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07 janv. 2019, 21:38
 Rpg +  Le fracas de nos émois  Pv 
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 4 janvier 2044



Reprendre les cours avait été plus difficile qu'il ne le pensait. Assit en classe, il n'arrivait pas à se concentrer et avait du mal à rester assit tranquillement. L'adolescent avait une furieuse envie de bouger, et de retrouver la solitude qu'il avait finit par apprécier pendant les vacances. Il n'avait aucune envie de parler à qui que ce soit et essayait de se débarrasser des gens aussi poliment que possible. 
 Chaque fois que quelqu'un lui demandait comment c'étaient passées ses vacances ou ce qu'il avait fait, Audric éludait la question ou bien répondait vaguement : « J'suis allé chez mon grand-père c'est tout. Et toi? » puis tournait le sujet vers autre chose.

 Avec ses meilleurs amis il avait essayé de faire l'air de rien, mais il n'arrivait pas à s’intéresser à leurs discutions. Il les regardait parfois, les yeux perdus dans le vague, mais aucun son ne lui parvenait plus. Il s'enfermait dans sa bulle et en était tiré par les coups de coudes de l'un, ou les appels de l'autre. Dans ces cas-là, le brun leur lançait un sourire contrit avant de s'excuser et chasser une nouvelle fois les questions en riant. La mort de sa mère n'était pas un secret, du moins il ne voulait pas le voir comme cela. Il n'avait juste aucune envie d'en parler, c'était son problème à lui et c'était tout. Cela ne concernait personne d'autre ici, à l'école. Malgré les demandes de Jessica, il refusait d'en souffler le moindre mot même à ses meilleurs amis. Il ne voulait pas voir chez eux le même regard qu'avaient affichés les personnes présentes à l'enterrement de Jeanne. Des regards remplis de peine mais pas pour sa mère, de la peine pour son père et lui.
 Tout mais pas ça.

 Le lundi soir, alors qu'ils venaient de finir de manger, Audric s'éclipsa doucement en marmonnant rapidement à ses amis : « Je vous rejoins en salle commune, faut que je fasse un truc... ». Et il partit sans explications en direction des toilettes. Il se sentait soudainement nauséeux alors qu'un impérieux besoin de solitude se faisait sentir. Le garçon aux yeux vairons ne fit pas vraiment attention à l'endroit exacte où le menaient ses pieds, et s'il avait vu qu'il s'agissait des toilettes abandonnées il aurait fait demi-tour. Il avait effectivement envie d'être seul, mais cette pièce-ci l'angoissait encore plus. Mais maintenant qu'il était là...
 L'adolescent s'approcha des lavabos, les mains tremblantes. Y avait-il de l'eau au moins qui sortait de ces fichus lavabos délabrés? Il releva doucement la tête pour croiser son reflet.

 Malgré le verre brisé, le garçon pu voir qu'il avait le teint pâle. Il faut dire aussi qu'il n'avait pas beaucoup mangé depuis son retour des vacances... Ses cheveux, qu'il avait laissés détachés ce jour-là, marquaient un peu plus la couleur livide de ses joues. Puis il croisa son regard dans le miroir, et c'est là qu'il LA vit. ELLE le regardait avec cette colère dans le regard. 
 A cet instant Audric fut choqué de voir à quel point il ressemblait à Gabrielle. Il baissa la tête, ses yeux observant l'émail complètement fichu du lavabo sous lui.

 « ... entièrement de ta faute! » *La ferme.*

« Mais je te pardonne. C'est de ta faute mais je te pardonne. » *Tais-toi. Sors de ma tête!*

 « C'est de ta faute si ta mère est morte. » 

 Le poing du garçon s'abattit violemment sur la glace qui avait chassé toute trace du fantôme de Gabrielle. Seule l'image du garçon hurlant contre la voix dans sa tête se reflétait sur le verre brisé. 

« LA FERME J'TE DIT! ESPÈCE DE SALE... » Mais l'insulte qu'il voulut lancer fut étouffée dans le cri de rage qui sortit de sa gorge. Non, ce n'était pas de sa faute. Mais bordel pourquoi cela faisait-il si mal?

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."

