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01 déc. 2020, 18:02
Bombe à débordement
Novembre 2045
@Eileen Eastwood


Elle aimait les jours de pluie. Écouter le bruit des gouttes qui rebondissent sur les tuiles, regarder les rivières qui se forment le long des fenêtres, sentir l’odeur de la terre… Voir le monde extérieur disparaître derrière un rideau mouvant, et, tout ça emmitouflé dans une grosse couverture moelleuse, assise confortablement sur le parterre des toilettes abandonnées, prête à jouer à un jeu de société. Alaska trouvait ça relaxant de se sentir au sec, protégée par le toit au-dessus de sa tête.

En attendant sa partenaire de jeu, la quatrième année regardait à travers la fenêtre pour profiter un instant de la pluie. Dans le parc, les gouttières débordaient en petits ruisseaux furieux, dans lequels de jeunes élèves malicieux déposaient des petits bateaux en papier pliés. Les embarcations colorées bondissaient sur les flots miniatures et filaient à toute allure vers leur destin, tandis qu’un escargot, involontaire passager clandestin, s’en allait découvrir de nouveaux horizons. L’odeur de l’herbe mouillée monta d’un coup, tout le parc bruissait, et au loin le tonnerre grondait doucement, couvrant la rumeur des passages dans le couloir. La brune avait l’impression d’être ailleurs. La pluie n’était pas nécessairement déprimante, ça lui rappelait sa douce enfance, quand elle adorait sortir sous la pluie jouer dans les flaques, tirer la langue et essayer de gober les gouttes d’eau comme avec la neige. Évidemment, sa mère n’était pas très contente quand elle rentrait trempée…

Sa parenthèse se referma au moment où Eileen signala sa présence dans les toilettes, l'adolescente reprit donc sa place sous sa couverture, puis sortit un paquet de bataille explosive de sa poche.

« Tu te souviens des règles ? » demanda-t-elle, tandis qu'elle mélangeait les cartes entre ses mains.

Alaska était une habituée des jeux de société, sorciers comme moldus. Elle les connaissait presque tous comme elle y jouait souvent et depuis son plus jeune âge, c'était d'ailleurs son grand frère qui lui avait appris à jouer aux Bavboules. Elle trouvait que c'était une façon amusante de faire écouler le temps plus rapidement, surtout les journées pluvieuses de novembre. De plus, elle attachait une importance capitale à ses partenaires de jeu, si bien qu'elle se réservait même le droit de les choisir. Il fallait qu'ils soient à sa hauteur, et aujourd'hui, c'était Eileen Eastwood, une amie de longue date qu'elle avait retrouvée seulement l'an dernier. Les deux Serpentard se sont connues avant Poudlard, mais lors de leur rentrée en première année, même si elles ont été réparties dans la même maison, elles ont chacune suivies des chemins différents. La rousse était attirée par le Quidditch, la brune par les jeux, et ensuite le Cheerleading. Elles n'avaient pas vraiment les mêmes centres d'intérêts, alors elles se croisaient que très rarement, sauf de temps en temps en salle commune. Mais, elles ont fini par renouer le lien l'an dernier, à la nomination d'Alaska au poste de préfète, car elle s'était inquiétée au sujet de sa camarade qui avait loupé la rentrée.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP

02 déc. 2020, 20:17
Bombe à débordement
Jour pluvieux, jour heureux ? C'était l'adage que la grand-mère d'Eileen ne cessait de répéter quand il pleuvait, certainement pour redonner le moral à ceux qui ne l'avaient pas quand des torrents d'eau tombaient du ciel. Et ce jour-là, la Serpentard aurait bien aimé entendre sa mamie le dire parce que, franchement, la journée n'avait pas super bien commencé. Non qu'elle n'aimait pas le bruit des gouttes d'eau tombant dans les feuillages du parc ou même l'odeur si particulière de la pluie mais elle avait enfin fini son travail scolaire et elle avait clairement espéré pouvoir prendre l'air. Faire une balade près du lac par exemple ou un tour en balai volant. Mais voilà, la météo en avait décidé autrement et ses idées étaient tombées à l'eau, sans mauvais jeu de mot.

