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03 févr. 2019, 18:16
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
22 Janvier 2044

Elle avait envie de hurler mais elle ne le fit pas, à la place elle pleura encore et encore. Elle se souvenait de la cravate qui brûlait dans le feu de la salle commune et des mots qui lui avaient déchiré la langue. Elle se souvenait de l'odeur de tissu brûlé qu'elle avait ressentit au plus profond d'elle, comme un sentiment si fort qu'il lui aurait coulé par les yeux à la manière dont les larmes le faisaient. Sa jolie cravate verte et argent qui se consumait dans la cheminée, qui disparaissait en même temps que le peu de respect qu'elle avait eu pour Poudlard et pour Serpentard. Elle n'avait jamais aimé Poudlard, ce que ça représentait, rien n'était bon pour elle dans cette école. Serpentard aurait dû être mieux en terme d'image que l'école elle-même, parce qu'elle ne lui avait pas piqué son frère mais, au final, ça n'avait rien de mieux. Tout était pire. Dès le début de sa première année, on lui avait dit que ce serait une Maison, une famille à part entière mais il n'en avait été rien. Elle avait été pire que sa première famille alors qu'elle ne pensait pas ça possible. Serpentard signifiait les rumeurs qui circulaient sur elle en salle commune. Serpentard signifiait la douleur fulgurante qu'elle avait ressentit, le peu de respect qu'on lui avait montré, sûrement parce qu'elle n'en méritait simplement pas mais ça avait fait mal de se rendre compte que, Sorciers ou pas, les gens restaient les mêmes. Les mêmes idiots intimidateurs qui ne se rendaient compte de l’impact de leurs mots qu'après les avoir hurlé, qu'après avoir tué le reste de sa confiance en soi. Qu'après avoir brisé encore une petite chose en elle. Et elle en avait marre.

Plus rien ne comptait maintenant. Juste les larmes qu'elle ne pouvait retenir. Elle ne pouvait penser à rien d'autre qu'à ça. Qu'à la façon dont rien n'avait jamais changé. Mais elle n'avait pas remarqué avant aujourd'hui. Les gens, les élèves ne l'appréciaient pas et c'était comme ça. De sa première année à ses maintenant douze ans, on ne l'avait pas apprécié ou que très peu. Il fallait s'y attendre, rien de bon n'arrivait aux gens comme elle. C'était écrit au plus profond d'elle-même, gravé à l'encre rouge dans ses veines. Elle n'était pas une bonne personne, pas une personne digne. Mais avait-elle envie d'être digne de la Maison Serpentard quand celle-ci ne lui inspirait maintenant que du dégoût ? Dégoût de comprendre qu'ils n'étaient au final pour la bonne moitié qu'elle connaissait, que des ordures. Il n'y avait au fond que Solenn. Solenn et peut-être moins que cinq autres personnes mais qui s'en souciait ? Tout le monde se foutait de ses sentiments. Presque tout le monde. Elle ne pouvait pas dire que tout le monde se fichait d'elle, quelques personnes ne le faisaient pas mais elle, elle l'avait l'impression qu'elle ne valait plus rien. Tout le travail qu'elle avait fait pour aller au moins un peu mieux, tout ce pour quoi elle s'était battue. Tout cela n'avait servit à rien, une pure perte de temps et elle le remarquait enfin aujourd'hui.

Elle se colla au mur, descendant jusqu'au sol. Ses mains couvèrent ses yeux et un gémissement passa la barrière de ses lèvres. Elle n'avait plus que d'attaches que dans son esprit et la panique qui la bouffait semblait l’étouffer, lui couper la respiration tel un bouchon dans ses voies respiratoires. Plus rien ne la rattachait à sa maison. Adieu sa cravate, ses couleurs. Plus que la chemise blanche et le jean noir, son chat collé sur les genoux. Elle avait envie de rentrer chez elle, de s'enfermer dans un placard, loin de tous les regards et de toutes les paroles qui faisaient si mal. Seth, coincé entre son torse et ses jambes, miaula de mécontentement et sa petite tête poilue sortie d'entre ses bras et vint se coller contre sa joue, s'y frottant doucement. Même lui semblait avoir eu mal. Elle ne se souvenait même pas de comment elle l'avait prit, elle n'y avait pas pensé.

Elle détestait Poudlard. Et elle détestait Serpentard. Elle détestait cette pièce aussi. Mais c'était la pièce qui l'avait vu mourir, qui l'avait vu revivre. La seule pièce dans laquelle elle s'était sentie vivre et celle qu'elle avait détesté à en crever. Elle aimait la haine.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
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13 févr. 2019, 17:46
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
Tap, tap, tap, tap... C'était le bruit des petits pas rapides d'Euphemia dans le couloir. La petite rousse, qui marchait d'habitude à une allure lente et un peu hasardeuse était soudainement bien pressée et déterminée. Elle fuyait. Qui? Personne en particulier. Quoi? Rien qui ne soit de tangible. Elle fuyait le stress, l'anxiété. Elle fuyait ses doutes et ses responsabilités. Elle fuyait ses pensées intrusives qui lui demandaient en permanence "Pourquoi cette personne me parle?" et "Pourquoi n'arrives-tu à rien?".

Tap, tap, tap, tap... C'était l'écho de ses pas, dans ce couloir vide qui devenait sombre. Elle ne savait pas où elle allait exactement, mais elle y allait avec plus de volonté qu'elle n'en a jamais eu. Elle desserra sa cravate, ouvrit un bouton, mais ça ne suffisait pas, elle se sentait toujours étouffée, engloutie par sa nervosité. Elle se sentait seule, mais n'arrivait pas à s'intégrer. Elle se sentait mal, mais n'arrivait pas à demander de l'aide. Le stress, c'était comme un robinet mal agencé. Il fallait faire couler un peu d'eau pour que la pression n'explose pas les tuyaux. Elle s'était donc éloignée le plus possible de tout le monde, pour pouvoir calmement remettre ses idées en place. Elle ne voulait inquiéter personne, elle avait trop honte pour avouer ce qui lui posait problèmes. Elle s'était persuadée qu'elle pouvait se débrouiller, résoudre ses problèmes par elle-même.

Le couloir semblait s'éterniser. Elle n'avait pas vu grand monde jusque-là, ce qui la fit souffler un peu. Elle avait marché, comme ça, dans l'école, pendant longtemps après son dernier cours de la journée. Elle ne savait pas exactement combien de temps, elle savait juste qu'elle devait se trouver au deuxième étage. Elle entendit plus loin des gens discuter, et avec tout le courage qu'elle avait aujourd'hui, elle s'engouffra presque aussitôt dans la première pièce ouverte qu'elle trouva, et se retrouva dans les toilettes abandonnées.

Qui n'était pas vide.

Elle allait rapidement bifurquer pour ressortir, ne souhaitant absolument pas avoir de problèmes ou confronter la personne qui semblait elle aussi fuir les gens, mais elle s'arrêta nette dans son geste. La vague forme humaine, recroquevillée par terre, qui semblait sangloter, elle la connaissait. A vrai dire, il n'y avait pas moyen qu'elle ne reconnaisse pas ces beaux cheveux noirs et cette silhouette fluette. C'était la cousine de deux de ses amis, quelqu'un qui l'avait aidé auparavant.

"- Cassiopée..?"

Le murmure incertain de la petite rousse remplissait la pièce vide. Que faisait-elle ici? Pourquoi pleurait-elle? Elle s'était figée, ne sachant que faire. Prévenir Sirius et Orion? Aller chercher un professeur? Oh, pour sûr, elle pouvait aider un blaireau qui s'était coincé dans l'arbre d'un Botruc, mais soulager les problèmes émotionnels de quelqu'un, c'était hors de ses compétences. En général, elle écoutait silencieusement, s'asseyait à côté, par espoir que sa présence seule pouvait rassurer l'autre personne. Elle-même ne savait pas comment s'aider.

