19 juin, 5h46 du matin.

Je te sens couler sur ma joue. Je te sens humidifier ma peau, larme. T'as gagnée, encore. Qu'à tu contre moi ? Est-ce une alliance avec Reflet ? Pourquoi vous tenez tant à me briser, toutes les deux ? La pauvre gamine qui avait une belle vie. Ça doit être amusant. Prendre la première gosse de 11 ans qui passe et la briser.

Allongée au sol. Mes pieds dansent dans l'eau. Pourquoi c'était si dur ? C'était ce genre de chose que je faisais tout les jours à la maison. Sourire, laisser passer les remarques. Pourtant cette fois-ci, c'était différant. Sourire devenait une véritable douleur. Comme si de petites plaies infestaient la commissure de mes lèvres, et qu'on y jetait du sel.

Les yeux fermées. Dans mon monde. Ici, je vois ce que je veux. Mais je sais pas ce que je veux. Partir. Rester. Vivre, ou mourir. C'est ça, la vie ? Avoir à choisir entre la vie ou la mort ? Ça me dégoute. Me dire que peut-importe où j'irais, j'aurais cette pensée en tête. "Vivre ou Mourir ?"

Je me redresse. Puis je marche. Quelques petits pas. L'eau gelée me glace les genoux. Puis le ventre. Et, lentement, je me laisse couler. Sans même essayer de me sortir de l'eau. Sans même essayer de me battre. Cherchant absolument à rejoindre Père, là où il peut bien être.

Je sens mon cœur battre. Ça fait bien longtemps que je l'avais oubliée, lui. Tu existe encore, petit cœur ? Pourquoi je ne t'entends plus me hurler ce qui est bon pour moi ? Tout est parti, par ta faute. Parce que t'es parti, toi aussi. Pourquoi t'es parti ? Je voulais que tu reste. J'avais besoin de toi. J'ai besoin de toi, cœur, en ce moment. M'entends-tu ? Et moi, m'entends-je ?

Cher Journal,
Fatigué était présente.
Encore.
Encore une.
Une insomnie comme ses jumelles qui s’étaient multipliées au fil des mois chauds.

Je haïssais.
Je hais.
Je haïrais.
Haïrais l’été, ou les mois chauds en générale.

Ils pourrissent ma vie à travers mon carnet en faisant sécher les pages, les pages de ma vie, rendant ma vie ennuyante, sèche et désagréable.

Je ne comprendrais jamais,

Comme tout.

J’étais parti, j’avais fui mon repos pour sortir. C’était tôt.

Très tôt.

Jamais je m’étais levé aussi tôt.

Mais il faut bien commencer les mauvaises habitudes.
Sinon a quoi ressemblerait les pages de mon Carnet si je faisais tout le temps les mêmes choses.

Allez où ?
Vers là bas.
Où ?

Les paysages matinales du Lac devrait peut être illuminer les pages vides de ma vie.
A travers mes fenêtres, je ne vois que de l’eau, et pas le Ciel, le paradis, est ce mieux d’être là haut ?

Assis.
Posé.
Sur un petit nuage, observant les gens.

S’ennuyer, se dessécher d’ennuis, exaspérer ou tout à la fois étant au paroxysme de l’ennuis.

Je m’enfuis vers ce Paradis.
Allons au Lac, je serais libéré.

Suis je seul ?

Au loin, une silhouette. Une fille. Une fille qui va dans l’eau.
Elle tombe.
Sans se rattraper.
Tombe dans les profondeurs de l’eau.

Ce n’est pas possible.

Je le suis.
Impliqué.

Je ne veux pas m’en mêler.

Mais je le dois.

Je m’approche doucement, près de l’eau, n’osant mettre un orteil dans l’eau. Plaçant mes mains en forme d’haut parleur vers l’eau, j’hurle :

-TOI, SORS ! Ou c’est moi qui vient !

Avec de la chance, elle entendra. Je n’avais aucune envie de me mouiller.

Quelques mots. je ne comprenais pas tout. Mais j'avais bien compris que ce n'était que des idioties. Qu'il vienne me chercher, si il le voulait. Je sortirais pas de là, je voulais pas. Je me sentais bien dans l'eau. Mais j'étais si seule. Étrangement, c'était à ce moment là que je voulais de la compagnie. Pas quand je suppliait ma soeur de me tuer. Pas quand je menaçais une fille de la pousser du haut de la tour d'astronomie. Quand j'étais seule.

Laissant alors sortir le bout de mon visage, j'apercevais son visage. Un Serpentard. Ces mains entouraient sa bouche. On aurait dit un arbitre du Quidditch sifflant une faute. Mes yeux gris fixaient les siens. D'ici, je ne les voyais pas. Mais ils étaient clairs. Comme moi.

Avec uniquement la tête de sortie, je gagnais le large, sans sortir de l'eau. Mes petits doigts frêles se saisissaient de mes nombreux bijoux, bagues, colliers, et bracelet en or et argents attachés à mes poignets, et les déposèrent là où j'avais déposée quelques secondes plus tôt mes chaussures.

- Dégage, je balançais.

Mon ton était sec. Mais pas assez. Je voulais qu'il parte. Qu'il me laisse seul, avec mes pensées. Avec mes cicatrices. Certaines étaient encore bien visibles. L'eau du Lac me faisait souffrir. La moindre petite goute s'infiltrait dans ma peau, me donnant l'envie de m'arracher le crâne. Et pourtant, cette souffrance, je prenais maintenant l'habitude de la vivre. Parce que souffrir était devenue un mode de vie quotidien, quelque chose de concret. Une habitude.

Sans attendre une seconde de plus, je retournais sous l'eau. Glacée.

Pourquoi ?

Pourquoi elle fait ça ?

Mais je ne le ferais pas, je ne partirais pas, je suis assez déterminé pour suivre mon objectif.

La sortir de là ?
Je ne suis pas assez courageux ?

J’en doutais.
J’en doute.
J’en douterais.

J’ai commis plusieurs choses qui me semblait impossible il y a de ça quelques mois, alors tout est capable tant que j’en donne la volonté.

Volonté..

L’avait elle perdue ?

Pourquoi partir dans le monde de l’eau ?
Ce n’est pas le sien.
Le votre ?
Le notre.

D’une main timide, je pose mon carnet par terre suivit de ma plume et de mes chaussures avec chaussettes. J’hésitais.

Hésiter.

Et puis au pire des cas, je m’amuserais, pour une fois..

Pour une fois.

C’est rare qu’à Poudlard je fasse une activité pleinement cool ou qui enlevait l’ennuis pour au moins une matinée.
Je marche avec détermination vers ce qui faisait cette détermination. Vers cette fille plongée dans l’eau, prête à lâcher.

A lâcher.

Qu’avait elle vécu ?
J’en ai vécu des choses..
je vais lui parler, je vais savoir, je vais comprendre.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi vouloir savoir ?
Me sentais je impliqué alors qu’elle n’avait rien dit.

Je me sentais bête.

Peut être qu’elle faisait simplement une baignade.
Mais la tentation et le fait qu’elle ne sorte pas sa tête me fit entrer dans l’eau. Glaciale.

Frisson, froid..
Il fait froid, mais je continue.

J’avance vers la jeune fille en attrapant son bras et le secouant dans tous les sens.

-Soit tu me dis qu’est ce que tu fais et pourquoi...Soit je te balance..

Me balancer ? C'était alors ça, son argument ? Ici tout le monde se fichait de moi. Que je promette à une fille de la pousser du haut de la Tour ou que j'essaye de me noyer, jamais on faisait attention à moi. J'étais comme un fantôme, qui errait jours après jours dans les couloirs, sans un regard. J'étais personne, et j'étais tout le monde en même temps.

- Balance moi, j't'en pris. Tu te ferra autant engueulé que moi à t'être retrouvé dehors a cette heure là. Et j'aurais le temps de partir pendant que t'ira chercher un prof.

Je m'éloigna de lui. Ici j'avais l'impression qu'ils cherchaient tous à gâcher encore plus ma vie qu'elle ne l'était déjà. Et je savais bien que si je lui disais pourquoi j'étais réellement ici, soit j'aurais droit à un "mais t'es trop jeune", soit il partirait, terrifié. Et c'est un peu dans cette réflexion que je me décida à lui dire.

- J'veux me noyer.

J'avais pas parlée en anglais. En français. Parce que c'était ce coté là que j'aimais chez moi. Mon sang anglais ne me venait que de Père, tandis que la française qui sommeillait en moi venait des parents de Mère. Mère, je l'aimait plus. Mais je préférais sa famille à celle de Père. je la préférais elle à Père.