13 janv. 2019, 19:37
 Rpg +  Le fracas de nos émois  Pv 
4 janvier 2044


Esmée venait de retrouver Audric! Un Audric en chair et en os. Un Audric qui n'était pas de ses songes. Un Audric qui sentait toujours aussi bon. Son Audric. Mais, un Audric différent. Il était ailleurs. Il semblait préoccupé. Il se cachait derrière ses mèches. Il évitait ses amis. Il la fuyait. Oui, Audric ne voulait pas être avec elle. Audric préférait rester seul et semblait gêné d'être auprès d'elle. C'est ainsi qu'Esmée le prit. Et de voir ses nouvelles réactions la mit hors d'elle. Malheureusement, Jonathan en payait les frais.

Après avoir fini de manger, ils sortirent de table. Le silence, qui s'était installé depuis leur rencontre, ne quitta pas le groupe d'amis. Quand ils arrivèrent aux escaliers, Audric coupa leur mutisme pour prendre une nouvelle fois la fuite. Esmée le vit partir. Il ne voulait pas rester avec elle. Alors que, elle comptait depuis le 20 décembre les jours qui les séparaient. Elle tapa violemment le garde-corps. Jonathan resta silencieux. Il avait compris, lors du repas, après s'être pris méchant coup de coude, qu'il ne fallait pas mieux pas s'interposer entre eux deux. Ainsi, quand Esmée partit à la recherche d'Audric, il ne lui fit aucun commentaire du genre: "il vaudrait mieux le laisser seul" ou "ne va pas l'embêter davantage". Non, il la laissa faire et monta seul les escaliers pour rejoindre leur salle commune, là où il éludera le meurtre de son meilleur ami.

Esmée était en chasse. Audric n'allait pas s'en sortir indemne. Il avait dépassé les bornes. Audric ne devait pas l'éviter. S'il avait envie de lui dire un truc, il n'avait qu'à lui dire. En ce moment, Esmée était persuadée d'être le problème. Elle n'avait nullement pensé, qu'une chose s'était produite. En effet, si cela avait été le cas, Audric l'aurait prévenu. Rien. il n'avait rien écrit lors des vacances. Ainsi, le problème venait d'elle!

Il était là. Au deuxième étage. Il marchait lentement et ne semblait pas avoir une destination précise. Vagabondant, il entra dans les toilettes abandonnées. Pourquoi entrait-il dans ce lieu? Logiquement, on allait là-bas pour concocter des faits punissables. Était-il en train de préparer une potion interdite? Esmée se précipita dans les toilettes. Elle ouvrit violemment la porte et le vit.

Il était devant un lavabo, le regard sombre. Il s'écroulait de petit à petit, son corps le lâchait. Il se regardait dans ce miroir brisé et, se décomposa. Esmée reproduisit chaque étape de son ami. Son visage se déforma au même moment. Son corps fléchissait comme le sien. Était-ce l'empathie? Non, c'était bien trop violent. Esmée souffrait du supplice de son ami. Il cria. Esmée se releva. Elle voulait le prendre dans ses bras. Elle voulait absorber toute sa souffrance. Elle voulait revoir son sourire et lui faire disparaitre toutes traces de douleur. Elle avança son bras en murmurant:

- Audric?

Sa voix était cassée. Des larmes tombèrent sur ses joues. Sa main qui était tendue vers lui tremblait. Mais sa démarche ne vacilla pas. Elle n'était qu'à un mètre de son ami.



Les actions de Jonathan sont approuvées.
Dernière modification par Esmée Peterson le 01 mars 2019, 09:08, modifié 1 fois.

15 janv. 2019, 13:20
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 Une douleur sourde lui vrillait la poitrine, il avait du mal à respirer. Il ne reverrait jamais Gabrielle, du moins il s'était promis de tout faire pour éviter cela. Mais sa mère biologique persistait, dans sa tête, de la même manière qu'elle l'avait fait depuis cet été en réel. C'était comme s'il ne pourrait plus jamais se débarrasser d'elle malgré tous ses efforts. 
 L'adolescent aurait voulu se faire happer par le vide à nouveau, s'y couler doucement et retourner à sa contemplation aveugle des plafonds. C'était une activité inutile qu'il commençait à trouver passionnante. Mais il n'y parvenait plus, la voix de Gabrielle était bien trop présente dans sa tête.