Mais un sentiment qu'elle ne connaissait pas semblait fleurir dans son cœur. La vue du désespoir, être étreinte par cette aura de tristesse brûlante, c'était nouveau. Que ces émotions appartiennent à quelqu'un qu'elle appréciait, qu'elle admirait un peu, ça faisait mal. Elle avait envie de pouvoir faire quelque chose, n'importe quoi. Elle s'assit donc par terre, non loin de Cassiopée, se mettant à sa hauteur, le regard inquiet.

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14 févr. 2019, 15:18
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
Depuis combien de temps était-elle là ? Quelques minutes, ou à son opposé, des heures et des jours ? Le temps semblait se perdre entre ses murs dégueulasses et brisés, comme si la salle n’existait que dans sa tête et pourtant elle savait que ce n'était tout simplement pas le cas, sinon il n'y aurait pas ces traces qui prouvaient que d'autres étaient venus, comme ses papiers en passant par des morceaux de tissus qui, jadis, avaient appartenu à telle ou telle robe qui devait maintenant croupir au fond d'un tiroir. Elle se savait incapable d'inventer une salle comme cela parce qu'elle savait que même Solenn n'aurait pas pu passer la barrière de son esprit bien trop dure pour que quiconque puisse ne serait-ce qu'imaginer la briser. Elle savait que dans cette pièce, même le coucher ou lever du soleil n'avait pas le même éclat qu'au dehors, comme si le destin faisait tout pour donner à cette pièce un air lugubre et macabre, comme parfaite scène d'un crime atroce. Ces crimes qui, une fois vus à la télé vous hantent par leur froideur et leur technique presque parfaite. Tuer quelqu'un de sang froid obligeait les tripes à se contracter et, à chaque fois qu'elle passait la barrière de la porte de cette salle, elle avait l'impression de tuer quelqu'un, de marcher sur des ossements qui craquaient comme si elle était arrivée en enfer.  

Et pourtant les gens s'obstinaient toujours à la sortir de là, à la voir quand elle était au plus bas, quand elle voulait mourir, s'enfoncer dans le sol et qu'on l'oublie, comme si ces gens savaient qu'elle ne voulait pas les voir mais qu'ils s'en foutaient. Toujours plus pour lui faire mal encore et encore sans jamais s'arrêter. Les gens riaient face aux faiblesses et ceux qui ne le faisaient pas les gardaient précieusement en mémoire pour les utiliser plus tard comme rappel constant qu'elle n'était rien de plus qu'une chose, une poupée de bois qui ne vivaient que par le bon vouloir des autres. Qui ne pouvaient pas vivre toute seule, qui ne savait pas comment faire. Et malgré le fait que certains n'avaient pas ces mauvaises attention, juste le fait qu'elle ne voulait pas qu'on la voit les catapultait directement dans la case grands ennemis alors qu'ils n'avaient, pour la plupart, jamais eu l'intention de lui faire du mal. Mais elle ne savait pas faire confiance, pourtant elle avait essayé mais ça n'avait jamais rien donné de bon. Preuve en est, les Serpentard. 

-Qu'est-ce que tu fous là ?

Elle remarqua sa voit brisée autant que Seth le fit et le chat sortit de son cocon pour crachoter sur l'autre fille alors qu'elle tournait sa tête pour ne plus la voir, l'enterrant un peu plus dans ses genoux.

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14 févr. 2019, 15:52
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Le ton de la brune et les crachats de son chat lui firent rapidement comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue, qu'elle empiétait dans l'espace personnel de la jeune fille. Cela la fit sursauter un peu, et elle se traîna un peu en arrière pour s'éloigner du félin qui lui donnait la chair de poule. Elle posa son dos contre le mur perpendiculaire à celui contre lequel Cassiopée était. "Je devrais partir" fut la seule pensée logique qui traversait son esprit. Oui, elle le devrait. Mais est-ce qu'elle me pouvait vraiment?

Voir quelqu'un qu'elle apprécie dans cet état, ça lui donnait un goût acide et rance dans la bouche. Elle aurait voulu tendre sa main, se pencher vers elle, lui caresser l'épaule dans un geste réconfortant. Ou même carrément la prendre dans ses bras et la bercer doucement, sans savoir pourquoi elle le devait. "Nous ne sommes pas assez proche pour ça". Ça aurait été vraiment étrange d'avoir ce genre de geste envers quelqu'un qu'on connaissait peu, même quand notre empathie nous submerge. Mais que faire? La laisser seule? Rester là sans rien dire? Lui parler? Et pour dire quoi, exactement? "Oh salut, je fuis l'impossible, et toi, la forme?"? C'était ridicule. Elle était ridicule. Mais elle puisait dans le sentiment inconnu qu'elle ressentait pour avoir un peu plus de courage. Ne serait-ce que pour affronter le matou peu amical.

"- ... Je fuis les gens." dit-elle à voix basse. C'était en partie vrai. Elle n'avait pas fait un super boulot, vu la situation actuelle. " Tu veux... Tu veux que j'aille chercher quelqu'un? Euh... Un chocolat? Parler?" Bien, Phi, vraiment bien. Si on pouvait donner une note à  son charisme, ce serait négatif!

Elle farfouilla bêtement dans son sac à bandoulière pour sortir une petite boîte de chocolat, que ses parents lui avaient envoyé -comme s'ils craignaient qu'elle ne soit pas nourrie. C'était sans doute le geste le plus idiot qu'elle n'a jamais eu, mais elle n'avait aucune idée de comment réconforter quelqu'un. Le chocolat, ça avait tendance à adoucir ses propres peines. Enfin, au figuré. En réalité, elle savait que ça lui donnait juste un boost d'énergie. Elle ne savait pas pourquoi, mais proposer une confiserie semblait le seul truc logique à faire dans cette situation, comme si la douleur de Cassiopée allait disparaître avec du sucre. C'était bête, mais elle ne savait pas quoi faire d'autres.
Dernière modification par Euphemia McDomhnaill le 14 févr. 2019, 17:17, modifié 1 fois.

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14 févr. 2019, 16:15
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
Elle tourna la tête à la mention d'un chocolat et tapota la tête de Seth pour le calmer, chose que le chat fit assez rapidement. Il se mit à ronronner et sauta sur les genoux de l'autres en un équilibre assez précaire mais un équilibre qui tenait presque assez pour qu'il ne glisse pas, chose qu'il finirait de toute façon par faire.  Elle lui rappelait la sœur de Samuel, cette fille. la jeune femme était aussi douce que l'autre et pourtant elle avait encore cette joie enfantine, comme si l'adulte et l'enfant avait échangé leur rôle normal. Voir les gens si heureux faisait parfois mal parce qu'elle savait qu'elle ne le serait pas mais ça faisait aussi plaisir parce qu'elle savait de cette façon que les gens étaient encore capable de rire et d'être heureux. Elle se releva et appuya son dos contre le mur en essuyant pour la deuxième fois de la journée ses larmes. 

-J'aime bien le chocolat. Qui n'aime pas ? Mais... J'ai pas faim. 

Elle eu à nouveau envie de pleurer. C'était pas la faute de l'autre, c'était juste les souvenirs. Durant l'été, Loïk l'avait réveillé après chaque cauchemars avec un chocolat dans la main et une berceuse sur le bout des lèvres, comme si elle était encore gamine alors qu'elle ne l'était plus depuis longtemps. Malgré tout ces petites marques d'affections lui avaient fait plaisir plus que tout autre chose. Rien que je fait que l'adulte se rende compte de son état de détresse et de peur lui faisait plaisir. On ne s'intéressait pas souvent à elle.

