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13 avr. 2019, 12:35
 RPG+  Et La Voix lui apparut  ft. Elle-Même 
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1 mai 2044.
Heure inconnue.
Les Toilettes abandonnées
Avec Elle-Même.


La jeune fille, couchée sur le sol des toilettes abandonnées, ne parvient pas à penser correctement. Vous vous dites surement qu'il n'y a aucune manière correcte de penser, que chacun à la sienne et bla-bla-bla-bla... Pourtant, les pensées de la brunette ne sont pas dans le plus grand ordre, elles partent même dans tous les sens, dans toutes les directions, jusqu'à ce que ça en deviennent épuisant. Impossible pour elle d'arrêter, pourtant. Toujours, chaque fois qu'elle cherche à s'éloigner de ce tourbillon infernal, elle a l'impression d'être engluée, couverte de la tête aux pieds dans de la mélasse.
Elle pense à une chose et quelques secondes après, une autre lui vient à l'esprit avant d'être interrompue par une autre pensée. Et c'est comme ça depuis... elle ne sait plus. Depuis longtemps en tout cas. Enfin... si le mot longtemps veut dire ce qu'elle croit qu'il veut dire. Bien sûr, elle connait le sens de ce mot, là n'est pas la question. Mais a-t-il la même signification pour elle que pour les autres ? Pour certains, longtemps représente-il une minute ? Dix minutes ? Une heure ? Trois heures et demi ? Des jours entiers ? Peut-être que le mot longtemps ne veut rien dire pour certaines personnes. Pour les bébés par exemple. Eux ne connaissent encore rien de la vie, n'ont pas encore découvert le "longtemps".

Elle secoue la tête, se demande où ses réflexions philosophiques vont la mener. Son regard océan tombe sur un des murs des toilettes. Une jolie petite araignée s'y trouve, galope, s'enfuit. Araignée... La jeune fille se lève doucement, les muscles encore rouillés, et rejoint à pas de loup la bestiole, intriguée. Sa cousine en était terrifiée, petite et l'avait toujours suppliée de tuer celles qui pouvait s'approcher d'un peu trop près. La première année l'avait toujours fait sans rechigner, pas le moins du monde perturbée par ces petites bêtes. Au fil des années, elle a appris une autre manière de les tuer. C'est bien moins barbare et salissant que de les écraser sur sa main. Il faut simplement leur souffler dessus.

Il y a, dans le souffle des humains, quelque chose que les araignées ne supportent pas. Elle ne se rappelle plus quelle est cette chose, mais elle sait que ça marche. La fillette a désormais de l'expérience dans l'art de tuer les araignées. Chaque fois qu'elle en voit une, elle ne peut s'empêcher de lui souffler dessus sans aucune pitié. Elle n'a rien contre ce genre de bestioles, mais cela la fascine. Elle s'en moque si ça fait d'elle une psychopathe ou quelque chose du même acabit.

Elle commence à souffler, tout doucement, comme si elle ne voulait pas l'effrayer. Il ne manquerait plus qu'elle se sauve. Ces bestioles n'ont peut-être l'air de rien, mais elles courent vite. Et elle n'est pas encore assez sûre sur ses jambes pour entamer une course poursuite avec cette créature à huit pattes. La bête s'aplatît contre le sol en sentant l'air chaud, rempli de tout plein de choses mortelles pour elle, lui parvenir, avec de plus en plus d'intensité. Elle commence à essayer de s'échapper, mais la gryffonne l'attrape et la tient dans sa main, lui coinçant une patte entre deux doigts.

Tu vas pas t'enfuir, tout de même ? lui chuchote-t-elle, avant de reprendre sa torture.

La petite bête se tortille, mais elle ne la lâche pas, sous aucun prétexte. Elle n'a pas fini.

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans