Je venais encore une fois de me cacher dans les toilettes abandonnées. C'était le seul endroit où il avait assez peu de monde avec la tour d'astronomie à certain moment de la journée. Pourtant, elle en avait déjà croisé et ce n'avait pas été très joli. J'étais limite devenu cannibale devant les deux autres personnes qui était rentrer. J'avais trop changé en si peu de temps. C'était un peu si j'étais passé de végétarienne à carnivore. Mon caractère était devenu l'opposé de ce que j'étais avant. Je criais sur tout le monde pour l'importe quoi. Ils ne m'avaient rien fait, mais je leur hurlais dessus pour un simple : "bonjour, comment tu vas ?". 

Je savais que je pouvais redevenir comme avant, douce et calme comme du velours. Je savais aussi qu'il fallait que je parle à une personne de tout ce qui m'arrivais. Mais à qui ? Kristen Loewy, la directrice. Elle avait assez à ne s'occuper pas besoin d'une fille de 12 ans colérique. Isabel Almeida, la sous-directrice. Comme la directrice, elle ne pourrait pas s'occuper de moi avec le contexte. Mike Table, le préfet de sa maison. C'était un garçon, rien de mal à cela, mais je n'arriverai jamais à me confier. Tout comme avec Coelestin Noestlinger, l'autre préfet des Serdaigle. Il restait donc Amy Holloway. 

Le seul problème qui se poser était que je n'arriverai jamais à aller la voir. Et puis pour lui dire quoi ? "Madame, en fait, je suis devenu violente avec mes camarades pour la simple et bonne raison que ma mère à gâcher ma vie. Elle m'a caché que mon père n'était pas mon père, donc mon frère pas mon frère. Et en plus, j'ai appris que mon père biologique avait une fille. Cette fille ne m'a pas cru quand je lui ai dit que j'étais sa sœur. J'ai gâché sa vie à cause de ma mère." C'était ridicule ! Donc je restais à pleurer, mon diaphragme faisant son travail plus rapidement, dans ses toilettes abîmées par le temps. 

« Madame, y’a Savannah qui nous a crié dessus quand on a voulu se poser dans les vieilles toilettes ».

« Et pourquoi vous allez dans ces toilettes, d’abord ? Utilisez donc celles qui sont en bon état, ou allez « vous poser » dans votre salle commune. A plus tard ».

Encore un problème à régler. Décidément entre les élèves ça y allait en ce moment, et en particulier depuis quasiment un an. On savait donc sur qui rejeter la faute, mais là n’était pas le sujet. Amy allait donc devoir faire une petite expédition dans les toilettes abandonnées alors qu’elle aurait pu manger le meilleur sandwich des cuisines grâce aux elfes qu’elle s’était mise dans la poche. Tant pis, pas de sandwich pour cette fois.

La professeure de Défense contre les Forces du Mal monta donc les escaliers afin d’arriver un étage plus haut que sa salle de classe. Le couloir n’était étrangement pas désert, et Amy salua quelques élèves de Serdaigle et de Serpentard qui discutaient en groupe, certains adossés au mur. L’un d’entre eux s’approcha d’elle afin de lui demander des informations supplémentaires sur les modalités des BUSE, puis la conversation se finit rapidement. Maintenant, il fallait entrer dans l’antre du dragon.

Quand Amy poussa la porte, elle entendit directement des sanglots et n’eut pas beaucoup de mal à trouver la source de ces bruits. Chose étrange pour la rousse, elle s’assied en tailleur face à l’élève de Serdaigle puis prit enfin la parole. Son ton était neutre.

« Miss Bronw, il va falloir arrêter de crier contre vos camarades même si vous voulez être seule pour pleurer. Les toilettes abandonnées ne vous appartiennent pas »

Quelques minutes avaient passé quand soudain, Amy Holloway entra dans les toilettes. Je savais que j'avais dû aller me planquer dans la tour d'astronomie, j'aurais été plus calme. Je me dis que l'animal carnivore était entré dans la cage. Mais est-ce que la directrice de Serdaigle était vraiment cet animal, ne serais-ce pas moi ? Elle se mit en tailleur devant moi et se mit à parler d'une voix normale comme si elle ne voulait ni la disputer, ni la féliciter juste de comprendre. Cela me détendu un peu et mon diaphragme ralenti légèrement rythmes. Je ne voulais de mal à personne, je voulais juste ps qu'il me voit aussi faible et monstrueuse. Maintenant que le professeur était là, je pourrais peut-être lui expliquer plus calmement. 

