Privé avec @Kelly Fullbuster RPG+

Dans les escaliers-mi-février 2045-15h39

« Satané... Argt » Rose trébucha et s’étala de tout son long sur les marches de l’escalier traitre... « Je me laisserai pas avoir comme ça » Nouvelle secousse... Aïe... Elle évita une deuxième chute en s'accrochant désespérément à la rampe. Soudain, l'escalier vira brutalement vers la gauche, et Rose se dépêcha de gravir les marches avant que les escaliers ne recommencent à jouer au babyfoot moldu avec elle.
Elle poussa un long soupir de soulagement lorsqu'elle posa le premier pied sur la terre ferme. Soudain, une question fusa dans son esprit: "Où suis-je?" Elle regarda autour d'elle à la recherche de la silhouette chaleureuse du terrier des Pouffy's mais tout ce qu'elle vit fut un très long couloir avec quelques portes par ci, par là...
Des voix d'enfants se firent entendre lorqu'elle passa devant la première porte: c'était la salle d'étude, un éclair se fit dans l'esprit de Rose: les escaliers l'avaient déposée au deuxième étage, un étage trop haut puisque le terrier des blaireaux se trouvait au premier. "Et zut", elle pensa un instant à retenter l'aventure des escaliers mais se ravisa finalement, n'ayant pas le courage d'être de nouveau traitée comme une poupée de chiffons. "Bon, qu'est-ce que je peux faire au deuxième étage?" Rose avança, elle passa à côté du dominion, puis à côté d'une salle de cours, mais Rose n'avait plus cours, et certainement pas envie de passer son temps dans le dominion. "Bon ben go la salle d'étude" elle était plutôt studieuse, mais après avoir entendu le vacarme que produisaient les élèves dans la salle, elle se demandait sérieusement si elle allait réussir à travailler correctement.
C'est alors qu'elle entendit un bruit sourd. Rose se retourna vivement, et regarda avec stupeur la porte rouillée et moisie d'où le bruit semblait provenir. "C'est quoi cet endroit?" après 1 an à Poudlard, elle n'avait encore jamais osé franchir cette porte, c'est à dire qu'elle ne donnait pas vraiment envie: rouillée, rongée par les moisissures, recouverte de toiles d'araignées et de mouches mortes prises dans les pièges des arachnides... Un choix s'offrait désormais à Rose: aller travailler en salle d'étude, rejoindre les gamins bruyants et tenter de se concentrer sans savoir d'où venait ce bruit, ou bien vaincre sa peur et entrer pour découvrir l'origine du bruit. Rose repensa à son cousin qui se moquait toujours d'elle en disant qu'elle faisait trop "petite fille sage et obéissante". Elle prit son courage à deux mains et poussa la grande porte dégoûtante, une odeur infecte emplit ses poumons, et un spectacle assez désagréable s'offrit à ses yeux: des murs en ruine menaçant de s'effondrer, des robinets cassés et plein d'araignées, des fenêtres brisées qui laissaient entrer l'air froid et... le cœur de Rose fit un bond, un miroir brisé, cependant toujours utilisable, reflétant la silhouette une jeune fille, grande, avec une taille fine, et une chevelure chevelure rousse... Une silhouette que Rose ne connaissait que trop bien:
- Kelly! fit-elle d'une voix joyeuse mêlée à un sentiment d'anxiété et de curiosité.
C'est alors qu'elle constata que Kelly n'avait pas la même apparence que d'habitude... Mais que faisait-elle?

Avant d'arriver à Poudlard j'avais emprunter pour ne pas dire voler quelques affaires à ma mère. Ce n'était rien de bien méchant seulement quelques bricoles dont elle ne se servait plus, un rouge à lèvre marron, un crayon pour les yeux, un autre truc pour les yeux mais je n'ai plus le nom en tête... Ca ressemble au crayon pour les yeux mais en pinceau, le nom de cet étrange instrument me reviendra plus tard. Qu'avais-je donc emprunter d'autre ? Un mascara et, un ou deux pinceaux mais qui s'avère complètement inutile puisque je n'avais pas emprunter de fard à paupières.

Depuis la rentrée je n'avais pas touché à ces affaires empruntées. Peut être par peur de me faire punir mais finalement, qui était au courant ? Ma mère n'avait même pas remarqué qui lui manquait quelques affaires alors, elle ne manquerait à personne. Aujourd’hui j’avais décidé de sortir ces vieilles affaires du placard et d’apprendre à les utiliser. J’avais d’abord envisagé de m’entraîner dans mon dortoir mais je m’étais finalement ravisée en voyant toutes ces filles susceptibles de se moquer de moi. Alors, j’avais préféré prendre toutes les affaires et les mettre dans le fond de ma poche le temps de trouver un lieu plus calme pour apprendre à me maquiller.

J’avais quitté le dortoir pour me retrouver dans les cachots bien trop sombres pour réussir à me maquiller à peu près correctement. J’avais donc continué mon chemin en direction du rez-de-chaussée. La bas l’éclairage était correct mais il y avait bien trop de monde pour m’entraîner ici. Je n’avais pas le choix, je devais continuer ma route pour trouver un endroit plus calme. C’est ainsi que je me retrouvai au premier étage, il était hors de question que je fasse des essais maquillage dans une salle de classe. Je devais continuer mon chemin, en quête d’un lieu adéquat.

Me voilà dans les escaliers, les escaliers infernaux qui n’en font qu’à leur tête. Vite je l’es quittai pour un sol qui ne tanguait pas. C’est alors que je fis fasse aux toilettes abandonnées. J’avais trouvé l’endroit parfait. Des miroirs, de la lumière et surtout la tranquillité. Certes les miroirs n’étaient pas en très bon état mais qu’importe, je m’en contentais. Armée d’un crayon noir pour les yeux je le regardais dans le miroir. Doucement j’approchai le crayon de mon œil droit, le bras tremblant craignant de faire une bêtise. J’avais le bras gauche sur le bord de l’évier et le bras droit qui tentait de s’approcher lentement de mon œil. Alors que je soufflais doucement pour éviter de me crever un œil j’avais finalement fini par tracer un trait très fin sur l’œil droit, je n’avais plus qu’à faire l’œil gauche.

Bras droit sur l’évier et bras gauche s’approchant de l’œil je n’avais plus qu’à faire le même mouvement qu’auparavant. Mais, l’évier s’effondra sous mon poids et je me retrouvai sur le sol quand rose fit son apparition dans les toilettes.

Rose regarda Kelly d’un air effaré. La jeune fille était étalée au sol, les cheveux en bataille, et le visage tout peinturluré. Qu’avait-elle donc fait?
Rose se précipita à la rescousse de son amie, elle lui prit le bras et la releva tant bien que mal:
-Kelly, ça va? Tu te sens bien?
Leurs regards se croisèrent: les yeux verts de Kelly rencontrèrent les yeux bleus de Rose. En un éclair, la Pouffy revit tous les moments passés avec la Serpy. Tous les instants où leurs yeux s’étaient croisés, et où elles s’étaient comprises en un regard. Leur première rencontre, l’année passée, à la bibliothèque. Elles s’étaient trouvé des points communs, et avaient tout de suite sympathisé. Puis leur promenade au lac, avec Alice Jackson et tous les moments où elles avaient discuté en allant en cours. Quelque chose lui disait qu’elles n’avaient pas fini de vivre des aventures ensemble.

Rose se dégagea de Kelly quand elle eut retrouvé ses esprits, et épousseta son uniforme de Poufsouffle. Elle remit en place la petite broche blaireau et replaça sa cravate. Son regard passa du robinet en morceaux à Kelly. Puis elle vit le miroir brisé et la trousse qui était tombée dans la chute du robinet. Un tube de mascara en sortait. Rose le ramassa et l’observa. Mais ne serait ce pas? Elle pensa à sa mère, qui se maquillait tous les matins, avec cet exact même mascara. Noir, fin, délicat et waterproof. D’une marque moldue célèbre que la grand-mère de Rose lui avait conseillée. « Il est assorti à son teint » disait-elle.
Sauf que Kelly Fullbuster n’avait aucune expérience en matière de maquillage, ce qui expliquait pourquoi elle avait un air ridicule alors que sa mère le portait si bien. A quoi pensait elle? Elle était donc spécialement venue dans les toilettes abandonnées pour se livrer à cette expérience douteuse? Rose esquissa un sourire.