 Soudain une autre voix s'éleva murmurant son prénom, mais dans son dos cette fois. Audric se retourna brusquement, surprit de ne pas être seul dans la pièce. Il n'avait pas entendu que quelqu'un était entré, et s'étonna encore plus de voir la personne en question si proche de lui.
 Esmée. Mais que faisait-elle donc ici? L'avait-elle suivit? *Depuis quand est-elle là?* Aussitôt le garçon redressa ses épaules et rejeta ses cheveux en arrière. Il fallait faire comme si de rien n'était, avec un peu de chance elle ne l'avait même pas entendu parler tout seul. Le brun vit en premier la main qu'elle tendait vers lui, cette main qui tremblait bien plus que d'ordinaire. Ce n'était pas rare que sa meilleure amie aie des gestes hésitants envers lui, il en avait même l'habitude. Il avait fini par mettre ceci sur le manque d'habitude de la jeune fille dans les contacts humains, lui-même étant loin d'être un expert dans la matière. 

 Et puis il vit enfin les larmes qui dévalaient les joues de son amie. Il avait du se passer quelque chose entre le moment où il l'avait laissée avec Jonathan et maintenant. Mais en si peu de temps, qu'avait-il bien pu se passer? 

 « Eh... Qu'est-ce qu'il t'es arrivé? » Il se passa furtivement une main sur son visage, toujours aussi pâle, cherchant à chasser ses pensées et retrouver un semblant de ce qu'il était avant. Il était hors de question de montrer sa faiblesse à son amie, même si sa visite lui avait fait beaucoup de bien cet été il ne voulait pas l'embêter à nouveau avec ses histoires de famille. De toute façon quoi qu'il dise ou qu'il fasse, Jeanne ne reviendrait pas. Il avait eu beaucoup de mal à accepter ce fait, mais maintenant il préférait ne plus y penser. Cela ne servait à rien d'en parler aux autres.

 « C'est Jo' qui t'a dit un truc encore? Si c'est ça tu n'as qu'à lui en mettre une, il finira par comprendre. » Le garçon aux yeux vairons tenta un brin d'humour, mais il n'avait clairement pas le cœur à se moquer de son meilleur ami. Dire que quelques semaines auparavant c'était son activité favorite...
 Pourquoi était-ce si dur de paraître normal? Malgré cela il s'inquiétait réellement pour son amie. Tout se bousculait dans sa tête, mais l'envie de lui venir en aide était très présente.  Au moins une chose qui n'avait pas changée.
 Le besoin de solitude qui l'avait prit en traître juste après le repas était toujours présent, et même s'il voulait aider son amie il n'était pas certain de pouvoir rester longtemps à ses côtés. Le souffle court, il attrapa la main tremblante de son amie et lui offrit un pauvre sourire censé la rassurer.

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03 févr. 2019, 15:11
 Rpg +  Le fracas de nos émois  Pv 
Sa main était tendue vers lui mais, il feignit. Était-ce de la fierté? Monsieur essuya juste ses larmes l'air de rien! Esmée ne respira plus, ses sourcils se froncèrent de petit à petit et ses poings, remplis de colère, se rangèrent dans ses poches. Il osait. Il faisait semblant de se préoccuper d'elle. Il voulait changer de sujet. Pourquoi parlait-il de Jonathan? Il n'avait rien à voir dans cette histoire! Audric n'allait pas bien et ce dernier préférait garder le silence. N'étaient-ils pas meilleurs amis? Cette amitié ne représentait rien à ses yeux? Avait-elle cru, pendant tout ce temps, être important pour lui? Il préférait rester seul. Et ça, rien que ça l'énervait.

- Rien. Lâcha-t-elle nerveusement.

Ses doigts étaient toujours agressivement écrasés sur ses mains. Mais pour sécher ses larmes, elle les sortit de son habit. Elle croisa par la suite ses bras, les bâillonnant fortement, pour ne pas craquer. Sa respiration fut difficile. Elle était irrégulière et se stoppa, souvent, pendant de longues secondes. Son torse se bomba d'air mécaniquement et ses joues, prirent facilement quelques rougeurs . Elle reprit ainsi son souffle en le questionnant:

- Et toi?

Son ton était sec. On pouvait sentir qu'elle était énervée rien qu'à sa voix. Elle fixa Audric en restant devant l'entrée des toilettes pour éviter une nouvelle fuite. Par la même occasion, elle jeta quelques coups d’œil vers la porte, espérant empêcher la visite de gêneurs. Esmée ne voulait pas être dérangée. Audric allait devoir s'expliquer. C'était une scène bien étrange et particulière pour les deux amis. En effet, Esmée avait toujours fait en sorte de ne jamais s'énerver contre lui. Parfois, elle avait du mal... Mais, elle ne lui avait jamais parlé sur ce ton. C'était une première et elle ne comptait pas se calmer aussi tôt. Il l'avait blessé.

- Tu n'as pas la grande forme? Il s'est passé quelque chose?

