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21 août 2019, 21:56
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
2 septembre 2044
Bureau du Professeur Penwyn

   Trois mois, deux semaines et quatre jours. Cela faisait désormais trois mois, deux semaines et quatre jours qu’Eileen était au courant que son père avait rejoint les rangs du nouveau gouvernement en place en Grande-Bretagne, le Conseil des Sorciers. Trois mois, deux semaines et quatre jours qu’elle n’avait plus aucune nouvelle de sa famille, la lettre de son grand frère étant la dernière preuve qu’ils allaient plus ou moins bien ; du moins qu’ils étaient en vie. Il allait sans dire que l’Irlandaise était inquiète, très inquiète ; passant ses journées à se demander s’ils allaient bien, s’ils étaient en sécurité. Elle en perdait même son sommeil quelques nuits, en attestaient les cernes grandissantes sous ses yeux.

   Les temps étaient durs pour la jeune fille, sûrement bien moins que pour certains, mais bien assez pour elle. D’autant plus que personne n’était au courant du secret qui alourdissait ses épaules, ni Erwan, ni Herminie ou Maddie, ou encore Jeffrey. Personne. Eileen avait bien trop peur des répercussions que ce secret pourrait avoir sur le regard des autres. Elle en avait déjà bien trop souffert, de ses regards, ses jugements, lors de son passage à l’école primaire moldue et si elle pouvait s’éviter à nouveau cette souffrance, alors elle le ferait. Elle préférait souffrir seule à l’abri des quelques regards restant à Poudlard que de voir la vérité concernant son père éclater au grand jour.

   Seules ses escapades dans la serre de sa salle commune, où elle s’isolait quand tout devenait trop dur à gérer, pouvaient réellement trahir son mal-être. Là, cachée parmi les plantes, elle pouvait pleurer, laisser sortir toute sa peine, sa colère d’être impuissante, et son angoisse. Ces moments aussi rares voulait-elle qu’il soit, ne l’était plus ces derniers temps ; il se faisait de plus en plus fréquent. Si bien qu’elle décida, lorsqu’elle se rendit compte qu’ils n’empiétaient plus seulement sur son moral mais sur sa santé physique, d’enfin se confier à quelqu’un. Après tout, la nouvelle année scolaire venait de débuter, et au lieu des quelques élèves qui étaient restés pour les vacances, Poudlard avait désormais récupéré tous ses habitants. Alors que pendant les vacances elles pouvaient s'échapper, n'être en contact avec ses camarades et amis que lorsque qu'elle le jugeait nécessaire ; Eileen ne le pouvait plus, elle ne pouvait plus rester cacher et ignorer les autres sous peine qu'il découvre son secret. Alors il fallait qu'elle parle.

   Mais une question s’imposa alors à elle. À qui pouvait-elle en parler ? À Erwan ? Bien qu’elle ait en lui une confiance aveugle et bien qu’elle voulait lui en parler, elle ne voulait pas l’embêter avec ses problèmes. Et même si elle se doutait qu’il lui dirait que ça ne le dérangeait pas, elle ne voulait pas prendre le risque. Soudainement, une conversation qu'elle avait eue avec Erwan il y a des semaines de cela lui revint à l'esprit. Une conversation qu'ils avaient eue concernant la "fugue" qu'il avait faite lors des dernières vacances de Noël ; Erwan lui avait parlé du monsieur qu'il avait rencontré, le monsieur avec qui il avait longuement parlé et qui l'avait aidé. Après cette conversation, Eileen comprit que le dénommé Monsieur Penwyn, qui était désormais Professeur d'Etude des Moldus était quelqu'un de confiance et à qui elle pouvait se confier sans crainte. Alors ce fut comme une évidence, même si cela pouvait sembler paraître être en contradiction avec sa peur de parler de son secret avec ses proches, pourquoi voudrait-elle alors en parler à un inconnu ? 