« Je pourrais peut-être essayer? J’ai toujours voulu porter le mascara de ma mère » Non. Quelle idée stupide, et si un professeur passait par là? Elle n’avait aucun argument pour sa défense, et elle ignorait le degré de la punition.
Et pourtant, en regardant son reflet dans le miroir, elle n’eut qu’une envie: l’essayer.
Les mots s’échappèrent de sa bouche:
- Je peux essayer?
Sans attendre la réponse de son amie, elle ouvrit le tube et approcha son œil du miroir. Elle positionna son coude sur la partie de robinet qui avait résisté à la chute. Un trait, précis, net, délicat, léger... Beaucoup de paramètres pour un seul mouvement. Elle retint sa respiration pour éviter de trembler, et fit le geste.
-Zut
Raté... Son coude avait dérapé, le résultat était horrible. Quelle idée débile...
Quand survint une idée: ce serait peut-être plus facile si les deux filles se maquillaient mutuellement? Kelly n’avait peut-être pas de grandes compétences mais bon... on pouvait toujours tenter .
- Kelly... Ça te dirait que j’essaie de te maquiller et qu’après tu essaies aussi sur moi? Ça pourrait être plus efficace non?

@Kelly Fullbuster je suis vraiment désolée pour le retard, j’étais occupée ces dernières semaines, j’essaierai de répondre plus vite à l’avenir. Merci pour ta patience.

Avant même de me demander ce que je fabriquais ici Rose me demanda si j'allais bien décidément, cette fille n'était pas à Poufsouffle pour rien. Je la trouvais bien trop mignonne et douce. Même si, quand elle aperçu mon regard je sentis dans son regard qu'elle aurait voulu se moquer de moi. Je n'avais pas encore vu le résultat mais j'étais persuadée que c'était une véritable catastrophe. Mais au lieu de faire une remarque ou de se moquer moi comme n'importe quel Serpentard l'aurait fait elle me demanda si elle pouvait elle aussi essayer de se maquiller. Je n'avais aucune raison de refuser après tout, ce n'était même pas mon maquillage.

- Bien sur. Lui dis-je en lui tendant ce qui semblait être un crayon noir.

Elle n'avait pas l'air plus expérimenté que moi mais après tout ça valait le coup de la regarder faire, elle pouvait peut-être m'apprendre deux ou trois trucs que je ne savais pas. Comme moi il y a quelques instants elle s'appuya sur un évier encore en bon état à première vu. Malheureusement son trait n'était pas beau à voir et elle s'en était rendu compte puisqu'elle laissa échappé un petit «zut».

- Finalement, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à ne pas être très douée de mes mains. Même si moi j'ai l'excuse de l'évier en piteuse état.

Sa tête me faisait rire et je ne pouvais pas me retenir d'esquisser quelques petites sourires en la voyant ainsi. Il fallait absolument quelle se débarbouille. Alors que je m'occupais de mon propre visage en le passant sous l'eau pour retirer tout ce noir que j'avais dans les yeux Rose proposa que l'on se maquille mutuellement. Après tout, ça ne pouvait pas être pire que ce que nous avions fait quelques minutes plus tôt.

- Ok j'accepte ! Ça devrait être plus simple que sur soi-même j'imagine...

Au même moment je cherchais du regard un endroit assez lumineux ou je pourrais maquiller Rose de la meilleure des manières. J'avais fini par repérer un endroit en face de la fenêtre ou la lumière passée naturellement. C'était l'endroit parfait.

- Installe toi ici ! Lui dis-je en lui indiquant la place du bout des doigts.