Elle prit de ruban de velours qu’elle avait récupéré après mes vacances à la maison. D’habitude, je le laissais dans ma chambre, mais aujourd’hui, je le voulais dans mon sac pour qu’il me rappelle mon frère, enfin demi-frère. Il était temps de lui expliquer, je commençai donc d’une voix essoufflée à cause de mes pleurs :
"- Je ne voulais pas leur crier dessus, ce n’est pas de ma faute. Enfin si, mais pas vraiment. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Je crie tout le temps sur tout le monde pour rien."
Je finis en baissant la tête vers mes pieds honteusement.  

Les sanglots de la jeune Serdaigle finirent par ralentir, et la professeure de Défense contre les Forces du Mal lui fit un petit sourire qui se voulait rassurant. Il ne fallut pas beaucoup de temps à Savannah pour commencer à parler. Ce n’était pas de sa faute, et patati, et patata. Bien sûr que si, c’était de sa faute. Mais Amy n’avait pas vraiment envie de l’accabler. A la place, elle commenta ce que la Serdaigle venait de dire.

« Il y a forcément eu quelque chose, puisqu’avant Noël, il ne me semble pas vous avoir vue comme ça. Du moins en salle commune ou lors de mes cours, je n’ai rien relevé de particulier ».

On ne pouvait pas dire que Savannah était une élève turbulente, contrairement à certains Serdaigle. Plutôt discrète, sans faire de vague. Par conséquent, le fait de changer ainsi de comportement provenait sans aucun doute d’un événement qui était survenu durant les vacances de Noël. Elle n’en était plus sûre, mais Amy pensait que la jeune Serdaigle était rentrée chez sa famille pour les fêtes de fin d’année. Peut-être était-il arrivé quelque chose ?

« Les temps sont difficiles pour tout le monde, surtout avec cette guerre sorciers-moldus. Y a-t-il eu un problème dans votre famille pendant les fêtes ? »

Après, si l’élève ne voulait rien dire, c’était son problème. Amy aurait au moins essayé.

Dès que la directrice des Serdaigles posa sa question sur les fêtes de fin d’année, mes pleurs reprirent instantanément et ma respiration s’accéléra. « Fichu diaphragme » me dis-je intérieurement. Pourtant, Miss Holloway n’avait toujours pas l’air d’un animal carnivore qui mange ses élèves. Elle ne l’avait pas fait malgré le fait que j’avais menti, chose dont j’avais honte. Elle m’avait même souri. Puis, elle avait fait une remarque aussi logique que l’astronomie est l’étude des étoiles. C’était même flatteur car la directrice de maison ne lui trouver pas de problème de comportement. En tout cas avant Noël. Pourquoi une simple question m’avait tant perturbé ? Parce que Miss Holloway avait visé juste ?

Elle avait trouvé la plaie, elle avait trouvé mon point faible. Je me sentais nue même si je sentais mes vêtements aussi bien que le ruban de velours que je tenais dans les mains. Je craquai complètement, j’en avais marre de tout ça. Je me levai d’un coup et hurlai :
« - Oui, il y a eu des problèmes à Noël. Apprendre que votre père n’est pas votre père. Que votre mère est un monstre qui a trahi son mari. Puis, c’est mis à dos sa famille qui aurait pu être-là lors de mon enfance. Comment feriez-vous quand vous découvriez que votre grand-frère adoré ne l’est pas totalement ? »

Je marquai une pause, mis une main sur mon cœur et continuai de crier :
« - J’ai mal, ici. Surtout quand ma mère m’affirme que j’ai une demi-sœur avec qui j'aurais pu partager des moments entre filles. Je lui en veux pour tout ce qu’elle m’a retiré ou donné alors que je ne l’avais pas, pour, ensuite, me le retiré violemment juste avant une fête familiale. Mais quelle famille ! »
Je tombai à terre contre le mur et me mis en boule, les larmes ne s’arrêtant plus. Puis, je me rendis compte de ce que je venais de faire. Je chuchotai un petit :
« - Je suis désolé. »

Mes excuses pour ce retard !