   Encore même maintenant, alors qu’elle se trouvait devant la porte de Monsieur Penwyn, elle était tiraillée entre le fait de s'en vouloir de ne pas y avoir pensé plus tôt et le fait de s'apprêter de parler à un adulte qu'elle ne connaissait pas. C'est tout naturellement qu'elle avait encore besoin de quelques secondes pour souffler avant de toquer deux coups secs mais doux sur le bois de la porte. Eileen attendait désormais l’autorisation du professeur d'Etude des Moldus pour entrer dans son bureau.

« Free will does exist, it's just fucking hard.»

16 févr. 2020, 15:03
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Une nouvelle ère débutait tout juste pour Edward Penwyn. Un jour plus tôt, il avait pris ses quartiers à Poudlard et avait assisté pour la première fois depuis plus d'une quinzaine d'années à la cérémonie d’intronisation de nouveaux sorciers qui marquait officiellement leur entrée dans le monde magique. Mais quel monde les adultes léguaient-ils aux nouvelles générations ? Il y a quelques années, ce passage était empreint de beaucoup d'espoirs, alors que dorénavant une lueur de crainte et de peur parsemait les yeux de certains.  Les vacances n'avaient pas dû être de tout repos pour tous les apprentis sorciers.

Le lendemain de son arrivée au château, l'homme passa la matinée à prendre possession de sa future salle de classe et de son bureau. Les affaires qu'il avait fait mener jusque là s'entassaient dans tous les coins de la salle ; il voulait mettre de l'ordre rapidement dans la salle afin d'être libre pour les jours précédant la rentrée.

Deux coups secs vinrent résonner. On frappait à la porte de son bureau. Qui pouvait bien pouvoir le voir alors qu'il venait à peine d'arriver à Poudlard et n'avait pas eu le temps de rencontrer plus d'une poignée de ses habitants ? Il ne pouvait pas s'agir d'un élève, cela ne pouvait être qu'un de ses collègues venus pour discuter.

- Entrez je vous prie, dit-il d'une voix suffisamment forte pour se faire entendre.

Quelle ne fut pas sa surprise en voyant une fille entrer sous le seuil de la porte. Un livre à la main, Edward finit de le ranger sur la bibliothèque du bureau, puis se tourna vers l'enfant en lui adressant un sourire bienveillant.

- Bonjour Mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?

L'adulte resta sur place sans rien en attendant la réponse de l'enfant. Il ne l'avait jamais vu auparavant ; il se demandait bien ce qu'elle avait à lui dire pour ne pas pouvoir attendre la rentrée scolaire.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

27 avr. 2020, 22:24
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Une véritable statue, c’est l’image que renvoyait Eileen qui était toujours debout et immobile devant la porte menant au bureau de Monsieur Penwyn ; si immobile que ça en deviendrait déstabilisant pour quiconque la croiserait à ce moment-là. Cependant, plus les secondes défilaient sans réponse du nouveau professeur d’Etude des Moldus, plus les émotions que l’Irlandaise tentait de réprimer par tous les moyens commencèrent à se manifester ; les mouvements de ses doigts qui jouaient les uns avec les autres en étaient la preuve même. La brune se serait écroulée sous une avalanche d’appréhension, de nervosité, de culpabilité, de peur, si ce n’était pour l’étrange détermination qui résonnait également dans l’esprit de la jeune fille.

Oui, déterminée ; car elle était fatiguée d’être rongée un peu plus chaque jour par ses sentiments, par cette chose sur laquelle elle n’avait aucun contrôle. Eileen espérait juste, désormais, qu’Erwan avait raison et que le professeur Penwyn puisse avoir le recul face à la situation -l’Irlandaise ne supporterait sûrement pas d’être rejetée comme une pestiférée à cause de son père. Les enfants ne devraient pas avoir à subir les conséquences des choix et actions de leurs parents ; mais, au vu de la situation actuelle, Eileen pourrait comprendre, même si elle le déplorait, que certains passe outre ce « principe ».

Enfin, la voix de l’adulte se fit entendre dans le silence qui enveloppait le couloir dans lequel se trouvait la brune. Elle tourna alors doucement la poignée avant d’ouvrir timidement la porte et de, finalement, franchir le seuil de ladite porte. La Poufsouffle ne savait pas trop où se placer, tout son courage semblait s’être subitement volatilisée maintenant qu’il était question de faire ce pourquoi elle était venue. Mais Eileen devait se ressaisir, elle ne pouvait plus faire marche arrière ; alors, décidée, elle se secoua intérieurement afin d’elle-même se motiver. Heureusement, le temps que Monsieur Penwyn mit pour ranger le livre qu’il avait dans la main permis à la Troisième Année de reprendre ses esprits.

