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05 mars 2020, 13:13
 pv  Franchir le pas de la porte
28 janvier 2045
fait suite à franchir le Rubicon
Avec K. Loewy



4 mois et 28 jours. J'ai hésité à attendre la fin du mois, pour m'assurer de recevoir ma paye, mais mieux vaut que je réagisse à chaud. Il n'y a qu'impulsivement que je trouve le courage, ou plutôt la stupidité, de faire ce genre de trucs qui pourraient me coûter mon job. Gryffondor dans toute sa splendeur. Et tout ça pour un fait auquel je n'ai même pas assisté.

D'après ce que nous a raconté Amy, un ancien ministre de la magie et sa fille vont être gardés à Poudlard, pour des questions de soin. Qu'il risque de mourir honnêtement je m'en tappe. On est une école, pas un entrepôt à dangers publics. Un hôpital serait un bien meilleur endroit pour ce genre d'énergumènes.

Le problème de Kristen, c'est qu'il est difficile de ne pas la considérer comme une femme politique plus que la directrice de Poudlard. Et elle-même semble plus se soucier de sa propre implication dans les affaires de Parkinson que de la sécurité de ses élèves. Ce n'est pas problématique tant qu'elle ne les met pas en danger, mais là sa décision me crispe.

Quand je l'ai appris je n'ai pas tout de suite été en colère. Moi-même je ne suis pas la plus soucieuse du bien être des élèves et j'ai été piquée de curiosité à l'annonce de l'arrivée de Blackwave. Il est pas banal ce type-là. Mais après une nuit d'insomnie je me suis mise à penser aux problèmes de cette décision. Il y a toutes les raisons de se méfier quand l'ennemi toque à notre porte. Je ne le sens pas. Je me suis donc décidé à aller donner mon avis à notre charmante directrice et en profiter pour lui poser quelques questions.

En traversant le hall je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer l'agitation qui y régnait. Les gamins cherchent à comprendre ce qu'il s'est passé hier. Qu'est-ce qu'on leur dira si ils posent des questions ? La vérité ? Encore une question que je pourrais poser à notre chère directrice.

Mais là maintenant que je suis devant son bureau, j'ai presque envie d'oublier mes questions et de la laisser faire ce qu'elle veut. De toute manière notre avis elle s'en fiche non ? Je me demande si elle serait capable de masquer le meurtre de l'un de ses employés... Le couloir qui mène à son bureau est tellement calme en comparaison au hall. Cela contribue à me faire stresser. Toutefois je finis par prendre une grande inspiration et donne trois coups à la porte. Après-tout ce n'est pas la première fois que j'affronte un dragon, peut-être que cette fois j'aurais la chance d'en sortir indemne.

Après un combat de regard féroce contre l’œil qui flotte devant la porte on finit pas me laisser entrer. Je ne me fais pas attendre et m'avance, faisant trainer derrière moi le son du bois sur le sol. Une fois à l'intérieur je salue sèchement la directrice d'un "Bonjour." et cerne rapidement la pièce. Quand mon regard se pose sur ce que je recherchais, de quoi m'asseoir, je m'y dirige. "Faudra songer à rendre les étages plus accessibles." je marmonne en m'affalant dans l'un des fauteuils. Ces trucs sont aussi raides que leur propriétaire mais pas inconfortables. Moi le lot d'escaliers à chaque fois j'en peux plus. Ça prend des plombes et ça me lance effroyablement à l'arrivée.

Maintenant que je suis là ma poitrine se serre un peu plus fort. L'exercice physique est terminé, mais mon cœur continue de faire des siennes face à l'appréhension de se retrouver devant le boss. Au moment où je la regarde ma gorge s'encombre d'un nœud douloureux et je perds soudain toute envie de m'énerver après elle. Je me sens d'ailleurs idiote d'avoir autant pris mes aises. Et lorsque enfin j'ose faire deviner la raison de ma venue, ma voix à perdue toute son assurance ; "Bon... vous vous doutez des raisons de ma présence...je crois..."

Par Théophraste, quel risque inconsidéré suis-je en train de prendre ?

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges

15 mars 2020, 20:01
 pv  Franchir le pas de la porte
Kristen se souciait autant de l'avis d'Amy Holloway que de l'an quarante, qu'on se le dise. Elle se doutait que la professeure de Défense contre les Forces du Mal avait partagé son opinion sur la venue de Dallan Blackwave et sa fille à Poudlard en salle des professeurs, clamant certainement qu'elle était tout bonnement outrée, quelque chose dans ce goût-là. Et puis on est pas écoutés, et patati et patata... Manquerait plus qu'elle fonde un syndicat et on aurait tout vu. Kristen s'était surprise à soupirer en pensant à ce petit bout de femme remonté comme un réveil, mais quelques heures plus tard, elle avait brutalement cessé d'y penser. Elle se faisait confiance, et l'avis de quelqu'un qui ne comprenait rien à la situation avait vite cessé de l'intéresser.

Aussi n'avait-elle pas d'attentes particulières quand Naomi Bergsturm se présenta devant son bureau. Le sentiment qu'on venait lui demander des comptes était en toile de fond, bien sûr, mais elle n'en avait tellement rien à faire que cette pensée n'était pas encore proéminente dans son esprit. Kristen regarda la professeure de Botanique entrer dans le bureau comme si elle était chez elle, lâchant un bonjour à peine aimable, commentant la localisation de son bureau et s'installant dans un fauteuil sans y être invitée. Charmant, pensa Kristen en haussant un sourcil, et commençant effectivement à se douter de la présence de l'enseignante ici.

La directrice de Poudlard se leva sans mot dire, prenant appui sur ses deux mains. Son regard était vide, insondable. Elle s'appuya contre le bord du meuble et croisa les bras.

« Eh bien, je suppose que vous vouliez évaluer la qualité de mon mobilier ? Allez-y, je vous en prie, dit-elle d'une voix calme en indiquant d'un ample mouvement du bras le siège sur lequel la professeure était déjà assise, avant de les recroiser. »

Ses yeux s'étaient plissés, et ils disaient à moitié : ose me confronter, moucheron, et je te renvoie du crottin de Sombral d'où tu viens. Elle n'était pas d'humeur.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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15 mars 2020, 20:59
 pv  Franchir le pas de la porte
Pas de bonjour. Ce n'est pas grand-chose, un mot manquant, rien de plus. Pourtant j'ai une drôle de petite crispation face à cette constatation. Je fais des efforts pour être polie, et qu'elle ne me le rende pas ne me donne pas réellement envie de continuer à l'être. Mon sang froid ne va pas faire long feu.

Sa réponse n'est pas vraiment celle que j'attendais, mais je me doutais qu'elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds. C'est qu'elle y tient à garder un rapport de domination dans ses conversations, et dans un sens bien précis. Même si j'avoue être intimidée, elle peut se fourrer le doigt dans l’œil si elle croit que sa mimique va m'effrayer. Le regard noir, c'est bon pour réprimander un gosse. Moi je n’ai pas peur je suis juste… méfiante. Je fais donc mine de me renfoncer dans le fauteuil et commente ; "J'ai connu mieux."

Je soupire et me reprends. L'heure n'est pas vraiment aux blagues. D'ailleurs ma patronne est loin de me donner envie de rire. Chaque seconde passée ici me convainc que j'aurais mieux fait de ne pas venir. Haussant un sourcil je me lance donc dans les hostilités ; "Vous comptiez nous prévenir ? Eux aussi sont là pour tester votre mobilier je suppose ?"

Je ne pense pas avoir besoin de préciser de qui je parle. À moins que sa mémoire ne lui fasse défaut elle comprendra rapidement où je veux en venir et j'aurais enfin les explications que je suis en droit d'exiger.

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15 mars 2020, 21:30
 pv  Franchir le pas de la porte
L'attitude de Naomi Bergsturm était assez originale. Kristen avait pu en avoir un aperçu quand elle l'avait engagée, mais lors d'un entretien d'embauche, on essaie un minimum de faire bonne impression. Cette fois, la sorcière n'en avait plus rien à faire. Kristen ne savait pas trop si cela lui déplaisait carrément ou si, au contraire, elle trouvait cela un chouïa intéressant. Un chouïa, seulement, encore bien enfoui. Si Naomi avait du potentiel, Kristen ne le percevait pas encore suffisamment pour être sincère. Elle se redressa, fit quelques pas vers sa collègue, faisant glisser son doigt sur une étagère, contourna le siège de Naomi en passant derrière elle, et s'assit dans l'autre fauteuil, jambes croisées. Elle se déplaçait sans un bruit. Ses doigts se croisèrent aussi bien que ses jambes, et elle haussa le menton, toisant carrément la professeure de botanique, l'observant sous toutes les coutures. Une conversation avec Kristen est bien souvent un petit duel. Finalement, elle répondit :

« Je comptais bien sur le professeur Holloway pour faire passer le message, au cas où la rumeur ne serait pas parvenue assez vite à vos oreilles. Je crois qu'aujourd'hui, les élèves ne parlent que de la visite de Parkinson. »

Elle s'enfonça dans le fauteuil, l'air parfaitement à l'aise.

