[RP Simple]
[En cours]
[Avec Ulysse Mage]
@Ulysse Mage



"Savoir tout ce qui nous entoure dans cette école est inimaginable, c'est comme se dire que la vie vaut réellement la peine d'être vécu. Et c'est la vérité. Qu'est-ce qui pourrait-être si mauvais autour de moi, dans cet environnement ? Je n'en sais strictement rien du tout. Tout va être parfait. Tout sera parfait. Je l'espère.
Enfin, Papa, tu peux le comprendre n'est-ce pas ? C'est vrai, non ?"

Non, c'est tellement mauvais, niais et même incompréhensible pour lui. Mon père ne supporterait certainement pas toute cette fausse histoire.

Le papier finement froissé, la jeune Gryffondor la jeta aux ordures, dans une des cuvettes abandonnées de cette pièce. Elle pouvait comprendre cette démarche, puisque tout le monde le faisait. Tout le monde abîmait cette pièce déjà détruite par le temps. Ce n'était pas si désastreux, puisque cela lui donnait un autre charme.
Toutefois, Taylor Bagholmes ne put retenir un soupir bien longtemps, elle n'avait le courage de tout énoncer comme une bonne fille à son père le ferait. Elle se sentait inconsciente de faire une telle chose, et pourtant, ce n'était pas son sujet principal, non ; elle avait des ami(e)s, mais tous n'étaient pas identiques. Ils s'entendaient tous, mais avait-elle vraiment quelqu'un qui pouvait-être bien plus que cela ? Avait-elle un ou une meilleur(e) ami(e) ? Non, puisqu'elle se sentait si asociale avec les autres membres de sa maison, alors qu'elle les appréciait, tout cela à cause de sa timidité maladive.
Une timidité qui la rendait si insignifiante, si inexistante. Comment pouvait-elle donc penser que créer le moindre lien fixe était possible ? Elle ne le savait pas.
Toutes ses questions sans réponses, un manque de temps.
Le dos collé contre l'un des murs, Taylor se permit de s'y glisser tout en y retenant les quelques larmes lui piquant les yeux.
Qu'est-ce que le monde était compliqué...

Dos au mur de pierre du couloir du deuxième étage, je respirais péniblement. J'avais piqué un sprint dans les escaliers, afin d’échapper à Rusard. L'horrible concierge fantôme accompagné de sa chatte Miss. Teigne m'avait surprit en train de marcher les chaussure pleines de boue et de terre. Je venais de rentrer du parc, après un cours de Vol épuisant. J'avais peut-être fait exprès de marcher dans les endroits les plus terreux du parc, juste pour énerver les gens chargés du ménage de l'école. Malheureusement, cette sale fouine de Rusard m'avait prit en flagrant délit, tandis que je marchais avec mes baskets boueuses dans le couloir du premier étage, en prenant soin d'en mettre un peu partout. Dès que je l'avais aperçus, je m'étais mis à courir comme un dératé jusqu'aux escaliers. Ensuite, j'avais gravis les marches pour arriver au deuxième étage. A cet instant, je pensais être en sécurité, mais j'avais entendu la voix grinçante du concierge fantôme. Alors, voyant que j'avais laisser plein de traces de boues derrière moi, j'avais retirer mes chaussures et avais foncé vers un autre couloir du deuxième étage.

Maintenant que j'avais enfin réussit à semer cet horrible fantôme et sa teigne de chatte, j'étais essoufflé par mon sprint. Si seulement faire des bêtises était autorisé, le monde en serait changé ! Mais apparemment les adultes n'aimaient pas plus que ça que les enfants leurs désobéissent, ce qui était fort dommage. La vie en serait tellement plus belle ! Cessant mes rêveries d'un monde meilleur pour les élèves embêtants comme moi, je ne remis pas mes chaussures sales, de peur que Rusard débarque au coin du couloir et me lance de sa voix de porte rouillée que j'étais collée. Je n'en avais pas particulièrement envie, surtout que j'avais entendu dire qu'il torturait les élèves collés et les fouettait rien que pour son bon plaisir. Sur la pointe des pieds, je me dirigeais vers la porte proche de moi. Je savais que c'était les Toilettes abandonnées. J'y avais déjà jeté un coup d'oeil, sans y rentrer. Comme l'accès y était interdit, j'y aurais surement la paix. En plus, je pourrais laver mes baskets avec les robinets.

