Louise était partie en courant de la salle commune de Griffondor. Elle était partie vers un endroit calme où elle pourrait être tranquille pour penser et pleurer tout à son aise. Tout avait commencé ce matin, lorsqu'elle avait reçu une énième lettre de ses parents. Celle ci contenait une lettre explicative sur l'autre papier qu'il y avait également dans l'enveloppe. Elle avait prit soin de ne pas l'ouvrir devant tout le monde, la salle commune des Griffondors étant, celon elle, plus propice à l'ouverture de lettres confidentielles. Joy et elle étaient restées ensemble toute la matinée et Joy l'avait donc vu lorsqu'elle avait reçu sa lettre. Elle eu un regard interrogateur lorsque Louise plaça la lettre dans la poche intérieur de sa cape. Mais elle n'y prêta aucune attention et se leva, se dirigeant vers la salle commune. Elles traversèrent moultes et moultes couloirs avant d'arriver à leur destination. Elle prirent soin de vérifier que personne n'était présent dans la pièce. Louise entama alors l'ouverture de la lettre. Elle arracha le cachet et ouvrit la lettre en soulevant le triangle de papier qui la fermait. L'enveloppe devait être mal collée car les quatre triangles s'ouvrirent brusquement, laissant tomber le contenu de l'enveloppe par terre. Les deux filles eurent le sang glacé à la vue du contenu de l'enveloppe. Comment ces parents ont ils pus penser que ce serait bénéfique de lui envoyer cela ?

Joy avait passé la journée avec Louise. Plus elle passait du temps avec elle et plus elle apprenait à connaitre la jeune fille. Et plus elle se sentait à l'aise avec elle. Louise était une bonne amie, gentille et bienveillante. Le genre de fille qui redonnait à Joy bonne humeur et sourire.

Quand Louise avait reçu une lettre et l'avait mise dans sa poche sans même l'ouvrir après avoir vu le nom de l'expéditeur, Joy avait eu sa curiosité piquée au vif. Et elle avait attendu impatiemment que Louise l'ouvre, comme s'il s'agissait d'un artefact secret ou de quelque chose du style. Ils étaient dans une école de magie après tout. Tout était possible.

Finalement, il aurait mieux fallut que Louise n'ai jamais reçu cette foutue lettre. Car quand, enfin, les deux Gryffondors s'étaient retrouvées seules dans la salle commune, tout avait basculé.

Louise avait ouvert l'enveloppe, tout aussi curieuse que Joy. Le papier se décolla et le contenu tomba à leurs pieds. Les deux jeunes filles eurent le souffle coupés. Ses yeux ne pouvaient quitter ce qui était désormais sur le sol. Elle vit Louise courir hors de la salle, la laissant seule.

Joy dû attendre quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Elle était comme figée sur place mais elle se reprit vite, Louise devait avoir besoin d'aide. Les pensées encore embrumées, elle se précipita à la suite de la Gryffondor. Courant à travers les couloirs, bousculant élèves et professeurs. Rien n'avait plus d'importance.

Au sol se trouvait un papier avec des inscriptions parlant de propagande sorcière et et un bout de papier avec noté dessus "Te rends tu compte de qui tu fréquente ? En espérant que cette lettre te montrera combien tu as tord de traîner avec des sangs de bourbe, Maman et papa. "
Sur la prospectus était noté "Les sangs de bourbe ne sonte pas des sorciers, ce sont des voleurs de magie."
Louise n'attendit pas que Joy réagisse, elle avait prit les papier et les avait jeté dans le feu de la salle commune.
Puis elle partie en courant vers le lac.
C'était un endroit calme où elle adorait venir.
C'était l'endroit parfait pour pleurer. Qu'aurait fait Sirius Black à sa place ?
Lui, au moins, il avait des amis de sang pur. Il n'avait donc aucune crainte de les perdre si il leur disait que ses parents haïssaient les nés moldus...
Joy lui en voudrait sûrement toute sa vie.
Louise pensait :
"Je parie qu'elle pense que je suis comme eux. Elle pense que mon beau discours de la dernière fois n'était que de belle paroles. Elle pense sûrement que j'ai jeté les papier au feu pour qu'elle ne les voit pas. Mais, pourtant, tout cela est faux."
Pendant qu'elle se la mentait sur son sort, elle ne vit pas la silhouette qui se glissait derrière elle...

