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10 févr. 2020, 20:15
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
[PV : Aelle Bristyle]

Dimanche 25 octobre 2043
14h


-Le Lac, « Petit Chalet »-


Entrainement numéro 1


Viendrait-elle ? Et si elle décidait de changer d’avis et de le laisser en plan... Elle en était capable. Cette fille ne faisait que ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Ce trait de caractère, tel que Gabryel percevait Aelle, résumait à lui seul tout ce qu’il aimait chez elle. Il ne savait pas pourquoi, ni si cela était normal, mais cette attente emplie de doute et d’espoir tiraillait son coeur d’un « je-ne-sais-quoi » comme disait souvent sa mère en français. Il tremblait un peu d’excitation et d’angoisse.


Assis sur la plateforme de bois du Petit Chalet, la cabane dans l’arbre qu’il a avait enfin achevée après plusieurs jours d’efforts, l’enfant observait l’horizon. De là-haut, il guettait le petit chemin à travers les roseaux qui menait jusqu’à cet endroit féérique près du lac où il avait installé son coin secret. Tout en balançant ses jambes dans le vide, le Gryffon se grattait le nez d’impatience. La jeune Poufsouffle lui avait promis la veille de lui apprendre repulso, un sort compliqué et long à maîtriser. Il avait avec succès relevé le défi d’Avifors, mais l’expulsion, c’était autre chose.  Toutefois, sa jeune camarade croyait manifestement en ses capacités. Sinon jamais elle ne perdrait son temps avec lui.

Ce matin, en posant les pieds sur le tapis de son dortoir, la perspective de son entrainement occupait déjà toutes ses pensées. Le Rouge et Or avait passé la matinée à potasser un livre sur ce sortilège afin d’en connaître les tenants et les aboutissants avant de passer à la pratique. Sa force consistait à repousser toute cible ou objet, à la différence d’Accio qui les attirait. Du latin « je pousse » ou « je frappe », il nécessitait une grosse force de l’esprit pour le dompter et l’utiliser. Autant dire qu’il lui faudrait de nombreuses et longues séances pour réussir à le lancer correctement.

Le minutes passaient comme des heures. Il venait d’achever trois jours plus tôt l’échelle de bois permettant d’accéder à son refuge et l’avait installée afin que sa camarade grimpe plus aisément.  Cette cabane, il y avait mis tout son coeur. Peut-être ne l’aimerait-elle pas et refuserait de l’y rejoindre ? Cette perspective le stressa un peu, alors que face à lui le Lac Noir s’étendait comme un miroir sans tain...
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 12 févr. 2021, 00:56, modifié 3 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

11 févr. 2020, 18:13
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
\ Premier entraînement /


25 octobre 2043
Parc — Poudlard
3ème année



Mon coeur s’est mis à battre comme un fou quand j’étais en train de manger. Dès lors qu’il a commencé à s’affoler, je n’ai plus été capable d’avaler quoi que ce soit. Il faut dire que cela a coïncidé avec le moment où je me suis brutalement rappelé que je devais rejoindre Fleurdelys dans sa cabane. Il serait vain d’y voir plus qu’une coïncidence, n’est-ce pas ? Complètement vain, alors j’ai décidé de mettre mon angoisse sur le dos d’autre chose ; les regards des Autres, par exemple, qui ne me lâchent toujours pas.

Je n’ai pas oublié mon rendez-vous avec le garçon. Mais j’ai réussi, pendant un temps, à ne plus y penser. Depuis hier, sans pour autant être  incapable de penser à autre chose, le souvenir de Fleurdelys vient me hanter à intervalle régulier, toujours accompagné d’un brusque sursaut de mon coeur. Ajouté aux perpétuelles questions que je me pose à propos de Th… Gil’Sayan en compagnie de laquelle j’ai passé ma matinée, c’est tout juste si j’ai pu me concentrer sur mon devoir de d'Histoire de la Magie. Désormais en route pour rejoindre la garçon, j’ai la sensation que la mort est toute proche et qu’elle va m’accueillir dans ses bras décharnés. C’est sûrement pour cela que mon ventre me fait mal, que mes entrailles se tordent et que mon coeur bat comme un grand malade dans ma poitrine ? C’est pour cela, bien entendu, que mes mains sont moites et que mon esprit me hurle de faire demi-tour, de m’en aller, de m’enfuir loin d’ici parce que, nom de Merlin, quelle connerie d’aller rejoindre le garçon dans sa cabane ! Pourquoi une cabane, d'ailleurs ? Et tout seul ? C’est idiot. Et puis nous aurons beaucoup plus de place si je lui enseigne le sortilège d’expulsion dans une salle de classe plutôt que dans une cabane dans les arbres.
*T’façon, l’est un peu idiot, c’garçon* ; il s’agit là d’une chose dont je veux me persuader depuis la veille mais j’ai beau essayer, je n’y arrive pas. Son magnifique Avifors est encore bien trop frais dans mon esprit. Ce putain de gars est bien trop… Et… Je ne sais pas !

Cela fait vingt bonnes minutes que je déambule dans le parc, près du lac, à regarder avec une attention accrue le moindre arbre près duquel je passe. Je suis censé le retrouver par là, quelque part, parce que donner plus de détails pour que je le retrouve facilement ne lui a pas traversé l’esprit. Je m’agace intérieurement en accélérant le pas, piétinant dans les roseaux  et levant le nez vers le ciel. La colère m’aide à oublier que je suis en train de mourir d’angoisse, de peur et de hâte — et d’un quelque chose que je n’arrive pas à comprendre et qui me donne envie de sourire.

Au bout d’une déambulation interminablement lente, il me semble apercevoir au bout d’un chemin traversant un champ de roseaux une cabane nichée dans les bras d’un splendide saule pleureur. Repoussant toute forme d’angoisse, bien déterminée à ne pas ressembler à ce que je suis intérieurement, je m’approche de la construction, laissant se voir sur mon visage tout le plaisir qu’elle m’inspire. Elle me rappelle instantanément tous les instants que nous avons passés avec mes frères à construire des cabanes dans la forêt côtoyant le Domaine. C’était l’une de mes activités favorite avec la Chasse au Géant.

Mon regard tombe sur lui un peu au hasard. *Fleurdelys*. Mon coeur sursaute et je force mon visage à se lisser de toutes émotions. Je me redresse inconsciemment et m’approche de quelques pas, mes entrailles se rappelant à moi en se tordant misérablement dans mon ventre. Je déglutis, cache mes mains dans mes poches pour me donner une allure et m’accroche à mes souvenirs pour ne pas m’enfuir en courant.

« Nous, on les construisait en pierres, » dis-je à haute voix tout en faisant dévaler mon regard le long des planches et des branchages.

11 mars 2020, 12:09
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Sa silhouette se dessinait sur le chemin bordé de roseaux. C’était bien elle. Le coeur du jeune Gryffon s’emballa un peu. Elle était finalement venue. Pourtant, rien n’était certain car cette fille faisait vraiment ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Il se gratta le nez avant de lui faire un signe de la main, un sourire aux lèvres, alors qu’elle s’approchait d’un pas décidé.

- Nous, on les construisait en pierres, avait-elle jeté en regardant la cabane.

Gabryel se saisit de la corde tendue accrochée aux planches qui constituaient le toit de son refuge, et descendit pour rejoindre sa camarade. Arrivé en bas, et face à elle, il se gratta l’arrière du crâne un peu gêné.

- Oh tu sais, j’ai fait avec ce que j’avais sous la mmmmain... ce n’est pas le bois qui manque ici.

Il fit quelques pas vers l’échelle, piétinant bêtement, avant de se tourner vers Aelle.

- Tu sais, je voulais juste te dire... je suis vvvvvraiment content que tu sois venue. Je te remercie de bien vouloir m’apprendre des sorts.

Le Rouge et Or posa ses mains sur ses poches, le visage soudainement inquiet.

- Ouf, j’ai laissé ma baguette là-haut. (il montre la cabane du doigt) J’ai bien cru que je l’avais oubliée au dortoir !