Quand j'entrais dans la pièce, ce que je remarquais en premier, c'était son état. Elle était à l'abandon, et les robinets dans lesquels j'espérais laver mes baskets étaient tous cassés. Mince. Des ordures flottaient à la surface des cuvettes des toilettes, et les cabines n'étaient plus fermées, car les portes avaient été arrachées. La deuxième chose que je remarquais, ce fut une fille qui avait l'air triste. Devant son air peiné, je lui demandais :

"Heu... ça va ? T'as pas l'air bien..."

Stupidité, calme... Tout peut-être parfait quand rien ne nous encombre.
Les pensées de la jeune rouge et or restaient totalement triste. Après tout, comment put-elle croire un seul instant que sa timidité allait lui apporter un moindre sentiment de confort dans un lieu où le confort personnel est possédé de loin par le confort magique qu'apportait l'enceinte de l'école.
Oui, ce n'était que cela, un confort enchanté, et loin de ce que pouvait chercher les jeunes de cette époque, et surtout loin de ce que pouvait rechercher Taylor.
Son cœur lui resserrait sa poitrine, pourquoi en était-elle si malade ? Pourquoi la souffrance devait être présente à chaque essai, à chaque envie de se créer plusieurs amitiés ?
Elle soupira lentement avant d'entendre la porte des toilettes se refermer avec une vitesse déconcertante. Qui pouvait bien entrer ?
Sans doute quelqu'un qui s'est trompé d'étage ? Oui, c'est certainement cela...
Pourtant, elle se trompait et de loin.

"Heu... ça va ? T'as pas l'air bien...
— Si... Si, mentit-elle tout en regardant l'inconnue. Tout va très bien..."

Son mensonge pouvait aller loin, elle le savait, mais son besoin de tranquillité était important pour elle. Sinon, à quoi lui aurait servi de se mettre à l'abri du monde qui l'entoure ? Pourquoi ?
Toutefois, elle ne s'empêcha guère de fixer ce jeune homme, essayer de déduire le moindre de ses soucis qui purent le conduire dans cet endroit, mais rien. Elle ne trouvait rien, sauf une paire de chaussures salies par la terre humide des parcs de Poudlard.
A-t-il cherché à énerver le personnel d'entretien ? Ou cherche-t-il à éviter une humiliation de quelqu'un qui l'aurait pousser dans cette terre souillée. Non, il aurait été bien plus sale que cela... Il aurait été entièrement recouvert de boue. Il l'a fait exprès.
Elle sourit lentement et fit un geste de la tête vers ses pieds nus.

"As-tu cherché... à... faire... quelque...chose de...mal...?"

Questionnement utile ou tout son contraire ?
J'espère juste, ne pas avoir été trop directe avec lui.

La fille affirma qu'elle allait très bien, mais je n'étais pas dupe. Il ne fallait pas être empathe pour savoir à cette mine chiffonnée qu'elle était triste. Je ne savais pas trop quoi faire. J'hésitais entre faire une blague afin qu'elle rigole et se détende, ou de garder mon sérieux pour la consoler. Une partie de moi me soufflait de détendre l'atmosphère comme je savais bien le faire, mais une autre me disait qu'il valait mieux rester calme et sérieux pour savoir ce qui la tracassait. Mais je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit, car elle me demanda si j'avais essayer de faire quelque chose de mal. Je rougis violemment, si bien que je devais ressembler à une tomate qui avait prit un coup de soleil. Gêné, je resserrais ma queue de cheval. Ca se voyait tant que ça, que je venais de faire une "bêtise" ? Oui, surement, car la fille devait l'avoir deviner. En même temps un garçon essoufflé qui rentrait dans une pièce interdite normalement avec ses chaussures boueuses à la main, ce devait être un peu suspect.

Je répondis de ma voix la plus cool, afin de faire disparaitre les soupçons :

"Moi ? Faire quelque chose de mal ? Pas du tout ! C'est juste que... euh... enfin bref, on s'en fiche !"

Je m'approchais de là où elle était assise, et je m'assis en face d'elle. La fixant de mes yeux clairs, je lui demandais :

"Bon, toi, je sais que ça va pas. Quand je fais la même tête que toi, c'est quand je vois des livres. C'est à dire que je ne me sens pas bien. Alors raconte ce qui va pas, Mistinguette, j'te jure que je répèterais rien à personne."

