11 août 2043

James et sa tante Elizabeth s’étaient rendus à Londres en transplanant. Apparemment les sorciers se déplaçaient d’un endroit à un autre de cette façon. James avait au départ trouvé fantastique l’idée de se « téléporter », pourtant le voyage bien que très bref, ne fut pas vraiment agréable. Il avait l’impression d’être monté dans un manège à sensation forte !

En plus de cela sa tante ne lui avait pas laissé de répit. Elle l’avait directement emmené sur le chemin de traverse, où il pouvait faire ses achats. James avait été impressionné, de découvrir un tel endroit : une foule de sorciers déambulait dans la rue principale. Pour gagner du temps, elle lui avait demandé d’acheter ses livres tout seul, pendant qu’elle s’occupait de lui prendre un chaudron.
James se trouvait donc dans une librairie du nom de Fleury et Bott. Il était un peu perdu car la liste de fournitures à acheter lui semblait particulièrement longue. Face à son désarroi, la vendeuse, lui indiqua de monter à l’étage, où il pourrait apparemment trouver les livres de première année. Il n’y avait pas grand monde, mis à part une fille. Après quelques minutes il avait presque trouvé l’ensemble de ses ouvrages, il lui manquait simplement L’Histoire de Poudlard.

Pourtant impossible d’y mettre la main dessus ! Soudain une pile de livres à l’aspect pour le moins étrange, retint son attention. Ils étaient recouverts de poils sombres. Plus étranges encore, ils étaient refermés à l’aide d’une corde. James, très curieux, se rapprocha peu à peu. De toute façon il ne risquait rien, il était quand même dans une librairie ! Il effleura la première de couverture quand tout à coup, trois yeux globuleux d’un noir geai apparurent en son centre. Devant cette apparition inattendue, James recula précipitamment avant de trébucher, et de se retrouver par terre. Fort heureusement, il ne s’était pas fait mal.

Mais James constata avec horreur qu’il avait fait tomber, dans sa chute, la pile de livres. Face à lui il y avait maintenant une dizaine de ces monstrueux ouvrages. Les ficelles qui semblaient avoir une importance capitale s’étaient rompues. Une large fente se dessina alors sur les pages de chacun d’eux, formant une sorte de gueule, puis ces derniers se mirent à courir comme des crabes dans toutes les directions. James restait immobile dans ce vacarme assourdissant, ces créatures étaient devenues incontrôlables, faisant tomber les livres des étagères. Pire encore l’un d’entre eux repéra James de ses yeux perçants et se mit à foncer dans sa direction…

Lahira avait réussit à convaincre sa mère de faire une boutique seule. Adhira Holms avait failit refuser, mais au même moment, sa deuxième fille avait commencer à piquer une crise. Comme d'habitude.
Lahira s'était éclipsée discrètement. Comme d'habitude également.
Comme d'habitude, son beau-père avait fait semblant de rien voir. Comme d'habitude, Adhira avait été une mère incapable. Comme d'habitude, le jumeau de la petite furie s'était sentit seul.

Lahira l'aurait bien pris avec elle. Ivan ne lui ressemblait pas trop, mais s'était un garçon curieux et sage, toujours calme. Alors que sa jumelle, Kylie, était un véritable volcan.
Mais bon, Ivan était plus petit. Dix ans. A cet âge là, Lahira se débrouillait déjà totalement toute seule. Comme une orpheline. Ce qu'elle avait été, et ce qu'elle était encore, bien qu'elle avait trouvé une famille. Elle n'était que l'élément accroché à la va-vite, au dernier moment, celui qui se décolle tout le temps de la maquette finale.

Bref, l'aiglonne respirait déjà mieux, s'éloignant de sa famille. Sa morosité habituelle était presque complétement avalée par une sentiment d’excitation. Dans quelques jours, elle retournerait à Poudlard.
Lahira s'engagea dans Fleury et Bott, le sourire aux lèvres. Même les cours lui avaient manquées ! Sauf la métamorphose. Et Irene Gates.

La Serdaigle regarda sa liste : elle allait commencer à chercher son livre de Défense Contre les Forces du Mal (sa matière préférée), ce qui l'emmenait plus loin dans la boutique. C'était derrière une grosse étagère qu'il se trouvait, un endroit bien caché. Si bien caché que peu de gens avaient remarqué le garçon qui se faisait dévoré par des livres ! Heu... Quoi ? Un garçon qui se faisait dévorer par...
Lahira vit un "livre", qui ressemblait plus à une bête qu'un objet fait de cuir et de pages, s'approchait en claquant ses dents vers la jambe du garçon en question. Un peu trop.
Sans réfléchir (parce qu'elle avait l'impression de rêver), Lahira s'écria en pointant sa baguette :
Lashlablask !

Le livre fût repousser plus loin, ses longs poils qui lui servaient de couverture légèrement roussis.