Sa question prit une inflexion plus douce en fin de phrase. Sa colère était toujours présente mais elle s'inquiétait. Pourtant l'interroger l'excéda davantage. Pourquoi avait-elle besoin de le cuisiner? Les amis sont censés tout se dire? N'avait-il pas confiance en elle? Ses mots étaient prêts à sortir pour incendier et blesser son ami de la même manière qu'il estropiait son cœur... N'était-il donc pas au courant de ce qu'il représentait tout pour elle? Ne voyait-il vraiment pas qu'il était devenu son monde? N'avait-il réellement rien remarqué? Audric était-il tout bonnement si sot? Si affligeant... Elle se contenta de souffler un bon coup pour éviter de couper la parole de ce dernier. Il allait devoir s'expliquait. S'il tentait de simuler ou de la tromper une fois de plus, elle ne se retiendrait plus. Esmée resta ainsi muette, retenant fermement, cette tempête d’accusation.

09 févr. 2019, 19:11
 Rpg +  Le fracas de nos émois  Pv 
 Quelque chose dans l'attitude de son amie permit à Audric de comprendre que c'était plus sérieux qu'il ne le pensait. Esmée n'avait jamais eu cette posture devant lui, elle ne lui avait jamais adressé ce regard. Malgré tout il l'avait déjà observée agir ainsi, envers d'autres personnes. En général quand il était là elle redevenait la Esmée qu'il connaissait si bien, mais il semblerait que cette fois, cela ne suffise pas. 
 Quand elle lui renvoya sa question il réalisa que s'il avait réussi à berner les autres -du moins c'était l'illusion qui persistait dans son esprit- il n'avait pas réussi à la convaincre elle que tout allait bien. 
 Parce tout n'allait pas bien.
 Était-ce un don qu'avaient les filles, Jessica étant pareille, ou bien était-ce parce qu'en tant que sa meilleure amie elle arrivait à présent à lire à travers ses mensonges? Non. C'était impossible qu'elle ai comprit.

 Esmée était en colère. Le brun l'avait déjà vu se fâcher contre les autres, mais c'était la première fois en deux ans qu'ils se parlaient qu'elle était en colère contre lui. Instinctivement il fouilla rapidement dans son esprit, cherchant ce qu'il avait bien pu faire récemment pour lui déplaire. Il pensa au fait qu'il ne lui avait pas beaucoup parlé depuis la veille, ou que peut-être le cadeau qu'il lui avait offert à noël ne lui avait pas plu. Il chassa la deuxième solution aussi vite qu'elle était arrivée. Non Esmée ne se fâcherait pas pour si peu. 

- Tu n'as pas la grande forme? Il s'est passé quelque chose?

  De l’inquiétude, après la colère c'est ce qui trans-paressait dans sa voix. Audric fronça les sourcils et son cœur se serra.  *Elle sait.* C'était tout ce qu'il était capable de penser. Mais comment aurait-elle... *Jess!* Sa cousine lui avait vaguement fait comprendre qu'elle parlait par lettre avec Esmée. Il leur en avait un peu voulut, surtout à Jessica qui pour lui essayait de lui voler son amie. S'il avait comprit qu'il n'en était rien, il n'avait pas pu s'empêcher de penser qu'elle parlerai de sa mère à la sorcière alors qu'il le lui avait interdit.

« Pourquoi? C'est Jessica n'est-ce pas? C'est elle qui t'a tout dit? J'veux pas... j'voulais pas. »

 Il recula doucement et se raccrocha au premier lavabo venu. Il détourna le regard et mit une main devant ses yeux. Il ne pleurait toujours pas, il s'en sentait tout bonnement incapable et s'en voulait même un peu pour ça.

« J'veux pas que vous ayez pitié. De toute façon ça ne changera rien. » Il serra les dents un instant en essayant de chasser la voix de Gabrielle dans sa tête qui chantait sa culpabilité. Le garçon reprit en baissant la voix : « S'il te plait, ne dit pas que ma maman est morte. Je... je veux que tout soit comme avant. »

 Il enleva sa main et laissa son bras retomber lourdement le long de son corps. Il baissa la tête doucement et laissa ses cheveux faire un rideau derrière lequel il avait l'impression d'être caché.