Que faire alors ? C'était bien la première fois depuis la rentrée que l'adolescente se trouvait désœuvrée, déprimée à l'idée de rester enfermée sans rien avoir à faire. Oh bien sûr, elle aurait pu prendre de l'avance dans ses devoirs ou bien encore s'entraîner sur les sortilèges qui lui posaient soucis mais clairement, elle n'en avait aucune envie. Cette pause, elle la méritait et elle allait se l'accorder ! Elle vit sa sauveuse en la personne d'Alaska Cross qui lui proposa une partie de bataille explosive. Voilà qui promettait d'être amusant et, cerise sur le gâteau pour Eileen, ça lui permettait de renforcer le contact récemment retrouvé avec son amie d'avant Poudlard.

Étrange d'ailleurs comme elles s'étaient perdu de vue les premières années de leur scolarité. Sur le papier, elles auraient pourtant dû être un binôme inséparable, découvrant le château en même temps alors qu'elles étaient déjà amies mais leurs centres d'intérêt et surtout, le Quidditch, les avaient éloignées. Eileen avait eu tôt fait d'intégrer les Crochets d'Argent et les entraînements, ensuite, lui avaient pris tout son temps libre. Alors oui, elles avaient cours ensemble et se croisaient de temps à autre en salle commune mais guère plus. Heureusement, ce n'était plus le cas à présent.


"Je pense m'en souvenir mais un rappel, ça coûte rien." répondit-elle à son amie en arrivant dans les toilettes abandonnées.

Drôle de lieu pour venir jouer mais, au moins, elles ne seraient pas dérangées par la turbulence de certains énergumènes qui ne pouvaient pas aller se défouler à l'extérieur. Eileen s'installa donc en tailleur face à Alaska et, alors qu'elle distribuait les cartes, sortit un paquet de chocogrenouilles.


"J'ai apporté le ravitaillement ! Tu me connais, la gourmandise me perdra."

Et aussitôt dit, aussitôt une friandise avalée.

11 déc. 2020, 17:35
Bombe à débordement
Du chocolat... Quelle délicieuse odeur qui s'échappa du paquet de chocogrenouilles. Alaska fut vite rattrapée par les souvenirs, les après-midi pâtisserie avec sa mère quand dehors c'était le déluge, bon moyen pour occuper une enfant qui ne peut pas aller jouer dehors. Ce qu'elle préférait par-dessus tout lors de cette activité, c'était le gâteau qui terminait à peine sa cuisson dans le four. Il était encore chaud, moelleux, pleins de saveurs et d'odeurs. C'était l'heure du goûter bien garni : chocolat viennois, avec de la crème et des paillettes de chocolat, jus de fruits frais pressé et une belle part de gâteau encore tiède… La petite s'installait souvent dans le salon pour le déguster, d’où elle profitait de la vue sur le jardin et la pluie qui continuait de tomber à travers la vitre.

« Très bien. Les cartes vont se dévoiler au fur et à mesure, et le but c'est de former des paires le plus rapidement possible. Quand tu en trouves une, tu dois donner un coup de baguette dessus, ce qui te permettra de gagner des points. Rappela t-elle en sortant le bois de charme de sous son plaid. C'est très rapide, alors il faut être bien concentré, surtout que les cartes ont une particularité... au fur et à mesure de la partie, la vitesse va augmenter : elles vont se mélanger plus vite, et exploser plus vite. Oui, parce que si on ne trouve pas les paires, les cartes explosent. A nous d'avoir l'œil, celle qui a le plus de points gagne la partie ! »

Alaska attendit que son amie soit équipée de sa baguette magique avant de commencer, et une fois quelle l'avait en main, elle toucha le paquet de cartes avec la sienne pour annoncer le début de la partie. La brune n'avait même pas demandé si son explication était claire, elle s'en rendit compte après avoir trouvé trois paires d'affilées.

« C'est bon ? Tu as retrouvé la mémoire ? » s'assura quand même la Serpentard en ironisant, sans pour autant décrocher son regard des cartes. Ses yeux se concentrèrent que sur certaines cartes, dès qu'elle voyait leur paire, la quatrième année était prête à bondir dessus en positionnant sa baguette en premier pour être plus rapide qu'Eileen.

Dehors, la pluie tombait de plus en plus fort, et les nuages remplis d'eau assombrissaient la pièce. Alaska aimait tellement les nuages qu'elle avait décidé de décorer le côté de sa chambre de cette manière. Elle trouvait ça doux et relaxant, tout à fait appropriée pour une chambre à coucher. Dormir dans les nuages, n’était-ce pas fabuleux ?

Les gouttes de pluie semblaient plus grosses, elles faisaient plus de bruits contre les tuiles du château. L'adolescente commençait légèrement à s'inquiéter, elle n'avait jamais entendu, ni vu une pluie aussi forte, elle était torrentielle. Elle détacha ses billes vertes du jeu pour regarder Eileen, afin de voir si elle remarquait la même chose.

« Ça commence à tomber fort. »

Cette petite seconde d'inattention qui l'avait retiré du jeu, provoqua l'explosion de deux cartes, et elle sursauta au bruit.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP

12 déc. 2020, 23:13
Bombe à débordement
Une chocogrenouille dans la bouche, voilà qui avait le don d'égayer n'importe quelle journée. Le jeu aussi d'ailleurs. Même pas cinq minutes avec Alaska et Eileen se sentait déjà beaucoup moins bougon. Finalement, cette journée n'était pas si pourrie que ça, bien au contraire même. Il y avait un côté agréable à se trouver au chaud, dans le château alors que la pluie cinglait sur les vitres. Ça rendait Poudlard bien plus confortable et faisait même oublier, l'espace d'un instant le vent froid qui parcourait certains couloirs. Chose qui pourtant n'était pas aisée tellement c'était hautement désagréable. Les joies de vivre dans un vieux château aux nombreuses ouvertures. On oubliait souvent à quel point l'humidité restait accrochée aux vieilles pierres et heureusement que la bâtisse avait de nombreuses cheminées pour réchauffer l'ambiance, et la température.

"Yep, mémoire revenue et je vais te pulvériser !" répondit l'adolescente avec un grand sourire mi figue - mi raisin.

Elle était une compétitrice dans l'âme et s'en amusait. D'autant qu'en matière de jeu, ce n'était pas comme au Quidditch, elle n'était pas mauvaise perdante. Ça lui importait peu, au final, du moment qu'elle s'était amusé. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle allait faire la part facile à sa camarade, ça non. Sa baguette à la main, les yeux rivés sur les cartes, rien ne pourrait la distraire de son objectif. Pas même l'hiver qui tomberait brutalement sur toute l’Écosse.

Rien, j'ai dit ? Raté ! En plus de la pluie qui augmentait singulièrement, un bruyant coup de tonnerre fit sursauter la jeune fille juste avant que deux cartes n'explosent.
*Tu parles d'une concentration, ma vieille. Tu sursautes comme une vieille bique effarouchée* se railla-t-elle intérieurement. Il n'empêche qu'Alaska n'avait pas tort, ça tombait vraiment très fort.

"Avoue, tu as trouvé un sortilège de météo pour me distraire et pouvoir gagner, c'est ça ?"
préféra-t-elle plaisanter, d'autant plus qu'elle se sentait parfaitement en sécurité à l'intérieur du château.

