Dans les bras de Morphée PV Elina
Joy aimait beaucoup se lever aux aurores pour profiter de la vue magnifique qu'offrait le lever du soleil aux heures matinales. C'est pour cette raison qu'elle se trouvait au bord du lac de Poudlard à sept heures du matin, contemplant la jolie couleur orangée du ciel de ses yeux émerveillés. La nature faisait des choses éblouissantes, et cette vue en était la preuve. Comment ne pas apprécier cet endroit en ce moment même ? Tout était calme et silencieux, quelques vagues transparentes du Lac tremblotaient légèrement sous la brise légère de l'air, les oiseaux entamaient doucement leurs chants hypnotiques et Joy écoutait en silence, respectant la nature ainsi que ses merveilles.Cela faisait maintenant une heure qu'elle errait.. dans ses pensées. Perdue dans sa propre tête, encore une fois. Un vague sourire brumeux étirait ses lèvres violacées par l'air froid du matin, ses doux cheveux blonds voltigeaient derrière elle, s'entremêlant, sans qu'elle n'y prête la moindre attention. Ses yeux bleus, quant à eux, brillaient de mille feux, comme à leur habitude, regardant quelque chose qui ne se trouvait pas devant eux. On pouvait lire dans ces yeux comme dans un livre ouvert ; ils exprimaient les émotions et les ressentis de Joy de manière déconcertante. La fillette était assise sur un rocher au bord du lac, collant ses jambes contre sa poitrine à l'aide de ses maigres bras et sa tête dandinait de manière répétitive contre son genoux droit.
Bienheureux sont les fêlés car ils laissent passer la lumière, voici une citation d'un auteur Moldu appelé Michel Audiard. En réalité, ceci était le titre d'une histoire qui contait une métaphore expliquant que chaque personne brisée avait des qualités que d'autres n'avaient pas. Mais Joy ne voyait pas la citation de cette manière. Pour elle, cela signifiait que les personnes les plus atteintes mentalement avaient plus facilement accès au bonheur que les autres. Les fous, les dingues, les schizophrènes, les associables, ceux qui ont perdu l'esprit, tous ces gens qui peuvent d'une manière ou d'une autre être considérés comme anormaux par la société et ses critères de normes, ces gens qui sont rejetés, humiliés ou mis en retrait, eux sont renfermés dans leurs pensées. Enfermés dans le monde qu'ils se sont créés, dans la bulle qu'ils ont formé autour d'eux pour se protéger, eux qui ne seront plus blessés par les injures, les critiques ou les moqueries, verront la lumière de la manière la plus belle qui soit. Par l'indifférence, par la souffrance qu'ils ont maintenant acceptée dans leur quotidien, il n'y a plus que la lumière qu'ils laissent passer. Et Joy trouvait ça beau.
Maintenant, la question que Joy se posait était bien simple ; faisait-elle partie de ces fêlés ? On pouvait dire que oui, parce qu'elle aussi avait un espace bien à elle dans lequel elle partait souvent, dans lequel elle ne faisait que philosopher, où plus rien ne l'atteignait. Pourtant, tout le monde a cet endroit dans un coin de sa tête. Tout le monde s'était déjà au moins une fois isolé alors qu'il était entouré. Mais pouvait-on dire que quelqu'un était fou à partir de ce critère ? Non, certainement pas. En fait, Joy n'était pas plus folle que qui que ce soit. C'était juste une gamine en manque d'attention, qui avait besoin de se trouver des particularités hors des normes pour se sentir exister, comme beaucoup des fillettes de onze ans qui voulaient trouver un moyen d'être unique. Alors, est-ce que Joy était une insulte pour les fous ? Ou pour les gens normaux ? Ou alors ferait-elle tout simplement mieux de retourner dormir ?
Les pensées de la gamine défilaient à une vitesse ahurissante, et tandis qu'elle songeait de manière très sérieuse à la troisième option, elle se sentait doucement perdre conscience. Ses paupières lui semblaient lourdes et pesantes, ses cils allaient vers ses cernes sans que Joy ne le veuille, ses jambes s'abaissaient automatiquement. Elle était tout simplement en train de s'endormir, ce qui était tout à fait normal puisqu'elle manquait considérablement de sommeil.
La jeune enfant était couchée sur le dos, il était huit heure douze, et l'aube était déjà loin. Son thorax se levait et s'abaissait au rythme de sa respiration et elle ne sentit même pas les bras de Morphée l'emprisonner et la traîner lentement vers le monde du repos.
Dernière modification par Joy Wedenjack le 18 mars 2016, 20 h 36, modifié 2 fois.
Ils étaient cœur d'œillets, des fleurs face aux fusils,
Enfants du Bataclan, enfants du paradis.