« S'il te plait. »

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09 févr. 2019, 20:57
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Audric semblait médusé de la réaction de son amie. Il resta sans réponse, produisant juste quelques mimiques, signe d'une longue réflexion. Puis à la troisième question d'Esmée, il s'écria soudainement. Jessica? C'est quoi cette fâcheuse manie de mêler les autres dans leur brouille? Ne pouvait-elle pas simplement s'inquiéter pour lui? Esmée pesta fortement. Elle était prête à l'injurier mais Audric ne lui laissa pas le temps. Désemparé, il rejeta verbalement toute forme de pitié et la supplia de ne pas révéler la mort de sa mère.

Esmée desserra ses poings. Ses bras tombèrent à ses jambes. Sa respiration se coupa. Ses yeux et sa bouche s'ouvrirent bien grands, formant d'énormes ronds de surprises. Démanchée de tous ses membres, elle le dévisagea telle une chouette. Elle était scotchée sur place. Abasourdie, elle ne pouvait lui répondre. Sa mère? Morte? Sa mère ou l'autre? Cette question lui traversa rapidement l'esprit. Alarmée, elle coupa ce mutisme et lui demanda sourdement, en n'y allant tout de même pas avec le dos de la cuillère:

- La quelle?

Ce n'était pas subtil... Lui balancer ça de cette manière... Elle aurait pu être désolée pour lui en premier, mais Esmée ne s'inquiétait pas sa brusquerie. Non, ce n'était pas le moment d'être convenable, elle devait savoir si c'était Jeanne ou Gabrielle. Cependant, elle se doutait bien de qui c'était. Mais elle s'interdit d'y penser... Et si c'était Jeanne? Que pourrait-elle lui répondre si c'était elle... Suffoquant, elle prit une grande respiration. Elle ne savait pas du tout quoi faire. Comment les gens agissaient dans de telles circonstances? De quelle manière pouvait-elle le consoler? Que pouvait bien prester une adolescente de quatorze ans à l'annonce d'un mort? Et pas n'importe lequel, la mère de son meilleur ami.

Audric resta silencieux. Il était abattu, se tenant difficilement au lavabo. Il pleurait peut-être, Esmée ne pouvait pas le savoir. Sa tignasse cachait son visage. Cette vision d'Audric lui fit mal. Elle voulait crier que sa mère n'était pas morte, comme pour conjurer un mauvais sort. Mais elle resta figée, guettant le moindre geste de son ami. Le voir ainsi déchira Esmée. Elle regrettait ses mots acide, cruels et irréfléchis. Elle voulait se cacher comme ce dernier. Cependant, ce silence l'accabla. Arrivant ainsi à bouger ses lèvres, elle l'appela.

- Audric?

Il ne répondit pas comme s'il ne l'entendait pas.

- Audric?

Toujours rien.

Elle s'avança vers lui et le prit dans ses bras.

- Je suis désolée. Elle pleurait. Audric. Elle répéta plusieurs fois son prénom, comme si elle espérait son pardon ou une réponse. Mais donnant aucun signe de vie, elle termina simplement: Je suis là. Je serais toujours là.



Les actions d'Audic sont approuvées.

10 févr. 2019, 17:32
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 Audric eût l'impression de se retrouver à nouveau chez son grand-père, dans la chambre qu'il partageait avec ses cousines. Avec Jessica qu voulait le pousser à en parler, et Emma qui n'arrêtait pas de le noyer sous les mouchoirs, ne comprenant pas pourquoi le garçon refusait de pleurer devant elles. Il essaya de se reprendre et de redresser la tête, mais la nausée revint le prenant en traître.
 C'est à cause de cela qu'il fut incapable de répondre lorsqu'Esmée lui demanda laquelle de ses mères étaient décédées. *A ton avis?* grinça-t-il intérieurement. Il n'y en avait qu'une qu'il appelait "maman", l'autre était juste "Gabrielle" et en général il précisait qu'il parlait de sa mère biologique. 

 Le brun ferma les yeux et souffla doucement. Il devait se reprendre, ils ne pouvaient pas rester ici indéfiniment. Il entendit vaguement son amie parler mais c'était comme si elle était loin, tellement loin. Il essaya de chercher un autre sujet de conversation, puis finalement se décida à prendre la main de la jeune fille et l’entraîner dans les couloirs jusqu'à leur salle commune. Là-bas ils pourraient parler d'autre chose ou jouer à n'importe quel jeu. Oui, il allait faire ça et tout redeviendrait normal.
 Perdu dans ses réflexions il n'écoutait plus ni ne regardait plus Esmée. Il sursauta légèrement en se sentant serré dans les bras de la jeune fille. Comme habituellement il n'appréciait pas ce genre de contact, son premier réflexe fut de se dégager doucement, mais il n'avait plus de force soudainement. Il leva mollement le bras gauche dans le but de repousser la brunette, sa main s'accrocha sur sa robe dans son dos et s'y agrippa fermement. Sa tête tomba lourdement sur l'épaule d'Esmée, et sans qu'il ne comprenne pourquoi, il éclata en sanglot. 