« Bonjour Monsieur, je – je m’appelle Eileen Shelby. »

La brune allait continuer, mais elle s’arrêta, cherchant la meilleure approche possible pour aborder le sujet car elle avait toujours certaines réticences et elle ne pouvait pas prévoir la réaction de Monsieur Penwyn. Elle se voyait donc mal déballer tout d’un coup en disant « Bonjour Monsieur, vous savez mon père, il a rejoint le Conseil des Sorciers, vous pensez que ça fait de moi une mauvaise personne ? » Ce n’était vraiment pas terrible dit comme ça. Et puis, cela faisait un peu insensible et égoïste et ne reflétait absolument tout ce que ressentait Eileen concernant le nouvel « emploi » de son père.

« Est-ce… Vous pensez qu’un ‘mauvais acte’ commis par quelqu’un peut se répercuter et devenir la faute de l’enfant de cette personne ? » Demanda finalement la Poufsouffle, les yeux baissés sur ses mains car elle n’osait pas regarder le professeur d’Etude des Moldus.

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01 juin 2020, 22:26
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Il avait donc Eileen Shelby devant lui, une élève de la maison Poufsouffle de ce qu'il pouvait en juger de sa tenue scolaire. Jamais le professeur ne l'avait croisé auparavant - en même temps, sa carrière d'enseignant se résumait à un jour d'activité - et il se demandait bien pourquoi elle était venu interroger un professeur avec qui elle n'avait jamais eu affaire. L'enfant semblait hésiter, ne savait pas trop comment poser sa question à son enseignant. Pour la mettre en confiance, Edward afficha un grand sourire bienveillant sur son visage.

Seulement, lorsqu'il entendit la question qu'avait à lui poser Eileen, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Non pas qu'il trouvait son interrogation odieuse ou mal placée, mais il se demandait bien à quel moment une enfant aussi jeune pouvait être acculée de la sorte. Elle semblait particulièrement perturbée, et même si sa question était générique, Edward comprenait la tourmente qui était sienne. Avant de répondre à sa question, il lui montra le siège devant son bureau et lui demanda : « Venez vous asseoir, je vous en prie. Je pense que nous avons quelques petites choses à nous dire ». À son tour, l'homme s'assit de l'autre côté du bureau, mit ses deux coudes sur la table et poussa un petit soupir. Il cherchait les bons mots pour essayer de venir en aide à Eileen, une phrase mal placée pourrait la chambouler.

- Je ne saurais vous répondre à cette question sans davantage d'informations. J'imagine que vous n'êtes pas venue ici dans l'idée de me poser une question aussi générique. Dîtes-moi ce qui vous tracasse et je vous expliquerai ensuite mon point de vue sur la situation.

Une fois de plus, Edward lui adressa un sourire bienveillant afin de la mettre en confiance.

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18 juin 2020, 23:37
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Au silence de Monsieur Penwyn, Eileen releva la tête, apercevant par la même occasion les sourcils froncés du nouveau Professeur de Poudlard. La jeune fille ne savait pas quoi en penser, est-ce que c’était à cause de sa question, que Monsieur Penwyn pensait tout ce que la brune s’était imaginée ; ou bien c’était parce qu’il ne comprenait pas pourquoi elle s’adressait à un parfait inconnu sur un sujet aussi lourd, enfin, de tous les élèves… C’était ce qu’il croyait, c’était sans compter sur Erwan qui avait déjà rencontrer l’adulte et qui avait assuré à Eileen qu’il était digne de confiance.

Finalement, peu importait la réponse de pourquoi Monsieur Penwyn fronçait les sourcils car le résultat serait et était le même, Eileen n’était pas rassurée et son mal-être n’en était que renforcé. Mais, il dut prendre conscience que l’expression de son visage n’était pas des plus « accueillante » car il l’effaça assez rapidement avant de l’inviter à s’asseoir sur la chaise qui se situait devant son bureau, derrière il prit également place.