Gabryel éclata de rire, les traits de son visage empreints de sa joie de vivre habituelle.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

16 mars 2020, 10:29
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Heureusement, me souffle mon coeur, heureusement que Fleurdelys est un garçon d’action. Je n’aurais pas supporté plus longtemps d’avoir son regard planté sur moi ; mon corps ne l’aurait pas supporté. Il se tord dans tous les sens, se jouant de moi avec les cascades qu’il fait subir à mon palpitant et la danse qu’il impose à mes entrailles. Est-ce véritablement normal de se sentir ainsi ? Face à Thalia, pourquoi pas, mais à lui ? Ce n’est pas comme si ce garçon m’intimidait ou quoi que ce soit ; une personne qui veut que je lui apprenne des sortilèges ne peut m’intimider. Je déglutis et m’éloigne d’un pas lorsque Fleurdelys apparaît devant moi après s’être lancé, assez aisément je dois dire, au bout de sa corde. Quand il prend enfin la parole, je me détourne légèrement feignant regarder la cabane, la mer de roseaux, le lac. Tout pour ne pas devoir planter mon regard dans le sien. Cela me rassure néanmoins de l’entendre bégayer. Quand il bégaie, il a l’air bien plus perdu que moi.

« Tu sais, je voulais juste te dire... je suis vvvvvraiment content que tu sois venue. » Un regard dans sa direction ; le rouge colore mes joues. Je fronce les sourcils pour la forme, fais un pas en direction de la cabane. « Je te remercie de bien vouloir m’apprendre des sorts. »

Je pousse un petit soupir discret et hausse les épaules. 
Je ne sais pas pourquoi mon coeur veut s’arracher de son carcan.
C’est idiot, non ?
Je prends une inspiration profonde, me tord le cou pour regarder la cabane. Peut-être devrais-je me mettre en action, moi aussi. Agir pour oublier que je vais mourir d’angoisse et que je trouve sincèrement cela ridicule. J’accroche la corde qui pend de la maison dans les arbres, prête à monter la visiter, lorsque la voix du garçon m’interrompt. Je me tourne vers lui et tombe dans son regard angoissé ; son visage est tout froissé d’inquiétude. En parfaite image, mon visage également se brouille — qu’est-ce qu’il y a ?

« Ouf, j’ai laissé ma baguette là-haut. » *Hein ?* pensé-je bêtement. Comment ça ? Me frappe tout à coup la vérité : il a cru qu’il avait oublié sa baguette. Et effectivement, ses prochains mots me l’affirment. Son rire transcende toutes mes pensées. Un peu béatement, je l’observe, la bouche ouverte et l’air idiote, rire comme si le monde n’attendait que cela. Car c’est ainsi que ça se passe, n’est-ce pas ? Le monde est sans cesse en attente de ce rire, de cet éclat qui me secoue le ventre. Déstabilisée, je baisse la tête.

« Sérieux, mais comment tu peux oublier où est ta baguette ? » grogné-je en lui balançant un regard noir. Il veut apprendre des sortilèges et n’est pas capable de savoir où se trouve sa moitié ? Mais c’est quoi cet abruti ? « C’est la chose la plus importante qu’t’aies, faut toujours l’avoir sur soi, hein. »

Je secoue la tête.
Je ne pensais pas que Fleurdelys serait ce genre de personne à ne pas comprendre que leur baguette est une extension d’eux, une chose précieuse qu’il faut protéger, aimer et dont on ne doit jamais se séparer. Je pousse un petit soupir, accablée.

« D’toute façon, je voulais voir ce que ça donne de là-haut. »

J’enroule mes mains autour de la corde et utilise la force de mes bras pour me hisser, m’aidant du tronc de l’arbre. Le côté positif des cabanes en pierres que nous construisions avec mes frères, c’est qu’elles étaient au sol. Au pire, il fallait ramper, mais jamais grimper. Non pas que cela me dérange, j’ai grimpé dans assez d’arbres dans ma vie pour me débrouiller, mais c’est tout de même bien moins agréable. Avec une aisance beaucoup moins marquée que celle de Fleurdelys — et plus de temps — je parviens à me hisser sur le plancher de la cabane sur lequel je m’affale, les bras en compote. Je me relève tant bien que mal ; mon regard accroche instantanément la baguette qui traîne. Je m’en éloigne discrètement. Hors de question que je la touche. Il n’y a pas pire affront pour un sorcier. Je ne ferais pas cela à Fleurdelys — même s’il faut être vraiment idiot pour oublier sa moitié ici.

