Il sourit à son tour, sans doute heureux de te voir aussi joyeuse. Tu te sens plus légère que jamais, ainsi perchée, à admirer la vue. 
Au dessus de tout, de tous. Tu es bien.
Il se remet droit, gigote un peu pour que tu sois plus à l'aise, puis réagit à ton ordre. Il proteste, puis, malgré tout se met à courir. Tu ris encore une fois. Tu es ballottée de partout, mais ça ne fait rien. 
Parce que c'est drôle, parce que ça vous amuse, toi comme lui.
Tu t'apprêtais à le considérer comme un ennemi. Comme le genre de garçon qui ne sait pas parler autrement qu'avec ses poings, comme le genre de garçon complètement crétin qui ne comprend rien.
Là, tu te rends compte d'une chose qui te perturbe plus que tout.
Tout le monde a un coeur, une âme et un esprit. Et rares sont les personnes qui ne savent pas s'en servir. Rares sont celles qui n'ont pas de sentiments, qui ne ressentent rien, dont les actes ne sont dictés que par un désir absolument stupide de violence et de douleur. 
La plupart ont leur raisons. Ils ont des vies, des regrets, des peurs. Et s'ils font du mal aux autres, c'est qu'eux-mêmes, au fond, ont mal. Qu'ils ont quelque chose d'acide dans leur coeur, que leur esprit est triste et leur âme endommagée. 
Pour toi, et jusqu'à il y a quelques minutes, peu de personnes savaient réfléchir. Trop peu.
Mais là, tu réalises que tout le monde réfléchit, à sa manière. Tout le monde ou presque pense à son propre bien-être en premier, certes, mais au moins il pense et prend des décisions. 
Et ce garçon est de ceux qui réfléchissent le mieux, à ton avis. Mais il ne doit pas aimer exprimer ses sentiments autrement qu'en frappant. Bah, chacun utilise la manière qu'il souhaite, après tout.
Tu lui réponds, avec défi :



Il se met à hurler, et tu es infiniment heureuse de voir qu'il a la référence. 
Tu tentes vaguement de chanter la chanson du film, mais ta voix se casse légèrement. 

Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleurs, mais il se rend compte qu'il n'a pas envie qu'elle s'arrête celle-ci, parce que c'est comme un truc qui les réunis et que les fait rire. C'est une bonne chose qu'elle continue, se dit-il, parce qu'il n'a pas envie que ce moment se brise et qu'il doive retourner à sa vie monotone de sorcier. Il ne sait même pas s'il va pouvoir rester à Poudlard, s'il va devoir le faire. D'un côté il espère que non, qu'il sera renvoyé chez lui et qu'il pourra reprendre sa vie là où il l'avait arrêté, mais d'un autre côté il n'est plus très sûr de ne rien regretter. Il y a Solenn, William, et maintenant elle. Il n'avait pas pour projet de se faire des amis ici, il voulait juste rentrer chez lui mais il devait avoué s'être légèrement perdu entre-temps. Peut-être est-ce pour le mieux, mais il n'est absolument pas sûr de ce qu'il fait. Il est comme un aveugle dans une pièce sans son. Il ne sait pas où il va, ni comment mais il sait qu'il doit continuer à avancer, même s'il y a des risques qu'il se prenne un mur. 

-Quand même pas, je te lancerai une bouée. dit-il en reprenant son souffle avant de recommencer à courir. Il a de l'endurance, peut-être qu'il ne cours pas réellement vite mais il peut le faire longtemps, merci à ses heures à courir entre les ruelles de Londres. Ce n'est pas forcément une bonne chose d'ailleurs, de ne savoir que fuir. Quand la fille se met à hurler, il ne grimace pas, parce que c'est suffisamment drôle pour qu'il puisse l'endurer. Ça ajoute un peu du monde moldu, son monde, à Poudlard et il ne déteste pas ça, l'apprécie même presque. Elle ne chante pas bien, hurle plus qu'elle n'est mélodieuse, mais il s'en fiche, car au fond lui non plus ne chante pas bien, et lui aussi crie. I believe th.. the heart .... go oOOOOOOOOOON ! Il connait mal les paroles, pousse sa voix trop dans les aiguës mais c'est pas grave, parce qu'il rigole. 

Tu voudrais bien faire une chose, figer cet instant.
Le rendre éternel, que jamais il ne s’arrête. Qu’il dure pour toujours, que la joie soit infinie. Le revivre en boucle, pour toujours garder cette bonne humeur et cette complicité que tu ne connais que peu, trop peu.
Mais tu sais que c’est impossible, même pour les sorciers. Et qu’en plus, tu te lasserais.
Au lieu de goûter avec une joie sans cesse renouvelée aux jours heureux de ta vie, qui ne manqueront pas, tu préfères te perdre dans le passé. Au lieu de faire face au futur, tu choisis les moments terminés. Par peur de l’avenir ? Parce que le passé te plaît davantage ?
Non, vis ces moments, prends-y plaisir, laisse-les filer. Vis-en des nouveaux, avec la même joie. Illumine l’avenir de ta joie de vivre et de ton enthousiasme. Ne cherche pas à revivre ces instants déjà passés. Tu t’en lasserais bien trop vite, parce que c’est leur imprévisibilité qui les rend si incroyables.
Tu décide que le prénom de Archibald, bien qu’il lui convienne à merveille, est trop long. Archie te paraît mieux. Il s’arrête un instant, tu t’interroges si c’est parce que tu es trop lourde, mais il se remet à courir.
A cet instant, tu ne veux pas arriver au château. Tu veux juste t’amuser, encore. Rire. Sentir le vent qui joue dans te cheveux, qui te glace du bout des orteils au haut de la tête. Entendre la voix du Garçon qui crie comme toi.
Tu t’amuses, et ça te fait énormément de bien de retrouver cette légèreté, cette joie éphémère qui caractérisait vos jeux avec Maë. Cette innocence. Cette impression de redevenir une minuscule petite fille. De ne connaitre rien d’autre que le bonheur.



Il ne voit pas ton visage, mais ton sourire se devine dans l’intonation de ta voix.

Il ne connait pas du tout la suite des paroles, et c'est tant mieux parce qu'il pose ses pieds sur la première marche du petit escalier qui mène au château. Quelques pas et ils seront à l'intérieur, mais il n'est pas sûr d'avoir envie de faire ces quelques pas, parce que c'était chouette ça, d'être dehors, de s'amuser. Pour la première fois, en fait. Il a jamais eu autant envie de rire depuis qu'il est à Poudlard, et même depuis que sa mère est malade, en fait. Il a toujours l'impression d'avoir des poids sur les lèvres qui les empêchent de se lever, mais avec Kyana ça va, elle le fait rire. Elle est comme lui en fait, et il l'a vu tout de suite, qu'elle pouvait comprendre parce qu'elle ressentait quelque chose de similaire, même un peu avec sa situation. Et puis, ce n'est pas parce qu'ils vont retourner au château que tout va s'arrêter, ils vont pas subitement tout oublier juste en passant la porte.

-Allez, la Miss, j't'embarque à l'infirmerie, faudrait pas que tu morves du nez la prochaine fois qu'on se verra. Accroche toi Rose, la croisière reprend.

Pour être tout à fait honnête, c'est aussi pour lui qu'il va y aller, parce que même s'il n'aime pas l'idée que la magie le soigne, il se sent tout près à tomber malade et il n'a pas envie de mourir sous sa couette pendant dix jours. Il pousse les portes et, son amie toujours sur le dos, prend le chemin de l'infirmerie.

Fin Du RP pour moi Kya Merki !