Amy attendit patiemment la réponse de la jeune Serdaigle, qui ne tarda pas à arriver : elle se leva d'un coup et débita toute l'histoire en criant. La professeure de Défense contre les Forces du Mal la regarda avec un sourcil relevé. Elle n'était pas "sa pote", donc quand bien même Savannah était énervée, crier ne servait à rien. Amy se contenta d'attendre qu'elle eut terminé de crier, tout en restant assise. Elle ne voyait pas l'intérêt de se lever alors qu'elle avait fait l'effort de s'asseoir.

Après un moment qui lui parut long, la jeune Serdaigle finit par se rasseoir, pleurant de nouveau. Amy passa la main dans la poche et en sortit un mouchoir qu'elle tendit à Savannah.

"Pas de problème. Nettoyez-vous un peu le visage. En fait, une histoire similaire m'est arrivé il y a... Deux ans peut-être ? J'ai découvert ici à Poudlard que j'avais une cousine, la fille de mon oncle dont je n'avais jamais entendu parler. Il a fallu qu'on fasse le voyage pour entendre l'histoire et bien évidemment, je l'ai très mal pris. Je suis enfant unique et avoir une cousine avec qui jouer aurait été merveilleux pour moi".

Octavia avait par la suite quitté Poudlard sans un mot, et Amy n'avait jamais eu de nouvelles. Son oncle, qu'elle avait essayé de contacter, ne lui avait jamais répondu non plus, et ses parents n'avaient pas eu d'informations à ce propos. Alors la rousse avait laissé tomber. Tant pis.

"Vous savez, je pense qu'il y a une bonne raison au fait que votre mère vous ait caché cela. Si elle l'a fait, c'est parce que c'était nécessaire. Je l'ai compris, ce genre de décision ne se prend pas à la légère. Est-ce que vous avez demandé à connaître toute l'histoire ?"

Je fis ce que la directrice de Serdaigle m’avait suggéré en passant le mouchoir sous mes yeux tout en la remerciant. J’écoutai son histoire avec attention. Ce n’était pas habituel pour un professeur de raconter ce genre de chose à une de ses élèves. Mais l’histoire de Miss Holloway me montra que je n’étais pas seule à avoir ce genre d’histoire. D’un côté cela me rassurer, je pensais que seule ma mère pouvait me faire ces choses. D’un autre côté, cela me rendait triste de savoir que ces événements horribles arriver à d’autres personnes. Je répondis à la question de la professeur en expliquant :
« - Elle a dû me raconter toute l’histoire »

Je fis une pause et commençai à expliquer l’histoire dans l’ordre des événements :
« - J’ai découvrais un carnet dans le grenier de la maison avec des photos pendant les vacances de Noël 2043. C’était celui d’un certain Charlie Baker. Je fis une pause et commençai à expliquer l’histoire dans l’ordre des événements, comme sa fille Emily Baker était à Poudlard, je lui ai parlé de ma découverte. Elle a dit que c’était impossible. Puis, il y a eu mai et j’ai arrêté de voir et parler à ma famille. Pendant ces vacances de Noël, j’ai fait une surprise en rentrant à la maison et j’ai demandé à ma mère de m’expliquer toute l’histoire. »

Une chose m’avait marqué dans les explications de sa directrice sur son histoire. Sa compréhension. Je ne savais pas comment faire pour comprendre ma mère dans son histoire et dans ses agissements après ma naissance. J’ai plein d’interrogation, mais je ne savais pas vraiment lesquels. Tout était confus dans mon esprit et dans cette histoire. Je devais lui demander alors je le fis :
« - Comment fait-on pour comprendre ? »
J’avais pris un ton sérieux même si ma tristesse et la colère était encore présente. Je vous savoir comprendre l’histoire de ma mère, mon histoire.

Comme Amy l’avait prévu, Savannah se mit à lui déballer toute l’histoire, comme quoi elle avait trouvé un carnet qui parlait du père d’une autre élève de Poudlard, Emily Baker. La professeure hocha la tête en même temps qu’elle essayait de se souvenir de qui il s’agissait. Poufsouffle si elle ne se trompait pas. La Directrice de Serdaigle ne comprenait pas forcément tout car la jeune Bronw était drôlement évasive, mais il lui semblait comprendre que le père d’Emily Baker était celui de Savannah Bronw. Sympa l’ambiance lors du repas de Noël dites donc… Amy opina du chef, signe qu’elle avait bien écouté et entendu. Lorsque Savannah lui demanda comment elle avait fait pour comprendre, il ne lui fallu que peu de temps pour répondre.