Et secrètement j'espérais qu'il comprenait le français. Je voulais qu'il m'aide. Lui ou n'importe qui. Tout ce que je voulais, c'était un peu de soutien. Des Mots, des Regards, ou juste quelqu'un là pour moi. Parce que j'avais personne

Il était 2h27 quand j'avais ouvert les yeux, prise de panique, presque en pleur mais ne sachant pas pourquoi. Au moins cette fois-ci je pouvais m'estimer heureuse d'avoir dormi plus de deux heures.
Je suffoque, comme si un poids était posé sur ma poitrine,
J'ai le cœur lourd.

Je ne pouvais plus rester ici, dans ce dortoir, dans cette chambre.
Et puis, comme à mon habitude je quittai le dortoir sur la pointe des pieds.
Je ne savais pas ou me rendre.

Le parc,
Le parc était sans nul doute mon lieu préféré en ce moment
C'est d'ailleurs dans le parc que j'ai rencontré Ewen.
Ewen, celui qui me nourrit... Je me souviens de cette nuit là.

J'étais allongée dans le parc, sous un arbre, attendant peut être l'arrivé d'Ewen.
A moins que... Déjà un peu plus de 3 heures que je suis là, sous cet arbre.
Je n'avais plus de raison de rester là.
Je me laissais porter par le vent,
mes pieds me mener tranquillement vers le lac.

Au loin, une fille, elle n'est pas seule.
Mais qui est début à cette heure-ci ?
Je crois la reconnaître mais je n'en suis pas sur.
Je m'approche.
Sans me cacher.

Je la reconnais à présent, c'est Lexa
Elle est dans la même chambre que moi.
Avait elle remarqué mon absence ?
Elle n'est pas seule mais je ne vois pas bien qui est la personne avec elle.
Lexa est dans l'eau.
Que fait elle ?
Elle avait l'air de discuter.
De crier ?

- Lexa... Qu'est ce que tu fais ?

Je la regardai un peu interrogative.
Elle avait l'air perdu, mais j'avais l'impression de ressentir sa peine.
J'avais déjà essayé de rester dans l'eau pour oublier mes pêchers.
Mais ça avait été un échec.
Souhaitait elle faire de même ?
Je jetai un regard au garçon qui l'accompagnait.
C'est un élève de Serpentard, je le reconnais mais je ne me souviens pas de son nom.

Elle n’a pas tord.
Mais est ce qu’un professeur pourra faire la différence entre une suicidaire et un simple lève tôt ?
Un professeur reste un adulte. Les adultes sont mauvais.
Ils ne croient que ceux qui viennent pleurer en premier.
Ils mentent aux plus jeunes. Comme tous les secrets de la vie et les problèmes qui riment avec. Mais pour eux, nous protéger rime avec nous garder sous leurs ailes à l’infini. Et si demain ils disparaissent ? Nous serons pas préparer. A cause d’eux.
Je grimace doucement en continuant de me garder à la surface en battant des pieds.

-Un prof fera la différence j’espère. Mais tu m’as l’air respectueuse non ? Je ne vais rien dire si tu ne parles pas de moi à eux. Ces idiots !

Du français ?
Papa m'apprenait le français. Mais je n’ai pas compris le dernier mot. Je veux.. je fronce les sourcils.

-Je veux quoi ? Je comprend le francais mais pas couramment.

Mon regard se tourne vers une voix féminine de dernière.
Je fronce les sourcils.

Je prend le bras de cette « Lexa » et le tire vers le rivage.

-Elle veut quelque chose. J’ai pas compris la suite. Si tu comprend le français elle a dit quelque chose qui ressemble à « no-a-yé »

J'entendais une voix derrière moi. Une fille. Je la connaissais. C'était Kelly. Dans mon dortoir. Elle aussi, elle était là ? J'pensais pas être la seule à avoir des problèmes pour dormir, mais jusqu'à être trois, au même moment, au même endroit, c'était peut-être trop ?

Ça faisait des mois que je passait mes nuits ici. Parce que chaque nuits, je me réveillais et hurlais. Alors j'avais décidée de passer mes nuits ici. À regarder le Lac, quelques fois à dormir, ou même a m'entrainer.

Mais là la situation était grave. Je ne savais pas si Kelly comprendrais ce qu'avait dit le garçon - et je me promettais d'ailleurs de lui faire la peau - mais je voulais juste essayer de passer pour une folle dépressive et suicidaire.

- Heu... non, c'est "noyau" qu'j'ai dis. C'est une expression, ça veut juste dire que j'veux être épargnée, et pas finir avec le corps couvert de flèches et de sang, moi.

Je retenais ma respiration à peine cinq secondes. Et durant ce laps de temps, je revoyais ces images que je voulais juste effacer. Rapidement, je lançais un regard désespéré à Kelly. Si jamais elle avait compris, j'voulais juste qu'elle balance pas, contrairement a l'Autre. Intérieurement, je me promettais de lui parler. Au moins pour lui demander de ne pas aller voir un professeur pour dire que j'étais dehors aussi tard, ou tôt, tout dépendait du point de vue. Peut-être qu'elle n'avait d'ailleurs pas compris ce qu'avait dit le Serpentard ? Je l'espérais. Mais je voulais aussi, et ce, d'une force inconnue, qu'elle ai compris et qu'elle m'aide. Elle, Luca, Malya ou n'importe qui d'autre. J'avais besoin d'aide. Mon corps, mon visage, mes Mots... tout ça hurlais à l'aide, dans le Vide.

Le garçon me regarda sourcils froncés. Il avait l'air inquiet mais, c'était compréhensible, Lexa avait l'air dans un autre. Comme si, elle ne ressentait rien et qu'elle avançait sans même sans rendre compte. Il me demanda si j'avais quelques notions en français mais malheureusement pour lui mes notions de français étaient basiques. Je me limitais à ma présentation et des conversations très simple...

- Je m'excuse mais non... Je ne parle pas bien le français je sais tout juste me présenter.

Puis, je nous regardai tous les trois en pleine nuit devant ce lac. J'avais l'habitude de passer mes nuits dans le parc mais cette fois-ci, j'avais eu l'envie de venir près du lac pour essayer de me remémorer des souvenirs. Cependant, je ne m'attendais pas à trouver ici deux élèves de Serpentard. Je savais que Lexa sortait souvent la nuit car sans même qu'elle le sache j'attendais souvent qu'elle quitte son lit pour quitter le mien et être sur qu'elle ne me surprenne pas. Mais, étrangement je ne m'attendais pas à la retrouver là.

Puis, Lexa marmonnait qu'elle voulait un noyau. Qu'elle menteuse... Mais qu'importe, le regard qu'elle me lançait, je le connaissais trop bien. Dans ses yeux je pouvais me reconnaitre et apercevoir ma propre tristesse. Je ne pouvais pas la laisser là. Et puis maintenant, j'étais dehors aussi, je ne voulais pas prendre le risque que qui que ce soit balance à un professeur mes sorties nocturnes. J'avais confiance en Lexa mais je ne connaissais pas le garçon alors comment lui faire confiance ? Je n'avais pas le choix, je devais lui mentir...

- Ah oui une expression française... Euh sinon Lexa on devrait peut être récupérer l'algue que la professeure de potion nous a demandé ? Dis-je en regardant Lexa.

- Oui, la professeure nous a demandé de récupérer une algue du lac noir avant le levé du soleil je sais pas pourquoi... C'est étrange les potions n'est ce pas ? Dis-je au garçon.


@Lexa Queen ; @Aywann Grimes

Tout ça me paraissait très.. étrange.. non ? Pourquoi l’Autre fille était si hésitante en parlant ? J’voulais un noyau ? Être épargnée.. Épargnée de quoi ? Si elle doit chercher une algue dans le Lac Noir, en quoi elle a besoin d’être épargnée ? Je croise les bras et m’approche de la jeune fille qui venait d’arriver. J’avais un méchant regard parce que j’avais l’intuition qu’elle mentait.. que clairement c’était tout faux et qu’elle voulait aider son amie.. Moi aussi je veux l’aider.. elle avait l’air de se noyer au début.. Je fronce les sourcils et sourit doucement

-Donc.. la professeure de potion vous a demandé d’aller dans le Lac Noire à vos risques et périls, pour récupérer une algue à six heure du matin ? Pourquoi je ne vois aucun autre élèves ? Et en quoi cette mission oblige ton amie à être épargnée ? Et enfin.. pourquoi vous mentez toutes les deux ?

Ma voix sonnait la haine, j’en avais souvent mais celle ci était surtout parce que j’étais inquiet. Je l’ai vu.. elle était entrain de se noyer et l’autre ne dit rien.. comme si c’était normal.. comme si chercher une algue nécessitait tant de préparation et surtout une baignade interdite dans le Lac avant le levé du soleil.. Tout leur charabia était stupide, j’allais leur faire comprendre