Désormais assis l’un en face de l’autre, Eileen repensait à ce que Monsieur Penwyn venait de lui dire « Je pense que nous avons quelques petites choses à nous dire. » Si seulement. Si seulement ce n’était que des petites choses. Il ne savait pas à quel point le mot « petites » était un euphémisme. L’Irlandaise se recroquevilla sur elle-même, redoutait le moment où elle allait devoir tout déballer bien qu’elle ressentait le besoin.

Un nouveau silence s’installa et, de nouveau, Eileen ne savait pas quoi faire. Devait-elle rompre le calme du bureau du Professeur, devait-elle expliquer ce qu’elle voulait vraiment dire par sa phrase ? Ou devait-elle attendre que ce dernier reprenne à nouveau la parole ? Dans le doute, elle resta silencieuse, retournant à jouer machinalement avec ses doigts. Et elle avait bien fait d’attendre car, comme elle s’en doutait au fond d’elle, il avait compris que quelque chose de plus complexe était dissimulé sous sa question qui était restée assez vague.

Pouvait-elle ? Pouvait-elle lui dire ? Eileen prit quelques instants pour réfléchir, pour savoir quels mots utiliser car ce n’était pas quelque chose à balancer comme on balance une chaussette pourrie. Puis, il y avait toujours cette part d’elle qui hésitait car, après tout, elle n’avait aucune idée de comment Monsieur Penwyn allait réagir. Mais elle repensa à tous les efforts qu’il avait faits pour la mettre à l’aise, et elle se lança.

« Je, hum… » Des larmes de frustration lui montèrent aux yeux, elle n’arrivait pas à dire ce qu’elle voulait dire. « Si un… Un élève de Poudlard a un parent qui… Qui travaille maintenant pour le Conseil des Sorciers ; vous… Vous pensez qu’il peut… Lui arriver quelque chose ? Qu’il soit… puni ou mis à mal parce que son parent travail pour le Conseil ? » Car c’est mon cas, et j’ai peur, pensa Eileen.

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04 août 2020, 11:45
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
En écoutant Eileen Shelby lui expliquer ce qu'elle avait vraiment au fond du coeur, Edward croisa ses doigts et continua de la fixer du regard. Il était évident qu'elle ne parlait pas d'un cas hypothétique ; l'un de ses parents - peut-être les deux - faisaient partie du Conseil des Sorciers et cette idée tracassait la jeune fille. Elle semblait penser que les choix de ses parents pouvaient avoir des conséquences directes sur sa vie à Poudlard, ce qui bien-sûr était entièrement faux à son sens. À l'école de sorcellerie britannique, on ne faisait pas de politique. Seule l'éducation magique que recevait les enfants était au cœur des pensées des enseignants du château.

Une fois que l'enfant eut fini de parler, le professeur décida d'installer un petit jeu de silence entre eux deux afin de pouvoir trouver les mots qui sauraient apaiser l'élève. Il se pencha sur l'accoudoir droit de son fauteuil et farfouilla à l'intérieur d'un des tiroirs de son bureau. Quelques secondes plus tard, il en ressortit un paquet de dragées surprises de Bertie Crochue déjà bien entamé et le déposa à une dizaine de centimètres de l'extrémité du bureau.

- Tenez, prenez-en quelques uns. Tout ce qui peut vous arriver avec est de tomber sur un goût déplaisant, dit-il à Eileen d'un ton amusé.

Il attendit quelques instants supplémentaires pour rassurer l'enfant avant d'en venir au fait :

- Poudlard ne se mêle pas de la politique tout comme depuis quelques années, la politique n'a plus aucune influence sur ce qu'il se passe à Poudlard. Nous veillons à ce que tous les enfants soient et se sentent en sécurité ici. Rien ne peut vous arriver dans ce château, vous êtes là pour étudier après tout.