28 mars 2020, 19:38
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Image

Elle avait utilisé la corde et non l’échelle. Avec une aisance toute naturelle, la Poufsouffle s’était hissée jusqu’au « Petit Chalet » par la force de ses bras. Gabryel n’en fut guère surpris, celà lui plut énormément. Cette fille n’était pas comme les autres. Rien chez elle ne ressemblait à ses camarades Gryffonnes oú des autres maisons pour celles qu’il connaissait. Il se hâta de la rejoindre à son tour au sommet par le même chemin. Une fois sur ses deux pieds, le Rouge et Or rammassa sa baguette en rougissant avant de la ranger dans sa poche arrière. Il avait toujours été « tête en l’air » comme disait sa mère en français.

Alors qu’Aelle observait la cabane, Gabryel lui expliqua comment il l’avait conçue seul, par quels moyens il s’était procuré la corde dans le dos de Rusard, et le bois disponible au sol et près du lac. Bien sûr, la magie avait joué un certain rôle dans la construction, mais la majorité du travail était exécutée manuellement. Il parlait avec passion et enthousiasme.

- À Fife, Grégoire m’aide en général. C’est mon mmmmmeilleur ami. Papa aussi parfois... enfin, quand il a le temps. Mais là, c’était plus compliqué tout seul.

Il finit par s’assoir sur le bord de la plateforme et observa le paysage environnant. Le lac s’offrait à perte de vue, au pied du Château majestueux. Des oiseaux formaient sur l’étendue grise des formes noires mouvantes. Un petit vent frais faisait chanter les branches de l’arbre.

- J’aime être ici. Je suis enfin chez moi, j’ai mon petit rrrrefuge. (levant timidement les yeux vers Aelle) Tu es la première à venir...
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 20 juin 2020, 16:56, modifié 1 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

30 mars 2020, 13:29
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Mon regard caresse le travail du garçon. Bientôt, celui-ci me rejoint et je me prends à trouver l’endroit bien trop exigu pour nous deux. Je me déplace vers l’un des bords, feignant regarder le positionnement des rondins de bois et le ficelage de ces derniers. Bien loin de mes états-d’âme — Merlin, ce garçon est-il toujours aussi à l’aise ? —, Fleurdelys me raconte en détail comment il a construit sa cabane. L’écouter parler est agréable, je n’ai rien à faire. Je ne hoche même pas la tête de temps à autre, partant du fait que si je suis là et que je l’entends, il comprendra que je l’écoute. Dans son discours, je comprends que ce garçon est, ma foi, plutôt débrouillard. Et il a ce trait caractéristique des Gryffondor que j’ai toujours trouvé dérangeant : la témérité. Mais ce garçon semble savoir l’utiliser à son avantage — pour cette fois. Pendant son discours, mon regard se perd parfois sur son visage. Je le regarde pour essayer de le comprendre. Ses yeux brillent et sa voix est souriante. J’essaie de comprendre pourquoi il est ainsi alors que la plupart des Autres tirent une tronche pas possible quand je suis près d’eux. Pourquoi est-il différent ? Mon coeur sursaute régulièrement. Il me fait comprendre des choses que je n’aime guère. Par exemple, il me force à reconnaître que je suis angoissée — je déteste cela. Lorsque mon coeur tremble et que mon ventre est secoué de cette manière. C’est très désagréable. 

« À Fife, Grégoire m’aide en général. C’est mon mmmmmeilleur ami. Papa aussi parfois... enfin, quand il a le temps. Mais là, c’était plus compliqué tout seul. »

Un sursaut, non, un coup de poignard dans mon coeur. Celui-ci se serre et je détourne rapidement les yeux pour regarder le lac que j’aperçois derrière les branchages. Mon meilleur ami, il a dit. Mon meilleur ami. Merlin, c’est complètement con. Je me fous qu’il ait un meilleur ami. Je me secoue, envoie mes idées débiles au fond de ma tête et laisse entendre un vague « Mh ». J'arrache une feuille à l’arbre et entreprends de la massacrer entre mes doigts.

Le garçon s’assied.
Il parle, dresse la tête vers moi.

« Tu es la première à venir...
Quel honneur, » réponds-je sur un ton sarcastique en détournant le regard.

L’humour, pour cacher le bonheur qui étouffe mon coeur.
Le rouge cependant, se refuse à se faire discret. Il envahit mes joues et je le sens qui me brûle de l’intérieur. Je prends une profonde inspiration pour calmer mon corps angoissé et jette la feuille réduite en morceaux par dessus la plateforme. J'observe ce qui m’entoure pour ne pas regarder le garçon, et fais quelques pas sur la plateforme.