Elle se reconcentra donc sur le jeu, trouvant quelques paires supplémentaires afin d'augmenter son score. Elle avait, malheureusement, perdu le compte de son adversaire et ne savait donc pas qui menait pour le moment. Et surtout, elle voyait bien qu'Alaska n'avait plus vraiment l'esprit à la bataille. Alors oui, Eileen aimait la compétition mais justement, ça voulait dire qu'il en fallait une. Elle tapota donc de sa baguette le paquet de cartes pour mettre en pause la partie, le temps que sa camarade reprenne ses esprits. Elle en profita pour jeter un œil par la fenêtre et vit le déluge qui s'abattait sur le parc.


"Ouah, si c'est un sortilège, t'y as mis un peu trop d'énergie, non ?" continua-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Pour autant, elle était vraiment surprise. La pluie en Écosse n'était pas chose rare mais en quatre ans à Poudlard, elle n'avait jamais vu une telle averse. La température avait d'ailleurs chuter, même dans les toilettes, et elle commençait à grelotter, regrettant de ne pas avoir pris un plus gros pull sur elle.


"Brr, je plains les créatures qui sont coincées dehors. Ou encore Hagrid parce que sa cabane ne m'a pas l'air super solide quand même."

Pourquoi avait-elle pensé à ça maintenant ? Peut-être parce que l'eau lui rappelait l'épisode du lac et la façon dont l'adulte l'avait extirpé sans ménagement quand elle y avait plongé.
Mots soulignés pour la CdC - Décembre 2020

13 déc. 2020, 18:03
Bombe à débordement
L'orage grondait, et Alaska s'emmitoufla encore plus dans son plaid, se faisant toute petite à l'intérieur. Elle aimait la pluie, mais pas sous cette forme, pas quand celle-ci se transformait en grosse averse. Elle préférait quand tout le jardin était détrempé après une rosée du matin, avec les toiles d’araignée transformées en rivières de diamants, et les feuilles pliées sous le poids des perles d’eau qui les recouvraient. Après la pluie, tout est transformé, sublimé : les couleurs étaient éclatantes, comme lavées, et ça brillait de partout. Il lui arrivait d'utiliser son polaroid pour voir à travers l’objectif en mode macro, le petit monde miniature de son jardin apparaître gigantesque, où la fillette qu'elle était imaginait que vivaient des créatures fantastiques… Après la pluie, la ville d'Edimbourg se reflétait sur le macadam comme un miroir, Alaska avait l’impression de marcher dans le ciel et la moindre source de lumière se transformait en jeu de reflets féeriques. Elle regardait par la fenêtre de sa chambre les gens qui passaient. Elle en voyait se presser pour ne pas se faire mouiller et d’autres qui profitaient du moment, comme un couple d'amoureux qui se baladait. Ce qui la faisait sourire à tous les coups ? C’était quand la buée sur les vitres révélait de petits dessins tracés au doigt, espiègles témoins des adultes détendus qui se souvenaient tout à coup d’avoir été des enfants..

Une lumière intense et sinueuse traversa le ciel, coupant court à sa rêverie. Ici dans les toilettes abandonnées, c'était beaucoup moins féerique. Elle ne savait pas si ce qui lui faisait le plus peur, c'était la pièce dans laquelle les deux amies, ou l'orage. Ou bien un peu des deux. Le château était cerné par de gros nuages noirs, et le voile de pluie était bruyant, au point où l'adolescente avait du mal à entendre Eileen parler. Déjà que les fenêtres n'étaient pas très isolantes... Jamais Alaska aurait pensé un jour avoir peur de la pluie.

« Non je n'ai rien lancé, mais si c'est un sortilège, je veux bien trouver le contre-sort pour mettre fin à ce déluge... » balbutia-t-elle, tandis qu'elle serra ses genoux contre elle.

La quatrième année n'avait plus envie de jouer, et comme la rousse avait mis en pause la partie, elle décida d'arrêter pour de bon en rassemblant les cartes dans un tas.