 Personne ne l'avait prit dans ses bras ainsi depuis fort longtemps. A part son oncle le veille du nouvel an ; la dernière devait certainement être Jeanne. Il n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer, il avait beau essayer les vannes étaient ouvertes et ce n'était pas aussi simple de les fermer. Il voulait qu'Esmée arrête de pleurer aussi, il ne voulait pas qu'il soit triste à cause de cela. 
 Au bout d'un long moment il commença à se calmer. L'épaule de son amie était trempée mais il ne bougea pas pour autant. Il se sentait bien là, et n'avait aucune envie de la repousser. 

« J'lui ai pas dit au revoir. » marmonna-t-il soudainement. Ça n'avait peut-être aucun sens pour la brunette mais pour lui cela voulait dire beaucoup. « Quand elle est partie... je lui ai pas dit au revoir. » Il raffermi sa prise dans le dos de son amie, le front toujours posé sur son épaule. Il était légèrement courbé mais il s'en moquait. « Tu crois qu'elle m'en veux? »
Puis il se rappela soudainement la phrase d'Esmée, la toute première question qu'elle avait posé après qu'il ai parlé de la mort de sa mère. D'une voix rauque il répondit finalement : « C'est la faute de Gabrielle. Elle me déteste. Elle m'aime pas. » Puis d'une voix presque inaudible, les yeux fermés il ajouta : « Personne ne m'aime. »
Il n'en dit pas plus, mais il voulait sous-entendre que personne ne l'aimait dans sa famille. C'était une prise de conscience soudaine, mais une part de lui ne croyait pas en ses propres mots. C'était d'ailleurs assez risible de la part de quelqu'un qui ne savait pas ce que c'était que d'aimer. Incapable de reprendre la parole, il desserra un peu sa prise dans le dos de son amie sans pour autant la lâcher. 

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
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10 févr. 2019, 18:53
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Audric l'enlaça à son tour. Quand elle remarqua son épaule mouillée, Esmée referma davantage son étreinte. Ils pleuraient ainsi l'un contre l'autre. Entre deux hoquets, Audric coupa ce silence. Il se confia alors à elle. Esmée l'écouta sagement. Il lui balançait, sans raisonnement logique, des bouts de phrases. Elle tenta de les saisir correctement, mais c'était assez difficile surtout sa dernière affirmation. Elle n'aimait pas quand il affirmait que "personne ne l'aimait". Il avait quand même devant lui, une personne complétement folle de lui! Et il osait se plaindre de "ça" devant elle... Même si elle était vexée, elle ne le repoussa pas. Elle ne voulait pas le froisser, surtout pas en ce moment.

- Comment pourrait-elle t'en vouloir Audric?

On pouvait facilement comprendre grâce à son intonation, qu'une mère ne pouvait pas en vouloir à son fils pour si peu. Mais ne voulant pas qu'il se méprenne, Esmée ajouta:

- Tu n'as rien fait de mal.

C'était vrai. Elle ne savait pas toute l'histoire mais Gabrielle avait dû dire des choses horribles à Audric. Décidément, Esmée n'aimait pas cette femme. Elle abandonne son fils, le refile à sa soeur, revient l'air de rien et s'en prend à ce dernier quand Jeanne meurt... Cette moldu allait devoir se tenir bien loin d'Esmée. Elle enrageait. Comment avait-elle pu faire entrer de telles sottises à l'oreille de son fils? Si cette femme ne l'aimait pas, Esmée s'en fichait. Audric méritait bien mieux! Puis, pensait-il vraiment que son père et que des cousines ne l’aimaient pas? Tout le monde l'adorait! C'était évident, et si une personne osait dire le contraire, il aurait droit à une belle raclée. Esmée défronça les sourcils en desserrant ses bras.

- Audric... Comment tu peux penser ça? Cite moi une seule personne qui ne t'aime pas? Hésitante, elle enchaîna brutalement: «A part l'autre bien sûr... »

Elle évita de penser une nouvelle fois à Gabrielle pour ne pas s'énerver inutilement. Elle posa ainsi son regard sur le sien. Il était largement plus grand qu'elle, et comme ils furent bien proches, Esmée dut lever la tête. Sa frange était en pagaille, on pouvait facilement voir les yeux rouges d'Audric. Esmée rangea l'une de ses mèches derrière son oreille. Elle rougit. Son cœur battait. Elle allait lui dire.