Je trouvais cette scène amusante et, je m'imaginais dans un salon de beauté. Rose était donc ma première cliente ! Je devais m'appliquer pour qu'elle revienne à mon «Salon». En attendant que Rose s'installe confortablement je commençai à préparer le matériel. J'alignai devant moi un crayon noir, un baume pour les lèvres, un mascara... J'avais à peu près tout le matériel nécéssaire. J'avais hâte de commencer je voulais déjà voir le résultat et surtout j'avais hâte que Rose essaye de faire la même sur moi.

- Ok, c'est parti.

L’œil noirâtre de Rose avait l’air de beaucoup amuser Kelly, en même temps, il fallait avouer qu’il y avait bien de quoi rire. C’est pas tous les jours qu’on voit quelqu’un à ce point maladroit. Après s’être démaquillée avec de l’eau et un côton, Kelly avait finalement accepté la proposition de Rose. Elle lui indiqua un endroit où s’assoir et s’apprêta pour l’opération. Opération, oui, car à ce niveau, c’était plus qu’une simple séance de maquillage.

Les doigts crispés sur la vieille chaise en bois, Rose ferma les yeux. C’était une chance d’en avoir trouvé une, il aurait été bien moins pratique de pratiquer ce genre d’opération debout, surtout en n’ayant aucune expérience. Kelly était entrain de démaquiller son œil avec de l’eau . Elle sentait la matière douce du côton imbibé du liquide froid sur sa paupière. Elle fit une grimace, Kelly aurait pu attendre que l’eau soit plus chaude.

La Serpy semblait très concentrée, un silence solennel s’installa dans la pièce sombre. Elle pouvait sentir l’odeur de Kelly penchée sur elle: une sorte de doux mélange de cannelle et d’orange. Rose ignorait s’il s’agissait d’un parfum ou de son odeur naturelle.
L’atmosphère lugubre et silencieuse donnait des frissons dans le dos. Rose ouvrit son œil libre et vit le visage concentré de Kelly, les sourcils froncés.

Rose fut soudain prise d’une envie irrésistible, le genre d’envie à laquelle on ne peut pas dire non, pourtant elle ne devait pas céder. Elle se mordit la lèvre et serra fort les dents. Elle vit Kelly s’écarter et poser le coton tout noir sur un morceau de robinet encore valide. Rose rouvrit son second œil et sourit malgré elle. L’ambiance était bien trop sérieuse. La Serpy examina son matériel: elle avait placé là où elle le pouvait un mascara, un crayon noir et un baume à lèvres. Elle se saisit du crayon, et l’ouvrit puis elle se pencha de nouveau sur Rose, en lui demandant de ne pas bouger. C’en était trop, Rose éclata de rire, et se releva brusquement, trop incapable de garder son sérieux.

Après quelques secondes, elle fut en mesure de s’exprimer et dit à l’encontre de Kelly:
- Désolée, euh...
Une idée jaillit dans l’esprit de la jeune fille,
- Je crois que tu n’auras pas assez de lumière comme ça, si tu veux je fais Lumos pour t’éclairer comme une lampe?
Rose joignit le geste à la parole, et après s’être profondément concentrée, elle visualisa le sort dans sa tête et le lança. Bingo! Elle plaça sa baguette à côté de Kelly afin qu’elle joue le rôle d’une lampe. C’était beaucoup mieux.
- C’est bon, vas-y maintenant!

@Kelly Fullbuster désolée pour le retard

Effectivement, Rose avait raison, son sortilège m'aidait à y voir plus claire. Cependant, même avec son sortilège, je ne pouvais garantir l'efficacité de mon talent. A l'école moldu je n'avais déjà aucun talent artistique mais j'espérais que le maquillage était une tout autre forme d'art et pourquoi pas un art dans le quel je pourrais exceller ou du moins un art ou je serais un peu moins médiocre. J'avais de nombreuses fois essayé de me mettre au dessin, mes parents m'avaient acheté toutes sortes d'accessoires et de livres pour que j'y arrive au mieux malheureusement, rien n'avait marché. Toutes mes tentatives s'étaient soldées par un misérable échec.

Une fois, j'avais même essayé de me lancer dans la musique, mes parents m'avaient inscrite dans un cours de musique et, j'avais choisi le piano. Un instrument vraiment difficile à magner, je n'arrivais même pas à atteindre les petites touches noirs. On m'avait donc donné une guitare pour que je puisse essayer de jouer d'un autre instrument... Ils n'auraient jamais dû. D'ailleurs, je suis sur qu'ils le regrettent encore aujourd'hui. Toutes les cordes avaient sauté avant même que l'on démarre le cours. C'est à ce moment là que je m'étais résignée à ne plus m'essayer à l'art. Et, me voilà aujourd'hui testant un nouvel art.

Mais, cette fois-ci, je devais vraiment faire attention car j'avais le visage de Rose entre les mains et si jamais je venais à lui crever un oeil, elle risquait de m'en vouloir jusqu'à la fin des temps. Je me voyais mal rendre visite à Rose tous les jours à l’infirmerie parce que je l’aurais rendu borgne. Je soupirais un grand coup et, je commençais à imaginer comment je pouvais rendre encore plus radieuse mon amie. Elle n’en avait pas besoin évidemment mais les filles du moins, les femmes avaient toujours tendance à vouloir devenir encore plus belle.

J’avais dans la main un crayon noir, je commençais par demander à Rose de fermer les yeux puis, je posais la mine du crayon sur le dessus de sa paupière. D’un mouvement un peu trop brutal je traçais un trait noir. Je me t’écumais pour voir le résultat qui n’était pas concluant.

- Euh... Rose... Tu étais bien mieux avant ! Je ne sais pas ce que j’ai fait mais j’ai l’impression que tu as un énorme œil au beurre noir... D’un côté ça te donne un petit côté boxeuse qui n’est pas si mal. Tu veux te regarder quand même ?

Je me doutais que Rose n’allait pas garder sur son visage un maquillage aussi raté. J’avais pourtant souvent regardé ma mère se maquiller et, il me semblait qu’elle faisait comme ça, qu’elle prenait un crayon, qu’elle traçait un trait droit, qu’elle m’était un peu de truc noir sur les cils et voilà, le tour était joué ! Alors, pourquoi n’avais je pas réussi à faire aussi bien qu’elle ? Finalement j’avais peut-être trouvé un nouvel art ou je n’étais pas douée.

Rose se leva, et sans même répondre à Kelly se tourna vers le miroir. Cette dernière avait trouvé les mots justes: ce n’était ni plus ni moins qu’un œil au beurre noir. Décidément, que ce soit elle ou son amie, ni l’une ni l’autre ne semblait avoir de talent de maquilleuse. Cela lui rappela vaguement un souvenir de primaire, où pas mal de filles de sa classe voulaient ouvrir une boutique de maquillage enchanté sur le Chemin de Traverse. Un projet qui déjà à l’époque, ne l’enthousiasmait pas plus que ça. En soi, à quoi cela servait-il? La fille, la femme se sent plus belle, plus féminine en dessinant ces courbes noires sur ses yeux. Mais à quoi bon? L’homme n’en a pas besoin, ne semble pas regretter de ne pas en avoir, alors pourquoi elles, filles, sont-elles si intéressées?

Rose en était là de sa réflexion lorsqu’elle se souvint qu’elle n’était pas seule dans la pièce et que Kelly devait être entrain de poireauter depuis quelques minutes. Elle se retourna vers elle:

- C’est pas grave t’inquiète pas. On n’est pas très douées, mais tant pis. Je vais l’enlever quand même, si tu veux bien...

Rose prit le coton et le démaquillant. Elle parvint à le défaire tant bien que mal, bien qu’un peu de noir ait décidé de rester sous l’œil. Pendant qu’elle s’attelait à cette tâche, elle s’adressa à son amie:

- Ok... Bon comme c’était pas une franche réussite, on fait quoi maintenant? Tu veux que j’essaie de te maquiller ou pas? En sachant que je ne promets pas de résultat potable...