« On arrête ? Je veux retourner dans la salle commune. »

C'était un endroit où Alaska aimait être, elle s'y sentait en sécurité, car l'ambiance dans celle-ci lui réchauffait toujours le cœur. Sans même attendre une réponse de la part d'Eileen, elle rangea les cartes dans leur petite pochette en cuir. Elle se leva ensuite pour remballer ses affaires, le plaid sous son coude, puis elle regarda une dernière fois par la fenêtre pour voir la pluie tomber sur le parc et... sur le lac noir.

« Heu Eastwood, viens voir. articula-t-elle, inquiète. C'est normal, ça ? »

Son index désignait l'étendue d'eau en contre bas, qui recouvrait toute la berge.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP

20 déc. 2020, 22:37
Bombe à débordement
L'orage était vraiment impressionnant et Eileen n'aimait pas ça. Le tonnerre qui grondait, les éclairs qui zébraient le ciel... un jour, elle avait trouvé ça fascinant. Toute sa petite enfance en fait, jusqu'à ses vacances avec ses grands parents paternels quand ils avaient décidé d'emmener toute la petite famille au bord d'un lac du Connemara donc elle ne se souvenait même plus le nom. Le petit cottage qu'ils avaient loué était charmant, typique de la région et la petite fille qu'elle était à l'époque avait passé des heures derrière la fenêtre à regarder les dessins faits dans le ciel par les éclairs quand l'orage avait éclaté. Obnubilée, passionnée par cet art qui se présentait sous ses yeux. Un craquement sinistre avait été le seul avertissement qui lui avait sauvé la vie. Son grand père l'avait tirée en arrière, juste à temps pour éviter qu'elle ne se retrouve écrasée par l'arbre qui tombait sur la chaumière, éventrant la toiture pour se rependre dans le salon. Depuis ce jour-là, elle avait peur de l'orage. Même si elle essayait de ne pas le montrer, par fierté, à son amie.

Autant dire qu'elle ne se le fit par dire deux fois de retourner en salle commune. En hochant la tête, Eileen rassembla rapidement ses affaires, la gorge nouée. C'était stupide pourtant, qu'est-ce qui pourrait bien leur arriver dans le château ? La bâtisse était solide, inébranlable. Et pourtant, la peur était là. Sournoise, rampante. Brr, l'adolescente en avait la chair de poule et accéléra donc le mouvement. Elle avait hâte d'être à l'abri dans le cocon douillet que représentait la salle commune et non pas dans les toilettes abandonnées où personne ne savait qu'elles se trouvaient. Finalement, l'endroit n'était pas si bien trouvé que ça. Elle était donc prête à rentrer quand Alaska l'interpela.


"Quoi ?" répondit-elle d'abord, surprise, avant de s'avancer vers la fenêtre avec réticence.

Ben merde alors... le lac débordait ? Les yeux écarquillés, la Serpentard n'en revenait pas. Elle n'avait jamais vu ça ni même entendu que cela soit possible. Était-ce dû au fait que Poudlard était maintenant une île ou bien y avait-il déjà eu des crues de ce genre ? Mais surtout... Eileen n'osait à peine y penser mais c'était plus fort qu'elle, elle devait faire part de ses doutes à Alaska.


"Tu crois que la salle commune est en sécurité ? Je veux dire, on est sous le lac donc... Enfin, je sais pas, les baies vitrées ont l'air solides mais si ça déborde, tu crois qu'on va finir sous l'eau ?"


C'est alors qu'une autre pensée lui traversa l'esprit : quant était-il de la créature qu'elle avait aperçu en début d'année, était-elle en sécurité ?

