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10 mai 2019, 23:20
 solo   RPG+  Dans le nid des vipères
6 Janvier 2044

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Une petite fille aux cheveux blancs, au teint d'opaline, aux yeux d'argent. Une petite fille au regard dur, au port de tête droit, aux gestes contrôlés. C'était tout ce qu'elle était. Parfaite. Immaculée.
Différente, il fallait bien le reconnaitre. Aucun enfant ne lui ressemblait, et chacun lui rappelait toujours. Ils étaient cruels, tous autant qu'ils étaient. Mais se rendaient-ils seulement compte de ce qu'ils faisaient subir à cette petite fille ? Non, bien sûr que non. Ils étaient normaux. Normaux. Ce mot ne voulait rien dire. Il était stupide, méchant et exclusif. Alice ne se sentait pas normale. Alice se sentait, se savait différente. Devait-elle en rougir ? Non. Devait-elle en être fier ? C'était ce que son père, son grand-père et ses tantes lui disaient toujours. Sois fière de ce que tu es. Sois fière.

Ses petites mains tenaient fermement le lavabo brisé, ses yeux ne quittaient plus ceux de son reflet poisseux. Oui, elle devait être fière de cette différence, car elle n'était pas qu'une couleur de cheveux, qu'une teinte de peau, qu'un regard. Elle était un héritage.  Les autres étaient soit ignorants, soit jaloux. 

Mais est-ce que la jalousie et l'ignorance justifiaient les comportements odieux de certains élèves ? Est-ce que la jalousie et l'ignorance autorisaient les autres à être méchants, parfois brutaux avec elle ? Non, rien n'excusait cela. Rien.
Alice s'était réfugiée dans les toilettes abandonnées depuis maintenant une trentaine de minutes, peut-être plus. Des garçons croisés dans le couloir avaient dit de vilaines choses. Fantôme. Morte. Cadavre. Mais les mots, c'était une chose qu'Alice pouvait ignorer, elle le faisait suffisamment. Monsieur Saunders disait qu'il fallait seulement vivre sa vie sans leur prêter attention, et la fillette suivait ce conseil.
Mais depuis quelques temps, la même bande de garçon lui jetait des regards qu'elle ne pouvait ignorer. Ils jetaient des promesses silencieuses, ils annonçaient que quelque chose allait lui être fait. Alice savait, Alice reconnaissait ce regard, car son frère avait le même lorsqu'il s'apprêtait à l'embêter. Mais ces garçons n'étaient pas Thomas...et ses garçons étaient grands. Très grands. Des sixièmes années, peut-être des septièmes années. Les cinq, de Gryffondor. Alice ne connaissait pas leurs noms, seulement leurs regards.
Cette fois, les garçons l'avaient suivie dans les couloirs. C'était comme si ils l'avaient attendue à la sortie de la classe de Sortilèges pour ensuite la suivre. Sur aux moins deux étages avant qu'Alice ne les sème... et se perde par la même occasion. Comme toujours.
Mais ils ne la chercheraient pas ici, Alice en était convaincue.

Alice s'écarta du miroir pour rejoindre la porte. Elle la poussa du bout des doigts, juste ce qu'il fallait pour avoir un œil sur l'extérieur. Il faisait sombre... mais Alice ne voyait personne. Il était temps de rejoindre Brett dans la salle commune.
La fillette s'éloigna de la porte pour rejoindre son sac, laissé dans une cabine, sa première cachette lorsqu'elle était arrivée ici.
Un grincement sinistre parvint aux oreilles attentives d'Alice. C'était celui de la porte des toilettes. Une vague de frisson déferla sur la petite fillette, écrasant comme un millier de petites aiguilles sur tout son corps.
C'était eux.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

