privé avec la fabuleuse @Charlotte Lewis


Maiy venait juste de terminer les cours, et elle s'était précipitée dans le Parc, et plus particulièrement près du Lac, pour dessiner. Le Lac était un de ses endroits de prédilection ; cet endroit l'apaisait, la revigorait. Elle avait toujours un bout de parchemin et un crayon sur elle pour pouvoir dessiner n'importe où.

Dessiner. Elle adorait ça depuis toujours. Ça lui permettait de se vider l'esprit, d'évacuer tout ce qu'elle n'arrivait pas à dire, à exprimer. Et bien qu'elle soit une personne assez extravertie, il y avait des choses qu'elle n'arrivait pas à dire. Des choses enfouies en elle.

Pas des choses graves, ne vous méprenez pas. Pour le moment, du haut de ses tout juste douze ans, tout allait bien dans sa vie : elle avait des parents aimants et attentionnés, elle s'était faite quelques amis, et avait de bonnes notes. Et en plus, elle s'épanouissait dans sa maison.

Pour le moment, elle était donc heureuse. La dernière fois qu'elle avait été contrariée, avait été le lendemain de la rentrée, jour de son anniversaire, et qu'elle n'avait pas reçu de souhait de bon anniversaire de la part de ses camarades. Évidemment, elle était nouvelle, et personne ne la connaissait. Elle s'était dit que l'année prochaine, ça ne se passerait pas comme ça. Vous voyez bien qu'il n'y pas de quoi s'inquièter.

Elle était donc assise dans l'herbe, le crayon à la main, son sac étalé dans l'herbe, et se servant de son livre de Sortilège comme support, son bout de parchemin dessus. Elle dessinait un dragon Vert Gallois. D'après son père, il s'agissait de "l'emblème" de la famille Lewis. C'était une créature assez difficile à dessiner, mais ça ne gênait pas Maiy. Elle colorisait les ailes à l'aide d'un crayon de couleur vert qui donnait un vert particulièrement joli, et une fois son dessin fini, elle écrivit en jolies lettres : LEWIS.

Elle regarda son oeuvre, satisfaite.

Un caillou. J’envoie un hibou. Deux cailloux. Il ne me répondra pas pour un sous. Trois cailloux. Mon coeur est creusé d’un trou. Quatre cailloux. Pourquoi il ne m’aime pas ce fou ? Cinq cailloux. Je ne le mérite peut être pas après tout ? Six cailloux. Ce soir j’ai un vrai coup de mou. Sept cailloux. Personne à qui confier ce ....

Genou. Bijou. Bambou ?,....

-Rah par le caleçon de Merlin, j’ai pas la suite ! Pourquoi est-ce que j’ai prit une rime en « ou » aussi ?

Je tape du pied rageusement sur le sol et envoie valser mes feuilles dans l’herbe. « Tu verras écrire ça fait du bien » gnagnagna, je ne sais pas qui pense ça mais c’est bien débile ! Quelle journée pourrie encore. Le stress de la situation a eut raison de moi, j’ai été insupportable avec tout le monde. Et Edgar qui n’est pas là quand j’ai besoin de lui. Sa lettre me hante. Ne suis-je donc qu’un fardeau pour tout le monde ? Un boulet qui ne sait faire que des bêtises, duquel on attend et espère rien. «Il est temps que je pense à moi », mais tu fais ça tout le temps sombre égoïste que tu es ! Je sais bien que ce n’est pas facile d’avoir une petite sœur qui a 7 ans de moins que toi... mais j’ai grandi comme une enfant unique tandis que lui était Poudlard en fier Serpentard. Lorsque il rentrait chaque été il était le centre de l’attention à montrer tout ce qu’il avait apprit durant l’année. Sans jamais un moment passé avec moi et je ne lui en ai jamais voulu car je comprenais j’étais plus petite. Mais la seule fois où j’ai besoin de lui, il préfère encore m’envoyer valser. Et puis « Ne t’attire pas trop d’ennui », même pas un « bisou » ou « prend soin de toi », non rien.

Oh ! Je récupère à la hâte mes feuilles posées négligemment entre les plis de ma robe et me saisis de ma plume.

Un caillou. J’envoie un hibou. Deux cailloux. Il ne me répondra pas pour un sous. Trois cailloux. Mon coeur est creusé d’un trou. Quatre cailloux. Pourquoi il ne m’aime pas ce fou ? Cinq cailloux. Je ne le mérite peut être pas après tout ? Six cailloux. Ce soir j’ai un vrai coup de mou. Sept cailloux. Personne de qui recevoir ne serait-ce un bisou.

- Tadam !

Enfin quoique je ne me sens pas du tout mieux, si ce n’est pire. Qu’est ce que c’est triste ! Je fais tomber mes bras avec violence sur l’herbe avec déception. Par secousse mon flacon d’encre de renverse et un fleuve d’un bleu profond presque noir vient couler doucement.

- Nom d’un hippogriffe !

Comme un éclair dans le ciel, une bourrasque dans l'air, toute ma colère jusqu'à présent portée contre mon frère vient se tournée contre moi même. Quelle imbécile. Injuriant le ciel et ma personne, voir l'encrier vidé dans l'herbe, je perçois du coin de l’œil une fille un peu plus loin,sur les berges du lac. Décidée à lui demander un peu d'aide, ou du moins un peu d'encre pour venir à bout de cette lettre, déterminée à faire savoir à mon idiot de frère tout l'agacement qui m'habite. Si seulement j'avais une beuglante. Je rassemble mes affaires à la hâte, le cadavre de mon encrier à la main, les taches de sa précédente vie sur les mains et ma chemise. Grommelant, j'arrive à hauteur de la jeune fille, surplombant son épaule, je penche la tête distraitement à la vue de ce qui semble être un Vert Gallois, son bras cachant le bas de la page. Malgré moi, je souris nostalgique de la toile qui orne la chambre de grand-mère, le blason Lewis, je me demande un court instant pourquoi cette fille aux cheveux blonds le dessine.

- Passionnée de dragons ?, je demande, J'espère que tu ne craches pas du feu, excuse moi tu aurais un peu d'encre pour moi ?


Souriante avec gêne, j'agite le flacon vide en signe d'explication tout en me grattant la joue. D'un coup d’œil je perçois du sang-bleu sur le bout des doigts. Génial, j'ai dû me barioler le visage en plus de ça.

@Maiy Lewis Qui est en retard ? C'est mooiiii

Maiy se retourna subitement, surprise par la venue de la fille derrière elle. Elle était grande, plus grande qu'elle, peut-être en troisième année. Elle était rousse, et avait les mains toutes tâchées d'encre.

"C'est vrai que ce sont des créatures passionantes, mais ce ne sont pas mes préférées."

Maiy sourit à la demande de l'adolescente. Elle, cracher du feu ? D'une certaine manière, oui, ça arrivait. Elle lui sourit, décidée à faire de l'humour.

"Si, si, je crache du feu, tu ne savais pas ? On m'appelle la petite dragonne de Serpentard."

Elle baissa les yeux vers l'encrier vide de la rousse. Ah oui, d'accord. Elle savait ce que c'était, ça lui arrivait de temps en temps. Et c'était franchement frustrant. Elle commença par s'assurer que son carnet tienne à plat, puis le posa dans l'herbe. Elle saisit son flacon d'encre et celui de la fille, et en versa la moitié dedans.
De toute façon, j'en ai encore plein en réserve.

Elle lui rendit son pot, et s'assit sur une pierre plate. Elle reprit son carnet, mais ne dessina pas. La fille semblait en train d'écrire une lettre, et curieuse comme elle était, elle ne put s'empêcher de demander.

"T'écris une lettre à qui ?"

Elle hésita juste après avoir posé sa question : peut-être que sa question serait mal vue par sa camarade ? Elle tripota le bord de son carnet, et le feuilleta en attendant de voir la réaction de la fille.



@Charlotte Lewis

Lorsque la blonde se retourne, la stupeur marquée sur son visage, je ne l'entends d'abord que de loin, comme coupée du monde, le regard figé sur sa feuille de dessin. En effet, dans sa rotation, le bras de l'artiste s'était décalé légèrement, mais suffisamment pour révéler une typographie. Ecrite à la main dans un coin, elle n'est pas là par hasard, et ce n'est pas n'importe laquelle qui plus est, puisque celle-ci révèle alors un nom que je connais bien. Lewis. Ce détail, d'abord perturbant bien qu'insignifiant en apparence, me frappe alors de plein fouet. Lewis, un nom de famille répandu certes, surtout au Royaume-Unis, je ne les compte plus les Lewis qui ont croisé ma route, et même au château. Il y a de ces noms qui sont monnaies courantes sans pour autant remettre son arbre généalogique en question à la vue de l'un de ses homonymes. Et pourtant, pour une fois le doute s'installe en moi, planant comme un nuage de fumée, me bloquant le souffle prenant tout l'air de mes poumons. Une image me hante et s'inscrit en moi. J'étouffe. Le dragon. Mes oreilles sifflent. Le dragon. Je n'entends plus rien d'autre. Le dragon. Je revois la chambre de grand-mère Lewis m'expliquant la grandeur de la créature et son histoire. Le dragon. La force, la noblesse, la ruse. Le dragon. Mon monde explose. Le blason. Lewis.

La fillete rigole. Je ne comprends pas. Le sifflement s'arrête. Le son revient. Son regard s'attarde sur mon encrier désespérément vide, un instant j'oublie la raison de ma présence avant de reprendre mes esprits. Oui, l'encre. Son carnet à plat, l'inconnue part en quête du précieux liquide dans son sac, me laissant libre cour à ma contemplation de son oeuvre. Lewis. Vert Gallois. Lorsqu'elle se redresse, je sursaute légèrement comme prise en faute avant de me saisir de son geste généreux. Timide, je la remercie de manière inaudible, le cerveau carburant à mille à l'heure en quête de réponses, une nouvelle question en tête à chaque instant.

Néanmoins l'une de mes interrogations prend le dessus, s'entremêlant à l'intervention de mon interlocutrice pour ne former qu'un charabia incompréhensible.

- Mais qui es- tu ?

@Maiy Lewis

Maiy eut un moment d'arrêt. La fille aux mains tâchées d'encre semblait absolument déroutée, comme privée de tous ces repères. La jeune fille fronça les sourcils. Peut-être avait-elle fait quelque chose qui l'avait dérangée, ou juste perturbée... Pourtant elle n'avait fait que lui donner un peu d'encre...

L'adolescente fixait son dessin. Peut-être était-elle passionnée de dragons ? Ou juste immensément curieuse... Cela n'en restait pourtant pas moins extrêment étrange... Maiy avait envie de lui demander ce qui n'allait pas, mais cette rousse sembla comme déconnectée.

Maiy lit sur son visage que c'était le Big Bang dans sa tête, alors elle n'insista pas. Elle ne voulait pas être intrusive ni la gêner, d'autant plus que les deux jeunes filles ne se connaissaient pas.

Sa question l'interloqua, elle était posé de façon si avide que Maiy eut presque un moment de recul.

« Je m'appelle Maiy Lewis, je suis à Serpentard en première année. Et toi ? »

Elle espérait que son aînée veuille bien lui répondre, en effet, elle commença à l'intriguer elle aussi.

« Tu veux pas t'asseoir ? » proposa-t-elle en désignant le carré d'herbe à côté d'elle.

Cela la gênait un peu d'être ainsi, « en dessous » de l'adolescente. Elle avait encore plus l'impression d'être une petite première année. Bon, elle était bel et bien en première année, et au château depuis à peine deux mois, mais n'empêche elle était gênée. Elle attendit que la troisième année veuille bien lui répondre ou au moins sortir de cet état d'inquisitrice qui la mettait mal à l'aise.

@Charlotte Lewis

Voici donc ma conclusion maladroite de ce RP, dis moi si c'est bon pour toi