-Pourquoi tu fuis les gens ? 

Elle aussi fuyait les gens mais c'était plus fuir ses démons que les personnes qui les incarnaient. elle se demandait parfois si les autres allaient aussi mal qu'elle et s'ils avaient l'impression de pouvoir un jour s'en sortir. Quelques fois elle aimerait parler à des gens comme elle pour avoir leur point de vue à eux aussi, savoir si ce n'était qu'elle qui pensait comme ça, qui voyait les choses comme ça. Si c'était elle qui était bizarre ou seulement si elle était normale dans cette situation. Mais elle devrait pour cela parler et elle voulait pas. C'était son secret à elle. Dégueulasse, certes, mais c'était tout ce qui lui restait. 

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14 févr. 2019, 17:37
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
Phi se figea net en voyant le chat sautait sur ses genoux. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas les chats, elle admirait les félins et leur fine musculature, leur capacité à se rattraper même dans les pires chutes, et c'était fascinant d'observer un matou chasser. Mais elle préférait les observer de loin. Très loin. Suffisamment pour qu'elle soit en sécurité, que leurs griffes et leurs crocs acérés ne puissent pas l'atteindre, déchiqueter sa peau, et lui faire mal. Se tenir hors du danger, c'était sa principale compétence. Elle grimaça en sentant les pattes trembler sur ses jambes, cherchant un équilibre. Elle priait juste que son pantalon noir en tissu ne soit pas abimé après ça. Après quelques secondes, elle voulut le caresser, le toucher, mais ses mains tétanisées préférées serrer sa boîte de chocolat. Au moins, elle arrivait à respirer assez calmement, ce qui évita à son anxiété de crever les plafonds.

Elle essaya de détourner ses yeux bleus du chat, et de se concentrer sur Cassiopée. Elle croisa son regard émeraude et, un peu surprise, détourna de nouveau les yeux pour regarder les mains de la jeune fille. Elle n'aimait pas regarder les gens dans les yeux. On y voyait souvent des choses qu'on avait pas vraiment envie de voir: la tristesse, la colère, l'amour, le mensonge... Elle avait observé tout ceci à Poudlard. Comme les gens peuvent parler à leurs "amis", avec des mimiques digne d'un mensonge sur le visage. Elle le faisait aussi, parfois, par peur de déranger ou peur de se retrouver seule. Elle pouvait se montrer insincère, elle le savait, mais c'était pour des raisons qu'elle jugeait bonne. Et elle apprenait très vite à, peu à peu, à contrôler les émotions que son visage pouvait laisser transparaître. Sur celui de Cassiopée, elle pouvait y lire un désespoir amer, et elle ne savait pas si son petit cœur pouvait supporter cette vue. Les émotions à nu, ça avait quelque d'émouvant, de puissant, de fascinant, mais c'était aussi une lourde charge. La rouquine aimerait bien trouver un moyen d'enlever du poids des épaules de la brune.

"- Je... Je ne sais pas vraiment." Était-ce la vérité? "Parfois, je n'ai envie de voir personne. C'est difficile quand on vit avec autant de gens tous les jours." Elle se mordilla nerveusement les lèvres. Ce n'était pas quelque chose dont elle aimait parler. La plupart des gens semblait ravi de pouvoir passer du temps avec les autres. Elle appréciait aussi, mais elle avait rapidement besoin de recharger ses batteries. Elle soupira un peu, pour relâcher la pression de ses épaules. "Et... Et toi? Enfin, si tu ne veux pas m'en parler, je comprendrais, je suis juste... Juste.." Elle était juste quoi? Curieuse? Bouleversée? "Je suis inquiète pour toi.." murmura-t-elle finalement.

Et ce fut comme si une lumière éclatante était apparu dans un coin sombre de sa tête, et révélait ce qu'il cachait. Elle comprit enfin quel était le sentiment qui lui tordait les boyaux, et qui lui donnait envie de rester ici, avec son amie. L'envie de protéger les personnes que l'on apprécie. Non, le besoin. Elle ne pouvait pas tourner les talons et faire comme si rien ne s'était passé, parce que cette émotion était puissante. Elle ne pouvait se protéger elle-même, mais elle voulait absolument protéger ceux qui faisaient partie de son minuscule cercle. "Bien sûr" se dit-elle. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt?

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25 févr. 2019, 23:19
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
Le félin n'insista pas et laissa la Serdaigle tranquille, s'asseyant seulement face à elle en penchant la tête tandis que ses yeux mouillés suivaient ses mouvements. Protéger sa maîtresse. Qui, quand on la regardait de près, ressemblait à un tas de sentiments déconnectés, en fouillis incapables de se tenir.

Je suis inquiète pour toi.
Je suis inquiète pour toi.
Je suis inquiète pour toi.
Je suis inquiète pour toi.
Je suis inquiète pour toi.

FERME LA ! Qu'elle a envie de lui crier. FERME TA BOUCHE, TU MENS, MENTEUSE ! Elle a envie de lui cracher à la gueule, de lui hurler dessus à s'en crever les cordes vocales, encore et encore, hurler de plus en plus fort jusqu'à ce que le château en tremble, qu'il se rend compte de tout le mal qu'elle se fait, de tout le mal qu'il lui a fait, qu'ils lui font. Elle a envie d'exploser comme un bombe, que son cœur implose en douleur pour que le château le suive, qu'il se brise, qu'il disparaisse de sa vue. T'AS PAS LE DROIT DE VOIR CA ! PERSONNE N'A LE DROIT, TOUS DES POURRIS ! BANDES DE SALOPS !
"Je m'inquiète pour toi" mon cul, ouais, personne ne le fait jamais, personne ne l'a jamais fais. On s'en fout d'elle, les gens sont des salops, ils l'ont toujours été et elle, comme une débile elle a oublié ça, elle a essayé d'espérer que ce serait différent à Poudlard mais ça l'est pas ! Partout ce sera pareil, partout partout partout parce qu'elle sera toujours là et qu'elle fout la merde. C'est de sa faute ! Personne ne s'inquiète pour un monstre.

Et sans s'en rendre vraiment compte, les larmes translucides glissent encore sur ses joues et elle ramène ses bras qui la démangent à nouveau contre son corps. Pourquoi ça recommence ? Elle veut pas ! Plus jamais, ça doit plus la gratter, pas là ! PLUS JAMAIS ! Elle s’étouffe, elle arrive plus à respirer. Elle panique et elle sait pas pourquoi. Ha oui. Elle panique parce que ça recommence. 

C'est comme en primaire, comme dans son école moldue. Comme les élèves qui la bousculent dans les couloirs, qui lui tirent les cheveux, qui la poussent dans l'herbe, dans la boue. Qui insultent tellement, si fort. Qui crient encore et encore et encore et elle ne veut plus entendre crier alors elle se couvre les oreilles. Elle veut pas que ça recommence, elle en a marre. Elle sait comment ça va se finir, elle va finir la tête dans la boue, enfoncée par ces "camarades" que personne ne punira jamais parce qu'on se fout d'elle. Ça va recommencer. Elle a peur que ça recommence, elle ne veut plus avoir peur. Elle ne peut plus de ses tripes qui se tordent à la vision de son sac, de ses cahiers déchirés, gribouillés. Elle n'en veut plus, elle veut juste s'enfoncer dans le mur, disparaître d'ici, partir loin où plus personne ne pourra jamais lui faire de mal. Là où les gens seront enfin gentils. Là où elle n’existe pas, où elle n'apporte pas les ennuis partout. Ses mains cachent ses oreilles mais les cris ne s'arrêtent pas, ils rebondissent encore et encore et encore dans sa tête, tournent et retournent dans son esprit pour en dégueulasser chaque endroit. 

Et la phrase. 
Pourquoi tu te jetterais pas dans le lac, ça nous ferait des vacances.

-Je veux pas, steuplait, steuplait, steuplait, steuplait.... Pas encore, je veux pas. Plus les cris, je t'en supplie, arrête de crier.... ARRÊTE DE CRIER BORDEL !

Elle frappe sa tête contre ses genoux. Elle en veut plus, elle veut pas tout ça. Elle a pas fait exprès de mettre en colère les gens, elle voulait pas ça. Elle veut pas l'enfer, pas encore. Plus les cris, les rires, pitié....

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28 févr. 2019, 19:01
Explosée la vie, explosé l'espoir.  EMcD 
La rousse observa Cassiopée, sans dire quoique ce soit. Elle était comme figée, impuissante face à la douleur qui se déversait par tous les pores de sa peau. Elle ne connaissait pas ça. Elle ne l'avait jamais ressenti. Elle ne connaissait que la peur qu'elle s'infligeait seule, l'anxiété qui la dévorait au quotidien, et les secrets qu'elle refusait de révéler au grand jour. Elle ne connaissait que le stress de faire un pas de travers, de se faire mal, d'être ridiculisée. Elle était couarde, trouillarde, et souvent hypocrite. Elle avait envie d'avoir une vie tranquille, d'avoir une bonne réputation, et elle détestait se mêler des affaires des autres. Cela n'amenait que des situations déplaisantes ou gênantes, comme celle dans laquelle elle était. Mais son cœur se serrait, ses yeux s'humidifièrent, son poing se fermait, et ses pieds tapotaient le vide. Elle n'était pas simplement mal à l'aise, à cet instant, en se faisant crier dessus pour une âme esseulée. Elle avait mal. Mal pour elle. Mal en pensant à toutes les choses que cette jeune fille avait pu vivre, à tous les drames dans sa vie, à toutes les émotions qui devaient tourbillonner dans sa tête. Comment était-ce possible, de survivre à cela? Elle-même avait du mal avec ses problèmes mineurs. Mais au moins, Euphemia savait qu'elle se mettait elle-même de la pression. Cassiopée semblait subir de toute part, et c'était sûrement pour cela qu'elle avait terminé ici, seule, à pleurer, à hurler son chagrin. "Combien de fois est-elle venue ici seule..?" se demandait la rousse. Une, deux, dix? C'était de trop. On devrait pas être seul face à l'adversité. On ne devrait pas être délaissé en période de crise. C'était injuste, c'était bouleversant, c'était douloureux.

Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle n'était pas tactile, et avait quelques lacunes niveau social. C'était pour cela qu'elle avait tendance à traîner avec des gens plus jeunes, hyperactifs et extravertis. Parce que ça la tirait elle-même vers le haut, et que ça lui permettait d'apprendre à agir de façon normal avec les gens. Ce n'était pas forcément une très grande réussite jusque-là, mais c'était déjà bien. Mais à cet instant, elle aura voulu avoir la force et le courage de prendre Cassiopée dans ses bras, de lui murmurer que tout irait bien, et d'oublier quelques secondes ce monde, comme une mère rassurant son enfant ou une sœur réconfortant sa cadette. Elle finit par s'approcher lentement, de façon un peu ridicule, en rampant à moitié. Elle se mit à côté de la petite brune, juste assez pour faire en sorte que leurs épaules se touchent. Juste assez pour qu'en tendant la mains, elle puisse attraper celle de son amie et la serrer doucement. Juste assez pour qu'elle puisse lui murmurer quelques douces paroles comme "Vas-y, laisse tout ça sortir" ou "Je te promet que ça s'arrangera". Juste assez pour lui faire comprendre qu'elle serait là pour elle. Et enfin, elle espérait que c'était juste assez pour lui transmettre tout le soutien qu'elle lui portait, tous ces sentiments maternels et d'affection qu'elle gardait silencieusement en elle.

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