« La cabane est sympa. » Je caresse le bois du bout de mes doigts. « Ça s’ra un peu trop étroit pour t’entraîner là. La magie a b’soin d’espace, » réfléchis-je à voix haute.

Je me dirige vers l’entrée de la cabane et regarde le sol en contrebas, me penchant au-dessus de Fleurdelys comme s’il n’était pas là. Mon esprit entièrement concentré sur l’entraînement à venir, j’ai beaucoup moins de mal à Être. La réflexion m’a toujours aidé à faire face, il est bien plus agréable de réfléchir que de ressentir. L’espace au pied de l’arbre sera bien plus abordable pour l’entraînement du garçon — et cela ne m’obligera pas à me tenir aussi proche de lui.

« En bas, ce s’ra mieux. »

Je dégaine ma baguette magique et me concentre. Je vise le sol et prononce : « Elasticus. » Le fuseau magique percute le sol et je devine, même si le résultat ne se voit pas franchement, que j’ai réussi. Le contraire aurait été étonnant, c'est après tout un sortilège d'un niveau très médiocre. Je lance un regard en coin au garçon pour observer sa réaction — il est peut-être capable de m’impressionner avec sa cabane, mais moi je peux certainement l’impressionner avec ma magie.

« Saute, lui dis-je. Si t’as confiance. »

Je ne sais pas exactement à quoi je joue.
Peu importe.
Je plonge dans le regard bleu de l’enfant et essaie d’oublier que mes entrailles se tordent dans tous les sens.

14 avr. 2020, 16:52
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
L’Écossais n’était pas peu fier de sa construction. Si elle ne lui montra guère, la demoiselle semblait intéressée par ses explications sur la conception du Petit Chalet. Il perçut même à certains moments dans ses yeux quelques marques d’étonnement sur sa débrouillardise, qu’il interpréta comme une forme d’admiration pudique. L’anglaise n’était pas très démonstrative, Gabryel cherchait sans cesse à déchiffrer les expressions de son joli visage. Lorsqu’il plongeait ses yeux bleus dans les siens, le temps semblait s’arrêter et le rouge lui montait irrémédiablement aux joues.

- Saute, si t’as confiance.

Aelle le regardait avec un air de défi non dissimulé. Il avait toujours aimé ce trait de caractère chez sa camarade. Elle le poussait sans cesse dans ses retranchements, comme voulant en permanence se rassurer sur le fait qu’elle ne perdait pas son temps en octroyant le sien au jeune sorcier. Il se releva, se pencha un peu et scruta le pied de l’arbre. Le sol n’avait pas vraiment changé d’aspect, il n’était même guère certain qu’Elasticus avait fonctionné. Si tel était le cas, il pouvait tout aussi bien s’écraser comme une pomme trop mûre. Pourtant, la confiance qu’il portait en la jeune Poufsouffle le poussa à ne pas trop tergiverser.

Il placa ses pieds sur le bord de la plateforme de bois, et plia légèrement les jambes. Avant de s’élancer, un large sourire s’installa sur son visage. Après avoir malicieusement tiré la langue à Aelle, il sauta en hurlant pour se donner du courage : « Gooooo ! ».
L’enfant fit une suite de rebonds sur les fesses avant de se stabiliser sur ses jambes. Il souleva la tête vers son amie, encore tout excité par son saut :

- C’était sssssuper ! Viens !
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 15 sept. 2020, 17:38, modifié 1 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

15 avr. 2020, 20:31
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Il se penche pour regarder le pied de l’arbre. Sûrement doit-il se demander si mon sortilège a marché ou non. Mon coeur sursaute, dans l’attente. Je me demande s’il me fera effectivement confiance. Après tout, il n’a aucunement raison de le faire. Moi, dans le cas contraire, je ne lui aurais jamais fait confiance. J’aurais lancé un sortilège de mon propre cru, au cas où, et seulement après j’aurais sauté. Mais ce garçon est bizarre, il est pas comme les autres, et pas comme moi. Il est lumineux. C’est étrange à penser, étrange à observer, mais c’est un fait. Lumineux avec ses sourires, ses regards. La seule fois où je l’ai vu perdre cette lumière, c’est quand nous nous étions rencontré. Il était drôlement en colère ce jour-là, quand il a fait disparaître ma bottine. Un sourire moqueur aux lèvres, je savoure le souvenir. Pour autant, je n’ai aucune raison de me moquer ; jamais je ne l’avouerais, mais ce jour-là il m’a impressionné. Il a lancé son sortilège à la perfection, la colère lui donne des ailes. C’est pour cela que j’ai accepté de lui apprendre des sortilèges. Parce qu’il a quelque chose dans le coeur, il en a dans les tripes. Sous son air d’ange, ses yeux bleus et son sourire qui me tord les entrailles, il a une force qu’il me plairait d'exploiter. 

Revenant à moi d’un clignement des yeux, je me recule pour laisser la place au garçon de sauter. Il a l’air prêt à le faire, les jambes repliées, travaillant son élan. Un regard m’est offert, ainsi qu’une langue rose ; *qu’est-ce que…*. Mon coeur sursaute encore, le fourbe. Il sursaute et se répand dans mes veines le poison du bonheur. *Il me fait confiance !*, me répété-je à outrance. Je n’en reviens pas. Un peu ébahie je le regarde s’élancer… Et tomber. Je me penche à sa suite et le regarde bondir sur le sol grâce à mon sortilège parfaitement réalisé. Un sourire fier m’étire les lèvres et un sentiment d’envie me prend. Moi aussi je veux le faire ! Le rire du garçon me ravit et me donne des ailes. 

Je rejoins le bord de la plateforme, regarde en bas, enivrée par la hauteur, extasiée par le regard que porte le garçon sur moi. Je fléchis les jambes, écoute mon coeur battre dans le secret de corps et je saute dans le vide, abandonnant mon estomac quelque part là-haut. La chute est rapide. J'atterris sur les jambes, tombe en arrière et rebondit sur les fesses. Je me relève tant bien que mal, chancelante, un sourire au bord des lèvres, ivre de la sensation qui m’habite. Un gloussement m’échappe, puis un second, que je cache derrière ma main, peu habituée à m’esclaffer de la sorte.

« J’adore la magie, » laissé-je m’échapper, essoufflée par mon rire, mon regard côtoyant celui, bleu, de l’autre enfant.

Un sourire immense sur les lèvres, je me perds quelques secondes dans ce regard, n’en revenant pas d’être là, d’être ici avec un Autre qui a l’air de s’en foutre de qui je suis, de ce que j’ai fait, de comment je suis. Puis je me détourne, gênée, et entreprends de parcourir l’espace. D’un habile tour de baguette, j’annule mon précédemment sortilège et observe les alentours avec un regard calculateur. Je laisse passer quelques secondes, les pensées fourmillant dans mon crâne. Une idée chatouille ma conscience. Un regard en direction de Fleurdelys. Je me penche en avant et attrape ma jambe droite, sautillant pour ne pas tomber. Je déchausse ma bottine que je lance au loin.

« Voilà ta victime, annoncé-je de but en blanc. T’sais comment procéder ? »

Mon regard, redevenu sérieux, se tourne vers Fleurdelys. Je dois avoir l’air légèrement sévère, comme Maman quand elle nous regarde avec les sourcils un peu froncés, les lèvres pincées et l’intelligence brillant dans son regard. J’espère que je lui ressemble. Mais accroché autour de mon cou à l'abri des regards, diffusant dans mes veines une étrange chaleur, le collier que m'a confié Fleurdelys me dit le contraire : Maman ne serait jamais heureuse pour si peu, elle. 

11 mai 2020, 23:02
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
« Son sourire immense. Il illumine son visage comme un soleil sur le lac. Je ne l’avais jamais vue si joyeuse. Nous partageons à cet instant le même sentiment de bien-être et ça me plaît ».

De douces pensées emplissaient l’esprit de Gabryel. Ses yeux croisèrent ceux d’Aelle pour se perdre un moment dans l’âme de la jeune Poufsouffle. Le Rouge et Or n’oublierai jamais cet épisode fugace et délicieux.

Aelle reprit une mine concentrée. D’un geste, elle annula son Elasticus et arpenta l’espace au pied de l’arbre. Il était temps de travailler. Gabryel saisit sa baguette entre ses doigts. Il ne s’agissait pas de la décevoir. Repulso nécessitait une grande maîtrise et un entrainement minutieux pour parvenir à le contrôler. Le vent commençait à se lever, balayant l’herbe sous leurs pas. Le son de la brise caressant les feuilles rassura étrangement le garçon, comme si les éléments communiquaient avec lui. La magie était partout, il la sentait dans ses cheveux. Elle frôlait son visage et picotait le bout de ses doigts. L’impatience le gagnait tout comme l’envie de prouver à sa camarade qu’elle avait eu raison de lui accorder sa confiance.