« Ce n’est pas facile mais pourtant il faut. S’il y a eu un secret de famille, c’était pour vous protéger. Pour ma part, c’était le cas, mon père m’a protégé de la femme de son frère qui était mauvaise. Votre mère vous a protégée peut-être parce que votre père biologique n’est pas celui qu’elle juge bon ? Déjà en connaissant l’histoire, vous pouvez commencer à la comprendre. Dans tous les cas, ce n’est pas simple et il vous faudra du temps. Continuez à demander à votre mère des explications. Ces explications vous mèneront ensuite à la compréhension. Vous êtes jeune mais je pense que vous êtes en âge de comprendre que s’il y a eu un secret dont vous n’étiez pas au courant, c’est pour une bonne raison ».

La professeure fit une pause avant de reprendre.

« Ecrivez-lui, à votre mère. Vous pouvez même tenter, avec Miss Baker, d’envoyer une lettre à votre père commun. Peut-être que lui aura soit une autre version de l’histoire, soit il vous fera comprendre de la même manière que votre mère ce qu’il s’est passé. Si vous n’essayez pas, vous n’aurez pas vos réponses ».

J’étais absorbé par les explications de la directrice de maison des Serdaigles. Elle avait dit que ce n’était pas facile à faire, mais en même temps qu’il fallait le faire. Je savais que je devais comprendre. Je devais arrêter de m’énerver et d’être irritée tout le temps. En même temps, écrire une lettre à ma mère serait un défi difficile a relevé. J’avais peur de ce qu’elle allait me dire, j’avais peur qu’elle prenne mal une des choses que j’aurais écrit dans la lettre et j’avais surtout peur de reprendre contact avec elle après 3 mois d’absence de nouvelle. En bref, j’avais peur des conséquences de l’envoi de cette lettre.

Miss Holloway avait pris le temps d’expliquer tout cela alors que je n’avais pas vraiment était sympa avec mes camarades. Je ne voulais pas plus la déranger. J’avais toutes les réponses dont j’avais besoin. Je lui dis donc :
« - Merci Miss Holloway ! Je pense que je devrais aller dehors. »
Je baissais la tête et me rappelai du moment où j’avais hurlé. J’ajoutais d’une voix gêné donc :
« - Je suis encore désolé pour tout à l’heure quand j’ai crié. Je n’aurais pas dû me mettre en colère. »
Comme je ne savais plus quoi dire. Je me triturais les doigts en attendant qu’elle dise quelque chose.

Peut-être que cette fois-ci et grâce aux paroles de la professeure de Défense contre les Forces du Mal, la jeune Serdaigle allait comprendre que la situation était compliquée pour tout le monde. Lorsque Savannah la remercia puis s’excusa d’avoir crié, Amy répondit rapidement.

« Pour moi pas de problème. Par contre, vous penserez à aller vous excuser auprès de vos camarades sur lesquels vous avez crié tout à l’heure ».

La rousse se releva, estimant que maintenant, tout allait mieux. Elle s’épousseta les fesses puis baissa la tête vers la jeune Serdaigle.

« Parlez avec Miss Baker et surtout, écrivez des lettres. Envoyez-les, ou ne les envoyez pas, mais trouvez un moyen d’extérioriser. Tenez-moi au courant des potentielles réponses ».

Elle sourit à Savannah avant de terminer.

« Je vais vous laisser. Pour aujourd’hui, excusez vous auprès de vos camarades et allez voir Miss Baker afin de voir votre plan »

Amy la salua d’un geste de la main puis sortit des toilettes abandonnées. Décidément, les temps étaient difficiles pour tout le monde et tous les élèves semblaient à cran. Ce n’était pas la première fois que la rousse devait expliquer des choses sur la vie à des élèves un peu perdus, mais cela continuerait à être nécessaire. Ne manquerait plus qu’un parent moldu assassiné. Là par contre, la professeure de Défense contre les Forces du Mal n’était plus qualifiée.

Fin du RP pour moi !