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13 mai 2019, 23:34
Rencontre littéraire  PV Elly Wildsmith 
L’effervescence de Noël à Poudlard avait laissé place à l’effervescence de Noël à la maison pour la jeune Wildsmith. Son père, moldu, vénérait plus que tout cette fête. Non pour ces origines religieuses mais davantage pour le côté familial. Des festivités à n’en plus finir, qui réunissent la famille. Tant la proche que l’éloignée. La jeune fille, comme presque tous les enfants de son âge sans doute, elle aimait ça. Mais dans une juste mesure. Elle n’aimait pas voir les tantes et oncles qu’elle ne voyait qu’une fois l’an. Non. Mais elle appréciait passer du temps avec ses parents. Dans la chaleur d’un foyer réconfortant. Loin de l’école où elle ne se sentait pas à sa place. Sa première rentrée avait eu lieu depuis quelques semaines désormais, et pourtant elle n’arrivait pas à se faire à cette idée : elle était une sorcière. Piètre sorcière, mais pourtant elle avait ce fameux gêne magique. Ca coulait dans ses veines, qu’elle le veuille ou non, il fallait qu’elle s’y fasse.

Elle avait espéré que le monde magique soit tenu loin d’elle durant les vacances scolaires. Qu’elle puisse se ressourcer comme si elle n’avait jamais reçu cette lettre à la rentrée. Pour faire comme si de rien n’était. Mais c’était sans compter sur la ferveur de sa mère – qui retrouvait sa fille chérie – qui voulait à tout prix visiter avec elle le monde magique. Elle voulait montrer à sa fille qu’il était tout à fait possible de se faire une place dans ce monde, qu’elle en avait tout à fait les capacités. L’ombre de sa mère planant sans arrêt au-dessus d’elle. Comme un exemple à suivre alors qu’elle en était tout bonnement incapable.

C’était donc une journée shopping mère / fille. Le regard protecteur de l’aîné couvait sans arrêt l’enfant, arguant en faveur du temps. Lui disant que les choses changeraient, évolueraient. Dans ses yeux sa fille voyait bien qu’elle y croyait. Pourtant, elle, elle avait baissé les bras. Elle se réfugiait le plus souvent dans ses lectures. Qu’elles soient moldues ou sorcières la jeune fille passait son temps à lire. Elle fuyait sa vie, perpétuellement. Comme si elle pouvait s’oublier dans les phrases des héros et héroïne qu’elle lisait.

Alors, quand sa mère avait à tout prix voulu aller sur le Chemin de Traverse, la jeune fille lui avait simplement demandé si elle pouvait passer à Fleury et Bott. Sa mère avait levé les yeux au ciel, elle avait sans doute murmuré quelque chose comme « Tu passes trop de temps dans tes bouquins », mais elle avait tout de même céder à sa fille. C’est donc ce qu’elles faisaient, là. La petite brune s’était perdue dans les rayonnages alors que sa mère l’attendait bien tranquillement à l’entrée de la boutique – ou peut-être qu’elle regardait pour quelques ouvrages qu’elle trouverait intéressant ? L’enfant ne savait pas trop. Et ne s’en intéressait pas vraiment, elle devait bien l’admettre.

Elle s’était perdue dans le rayonnage des créatures magiques. Elle regardait les livres, les choisissait en fonction de la couleur de leurs reliures, de leurs couvertures. Simple apparence qui alpague son regard, qu’elle tire délicatement – respect infini qu’elle doit aux livres qui passent entre ses mains – et le livre s’ouvre devant elle. Devant ses yeux émerveillés. Tant par les images animées qu’elle observait avec ferveur, que par les explications qui couvraient les pages. Mais alors qu’elle était occupée à détailler un livre sur les kelpy, une voix la fit sortir de sa rêverie.

Elle tourna sa tête vers la gauche, regardant alors le garçon qui venait de s’exprimer. Elle se demanda un instant si c’était bien à elle qu’il s’adressait, mais un rapide coup d’œil dans le rayon lui apprit qu’ils étaient seuls pour l’instant. Elle ne pouvait donc pas reculer. Elle mit quelques secondes à comprendre la question qu’il venait de lui poser, et elle finit par secouer sa tête, droite à gauche, puis gauche à droite « Euh, je ne recherche rien en particulier ». C’était vrai, mais quelque peu plat à son gout. Le garçon, après tout, avait fait l’effort de l’aborder, alors peut-être pouvait-elle se montrer agréable pour une fois. C’est presque qu’elle entendait sa mère dans sa tête. « Il a l’air beau ton livre » qu’elle lui dit alors qu’elle jette un coup d’œil sur le livre qu’il tient en main. Puis elle lui montre le sien, et demande, un peu naïvement « Les kelpy, c'est un peu comme les dragons, non ? » . Un sourire fleurit ses lèvres alors que ses yeux retournent à la contemplation de l'ouvrage qu'elle tient en main. Elle essayait de faire des efforts, mais elle n'avait pas toutes les cartes en main, et la teinte de son visage laissait bien deviner le malaise qu'elle vivait actuellement.

Quelque fois, pour apaiser ta rage mystérieuse
Tu prodigues, sérieuse, la morsure et le baiser.

16 mai 2019, 18:54
Rencontre littéraire  PV Elly Wildsmith 
Ah non. Il n’était pas du tout d’accord avec elle. Pour lui, les kelpys n’étaient pas des dragons d’algues pouvant aller sous l’eau. La petite brune laissa une moue boudeuse mourir au bord de ses lèvres. Elle n’aimait pas être contredite, c’était sans doute l’effet d’être une fille unique couvée et choyée par ses parents. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui dise qu’elle avait tort. Et si elle le prenait bien de la part de ses professeurs, cela n’était pas forcément le cas pour ses camarades. C’est donc de cette manière que la petite sorcière n’entendit pas le reste des propos de son camarade.

D’ailleurs, elle se détourna totalement de lui, préférant poser ses yeux sur les illustrations du kelpy du livre qu’elle avait en main. Finalement, elle hocha la tête quand il eut fini de s’expliquer. Il offrait donc un livre à quelqu’un qu’il appréciait. Une « elle » qui adorait les bêtes selon lui. Elle répondit par un sourire, simplement. Et un vague hochement de tête pour lui signifiait que oui, elle était là pour flâner, sans réel but particulier – et très certainement pas là dans l’optique de répondre à des questions. Surtout venant d’un être qui n’avait pas assez d’imagination pour visualiser le corps du dragon derrière le kelpy.

Finalement, le garçon s’excuse de s’être imposé, la brune arque un sourcil et reporte ses yeux sur lui alors que lui, il tend sa main. Salutation qu’il espère sans doute chaleureuse et à laquelle la petite sorcière répond par automatisme en tendant sa main. Elle connait désormais son nom. Brett Carter. Serpentard. Il lui indique même l’étendue de son planning. Cette fois-ci, elle le regarde franchement intriguée. Il ne lui devait rien, il n’était pas obligé de s’excuser ou de se justifier comme ça. Est-ce qu’elle faisait pareil au quotidien ? Elle s’interrogea un instant. Oui, la réponse était oui, sans nul doute. C’était étrange à vivre, à voir lorsqu’on était en face. Il pose une question sur Noël, et cette fois-ci, elle rompt le silence.

« Ravie de te rencontrer Brett Carter, en première année à Serpentard ». La voix est doucement moqueuse alors qu’elle répète ce qu’il vient de dire. Elle reporte son attention sur son livre, duquel elle tourne une page avec une douceur infinie qui marque clairement la précaution qu’elle emploie. « Elly Wildsmith. En première année aussi. A Poufsouffle ». Elle lève les yeux au ciel et devance potentiellement les moqueries que son camarade pourrait lui faire. « Oui oui, ceux qui sont bons à rien, bah je conviens très bien à cette description ». C’était dire à quel point elle montrait la plus mauvaise facette d’elle-même aux autres.

Elle referme finalement le livre, le replace délicatement dans le rayon, et se retourne vers le dénommé Brett. « Oui, Noël est une jolie fête, dommage que tout le monde n’en profite pas ». C’est qu’elle avait grand cœur la brunette, et elle n’ignorait pas qu’une partie du monde n’avait pas accès à ce genre de festivités. Elle le savait car sa mère allait souvent dans des associations moldues venant en aide à des personnes en difficulté. Sa mère avait beau être excentrique, elle avait aussi le cœur sur la main.

Quelque fois, pour apaiser ta rage mystérieuse
Tu prodigues, sérieuse, la morsure et le baiser.

23 mai 2019, 21:01
Rencontre littéraire  PV Elly Wildsmith 
Il y a un échange étrange entre les deux jeunes sorciers. Quelque chose d’étonnant, de détonnant aussi. Une moquerie relative, réciproque, presque douce. Parce qu’il y a de la douceur dans les mots du dénommé Brett. Quelque chose de tranquille, de presque rassurant. La petite brune se radoucit presque instinctivement. Il éloigne – pour un temps seulement – l’idée de cette image des Poufsouffles qu’Elly traîne avec elle comme un boulet. Non, il la rassure même. Lui dit qu’il est certain qu’elle est très fréquentable. Petit rire qu’elle cache derrière sa main, comme une dame le ferait, avec toute l’innocence de l’enfance qui la gouverne.

La conversation s’ensuit, il répond à propos de Noël. Elle sourit. « Si, bien sûr que je fête Noël ». Une pause alors que ses doigts parcourent les rayons et que ses yeux ont quittés Brett pour regarder les livres, les couvertures, les couleurs et reliures qui s’offrent à son regard. « C’est juste que … ». Une pause alors qu’elle se met sur la pointe des pieds pour attraper un livre. Elle s’étire, bras tendus, pour attraper le précieux livre qui lui faisait envie. Une fois le trésor attrapé, elle se remet en état. Comprendre qu’elle dépoussière sa robe de sorcière, qu’elle la remet en place avec une délicatesse non feinte. Prendre soin des choses est importante.

Elle reprend sa phrase « Non, c’est juste que certaines personnes n’ont pas notre chance, c’est tout ». Et alors qu’elle ouvre le livre, dédié cette fois-ci aux créatures volantes, elle indique « Tu sais, il y a des gens qui n’ont personne. Pas de fête de famille. Rien. Moi, ça me rend triste ». Avec une manière de faire et de dire innocente. Quelque chose qui prend les tripes de qui l’écoute avec son cœur. Mais elle ne sait pas, elle. Comment réagira le petit garçon.

Si elle a été éduquée sur ce genre de question thématique par sa mère, il était peu probable que ce soit le cas pour tous les enfants de son âge. Elle se rendait compte qu’elle avait de la chance, au fond. Pour elle cela paraissait naturel de prendre soin des autres, mais qu’en était-il réellement des autres ? La petite brune se laissait aller à la douceur d’une conversation. Elle ne savait pas où cela la mènerait mais après tout, elle avait cette pureté de l’enfance que beaucoup aurait rêvé d’avoir, cela ne faisait aucun doute.

Quelque fois, pour apaiser ta rage mystérieuse
Tu prodigues, sérieuse, la morsure et le baiser.

24 juil. 2019, 11:25
Rencontre littéraire  PV Elly Wildsmith 
L’enfant est courroucée. Ça grogne à l’intérieur de sa petite cage thoracique. Elle soupire, à quoi bon tenter d’expliquer à un enfant de son âge qui vit dans un manoir ? « C’est la vie ? ». Elle hoquette de surprise et verrouille ses ébènes dans le regard de son interlocuteur. « Alors si pour toi c’est la vie d’être tout seul, je ne vois pas ce que j’ai à te dire. J’espère que ton Noël sera très beau dans ton manoir ».

Elle était sensible la petite fille, un peu trop sans doute. Certains diraient sans doute que c’était un problème d’éducation. Que c’était la faute à cette mère qui lui expliquait tout, qui lui montrait tout. Qui lui disait aussi pourquoi elle se rendait dans des associations, pourquoi elle allait aider les gens. Elle avait hérité des qualités humaines de sa mère. Ce n’était pas une tare, loin de là. Mais cela crée souvent des situations desquelles la petite fille n’arrivait pas à se sortir.

Comme là, face à ce garçon qui venait juste chercher un livre et qui allait se prendre une leçon de morale dans la tête. Du haut de ses onze ans, la petite n’avait pas tous les tenants et aboutissants du monde, alors il était probable que son discours manque d’arguments. Ou même de recul. « Tu sais quand même qu’il y a des gens qui n’ont pas de manoir hein ? Qui vivent dans des petites maisons, ou même des petits appartements ! Comme des lapins ». Elle avait l’image des clapiers à lapin, entassés les uns sur les autres. Et ça aussi, ça la mettait en rogne. Elle n’aimait pas le mal qui rongeait le monde de partout, qui assombrissait la vie. Même à son âge, elle en prenait conscience.

Elle n’avait même pas pris la peine de lui répondre concernant les fêtes de fin d’année : de toute façon il était peu probable qu’il veuille continuer la discussion avec elle après ce qu’elle venait de lui dire. Peut-être que cette courte discussion aurait eu le mérite d’ouvrir les paupières du jeune garçon ? Rien n’était moins sûr.

Quelque fois, pour apaiser ta rage mystérieuse
Tu prodigues, sérieuse, la morsure et le baiser.