27 déc. 2020, 10:18
Bombe à débordement
Le paysage changeait, le parc était inondé par les eaux du lac noir, elles recouvraient entièrement la rive, se répandaient sur une partie du sol. L'inquiétude se lisait sur son visage, elle craignait qui leur arrive malheur. Alaska ne se sentait pas en sécurité, et encore moins quand elle pensait à la salle commune qui se situait aux sous-sols. Elle haussa les épaules à la remarque d'Eileen, se posant la même question plus tôt. La brune regarda son amie, qui était dans la même incertitude, la même crainte, il fallait trouver le moyen d'être plus optimiste, afin que leurs angoisses mutuelles ne soient pas contagieuses. Elle décida de se lancer la première, camouflant une voix tremblotante :

« L'eau ne montera pas jusqu'au deuxième étage. Je crois qu'ici, en hauteur, nous ne craignons rien. Mais à Serpentard... Je l'ignore. Tu veux quand même y aller ? » demanda-t-elle par précaution, tandis qu'elle lui faisant comprendre dans ses yeux qu'elle ne voulait pas descendre. Elle voulait d'abord connaître sa position, savoir si elles étaient sur la même longueur d'ondes.

Proche de la fenêtre, la quatrième année avait toujours un visuel sur le parc, ainsi que sur la quantité d'eau qui se répandait par-dessus l'herbe. L'orage ne se calmait pas, il était violent, il perturbait l'atmosphère qui devenait oppressant. Seule la lueur des éclairs éclairait le lac en contre-bas, sinon tout était foncé, momentanément privé de lumière. Alaska avait peur des gros nuages noirs, ils ne semblaient pas repartir de sitôt, la tempête allait bien durer plusieurs heures. Elle tressaillit sous le bruit fort et imposant de l'orage, qui fit trembler les murs du château. Il était juste au-dessus de leur tête, alors elle s'éloigna de l'ouverture, redoutant ce phénomène naturel très puissant.

La Serpentard jeta un coup d'œil à la rousse, également tourmentée par les événements à en croire ses expressions, mais il y avait autre chose... Elle ne saurait dire quoi, pour l'instant elle ne pouvait pas le deviner. Elle essayait peut-être de le dissimuler, mais que pouvait-elle lui cacher ? Eileen ne pouvait pas lui faire des cachotteries.

Alaska hésita à lui prendre la main pour la tenir, elle n'était pas très tactile mais elle avait besoin de se sentir réconforter. La présence de son amie l'aidait beaucoup à éviter que la panique s'empare d'elle, alors l'adolescente cessa de réfléchir et glissa sa main dans la sienne.

« Quelque chose ne va pas ? finit-elle par demander la seconde d'après, pour ne pas rendre la situation gênante. Pour elle, ça ne l'était pas, elle avait agi naturellement. Tu as l'air... pensive. »

Si Eileen était tracassée par quelque chose, la jeune fille voulait savoir de quoi, hors de question qu'elle soit chiffonnée toute seule, à deux, elles pourraient se soutenir.

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Septième année RP

24 janv. 2021, 21:28
Bombe à débordement
Eileen connaissait suffisamment sa camarade pour comprendre qu'elle préférait rester à l'abri au deuxième étage du château. D'ailleurs, elle venait de l'exprimer assez clairement en disant que l'eau ne monterait pas jusque là, sans parler du regard sans équivoque qu'elle lui lançait. C'était vrai, à n'en point douter mais personne ne savait qu'elles étaient là alors qu'en salle commune, au milieu de tous les autres... gros dilemme. L'adolescente ne savait trop que faire. Sa seule certitude était qu'elle n'était pas à l'aise d'être dans cette salle humide, assombrie par le ciel chargé de nuages noirs et que peu d'élèves fréquentaient. Ça avait ses avantages habituellement mais dans le contexte actuel, ce n'était pas du tout le cas. Pas de son point de vue du moins.

"Ben disons que les profs veilleront, non ? Si y'a des risques, ils le diront alors que là, personne ne sait où on est. Ça me gêne pas d'habitude mais... j'aime pas l'orage."

Voilà, elle avait fini par le dire, comme on lâche un gros mot qui brûle la langue mais c'était fait. Et puis, il y avait l'autre raison qui la poussait à retourner en salle commune : elle voulait voir ce qu'il se passait dans le lac et non pas qu'en surface. Pourquoi s'inquiétait-elle ainsi pour une créature dont elle n'était même pas certaine de l'existence. Certes, elle avait une écaille et le comportement étrange de Hagrid mais ce n'était pas des preuves pour autant. Toujours est-il que c'était plus fort qu'elle, elle se faisait du mauvais sang. Et ça se voyait forcément sur son visage vu la question d'Alaska. Mais comment lui expliquer sans passer pour une folle ?