Et ben qu'est ce qui t’arrive ? demanda Lahira, la baguette toujours levée au cas où une de ces bestioles-livres tente un assaut.

James était incapable de bouger, non pas parce qu’il était terrifié face à cet étrange bouquin, mais surtout parce qu’il avait était très surpris de voir un livre aussi agressif.
Il espérait que le boucan engendrait par la mise en liberté de ces créatures, attire la libraire jusque dans ce coin reculé de la boutique. Pourtant, personne ne vint. Le livre déchainé s’approchait dangereusement de sa cheville… Soudain James entendit une voie féminine :

- « Lashlablask ! »

Le monstrueux bouquin se trouva catapulté à l’autre bout de la rangée : ses poils étaient légèrement roussis. James se tourna dans la direction, d’où provenait la voix. Alors qu’il pensait découvrir la gérante du magasin, il s’aperçut qu’il s’agissait d’une jeune fille. Cette dernière n’était pas vraiment plus âgée que James, mais elle devait bien maitriser la magie. Peau café au lait, brune avec de jolis yeux noirs elle se tenait toujours la baguette levée, comme prête à essuyer une éventuelle riposte. Tout s’était passé très rapidement, mais sa jeune sauveuse ne lui laissa pas vraiment de répit et commença à lui parler :

- « Et ben qu'est ce qui t’arrive ? »

James se releva assez difficilement, les fesses endolories par sa toute récente chute. Il était un peu sonné. Il essaya de lui répondre, mais aucuns mots audibles ne sortirent de sa bouche. Ce dernier avait un peu honte, mais après s’être calmé il lui répondit :

- « Excuse moi je… enfin j’étais en train de chercher mes livres de cours quand… ce… enfin ce… livre s’est jeté sur moi. Je n’ai pas vraiment l’habitude de me faire agresser en entrant dans une librairie ! ». Il avait particulièrement insisté sur le mot livre, qui ne lui semblait pas vraiment approprié pour décrire cette créature. « J’imagine que tu es une élève de Poudlard ? Je… »

Le jeune garçon ne termina pas sa phrase, il avait été interpellé. Juste derrière sa sauveuse, se trouvait un autre bouquin démoniaque. Bien sur elle ne pouvait pas le voir. James n’eut pas vraiment le temps de réfléchir, le livre fonçait à toute vitesse dans leur direction. Il bouscula la jeune fille sur le côté droit pour épargner son mollet, et donna un coup de pied pour repousser l’étrange créature. Il sentit alors sa mâchoire se refermer sur son pied : apparemment son action n’avait pas eu l’effet escompté.

Le garçon était tout déboussolé. Hagard, il marmonna :
Excuse moi je… enfin j’étais en train de chercher mes livres de cours quand… ce… enfin ce… livre s’est jeté sur moi. Je n’ai pas vraiment l’habitude de me faire agresser en entrant dans une librairie !

Lahira rigola et répondit :
T'es d'origine moldue, je parie ? Faut t'attendre à tout, ici !

Le garçon ne rigola pas, et sembla toujours un peu paniqué. Il commença d'une voix pas bien assuré :
J’imagine que tu es une élève de Poudlard ? Je…

Lahira n'entendit pas la fin de la phrase. Peut-être était-ce juste qu'il ne la finit pas ? En tout cas, le garçon la bouscula brusquement.
Au début, l'aiglonne ne comprit pas. Puis elle vit une forme noire passée près d'elle, et entendit une exclamation de douleur : le livre-bête avait mordu son "sauveur". Et de nouveau, Lahira incanta :
Lashlabask !

Et la cheville du petit brun fût libérée.

Ça va ? demanda rapidement Lahira. Tu t'es mis dans une vraie galère, et font qu'on fasse vite si on veut que le, ou la, gérant(e) arrive.

Elle relança quelques "Repulso !" et incanta un "Protego", pour les protéger des attaques incessantes des petits monstres. Lahira s’inquiéta :
On a déjà eu beaucoup de chance de ne pas être repérés, et avec toute la magie que je fais... Qu'est ce qui pourrais marcher pour les neutraliser ? Les attraper ? Les assommer ? C'est un peu bruyant...mais faut essayer.

Elle parlait plus pour elle-même, car le garçon semblait rentrer en première année : il n'avait eu aucun apprentissage. Surtout s'il était d'origine moldue...

Annulant son Protego, Lahira s'élança, et essaya d'attraper un des livres. Sautillant d'une jambe à l'autre, elle se pencha brusquement et en attrapa un par la reliure.
Le tenant fermement du bout de la main, elle revint vers le garçon. Grâce à sa dextérité, sa rapidité et sa souplesse, l'action n'avait pas durée plus d'une minute.

Bon, maintenant qu'on en a un, on peut trouver le moyen pour les neutraliser ! s'exclama-t-elle avec un grand sourire.

Elle agita sa baguette, et un nouveau bouclier apparut devant eux.