Que... Comment ça ?

Beaucoup trop de questions se bousculaient dans ta tête, pour finalement en déduire que ce il était vraisemblablement la cause de son changement.

Tu voulais lui dire quelque chose mais tu ne savais pas vraiment quoi. Tu ouvres la bouche, avant de la refermer aussitôt, entendant Arya parler, bien plus fort. Tu te demandes si elle s'adresse à toi, ou non. Tu t'es légèrement écartée, ne voulant pas devenir sourde à 12 ans.

Tu avais toutefois laissé une main sur son épaule, ne souhaitant pas la laisser seule. Elle avait l'air d'être là physiquement, mais c'était bien tout, tu espérais que ton contact la ramènerait à la réalité.

Tu la voyais pleurer, tu sentais que parler était inutile, mais tu ne pouvais pas t'en empêcher, il fallait que tu tentes de la raisonner :

- Arya, écoute-moi, qu'est-ce qu'il se passe ?

Tu étais inquiète et tu te sentais inutile. Tu ne pouvais pas vraiment faire grand-chose de toi-même, ne sachant pas ce qu'il se passait pour ton amie. Tu te demandais si tu pouvais faire quelque chose seule, pour l'aider. 

Tu entends à nouveau les paroles de ton frère. Comment Arya pouvait-elle sembler normale, vu tout ce qu'elle gardait en elle ?

Elle ne semble pas réagir plus que ça, tu ne sais pas quoi faire. Tu la regardes dans les yeux : Son regard semble Vide, encore plus qu'avant. On aurait dit un pantin qui avait perdu son marionnettiste, une poupée sans vie. Cette Arya te troublait et te faisait peur, encore plus qu'au début de votre rencontre, aujourd'hui. Oui, elle avait carrément changé, mais malgré elle, vu comment elle avait du mal à tout encaisser.

- Arya ? Sois forte ! Ne te laisse pas faire !

On pourrait facilement te prendre pour une débile, mais tu t'en fichais. L'important était que ton amie aille mieux, et quelque chose me dit que ça ne va pas être du gâteau.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

09 nov. 2019, 23:11
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Elle avait envie de suffoquer, de s'étouffer, d'oublier. D'oublier la silhouette de son père qui la hantait dès qu'elle fermait les paupières. Oppressée par ses sentiments , elle serrait ses jambes contre elle, recroquevillée près du lac. Elle remarqua qu'elle tenait encore son caillou dans sa main gauche, le serrant fort comme s'il pouvait l'aider à la retenir à la surface. Était-elle en train de se noyer ?

Elle essaya de respirer calmement, mais n'y parvint pas. Les pensées l'assaillaient, les remords, la rage qu'elle contenait éclatait enfin sous forme de larmes salés qui brouillaient sa vue. Elle n'avait jamais autant pleuré de toute sa vie. Était-il possible de mourir déshydraté si on pleurait trop ?

Elle entendit vaguement Lili lui demander ce qu'il lui arrivait, ce qui lui rappela sa présence. Qu'allait-elle faire une fois qu'elle se serait calmée ? Lili avait vu son véritable état, elle était découverte. Et si elle en parlait ? Rien que cette pensée la poussa à se recroqueviller sur elle, s'asphyxiant avec ses propres démons.

- C'est papa, réussit-elle à articuler d'une voix étranglée.

Prisonnière du passé, Arya revoyait son visage souriant lorsqu'il rentrait du travail. Toujours fatigué, mais souriant. L'avait-elle embêté lorsqu'il était censé se reposer ? Peut-être était-ce sa faute, après tout. Elle le ménageait si peu quand il revenait à la maison, souhaitant profiter à fond de son séjour.

Qu'est-ce qui lui arrivait, au juste ? Elle qui était habituellement si forte, pourquoi se montrait-elle soudainement si fragile ? Comment pouvait-on être les deux à la fois ? Elle était brisée en morceaux qu'elle ne pouvait recoller, même en essayant tous les sorts de métamorphose possibles.

- ... Il est toujours là, chuchota-t-elle.

Cette fois, sa voix était plus calme, mais désespérée. Elle voudrait qu'il reste dans son trou, qu'il reste mort et qu'il arrête de la hanter. Elle voudrait revenir voir sa tombe, seulement pour se persuader qu'il ne reviendrait pas. Elle voudrait hurler au monde entier qu'un fantôme l'observait. Mais elle seule pouvait voir ce fantôme.

Lorsqu'elle se rendit compte de la main de Lili posée sur son épaule, elle se crispa instinctivement. Puis le contact lui raviva un souvenir enfoui qu'elle avait oublié. Sa sœur Alison, la seule qui l'avait toujours soutenu, venait souvent la voir quand n'allait pas bien à cause de sa famille. Elle s'approchait d'elle sans un mot et la prenait dans ses bras. Ce geste l'apaisait toujours, comme si c'était une mère qui consolait son enfant. Car après tout, Alison était bien plus qu'une simple sœur, Arya la percevait d'une manière maternelle. Sa mère n'avait pas le temps de s'occuper d'elle quand elle était petite à cause de ses autres sœurs, et c'était toujours Alison qui l'avait accompagné dans son enfance. Mais aujourd'hui, elle n'était pas là. Elle ne savait même pas où elle était. Elle ne savait pas ce qu'elle devenait.

Le contact de Lili l'apaisa tout comme celui d'Alison l'apaisait. Elle reprit petit à petit une respiration normale, et les larmes arrêtèrent de couler. Les joues collantes, les yeux irrités, elle ne repoussa pas la Serpentard. Au contraire, elle inclina la tête et s'appuya sur elle, fermant ses paupières très fort pour chasser le fantôme de son père.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

13 nov. 2019, 14:13
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
La réponse d'Arya ne t'aide pas beaucoup, tu sais juste que le problème est son père. Tu ne comprends pas, car son père ne peut pas être la physiquement, c'est impossible. Bref, tu es sceptique mais tu la crois, tu vois qu'elle ne va pas bien.

 Il est toujours là ?

Décidément, c'était encore une nouvelle inconnue pour toi, tu tentes de comprendre mais sans succès. Tu as déjà pu soutenir une autre amie quand sa famille était brisée mais là, tu ne peux pas comprendre plus que ça, il n'y a rien à deviner, tu n'aurais pas pu de toute façon. Enfin.. Si. Si tu souhaites t'en rappeler.

Tu ne lâches pas ton amie, bien déterminée à lui montrer que tu es là pour elle et que tu ne la laisseras pas seule. Tu fais de ton mieux pour lui montrer ton soutien.

Elle semble s'être calmée, elle vient de poser sa tête sur ton épaule. N'ayant pas envie de la déranger, tu restes silencieuse. Tu n'as pas besoin de tout savoir pour l'apaiser alors tu t'abstiens de poser toutes questions. Cela ne t'empêche pas de réfléchir sur tout ce que tu sais pour tenter de trouver une solution, Sans succès.

Jusqu'à ce que tu te souviennes de ce qu'il s'est passé avec ton père au mois de mai. Celui-ci avait été envoyé à l'hôpital dans le coma, il travaillait au ministère ce jour-là, quand il a été attaqué. Il a tenté de protéger ses collègues, ce qui avait failli lui coûter la vie. Pendant plusieurs jours, tu ne savais pas s'il allait s'en sortir ou non, ce qui t'a rendu triste et encore, le mot est un peu faible, voire beaucoup trop faible.

Tu te demandes si c'est ce qu'il se passe avec Arya. Son père serait-il mort cet été ? Non, ça ne pouvait pas être aussi grave.. Pourtant, sa "présence" te rappelle les fantômes de l'école. Oui, tes déductions n'étaient pas infondées et semblaient coller. Seulement, tu ne sais pas si tu ferais bien de lui demander si tu as vu juste. Elle a l'air d'aller un peu mieux, tu ne veux pas l'assommer à nouveau avec une possibilité que tu as trouvée.

Tu lui demandes calmement :

- Arya, tu n'es pas obligée mais tu veux bien m'expliquer ce qui se passe, ce que tu ressens ?

Tu sais que tu en demandes beaucoup à ton amie, vu qu'elle a du mal à se confier, ce que tu comprends assez bien, étant donné que tu es plus ou moins pareille, te confier sur tes tristesses ou tes peurs est une chose que tu hais faire, tu n'aimes pas dire aux autres ce que tu ressens, tu as l'impression de décupler la réalité, alors, tu gardes pour toi. Et on sait qui remercier pour ce trait de caractère que tu possèdes.

476 mots ✔

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

17 nov. 2019, 13:36
 Terminé   +  Inquiétudes  Pv A. N. 
Arya avait envie de remercier Lili de sa présence, de ne pas être partie en courant et de ne pas bouger. Sa colère était partie, ne restait plus que la fatigue. Elle était comme vidée de ses forces, comme si ses larmes avaient tout emporté avec elles. Elle avait envie de rester là pour toujours, près de ce lac, et de ne jamais revenir. Ne jamais retourner dans le château, là où tant d'élèves vivaient leur vie. Elle voulait juste que tout s'arrête. Elle était abîmée, comme un CD rayé qu'on aurait trop écouté.

Elle ne réagit pas lorsque Lili lui posa la question. C'était son droit de demander, bien sûr. Elle n'allait pas la laisser repartir tranquillou après ce qu'elle venait de voir. Et puis, elle était là, elle. Elle avait le droit de savoir, non ? Et pourtant, les lèvres de la fillette restèrent closes. Peut-être que si elle restait silencieuse, Lili penserait qu'elle n'avait pas entendu et ne reposerait pas la question ? Non, ce n'était pas une solution.

Mais que répondre ? Elle ne connaissait pas la réponse. Elle ne voulait pas la savoir. Pas la prononcer. Pas la réaliser. Pas la confier. Pourquoi était-elle venue au parc, déjà ? C'était juste pour passer sa colère dans des ricochets. Et d'où venait cette colère ? Des Autres. Mais pourquoi ? Ils n'ont rien fait, les Autres. Ils sont juste là, et ça suffit amplement. Comment pouvait-on être en colère contre la simple existence des Autres ? Peut-être que la colère venait d'autre part. Peut-être que cette même colère cachait autre chose. Mais non, voyons. Cette manière de pensée était stupide. Elle était en colère, tout simplement, point, retour à la ligne. La colère était juste de la colère. Rien d'autre.

Pourtant, était-ce vraiment des larmes de colère tout à l'heure ? Et le fantôme de son père, alors ? D'où venait-il ? Était-il possible que ce soit lui, la raison de toute cette rage ? Elle était pourtant persuadée que son décès ne l'avait que très peu touché. Elle le détestait, non ? On ne peut pas regretter quelqu'un qu'on déteste, n'est-ce pas ?

De longues minutes étaient passées, et elle n'avait toujours pas répondu à Lili. Peut-être allait-elle perdre patience. Elle comprendrait. Mais elle méritait une réponse.

- Je crois que... non.

Elle ne parvenait pas à le formuler. Elle ne parvenait pas à se l'avouer. Pourtant, les mots devaient franchir la barrière de ses lèvres. Pour Lili.

Mais personne n'était encore au courant à Poudlard. Personne. Peut-être que certaines Serdaigles savaient que le père Nightshade était parti, vu que Madison ne faisait que pleurer chaque soirs. Elle le faisaient chaque nuit pendant les vacances, elle doutait qu'elle se soit arrêté une fois à Poudlard. Mais quasiment personne ne faisait le lien entre elle et ses sœurs.

- Pendant les vacances... commença-t-elle en jouant avec son caillou. On a reçu un hibou. Mon père avait eu une crise cardiaque.

Voilà, comme ça. Tout doucement. Lentement, mais sûrement, Lili comprendrait. Elle avait juste raconté ce qu'il s'était passé ce jour-là. Rien d'autre. Elle n'avait même pas précisé qu'il était mort. Qu'il avait crevé comme quelqu'un de normal. Elle s'était toujours imaginé que son père était immortel, que rien ni personne ne pourrait le tuer. Il était un géant que même la mer ne pouvait noyer.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046