"C'est juste que... tu crois que tout va bien pour... enfin, tu sais, les créatures, dans le lac. Elles risquent pas d'être blessées ou pire avec cette crue ?"

Peut-être même, au contraire, que c'était l'occasion pour elle d'en savoir plus sur la créature ? Sûrement pas en salle commune, à bien y réfléchir parce qu'elle n'apparaîtra sûrement pas avec tous les autres élèves mais aller dehors ? Là pour le coup, si elle ne faisait même qu'émettre l'idée, on allait l'interner d'office donc elle n'avait pas trente-six solutions.


"En salle commune, à travers les baies vitrées, on pourrait voir ce qu'il se passe au fond et... savoir. Non ?"

L'angoisse se percevait facilement dans sa voix et plus elle y pensait, pire c'était. Si seulement elle avait pu parler à Hagrid et en apprendre plus.

30 mars 2021, 19:39
Bombe à débordement
Divers sentiments et divers désirs viennent emprisonner Alaska, incapable de prendre une décision. Elle a des difficultés à choisir, salle commune aux sous-sols ou toilettes au deuxième étage ? Sa volonté et ses intérêts sont contradictoires à ceux d'Eileen. Il existe plusieurs directions, plusieurs échappatoires, chacune pourrait aller ou rester où elle le souhaite, mais son amie insiste, elle met l'accent sur le lac noir, d'en bas elle s'inquiète sur les créatures aquatiques... Est-ce un nouvel intérêt ? La rousse est douée en soins aux créatures magiques ? Beaucoup de questions lui traversent l'esprit, à en juger son comportement, l'ensemble des réactions la pousse à finalement céder.

« D'accord, si ça te tient à cœur allons-y. Allons voir comment les créatures réagissent face à ce phénomène. »

La Serpentard n'a pas eu l'impression d'avoir le choix, elle l'a bien senti : soit elle restait seule dans cette pièce, soit elle accompagnait Eileen dans le petit salon. La question était vite répondue, Alaska ne resterait pas une seconde isolée et séparée de son amie par cet orage.

« C'est pour un devoir ? demande quand même la brune par curiosité. Tu dois étudier le comportement des créatures aquatiques ? J'ai déjà été face au calamar géant, c'était assez impressionnant... J'espère qu'il ne va pas se remettre à cogner la baie vitrée d'ailleurs. »

Ce souvenir est particulier, il n'est ni bon ni mauvais, mais c'était quand même une sacré épreuve. Il a fallu qu'Alaska et Saul, préfets à cette époque, gèrent l'angoisse et la peur de leur camarade de maison, en même temps de calmer le calamar géant. La jeune fille a pu compter sur l'aide de certains élèves, pour éloigner le monstre et l'empêcher de briser la vitre qui donne sur le lac noir.

La quatrième année récupère ses affaires, range les cartes et son plaid sous son coude. Au moment où elle se lève, un éclair coupe le ciel en deux dans une lumière vive. Pour se rassurer, Alaska compte dans sa tête, comme sa mère lui a appris.

« Un, deux... »

Elle arrive au bout de deux secondes, mais le grondement du tonnerre lui coupe presque la parole. Le bruit sourd et prolongé lui donne mal à la tête, elle grince des dents. L'orage est juste au-dessus du château, ce qui la terrifie encore plus. La pluie quant à elle est de plus en plus forte, elle tombe de manière horizontale à cause du vent qui fait trembler les murs, et le bruit des grosses gouttes tapent contre la fenêtre. Alaska presse son amie, elle ne veut pas rester une seconde de plus dans ses toilettes, elle prend la porte la première, la marche rapide pour rejoindre la salle commune des serpents.
FIN DU RP.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP