Lexa courait. Elle courait à en perdre haleine. Il y a à peine quelques minutes encore, elle était dans la bibliothèque, elle travaillait. Mais elle avait entendue deux personnes se raconter leurs Noël respectifs, et, cela la faisait souffrir. Quand elle était rentrée chez elle, le soir des vacances, elle avait apprit que son père avait prit la fuite. D'après son frère, il avait eu une réunion, deux semaines avant le retour de sa fille, mais personne ne l'avait revu depuis. Tout les matins, en se réveillant, Lexa fonçait d'abord à la fenêtre, puis dans le salon, mais, à chaque fois, elle ne voyait personne. Le soir de Noël, elle avait espérée de tout son être qu'il soit là, mais toujours rien. Pourtant, toute la famille était présente, au plus grand dam de certains, d'ailleurs. Ils avaient ouvert leurs cadeaux, mais Lexa avait tant souffert de ne pas passer cette fête avec son père qu'elle partit s'enfermer dans sa chambre. Sa cousine était venue la rejoindre, et Lexa avait trouvé cela adorable, en sachant que les deux fillettes ne s'apprécient pas vraiment. Elle l'avait vraiment aidé à surpasser tout cela, mais, maintenant qu'elle était revenue à Poudlard, sa cousine n'était plus là pour la consoler. Elle avait penser en parler à sa cousine éloignée, qu'elle avait découverte il y a quelques mois, mais elle n'avait pas le coeur de lui en parler, d'autant plus que c'était son oncle à elle, dans un sens. Alors elle fuyait. Elle courait. Elle ne voulait pas que quelqu'un la voit pleurer. Elle entra alors dans les toilettes abandonnées, et se laissa glisser contre une porte. 
Elle pleurait à chaudes larmes, mais elle entendit du bruit. Alors elle essuya rapidement ses larmes, honteuse, et tenta d'afficher son plus beau sourire. 

Enora sortait de son cours d'Histoire de la magie. C'était seulement en passant devant les toilettes qu'elle eut une envie pressante. Comme si son cerveau avait besoin de cet indice visuel pour enfin comprendre les messages que sa vessie lui envoyait depuis une demi heure. 
Elle se précipita dans la salle. Une autre sorcière venait de finir de se laver les mains et la regarda courir vers l'un des box à la porte grande ouverte avec amusement. 
L'aiglonne entendit la grande porte se refermer puis plus rien. Il semblait qu'elle était seule. Mais pas pour longtemps car elle perçut bientôt le son de la poignée mal huilée puis de pas et finalement de pleurs. 
Après avoir fini, elle tira la chasse d'eau. Enora aurait voulu être plus discrète et offrir l'intimité que sa camarade était surement venue chercher ici mais c'était un geste nécessaire. 
Doucement, elle sortit du box, regardant à droite et à gauche pour trouver la source des pleurs. Sa curiosité l'y poussait. L'idée de lui procurer le calme tant recherché était un loitain souvenir. L'aiglonne devait savoir ce qui n'allait pas. Peut être même pourrait elle l'aider ? Après tout, il n'y a pas si longtemps, c'était elle qui pleurait dans les toilettes abandonnées. 
Finalement, elle la vit. Immobile, elle affichait un sourire faux. La supercherie était d'autant plus évidente qu'une de ses larmes avait échappé à son essuyage rapide. Supposant que c'était ce dont elle avait besoin dans l'immédiat, Enora décida de jouer le jeu et lui sourit.

- Bonjour ! Tout va bien ? 

C'était une question raisonnable, lui semblait il. Larme ou pas, la jeune fille était assise à même le sol dans les toilettes. 

Elle aperçue la fillette regarder un peu partout. Elle tenta de se faire plus silencieuse, mais malheureusement, la Serdaigle, au vu de ses vêtements, l'avait entendue. 

- Heu, oui, merci ! J'ai juste... une poussière dans l'oeil. 

Tout en lui faisait un sourire chaleureux, la Serpentard se grata l'oeil, même si elle savait bien que la fillette ne la croirait pas. Enora, c'était son nom, n'était pas bête, et voyait bien que Lexa était en mauvaise forme. Elle avait très certainement une tête affreuse, ces yeux étaient rouges, et elle continuait de pleurer, bien que les larmes ce faisaient plus discrètes.
Lexa savait bien qu'elle essayait de l'aider, et elle lui en était reconnaissante, mais elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire pour l'aider.Elle aurait voulu lui lancer une méchante réflexion, mais c'était contre ces principes. La Serdaigle n'avait pas été méchante, bien au contraire, elle avait été gentille, et avait surement été la première à remarquer qu'elle n'était pas bien. Après tout, c'était logique, mais elle aurait aussi très bien pu ce moquer d'elle. 
Elle hésitait maintenant. C'était une inconnue, elle n'allait quand même pas lui raconter sa vie ! Mais si elle était allée vers elle, c'était bien pour ça... non ? 

- En fait, non, ça ne va pas vraiment bien... 

Elle ne se sentait pas capable d'expliquer elle même ce qu'il c'était passée, il y avait trop d'éléments... 

Comme Enora l'avait fait l'année dernière, l'inconnue nia et prétexta avoir eu une poussière dans l'oeil pour justifier les larmes qui coulaient encore sur ses joues. Comme Enora, elle servit un faux sourire à son interlocutrice avant de changer d'avis et d'avouer que tout n'allait pas bien.
L'aiglonne s'assit sur le sol à côté de sa camarade. Elle l'avait cherché, elle avait posé la première question. Stupide curiosité ! Dans quoi l'embarquait-elle encore une fois ? A présent, elle se devait de trouver la chose adéquate à lire. Un mot de travers et la fine ouverture se refermerait. Elle le savait pour l'avoir déjà vécu. Elle ne ferait pas la même erreur que sa camarade aiglonne cet été. 

- Tu veux en parler ?

En douceur, c'était l'approche qu'elle avait choisie. Pas la plus efficace niveau temps mais elle devrait lui obtenir les réponses dont elle avait besoin pour consoler voire conseiller la jeune sorcière. D'ailleurs, elle ne connaissait pas son nom et son visage ne lui disait pas grand chose non plus. Enora supposa qu'elle était une première année. Elle n'avait pas porté beaucoup d'attention à la cérémonie de répartition. Elle était trop soulagé de voir la grande salle à nouveau pleine de vie et profitait de cette sensation. Le bien être que cela lui avait apporté était trop vite venu à court. 

- Au fait, je suis Enora. Et toi ? Comment tu t'appelles ? demanda-t-elle. 

Elle chercha un moyen simple de répondre. Il y avait tant de choses à dire dessus... Tout expliquer reviendrait à lui résumer ces vacances, en réalité.

- Je m'appelle Lexa. 

Elle pensa alors à construire ce qu'elle allait dire avant de parler. Elle voulait d'abord la remercier de vouloir l'aider, de la consoler, mais que son aide ne changerait rien à la situation, puis lui expliquer rapidement l'histoire, avec les complications qu'il peut y avoir... 

- Merci beaucoup de me consoler, et de vouloir m'aider. Ça me touche vraiment. Et puis, merci de ne pas t'être moquée, aussi. Mais je ne pense pas que tu puisse faire quelque chose dans tout ça, malheureusement, sinon crois-moi, j'aurais tout fait pour... 

Elle prit une grande respiration, et vida son sac.

- Quand je suis rentrée chez moi en décembre mon frère m'a dit que notre père était en réunion depuis 2 semaines déjà. Qu'il était parti, en fait. C'est pas la première fois qu'il fait quelque chose comme ça, mais pas aussi longtemps... ça fait déjà plus d'un mois ! Mais le pire dans tout ça, c'est que ça ne m'étonne même pas. Il a toujours été aussi lâche, et pour lui, la famille passe en dernier dans sa vie. Il y avait bien ma cousine avec qui je pouvais discuter, mais elle n'est pas à Poudlard, et je préfère lui parler en face que via des lettres...

La jeune sorcière lui dévoila son nom : Lexa. Cela ne lui disait rien. Elle ferait définitivement plus attention l'année prochaine. 
Elle lui sourit pour l'encourager à en dire plus. Vider son sac était toujours utile dans ces cas là. Du moins, quand l'interlocuteur écoutait et ne se moquait pas de ce qu'il jugeait être simplement une faiblesse. Enora ne s'était pas rendue compte d'à quel point elle avait vraiment été blessée l'été dernier. Elle n'avait pas repensé à la scène jusqu'à aujourd'hui, trop occupée à se lamenter sur ces problèmes familiaux. Tant bien que mal, l'aiglonne chassa ces mauvaises pensées de son esprit. Elle était là pour aider la première année. Pas pour se projeter et essayer de réparer les erreurs du passé qui lui avaient tant couter. 
La petite brune écouta sa camarade avec attention. Elle ne put s'empêcher d'être étonnée de ses remerciements avant de se rappeler que c'était exactement ce qui lui était arrivé. Il semblait qu'elle était moins naïve qu'Enora avait put l'être. Lexa aussi semblait avoir des problèmes avec son père, distant dans tous les sens du terme. 
Ce fut à elle de prendre une grande inspiration. La situation était délicate. 

- Tu n'as pas à me remercier pour ça, commença-t-elle avec un léger sourire. C'est vrai que je ne peux pas faire en sorte que ton père rentre mais au moins je peux t'écouter. Tu n'as pas à faire face à tout ça toute seule. Alors si tu as besoin de parler, je t'écouterai. 

Enora se rendait compte qu'elle n'était pas la cousine de la serpentard mais elle était là. 

- Tu sais pourquoi il serait parti ? Et ta mère en pense quoi ? demanda-t-elle, essant de comprendre un peu mieux la situation. 

C'était adorable de sa part de l'écouter et de l'aider. À sa place, Lexa n'aurais surement pas dit ce qu'Enora avait pu dire à la Serpentard. Elle n'avait jamais été très aimable envers quelqu'un qui pleurait, elle les voyait comme des lâches. Maintenant c'était elle la lâche. 

- Il a eu peur de se faire tuer par des Moldus, je penses. Ou alors, il n'en pouvait plus. Il est très... lâche. 

Encore ce mot. Lâche. Tout les Queen étaient lâches finalement. 

- Ma mère n'en penses rien. Elle fait comme si tout allait bien, que Père était toujours là. Ce n'est pas qu'elle est naïve, elle comprend très bien ce qu'il se passe, mais je crois surtout qu'elle ne veux pas nous alerter, mon frère et moi. Elle nous cache déjà beaucoup de choses, j'arrive à en connaitre certaines, mais j'ai l'interdiction la plus totale d'en parler à Louis. C'est énervant parc que même si je connais la situation, elle préfère lui en parler elle-même, après quelques semaines, "au cas où".Je ne lui en pas vraiment parlée, en fait. Je suis surtout restée dans mon coin. Je ne les voyaient qu'aux repas, et encore, des fois j'allais chez les voisins. 

Elle n'avait pas l'habitude de s'ouvrir au gens, et c'était comme ça depuis toujours, et avec n'importe qui. C'était une sensation difficile, mais étrangement bénéfique, en réalité. Ça lui faisait du bien. 

Lilly errait et déambulait sans réel but, elle marchait pour se vider l'esprit, pour faire une pause dans son travail. Ces petites ballades l'emmenaient souvent à se perdre dans le château. Elle enchaînait les pas sans y penser, sans faire attention à sa destination, et quand elle en prenait conscience, il lui fallait souvent faire demi tour et l'attendait alors un long trajet pour revenir d'où elle était partie. C'était le cas aujourd'hui, où elle se retrouvait, sans savoir pourquoi, à proximité des toilettes abandonnées.

Et elle avait, malgré elle surpris une discussion assez personnelle entre deux élèves. Dont l'une semblait tenue par une grande tristesse. Les problèmes familiaux, ce n'était jamais facile à résoudre lorsque l'on se trouvait à Poudlard, loin de la dite famille. Et Lilly comprenait parfaitement la tristesse de cette élève. Cela lui serrait le cœur de voir les gens souffrir, et elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose, alors même qu'elle ne connaissait pas la jeune fille.

Elle s'en voulait d'avoir entendu cette discussion et surtout d'y avoir assisté sans montrer sa présence. Ne sachant pas vraiment comment se comporter, elle s'avança vers les deux jeunes filles, sans réfléchir à ce qu'elle bien pouvoir leur dire. A leur place, elle n'aurait pas aimé que quelqu'un écoute ses problèmes à travers les murs comme elle venait de le faire.

- "Désolée, j'ai entendu la conversation malgré moi. Ça résonne pas mal ces murs en pierre" Dit-elle en montrant les murs, elle affichait un petit sourire. Pour ne pas laisser un certain malaise s'installer, et pour montrer qu'elle voulait elle aussi essayer d'aider la jeune fille, elle enchaîna rapidement. Elle regarda d'un air compréhensif la jeune fille qui s'était présenté sous le nom de Lexa, les traces de larmes sur ses joues et les yeux rougis ne laissaient pas trop de doute quand à son identité.

- "Tu sais, les adultes font parfois des choses qu'on ne comprends pas, et même si c'est difficile, il faut essayer de ne pas les juger trop rapidement. Même si je comprends que ce qu'a fait ton père t'ait rendu triste. Peut être pourrais tu en discuter un peu plus avec ta mère, pour qu'elle sache ce que tu ressens et t'aider peut être?" *Silence* "Moi c'est Lilly au fait."

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle n'avait pas juste continué son chemin, et laissé les deux jeunes filles continuer cette discussion comme elles l'avaient si bien commencé. Elle n'avait pas réfléchi, et avait laissé ses sentiments prendre le dessus. Encore une fois. La prochaine fois, elle laisserai un peu moins traîner ses oreilles et réfléchirai un peu plus avec sa tête.

@Lexa Queen Tu me dis si cela te convient

Avant que la fille, Enora, puisse me répondre, une autre apparait. À première vue, celle-ci me semble plus âgée, un an, peut-être deux de plus que moi. Au début, je suis énervée. je n'aime pas trop parler de ce que je pense ces temps-ci, encore moins de Père. j'avais trouvé en Enora une oreille attentive et voulant m'aider, et cette fille, Lilly, j'avais le sentiment qu'elle perturbait un instant que je pourrais presque qualifier d'important, et Merlin sait que je n'ai jamais trouvée quoi que ce soit d'intéressant. Malgré tout, ce qu'elle disait n'était pas faux, peut-être même que c'était une bonne idée. Mais je pense que Mère est bien trop attachée à ce que représente Père pour admettre qu'il a fauté, et pour accepter d'en parler avec moi, ou Louis.

En guise de remerciements, je lui offrais un petit sourire. Enfin, sourire était un grand mot, peut-être était-ce plus un soulèvement de la commissure droite de la lèvre, ouvrant un peu plus mes yeux vers elle.

- Et moi Lexa, je dis. Ce que tu dis... t'as raison, mais j'ai trop peur de pas y arriver. Ma maman, elle est bizarre, parfois... Et puis j'ai déjà essayé, quand je suis rentrée pour Noël, mais elle veut pas en parler...

Même si je sais que je ne suis pas une petite chose fragile, c'est comme ça que je me sens, en ce moment. Comme si j'avais perdue trois ans en trois minutes. Et être assise au sol, alors que les deux filles me dépassent ne fais qu'agrandir ce sentiment. Ainsi je ne me sens plus capable de parler. J'ai l'impression que tout ce que je peux dire finira forcement en ramassis d'idioties. C'est pour ça que je décide de ne pas rajouter plus de choses que ce que j'ai déjà dit, et d'attendre un conseil d'une des deux filles.

Navrée pour ce retard ! Dis moi si tu souhaite que je change quelque chose

Un peu d'appréhension avait envahit la Poufsouffle suite à son interruption dans cette conversation qui ne la regardait visiblement pas. Mais elle s'en serait voulu d'avoir écouté, malgré elle, cette conversation et d'être partie comme une voleuse. Alors le sourire, même léger, de la jeune fille la rassura quelque peu.

Ce n'est pas comme si Lilly était bien placé pour donner des conseils sur le relationnel dans une famille, ou même sur d'autres choses concernant les êtres humains en règle générale. Sa faible expérience dans ce domaine l'avait convaincu qu'il n'y a pas de situations généralisables, que chacun est unique et qu'il est vraiment difficile de savoir ce que les autres peuvent penser et ce qui peut justifier leurs actions.

- "Et bien Lexa, je ne te connais pas et je ne connais pas tes parents non plus. Donc c'est difficile de donner des conseils dans cette situation. Mais sûrement que ta mère le fait pour une bonne raison. Et qu'elle t'expliquera tout ça au bon moment. Mais peut-être peux tu essayer de parler à une autre personne dans ta famille avec qui ça serait plus facile qu'avec ta mère?"

Elle n'avait pas vraiment envie d'en savoir réellement plus sur la situation de cette jeune fille. Elle ne la connaissait pas et ne pouvait certainement pas l'aider même si elle aurait sincèrement aimé pouvoir y faire quelque chose. C'était un de ses nombreux défauts. Toujours vouloir s'immiscer dans la vie des gens en tentant de les aider. Alors même qu'elle ne disposait pas des ressources suffisantes pour cela.