Aelle ôta sa bottine, pour la jeter quelques mètres plus loin :

- Voilà ta victime... T’sais comment procéder !

Gabryel sourit à nouveau en songeant à leur première rencontre. Il avait fait disparaitre la chaussure de sa camarade en lançant un Evanesco. C’est depuis cet instant qu’Aelle l’avait pris sous son aile pour partager son savoir. Le lionceau s’en souvenait avec émotion. Un étrange lien les unissait depuis. Ce n’était pas une amitié commune et ils n’avaient jamais verbalisé ce qui les rapprochait. C’était juste instinctif. Il lui semblait que l’apprentie sorcière appréciait sa compagnie, bien que peu démonstrative. Cela ne lui importait pas. Elle n’avait guère besoin de s’exprimer sur le sujet, ses yeux n’avaient jamais menti. Cette fille semblait ignorer le calcul ou l’hypocrisie. Elle agissait comme sa respiration effleurait ses lèvres, naturelle et spontanée.

Gabryel lâcha Aelle du regard et observa la bottine. Il redressa ses épaules, réajusta sa tenue et frotta ses mains le long de ses cuisses. Le sorcier interrogea son amie, l’air grave :

- Quel est le mouvement qui accompagne ce sort ?

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

20 mai 2020, 12:22
Exultant Lusibus  PV : Aelle Bristyle 
Quelque chose chez le garçon change. Il se redresse, se prépare, se concentre. Il cesse d’être le gamin qui sourit *trop* pour un rien, le gamin qui éclate de rire, qui se rit de la vie, qui aime le monde pour être un sorcier, un mage qui est capable du meilleur. Ce changement chez lui est si visible que ç’en est étonnant. Il passe d’une version de lui-même à une autre, comme ça, sans effort. Pendant un instant, je me demande si ce n’est qu’un masque, une façon de me faire croire qu’il est concentré et bien prêt à apprendre, avant de me fustiger : ce n’est pas un menteur, j’en suis persuadée. Un gars qui rit avec autant de franchise ne peut me mentir. Avec un sursaut d’angoisse, je me demande depuis quand je lui accorde cette confiance. *J’dois faire attention* me dis-je. Ne pas lui laisser croire qu’il peut faire ce qu’il veut de moi. Mon air se fait davantage sévère et je détourne les yeux.

« T’as pas appris la théorie du sortilège ? demandé-je d’une voix froide. C’est bête. »

Ma voix ne présente aucune moquerie ni aucun jugement. C’est une voix unie et égale qui fait une constatation : c’est complètement con de venir à un entraînement sans s’être au préalable renseigné sur le sortilège. Je soupire, mais ne dis rien de plus. Peut-être parce que je sais que Fleurdelys est comme moi, qu’il n’a pas besoin de passer des heures sur la théorie pour apprendre un sortilège — quoi que je le fais même si je n’en ai pas besoin, et je pense que la garçon aurait mieux fait de faire de même, surtout avec un sortilège qui n’est pas de son niveau. Je décide de tenir ma langue pour le moment, cependant si je remarque que sa concentration se fait la malle, je lui remettrais les idées en place.

« La gestuelle, c’est comme ça, commencé-je d’une voix sérieuse en agitant ma baguette. Oublie pas qu’la magie marche à la volonté. T’es pas là pour t’amuser, mais pour repousser cette bottine là-bas. Ne lance pas l’sortilège maintenant. »

J’enfonce ma baguette dans ma poche et m’approche du garçon, le toisant de mon air concentré. Je me place face à lui, tout en faisant attention de garder un bon mètre de distance entre nous. Mon coeur s’affole tandis que je l’observe, que je me plonge dans ses yeux bleus. Je dois faire un effort pour ne pas laisser ma panique m’envahir : je sais exactement ce que je fais ici, je sais exactement ce que je veux et ce que j’ai envie de faire, je n’ai pas besoin de penser au reste, même pas besoin de songer. Seulement me laisser aller.

« Ferme les yeux, ordonné-je à Fleurdelys. Et visualise. »