12 mai 2019, 18:00
 solo   RPG+  Dans le nid des vipères
Le dos plaqué contre la paroi de la cabine des toilettes, Alice peinait à calmer son coeur qui s’affolait. Qu’est-ce qu’ils allaient lui faire ? Du mal, ça c’était certain. Il fallait qu’elle s’échappe... mais elle ne pouvait pas ! Elle ne pouvait même pas se cacher, la porte de sa cabine était grande ouverte ! Il n’y avait qu’une seule solution : se battre. Se battre contre cinq garçons beaucoup plus expérimentés... y avait-il seulement une chance de victoire ? Aucune. Il fallait ouvrir les yeux : Alice était fichue.
Des bruits de pas parvinrent aux oreilles de la fillette. Ils étaient là, ils approchaient. Combien étaient-ils ? Toujours cinq, plus, moins ? Alice l’ignorait, elle ne parvenait pas à se calmer suffisamment pour écouter chaque pas. Elle savait qu’ils avançaient, silencieux, peut-être d’un seul pas pour être plus discret. C’était terminé, Alice allait payer pour sa différence, d’une façon qu’elle n’osait pas imaginer. Allaient-ils lui faire boire l’eau des toilettes ? Lui faire manger les morceaux de faïence qui couvraient le sol ? Ou alors seraient-ce pire encore ?
Les pas de rapprochaient, il fallait faire quelque chose ! Mais si ils étaient cinq, comment se défendre, se battre, s’enfuir face à plus nombreux et plus fort qu’elle ? Il fallait ruser. C’était sa seule chance de s’en sortir. Sa seule et unique chance de ne pas passer un mauvais quart d’heure.
Alice glissa sa main sous sa robe et extirpa sa baguette de sa ceinture. Son coeur battait la chamade et la peur l’empêchait de réfléchir rapidement et pourtant il fallait faire vite : les pas se rapprochaient encore.
Quel sort pouvait la sortir de ce fâcheux moment ? Lashlabask dans le visage du plus proche ? Mais que faire des quatre autres ? Non ce n’était pas la bonne solution, il fallait les avoir tous les cinq d’un coup ! Et cela, c’était impossible.
Ou alors, il fallait faire une diversion ! Alice décolla sa tête de la paroi pour regarder dans la salle, en quête d’une idée. Mais c’était trop tard : ils étaient là.
Alice se recula immédiatement en brandissant sa baguette. Elle l’a planta rapidement sous le menton du garçon, du haut garçon qui eut l’idée de pencher sa tête dans la cabine. Qu’il ose faire un geste et il subira ... un Lashlabask.

« - Ne t’avises pas de bouger ou.... eh !

Le garçon venait de dégainer sa main pour s’emparer de la baguette d’Alice. Il s’écarta aussitôt en massant son menton. Les yeux de la fillette s’arrondir alors. Ce n’était pas un lion rouge et or qui était étampé sur la poitrine du garçon, mais un serpent vert et argent. Alice jeta alors un regard au visage de son camarade ô combien trop grand.

- Tu sais que tu as failli me faire un trou au menton avec ta baguette ?
- ... mais je te connais...?

Son visage était bien plus angélique que ceux des autres grands qui la traquaient, il n’était pas effrayant, et ses yeux vert ne lâchaient aucunes menaces silencieuses. Ils étaient même doux, amusés peut être. Son crâne était orné d’une masse de cheveux bruns en bataille, qu’il s’empressa de peigner à l’aide de ses longs doigts aux bouts brûlés. Alice fronçait les sourcils en reconnaissant le garçon devant elle.

- Meven.

Le Serpentard ouvrit grand les bras en étirant un sourire. C’était lui. Meven Morgan, un ami de son frère aîné. Comment ne l’avait-elle pas reconnu, avec son air suffisant et son sourire impeccable !

- Rends moi baguette, ordonna la fillette en faisant un pas vers le jeune homme.
- Tu attendais de la visite ?
- Ça ne te regarde pas. Rends moi ma baguette !
- J’ai entendu cinq jeunes lions traquer un tout petit serpent tout blanc.

Le visage d’Alice se décomposa aussitôt. Elle jeta un regard à la porte restée ouverte.

- Il ne faut pas qu’ils me trouvent, dit Alice en reportant son regard sur Meven.

Le regard du garçon était dirigé vers la porte. Ses sourcils étaient un peu plus froncés à présent. Alice n’aimait pas les amis de son frère, car ils étaient forcément comme eux : méchants, et cruels. Mais Meven était là, et Meven était certainement la seule rempart qu’elle aurait face à cinq plus grands qu’elle. Et puis c’était un Serpentard, il était certainement en conflit avec les Gryffondor, non ...?

- On retourne à la salle commune, dit enfin Meven. Avec un peu de chance .... »

Meven s’interrompit brutalement. Il plaqua la baguette d’Alice dans ses mains et la repoussa dans la cabine des toilettes avant de refermer la porte d’un coup. La faïence de la cuvette des toilettes rencontra les jambes de la fillette qui manqua de basculer en arrière. Qu’est ce qui venait de se passer ? Alice ne savait plus vraiment. Mais elle compris bien assez vite en entendant des sifflotements s’élever dans la salle. Et ce n’était pas ceux de Meven.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

20 août 2019, 17:54
 solo   RPG+  Dans le nid des vipères
Les sifflements emplissaient la pièce. Il était impossible pour Alice de savoir exactement où se trouvait le lion qui sifflait. Car s’en était un, Alice le savait. Personne n’agirait d’une façon aussi théâtral sans que tout soit scrupuleusement préparé. Ils savaient où elle était. Ils savaient qu’elle se cacherait dans les toilettes. Ils l’avaient poussé à se réfugier dans un lieu clos.

Finalement, le garçon cessa de siffler. Le calme revenu dans les toilettes, Alice pouvait entendre qu’il n’y avait pas qu’une seule personne qui se mouvait : il y en avait plusieurs. C’était bien eux.

« - Alors les filles, lança Meven. On s’est perdu ?
- Ben tiens, répondit un autre , le ton railleur. Qu’est-ce que tu fous là, Morgan ? T’as pas des Nés-Moldus à savater ?
- Non. Pourquoi, t’étais intéressé ?

A quoi jouait-il ? Pourquoi les provoquer ? Il était tout seul ! Avec difficulté, Alice remonta un peu sa robe pour ne pas la salir et s’accroupi pour tenter de voir quelque chose sous la porte de sa cabine. Il y avait cinq autres personnes, comme les cinq garçons de Gryffondor qui la suivaient. Seul contre eux, Meven ne faisait vraiment pas le poids. Alors qu’il se taise !

- On est en train de chercher la sœur de Sangblanc, dit l’un des garçons en se déplaçant dans les toilettes. Tu serais pas en train de la cacher ?
- Bien sûr qu’il l’a cache, répondît un autre d’une voix agacée.

La cabine se mit à trembler lorsqu’il poussa brutalement la porte de la cabine à côté de celle d’Alice. Le bruit puissant et sec qui en résulta cacha le petit cri de stupeur qui s’était échappé des lèvres de la petite fille.

- La sœur de Thomas, répéta Meven, l’air de réfléchir. Oh, la toute petite première année ? Vous tapez sur les gamines vous maintenant ? Gryffondor doit être si fière de ses recrues.
- C’est ça, fais ton malin. On va la trouver, avec ou sans ton aide.

Son cœur battait fort, et ses yeux s’écarquillaient alors qu’elle comprenait. Ces garçons voulaient lui faire payer quelque chose, quelque chose en lien avec son frère. Thomas ? Jacob ? Qu’est-ce qu’ils avaient fait pour que leur petite sœur subisse des représailles ? Ses doigts crispés sur sa baguette, Alice demeurait silencieuse. Meven était appuyé contre la porte de sa cabine et la protégeait des Gryffondor. Mais pour combien de temps encore ? Ils allaient vouloir vérifier cette cabine, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne la trouvent. Il fallait faire quelque chose.
Les garçons se séparaient dans les toilettes, encadraient Meven plus qu’ils ne cherchaient Alice. Ils savaient qu’elle était derrière cette porte qu’il gardait, c’était évident.

- Et vous comptez lui faire payer ce que Thomas vous a fait quand vous aviez son âge, c’est ça ? Œil pour œil, dent pour dent ?