- Puis je t'aime moi.

Elle détourna spontanément son regard. Ses battements s'intensifièrent et résonnèrent à ses tympans. Ses mains étaient moites, elle les frotta donc inutilement sur sa robe. Connaissant Audric, elle sut qu'elle devait développer. Il était bien trop niais pour comprendre. Alors, fermant ses poings, elle prit une grande inspiration en levant une nouvelle fois sa tête.

- Je t'ai toujours aimé. Depuis le début c'était toujours toi Audric.

Résignée, elle fit en sorte de ne pas fuir. Elle agrippa fortement sa robe en maintenant son regard. Esmée transpirait. Ses joues étaient rouges, ses cheveux en désordre et sa respiration irrégulière. Elle était prête à recevoir sa réponse.

19 févr. 2019, 22:39
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 Rien que la présence d'Esmée était rassurante. Le garçon roula doucement des épaules, sont dos commençait à lui faire mal d'être ainsi courbé mais il ne voulait pas bouger. Ici, dans les bras de son amie, la voix dans sa tête s'était tue. Il avait fermé les yeux et aurait presque pu s'endormir si la position dans laquelle il se trouvait n'était pas aussi inconfortable. Et puis le silence ne dura pas longtemps.
 La brunette le brisa en lui parlant doucement. Audric ne répondit pas, il n'avait rien à redire là-dessus même s'il était persuadé que Gabrielle elle aurait trouvé beaucoup d'arguments pour réfuter les paroles de la sorcière. 

 Esmée relâcha son étreinte, et le brun se sortit doucement de sa torpeur. Il se redressa lentement et regarda légèrement son amie. Il détourna la tête pour essuyer son nez et ses yeux dans ses manches puis plongea à nouveau son regard bi-color dans les yeux noisettes-orangés de son amie. 
 Elle lui demanda à cet instant de lui citer quelqu'un qui ne l'aimait pas. Prenant un air désabusé Audric hésita à lui citer des noms tout en comptant sur ses doigts. Excepté Gabrielle il restait beaucoup de monde, toujours dans sa famille. Enfin il avait un peu de mal à considérer certains membres de sa famille biologique comme faisant partie de sa famille. Rien que du côté de son père il pouvait rayer tout l'arbre généalogique des Dawkins à commencer par Eider. Sauf Natanaël peut-être.
 Le pire pour sa sœur était qu'ils ne s'entendaient pas avant même de savoir qu'ils partageaient le même sang.

 Il y eu un changement qui, bien que léger, aurait été aperçut par quelqu'un d'autre. Mais le garçon aux yeux vairons ne le comprit pas. Il était tellement habitué aux colorations des joues de sa meilleure amie qu'il n'y fit pas attention. Alors qu'elle rangeait une mèche de ses cheveux, elle ouvrit de nouveau la bouche l'empêchant de répondre. De toute façon, il n'avait une nouvelle fois rien à redire sur ce qu'elle venait de déclarer. Ses questions n'en étaient pas vraiment, c'était au moins une chose qu'il avait comprise.

- Puis je t'aime moi.

Aussitôt elle tourna la tête. Audric sourit et faillit répondre du tac au tac qu'il l'aimait lui aussi. Après tout elle était sa meilleure amie et parfois il pensait qu'il l'a voyait comme une sœur, tout comme il voyait Jonathan comme un frère. Mais il ne lui avait jamais avoué, car à chaque fois qu'il mettait ces mots en pensées il avait l'impression que quelque chose clochait. Comme si ce n'était pas vrai, comme s'il était loin de la vérité. Alors il gardait tout pour lui. 
 Et puis Esmée parla à nouveau et Audric cligna des yeux un instant. Il n'était pas certain de tout comprendre. Et puis il eut comme un flash, cette phrase ressemblait drôlement à la réplique d'un livre qu'il avait lu un jour. C'était ainsi que l'un des personnages déclarait sa flamme à la personne qu'il aimait.

 Le garçon ouvrit la bouche mais ne parla pas. Il fallait répondre quoi dans ces cas-là? Est-ce qu'il devait dire que lui aussi? Mais est-ce qu'il l'aimait comme ça lui aussi? Non, du moins il n'en savait rien. Comment on pouvait savoir? *C'est p't'être pas le moment de lui demander...* Son cœur battait beaucoup trop vite, et il s’aperçut soudainement qu'il avait retenu sa respiration sans s'en rendre compte.

« Je... » Soudainement le garçon serra les poings et détourna les yeux. Il ressentait un mélange de sentiments qu'il n'arrivait pas à démêler. L'un d'entre eux était pourtant clair : il se sentait trahi. C'était idiot bien entendu mais il n'avait pas conscience de cela. Si Esmée était amoureuse, alors elle ne voulait plus être son amie n'est-ce pas? Et si c'était depuis toujours alors avait-elle seulement été son amie? Il ressentit soudainement une douleur sourde au niveau de l'estomac et mit ceci sur le compte de la trahison de la brunette.

« Tu peux pas. » Répondit-il un peu brusquement. « T'es ma meilleure amie. » Il ne comprenait pas, pourquoi cela devait changer? Pourquoi elle ne voulait plus être son amie?
 Il se refusa à la regarder en face et garda les yeux braqués sur le murs à l'opposer des lavabos et surtout des miroirs. Avec toutes ses pensées qui se mélangeaient, il ressentit un pincement au cœur sans en comprendre la raison. Peut-être qu'il était juste fatigué. Après tout il ne dormait pas beaucoup depuis un moment. 

 *J'voulais que tout soit comme avant.* Pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas rester telles qu'elles étaient?

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."

22 févr. 2019, 12:17
 Rpg +  Le fracas de nos émois  Pv 
Mes mots étaient enfin sortis. Et même si j'étais bien gênée, stressée, impatiente... Je me sentais bien. Je n'avais plus rien à lui cacher. Mon secret était nôtre.

Pourtant...
Je ne pouvais pas....
Il ne m'aimait pas....

Ses mots balayèrent les miens. J'étais choquée, fissurée, anéantie... Je voulais partir. Je n'aimais pas voir son regard se détourner du mien. Ce "nous" était fini.

*Tu ne peux pas* son ordre résonna dans ma tête. Il voulait que je reste seulement sa meilleure amie... Mais pouvait-on rester ensemble à présent? Maintenant qu'il connaissait mes sentiments? Bien sûr que non. Il me rejetait en ce moment, il me rayera bientôt de sa vie... 

Je le regardais, seule, pensant que je l’écœurais. Je voulais fuir. Mes bras étaient devenus plombs, il m'était impossible d'essuyer ses maudites larmes. Je ne voulais pas qu'il me voie ainsi... Pourtant je ne pus me retenir de l'appeler.

- Audric. Audric. S'il te plaît Audric.

Mon ton le supplia, telle une bouée, je voulais qu'il m'aide à ne pas craquer.

Mais il m'ignora. Je criais alors son nom. Il ne pouvait tout de même pas me laisser là... Avec juste ses mots... Il ne pouvait pas croire que je validerai ses ordres. Je ne peux pas quoi? Je ne peux pas pourquoi? Je ne peux pas l'aimer? On ne peut pas rester ami tout en s'aimant? Pourquoi!?

La colère monta. Rouge. Mes yeux s'obscurcirent.

Je pris donc les devant, mes bras se posèrent sur lui et le repoussèrent violemment. Je le balayerai de ma vie avant lui.

- J'ai compris.

Faiblement, je lui annonça la couleur de ma résignation. Mon corps me lâcha, je voulais tomber, rester au sol pour ne plus me relever. Mais il était là...

Après avoir mis fin à notre "nous", je partis. Je ne voulais plus rester ici, près d'Audric, je suffoquais, il fallait que je m'éloigne loin de lui. Je lui tournais alors le dos marchant d'un pas lourd.

Quand je fus enfin sortie du lieu, j'étais vide... Mais, j'eus tout de même la force de courir vers mon dortoir. Je voulais être seule. Je ne fis pas attention aux regards des autres. De toute manière que pouvait-il m'arrivait de pire?

Je rentrais brutalement dans la salle commune, Jonathan était là. Il s'approcha de moi. Mais moi je ne voulais pas parler je n'étais pas en état tout était trop frais! J'aboyais violemment «NON!». Je me dirigeais ainsi vers les escaliers.

J'étais enfin seule, derrière cette fichue porte et la bloquai à l'aide de mon corps. J'étais assise, en boule, tête sur les genoux, en train de pleurer. Je ne pouvais plus être son amie.


Point de vue interne.
Les actions d'Audic et de Jonathan sont approuvées.