April n’avait jamais aimé les anniversaires, en particulier les siens. L’ambiance festive et joyeuse pendant ces derniers lui faisait prendre conscience de ce qu’elle n’avait jamais eut étant enfant. Elle n’aimait aucune fête en particulier d’ailleurs. A ses yeux, toutes étaient barbantes et remplies d’ironies. Lors des réceptions chez ses voisins pas exemple, elle s’amusait à déceler le vrai visage des inconnus sous leurs formules de politesse et leurs bonnes manières. Ce qui l’amena plus d’une fois à poser des questions totalement indiscrètes à table sous le regard désapprobateur et honteux de ses parents. Ces derniers s’excusaient, avant de prononcer leur phrase passe partout : « Ne faites pas attention; ce n’est qu’une enfant ». Les inconnus répondaient qu’il n’y avait pas de mal accompagné d’un sourire hypocrite, et on ne les revoyait jamais.

Aujourd’hui, c’était l’anniversaire d’April, et pour la petite sorcière, un jour ordinaire. Elle avait juste à éviter les couloirs et salle communes, et à partir de demain, tout reviendrait dans l’ordre. Mais il lui restait à trouver un endroit calme et peu fréquenté, ce qui, à Poudlard, n’était pas chose aisée.

La petite sorcière avait cependant trouvé l’endroit idéal; le lac. Elle avait décidé de s’y rendre en se remémorant Alhena lui parler d’un point d’eau aux reflets aussi bleus que le ciel par une nuit étoilée. Elle sourit doucement à la pensée de son amie, tout en contemplant le vent créer des ondulations sur le miroir d’eau se tenant devant elle. Les arbres et montagnes s’y reflétaient, se dessinaient dans cette immensité bleue.

Le vent vint lui retirer quelques mèches rebelles de devant ses yeux et lui apporta une bouffée d’air frais. Non pas que l’agitation de Poudlard ne lui correspondait pas, mais se retrouver seule loin de cette animation constante lui procura le plus grand bien.

Un sourire se dessina se dessina sur ses lèvres pâles, elle s’allongea dans l’herbe, et ferma les yeux.

Cela fait trois jours que les vacances de Pâques ont commencé et tu as toujours du mal à te faire à l’idée que personne n’a pu prendre le Poudlard Express pour rentrer, cela semble étrange mais néanmoins nécessaire puisque vous êtes en sécurité au château. De ton côté, cela ne te dérange pas tellement puisque tu es restée à Poudlard lors des vacances de Noël, ce sera plus ou moins la même chose et sûrement encore plus agréable puisque tous tes amis sont avec toi. C’est vrai, tu aurais voulu rentrer pour voir ta nouvelle chambre, à Crawley, dans la grande maison de tes grands-parents mais il était prévu que tu ne rentrerais pas à Poudlard avant l’été prochain, ce qui fait que tu n’es pas trop déçue.

Seulement, la décision de la directrice n’a pas plu à tout le monde et cela se ressent dans les salles communes ou même dans la grande salle, simplement parce que certains s’amusent à se plaindre à longueur de temps. Tu trouves incroyable de voir que certains mettent la faute sur la directrice, comme si elle était responsable de tout ce qui se passe dehors. C’est pourquoi tu décides assez rapidement de quitter ta salle commune pour rejoindre le lac, un endroit qui devrait, tu l’espères en tout cas, être plus calme. Ton carnet d’écriture et une plume en main, tu quittes le château. La différence de température en avril par apport aux temps froids de la fin de l’année fait qu’il sera plus agréable de rester dehors pour un bon moment.

En arrivant, tu ne vois personne, ce qui te semble anormal : Peut-être que la plupart sont à l’intérieur mais tu n’aurais pas pensé que tu serais seule. Tu allais t’assoir quand tu penses finalement apercevoir quelqu’un, un peu plus loin. Tu t’approches peu à peu et tu reconnais une élève, allongée. Une fois que tu es à proximité d’elle, tu t’assieds doucement et tu lui demandes à voix basse :

- Ça fait du bien, un peu de calme, hein ?

April fut tirée de ses pensées par une voix qu’elle connaissait bien; Lili.
L’angoisse s’empara de la jeune Serpentard; une troisième année venait lui parler en personne, peut être pour la réprimander ?

-Ça fait du bien, un peu de calme, hein ?

L’appréhension de la petite brune s’envola pour laisser place à un sentiment chaleureux. April admirait particulièrement la Serpentard, et la trouvait juste et sympathique. La droiture d’esprit dont Lili faisait preuve impressionnait la jeune Serpentard, et elle n’aurait jamais imaginé que cette dernière vienne lui parler.

April se tourna vers son interlocutrice et ne put s’empêcher de noter la beauté de cette dernière. Ses cheveux bruns encadraient un visage aux traits fins, sur lequel des lèvres pulpeuses étaient dessinés. Son yeux gris fixaient l’horizon, la ou ciel et lac ne faisaient qu’un.

-Oui, je n’arrive pas à me détendre avec toute cette animation, et puis cette endroit est vraiment... sublime, prononça la petite brune, qui avais repris confiance. La jeune fille lui inspirait beaucoup de sympathie, et avais le don de mettre April à l’aise.

- Et toi, que fais tu ici ? Enfin si ce n’est pas indiscret bien sûr... dit-elle en sentant le rouge lui monter aux joues. Elle avait tendance à oublier que cette fille était une troisième année , elle avait plutôt l’impression de parler à une amie.

Son yeux se posèrent sur la troisième année qui demeurait silencieuse. Elle attendait à présent sa réponse en silence.

La jeune fille en face de toi approuve tes dires, bien qu'elle semble un peu étonnée que tu viennes lui parler. Après tout, ce n'est pas étonnant vu que vous ne vous connaissez pas vraiment mais savoir que vous êtes ici pour les mêmes raisons te fait sentir que vous allez bien vous entendre.

- C'est vrai, c'est beau..

Omettons le fait que tu es déjà tombée dans ce lac et observons plutôt l'immensité du lac qui te fait sentir toute petite, malgré ta grande taille. Le calme t'apaise et te donne envie de passer des heures et des heures sans bouger, juste là, dans l'herbe. Le temps est bon, ce n'est pas lui qui te donnera envie de retrouver ta salle commune de sitôt.

Sans surprise, la jeune fille te demande ce que tu fais ici et tu ne trouves pas cela indiscret, pas du tout même, vu comment tu as engagé la discussion avec elle. Peut-être veut-elle comprendre pourquoi tu es venue vers elle plutôt que de rester de ton côté. Ou, plus simplement, elle souhaite engager la conversation en évitant de partir sur quelque chose de trop précis.

- Je suis venue ici pour la même raison que toi, j'avais l'impression d'étouffer dans la salle commune. Du coup, j'espérais pouvoir écrire un peu mais je n'ai rien contre un peu de conversation, si cela te va.

Tu marques une pause, te disant que ce ne serait pas une mauvaise chose de te présenter. Tu remets ton carnet et ta plume sur tes genoux et tu poursuis :

- Je suis Lili Cooper, en deuxième année à Serpentard, et toi ?