Le visage d’Alice se renfrogna. Alors c’était bien à cause de Thomas que tout cela arrivait. Bien sûr, pourquoi n’y avait-elle pas songé plus tôt ? Tout paraissait si évident, à présent. Ils voulaient se venger du traitement qu’ils avaient subit. Étaient-ce des Nés-Moldus que Thomas avait brimé ? Non, cela faisait beaucoup de Nés-Moldus… des Sang-Mêlé alors ? Plus probable.
Alice bondit sur place lorsque la porte de la cabine a sa gauche s’ouvrît dans un gros fracas et frappa contre la paroi de bois.

- Nan, répondit un Gryffondor qu’Alice devinait proche de Meven. On veut juste faire passer un message à Sangblanc. Mais après, on peut te le passer à toi, nan ? T’es sa gonzesse à ce qu’on dit.
- On dit aussi que tu pleurniches tous les soirs en te souvenant que ta mère est loin… mais j’ai le bon goût de ne pas croire aux bruits de couloir, moi.

Les pieds du Gryffondor s’était rapproché de Meven, ce n’était pas bon signe. Aussi, Alice se fit glisser à plat ventre. Le nez proche du sol gras et poussiéreux, la fillette retint un haut le cœur. Ne nettoyaient-ils jamais cette maudite pièce ?

- Fais gaffe à ce que tu dis, Morgan, gronda le Gryffondor au plus près de Meven. C’est pas l’envie qui me manque de te botter le cul. T’as plus tes potes pour te sauver les miches, alors méfies toi.
- Et qu’est-ce que tu vas faire ? Tu vas me rentrer dedans ?
- Ça se pourrait bien. »

L’air se chargeait de fureur. Il fallait partir, et il fallait le faire maintenant.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

23 août 2019, 00:22
 solo   RPG+  Dans le nid des vipères
Un coup vient frapper contre la porte de sa cabine, un coup d’une telle violence que le bois de chacune en trembla. Avec difficulté, Alice rampait en dessous des cabines, cherchant coûte que coûte à atteindre la dernière. La crasse sur laquelle elle passait la rendait fébrile.

« - La prochaine, elle est dans ta tête ! Cracha furieusement le Gryffondor aux côtés de Meven.
- Eh ! Elle est là !

La porte s’ouvrit brusquement et Alice se félicita intérieurement d’avoir baissé la tête à ce moment précis.

- Chopes la ! Chopes la !

La main du Gryffondor qui l’avait débusquée fondit sur Alice pour lui empoigner le bras. Avec une fureur qui lui était peu commune, la fillette pointa rapidement sa baguette sur le garçon et s’écria :

- Incendio !

Aussitôt, une flamme aussi petite qu’ardente s’échappa de sa baguette et vint attaquer la manche de la robe du Gryffondor. Il s’éloigna aussitôt d’elle, non sans poussé un cri de surprise qui arracha un grand rire à Meven. Alice se releva immédiatement et quitta sa cabine, sa baguette tremblante brandit. Le silence était revenu dans les toilettes, maintenant que le garçon qu’Alice avait brûlé avait fait disparaître la flamme avec une facilité déconcertante. Mais, avec ravissement, Alice constatait que sa robe demeurait brûlée.

- Sans déconner, lâcha le Gryffondor qui semblait menée la traque.

Toujours proche de Meven, les traits toujours tirés par la fureur, il observait Alice, les sourcils haussés. Elle reculait d’un pas, puis d’un autre, jusqu’à ce que son dos rentre en contact avec le mur. La porte n’était qu’à quelques centimètres de sa main, elle le savait.

- J’ai rien fait, dit elle enfin, son regard passant d’un grand à un autre. J’ai rien fait du tout. Si Thomas a été méchant avec vous, ce n’est pas de ma faute, alors voyez ça avec lui ! Moi, je m’en vais !

L’un des Gryffondor sourit, avant de regarder son compère le plus proche. Ce dernier se mit à rire en croisant les bras sur sa poitrine.

- Mais c’est qu’elle mordrait, la teigne.
- Elle a mordu, fit remarqué le Gryffondor à la manche grignotée, l’exposant alors. Rien que pour ça, elle mérite de s’en prendre une.
- Nan mais c’est une gamine, en fait. Regardes là.
- On était des gamins aussi !
- Je suis désolé, je tape pas sur une fille aussi petite.

