Une annonce avait été faite par la directrice, un jour plus tôt. Pas de vacances. En tout cas, les élèves ne pourraient rentrer chez eux, la situation politique avec les Moldus obligeant. 
Geneva avait été distraite toute la journée, de mauvais caractère, et n'avait pas prononcé plus de cinquante mots depuis le début de la journée. Et pour cause : durant ces vacances, elle aurait dû revoir sa mère, son père, mais également voir (car s'aurait été la première fois qu'elle l'aurait rencontré) sa petite soeur, Robin. Et, à cause de problèmes qui ne la concernaient même pas, elle ne pouvait pas. 

La jeune fille trouvait cela injuste, comme une punition de groupe qu'elle n'aurait mérité. Elle savait qu'elle n'avait d'autres options que de se plier aux choix de la direction de l'école, mais son moral en prenait un coup. Passer des vacances entières dans le regret, à éviter Hestia. Génial. 

Pour se changer les idées, Geneva décida de se rendre dans le parc de l'école, près du lac, pour se détendre et oublier un peu les problèmes qui la pesait. Elle prit un sac empli de bonbons, de gâteaux, et surtout de barres chocolatées et de Chocogrenouilles. Le chocolat avait toujours était d'un grand réconfort pour elle, et était même un boost important pour elle. La rouquine en prenait lorsqu'elle faisait ses devoirs (elle en avait d'ailleurs le jour où elle avait rencontré Antonn), ou en mangeait quand elle était stressée, triste, ou quand elle ne se sentait pas en sécurité. C'était le cas. 

La Serdaigle tapota de son pied le sol, pour voir s'il était mouillé, humide ou boueux. Elle choisit un endroit qui lui paraissait moins sale que les autres, et mit tout de même, par précaution, un tissu pour protéger sa robe de sorcière. Elle sortit ensuite une grenouille en chocolat de son emballage, en la tenant fermement pour qu'elle ne saute pas. Ensuite, elle regarda la carte, et vit qu'elle la possédait déjà. Geneva la posa donc sur le tissu, à côté d'elle, mit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, et commença à croquer dans le chocolat. Le goût sucré se répandit dans sa bouche et elle savoura cet instant quelques secondes, avant de prendre une autre bouchée.

@Lumah Greenleaf
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Geneva, qui pensait pouvoir s'évader seule, perdue dans ces pensées, vit arriver une jeune fille, de son année mais à Poufsouffle, qui lui demanda si elle pouvait s'asseoir à côté d'elle. Lumah Greenleaf. C'était un étrange personnage que cette jeune fille, timide, renfermée sur elle-même mais assez gamine dans sa manière d'être. Elles ne se connaissaient pas, mais la blonde avait un passé difficile, duquel Geneva ne connaissait rien. Elle la laissa donc s'asseoir à ses côtés, sur la couverture. 

La rouquine s'apprêta à tendre le sac avec des friandises à sa camarade, mais celle-ci sortit de sa poche quelques friandises. Elle en prit donc une pour elle. Elle remonta les genoux vers sa poitrine, puis passa son bras libre (celui qui ne tenait pas la Chocogrenouille) autour de ses jambes. Avant, elle se mettait souvent comme ça, dans son lit, quand elle était contrariée. Sa mère venait alors lui caresser les cheveux pour la calmer, en lui racontant qu'elle était de préparer des gâteaux ou autre plat. Là, elle en aurait bien eu besoin, mais c'était plus qu'impossible. 

Geneva ouvrit sa nouvelle friandise, répéta le même rituel pour regarder la carte. Encore une double. Elle se tourna vers Lumah et lui dit, tout en lui montrant les deux cartes :

« Je les ai en double, ces deux-là. Si elles t'intéressent, je veux bien te les donner. »

Geneva lui tendit les cartes, pour que la jaune et noir puisse voir de quelles cartes il s'agit. Elle les posa du côté de la couverture où était sa camarade, et commença à croquer dans la Chocogrenouille. Ce goût réconfortant, cette odeur forte, ces détails marqués... Tout ça donne envie de manger encore et encore ces sucreries enchantées. Mais, toute bonne chose a une fin. Comme voir ses parents, apparemment. 

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Geneva finit rapidement sa Chocogrenouille, et attendit quelques secondes sans rien faire, les yeux perdus dans le vague. Ces vacances allaient être longues, se disait la jeune fille. Elle avait au moins rendu quelqu'un d'heureux, avec ces cartes. Elle dit donc :

« De rien, c'est pas grand chose. J'en ai déjà pas mal, et c'est une courante. »

La rouquine regarda la blonde, un léger sourire aux lèvres. Il était faux, mais ça valait mieux que pas de sourires du tout. Elle retourna alors son regard vers le lac, prit une Suçacide, la déballa, et commença à la manger. Le goût fort et puissant agressa les papilles de la Serdaigle, mais cette légère douleur lui fit du bien. Elle avait besoin de penser à autre chose, mais n'y arrivait pas. Les mots de la directrice résonnaient sans arrêt dans son crâne, la hantaient. 

Lumah lui proposa alors de lui prendre des Chocogrenouilles, si elle en voulait. Geneva sourit, se tourna de nouveau vers sa camarade, et lui dit, tout en prenant le sac rempli de friandises à côté d'elle :

« Merci, mais je pense avoir de quoi faire avec ça ! D'ailleurs, je te retourne la proposition : si tu veux un bonbon que tu n'as pas, sers toi. »

Un sourire, plus honnête cette fois-ci, emplit le visage de la jeune fille. Les conditions n'étaient peu-être pas les meilleures pour se lier d'amitié, Lumah ne voyait d'ailleurs pas Geneva sous son meilleur profil, mais elles arrivaient à s'entendre. Dans ce genre de cas, la Serdaigle était plutôt exécrable et imbuvable, et il valait mieux ne pas s'approcher d'elle si on ne voulait pas s'énerver. Mais, pour une raison inconnue de tous, la jaune et noir avait ce petit quelque chose pour se faire apprécier de Geneva. Ça avait l'air d'une personne très bien et gentille, se dit Geneva.  

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Lumah était toute admirative devant sa carte, toujours aussi impressionnée par le simple fait de voir bouger la personne à l'intérieur. En regardant Geneva, qui elle affichait un air las, elle se sentit légèrement idiote ; la rouquine devait trouver qu'elle survolait ses émotions à s'extasier devant quelque chose d'aussi simple pour elle !
Pourtant Lumah garda ce même regard plein d'étoiles, celui qu'elle affichait lorsqu'on lui parlait de nouveau, d'aventure, de libertés, de batailles et de grand air ; un regard d'émerveillement face à cet inconnu.

Geneva déballa une drôle de sucette. Lumah avait déjà vu tout cela dans le Poudlard express l'an dernier. Malheureusement, cette année-là, elle n'avait pas pu accéder à son train - encore pour une histoire de sang -, et n'avait donc pas pu choisir une friandise que la sorcière apportait sur son chariot. Si Lumah n'aimait pas les sucreries, il était vrai qu'elle trouvait celles-ci extrêmement tentantes, et qu'elle n'était absolument pas contre y goûter si jamais quelqu'un venait à lui en proposer. Elle avait eu ce loisir à l'anniversaire de Julie Eragon, une Serpentard. Donc c'était plus comme y goûter une deuxième fois. C'était une excuse plutôt sympathique.

La Serdaigle refusa sa proposition en lui montrant son sac, rempli à ras bord de friandises, dont pas mal de chocogrenouilles. Lumah resta un instant ébahie ; ses parents ne lui en offriraient jamais autant ! Après, il lui avaient bien sûr envoyé un colis, mais il était composé d'autre petites perles rares. Sa soeur lui avait confectionné de jolis bracelets, des petits portes-bonheur et gris-gris spécial pâques, qu'elle avait sûrement trouvé sur internet. Ils savaient bien que Lumah n'était pas très fanatiques des bonbons, et que le chocolat risquait de fondre.

« C'est tes parents qui t'ont envoyé tout ça ? », demanda Lumah, simplement étonnée, avant d'ajouter : « Oh, merci ! Je vais te piquer une euh... Sucacide, si tu veux bien ! »

La petite Poufsouffle était dubitative sur le terme. Elle n'avait certainement pas retenu le vocabulaire sorcier, et encore moins le nom de chaque confiserie. Elle aurait paru sotte à s'emmêler les pinceaux ; mais tant pis, sa faim l'emportait et elle avait parlé avant d'être sûre de quoi que ce soit.

« Dis... Est-ce que ça te fait bizarre, de ne pas rentrer chez toi ? »

Lumah s'en voulut immédiatement d'avoir posé cette question ; bien sûr que ça lui faisait mal ! Et sûrement que ça n'allait que ravivait sa peine de lui rappeler qu'elle ne retournerai pas chez elle ! Nerveuse, la petite ouvrit une autre grenouille chocolatée, avant d'ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes.

« J'ai eu une or ! Tu l'avais, celle-là ? », la questionna la blondinette en lui montrant une carte aux contours d'un doré éclatant.

Lumah semblait étonnée que Geneva eut autant de sucreries. Elle les avait, pour la plupart, depuis la première année, que sa mère lui avait acheté pour lui faire penser à elle. Elle mangeait une Chocogrenouille de temps en temps, mais pas plus. A force de colis qu'elle recevait, contenant les sucreries, son stock c'était agrandi et elle avait eu tout cela. 
Geneva tendit une Suçacide à Lumah, lorsque celle-ci lui en demanda une, suite à sa proposition. En lui donnant, elle répondit :

« Oui, mes parents m'envoient parfois des colis avec des bonbons, mais vu que je ne mange pas tout d'un coup, ça me fait des stocks. Tu savais que ça pouvait se conserver plusieurs mois, pour la plupart ? », apprit la rouquine à sa camarade. 

Geneva finit sa sucette, et posa le bâton dans une petite poche, qui lui servirait de poubelle. Elle le déplaça donc entre la blondinette et elle, pour qu'elles puissent toutes deux jeter leurs déchets. A la phrase de Lumah, la bleu et bronze regarda de nouveau au loin, morne, et dit :

« Plus que ça me fait bizarre, je trouve ça injuste. Je comprends qu'ils fassent ça pour nous protéger, mais ça me rend triste. J'en ai marre de passer mes vacances à Poudlard, pour tout dire... Et toi ? Tu aurais préféré rentrer ? », demanda Geneva à sa future amie, reprenant du poil de la bête. 

Quand Lumah répondit, elle ouvrit une nouvelle Chocogrenouille, et s'extasia devant la friandise. En effet, la jeune fille venait d'obtenir une or. Ce n'était pas la plus rare de cette catégorie, mais la probabilité de tomber sur l'une d'elle restait faible. 

« Je ne l'ai pas, celle-là... D'ailleurs, je n'ai qu'une seule or. Tu es chanceuse, dis-moi ! »

Geneva sourit, honnêtement. Elle arrivait à sourire, alors qu'à l'intérieur, elle se sentait vide. Elle avait l'impression d'être une gamine égocentrique. La situation actuelle méritait bien de petits sacrifices. Beaucoup d'autres élèves auraient aimé rentrer chez eux, pour diverses raisons, et elle ne faisait que s'apitoyer sur son sort. Elle se sentait bête et méchante. 

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Lumah resta le regard bêtement perdu un instant, à se dire qu'elle aurait sûrement dû tourner la manivelle dans son cerveau un peu plus de temps avant de parler ainsi ; elle aurait pu se rendre compte de sa stupidité et reprendre en main sa logique. Même si Geneva avait dit sa dernière phrase avec une intention plus ludique plus que sur le ton d'un reproche, la petite Pouffy le prit comme une motivation à tourner sa langue sept fois plutôt que trois avant de parler ; ce n'était pas la première fois qu'on le lui avait fait penser, de plus. Lumah sortit de ses pensées pour poser à nouveau son regard sur la réalité, sur Geneva.
Alors que celle-ci lui expliquait la raison pour laquelle elle avait un sachet aussi plein (dont le contenu avait probablement baissé autant qu'il l'aurait fait en un an si elle procédait ainsi, en une seule après midi), elle lui tendit une suçacide ; et, trop pensive, Lumah dit simplement un petit « Merci », et mordit à pleines dents dedans, plus concentrée à l'écouter que sur son action. Elle faillit s'étouffer quand la sensation acide lui brûla la langue, ne s'y étant pas préparée. La blondinette fit comme si de rien n'était, mais la larme qu'elle avait au coin de l'oeil restait pour graver cette surprise.

« Je les mange dès que je les ai, donc je savais pas vraiment », confia-t-elle en riant, - après une petite seconde de silence durant laquelle elle laissa partir cette horrible sensation de brûlure -, tentant d'ôter cette fichue larme du revers de sa manche.

Geneva installa une petite poubelle provisoire entre elles, mais Lumah n'en avait pas encore besoin. Elle était toujours aussi affairée avec sa propre sucette et n'en était même pas à la moitié ; la suçacide lui arrachait la bouche au point qu'elle ne préférait pas tout avaler d'un coup pour ne pas pleurer toutes les larmes de son corps.
Comme la petite l'avait prédit, bien que c'était évident, Geneva ne se sentait pas bien et aurait, comme la majorité des élèves, préféré rentrer chez elle. C'était une situation déstabilisante, donc c'était normal d'en être énervé, du moins sur le moment, et de trouver cela parfaitement injuste. Lumah, elle, ne ressentait plus ce besoin. Elle avait eu le temps de relativiser. Mais elle fut peinée pour la bleue, dont la voix n'émettait aucun doute quand à sa tristesse.

« Ça me fait super bizarre, surtout. Mais même si la directrice l'avait pas dit j'aurais dû rester... J'espère que les choses changeront », dit-elle en adressant sa dernière phrase pour la rouquine surtout. C'était une période dure, dont on ne verrait probablement pas la sortie. Lumah doutait même qu'ils puissent rentrer chez eux pendant ce genre de vacances durant les six années à venir, les moldus étant maintenant avertis pour le reste du temps.

« Au moins, on pourra les revoir pendant les grandes vacances, c'est déjà ça ! » dit-elle sur un ton qu'elle voulait rassurant. Et dire qu'avant elle voyait tous les jours sa famille.

La blondinette avait a présent terminé sa suçacide, et déposa le bâtonnet dans la poche, avant de se retourner à nouveau vers Geneva, en lui tendant la carte or, un grand sourire lui éclairant le visage.

« Je te la donne, alors ! »

Geneva regarda sa camarade. Sa naïveté se lisait sur son regard. Ce n'était pas méchant, bien au contraire : plutôt reposant, même. Tout était si dur, méchant et violent, qu'un peu de douceur était nécessaire. Lumah était un être parmi tant d'autres, qui devait aimer se cacher dans la foule. Pourtant, elle irradiait de joie et de bonheur. Son innocence se ressentait dans de petits gestes : sa manière de parler, ses regards, cette larme inattendue quand elle mordit la friandise...

Cette dernière fit sourire la jeune fille, mais elle plongea la tête dans sa Chocogrenouille pour camoufler son rire qui tentait de prendre le dessus. Elle avait souvent eu des sucreries sorcières lorsqu'elle était petite, et il lui semblait évident que les Suçacides étaient des bonbons forts (mais les Nés-Moldus ne pouvaient l'inventer).

Quand la blondinette lui tendit sa carte Or, la Serdaigle leva les yeux, eberluée et, voyant que sa camarade ne plaisantait pas, laissa un sourire apparaître sur son visage.

« Merci beaucoup ! Tu n'aurais pas dû, franchement... »

Geneva attrapa la carte, et observa le personnage à l'intérieur (Lord Voldemort). Après quelques secondes de contemplation, elle rangea le précieux morceau de carton épais et continua à manger son chocolat, avant qu'il ne fonde et lui collé aux doigts.

« Tu as dit qu'on pourrait rentrer chez nous pendant les vacances d'été, mais ce n'est pas sûr. Si les tensions entre les sorciers et les Moldus continuent de la sorte, ça sera impossible, j'en ai bien peur... », dit la rouquine, la gorge serrée.

Rien que de penser qu'elle ne pourrait pas voir sa famille pendant plus d'un an, ça la rendait malade. D'abord, les sorciers se retournaient contre elle car elle était trop Moldue. À présent, c'était les Moldus qui la menaçaient, car elle était trop sorcière... Était-elle seulement bien, dans une catégorie ?

Mon post est tellement médiocre Mais bon, je pose ça là quand même, voilà pour toi @Lumah Greenleaf !