« Mais voilà, Poudlard héberge Dallan Blackwave, ex-prisonnier politique, et sa fille, pour trouver une solution à la condition physique déplorable de l'ancien Ministre de la Magie. Vous êtes officiellement au courant. Eh bien, que puis-je faire d'autre pour vous ? »

Kristen esquissa un petit sourire assez hypocrite. Elle se demandait comment Amy avait présenté la chose : elle ne connaissait visiblement pas la tempérance. Avait-elle hurlé : on va tous mourir, l'école va exploser, un croulant en fauteuil est à Poudlard ! Ah... Si elle savait, au fond, que Kristen avait invité Opale McKinney entre ses murs...

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15 mars 2020, 22:04
 pv  Franchir le pas de la porte
Finalement mon interlocutrice se détend un peu, et vient même s'asseoir en face de moi. Je ne dirais pas que le fait qu'elle ait bougé me rassure, mais au moins nous sommes à la même hauteur. A quelques centimètres près...

Au vu du message que nous a apporté Amy, elle n'a pas été envoyée par Kristen elle-même. J'en déduis donc que ma bien aimée patronne se fout de ma gueule. Elle considère donc que nous sommes bons à en savoir autant que les élèves. Je ne suis pas du genre à me fier aux racontars. "Vous considérez donc qu'un discours de votre part, ne serait pas plus constructif ni plus fiable que les rumeurs de couloirs que peuvent véhiculer les élèves ?" fis-je remarquer.

J'hésite à continuer à répondre franchement. Je crois qu'il ne vaut mieux pas trop la chercher. Mais puisque je suis là, et que je me suis promise de rester fière, je me redonne du courage en observant l'absurdité de la scène. Ce n'est pas dans mes habitudes d'avoir des conversations aussi tendues. D'ailleurs j'ai du mal à contenir un rire nerveux. C'est donc en pouffant presque que je poursuis ; "Donc le fait est que vous prenez un thé sur le lac avec Parkinson, celle-ci vous offre gracieusement un ministre, et vous l'acceptez avec un grand sourire en estimant que nos avis n'ont pas d'importance... Il reste quelque chose qui m'échappe... pourquoi ici alors qu'il existe désormais un hôpital ? N'allez-vous pas le transférer là-bas ?" Si la première partie de mon discours est emplie d'ironie, la deuxième est dite sur un ton réellement interrogatif. Je ne comprends pas quels arguments peuvent pousser à garder un potentiel danger ici si nous pouvons l'envoyer ailleurs. J'ai l'impression que la directrice nous cache plus d'une chose. Ce n'est pas un scoop mais pour cette fois, je n'accepte pas de lui faire confiance aveuglément.

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15 mars 2020, 22:32
 pv  Franchir le pas de la porte
Elle avait décidé : finalement, cela lui déplaisait plus qu'autre chose. Kristen faisait l'effort de se montrer polie, certes trop pour être honnête et avec une bonne dose de fichage de tronche, tandis que la professeure de Botanique ne montrait aucune retenue. Et celle-ci n'est même pas Américaine, pensa Kristen avec un peu de pitié pour le savoir-vivre de sa collègue. C'est toujours avec une pitié à moitié feinte - parlons plutôt de mépris, pour la précision du vocabulaire - que Kristen écouta le professeur Bergsturm, hochant doucement la tête et se frottant le dos de l'index contre les lèvres. Quand elle eut terminé sa tirade, Kristen reposa son bras sur l'accoudoir.

« Mh... C'est l'idée, en effet, dit-elle en hochant doucement la tête. »

Naomi avait peut-être essayé de provoquer Kristen, mais à vrai dire, ce qu'elle avait énoncé était proche de la réalité : Kristen avait accepté Blackwave comme un cadeau de la part de Parkinson, une occasion de tuer Opale McKinney, et elle estimait que l'avis des professeurs n'avait pas d'importance.

« Quoi que, Parkinson a refusé mon invitation à prendre le thé, malheureusement. »

Son sourire changea un peu : Kristen avait presque eu envie de rire à sa propre blague - qui n'en était même pas une, à vrai dire. Mais elle se retint, et bientôt, son sourire disparut tout à fait.