En temps normal, Alice se serait offusquée, aurait affirmé haut et fort qu’elle n’était pas “petite”, et qu’elle était tout à fait capable de leur montrer de quoi elle était capable. Mais il fallait se rendre à l’évidence : moins elle en dirait, et mieux elle se porterait.
Les deux Gryffondor commencèrent à se disputer sous ses yeux, l’un remettant en cause la fierté de l’autre. Les trois autres, eux, restaient proche de Meven, comme si ils s’attendaient à un mauvais coup de sa part. Petit à petit, Alice comprenait que Meven et elle étaient dans de beaux draps. C’était de la faute de Meven. Si il avait eu la décence de ne pas les provoquer, il n’en serait pas là, encadré par ces idiots comme le serait un animal sauvage !
Finalement, le calme retomba à nouveau lorsque celui qui refusait de frapper Alice lança “Ben vas y, cognes lui dessus, venges toi sur elle, demeuré !” . Piqué dans son orgueil, l’autre s’avança furieusement vers Alice. La baguette qui était pointée sur lui ne semblait pas l’effrayer plus que ça, au grand damne de la fillette qui se mettait à trembler. Elle allait se prendre un coup, c’était certain à présent. Et à cause de Thomas. C’était toujours à cause de Thomas.
Soudain, Alice entendit un grand bruit, suivit du son d’un verre qui se casse. Le garçon qui s’avançait vers elle s’arrêta pour se tourner, ses yeux se dirigeant alors sur Meven et les autres Gryffondor. Quelque chose s’était passé, mais Alice ne comprenait pas quoi.

- Sors ! Cria le Serpentard à l’attention d’Alice. »

La fillette ne chercha pas à comprendre pourquoi, et quitta immédiatement les toilettes abandonnées.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

23 août 2019, 01:22
 solo   RPG+  Dans le nid des vipères
Alice s’éloigna de la porte des toilettes, à grandes enjambées. Différents sons en provenaient, mais pour rien au monde elle n’aurait cherché à se rapprocher pour savoir ce qui s’y passait. Cependant, elle ne quitta pas le couloir, se cachant cependant dans le renfoncement d’un mur pour attendre.
Attendre Meven.
Il s’agissait d’un ami de son frère, et pourtant, il avait volé à son secours. Pourquoi, Alice l’ignorait. Peut-être par amitié pour Thomas ?
Soudain, la porte des toilettes s’ouvrit dans un grand fracas. C’était un Meven tout échevelé, qui tenait sa baguette dans sa main. Il referma la porte d’un coup d’épaule avant de pointer sa baguette dessus.

« - Collaporta !

Alice entendit alors comme un bruit de succions, quelques coups de poing contre la porte, un fracas sourd… puis plus rien. Ses yeux ronds, Alice observait Meven. Venait-il réellement de se débarrasser de cinq autres élèves à lui tout seul, sans le moindre dommage ? C’était impossible.
Le dos courbé, ses mains sur ses genoux, le garçon semblait reprendre sa respiration. Finalement, ils lui avaient donné du fil à retorde. Après un temps d’hésitation, Alice se décida à sortir de sa cachette.

- … Pourquoi est-ce qu’ils n’essayent pas de sortir ? Demanda la fillette.

Meven releva un peu la tête sur Alice, souffla un coup, et se redressa. Il ajusta ses cheveux bruns, et tapota son doigt contre la porte de bois dorénavant scellée.

- Gaz étrangleur, dit-il seulement, la voix rendue rauque par sa respiration haletante. J’en avais préparé ce matin… A croire que je savais ce qui allait se passer …
- Du gaz étrangleur ? Mais ils…
- Ils sont seulement évanouis. Ça ne durera pas… Allez, on se tire d’ici.

Meven souffla à nouveau, et rejoignit Alice. Il agrippa son épaule et la força à avancer à sa vitesse. Elle trottait, courrait presque. Alice avait beau rouspéter, sommer à Meven de la lâcher, rien n’y faisait : il ne ralentissait pas, et ne la lâchait pas.
C’est ainsi qu’ils quittèrent le couloir pour retrouver les escaliers. Là non plus, Meven ne la lâcha pas pour descendre les marches. Il semblait craindre que la petite blanche ne lui fausse compagnie. C’était idiot, et totalement injustifié. Pour rien au monde elle ne se serait éloigné de lui à présent qu’elle avait constaté par elle même qu’il pouvait s’avérer utile. Ces Gryffondor n’étaient pas les premiers à vouloir s’en prendre à elle, et n’étaient certainement pas les derniers.

- Pourquoi est-ce que tu te promènes avec du gaz étrangleur ? Finit par demander Alice lorsqu’ils arrivèrent aux sous-sols.
- Je te l’ai dit, j’en avais préparé le matin.
- Mais personne ne prépare de gaz étrangleur dans le château. Je pense même que c’est interdit.
- Peut-être.

Peut-être ? Ne pouvait-il pas s’informer ? Il se fichait du règlement, c’était un voyou. Personne de censé ne se promenait avec de telles potions sur lui. Personne.
D’un coup sec, Alice réussit enfin à récupérer son bras. Elle se massa l’épaule en foudroyant Meven du regard. Il s’arrêta lui aussi. Il devait juger qu’ils étaient en sécurité dans les cachots.

- Pourquoi est-ce que tu m’as aidé ? Demanda la fillette.
- Tu risquais de te faire frapper.
- A cause de Thomas et toi, si j’ai bien entendu.

Meven soupira un instant, et se remit à marcher, Alice le suivant immédiatement.

- Vous frappiez des Nés-Moldus ? Insista Alice. C’est ça, qu’ils disaient.
- Ne te focalise pas dessus, mais plutôt sur ce qu’ils voulaient te faire. Si je n’étais pas venu, t’aurais été mal barrée. Même si il faut avouer que tu t’en sors pas mal, en Sortilège.

Les joues d’Alice s’empourprèrent presque aussitôt. Un compliment venant d’un septième année, ce n’était pas pour lui déplaire.

- Tu risques d’être une cible pour pas mal de monde, ajouta Meven. Pas seulement à cause de Thomas, mais aussi à cause de ton physique. La différence c’est souvent pointé du doigt, à Poudlard.
- Je sais, on m’embête déjà.

En général, Alice se taisait au sujet des brimades dont elel était victime. Elle n’aimait pas passer pour quelqu’un de faible, car elle ne l’était pas le moins du monde… Alors, pourquoi s’en prenaient-ils toujours à elle ? Est-ce que Thomas et Jacob avaient vécu cela, eux aussi ? Alice s’était longtemps posé la question. Mais à en croire ce qu’elle avait vu aujourd’hui, c’était Thomas le bourreau, pas la victime.

- Je t’apprendrai deux trois petites choses, si tu veux,
proposa le septième année. A fabriquer certaines potions, par exemple. Thomas m’a dit que tu aimais ça.
- Thomas t’a dit ça ? Qu’est-ce qu’il en sait, d’abord ?
- Alors ça … Ça te dit de m’avoir comme professeur particulier ?

Les yeux plissés, Alice regardait Meven. Il ne proposait pas cela pour son bon plaisir, c’était impossible. Thomas lui avait certainement demandé de la surveiller. Leur dernière rencontre ne s’étant pas bien passé, c’était sans doute pour cela.
Même si Alice exécrait par avance de se faire continuellement surveillée, il fallait avouer qu’avoir Meven comme professeur particulier était une aubaine. C’était un septième année, il avait beaucoup de chose à lui apprendre. Et puis, il pourrait la protéger des grands.

- Oui, d’accord, dit-elle. Mais attention, je veux aussi apprendre à faire des potions qui ne font pas de mal.
- Tu apprendras tout ce que tu veux, tant que tu es une élève attentive.
- Je suis toujours attentive. Tu verras. »

Le garçon esquissa un léger sourire. « Bien », souffla t-il. Se tournant vers le mur de pierre, il annonça le mot de passe de la Maison Serpentard, avant de reporter son attention sur Alice. Elle lui sourit de toutes ses dents, avant de s’engouffrer dans la salle commune qui venait de s’ouvrir devant eux. Un professeur de potion aux gros bras, Alice ne pouvait rêver d’une meilleure rencontre.

• FIN DU RP •

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