Peut être que j'aurais pas dût rajouter le "mistinguette". Après tout, je ne la connaissais pas du tout, cette fille. Et si elle se mettait en colère à cause de ça ? Après tout, les filles étaient un grand mystère, on ne savait jamais comment elles allaient réagir. Espérant qu'elle n'allait pas prendre mal mes paroles, je défis ma queue de cheval pour la refaire sans aucune bosses sur le dessus. Quand j'attendais une réponse de quelqu'un, je faisais souvent ça. Un tic ? Je ne sais pas trop. Puis mon regard revint sur mes baskets sales. Comment j'allais laver ça, moi ? Et si elles étaient encore pleines de terre quand je sortais d'ici, c'était sur, Rusard allait me reconnaitre. Et là je pouvais dire au reoir à ma vie. Je déglutis. J'étais trop jeune pour mourir !

Un faible sourire réapparut sur le visage de la jeune Bagholmes, bien qu'elle ne quitta pas du regard le jeune homme venant s'installer à ses côtés. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait vivre une telle situation, incongrue et surtout irréaliste. Qui aurait-pu deviner qu'une jeune fille timide accepterait si facilement la présence d'un garçon s'installant auprès d'elle, et ce, sans le connaître, sans l'avoir vu une seule fois à l'exception du jour de la rentrée ?
Elle l'avait vu à la répartition, mais cela n'avait guère été plus loin, un fait. Cependant, elle l'écouta parler, sans le reprendre une seule fois dans son discours, sans pour autant se permettre d'en penser moins.
— Moi ? Faire quelque chose de mal ? Pas du tout ! C'est juste que... euh... enfin bref, on s'en fiche !, disait-il avant de prendre une petite pause le temps de correctement s'installer auprès d'elle. Bon, toi, je sais que ça va pas. Quand je fais la même tête que toi, c'est quand je vois des livres. C'est à dire que je ne me sens pas bien. Alors raconte ce qui va pas, Mistinguette, j'te jure que je répèterais rien à personne.

Mistinguette, était-il sérieux ? Je n'ai rien qui puisse être à l'image d'une Mistinguette, mais... C'est marrant.

— Je... Je ne pense pas... être une « Mistinguette »... Mais, comment être bien... si rien ne sert d'attache...?
Le cœur de la jeune fille se serait en disant ce genre de parole, elle avait quelques attaches, comme sa scolarité, quelques petites amitiés, mais rien d'autres. Ce qui pouvait conduire à un comportement régressif, peut-être voulait-elle redevenir une enfant, pour avoir la chance de rester auprès de ses parents, de sa propre vie. En était-ce le moment ? Pas réellement.

Il va fuir, j'en suis certaine. Il va faire comme tous les autres, puisque personne ne veut d'une timide. Une timide qui risque de l'emmerder plus qu'autre chose. Être un boulet. Voilà, ce que je suis...

Progrès chez la fille : un petit sourire éclaira son visage. C'était déjà ça. Ma mère m'avait toujours dit que j'avais un don pour rendre les gens heureux et les empêcher de m'engueuler. Chaque fois que je ramenais une mauvaise note ou que j'étais convoqué dans le bureau de la directrice, j'arrivais à faire rire mes parents et qu'ils ne me crient pas dessus. J'étais fier que ce "don" marche aussi sur l'inconnue. Je m'installais confortablement, dos au mur, ce qui était compliqué dans une aussi petite cabine. C'était une scène vraiment incongrue, deux élèves serrés dans une cabine de toilette, juste à côté d'une cuvette sale et remplie d'ordures. Tu parles d'un lieu pour discuter. Mais ne voulant pas faire remarquer cela à la fille (pour éviter qu'elle croit que je me moquais d'elle), je me contentais d'écouter ce qu'elle me disait et de la dévisager.

C'était une fille brune, avec des cheveux longs. Enfin quelqu'un qui n'avait pas une magnifique chevelure blond or parce que j'arrêtais pas d'en croiser depuis mon arrivée à Poudlard ! Après cette constatation, je lui souris gentiment. Sa phrase me surprit. Tout d'abords elle me disait qu'elle n'avait rien d'une "mistinguette", puis elle ajouta une phrase du genre "Comment se sentir bien sans attaches ?". Soudain mon coeur fondit en comprenant ce qu'elle voulait dire. En fait, l'explication de sa présence ici, dans ces toilettes puantes et polluées, c'était parce qu'elle n'avait pas d'amis. C'était parce qu'elle n'avait personne avec qui aller, donc elle s'était réfugiée ici. En comprenant cela, j'étais "choqué" je n'avais pas imaginé ça, car j'étais toujours entouré par pleins d'amis, étant très sociable. Je murmurais :

"T'as pas d'amis ?"

Question maladroite. Je n'aurais pas dût la poser. Je rougis, avant de chercher quelque chose pour détendre l'atmosphère. Je lui demandais avec un petit sourire d'excuse :

"Enfin, question bête... Bon, Miss-la-non-Mistinguette, quel est ton prénom ? Si tu veux pas me le dire, je te trouverais un surnom, c'est pas grave !"

Je remontais mes genoux sous le menton, que je posais dessus, avant de continuer mon observation de la fille. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu, surement à la Répartition. Elle devait être en même classe que moi, car elle était un tout petite plus petite que moi. Ou alors l'avais-je vu en cours ? Ou... dans la salle commune, si elle était à Gryffondor ?

Le silence eut été de mise à l'instant même où tout fut serein entre eux, oui, une sérénité presque parfaite. Comme si tout n'était qu'une mise en avant pour calmer la tension qu'avait la jeune Bagholmes auprès de l'inconnu, mais ce ne fut pas la même chose. Le jeune homme souriait de manière communicatif, la rendant tout aussi souriante que lui. C'était comme si rien n'existait autour d'eux, rien que des décombres morales ou même environnementales.
Elle l'entendait parler et ne pouvait s'empêcher d'observer chacun de ses traits avant de sourire une nouvelle fois lorsqu'elle entendit sa voix lui demander si effectivement elle n'avait pas d'amis. Et il avait tout compris, exactement comme elle souhaitait qu'il le comprenne.
Elle ne connaissait quasiment personne, elle n'avait qu'une seule amie jusqu'à maintenant, mais cela n'était sans aucun doute qu'une chose éphémère. Complexe n'est-ce pas ? Mais il semblait que cela passe au-dessus des épaules de la jeune fille. Lentement, elle remit correctement une de ses mèches de cheveux en place, elle stressait, et s'il la prenait finalement pour une monstre de timidité. Elle devait en faire abstraction, réellement, sinon que lui arriverait-il ?
Ce fut avec un calme olympien qu'elle regarda une nouvelle fois son camarade des toilettes abandonnées, l'écoutant une nouvelle fois.

— T'as pas d'amis ?

Elle ferma les yeux avant de baisser la tête, en effet, elle n'avait réellement d'amis, juste quelque uns par-ci, par là. Elle voulait en avoir plus que deux, mais elle voulait aussi un ami véritable, un ami sur qui elle pourrait compter. Mais était-ce si compliquée que cela ? Elle espérait que cela n'en soit pas le cas. Elle soupira difficilement.

— Effectivement, enfin, si... Je n'en ai pas énorme... Je n'en ai pas énorme... Et toi ?
— Enfin, question bête... Bon, Miss-la-non-Mistinguette, quel est ton prénom ? Si tu veux pas me le dire, je te trouverais un surnom, c'est pas grave !
— Je... Je ne trouvais pas ce...cela bête... Moi... C'est...Tay...Taylor...Bagholmes... et toi ?

Hésitante pour seconde fois, Taylor chipota à sa cravate rouge et or, comme si cela pouvait être un moyen de se protéger du stress et protéger son compagnon de lieu de sa fichue timidité, espérant que cela ne puisse pas faire fuir le jeune étudiant de sa propre maison... Oui, elle espérait.

Je me posais beaucoup de questions sur cette fille, mais j'avais vite compris qu'il ne fallait pas que je lui pose tout de suite. Ça se voyait, elle était extrêmement timide, elle ne se confierait pas facilement. Mais, point positif, depuis que j'étais arrivé, elle avait l'air un peu mieux. Je me rendis compte que mon sourire fut partagé avec elle. Peut-être que ma joie naturelle était contagieuse ? Quoique fut la réponse à cette question, j'étais content de la voir sourire. Elle laissa un silence plané, et j'eus peur d'avoir dit quelque chose qui la blesserait. Mais apparemment non, car après quelques secondes de silence pendant lesquelles je ne m'arrêtais pas de la dévisager, elle me répondit d'une voix où perçait sa tristesse. Elle me dit, tout en baissant la tête et fermant les yeux, qu'elle n'en avait pas. Soudain, me coeur fut transpercé par une épée de glace invisible. Le monde était quand même mal fichu : moi, Ulysse Mage, j'étais assez populaire et m'était déjà fait beaucoup d'amis (dont énormément de filles et très peu de garçons), et cette fille au nom qui m'était inconnu, qui n'en avait as ou très peu.

Je soupirais tristement, et fut pris d'une inspiration. Je me penchais vers la fille et pris sa main, comme pour lui montrer que moi, je l'appréciais et que le fait qu'elle n'ait pas d'amis n'y changerait rien. Mon sourire changea, se fit plus triste, et je plongeais mes yeux bleus translucides dans les siens, bleus/verts. Je lui dis :

"Moi, j'ai plusieurs amis, mais... tu sais, on peut être amis tout les deux. C'est pas parce que tu n'as pas beaucoup d'amis que je ne t'apprécies pas."

J’espérais l'avoir mise en confiance, qu'elle soit d'accords pour être mon amie. Je détestais la voir si triste. Je tenais toujours sa main, en attendant comment elle allait réagir. Mais elle répondit à ma deuxième question, celle où je lui demandais comment elle s'appelait. Elle se présenta comme étant Taylor Bagholmes. Je souris, cette fois-ci d'un sourire un peu plus joyeux. Je trouvais ce nom très beau, et je ne m'empêchais pas de lui faire remarquer :

"J'aime bien ton nom. Moi, je m'appelle Ulysse Mage. Mais je tiens à préciser que je suis bien meilleur que le vrai Ulysse de la mythologie !

Peut-être que ce que je venais de dire allait détendre l'atmosphère pesante qui s'était installée ?

Un rire incontrôlé prit de part la jeune fille. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'il lui arrivait, car venait-elle à peine d'énoncer le fait qu'elle n'avait point d'ami que ce jeune garçon se proposait à l'être, et qui plus est avec un prénom grandement mythologique, mais cela ne la dérangeait pas du tout. Non, loin de là, elle adorait ce prénom. Alors se reprenant encore dans une situation où sa timidité n'avait pas sa place, elle prit la main de ce même garçon et la lui serra, montrant ainsi un accord profond et sincère.

—J'accepte cet acte d'amitié, Ulysse, et puis, on dit toujours qu'un prénom fait beaucoup, et j'y crois, bien que je ne pense pas que le Ulysse de l'histoire aurait prit quelqu'un en amitié en si peu de temps... Vraiment...

Elle laissa un nouveau sourire la prendre au visage avant de relâcher cette main qu'elle eut tenue avec fermeté. Elle acceptait tellement de chose avec facilité, et elle appréciait, alors comment pouvait-elle se dire que cela n'était qu'un mensonge, alors que la vérité et la bonté étaient les maîtres mots de toute cette réalité qu'elle vivait en cet instant ? Oui, alors comment ?
Son cœur se reprit de battements réels, de battements qui lui montraient que la vie pouvait avoir de sacrés bons moments, sans pour autant perdre Ulysse du regard.

— Sinon, d'où viens-tu, Ulysse ?

Sa question put paraître maladroite, mais tellement Bagholmesienne, comme l'était Taylor en elle-même. Mais allait-ce perturber le jeune Gryffondor ? Elle n'en savait rien, mais elle préméditait quelque peu sa réponse, comme si tout allait tourner à la catastrophe, sans pour autant savoir qu'elle allait littéralement se planter, car oui. Elle allait se planter.

Taylor rit, et j'adorais immédiatement son rire. Son hilarité me fit sourire. Sa main était toujours dans la mienne, et je sentis qu'elle me la serrait très fort, comme pour montrer son accord pour devenir mon amie. Puis le contact fut rompu, et elle s'éloigna de moi. Son rire cessa et elle me parla. Tout à coup, j'étais heureux d'avoir fait cette bêtise stupide, heureux d'avoir croiser Rusard dans le couloir, heureux que mes pas m'aient conduis jusqu'à cette salle peu rassurante. Et surtout, heureux d'avoir rendu le sourire à une fillette timide. Elle me dit qu'elle acceptait cet acte d'amitié, et qu'elle ne croyait pas que le vrai Ulysse aurait pris quelqu'un en amitié aussi vite. Ses paroles me firent sourire, et je déclarais :

"Pour moi, je suis le seul et unique Ulysse, mais ce point de vue n'est pas partagé par tout le monde."

J'eus un petit sourire en coin, car ce que je disais était véridique. Pour moi, j'étais le seul Ulysse. Mais pour les autres, quand je leur disait mon nom, ils s'exclamaient "Ah oui, comme le héro grec !" A ces moments, je détestais m'appeler comme un héro célèbre. Je me grattais le crâne, le regard toujours fixé sur Taylor. Elle me demanda d'où je venais. Perdu dans mes pensées, je ne lui répondis pas tout de suite, les yeux dans le vague. Quand je sentis son regard appuyé sur moi, je sursautais et répondit :

"Je viens d'Angleterre et de Grèce. Et toi ?"

Pour me rattraper, je lui demandais :

"C'est quoi ton plat préféré ? Moi, c'est les bigorneau."