« Si j'avais quoi que ce soit à faire des rumeurs, professeur, j'aurais mis les choses au clair quand la moitié de l'école parlait dans mon dos, m'appelant mage noire. Cela dit, si vous souhaitez rectifier une information  inexacte quand vous en entendez une, libre à vous. Quant à l'hôpital, j'aurais pu, en effet... Mais voyez-vous, je tenais à garder Dallan Blackwave près de moi, car son cas m'intéresse particulièrement. La rumeur ne fait-elle pas mention de la magie obscure dont il est victime ? »

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16 mars 2020, 07:46
 pv  Franchir le pas de la porte
Son sourire m'agace. Comment-est ce possible tant de froideur en une seule personne ? À quelques kelvins prêts elle sera officiellement la première femme à atteindre le zéro absolu. Quant à la rumeur de mage noir, c'est parfois difficile de ne pas y croire. Je sais qu'elle ne fait pas de mal, mais à mes yeux elle ne sert pas le bien ; elle fait selon ce qui l'arrange. Je confirme ; " Amy n'a pas la manière de s'exprimer la plus limpide mais c'est ce que j'avais cru comprendre oui."

Ma collègue était assez révoltée quand elle est venue nous en parler, c'est peut-être elle qui m'a transmis cette envie de donner tort à Loewy. Moi je l'aime bien la petite rousse, elle est marrante et elle est franche. Avec elle je n'ai pas l'impression de parler à un mur de glace.

Je glisse sans discrétion une main dans ma poche et en sors mon rappeltout. Je jauge la couleur de la fumée un instant et le remet là où il était. Rouge. Il faut croire que j'ai mieux à faire que de parler avec le diable. Mais je ne dis rien et poursuis ; " Et donc, quelles sont les mesures prises en conséquences ? Je ne crois pas être aussi experte que vous en la matière, je ne parviens donc pas à juger du danger que représente un tel blessé pour nos élèves, mais sa blessure n'est pas anodine.”

Ce sont certainement mes choux mordeurs qui attendent leur repas. Aujourd'hui c'est jour de viande, et ils adorent ça ! D'ailleurs ça me rappelle que je n'ai pas vu Alli ce matin. J’espère qu'il va bien. L'idée que mon boursouflet puisse avoir servi de repas m'angoisse et je peux me retenir de serrer les lèvres .

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16 mars 2020, 16:18
 pv  Franchir le pas de la porte
En voyant Naomi sortir son Rapeltout, la directrice de Poudlard haussa un sourcil. Elle avait toujours trouvé cet objet assez curieux : la fumée rouge indiquant que l'on avait oublié quelque chose n'était pas capable de rappeler ce que l'on avait oublié, ce qui devait être plus frustrant qu'autre chose. Cela étant, la professeure de botanique semblait s'être calmée et parlait sur un ton un peu moins déplaisant que quelques secondes plus tôt : sans doute s'était-elle un peu lassée d'être prise pour une profonde abrutie.

« Mon... ami Légilimens va inspecter le cerveau de la fille. Dallan Blackwave, quant à lui, sera sous surveillance permanente, le temps qu'Aude et moi-même nous chargions de son cas, ce qui, je l'espère, ne devrait pas prendre trop longtemps. Croyez-moi, j'ai pensé toute la nuit à la meilleure stratégie pour régler cette histoire et en tirer tous les bénéfices. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus pour le moment. »

Son esprit avait tourné en boucle là-dessus pendant les dernières heures. Elle avait ressorti ses vieux carnets pleins de notes sur la magie noire, y compris sur ceux qu'elle avait remplis avec Baldur, à l'époque - ce qui avait été douloureux -, pour trouver un moyen efficace de sauver Blackwave tout en bernant tout le monde : en tuant McKinney à distance, en ne rendant pas l'ancien Ministre à Parkinson... La manœuvre risquait d'être terriblement périlleuse, avec peu de chances de réussite, mais elle avait commencé à établir quelques pistes à expérimenter. D'une certaine façon, Blackwave serait un cobaye, et cela, évidemment, elle ne pouvait pas l'avouer à quelqu'un comme Naomi Bergsturm.

« Vous savez, je crois que vous vous fourvoyez. Comme la plupart des gens, en fait : aussi aurais-je du mal à véritablement vous en tenir rigueur. Mes méthodes, ma personnalité, sont, je le conçois, assez difficiles à accepter. Mais s'il y a quelque chose que je peux vous assurer, c'est que je n'ai jamais pris à la légère la protection des élèves de cette école, et que, d'ailleurs, Poudlard n'a jamais été mieux protégé que sous ma direction. Je crois que c'est la seule chose dont vous devez vous soucier. »

Et voilà, Naomi Bergsturm faisait officiellement partie du commun des mortels, de ceux qui n'intéressaient pas Kristen Loewy.

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16 mars 2020, 17:05
 pv  Franchir le pas de la porte
Ses explications sur les mesures prises pour l'accueil de Blackwave me font m'exclamer ;" De la légilimancie ?! J’espère qu'elle y consent...". C'est une chose sur laquelle je n'ai pas pu m'empêcher de tiquer. Cette sombre magie qui permet de s'infiltrer dans la tête des gens, pour moi c'est l'une des pires tortures possibles. Même en y consentant je suis sûre que la pauvre femme n'en ressortira pas sans souffrances. La peur de savoir que tous vos secrets puissent être connus, c'est indescriptible... Certains doivent le supporter mieux que d'autre mais moi l'idée me révulse.

Qu'elle me rassure sur ses efforts mis dans la sécurité est une chose, mais je ne m'intéresse pas qu'à cela ; " Je sais que vous préféreriez que je ne m'en mêle pas. Mais vos relations et choix m'intéressent, vous pourrez le comprendre. Car j'ai besoin de vous faire confiance sur d'autres plans que celui de la sécurité."

Je ne sais pas si elle comprendra à quoi je peux faire allusion. Mais en soi, à rien de particulier. Simplement elle a bien trop de pouvoir pour que je ne m'en soucie pas, et faire partie de son réseau est une bonne raison je trouve de me méfier des tournants qu'elle peut prendre.
J'hésite à lui proposer de boire une tisane, mais je ne suis pas sûre qu'elle soit d'humeur et je crois n'avoir pas grand-chose à dire après cela. Mes revendications sur son manque de progressisme et sur les aménagements qui ne sont pas adaptés à mes déplacements attendront.

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16 mars 2020, 20:19
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Un très long soupir accompagna l'exclamation de Naomi. Si Kristen lui disait qu'elle prenait des précautions, elle s'indignait, et si elle avait dit qu'elle n'en prenait pas, elle se serait indignée aussi. Ce que les gens pouvaient être agaçants, à n'être jamais contents, jamais satisfaits, à toujours ressentir le besoin de commenter les actes d'autrui dans un sens ou dans l'autre, parce que n'être pas d'accord c'est avoir une opinion et on aime ça, les opinions ! On s'indigne, on s'indigne, et on ne propose jamais rien. C'était à se demander si Naomi n'était pas Française, quoi qu'Aude était une exception à la règle : elle était tout simplement formidable, elle. Kristen se tâta les tempes, se retenant de lâcher à Naomi qu'elle se contrefichait de ce qu'elle espérait et de sa morale à la noix. La patience de la sorcière face à Naomi avait été, selon elle, proverbiale. Il ne lui aurait rien coûté de l'envoyer bouler il y a dix minutes, et pourtant, elle ne l'avait pas fait : elle avait patiemment répondu aux questions de Naomi, quand bien même Kristen estimait que rien de tout cela ne la regardait vraiment. Et maintenant, elle se faisait juger, par-dessus le marché. Oui : sa patience atteignait ses limites. Finalement, elle ne se retiendrait pas de dire ce qu'elle pensait, elle aussi. Pourquoi faire ?

« En effet, je préférerais que vous ne vous en mêliez pas. Vous me demandez ce que je fais pour prévenir les risques, je vous réponds : et cela ne vous convient pas. Comprenez-moi bien : je me fiche totalement de ce qui vous convient, de ce qui convient à votre bienpensance et à votre sens moral, aussi bien que je me fiche de ce que vous pensez de mes relations et de mes choix, et de savoir si cela vous permettra de ma faire confiance ou non. Les gens passent leur temps à me juger en pensant que j'ai quelque chose à faire des discours bienpensants de ces personnes incapables d'agir. Peu de personnes savent réfléchir, mais tout le monde veut avoir une opinion. Tout le monde veut commenter, mais personne ne veut comprendre. Jugez-moi sur la finalité de mes actes, pas sur qui je fréquente, sur la couleur de ma magie, ou quoi que ce soit de si accessoire. »

Après cette tirade, elle se leva de son fauteuil. Elle détestait se justifier. D'ailleurs, elle ne le faisait pas. Mais en discourant autant, elle avait l'impression de ne pas respecter son crédo : ne pas parler aux imbéciles, car ça les instruit...

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