Rose repensa à sa mère, Candice. Combien de fois l’avait-elle regardée se maquiller? Combien de fois lui avait-elle demandé de lui apprendre? « Non Rose tu es trop petite, les petites filles ne portent pas de maquillage » Puis Rose qui boudait et qui allait se plaindre à sa grand-mère. Candice était une belle femme, elle n’avait pas besoin de cela pour plaire. Elle avait toujours eu cette finesse de visage, ces yeux beaux et brillants, cette peau lisse et sans défaut. Même à l’adolescence... Pas étonnant qu’elle ait eu beaucoup de prétendants à Poudlard, finalement elle avait choisi son père mais il n’était pas sa seule option. Rose regrettait de ne pas avoir hérité de son apparence, la seule chose qu’elle avait eu de sa mère, c’était la couleur bleue de ses yeux. Candice avait les cheveux noirs, Rose les avait blonds (hérités de sa grand-mère paternelle), Candice avait un charisme indéniable contrairement à Rose, une démarche déterminée que Rose ne parvenait pas à reproduire. Les gens disaient qu’elle ressemblait plus à son père qu’à sa mère, il était bel homme lui aussi, mais Rose aurait tout donné pour avoir le tempérament impressionnant de sa mère.

@KellyFullbuster ok alors... tu as le droit de me taper pour ce retard. Ça fait tellement longtemps, je suis désolée. J’ai été beaucoup moins présente ces derniers temps. Pardon

Le maquillage n’avait pas plus a mon amie mais je m’en doutais un peu alors je ne lui en voulais pas. Il faut dire qu’au lieu de l’embellir je l’avais plutôt enlaidi.. Pauvre Rose, elle me rappelait vaguement le chien de ma grand mère qui avait un œil en moins… Je tentais de me souvenir de son nom mais pas moyen de remettre le doigt dessus m’enfin, connaissant ma grand mère il devait s’agir d’un nom probablement sorti de nul part.

Finalement j’étais sortie de mes pensées pour me focaliser de nouveau sur mon amie qui était entrain d’essayait de se démaquiller. Ça n’avait pas l’air d’être une tâche aisée. Tout en se démaquillant, Rose me proposa de me maquiller à mon tour.. Sauf qu’après mon œuvre je n’avais pas du tout envie de subir les mêmes dégâts qu’elle.

- Euh j’avoue que là tu ne me donnes pas envie hahaha ! Tu sais quoi ? Je pense que nous avons fait assez d’expérience pour la journée, je ferais mieux de ranger tout ce bazar.

Il y avait du maquillage de partout dans les toilettes, le noir que j'avais tenté de mettre sur les yeux de mon amie avait fini par couler le long de levier, le mascara non bouché coulé à moitié, c'était une hécatombe. Mais moi au moins j'étais heureuse d'avoir pu passer du temps avec mon amie, cette fille que j'avais rencontré il y a quelques mois maintenant. Rose faisait probablement partie de mes premières rencontres ici dans ce château et grâce à elle je trouvais le temps moins long et les journées plus agréable.

Alors que je repensais à notre rencontre dans la bibliothèque je me demandais si Rose ressentait la même chose que moi ou si elle se sentait bien ici à l'école, loin de sa famille. Je me demandais si j'étais la seule enfant à ressentir le manque de la famille. Certains élèves avaient l'air plus que ravis de pouvoir quitter le cocon familial et pourtant moi, ça me rendait triste.

- Dis moi Rose, est ce que tu es bien ici à Poudlard ? Enfin je veux dire, est ce que parfois ta famille te manque ou pas du tout ?

J’espérais qu’elle ne trouve pas ma question trop étrange et qu’elle y réponde sincèrement même si au fond je voulais qu’elle me rassure en m’avouant ressentir le manque de sa famille. En attendant sa réponse, je rangeais l’ensemble du maquillage en fermant tout ce qui devait être fermé puis, je les passais un coup sous l’eau pour éviter qu’ils ne salissent l’intérieur de ma robe de sorcier. Puis, après les avoir séché avec du papier toilettes j’avais remis l’ensemble du maquillage dans le fond de ma poche et j’avais jeté dans les toilettes le papier toilette qui avait servie de coton démaquillant. Maintenant, il n’y a avait plus aucune preuve de notre passage ici ou presque.