Après lui avoir adressé un énième sourire bienveillant, Edward reprend :

- Vous commencez à être suffisamment grande pour pouvoir vous forger votre propre opinion sur ce qu'il se passe dans notre monde. Si les choix de vos parents ne sont pas en adéquation avec vos opinions, vous êtes libre de ne pas les suivre. Et aucun de vos camarades ne devrait vous tenir rigueur de vos opinions, à condition bien-sûr qu'ils soient justifiés et ne soient pas portés par la haine d'autrui.

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22 août 2020, 12:57
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Un silence s’installa dès le moment où Eileen s’arrêta de parler. Un silence très inconfortable pour la jeune fille car il lui donnait le temps de retomber dans ses pensées. L’Irlandaise qui, finalement, avait réussi à parler de ce qui la tracassait, de ce qui la mettait tant à mal au quotidien ; venait à regretter son action en l’absence de réponse du professeur en face d’elle. Eileen était tellement plongée dans une spirale de pensées négatives qu’elle ne se rendait pas compte que les longues minutes qu’elle pensait attendre n’était en réalité que de petites secondes et que son impatience était complètement ridicule et absurde. Mais son besoin d’être rassurée sur le fait qu’elle ne risquait rien à Poudlard l’aveuglait et lui avait fait oublier que M. Penwyn avait sûrement besoin de prendre son temps pour mettre des mots sur ses pensées par rapport à ce que venait de lui dévoiler la Poufsouffle.

Eileen qui n’avait pas quitté ses mains des yeux depuis qu’elle avait parlé ses derniers mots quelques minutes auparavant fut alors surprise par le petit bruit émis juste devant elle. Et elle le fut encore plus en découvrant le paquet de Dragées surprises de Bertie Crochue. La brune sourit alors légèrement aux paroles du nouveau professeur avant de tendre sa main vers le paquet pour piocher une dragée, de couleur jaune clair, qu’elle mit immédiatement dans sa bouche avant qu’elle ne puisse se poser cent cinquante questions sur le goût qu’il pouvait avoir.

Brr… C’est acide ! Voilà la première réaction de la brune lorsqu’elle croqua dans la dragée. Et cela se traduisait sur son visage qui était la réplique presque parfaite de l’expression d’un enfant à qui on faisait goûter du citron pour la première fois. Du citron. C’était sûrement le goût de la dragée.

Cette petite attention du professeur permis à Eileen de se détendre légèrement ; ce sentiment appuyé par les paroles qui suivirent. Un soupir de soulagement s’échappa alors d’entre ses lèvres alors que les muscles de ses épaules se décontractèrent visiblement. L’Irlandaise était rassurée, bien que quelques appréhensions et peurs restaient ancrées dans son esprit.

Eileen acquiesça lorsque M. Penwyn mentionna qu’elle était assez grande pour se faire sa propre opinion ; il avait raison, et c’est ce qu’elle comptait faire. Mais, elle ne put tout de même s’empêcher de poser la question qui était comme agrafée au premier plan de son esprit.

« Alors… Vous êtes sûr que je risque rien ? Je sais que vous avez dit que la politique n’avait pas d’influence sur Poudlard mais, et si certains élèves décidait de se faire justice eux-mêmes ? » Demanda Eileen en regardant le professeur dans les yeux.

Parce ce qu’ils n’avaient beau être que des enfants, personne n’était à l’abri de rien.

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19 oct. 2020, 00:03
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
Le professeur d'Étude des Moldus ne put s'empêcher de froncer les sourcils et de se mordiller la lèvre inférieure en entendant la question de la jeune fille. Visiblement, elle ne semblait pas rassurer par les convictions politiques de certains de ses camarades de classe, comme si ils pouvaient être si vindicatif que sa sécurité pouvait être mise en jeu. Il était vrai que Poudlard était un grand château et qu'il était difficile pour les enseignants et les préfets de surveiller les moindres faits et gestes des étudiants, mais Edward avait le profond espoir que jamais un crime de haine ne pouvait être commis au sein du château. Il était du genre à voir le meilleur en chaque personne - ce qui souvent pouvait lui être préjudiciable puisque certains n'hésitaient pas à abuser des honnêtes gens. L'homme croisa de nouveau ses deux mains au-dessus du bureau et lui répondit :

- Poudlard s'est toujours voulu apolitique. Jamais vous n'entendrez le moindre enseignant tenter de prêcher sa paroisse, et nous en attendons de même de la part des étudiants. J'ose espérer que chaque élève du château comprend cela et qu'ils n'essayeront pas d'imposer leurs idées aux autres et encore moins de se faire justice eux-mêmes.