Joy tremblait alors qu'elle essayait de rattraper Louise. Ce qu'elle avait vu lui donner envie de vomir. Elle avait déjà eu des moqueries face à son statut de sang mais jamais d'aussi violentes. Elle n'aurait jamais cru que des gens soit assez stupides pour continuer cette distinction après leur adolescence mais apparemment ils n'y avait pas que les enfants qui étaient cruels.

À cet instant, Joy détestait tout. Elle détestait ce monde qu'elle pensait être magique mais qui n'avait de la magie que l'apparence puisqu'il était aussi pourrie que celui qu'elle avait fui. Elle détestait ces gens qui ne pouvaient pas juste la laisser vivre tranquillement et qui avaient décidé qu'elle n'avait pas le droit d'être ici. Elle détestait les idiots qui avaient perpétrés ces attaques contre les nés-moldus. Elle détestait ce gouvernement qui leur avait retiré des droits par "mesure de sécurité". Elle détestait les parents de Louise qu'elle venait de découvrir à travers une simple lettre. Et plus que tout, elle se détestait elle. Elle détestait être du mauvais sang, ne pas être "pur" comme ils disaient.

Les larmes aux yeux, elle sortit du château pour atteindre le lac. Louise était là, assise sur la berge, les yeux perdus dans le vague fixant l'étendue d'eau sans la voir. À ce moment, toute la haine de Joy s'envola. Elle était en colère certes, en colère contre ces idiots qui faisaient souffrir son amie et elle par la même occasion. Mais Louise semblait si mal qu'elle n'avait pas envie de s'énerver, même si ce n'était pas du tout contre elle.

Joy s'asseya à côté de Louise et la regarda. Elle ne dit rien, se contenta d'observer le visage de son amie avec un sourire qui se voulait réconfortant.

- Cela faisait longtemps que je voulais t'en parler...
Louise la regardait d'un air triste, coupable...
- Je... Mes parents... ont participés... à la bataille de Poudlard.
Joy eu un air étrange, mélé de surprise et d'autre chose... Comme si elle se disait : "Je m'y attendais."
Comment deux sentiments contraires pouvaient ils se méler...
"- Ils étaient du côté des mangemorts. Ils devaient avoir environ 14 ans. C'était des lâches. Ils sont partis sans demander leur reste lorsque tous le monde vit que Harry Potter n'était pas mort pour éviter toute bagarre et duel. Pour moi, les gens comme eux sont des lâches."
Louise se leva et se mit à marcher sans regarder si Joy la suivait. Les deux filles firent une longue marche autour du lac pour arriver vers l'autre rive. Il y avait un petit ponton. Elle s'assit au bord pour observer l'eau trouble. Cela lui rappelait une balade à la plage avec ses parents où elle y avait vu des pêcheurs. Elle avait l'impression d'être le pêcheur qui attrape les poissons, sauf que ceux ci sont les malheurs. Le seul petit détail joyeux qu'elle avait dans sa vie était Joy. Sauf qu'elle avait la grande impression de l'avoir perdue. Et cela était compréhensible, après ce qu'elle avait vu... Louise la comprenait, tout était de sa faute après tout. Si elle lui avait tout de suite dit cela, elle n'aurait jamais eu Joy pour amie et elle n'aurait pas eu la douleur de la perdre...

Joy écoutait Louise attentivement. Sans la couper, sans l'interrompre, sans la juger ni quoi que ce soit. Louise semblait vraiment souffrir des idéaux de ses parents et Joy se sentit touchée par la détresse de son amie.

Elle ne savait pas combien ça devait être difficile pour Louise de devoir vivre avec des gens qui étaient opposés à ses principes mais Joy imaginait sans mal que ça devait être dur. Ce qu'elle savait, en revanche, c'était à quel point la déception parentale était quelque chose de dur à vivre. Elle avait l'habitude de décevoir sa mère pourtant elle continuait à sentir son coeur se briser à chaque fois que ça arrivait.

Elles se levèrent et se mirent à marcher longuement. Elles ne durent rien, se promenant en silence au bord de la berge. Elles atteignirent un ponton et Louise s'asseya, les yeux perdus dans le vague et apprement plongée dans ses pensées. Joy s'installa à côté d'elle.

- Je suis désolée. J'imagine que ça dois être dur pour toi d'avoir une famille... comme ça.

Elle hésita un peu, de peur de dire une bêtise. Mais elle voyait la crainte dans les yeux de la Gryffondor. Comme si elle était persuadée que tout allait changer entre elles à cause de simple bouts de papiers.

- Tu sais... Le fait que tu partages leur sang ne veux pas dire que tu es forcément comme eux.

Louise lui sourit.
- Je me suis sentis longtemps comme Sirius Black. Il est même devenu mon idole. J'ai fait comme lui. J'ai décoré ma chambre avec des affiches mettant en avant la maison Griffondor. Je brûlais les papiers de propagandes au grand désespoir de ma famille. Je devais rester dans ma chambre sans bouger.
Louise marqua une pose.
- J'ai une soeur de 15 ans. Elle n'est pas à Poudlard car elle est Cracmoll. Et elle se traitait elle même de sang de bourbe. Je l'entendait quand j'était dans ma chambre. Mes parents en ont honte j'en suis sûr. Je l'aimait bien avant Elise, puis elle a encore changée... Après s'être traité de sang de bourbe, elle prit part à des petits boulots horribles comme aider mes parents à fabriquer des tracts anti moldus...
Elle se leva pour marcher. Sa jambe droite s'était en effet engourdie à cause du froid. Joy devait la détester... Née de parents haïssant les moldus et nés moldus... Quoi de pire pour elle... Elle allait de nouveau être seule... Elle n'était jamais acceptée nul part de toute façon. Autant chez les Griffondors, les Serpentards, chez ses parents et désormais ses amis ou présumés amis.
- Je ne t'en voudrait pas si tu ne voudrais plus être mon amie... Je comprendrais...
Sur ces mots, Louise se mit à courir à moitié en étouffant ses sanglots.

@Louise Foster désolée de retard.

Joy resta longtemps silencieuse à écouter son amie parler. Elle lui parla de sa passion pour Sirius Black, de sa crainte d'être comme ses parents, de sa sœur qu'elle voyait lentement partir du mauvais chemin... Plus elle parlait et plus Joy se rendait compte qu'elle était comme le vilain petit canard de la famille. Le mouton noir qui brûlait les tracts de propagande et devenait amie avec une née-moldue.

Elle se sentit de plus en plus proche d'elle. Louise était loin d'être comme sa famille, elle le savait déjà. Mais elle était impressionnée par sa rébellion et sa prise de conscience si précoce. Soudain, tous ses actes stupides lui parurent bien futiles en comparaison. Toutes ses disputes puériles avec sa mère ou sa sœur, toutes ses bêtises juste pour énerver sa génitrice, toutes ces ridicules tentatives de rébellion. Mais contre quoi au juste ? Elle ne se battait contre rien, contre du vent.

Louise en revanche combattait ses parents sur une vraie cause : l'égalité et la tolérance. Et Joy admirait Louise pour cela, pour sa force et sa détermination même au dépends de sa propre famille...

Louise se leva de plus bel et Joy l'imita. Elle lui adressa un sourire plein d'encouragement et de compassion. Elle n'était pas douée pour ce genre de chose mais elle faisait de son mieux. Louise était son amie et c'était ce que les amis faisaient : être là les uns pour les autres. Du moins c'est ce que Joy imaginait.

- Je ne t'en voudrait pas si tu ne voudrais plus être mon amie... Je comprendrais...

La Gryffondor faillit lever les yeux au ciel. Elle venait de lui dire qu'elle ne l'abandonnerait pas et voilà qu'elle continuait à penser qu'elle allait le faire. Elle adorait Louise mais elle pouvait être têtue parfois !

- Je te l'ai dit : je suis ton amie. Et je ne vais pas te laisser pour les opinions de tes parents. Opinions contre lesquelles tu te bats.

Elle voulut continuer mais Louise s'enfuit en pleurant. Joy soupira. Pourquoi elle devait toujours fuir comme ça ? Elle commençait à en avoir assez de faire la course.

Puis elle se rapella subitement que Louise allait mal et que ce n'était pas le moment de se plaindre pour des choses futiles. Alors elle se précipita à la suite de son amie et la retint par le bras. Elle ne la laisserai pas partir seule, elle ne pouvait pas la laisser.

Excuse moi du retard @Joy Turner
- Je suis pathétique... Tu veux rester mon amie et pourtant je m'enfuit. Je dois paraître idiote pour toi. Je suis désolée.

Louise prit la main de Joy, comme rassurée. Elle soupira et rangea sa baguette dans la poche arrière de son pantalon. Elle sécha avec sa main libre ses larmes. Elle resta silencieuse quelques secondes puis elle regarda Joy dans les yeux. Une fine pluie commença à tomber. Une goutte lui tomba dans l'oeil. Au regard de Joy, elle su qu'elle pensait qu'elle pleurait encore.

- Je ne pleure pas, il commence à pleuvoir ici. Viens, on retourne dans la salle commune.

Louise frissonna, décidément, ce pull sous sa cape d'hiver ne portait pas chaud du tout. Il pleuvait de plus en plus fort. Les deux filles courraient pour rejoindre Poudlard. Louise ne s'était pas sentit aussi libre depuis... depuis... impossible de se rappeler quand ! Sans s'en rendre compte elle se mit à rire ! Elle ne voyait plus rien, ces lunettes étant couvertes de gouttes d'eau et de bouée. Mais elle s'en fichait, c'était un des plus beaux moments de sa vie : sa meilleure amie ne l'avait pas laissée tomber ! Bien qu'elle sache que les autres Griffondors la verront toujours comme "la fausse Griffondor", elle était heureuse malgré tout.

- Je suis pathétique... Tu veux rester mon amie et pourtant je m'enfuit. Je dois paraître idiote pour toi. Je suis désolée.


Louise serra la main de Joy et la jeune fille la laissa faire. Bien sûr que non : elle n'était pas pathétique ! Elle manquait juste terriblement de confiance en elle et la brune comptait bien lui faire comprendre qu'elle devait avoir confiance en la personne formidable qu'elle était.

- Tu n'as pas l'air idiote du tout et tu n'as pas à t'excuser. Je comprend que c'est dur pour toi et honnêtement je dois avouer que c'est encore un peu bizarre pour moi mais tu n'as rien à te reprocher. Tu n'es pas comme tes parents, tu es quelqu'un de bien. Et j'ai confiance en toi.

Tout ce qu'elle voulait, c'était que Louise se sente mieux. Elle n'aimait pas voir les autres souffrir. Elle n'avait jamais été douée pour gérer les sentiments et encore moins pour rassurer ou encourager les gens. Mais elle espérait que ses mots aideraient la Gryffondor.

Quelque chose de froid tomba sur sa nuque et elle l'essuya avec le dos de sa main. C'était une une goutte d'eau. Il devait pleuvoir. Elle leva les yeux vers Louise, une goutte parlait au creux de son œil. Joy ignorait s'il s'agissait d'une larme ou de la pluie. Louise répondit sans même qu'elle n'ai à lui poser la question.

- Je ne pleure pas, il commence à pleuvoir ici. Viens, on retourne dans la salle commune.

Joy hocha la tête, commençant elle aussi à avoir froid. La pluie redoublait d'intensité. Le ciel semblait lui-même en pleurs. Cette pensée poétique la fit sourire. Depuis quand pensait-elle comme un poète ?

Les deux filles se levèrent, et se mirent à courir en direction du château. La pluie perlait dans leurs cheveux et coulait le long de leur visage. Alors qu'elle courait, sa cape se gonflait de vent et flottait dans son dos. Elle se sentait comme l'un des superhéros des films dont sa sœur raffolait. Comme un oiseau qui volait. Elle se sentait terriblement vivante, libre. Elle entendit le rire cristallin de Louise, elle aussi semblait profiter de ce sentiment d'adrénaline.

Sans même s'en rendre compte, Joy eut le sourire le plus sincère qu'elle n'ait eu depuis des années. Elles atteignirent enfin le château et quand elles furent à l'abri de la pluie, épuisées et trempées jusqu'aux os, Joy s'arrêta pour se mettre à rire. C'était tellement bon de se sentir libre.