Il plongea sa main dans le paquet de Bertie Crochue et en ressortit une dragée rougeoyante. Laissant cogiter l'enfant sur ce qu'il venait de dire, Edward croqua à pleines dents dans la dragée, la coupant en deux, et eut un sourire satisfait en voyant qu'il s'agissait d'une dragée à la tomate. Enfin, il reporta son attention sur Eileen et rajouta :

- Si jamais un élève s'en prenait à vous, je vous demanderai de venir me voir directement et je règlerai ce problème en un claquement de doigt. Ce genre d'attitude est intolérable, et nous sommes là pour que chacun puisse vivre une scolarité paisible au château.

L'homme afficha un sourire bienveillant à la jeune fille, qui se voulait le plus rassurant possible.

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25 nov. 2020, 21:48
 Privé  Être fille de traitre.  Monsieur Penwyn 
La jeune fille avait toujours ses mains posées sur ses jambes, les doigts se triturant sans arrêt -traduisant son malaise encore bien présent- alors que son regard était fixé sur le paquet de Dragées Surprises de Bertie Crochue. Eileen comptait les petites friandises dans sa tête, ça l’aidait à garder son esprit centré sur l’instant présent et ainsi ne pas le laisser dériver vers d’autres horizons qui se montraient tous plus horribles les uns que les autres.

Lorsque Monsieur Penwyn répondit à la question que venait de poser l’Irlandaise, elle se raccrocha, une nouvelle fois, à ses mots comme s’ils étaient une bouée de sauvetage qui la sauvait de la noyade. Eileen n’avait pas l’habitude de se sentir si opprimée, si renfermée -comme si elle était dépendante, mais de quoi, elle ne savait pas. C’était un sentiment étrange qu'elle n’appréciait absolument pas, mais dont elle semblait ne pas pouvoir se débarrasser pour l’instant.

Malgré le fait qu’elle était légèrement perdue dans le flot de paroles qui défilait dans sa tête ; la jeune brune acquiesça, montrant au professeur qu’elle écoutait et entendait ce qu’il lui disait. Puis, à la deuxième prise de parole de Monsieur Penwyn ; Eileen releva la tête et regarda aussitôt vers le nouveau professeur de Poudlard. Cette fois-ci, lorsqu’elle hocha la tête, c’était avec plus d’assurance. L’Irlandaise ne savait pas vraiment pourquoi, peut-être était-ce le fait que le professeur semblait se « porter garant », en quelque sorte, de sa sécurité -ce qu’il aurait fait pour tout autre élève en ressentant le besoin- mais pour la première fois depuis qu’elle avait appris que son père avait rejoint le Conseil des Sorciers, elle se sentait, eh bien… En sécurité. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, la peur et la culpabilité perdaient du terrain et se retrouvaient acculer dans un coin sombre du fin fond de sa tête.

« Merci beaucoup Monsieur. Je- merci, » sourit faiblement Eileen ; mais bien que faible, il s’agissait tout de même d’un sourire.

La Poufsouffle se leva alors de la chaise dans laquelle elle était assise, consciente que cela faisait un bon moment qu’elle était là, en face de Monsieur Penwyn, et qu’elle avait déjà assez abusé de son temps.

« Encore merci Monsieur, d’avoir pris le temps de m’écouter. Je m’excuse de vous avoir dérangé ; bonne fin de journée, Monsieur. »

Elle laissa le temps à l’adulte en face d’elle de répondre s’il le souhaitait. Puis, c’est sur un petit « Au revoir. » qu’Eileen sortit de la salle de classe. Une fois la porte fermée, la jeune fille lâcha un soupir, soulagée d’avoir réussi à parler de ce qui pesait sur ces épaules. Et c’est sur cette pensée qu’elle regagna sa salle commune.

Merci beaucoup pour ce rp, Monsieur, c'était un plaisir.

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